Maurice Elyn ENREGISTREMENT REALISE LE 24/05/2012 PAR MADAME CECILE HOCHARD.

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1 AV1 AT E043/E01 Maurice Elyn M. Maurice Elyn est né en 1915 dans le Nord. ENREGISTREMENT REALISE LE 24/05/2012 PAR MADAME CECILE HOCHARD. STATUT DU TEMOIN FONCTION A LA SNCF Cheminot pendant la Seconde Guerre mondiale Chef de bureau adjoint DATE D ENTREE ET DE DEPART DE LA SNCF AXE DE L ETUDE SUJET PRINCIPAL THEMES ABORDES OUTIL DE CONSULTATION MATERIEL D ENREGISTREMENT DUREE DE L ENREGISTREMENT DUREE APRES TRAITEMENT DU SON Vie et travail au quotidien pendant la Deuxième Guerre mondiale : mémoire et récits de cheminots Vie personnelle et professionnelle d un cheminot en zone interdite Situation personnelle avant la guerre Déclaration de guerre et mobilisation Retraite et démobilisation Conditions de travail à la SNCF et vie personnelle pendant la guerre Libération et fin de la guerre Motivations pour répondre à l Appel à témoins CD audio TASCAM DR-40 1 heure 51 minutes 09 secondes 1 heure 49 minutes 01 seconde Communication Le témoin autorise, à partir du 24 mai 2012, la copie, la consultation, l exploitation pour des travaux à caractère historique ou scientifique, la diffusion sonore et la publication de la transcription et de l enregistrement avec mention de son nom, par contrat passé avec l AHICF à laquelle toute demande d utilisation à d autres fins de l enregistrement et de la présente analyse doit être adressée. Fiche chronothématique réalisée par Claire Delignou 1

2 Documents fournis par le témoin et consultable auprès du SARDO - DVD intitulé «Souvenirs Guerre 39/40 de Papi Maurice», interview réalisée par Jean-Louis Rémy en juillet Livret militaire Compte rendu analytique I - Situation personnelle avant la guerre (Plage 02) Maurice Elyn a commencé sa carrière dans les chemins de fer en 1937 [à l âge de 22 ans]. Il a passé l examen d expéditionnaire des chemins de fer après son service militaire et il a immédiatement travaillé au dépôt de Lens [Pas-de-Calais] pendant un an. Puis il a demandé sa mutation au dépôt de Fives-Lille au moment de la déclaration de la guerre pour rejoindre sa femme et son jeune fils. En tant qu expéditionnaire, il travaillait au service matériel et traction avec un sous-chef de dépôt lorsqu il était au dépôt de Fives-Lille. «On recevait par téléphone des courriers concernant les transports voyageurs et on devait préparer tous les papiers qu on remettait aux mécaniciens avant leur départ pour une tournée définie.» Il a terminé sa carrière à la SNCF en 1972 après avoir occupé les fonctions d employé principal, de chef de groupe, de sous-chef de dépôt, de sous-chef de dépôt principal et enfin de chef de bureau adjoint. Il est resté dix-sept années au dépôt de locomotives de Fives-Lille puis il a travaillé au magasin général de Ronchin [Nord] et enfin aux ateliers d Hellemmes [Nord]. Avant de commencer sa carrière à la Compagnie du Nord, il avait travaillé «dans une agence en douane» à Lille à partir de l âge de 14 ans et il a également été aide-comptable pendant un an. Il avait auparavant obtenu le certificat d étude. Il a ensuite préparé en parallèle l examen d entrée à la mairie de Lille et l examen d entrée aux chemins de fer. (5mn:34s) (Plage 03) Avant la guerre, Maurice Elyn vivait à Fives [Nord] près du dépôt de locomotives de Lille- Fives. En 1937, il a travaillé pendant un an à Lens [Pas-de-Calais] puis il a demandé sa mutation au dépôt de Lille-Fives. Il était marié et avait un enfant au moment de la déclaration de guerre. M. Elyn a été mobilisé immédiatement. Son père «était chef d équipe à la Compagnie