N 24 - FAIRE RAYONNER LES CULTURES

Transcription

1 N 24 - FAIRE RAYONNER LES CULTURES INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Introduction Les cultures ultramarines sont nées du brassage des peuples d Europe, d Afrique et de l Asie pacifique. L insularité, la tropicalité et l éloignement de la métropole ont fait de l Outre-mer le terreau de cultures spécifiques. À l heure de la mondialisation, on parle de plus en plus souvent du «village planétaire», dans lequel les spécificités culturelles s effacent peu à peu. Les cultures ultramarines sont-elles menacées d être folklorisées et oubliées? Le maintien des particularités culturelles est un atout pour un développement sur le long terme. D une part, une culture originale génère du tourisme et donc du développement économique. D autre part, la culture reste vitale au bon fonctionnement d une société, en instaurant une façon de vivre ensemble et une vision du monde commune. Afin de répondre aux enjeux économiques et sociaux du développement durable, les DROM et les COM s attachent donc à protéger, diffuser et faire évoluer les caractéristiques culturelles. 1

2 Développement Les DROM-COM présentent de nombreuses spécificités culturelles : ils se situent dans des régions géographiques très différentes les unes des autres et n ont pas tous connu la même histoire. Territoires concernés DROM des Antilles (Guadeloupe, Martinique, Guyane) COM des Antilles (Saint-Martin et Saint- Barthélemy) DROM de l océan Indien (la Réunion et Mayotte) Caractéristiques culturelles Culture créole Culture antillaise et caribéenne Facteurs d explication Les modèles culturels qui dominent dans ces territoires ultramarins sont à la croisée des influences africaines, asiatiques et européennes. C est ce métissage qui fait l originalité du peuple et de la culture créoles. COM du Pacifique (Polynésie française, Walliset-Futuna) Nouvelle-Calédonie Culture polynésienne Culture kanake À la différence des DROM des Antilles et de l océan Indien, ces territoires ultramarins sont marqués par des traditions culturelles inhérentes à leur propre histoire. Certaines pratiques culturelles sont donc le reflet de pratiques ancestrales. Du fait de leur situation ultrapériphérique, les spécificités culturelles des DROM et des COM ont longtemps été folklorisées et associées à leurs milieux naturels. Les iles de la Polynésie restent encore largement identifiées au mythe du «paradis terrestre» et de la culture des plaisirs, comme les peignait Paul Gauguin. Au XXI e siècle, les cultures ultramarines comptent bien dépasser ces stéréotypes : elles se diffusent et font évoluer leur héritage avec leur temps. Le centre culturel Tjibaou est un exemple de cette démarche. Son architecture est inspirée par le bâti traditionnel, mais c est une structure résolument moderne. Bien loin d un simple musée, où l on se limite à préserver un héritage, c est le lieu où les artistes créent la culture kanake de demain. Le Grenelle de l Environnement (2007) a fait de la promotion des patrimoines culturels un axe du développement durable, confié au ministère de la Culture et de la Communication. Nées dans l isolement, les cultures ultramarines deviennent un atout pour mieux s intégrer à la mondialisation. 2

3 Pour mettre en valeur ces spécificités culturelles, de nombreux acteurs proposent des projets sur le long terme. Dans le cadre du Grenelle de l Environnement (2007), le ministère de la Culture et de la Communication, soutenu par l Union européenne, s est ainsi engagé à promouvoir le patrimoine culturel français dans un souci de développement durable. Les acteurs locaux sont également très dynamiques : les festivals culturels se multiplient pour renforcer l attractivité touristique. En Nouvelle-Calédonie, l Agence de développement de la culture kanak (ADCK) a été fondée par Jean- Marie Tjibaou afin de proposer un lieu d affirmation identitaire, essentiel pour la population kanake. MÉDIAGRAPHIE Gay Jean-Christophe, L Outre-mer français : un espace singulier, Paris, Belin, Pour obtenir des connaissances générales sur les territoires ultramarins français. Sur le site du ministère de l Intérieur, de l Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l Immigration, consulter la page «L Outre-mer» Sur le site du ministère de la Culture et de la Communication, consulter la page «Culture et développement durable» Pour approfondir les connaissances sur le centre culturel Tjibaou. Site du centre culturel Tjibaou POINTS DE PROGRAMME D ENSEIGNEMENT Niveaux, disciplines, compétences Troisième générale, première S/L/ES (nouveau programme) Géographie, histoire des arts Réaliser un travail de recherches sur Internet, faire un exposé oral, réaliser un schéma de synthèse pour mettre en évidence le rôle de différents acteurs territoriaux dans les DROM et les COM. Notions, vocabulaire Développement durable, diversité culturelle, projet culturel, acteurs territoriaux. 3

