Commentaire. Canada-Asie. Parmi les résultats de la modernisation. Ouvrir la porte au tourisme chinois

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1 Canada-Asie Numéro 23 mars 2002 Commentaire Parmi les résultats de la modernisation de l économie chinoise, il y a l émergence d une classe moyenne extrêmement bien nantie, et dont la population est estimée à 110 millions de personnes par l Académie chinoise des sciences sociales. Comme en d autres pays, dans les mêmes circonstances, plusieurs de ces nouveaux riches chinois dépensent leur richesse en tourisme cette année, dix millions d entre eux voyageront outre-mer en Asie. Parmi les trois millions qui souhaitent voyager très loin à l étranger, 50 % aimeraient visiter le Canada un jour. Cependant, peu d entre eux pourront le faire en L an dernier, les citoyens chinois ont entrepris voyages au Canada, soit une augmentation de 65 % depuis 1995 (en comparaison d une diminution d au moins 20 % des visiteurs de toutes provenances en Asie). Les visiteurs chinois ont dépensé environ 123 millions de dollars durant leur séjour au Canada, en Cependant, très peu de ces visiteurs chinois sont entrés au Canada comme «touristes», invoquant plutôt des motifs familiaux ou d affaires pour leur visite. Les Chinois qui font une demande de visa pour le Canada croient que leurs chances sont faibles de l obtenir si le motif est du «tourisme» seulement. Des barrières administratives ont empêché la croissance du tourisme des Chinois au Canada, mais les pourparlers bilatéraux amorcés avec Beijing pourraient mériter au Canada le statut de «destination approuvée» dont découlerait une augmentation massive des arrivées de touristes. Les voyageurs chinois pourraient devenir la source la plus importante pour l industrie du tourisme, éclipsant éventuellement le marché des Japonais qui dépensent beaucoup, mais qui a diminué dernièrement. Cette opportunité intéressante, comme celle du commerce avec la Chine, n est pas sans complications majeures. Ouvrir la porte au tourisme chinois Commentaire Canada- Asie peut être obtenu par courriel et il est affiché sur le site Web de la FAPC à : francais L entrée de la Chine dans l Organisation mondiale du commerce et son record de croissance robuste, durant le ralentissement économique mondial, ont remis en question les opportunités «infinies» du vaste marché domestique chinois. Les entrepreneurs occidentaux fantasment depuis un siècle sur ce potentiel, mais l absence d une véritable étude de marché et le manque de compréhension des institutions chinoises ont mené à de mauvaises affaires. De nos jours, la prospérité des Chinois ayant les moyens d acheter plus de biens et services étrangers n est pas la seule retombée importante de la réforme économique, car le marché chinois est aussi plus ouvert et compréhensible pour les entreprises étrangères ; les analyses de marché essentielles au lancement important de tout produit dans les économies libérales en Occident s appliquent dorénavant mieux à la Chine. Devant cet état de fait, la Commission canadienne du tourisme (CTC) a commandé récemment une étude du potentiel chinois de villégiature à l étranger, qui en décrit les opportunités et les obstacles, pour le Canada s accapare une part de ce marché. Les résultats de cette étude sont encourageants, mais il reste beaucoup à faire pour le gouvernement canadien et l industrie privée avant de concrétiser le plein potentiel du tourisme chinois. ISSN

2 Le sondage de la CTC indique que le Canada n est pas une destination approuvée L entrée de la Chine dans l Organisation mondiale du commerce et son record de croissance robuste, durant le ralentissement économique mondial, ont remis en question les opportunités «infinies» du vaste marché domestique chinois. Les entrepreneurs occidentaux fantasment depuis un siècle sur ce potentiel, mais l absence d une véritable étude de marché et le manque de compréhension des institutions chinoises ont mené à de mauvaises affaires. De nos jours, la prospérité des Chinois ayant les moyens d acheter plus de biens et services étrangers n est pas la seule retombée importante de la réforme économique, car le marché chinois est aussi plus ouvert et compréhensible pour les entreprises étrangères ; les analyses de marché essentielles au lancement important de tout produit dans les économies libérales en Occident s appliquent dorénavant mieux à la Chine. Devant cet état de fait, la Commission canadienne du tourisme (CTC) a commandé récemment une étude du potentiel chinois de villégiature à l étranger, qui en décrit les opportunités et les obstacles, pour que le Canada s accapare une part de ce marché. Les résultats de cette étude sont encourageants, mais il reste beaucoup à faire pour le gouvernement canadien et l industrie privée avant de