de Fives-Lille», une usine qui fabriquait des locomotives. Avant d entrer aux chemins de fer, il était dirigeant à la JOC [Jeunesse ouvrière chrétienne]. Il a toujours eu un engagement syndical et il a été délégué du personnel tout au long de sa carrière à la SNCF. Il s était engagé à la CFTC [Confédération française des travailleurs chrétiens] puis à la CFDT [Confédération française démocratique du travail]. A l époque il était au Front Populaire. Il a également été président d une section de la JOC. (4mn:43s) II - Déclaration de guerre et mobilisation (Plage 04) «Cela a été brutal sans l être». «La ligne Maginot était construite donc on se considérait à l abri.» Alors qu il travaillait au dépôt de Fives [Nord], il a dû se rendre immédiatement à Lille-Sud [Nord]. Puisqu il était sous-officier de réserve, il a été affecté à la 2 e compagnie du 52 e Bataillon de mitrailleurs motorisés pour diriger la section de commandement. «La section de commandement comprenait des téléphonistes, des télégraphistes, un motocycliste et un mitrailleur-mécanicien.» Il lui a fallu s adapter aux différents métiers mais son expérience de dirigeant à la JOC [Jeunesse ouvrière chrétienne] l a aidé à encadrer ces hommes. «Le bataillon de mitrailleurs motorisés, on appelait ça motorisé parce qu on était transporté par des autobus Citroën. Il y avait beaucoup de camions Citroën qui faisaient des navettes entre Lille et les communes avoisinantes.» Puis, pendant quinze jours, la section de commandement s est installée dans une ferme à Vimy [Pas-de-Calais] dans laquelle les soldats dormaient. «Pendant ces quinze jours, on ne savait pas trop quoi faire donc les hommes ont été au bout du jardin de la ferme et ont commencé à creuser des tranchées». (5mn:5s) Fiche chronothématique réalisée par Claire Delignou 2

3 (Plage 05) La section de Maurice Elyn s est rendue en camion à Bouconville-sur-Madt [Meuse] et les soldats y sont restés de septembre 1939 à mai Les soldats ont dormi dans une salle des fêtes. «Mais là, c était vraiment une petit guerre.» Sous la direction du lieutenant qui dirigeait la compagnie, ils travaillaient ensemble et consacraient du temps aux loisirs. Ils faisaient du sport ensemble et organisaient des représentations musicales. Par ailleurs, Maurice Elyn a participé à des messes qui étaient célébrées le dimanche pour les habitants des communes avoisinantes. Elles étaient célébrées par le lieutenant de la section qui était prêtre, assisté d un officier qui jouait de l harmonium et d autres cheminots. (7mn:53 s) (Plage 06) Il savait «qu au-devant de la ligne Maginot il y avait des escarmouches mais c est tout ce qu on savait. On attendait». Jusqu au 10 mai 1940, les soldats n ont pas combattu. «C était l attente. Il y avait même des tournois de football avec des compagnies qui étaient logées dans d autres villages.» Les soldats de la section n ont reçu aucune permission mais plusieurs d entre eux ont pu accueillir leurs familles lorsqu ils étaient dans la Meuse, malgré l interdiction. Ce fut notamment le cas de Maurice Elyn. (1mn:56s) (Plage 07) Le 10 mai 1940 «les officiers nous ont dit c est terminé, que l Allemagne avait attaqué du côté de Sedan [Ardennes] donc on partait et on ne savait pas exactement où». Les soldats de la section de Maurice Elyn sont partis en camion jusqu à Longuyon [Meurthe-et-Moselle] où ils ont été dispersés dans la ville. Ils furent alors au contact des Allemands qui envoyaient des tirs de mortier. Ils ont rapidement évacué la ville, car les Allemands approchaient, pour rejoindre la ville de Chauny [Aisne] qui avait déjà été évacuée. (4mn:30s) III - Retraite