«Après la conférence de Philippe BOISSEAU» «Travailler sur l'oral en maternelle, c'est agir de manière préventive sur l'échec scolaire» Agnès Florin

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1 «Après la conférence de Philippe BOISSEAU» «Travailler sur l'oral en maternelle, c'est agir de manière préventive sur l'échec scolaire» Agnès Florin PLAN de la matinée : Rappel des principes importants de Philippe BOISSEAU pour améliorer la langue ORALE (Octobre 08) Les albums échos, une aide pour les élèves en difficulté? Les albums en syntaxe adaptée Votre analyse et vos commentaires Conclusion 1) Améliorer le langage oral P BOISSEAU s intéresse à la production orale des enfants Il veut faire progresser leur : syntaxe lexique articulation 2) Mon choix : cibler les élèves en difficulté Mon objectif : nous inspirer des propositions de Boisseau pour l aide personnalisée Comment aider: les enfants qui ne parlent pas, parlent peu ou mal (albums échos?), ceux qui ont du mal à raconter (albums en syntaxe adaptée? ) 3) Des éléments à retenir La langue de l oral Les thèmes qui intéressent les enfants Petits groupes Relances Reformulations ( feed back) Zone proximale de développement a) La langue de l oral Ne pas chercher la forme académique trop éloignée des possibilités des enfants de cet âge. Viser une progression dans l oral b) Des dispositifs adaptés Des ateliers spécifiques en petits groupes de langage. Ils sont très intéressants notamment pour aider les élèves en difficulté. Toutefois..ne pas abandonner le grand groupe qui présente des intérêts. c) Augmenter la quantité de paroles Les relances, Exemples «cassé (v) oitu(re)» Muriel Martin 20/01/09 1

2 «et pourquoi elle est cassée?» d) Améliorer la qualité des productions orales Les reformulations ( feed-back) Exemples «cassé (v) oitu(re)» - «ah, elle est cassée ta voiture? e) Reformuler en restant proche des possibilités des enfants ( ZPD) Juste un peu plus que le niveau atteint par l enfant. L accompagner pour aller un peu plus loin que sa production initiale spontanée. C est du travail «sur mesure» Rester dans le registre de l oral ( avec ses caractéristiques) Ne pas sous estimer : un enfant possède des compétences plus importantes en réception qu en production Ne pas dépasser ( ne pas chercher à tout prix la forme la plus aboutie qui peut être incompréhensible à ce moment là pour l enfant). Quel niveau de langage pour l enseignant? Selon Boisseau, rechercher la zone proximale de développement de l'élève, et ajuster le niveau de langue aux capacités de chacun Si on s adresse au grand groupe : chercher le niveau moyen actuel de la classe. se situer juste un peu au-delà des capacités du moment, sans aller trop loin. (registre intermédiaire où les enfants vont entendre le modèle à acquérir en langue orale) si on interagit avec un enfant ou un groupe restreint d enfants : ne plus parler avec un niveau intermédiaire. Partir de ce que l enfant produit, l aider à gérer sa propre reconstruction de notre langue ( le feed back se situe sur le palier juste au-dessus de ce qu il est LUI capable de produire ) 4) Repérer les élèves en difficulté Toujours dans la langue de l oral Que repérer dans le domaine de la syntaxe? P Boisseau nous propose des grilles établies à partir de progressions Les pronoms Le pronom unique «i» ( «Thomas i fait ça», «les reines, i portent des couronnes» ) le féminin et le masculin : «i»et «è» (Sonia è fait ça, «le roi i porte une couronne» (singulier) «la reine è porte une couronne») Le pluriel«les rois i portent des couronnes»,«les reines è portent des couronnes» Le je et le tu «moi y faire ça», «moi, i faire du vélo», «toi, y coupe ça à moi». Le on surtout en GS (socialisation), Le nous..au CP! Des grilles déjà faites!!! conférence BOISSEAU) Voir les sites de Créteil, d Amiens ( cf bibliographie compte rendu Muriel Martin 20/01/09 2