concrétiser le plein potentiel du tourisme chinois. Voici les principales conclusions du rapport de la CTC, préparé par PricewaterhouseCooper LLP (consulter leur site ctc_index.cfm). Selon un estimé conservateur du marché potentiel en Chine de villégiature à l étranger, il atteindrait trois millions de voyageurs. C est énorme pour un marché en émergence, surtout qu il a tant de restrictions pour les voyages. Le marché potentiel de villégiature à l étranger augmentera avec l expansion de l économie chinoise et la prospérité accrue des citoyens chinois. Les Chinois désirent de plus en plus voyager et ils ont plus de loisirs pour le faire. Les Chinois en villégiature à l étranger sont en général des hommes mariés de 25 à 44 ans. Comparativement à la population adulte en général, ils sont mieux éduqués, occupent des postes comme professionnels ou gestionnaires et sont plus riches 69 % d entre eux ont des revenus domestiques dépassant 3000 RMB (581 $CAN) par mois. Il y a un marché potentiel de 1,9 millions de voyageurs pour la villégiature au Canada. Plus de 64 % de tous ces voyageurs potentiels outre-mer sont intéressés à visiter le Canada, une proportion élevée en comparaison des autres destinations qui les intéressent sur la scène internationale. Shanghai, Beijing et Guangzhou offrent le plus de potentiel pour le Canada. En plus d une offre importante de voyageurs potentiels, le marché chinois s annonce très lucratif pour le Canada. En plusieurs destinations touristiques, les voyageurs chinois ont la réputation de dépenser beaucoup, et même d être en tête de liste pour les achats. Les principaux marchés compétiteurs susceptibles d attirer les voyageurs chinois pour de la villégiature à l étranger sont l Australie, les États-Unis et l Europe, en particulier la France, mais aussi l Allemagne, la G.-B. et l Italie. Le principal intérêt des voyageurs chinois en villégiature est de découvrir des paysages exceptionnels dans un environnement propre et sans danger, et 90 % d entre eux recherchent au moins deux de ces exigences pour leur destination de vacances. Le prix est le premier facteur du choix d une destination, surtout pour ceux qui voyagent pour la première fois et dont la décision se base sur des considérations de coût. Les atouts de marketing du Canada sont les paysages, la propreté et sécurité personnelle, la nature et sa contribution à mieux renseigner les voyageurs. Dans le commerce des voyages, il y a un consensus que la nature magnifique et les paysages panoramiques caractérisant le produit canadien débloqueront ce marché dans le futur. Une faiblesse de marketing du Canada, dans le commerce des voyages en Chine, est son manque de contenu historique, mais aussi les rudes et longs hivers, sauf sur la Côte Ouest plus tempérée. 2

3 Dans le commerce des voyages, le principal obstacle au développement d un marché pour le Canada est qu il n a pas un «statut de destination approuvée» par le gouvernement chinois. Le deuxième obstacle est le coût élevé pour voyager au Canada. Il y a aussi la complexité d obtention d un visa, la langue, l accès limité par avion et le manque de connaissances du pays et de ses produits touristiques. Dans une perspective politique, le dernier point ressort. C est surtout l absence de «statut de destination approuvée» qui désavantage le Canada par rapport aux 21 destinations qui ont obtenu ce statut, dont l Australie, la Nouvelle-Zélande, l Allemagne, la Turquie, Hong Kong et la plupart des pays en Asie du Sud-est. Le «statut de destination approuvée» est une entente négociée entre le gouvernement chinois et le pays d accueil. L entente fixe un quota de voyages à l extérieur du pays et autorise un nombre limité d agences à gérer les voyages vers cette destination. Ces agences fournissent un cautionnement au gouvernement chinois de 1 à 2 millions de RMB. En retour, elles perçoivent une «avance» de leurs clients dont le montant varie selon les destinations. Des pourparlers sont en cours pour le devenir L Australie profite de l essor du tourisme chinois Le Canada a entamé des discussions avec le gouvernement chinois au sujet des conditions pour obtenir le «statut de destination approuvée». Toute augmentation marquée des visiteurs chinois au Canada ayant des répercussions non seulement sur le tourisme, mais aussi sur l immigration, la sécurité et les affaires étrangères, la divergence des intérêts des ministères pourrait ralentir le rythme et l intensité des négociations. L une des préoccupations est celle que les visiteurs à leur arrivée au Canada profitent de la pleine protection des droits et libertés pour demander le statut de réfugié dont le processus est long, sans compter les demandes en appel. Une autre préoccupation est celle du «périmètre de sécurité» et la réaction possible des