Voyage d étude à FREIBURG

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1 GE12 Automne 2007 Voyage d étude à FREIBURG Ludovic Domingues Cécile Durando Fabienne Oriol 1

2 Sommaire Présentation de l organisation du voyage... 3 A. Introduction au projet Ge B. Le programme... 3 C. Vie pratique... 4 D. Le financement... 4 Présentation des lieux du voyage... 6 A. La ville de Freiburg... 6 I. Présentation... 6 II. Historique de la planification et de la politique de la ville :... 7 B. Le quartier Vauban... 8 I. Historique du quartier Vauban... 8 II. Les étapes de la construction... 9 III. Le financement du projet IV. Les acteurs du projet V. Le SAC du quartier Vauban VI. Le quartier Vauban par thématique C. Le quartier de Rieselfeld I. Le projet II. Le quartier de Rieselfeld par thématique D. Solar-Fabrik AG I. L entreprise II. Le bâtiment E. Batiments à «énergie Positives» I. Héliotrop, la maison solaire II. Solar Info Center F. Bâtiments «passifs» I. Le bâtiment collectif ISIS II. L immeuble «Wohnen & Arbeiten»

3 Présentation de l organisation du voyage A. Introduction au projet Ge12 GE12 est intitulé «Eléments d économie géographique», dans le cadre de cette matière un projet devait être réalisé ; nous avons choisi d organiser un voyage d étude à Freiburg en Allemagne pour découvrir les quartiers durables de cette ville. Il s agissait donc d élaborer un programme de visite et des rencontres avec des personnalités, de régler les problèmes d hébergement de transport et de financement. Ce voyage d étude est réalisé dans le cadre des activités de février de l intersemestre de l UTC. Ce dossier présente donc l organisation du voyage dans une première partie puis les lieux du voyage seront présentés en préparation de ce voyage. Le but de ce voyage est de visiter la ville de Freiburg pour découvrir comment une ville peut devenir, être et rester durable. La durabilité de la ville sera étudier à travers les différents thèmes : logement, transport, énergie, gestion des déchets. B. Le programme Le voyage se déroulera du lundi 25 février (matin) au mercredi 27 février (soir). Il dure donc trois jours effectifs dont deux nuits sur place. Programme : o Lundi Arrivée à Freiburg à 11h30 : dépôt des bagages à l auberge de jeunesse. De 14h à 16h30 : Visite guidée du quartier durable Vauban par «Freiburg Futour». De 17h à 18h15 : Complément de visite du quartier durable Vauban : visite guidée par l intervenant M. Lutz. Les thèmes abordés sont ceux de la participation des citoyens dans le projet Vauban. C'est-à-dire l implication citoyenne, le fonctionnement du Forum Vauban, les relations de voisinage, les associations de quartiers, la mixité sociale du quartier. Soirée : Visite libre du centre historique. o Mardi De 8h30 à 11h : Présentation PowerPoint sur l histoire de la région solaire depuis 1975 et sur les thèmes des énergies renouvelables. Visite de l usine de cellules photovoltaïques qui couvre ses propres besoins énergétiques (Solar-Fabrik). (Avec l organisme Innovation Tours ev.) 3

4 De 11h30 à 12h15 : Découverte de l association «ULOG Solarkocher» porteur du développement de l énergie solaire pour la cuisson des aliments. Découverte des technologies existantes et des projets menés dans les pays du monde. Après-midi : Visite libre du quartier Rieselfeld, et découverte des autres bâtiments innovants (Héliotrop : la maison solaire, la tour solaire). Soirée : Rencontre avec un habitant/une habitante o Mercredi Départ à 15h de l hôtel C. Vie pratique Le voyage s effectue en train (SNCF et Deutschbahn) Les billets pris sont aux horaires suivants : Aller : le lundi 25/02/2008 Paris 6h24 Strasbourg 8h43 Strasbourg 09h23 Freiburg 10h56 Retour : le mercredi 27/02/2008 Freiburg 16h16 Strasbourg 17h34 Strasbourg 18h16 Paris 20h34 La voiture a été utilisée par certains participants pour effectuer des trajets trop compliqués en train (Dijon Freiburg) L hébergement se fait en auberge de jeunesse. L adresse est la suivante : Black Forest Hostel GbR Tania Rittershaus & Corinna Schusser Kartaeuserstr Freiburg Les repas seront pris en restaurant universitaire (ou équivalence allemande : Mensa) D. Le financement Les subventions escomptées de la part de l UTC sont de l ordre de 150 euros par personne. Le prix restant à payer est d environ 95 euros par personne. L estimation précédente a été effectuée de la manière suivante : 4

5 Transport : En train, un aller coûte 22 euros en Prem s ou 25 avec la carte ans (avec le TGV) et 16.4 euros (avec le corail allemand). Transport dans Freiburg : un ticket de tramway de groupe coûte 8. Il est valable 24 h pour 5 personnes Hébergement en auberge de jeunesse : 13 euros par nuit en dortoir (en prenant les sacs de couchage) Visites : elles sont coûteuses, on estime l ensemble des visites à environ 40 euros par personne. Nourriture : le repas pris à l équivalent allemand du RU est de maximum 5 euros. Si l on prend nos repas là-bas le repas midi et le soir, et que l on prend nos petits déjeuners collectivement à l auberge de jeunesse, on peut estimer à environ15 euros le prix de la nourriture par personne et par jour. Total nécessaire pour le séjour par personne : (80 + 8*2 + 13* *3)= 210 euros 210 euros + 35 euros de marge (visites supplémentaires, imprévus) = 245 euros Comme la Subventions de l UTC est de 150 euros/personne, le total restant à fournir par personne estimé à 95 euros. 5