3 5) Analyser Analyser les productions langagières obtenues à la lumière des grilles de programmations syntaxiques. Ce travail va permettre de repérer les enfants qui ont effectivement besoin d un soutien spécifique DÉTERMINER LES ENFANTS À AIDER PRIORITAIREMENT CHOISIR LE DISPOSITIF ADAPTÉ POUR AIDER AU MIEUX L ENFANT À PROGRESSER 6) Une proposition, l album écho Le principe : faire parler l'élève sur une situation vécue par lui ou ses camarades, puis renvoyer ses propos "en écho" avec un degré de complexité supérieur pour qu'il puisse s'en emparer P Boisseau Les albums écho de 3ème personne S adressent à un groupe d enfants. N importe lequel d entre eux peut raconter l album car le sujet est moins personnalisé, plus commun ( ex comment fabriquer un objet, faire un gâteau..) On parle d il ou d elle.» Objectif raconter tout seul à d autres S entraîner à articuler correctement les mots, mettre le ton et oser s exprimer devant les autres Albums écho 3 ème personne, un exemple pour toute la classe Complexité des phrases : - faire des phrases construites à la 3ème personne du singulier et ajouts de prépositions - il/elle dans - il/elle au - il/elle avec - il/elle sur - il/elle pour Les albums écho à la 3ème personne, travail en groupe de besoin : Trois versions : facile, moyen, élaboré (selon le niveau des enfants) Exemple Le verger, versions simple et complexe Développer sa syntaxe :version simple Complexité des phrases - faire une phrase construite pour décrire une action (sujet + verbe + complément) - c est avec Développer sa syntaxe, version complexe : Complexité des phrases : - faire une phrase construite pour décrire une action (sujet + verbe + complément) - il y a dans - utiliser des relatives : qui Muriel Martin 20/01/09 3

4 - dit à de + infinitif - Distinguer il / elle - Etre en train de les petits mots du temps : d abord, après, à la fin L album écho 1 ère personne, enfants en grande difficulté, aide personnalisée? Le «sur mesure» Reprise des principes Boisseau (zone proximale de développement, relances, reformulations) l objectif est que cet enfant puisse présenter son album tout seul aux autres élèves c est un vrai travail de l oral LES ÉTAPES 1 CHOIX DE L ENFANT Cibler un enfant en grande difficulté de langage 2 PHOTOS DE L ENFANT EN SITUATION le photographier au cours de séances de classe 3 INTERACTION LANGAGIÈRE (CF. PRODUCTION DE L ÉNONCÉ DE L ENFANT) Amener l enfant à s exprimer (Tu te rappelles? Regarde! Qu est-ce que tu fais? e : i mange) Préparer l album écho (support, pages avec photos et texte= énoncé situé dans la zone proche de développement). Etre pratiquement sûr que l enfant va pouvoir se l approprier. l enfant a dit : i mange l enseignant écrit : je mange 4 ENTRAINEMENT Sur une période d environ un mois, multiplier les occasions de familiariser l enfant avec l énoncé 5 STABILISATION, A l issue de cette période, l enfant aura stabilisé la formulation syntaxique : il se la sera appropriée. Un exemple complet L album écho de Loana Loana est une petite fille de 4 ans qui ne parle presque pas en français.. En français, elle connaît des mots (verbes, phrases) qu elle utilise pour se faire comprendre en ayant parfois recours à des mots inventés. Pourquoi choisir le dispositif de l album de 1º personne? Parce que Loana a besoin de communiquer et de construire son langage oral, en portugais mais aussi en français. Elle n utilise pas le je, ni les adjectifs possessifs (ma, mon, mes ). Elle ne construit pas de phrases, même simples a) Fixer les objectifs linguistiques b) Laisser l enfant découvrir les photographies Provoquer des réactions verbales de l enfant proposer de remettre les photos en ordre. Poser des questions ouvertes simples dans un langage simple, ancré dans l oral (C est qui là? Tu fais quoi?) - en effectuant des relances, ( Tu peins avec quoi?...tu colles, mais tu colles quoi?) -en reformulant les phrases (Tu veux dire: Je mets de la colle; je colle le tissu) et en faisant répéter. -en permettant à l enfant de s exprimer, dans un langage bien à sa portée, enrichi de mots nouveaux et de formes syntaxiques relevant de l oral. Proposition personnelle pour produire les phrases à coller sous chaque photo. Noter les phrases spontanées de l enfant. Muriel Martin 20/01/09 4