et démobilisation (Plage 08) Les soldats de la compagnie avaient dû traverser le canal de Saint-Quentin [Aisne] pour battre en retraite sous les bombardements allemands. Ils sont notamment passés par Apilly [Oise] et Compiègne [Oise], en direction de la ceinture de Paris. Arrivés dans l Est de Paris, des soldats français ayant organisé la défense de la capitale leur ont tiré dessus. Puis ils ont continué leur trajet vers le sud de Paris dans des conditions difficiles. «C était la débandade complète!» La population parisienne partait vers le Midi à ce même moment. «On était mêlé à la foule». Ils prirent un train de marchandises qui les transporta jusqu à Gien [Loiret] où la compagnie pu être reconstituée. Ils sont ensuite allés jusqu à Sigloy [Loiret] pour défendre la boucle de la Loire. «Les Allemands sont arrivés et puis ils étaient supérieurs». Plusieurs soldats de la compagnie furent blessés ou tués. (6mn:10s) (Plage 09) Maurice Elyn se souvient d «un commandant» «qui tirait sur tous ceux qui battaient en retraite». Les soldats ont battu en retraite pendant trois semaines en faisant «400 km à pied» et ils sont arrivés à Saint-Pardoux-la-Rivière [Dordogne]. «On était tous en colonne, où on marchait la nuit, et le jour on s arrêtait et on mettait des mitrailleuses en batterie». À Vatan [Indre], le commandant du bataillon fut abattu par un mitrailleur infiltré. Il restait un commandement mais qui était «plutôt désordonné parce qu il y avait la propagande allemande, la propagande italienne par avion qui jetait des tracts et qui disait aux soldats : ʺRendez-vous! Vous serez bien traitésʺ». Il «y en a pas mal qui se sont laissés prendre à ce jeu-là». Il y avait environ deux cents hommes dans la section et moins de la moitié sont parvenus à rejoindre la Dordogne à la fin du mois de juin 1940 (3mn:58s). (Page 10) Les soldats de la section de Maurice Elyn sont arrivés exténués à Saint-Pardoux-la-Rivière [Dordogne]. Ils ont été soulagés d apprendre la demande d Armistice. «On avait reconstitué une partie de la compagnie et ils voulaient encore nous faire faire de l exercice. Les sous-officiers avaient ordre de punir les soldats qui ne respectaient pas le couvre-feu. «Il a fallu rapatrier tous ceux qui étaient au chemin de fer.» Les soldats ont dû se rendre en train de marchandises à Montauban [Tarnet-Garonne] pour être démobilisés. «On était libre, c était la zone libre». Maurice Elyn regagna Paris en train avec d autres militaires démobilisés. Arrivé à Paris, il se débarrassa de son uniforme parce qu «il fallait toujours saluer les officiers allemands quand on [les] croisait». Pour passer la ligne de démarcation il a fait le voyage jusqu à Lille [Nord] dans un train de militaires allemands qui remontait. (7mn:34s) Fiche chronothématique réalisée par Claire Delignou 3

4 IV - Conditions de travail à la SNCF et vie personnelle pendant la guerre (Plage 11) En juillet 1940, Maurice Elyn est arrivé à Fives [Nord], ville située en zone interdite. Après quelques jours de repos, il reprit ses fonctions à la SNCF au guichet où il y avait un sous-chef de dépôt français et un Allemand, un employé de guichet français, un interprète et un coursier, «tout partout c était en double». Les cheminots allemands entretenaient des relations compliquées avec les cheminots français. «On était toujours sous contrôle.» Les cheminots allemands étaient bien ravitaillés par rapport aux cheminots français. Ils étaient considérés comme des cheminots par les cheminots français avant d être des ennemis. Les conditions de travail étaient difficiles car «il fallait aller vite pour pas que les trains aient du