6 Présentation des lieux du voyage A. La ville de Freiburg I. Présentation Freiburg-im-Brisgau, située au pied de la Forêt noire au sud-ouest de l Allemagne dans le Land de Baden-Würtemberg, a été détruite à 90% en 1945 puis reconstruite. Elle compte aujourd hui habitants intra muros et environ avec l agglomération. Freiburg est une ville universitaire (27000 étudiants) mais également un important centre industriel, de commerce et touristique. Reconnue «capitale écologique» de l Allemagne, sa réputation s est forgée autour de son engagement environnemental : sa politique de transport urbain et d environnement global en font une référence. Fortement investie dans les problématiques liées au développement durable elle accueille près de emplois directement attachés aux activités environnementales. D ailleurs, l une des principales usines européennes de production de panneaux photovoltaïques : Solar-Fabrik 1 s est installée dans la cité. Le siège social de cette usine est un bâtiment couvert de panneaux, sorte d immense serre solaire. La ville a également lancé des opérations d incitations aux «déplacements doux», avec succès puisque plus de la moitié d entre eux se font à vélo, en tramway, en bus et en transport ferroviaire régional. Et outre la reconversion du site de la caserne Vauban, la ville favorise la construction d autres quartiers durables. C est ainsi que celui de Rieselfeld, à l ouest de la ville, a émergé dans les années 90 sur une ancienne zone d épandage des boues de station d épuration. 6

7 II. Historique de la planification et de la politique de la ville : Au début des années 1970, la ville de Freiburg met en route une politique de transport écologique assortie d un plan de déplacements. Plusieurs actions concourent à promouvoir les transports publics et les modes de transports non motorisés : extension des réseaux de tramway et cyclables, instauration de la Regio-Umweltkarte («carte environnement») proposant une utilisation sans restriction de tous les transports publics urbains. Dans le milieu des années 1980, il y a naissance du concept de planification énergétique. L objectif est d élaborer sur 10 ans une politique énergétique et communale insistant plus spécifiquement sur les énergies renouvelables et les économies d énergie. Depuis 1993, la surface de capteurs solaires installée à Freiburg est de 2500 m² (pour environ 200 installations). En 1989, la décision est prise de classer les rues principales de Freiburg à forte circulation en zone 30 Km/h. En décembre 1993, poussée par le besoin de construire pour agrandir la vieille cité ceinturée par des espaces verts protégés et pour répondre à la forte demande en logement de la fin des années 80, la ville de Freiburg lance le projet du nouveau quartier Vauban. L objectif est de le réaliser selon le modèle urbain de «cité-jardin», qui propose une synthèse entre la vie en ville et la vie à la campagne. Un autre projet de quartier durable : le quartier de Freiburg-Rieselfeld est aussi lancé en En 1996, un plan global de protection du climat est adopté par le conseil municipal avec pour objectif la réduction de 25 % des émissions de CO 2 d ici Quartier Rieselfeld Quartier Vauban (en construction) 7

8 B. Le quartier Vauban En périphérie de Freiburg, à moins de 3 Km du centre ville, le quartier Vauban s étend sur 38 hectares (environ 74 terrains de football). Parmi ses nombreux atouts, un ruisseau et de vastes espaces boisés offrent un cadre bucolique aux 3600 habitants actuels, dont 20% d enfants de moins de 10 ans. Le projet, démarré en 1994 et achevé fin 2006, a prévu 4 hectares à la construction de 200 logements dits «alternatifs», 600 logements d étudiants et une maison de quartier ouverte aux associations locales et à un centre socioculturel. Sur les 34 hectares restants, 2000 logements individuels et collectifs sont programmés ainsi qu une zone d activités de 6 hectares, prévue pour accueillir 600 emplois, et un centre de services. Le quartier Vauban, qui devrait à terme compter 5000 habitants, attire essentiellement les jeunes parents, cadres et universitaires pour la plupart désireux d accéder à la propriété à des prix raisonnables. I. Historique du quartier Vauban 1992 : Les anciennes casernes françaises sont fermées définitivement. La ville de Freiburg achète les terrains à l Etat Fédéral Allemand : La ville pense à la réalisation d un nouveau quartier d habitation dans le respect de l environnement. Elle lance un concours international pour l aménagement du terrain en une «cité-jardin» 1994 : C'est le groupe d'architectes KOHLHOFF & KOHLHOFF, de Stuttgart, qui gagne le premier prix. Ses propositions ont ensuite été retravaillées en coopération avec la commune. Une société de développement communal implantée à Stuttgart est engagée par la ville de Freiburg pour l'aider à superviser l'aménagement du quartier. Il s'agit de la société KE (Kommunalentwicklung LEG Baden-Würtemberg GmbH ), qui a également travaillé sur le projet du quartier Rieselfeld, à Freiburg. Durant cette année, les premières modifications ont lieux sur le site : dépollution des sols, démolition des premiers bâtiments, etc : un long travail de concertations publiques est mis en place, avec la création de participation civile élargie. La commune y a investi près de euros par an, durant quatre années, pour soutenir ce processus de discussion. Une association est reconnue rapidement comme porteuse de cette participation : le forum Vauban ev : ce fût l année la plus décisive pour le projet. En effet les concertations les plus importantes ont eu lieu durant cette période. Des campagnes publicitaires (Wohnfrühling : le printemps des habitations) sont lancées pour attirer et mobiliser les futurs habitants. A cette période, les premières communautés de construction et un projet d'habitation social en coopérative 8

9 GENOVA se mettent en place. Les investissements sont de plusieurs origines : entrepreneurs, investisseurs privés regroupés ou non en associations. Les associations étudiantes ainsi qu'une initiative de coopération auto-organisée (SUSI) sont les premières à commencer les travaux. Près de quinze bâtiments datant de la période militaire sont conservés et réhabilités selon des critères écologiques et sociaux déterminés. Des zones d'habitation pour 600 étudiants, principalement en collocation, dans six bâtiments réhabilités (plus trois nouvelles constructions) sont mises en place. Quatre bâtiments ont été aménagés par l'association SUSI, qui a créé quarante-cinq appartements pour en moyenne 5 personnes par logement (tranche 0 de la construction). II. Les étapes de la construction Dès 1997, la viabilisation du quartier démarre. Sa construction s organise alors en quatre tranches successives : Tranche 0 : constructions menées par l'organisation SUSI et le collectif d'étudiants. Ils ont aménagé 596 pièces d'habitation et 45 unités de logements Tranche 1 : construction de 422 logements neuf, 233 par des investisseurs privés, 36 par l association GENOVA (GENOssenschaft Vauban) et 153 par des promoteurs. Ces constructions sont des immeubles d habitation collectifs, des maisons en bande et viennent s y agréger des équipements scolaires et des commerces rénovés de l ancienne caserne. 42 des appartements construits respectent les normes énergétiques de la «maison passive». En avril 1998, les premières constructions sont livrées et en septembre 1998, plusieurs familles commencent à s installer. Tranche 2 : construction d environ 645 logements. Cette deuxième tranche démarre en 1999 et concerne 86 parcelles d une surface de 160 à 620 m² destinées à la construction de maisons en bande, de maisons jumelées et d immeubles collectifs de 4 étages maximum. Tranche 3 : construction d environ 85 logements. 9