États- Unis à des exigences d entrée moins strictes. En fait, plusieurs touristes chinois considèrent le Canada comme une destination attrayante à cause de sa proximité des États-Unis et ils se leurreraient d une possibilité de voyage combiné dans les deux pays. Pour ce genre de voyage à forfait, il faut harmoniser les exigences d obtention de visas entre le Canada et les États-Unis pour les visiteurs chinois ; le climat actuel à Washington ne laisse pas présager un assouplissement des restrictions alors qu il est peu probable qu Ottawa adopte les normes américaines pour les visas. À court terme, le Canada aurait tout intérêt à alléger les préoccupations des Départs de la Chine vers l extérieur Américains en matière de sécurité concernant 12 les touristes chinois au 10,4 Canada, mais sans laisser 10 9,23 8,43 ces pressions continentales 8 nuire aux négociations pour obtenir le «statut 5,06 5,32 6 4,52 de destination approuvée». 3,74 4 3,37 2,93 L Australie,un compétiteur important qui a déjà le «statut de destination approuvée», donne un aperçu de ce que pourrait devenir le tourisme Millions de départs 2 0 2, Source : Adapté du sondage de Statistiques Canada sur les voyages internationaux,

4 chinois au Canada ; toutefois, l émission de visas de visiteurs le rend moins inquiet à cause de son éloignement des tentations d immigration illégale aux É.-U. et de l absence d une Charte des droits pour les réfugiés. En 2001, l Australie a reçu visiteurs de la Chine, 38 % de plus que l année précédente. D ici à 2010, l Australie s attend à accueillir plus d un million de visiteurs chinois chaque année ; la Chine se hissera donc dans les rangs des pays qui sont les principales sources de touristes comme le Japon, les É.-U. et la G. -B. Les visiteurs chinois dépensent beaucoup, et en 1999, la moyenne a été de 5637 $A (4660 $CAN) par voyage en Australie, dépassant les dépenses des visiteurs américains, canadiens et allemands. En 2002, les pays asiatiques dans l ensemble pourraient accueillir jusqu à 10 millions de touristes chinois qui dépenseraient plus de 18 milliards $US. Même Taiwan, qui est isolé politiquement, aura sa part. À partir de cette année, les Chinois originaires du continent, et qui vivent outre-mer, auront le droit de visiter l île de Taiwan s ils obtiennent un visa de touristes en groupe. L Organisation mondiale du tourisme estime que d ici 2020, il y aura en Chine 100 millions de touristes ayant l envie d aller vagabonder. Le Canada doit aussi changer ses règles Le rapport de la Commission canadienne du tourisme indique que l obtention du «statut de destination approuvée» est essentielle pour créer un marché de touristes chinois à destination du Canada. Ce n est pas le seul facteur, car il y a déjà un flux important de visiteurs de la Chine qui entrent au Canada pour des motifs d affaires ou de famille, mais qui en profitent pour faire d autres activités de tourisme. Selon Statistiques Canada, en 2001, il y a eu voyages de citoyens chinois au Canada, une contribution de 123 millions de dollars à notre économie. Le nombre de visiteurs arrivant de la Chine a augmenté d environ 65 % depuis 1995, contrastant avec la diminution d au moins 20 % des visiteurs de toutes autres sources asiatiques. À strictement parler, ces visiteurs ne sont pas considérés comme des touristes, car leur principal motif de voyage au Canada est celui des affaires ou de visites à leurs parents. Étant donné la forte augmentation de l immigration en provenance de la Chine, au cours des quatre dernières années (plus de Millions de départs Visiteurs chinois à destination du Canada Source : Adapté du sondage de Statistiques Canada sur les voyages internationaux, nouveaux arrivants), la demande de visites à des parents augmentera certainement! Pour ces visiteurs, le principal obstacle pour venir au Canada est celui d obtenir un visa. Le taux actuel d approbation des visas de visiteurs, qui est d environ 64 %, démontre qu il y a une zone grise lorsque les fonctionnaires de l Immigration canadienne à Beijing doivent trancher entre une acceptation ou un risque que certaines personnes «veuillent rester longtemps» au Canada. L un des facteurs compliqués est le traitement des demandes de visas pour des motifs d affaires ou de visites à la famille, mais qui sont perçues par les fonctionnaires de l Immigration comme du tourisme déguisé. Le Canada ne s objecte pas au tourisme en provenance de la Chine, mais la croyance est répandue que ceux qui écrivent le tourisme,