retard». (7mn:28s) (Plage 12) Les bombardements anglais et américains ont fortement touché le dépôt de Fives-Lille. Les cheminots du dépôt ont dû évacuer le bureau qui était dans le dépôt. «Le bureau a déménagé trois fois». Le dépôt de Fives-Lille était la cible des bombardements. «Quand il y avait les bombardements, il y avait des alertes. Aussitôt l alerte, tout le monde partait au pas de gymnastique jusqu aux portes de Valenciennes [Nord] où il y avait des fortifications et où on était à l abri des bombardements». Pendant la guerre, Maurice Elyn a travaillé dans les bureaux du dépôt de Fives- Lille. Il faisait les 3 x 8 et travaillait la nuit. (3mn:16s) (Plage 13) Les militaires allemands encerclaient le dépôt de Fives-Lille dès qu un acte de sabotage était décelé. Maurice Elyn et ses collègues ont été menacés plusieurs fois par les Allemands. «Avec ma famille, on a déménagé sept fois pendant la guerre.» Les bombardements ont fait beaucoup de dégâts dans la ville et au dépôt. A Faches-Thumesnil [Nord], «la nuit on allait coucher dans les souterrains». La maison de ses parents a été et «toute la rue a été rasée». Les Anglais bombardaient la Compagnie de Fives-Lille et d Hellemmes [Nord]. Le bombardement du dépôt de Lille-Délivrance fit «six cents morts». «On entendait les escadrilles américaines qui passaient toutes les nuits pour aller bombarder l Allemagne.» (5mn:46s) (Plage 14) Le quotidien de Maurice Elyn et de sa famille était rythmé par les alertes et les bombardements. Après avoir déménagé plusieurs fois, ils se sont finalement installés à Faches- Thumesnil [Nord]. «Toutes les nuits on allait coucher dans les souterrains, à 15 mètres sous terre dans l humidité». Après avoir travaillé au guichet, il est allé au bureau principal où il s occupait du courrier. Tous les mois, il volait des tickets de rationnement qui provenaient de wagons de secours afin de nourrir sa famille. Il en donnait également au boulanger qui les redistribuait aux plus pauvres. Il allait se ravitailler «toutes les six semaines» dans des fermes bretonnes. Les valises des voyageurs étaient contrôlées à la gare Paris-Montparnasse et il trompait les contrôleurs «en faisant semblant que c était léger». Habitant en zone interdite, il parvenait à circuler assez facilement car il était cheminot. (7mn:26s) (Plage 15) Maurice Elyn se servait aussi en charbon dans le dépôt où il travaillait pour chauffer sa maison pendant la guerre. Sa femme allait acheter du tissu en Belgique «mais là aussi, on était contrôlé et il fallait user de certains subterfuges». «Il y avait aussi un trafic entre les cheminots du Nord et Paris avec le tabac, le café, la chicorée. Il y a des cheminots qui ont fait fortune.» Certains mécaniciens revendaient très cher le tabac belge à Paris. Un médecin venait tous les matins au dépôt de Fives-Lille. «Tous les matins, à 8 h 15, il y avait l heure de la visite». (4mn:18s) (Plage 16) Les activités syndicales ont repris de manière normale après la guerre. «Aussitôt la guerre finie, les syndicats ont repris.» «Alors la CGT [Confédération générale du travail] et la CFTC [Confédération française des travailleurs chrétiens] on a dit on va faire des réunions communes.» Ces réunions ont cessé lorsque certains ont refusé de manifester contre l emprisonnement de plusieurs membres de la CGT. Il y eut de nombreuses transformations dans les syndicats après la guerre. Maurice Elyn a quitté la CFDT lorsqu elle prit un tournant politique. Il a joué au football avec ses collègues cheminots pendant le conflit. (3mn:55s) Fiche chronothématique réalisée par Claire Delignou 4