10 III. Le financement du projet La ville de Freiburg a racheté la totalité des terrains de l ancienne caserne Vauban à la République Fédérale d Allemagne, après sa restitution par l armée française, pour la somme de 20 millions d euros. La vente des terrains aux opérateurs privés a été directement réalisée par la ville ou par l intermédiaire de son administrateur fiduciaire «la société de développement communal». Le financement du projet s élève à 93 millions d euros, dont 51 millions supportés à part égales par le land du Bade Wurtemberg et la ville de Freiburg, grâce à des prêts contractés par son administrateur fiduciaire. Ceux-ci sont remboursés au fur et à mesure de la vente des terrains. A la livraison définitive du quartier, la totalité aurait du être acquittée. Cependant en 2005, la ville prévoit un déficit de 2 millions d euros. Le prix de vente des logements au m² atteint 2200 à Le coût du foncier est de 435 /m², soit le prix moyen pratiqué dans les autres quartiers de la ville. Un complément de 42 millions d euros provient du programme européen life et du soutien de la fondation allemande pour l environnement (Deutsche Bundesstiftung Umwelt). Le financement par life a permis au Forum Vauban de développer des projets environnementaux autour des thèmes de l énergie et des déplacements et de mettre en pratique les concepts «vivre sans voiture particulière» et «mobilité globale». IV. Les acteurs du projet Cinq acteurs principaux se sont véritablement impliqués dans le projet du quartier Vauban : la ville de Freiburg et ses services techniques : C est elle qui a impulsé et dirigé le développement du nouveau quartier Vauban, dès l annonce du départ de l armée française. Elle a également inauguré la procédure de participation élargie des habitants. Et c est elle, enfin, qui a souhaité renforcer l aspect social et écologique du quartier en les intégrant au projet urbain ainsi qu aux schémas et plan d urbanisme municipal. le Forum Vauban : Cette association de citoyens engagés est mise en place par la ville de Freiburg dès le démarrage de la planification du quartier en Constitué d associations citoyennes motivées par les principes de développement durable et désireuses de les intégrer dans l aménagement du quartier et la construction de leur logement, il a permis à la population de participer pleinement au développement du quartier. Le Forum Vauban a plusieurs objectifs : - l information des citoyens sur l architecture écologique - la promotion des «groupes de construction» ainsi que la mixité des habitations et des emplois - les économies d énergie favorisées par des constructions bioclimatiques et l utilisation de ressources renouvelables - la réduction des voitures privées dans le quartier - le respect de la biodiversité et la réalisation de couloirs de biotopes - la réduction de l imperméabilisation des sols 10

11 Sa mission première d informer les citoyens a conduit le Forum Vauban à éditer un magazine de sensibilisation à la conception et aux suivi des actions associées à ce quartier. Ce medium sert également de support publicitaire pour renforcer l identité du quartier et attirer de nouveaux habitants. Société de développement communal (KE) Engagée par la ville de Freiburg, la société KE assure une maîtrise d'ouvrage déléguée et fait le suivi du budget annexe de la ville, par lequel les dépenses et les recettes de l'opération transitent. Celui-ci est examiné chaque année par le conseil municipal. Cette société, de forme commerciale par actions, a été créée par le Land du Bade-Wurtemberg. Ses actionnaires sont publics : Land, associations de villes, associations de Kreis (circonscription administrative équivalent à nos départements), etc. La coopérative de construction Genova : Elle est fondée en 1997, et émane du Forum Vauban et de ses objectifs coopératifs traditionnels de responsabilité et d autogestion. Cette coopérative est spécialisée dans la réalisation de logements écologiques et économiques. Elle procède en passant par une commande directe à un architecte, en s affranchissant du relais promoteur/constructeur. Deux immeubles collectifs, soit 36 logements, avec installation commune de capteurs solaires pour l eau chaude sanitaire et des techniques de maisons passives, sont inscrits à son actif. Une maison de quartier, une salle polyvalente, une buanderie communes sont également mises à la disposition des riverains grâce à cette association. la SUSI - initiative de logement autogérée et indépendante : La SUSI (Selbstorganisierte Unaghangige Siedlungsinitiative) est née en 1990 et est organisée par des personnes à petits revenus qui souhaitaient se loger (étudiants, chômeurs, parents isolés ). Juridiquement, elle est composée d une association et d une SARL. Son action lui a permis d acquérir 4 anciens bâtiments de la caserne pour les transformer en logements locatifs bon marché et de mettre en place une structure participative pour les locataires. Ceux-ci collaborent à la réhabilitation et à la rénovation écologique des bâtiments. Chaque locataire, à l origine, est tenu de donner 105 heures de travail, ce qui correspond, acquisition des terrains incluse, à 10% du coût des travaux. Puis les nouveaux locataires, qui arrivent au fur et à mesure, continuent à donner 105 heures en travaillant pour l entretien des jardins, le bricolage, le rangement des caves, l administration des immeubles En termes d éco conception et de cadre de vie, la SUSI présente plusieurs réussites : - les matériaux choisis pour la rénovation doivent être écologiques et répondre à un cadre financier restreint. Mais grâce à l utilisation de matériaux peu onéreux (argile, bois ) et de matériaux de récupération ou recyclés (liège ), les objectifs ont été atteints. - L eau chaude alimentant les radiateurs et l électricité était, au départ, fournie par une centrale de cogénération fonctionnant à l huile de colza. Depuis, cette centrale est fermée car l entretien était trop cher et l opération est désormais raccordée au réseau de chauffage urbain. - Les eaux pluviales sont récupérées dans une des maisons pour l arrosage des jardins et l alimentation des chasses d eau. 11