4 PISTES PÉDAGOGIQUES Activité 1 : «Travail de recherche sur les caractéristiques culturelles des DROM-COM» Objectifs - expliquer pourquoi la préservation des caractéristiques culturelles est au cœur des politiques de développement durable des DROM-COM ; - caractériser les différences culturelles entre les DROM-COM à travers l étude de l histoire et de la géographie de ces territoires ; - réaliser un travail de recherches et de présentation orale. Déroulement de l activité Selon le niveau de la classe, le professeur commence par rassembler les préacquis et les représentations des élèves sur les caractéristiques culturelles des territoires ultramarins français : types de population, auteurs célèbres, noms de danse, plats traditionnels Le professeur invite ensuite les élèves à réaliser un exposé sur ces cultures ultramarines : les élèves étudient la situation géographique et l histoire de l un des DROM ou des COM français et expliquent ainsi leurs caractéristiques culturelles. Ils illustrent leurs exposés par des exemples précis. À partir de ces exposés, une carte de synthèse est réalisée pour mettre en évidence la grande diversité des cultures ultramarines à l échelle mondiale. Le tableau ci-dessus peut servir d outil pour construire la légende de cette carte de synthèse. Activité 2 : «Défendre un projet culturel dans les DROM-COM dans le cadre d une politique de développement durable» Objectifs - travailler sur les deux piliers «économique et social» et «environnemental» du développement durable ; - élaborer un projet en groupe de travail et le défendre à l oral à partir d une argumentation précise et illustrée ; - approfondir l étude d un exemple précis. 4

5 Déroulement de l activité À partir des éléments de l affiche et à l aide du site Internet du centre culturel Tjibaou, les élèves étudient précisément ce projet culturel : - ils identifient ses objectifs, les acteurs qui ont agi en sa faveur et les moyens mis en œuvre aujourd hui pour que ce projet continue à se développer ; - ils analysent également en quoi ce projet répond aux exigences économiques, environnementales et sociales du développement durable. À partir de ce travail, les élèves préparent leur propre projet culturel : ils choisissent un espace ultramarin et élaborent un projet qu ils pourraient mettre en place pour dynamiser l économie de leur territoire et renforcer les impacts sociaux positifs de ce projet tout en respectant les spécificités environnementales du milieu. Activité 3 : «Analyser le rôle des différents acteurs impliqués dans la politique de la préservation culturelle dans les DROM-COM» Objectifs - mettre en évidence l imbrication des différentes échelles de décisions et champs de compétences des acteurs dans les projets culturels des DROM- COM. Déroulement de l activité Après l étude d un document mettant en évidence le rôle de l acteur européen dans les dynamiques culturelles des DROM-COM (étude d une affiche ou d un document publicitaire ), les élèves font la liste des différents acteurs qui participent à la mise en valeur culturelle de ces territoires. Il est ensuite possible d étudier un texte officiel afin de préciser les objectifs actuels de la France en ce qui concerne «la culture et le développement durable». On peut par exemple travailler sur le discours de Frédéric Mitterrand*, actuel ministre de la Culture et de la Communication, prononcé fin septembre 2010 à l occasion de l ouverture du Forum «Culture et développement durable». À partir d une étude approfondie du projet Tjibaou, un schéma est ensuite réalisé par les élèves pour mettre en évidence le rôle des différents acteurs ayant participé à la fondation de cette agence culturelle. Ce schéma doit conduire à la représentation pyramidale et imbriquée des compétences de tous ces acteurs, renvoyant aux différentes échelles spatiales que connaissent les DROM-COM. * ministre-de-la-culture-et-de-la-communication-prononce-a-l-occasion-de-l-ouverture-du- Forum-Culture-et-Developpement-durable 5

6 AUTEURS Conception de l affiche : Cécile Llantia Accompagnement pédagogique : Natacha Rohaut PANNEAU RÉALISÉ AVEC LE CONCOURS DE : Ngen jila Centre Culturel Tjibaou / Agence de développement de la culture kanak Copyright Scérén-CNDP,