5 La Chine allégeant les restrictions aux voyages, le statut de pays approuvé pourrait s estomper Malgré tous les efforts déployés pour vérifier l exactitude de cette information, la Fondation Asie Pacifique du Canada se dégage de toute responsabilité et conséquence en découlant pour toute personne ou toute organisation. Cette revue Commentaire peut être copiée en tout ou en partie et/ou redistribuée en mentionnant l auteur qui est la Fondation Asie Pacifique du Canada, la principale ressource indépendante sur les problématiques touchant le Canada et l Asie. Les versions archivées de Commentaire Canada-Asie peuvent être consultées sur le site pubs/index.cfm. La FAP Canada est financée en partie par le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international et par l Agence canadienne de développement international. Pour obtenir de l information générale à propos de la FAPC comme motif de venir au Canada, ont moins de chances d obtenir un visa de visiteur. La plupart des Chinois assumant que le tourisme au Canada n est pas possible, il y a peu de demandes de visas de voyage pour ce motif. Cela pourrait s expliquer aussi par le fait, jusqu à récemment, que les formulaires de demandes de visas pour les citoyens chinois ne mentionnaient aucun critère pour obtenir un visa de touriste, alors que les exigences pour obtenir un visa d affaires ou de visite à la famille étaient clairement énoncées. Voilà une contradiction évidente du système de «statut de destination approuvée»! Qu une destination soit «approuvée» ou non, presque rien ne peut empêcher les citoyens chinois détenteurs d un passeport (environ 2 % de la population) de faire une demande de visa de touriste auprès de pays n ayant pas le «statut de destination approuvée» comme le Canada. À mesure que la Chine allège ses restrictions et que les voyageurs organisent eux-mêmes leurs voyages (plutôt que de recourir aux services des agences de voyage officielles du gouvernement qui gèrent les comptes des pays ayant un «statut de destination approuvée» ), la distinction entre les pays qui ont obtenu ou non ce statut s estompera. Des réformes importantes des procédures de sortie du pays ont été annoncées par Beijing à la fin de 2001, y compris la simplification des exigences pour obtenir un passeport. Plus tard cette année, l exigence que les citoyens chinois soumettent une demande ou une lettre d invitation pour aller outre-mer ne s appliquera plus. L un des attraits du «statut de destination approuvée» est que les pays d accueil peuvent passer la tâche fastidieuse de filtrer les voyageurs à risques aux agences de voyages officielles en Chine (qui d autre part la refilent aux voyageurs par un système de garantie). Tant qu il y aura un système parallèle indépendant pour le processus de demande de visas, et que les touristes potentiels pourront faire des demandes dans une catégorie différente du tourisme, il sera nécessaire d employer des techniques pour les filtrer en tenant compte de critères précis pour les visites comme touristes. Les pays ayant un «statut de destination approuvée» ont tendance à fermer les autres avenues de demandes de visas de touristes. Dans le cas du Canada, le tourisme de la Chine n est pas illégal ; rien ne peut empêcher des citoyens chinois de faire une demande indépendante pour obtenir un visa de touriste, plutôt que de transiger par une agence de voyage approuvée. Dans l éventualité d un «statut de destination approuvée», Immigration Canada devrait résister à la tentation d arrêter les demandes indépendantes de visas de touristes. Au contraire, il faudrait même augmenter le taux d acceptation des demandes actuelles de visas de touristes (par opposition aux touristes qui font des demandes pour des motifs d affaires ou de visite familiale), car il y a un marché certain pour les touristes de la Chine, tel que démontré dans le rapport de la CTC. Au moins, cela changerait la perception répandue que le Canada n est pas ouvert au tourisme, tout en préparant la voie à un plus grand volume de voyages quand le «statut de destination approuvée» sera accordé. Dans l anticipation que le Canada se méritera le «statut de destination approuvée», la Commission canadienne du tourisme entame des efforts de marketing en Chine, en commençant par l étude de PricewaterhouseCoopers. En décembre 2001, une équipe de reportage de Beijing Television est venue au Canada pour préparer une émission présentant les différentes destinations touristiques à travers le monde. Plus tard cette année, la série populaire «Explorons le monde» présentera 10 épisodes sur le Canada, misant sur les attraits touristiques en C.-B., en Alberta, en Ontario et au Québec. La Commission canadienne du tourisme qui finance en partie les épisodes sur le Canada espère que le programme incitera les nouveaux groupes de Chinois prospères à songer au Canada dans leurs plans de voyages. Il est d autant plus important que l allocation des ressources pour Tél. :(604) Téléc. :(604) Courriel : info@asiapacific.ca administrer nos politiques d immigration suive le pas de ces efforts de marketing. 5