12 Les autres acteurs du Quartier Vauban sont : l Union Européenne, la République Fédérale d Allemagne, le Länder Baden Württemberg, la Fondation allemande pour l environnement ont assuré le soutien financier du projet. Le centre de recherche (Fraunhofer Institut), l entreprise Badenova, et le programme «European Life» ont permis aux citoyens du projet d apprendre un minimum sur les sujets de l habitation durable et de énergies renouvelables. Ils ont également étudier le projet sous différents points de vue, ce quartier est en effet un quartier expérimental. Ce fut leur sujet d étude et de recherche. Des professionnels privés : bureaux d études, architectes, promoteurs, fournisseurs Dans le système d acteurs concrets présenté ci-dessous, on retrouve tous les acteurs du projet. On peut observer la dynamique entre les trois acteurs principaux du projet : la ville de Freiburg, la société de développement communale (KE) et le forum Vauban. En effet le forum Vauban sert d interface entre les associations (SUSI, coopérative Genova) et les deux acteurs principaux du projet. C est par la participation citoyenne élargie, que la ville a travaillé main dans la main avec les futurs habitants, afin d'établir avec eux un cahier des charges du quartier (urbain et architectural). Les habitants, par le biais du forum Vauban, ont fait valoir leurs convictions et leurs idées. Tandis que la ville a pu expliquer plus longuement son concept de quartier écologique et les avantages et inconvénients que cela pouvait poser. La ville de Freiburg a donc privilégié le dialogue (même si parfois il s'est avéré houleux : près de 10 à 15% des décisions sont restées conflictuelles et ont dû être tranchées par la mairie). Le projet Vauban s'est continuellement adapté aux résultats des concertations, ainsi qu'aux observations faites lors de la conception. Ce concept «d'apprendre en faisant» ( Learning while doing ) a permis à la municipalité de Freiburg de faire évoluer le projet et de l'améliorer au fur et à mesure, en partenariat avec le Forum Vauban. On peut voir comment la gestion de ce projet est équilibré, chacun des trois pôles a un rôle précis et cela permet d équilibrer les décisions d aménagement. C est grâce à ce triptyque et l implication de nombreux autres intervenants.que le projet a pu être mené intelligemment à bien et qu il est globalement une réussite. 12

13 V. Le SAC du quartier Vauban Soutien Financier UE Gvt Allemand Baden Württemberg Banques Fondation All Ville de Freiburg Conseil municipal Services techniques spécialisés Délégation des pouvoirs Recherche Programme «European Life» ; Fraunhofer Institut Fondation Allemande pour l environnement ; Badenova Concertation Rencontre Forum Vauban Travail en commun Citoyens Actifs Habitants du quartier Associations écolos et autres SUSI Coopératives de construction (Genova et d autres) Particuliers Société de dvpt communal (KE) Commande Supervise Interactions directes ou par l intermédiaire d un médiateur Privés : Badenova Fournisseurs Promoteurs BE Architectes 13

14 VI. Le quartier Vauban par thématique 1. Les transports L objectif de cette thématique est de réduire au maximum la circulation automobile dans le quartier en privilégiant les systèmes de garages collectifs et en développant le réseau de transports en commun, les trajets courtes distances pour les piétons et les cyclistes. Vivre sans voiture : Dès la planification du quartier, les emplacements privés ont été remplacés par des garages collectifs, sortes de silos de 240 places dotés d un système de rangement automatique implantés à l entrée du quartier (de 50 à 300 m des habitations). Ce système permet un gain d espace pour la construction des habitations et des espaces publics. Le prix d une place est volontairement dissuasif, il est de % des habitants disposent de places de parking dans les garages collectifs, 25 % optent pour «vivre sans voiture» (signature d un engagement stipulant qu ils ne possèdent pas de voiture lors de l achat de leur logement ni pendant une période minimum de 10 ans) et 25 % des logements situés à la limite du quartier ont un parking privatif. De plus, les visiteurs payent pour stationner, soit dans des garages, soit sur les emplacements de l Allée Vauban. Une association «Car Frei» («sans voiture»), rassemblant 1500 adhérents, gère un système de partage de voiture entre résidents. Elle achète une voiture pour 20 adhérents, ce qui représente environ 63 voitures qui sont garés dans un des parkings communautaires. Le prolongement de 2,5 km d une ligne de tramway existante a été aussi réalisé entre le quartier et le centre ville de Freiburg. A terme cette ligne devrait être reliée au réseau ferroviaire régional. La ville a également opté pour une politique globale de «quartier à courtes distances» qui permet aux habitants de rejoindre à pied ou à vélo les commerces, services, écoles, jardins d enfants situés à proximité des logements. Est considérée comme «courte» distance, une distance de moins de 700 m et la distance la plus agréable est de 300 m. 14