5 (Plage 17) Le travail de cheminot n a pas été perturbé pendant la guerre malgré les bombardements qui ont désorganisé le réseau. Les cheminots du dépôt de Fives-Lille ont travaillé sous la surveillance permanente des cheminots allemands jusqu à la Libération. Maurice Elyn parvenait à se tenir informé de l évolution de la guerre par les journaux et la radio [de Londres] qu il écoutait «en cachette». (4mn:18s) (Plage 18) Certains cheminots français se méfiaient des résistants. «Beaucoup de cheminots», «le jour de la Libération, étaient tous FFI [Forces Françaises de l Intérieur]». Maurice Elyn ne garde pas une bonne opinion des résistants et de leurs activités, notamment à cause de leur attitude au moment de la Libération. Il n y a pas eu d actes de sabotage sur les machines au dépôt de Fives-Lille mais il se souvient d erreurs commises par des mécaniciens allemands. L un d eux avait fait avancer la machine alors que les rails [de la plaque tournante] n étaient pas alignés, ce qui endommagea fortement la locomotive qui tomba plusieurs mètres plus bas. Le mécanicien allemand eu tellement peur des représailles qu il s enfuit en courant jusqu à Ronchin [Nord]. (3mn:17s) (Plage 19) Maurice Elyn a approuvé l Armistice du gouvernement de Vichy au moment de sa signature mais par la suite il a révisé son jugement. Dans la région Nord-Pas-de-Calais, les habitants dépendaient du gouvernement allemand. La région n a pas été concernée par le gouvernement de Vichy. M. Elyn se rappelle de l Exode durant lequel sa femme a dû quitter Fives [Nord] pour se rendre à Paris. Il se souvient également du passage de certains officiers de l armée française au moment de l évacuation. «Des maisons ont été transformées en champ de bataille». (2mn:53s) IV - Libération et fin de la guerre (Plage 20) Maurice Elyn et ses collègues suivaient l avancée des Alliés «pas à pas». Le dépôt de Lille-Fives a été libéré au mois de septembre Il a croisé les chars anglais pour la première fois à Faches-Thumesnil [Nord]. La population a fêté la fin de la guerre le 8 mai Les cheminots du dépôt ont réinvesti les locaux. Les bureaux du dépôt n ont pas été endommagés pendant la guerre, ce qui n a pas été le cas du réseau ferroviaire dans la région et d une rotonde du dépôt de Fives-Lille. Les travaux de construction de cette nouvelle rotonde ont commencé en 1945 et se sont achevés en (5mn:59s) (Plage 21) Après la guerre, Maurice Elyn et ses collègues ne faisaient plus les 3 x 8. Par la suite, il a tenté de retrouver tous les soldats qu il avait eu sous ses ordres. Ils se sont réunis plusieurs fois à Lille [Nord] en mémoire des disparus de la 52 e compagnie. Les cheminots du dépôt de Fives-Lille ont travaillé avec du matériel donné par les Américains après la guerre. (5mn:23s) (Plage 22) Maurice Elyn a longtemps été engagé dans un syndicat en tant que délégué du personnel, responsable du syndicat du dépôt de Fives-Lille et enfin cadre au sein de la CFDT [Confédération française démocratique du travail]. Il a gardé des liens avec les familles qui l avaient accueilli avec d autres soldats de la section au début de la guerre. (3mn:01s) V - Motivations pour répondre à l Appel à témoins (Plage 23) Maurice Elyn a répondu à cet Appel à témoignages car il était important pour lui de sauvegarder le patrimoine historique. Il avait déjà parlé de cette période et de l Occupation allemande à ses enfants. Il revient sur le bombardement de l aviation anglaise qui «testait un nouveau genre de projectile, c étaient des projectiles à fragmentation». Malgré l alerte, le bombardement fit plusieurs victimes. (3min:09s) Fiche chronothématique réalisée par Claire Delignou 5