15 Voies et voierie : L allée Vauban, axe central, traverse le quartier du nord-ouest au sud-est et le relie aux communes voisines. De chaque côté de cette allée, majoritairement plantée, une bande de 6 mètres, destinée à l usage des piétons et des vélos, sépare l axe central des immeubles. La vitesse de circulation sur cette allée Vauban est fixée à 30 km/h. Elle dessert des voiries secondaires le long desquelles sont construits des bâtiments résidentiels. Ces voies, de 4 mètres de large, sont aménagées en forme de U et distinguent les différents îlots. Dépourvues de places de stationnement, elles n autorisent que les arrêts rapides (livraisons, déchargements ) et une allure au pas de 5 km/h. Des fossés et des rigoles sont aménagés le long des chaussées pour recueillir les eaux de pluie. Dans le sud du quartier, les trottoirs ont une largeur de 1,5 mètres et quelques places de stationnement sont aménagées pour les clients des espaces d activités situés en rez-de-chaussée des immeubles (café, commerce, cabinets médicaux ). 2. La maîtrise de l énergie Par l habitat Toutes les maisons du quartier sont conçues à partir de critères d éco construction et de haute performance énergétique. Tous les bâtiments du quartier Vauban doivent répondre au moins aux exigences du label Habitat à Basse Energie. Les solutions techniques adoptées sont intégrées dès la conception dans l architecture des bâtiments. L habitat à basse énergie (Niedrigenergiehaus) : Ce label est calculé sur la base de la norme Suisse SIA 380/1. Toutes les maisons de Vauban ont été conçues pour ne pas dépasser une consommation de chauffage de 65 kwh/m²/an, soit l équivalent de 6,5 litres de fioul/m² de surface utile. 15

16 Les maisons passives (Passivhaus): Ces maisons sont pensées pour ne pas dépasser une consommation de chauffage de 15 kwh/m²/an, soit 4 fois moins que la norme «Basse énergie». Equipées de triple vitrage, bien isolées, elles n ont pas besoin de recourir au chauffage urbain pour l eau chaude. Pour l électricité, elles ont sur leur toit de vastes surfaces de panneaux solaires. Environ 150 logements, dont 42 appartements de la premières tranche de construction du quartier Vauban, sont aménagés dans des maisons en bande, dites «maisons passives», orientées nord-sud et sans ombres portée, afin d'optimiser les apports énergétiques solaires en hiver. Les maisons positives (Plusenergiehaus): Ces logements produisent plus d énergie qu ils n en ont besoin, à l image de la maison Héliotrope développée par l architecte Rolf Disch pour son usage personnel (voir page 27) Achevée en 1999, la cité solaire «Solarsiedlung», une partie du quartier Vauban répond au label des maisons positives. La réalisation de ce lotissement solaire à énergie positive est le projet le plus ambitieux de l architecte Rolf Disch, jusqu à aujourd hui. Le «Solarsiedlung» est la plus grande réalisation solaire de ce type en Europe. Illustration du «Solarsiedlung» 16

17 Par l énergie solaire, énergie renouvelable : Dans la tranche la plus récente de construction du quartier Vauban, la toiture des immeubles accueille 2500 m² de panneaux photovoltaïques, parfaitement intégrés dans l architecture des bâtiments. Toutes ces installations sont raccordées au réseau national de distribution électrique, qui rachète le kwh excédentaire à environ 0,57 (donnée de 2004). Des panneaux solaires sont également installés, notamment sur l un des garages en silos du quartier. Par la cogénération : Une usine de co-génération, construite par la ville de Freiburg, alimentée à 80 % par des copeaux de bois et à 20 % par du gaz naturel, dessert en chaleur l ensemble des logements du quartier Vauban, à l exception des maisons passives. Combinée aux toits photovoltaïques, elle permet de couvrir 65 % de la demande en électricité. Par la gestion des eaux de pluie : L'objectif est de réduire la consommation d'eau par personne en récupérant les eaux de pluie pour les utiliser sur le site. Pour cela, plusieurs solutions sont retenues : - Toutes les toitures plates sont végétalisées, y compris celles des locaux à déchets. - Des citernes de récupération des eaux de pluie sont installées dans certains immeubles ou dans les locaux à déchets et les abris vélos. - Ces eaux de pluie sont utilisées pour le lavage du linge, pour l'arrosage des jardins et pour les chasses d'eau des toilettes de l'école élémentaire. - Un système de cuvettes et de tranchées filtrantes permet d'alimenter la nappe phréatique. - Des caniveaux pavés reçoivent aussi bien les eaux de ruissellement des rues que celles des toits, en l'absence de citernes. Le trop plein est dirigé vers un étang et un biotope (bassin d'orage végétalisé). - Dans un immeuble expérimental dénommé habiter et travailler, un système pilote de recyclage des eaux grises a été installé pour produire du biogaz servant à alimenter les cuisinières. 17

18 3. La mixité sociale L un des objectifs des responsables de l aménagement du quartier Vauban était de «donner à chacun sa chance», c'est-à-dire de développer un modèle favorisant la mixité sociale. Pour cela plusieurs éléments ont été faits : - des espaces aménagés pour favoriser les échanges, tels les jardins pour les locataires, les espaces verts, les terrains de jeux autorisés dans tout le quartier - l absence de clôture sur les espaces privatifs, grâce au principe des jardins ouverts donnant de préférence côté rue - la création d une école élémentaire et de jardins d enfants - un aménagement urbain respectueux des besoins des personnes handicapées - la construction d une église chrétienne œcuménique - la concentration des commerces le long du boulevard principal - l installation d un marché des petits producteurs locaux - l enseignement d une culture écologique : formation des enfants au tri sélectif, dans le cadre de l école - la création du centre d information «Forum Vauban» dans une ancienne bâtisse de la caserne Vauban 4. Limites du quartier Vauban Toute personne souhaitant vivre dans le quartier doit passer un entretien avec la mairie. Cette sorte de test imposé par la municipalité permet d'obtenir la mixité sociale promise par la ville. De cette façon, tout le monde a accès à ce nouveau type de logement respectueux de l'environnement. C'est tout du moins l'idée défendue par Freiburg. Par ces entretiens, elle souhaite mélanger les classes sociales et créer une véritable mixité sociale. On peut cependant se poser la question de savoir si ce quartier n'est pas simplement un lieu pour les gens méritants et motivés. Les logements «traditionnels» étant réservés pour les autres. A Vauban, l'équilibre social souhaité n'est pas atteint. La grande majorité des familles appartient à la classe aisée et a des enfants. Près de 75% des habitants sont des cadres supérieurs ou des professions libérales. Les populations modestes sont faiblement représentées et ghettoïsées (logements SUSI). La population est principalement d'origine de Freiburg + région et les quelques étrangers sont des professeurs enseignant dans les universités fribourgeoises (hors collectif SUSI). Les objectifs sociaux sont loin d'être atteints et les avantages écologiques et économiques du quartier ne bénéficient pas au plus grand nombre. On peut regretter une autre chose : le manque de liaison avec les autres quartiers. De nombreuses liaisons piétonnes et cyclistes existent, mais Vauban ne bénéficie d'aucune voie automobile traversante. Ceci a pour conséquence de réduire non seulement la présence des automobiles du quartier mais aussi celle des autres véhicules. Il est plus aisé de créer un quartier sans auto quand on rend leur circulation peu évidente. Par cette organisation, Vauban se place en 18

19 autarcie. Si l'on veut relier deux quartiers périphériques, il faut nécessairement emprunter des routes qui contournent Vauban, faire des détours. Ce site ne peut être qu'une exception, car si tous les quartiers fermaient de la même façon leur porte à la voiture, la ville serait éclatée. Le concept Autofrei a un succès en demi-teinte, qui s'accompagne d'une ségrégation spatiale et sociale. Les zones avec parkings intégrés à la parcelle sont desservies par une rue arrière et non par l'axe majeur du quartier. Elles sont cachées et ne bénéficient pas des mêmes avantages que la partie sans automobile, qui bénéficie des parcs, des écoles et des commerces. Le quartier n'est pas conçu de manière homogène et privilégie un type de population : celle sans voiture. 19

20 C. Le quartier de Rieselfeld Avec ses appartements pouvant loger de 10 à habitants, le nouveau quartier de Rieselfeld, situé à l ouest de Freiburg, constitue l un des plus grands projets de constructions nouvelles du Bade-Wurtemberg. Le quartier voit le jour sur une surface de 70 hectares située à l est d un terrain de 320 hectares, sur lequel furent rejetées pendant plus de cent ans les eaux usées de la partie sud-ouest de la ville. A la suite d analyses détaillées et de mesures de la qualité des sols, le site fut déclaré constructible. I. Le projet 1. Les exigences du projet Les principales exigences politiques en matière de planification urbaine sont en cours de réalisation depuis 1994 : - Construction d un quartier urbain à haute densité de population avec une majorité d immeubles d habitation de cinq étages maximum. - Prise en compte spécifique des besoins des femmes et des familles ainsi que des personnes âgées et à mobilité réduite. - Abolition de la séparation entre lieu de travail et de résidence par l intégration d espaces mixtes et de surfaces commerciales (objectif : création de emplois au sein du quartier). - Equilibre dans l architecture des bâtiments - En raison de la parcellisation des espaces, diversification des types de construction afin de toucher différents groupes (de la maison mitoyenne aux complexes de cinq étages avec cour urbaine). - Des systèmes de transport qui privilégient les transports publics et les déplacements à pied ou à bicyclette, avec limitation de la vitesse à 30 km/h dans tout le périmètre. - Espaces verts privés et publics de grande qualité, équipements pour les loisirs. - Prise en compte d objectifs écologiques, par exemple avec des constructions basse énergie, des systèmes de chauffage urbain alimentés par cogénération, l intégration de l énergie solaire, la récupération des eaux 20

21 de pluie. Création de réserves naturelles avec sentiers de découverte dans les zones alentour. - Espaces verts privés et publics de grande qualité, optimisation de la qualité de loisirs. - Cours urbaines communes pour une meilleure vie de quartier. Volonté affirmée d éviter toute barrière physique inutile entre les parcelles, conception et création d espaces de plein air au sein des pâtés de maisons. 2. Les étapes de la réalisation Le plan d occupation des sols a été conçu en quatre étapes entrecoupées de deux années d intervalle. C est un principe de la planification adaptative qui permet ainsi de réaliser un projet d urbanisme souple permettant d introduire des modifications en fonction des évolutions actuelles. Par exemple, les troisième et quatrième tranches de construction prévoyaient de grandes maisons en bande en tant qu unités d habitation minimales, mais quelques maisons jumelles ont été autorisées par la suite. 3. Les acteurs du projets Le projet n a pas été mis en oeuvre par un entrepreneur externe, mais par un groupe de travail communal opérant hors de la hiérarchie administrative habituelle en partenariat avec une entreprise de services basée à Stuttgart, la société de développement communal LEG (KE LEG). La ville de Freiburg et KE 21

22 LEG ont nommé une équipe de management commune au sein du groupe de projet Rieselfeld, dont la tâche a consisté à assurer le pilotage de la mise en oeuvre ainsi qu à centraliser l ensemble du projet à l intérieur de la direction générale de la construction et des transports. L équipe est également composée de spécialistes opérant au sein du service de l urbanisme ainsi que du service des biens fonciers et du logement. Le fonctionnement du projet est donc identique au cas du quartier Vauban. 4. Le financement du projet Le nouveau quartier est entièrement autofinancé à partir du produit des ventes de terrains communaux. La mise en oeuvre est assurée dans le cadre d un financement fiduciaire en marge du budget communal ainsi que via diverses subventions, par exemple pour la construction des écoles et de la caserne des pompiers, et à partir d'un programme de promotion de l habitat soutenu par le land de Bade-Wurtemberg. Le projet est également largement tributaire du succès de la commercialisation. Nombre d'activités dans les secteurs de l aménagement foncier, du cofinancement, de la planification, de la direction de projet mais également de la commercialisation et des relations publiques doivent être entièrement financées à partir des fonds fiduciaires. Il en va de même pour les frais de personnel de l équipe de projet ainsi que tous les coûts de planification, en d'autres termes des frais qui ne sont jamais établis avec une telle transparence dans le quotidien administratif. Les coûts d investissement pour les infrastructures publiques sont couverts par les fonds fiduciaires et les frais consécutifs via le budget communal. Le bon déroulement du financement fiduciaire est assuré par KE LEG GmbH. Remarque : définition de fiduciaire : par abus de langage le terme "fiduciaire" représente maintenant une personne physique ou morale à laquelle est temporairement transférée la propriété de biens ou de droits, qui constituent une masse séparée dans son patrimoine, à charge pour elle d agir dans l intérêt du constituant ou d autres bénéficiaires ou dans un but déterminé. II. Le quartier de Rieselfeld par thématique 1. Les transports La ligne de tramway dans l avenue centrale, la Rieselfeldallee, constitue la «colonne vertébrale» du quartier. Le réseau de rues est orthogonale et constitue la base de la planification en matière de transports. Cette dernière s appuie sur les éléments suivants : - priorité accordée au tramway, aux piétons et à la bicyclette - accès facile aux transports publics pour tous les habitants grâce aux trois arrêts repartis dans le quartier - vitesse limitée à 30 km/h - rues réservées aux jeux - trois points d accès au quartier pour les voitures - priorité à droite dans tout le quartier 22

23 2. L énergie De la même manière que pour le Quartier Vauban, le cahier des charges énergétiques impose la construction des bâtiments «basse-énergie», c'est-àdire d une valeur de consommation énergétique d environ de 65 kwh/m²/an. Raccorder l ensemble des bâtiments au réseau de chauffage alimenté par la centrale de cogénération de Weingarten et intégrer l utilisation des énergies renouvelables tel que les panneaux solaires, chauffage aux granulés de bois et pompes à chaleur sont également obligatoires. 3. La gestion des eaux Pour la gestion des eaux, il a été décidé de collecter séparément les eaux de surface pour leur faire subir un traitement biologique avant de les rejeter dans la réserve naturelle située à l ouest du quartier de Rieselfeld, ce qui permet d assurer la pérennité de ses zones humides et marécageuses. Ces efforts sont complétés par la mise en place de diverses surfaces d épandage des eaux usées. Aussi il y a minimisation de l imperméabilité des sols. 4. Vie culturelle et sociale De la même manière que pour le quartier Vauban, les dimensions sociales et culturelles ont occupé dès le début une place tout aussi importante que les aspects urbanistiques, techniques et commerciaux. Le groupe de travail chargé du projet était déterminé à mettre tout en oeuvre pour faire de Rieselfeld une adresse de premier choix afin d'assurer le succès du projet et sa compétitivité sur le marché immobilier fribourgeois malgré une offre composée à plus de 90 % de logements collectifs. La mise en place des infrastructures publiques nécessaires a été précoce pour ainsi permettre de minimiser les risques financiers de la ville de Freiburg. Les infrastructures dont bénéficie le quartier sont nombreuses : un établissement d enseignement secondaire, une école maternelle, 2 garderies, 2 jardins d enfants, un gymnase, une maison de quartier, une maison de retraite, une médiathèque pour la jeunesse, un centre œcuménique et une caserne de pompiers. Ce quartier dispose de tout pour répondre aux besoins de ses habitants et est également en mesure d'offrir toute une série d activités pour les jeunes et les enfants. Bien au-delà de la planification urbanistique, le succès du projet doit beaucoup au profond sens d appartenance à leur quartier développé par les nouveaux habitants, ainsi qu à l image positive qui en résulte. L association de quartier K.I.O.S.K. constitue un bon exemple de gestion citoyenne. Issue des activités sociales des habitants, elle prend en charge depuis fin 2003 la gestion de la maison de quartier (la «maison de verre») et de sa médiathèque pour la jeunesse. Le groupe de travail Rieselfeld a toujours encouragé de telles participations citoyennes susceptibles d accroître la sensibilisation des habitants pour leur cadre de vie. En l espace de quelques années, Rieselfeld a su développe une diversité sociale et culturelle et édite même son journal local. 23

24 5. Situation actuelle et perspectives Le nouveau quartier de Rieselfeld comptait Janvier 2007 plus de 7650 habitants pour environ 2830 appartements. Compte tenu de la forte demande en structures à taille humaine dans le domaine des immeubles, tous les terrains de construction ainsi qu une grande partie des terrains à usage mixte sont actuellement sous option ou en phase de conception ou de construction. Fin août 2006, plus aucune offre concrète en terrains ne pouvait satisfaire la demande actuelle. La décision relative à la construction d un immeuble de huit étages sur la boucle de retour du tramway a été prise en 2007 et des réflexions quant à l ouverture d un supermarché au centre du quartier prennent forme concrète. Sur toute la «Rieselfeldallee» centrale, des immeubles d habitation et des commerces de proximité voient progressivement le jour, ce qui élargit l offre en magasins et en services et complète l image urbanistique le long de cet axe. Début 2007, plus de 370 appartements sont en construction. Environ 270 appartements entreront en construction ou en phase de conception dans le cadre d autres projets au cours des 12 à 15 mois prochains. Concernant les habitations familiales, la totalité de l immobilier a déjà été construit, est en construction ou a déjà été vendu en option. Le quartier devrait être plus ou moins achevé en Une image positive, des infrastructures complètes et régulièrement adaptées aux besoins des habitants et une vie sociale très active sont autant de raisons qui motivent aussi bien les jeunes familles que les personnes âgées, qu elles soient locataires ou propriétaires, à choisir Rieselfeld comme lieu de vie. Le projet Rieselfeld est parvenu à maintenir les familles au sein de la ville et à en attirer d autres en provenance des zones rurales environnantes. 24

25 D. Solar- Fabrik AG I. L entreprise L entreprise "Solar-Fabrik AG", a été fondée en 1996 et financée sur une initiative purement privée par un groupe de moyennes entreprises indépendantes. Elle a pour but de produire une technique solaire de haute qualité pour une production d énergie respectueuse de l environnement. La société Solar-Fabrik figure parmi les premières entreprises solaires en Europe et jouit par ailleurs d un réseau mondial de relations commerciales. Ce fabricant de panneaux solaires a connu une évolution remarquable en devenant, en l'espace de dix ans, un groupe solaire intégré international coté en bourse. Avec ses filiales et ses participations, Solar-Fabrik AG couvre l ensemble de la chaîne de valeur: le commerce et le traitement de wafers, la fabrication de cellules solaires, la production de panneaux solaires et la fourniture de solutions complètes de systèmes. Ses clients sont des entreprises solaires spécialisées et des importateurs généraux dans toute l Europe. Sa gamme de produits comprend des panneaux solaires, des onduleurs, des systèmes de fixation et des systèmes solaires complets. L entreprise possède la plus grosse production de modules en série d Allemagne. Le site de Freiburg comprend le siège social de l entreprise et l usine de production. Cette usine est la seule usine de panneaux solaires à nulle émission en Europe, puisqu'elle fonctionne exclusivement avec des énergies renouvelables. Elle contribue donc particulièrement à la protection de l environnement et du climat. 25

26 II. Le bâtiment Le siège social est un bâtiment industriel et tertiaire construit en 1999 en périphérie de Freiburg. C est un bâtiment bioclimatique qui intègre différentes sources énergétiques renouvelables. La façade sud est une grande verrière sur 3 étages partiellement revêtue de panneaux photovoltaïques (56kWc). Certains de ceux-ci sont pour partie disposés à l horizontale sur plusieurs niveaux de façon à intercepter le soleil en été et ombrager l intérieur de la verrière. En hiver, en revanche, les rayons solaires pénètrent dans la verrière. La chaleur est accumulée par une paroi en pierre sombre qui assure l inertie thermique. L air intérieur de la verrière est tempéré par des puits canadiens dont les canalisations sont enterrées à environ 3 mètres sous la surface du sol sur une distance d environ 50 mètres. Un circuit d air s établit donc entre la sortie de ces puits et le sommet de la verrière où des volets ouvrants assurent l évacuation de l air chaud. Le complément de chauffage est assuré par de l huile végétale (colza). 26

27 E. Batiments à «énergie Positives» I. Héliotrop, la maison solaire Dans le quartier Vauban se trouve l Héliotrop, une maison prototype de recherche et d études, qui produit plus d énergie qu elle n en consomme : une maison à «énergie positive». Son concepteur l architecte Rolf Disch l habite depuis 1994, date de sa construction. Son objectif : exploiter la nature sans en consommer les ressources. Cette maison à ossature bois posée sur un socle de 9 m 2 s élève sur une hauteur d une vingtaine de mètres. Sa silhouette rappelle celle d un moulin à vent. Mais comme l Héliotrope, plante des régions chaudes et tempérées, dont elle a pris le nom, elle tourne en direction du soleil ou s'en détourne selon les besoins. En construisant l Héliotrop, Rolf Disch poursuit plusieurs objectifs. Il veut essayer un maximum de solutions afin de voir jusqu'où on peut aller aujourd'hui pour construire en respectant l'environnement. La faisabilité du projet couvre des domaines multiples : l'aspect des matériaux, la construction, la forme, le cycle de l'eau, le cycle des matériaux, la gestion de l'énergie, la gestion des surfaces L autre objectif est de mettre à profit les résultats de l expérience de l Héliotrop en vue d un projet plus ambitieux, la réalisation d un quartier de maisons à énergie positive : le «Solarsiedlung» (déjà succinctement présenté précédemment). L Héliotrope est un concentré de plusieurs systèmes écologiques. Un videordures installé dans la cuisine envoie les déchets biologiques dans une cuve où sont collectées également les matières fécales. Outre l avantage de retraiter sur place les déchets biologiques, cela permet de fabriquer son propre compost. L'eau de pluie est utilisée pour la machine à laver le linge. Et comme elle est également douce, la consommation de poudre à laver s en trouve réduite. 27

28 Le toit de l'héliotrope n'abrite pas qu une terrasse jardin. Il reçoit également un voile solaire, la partie la plus visible de cet «iceberg écologique». Cette vaste installation photovoltaïque mobile de 55 m2, produit cinq fois plus d'électricité que n en consomme la maison. L'excédent est réinjecté dans le réseau du fournisseur d'électricité de la ville. La balustrade du balcon est aussi une petite centrale solaire thermique. L eau, destinée aux sanitaires et au chauffage, circule dans les lamelles de cuivre des tubes. Elle est chauffée par le soleil. Le chauffage délivre la chaleur depuis le plafond. La rotation de l'héliotrope est pratiquement insensible, l ensemble tourne selon le principe de l'engrenage, mais piloté ici par les techniques informatiques les plus modernes. II. Solar Info Center Le Solar Info Center à Freiburg est un bâtiment à zéro énergie Réalisation : 2003 Interlocuteur : Monsieur M. Hantel (maître d ouvrage) Bâtiment tertiaire, surface : 1400 m² Consommation énergétique liée au chauffage : 30 kwh/(m².an) Description : -chauffage pourvu par un réseau de chaleur -centrale photovoltaïque de 50 kwc -production d eau chaude sanitaire décentralisée grâce à des capteurs solaires -rafraîchissement passif par sondes géothermiques et surventilation nocturne 28

29 F. Bâtiments «passifs» I. Le bâtiment collectif ISIS Le logement collectif passif du groupe de construction ISIS est situé dans le quartier Vauban à Freiburg: Réalisation : 2001 Interlocuteur: Monsieur Bühring (Maître d ouvrage). Objet: 1 structure de bâtiment de 13 Unités d habitations. Description : -Besoins énergétiques liés au chauffage 12,6 kwh/(m².an) -Ventilation double-flux avec récupération d énergie décentralisée dans chaque logement. -25 m² de capteur solaire -centrale photovoltaïque de 5 kwc -raccordement au réseau de chauffage urbain. II. L immeuble «Wohnen & Arbeiten» L immeuble «Wohnen & Arbeiten» est aussi situé dans le quartier Vauban, il est constitué de 20 logements. Réalisation : 1999 Interlocuteur: Monsieur Lange (maître d ouvrage). Surface : 1450 m² Consommations énergétiques liées au chauffage : 17 kwh/(m².an) Description : -80 % de réduction d'émission de CO2 pour un surcoût de seulement 7% par rapport à un bâtiment conforme à la réglementation -production de chaleur par une micro-cogénération de 10 kw thermique et 5 kw électrique -capteurs solaires thermiques -modules photovoltaïques -toilettes à vide, nécessitent une très faible quantité d eau 29