5 Réfléchir à tête reposée, hors de la présence de l'enfant mais en tenant compte de ses tentatives spontanées et aussi des objectifs syntaxiques de la section. ( éviter la confusion avec la dictée à l adulte) c) Entraînement L enseignant le lit plusieurs fois à l enfant qui est invité à répéter. De séance en séance, parfois très courtes (quelques minutes), la performance de l'enfant s'améliore. Lorsqu il peut le raconter en autonomie, il le présente aux enfants de la classe. Albums écho 1 ère personne, Adapter, différencier D autres exemples (différenciation) Une même activité «je joue à» mais des exigences différentes Développer sa syntaxe Version simple Céline Complexité des phrases : - faire une phrase construite pour décrire une action (je + verbe + complément) - utiliser la forme «nom + adjectif» Version plus complexe Pierre Complexité des phrases : - faire une phrase construite pour décrire une action (adverbe + je + verbe + complément) - utiliser la forme «nom + adjectif» les mots du temps : d abord, après, à la fin 6) Une autre proposition de Philippe BOISSEAU, Les albums pour apprendre à parler. la syntaxe adaptée La démarche pour adapter la syntaxe d un album L enseignant prépare le texte à la portée de ce que les enfants peuvent s approprier Il le raconte plusieurs fois en s appuyant sur les images. Il laisse passer quelques jours. Il montre les images et laisse les enfants raconter à leur tour. Il note et élabore alors un texte en écho «juste un cran au dessus» Il teste, vérifie, ajuste. Le texte est lu de nombreuses fois. L objectif est que chaque enfant puisse le raconter tout seul. Selon P Boisseau: les progrès sont importants Ex une petite fille et l album «Piston chien» en octobre «Là lé pipi Pisson» devient en mars «et maintenant i fait pipi. I fait pipi dans l arbre. I y est dehors» Un texte à leur portée? Le principe de la ZPD Si le texte est trop loin de leurs possibilités du moment : pas d appropriation réelle Si texte est égal à leur niveau : pas de progrès Si texte est à leur portée : ( ZPD) accélération des progrès Muriel Martin 20/01/09 5

6 Il faut trouver le bon niveau Comment adapter un album? Rester le plus proche ( un cran au dessus) du niveau de l enfant. Privilégier les formes de l oral Utiliser les progressions Boisseau ( pronoms, temps, prépositions, complexités) Privilégier les formes de l oral Présentatifs +GN ( voilà le chien, c est le loup!) Pn + GV ( il ouvre un œil) GN+Pn+GV ( Sa maman, elle le gronde très fort. Il a bien couru, le chien!) les détachements Diversifier les pronoms, les temps, les prépositions ( voir tableaux des progressions)) Les temps Présent passé composé et futur aller c est la poule, elle couve,elle a vu, elle va avoir Passé composé imparfait plus que parfait futurs aller imparfait elle a mis elle habitait, elle avait oublié,, elle allait croire le futur j irai, on prendra, et le conditionnel :.. Encourager la complexité Commencer par les plus faciles : parce que, pour + infinitif ( pour aller ), que ( il voulait qu elle sorte), infinitif ( le loup il voulait manger ) et qui relatif ( la poule qui ) Puis progresser vers : Pour que (pour qu il dorme), comme ( comme il est malade), quand ( il rit quand il ), gérondif ( en lisant, il ), vers 5 ans : ajouter les que et où relatifs ( le livre que tu, le placard où.) 7) Les Oralbums : albums réécrits en syntaxe adaptée Comme les albums écho, les oralbums sont des albums de l'oral : ils correspondent à des histoires racontées. Ce sont des outils de langage oral. Ils sont destinés à être racontés par les enfants à d autres. Ici aussi, on peut proposer trois niveaux de difficulté pour un même ouvrage. Exemple la première page du livre «Fanette et l aspirateur», réécrit sur trois niveaux. 8) Qu en pensez-vous? Analyse des pages d un Oralbum : le petit bonhomme pain d épices Les points considérés comme positifs et ceux qui posent problème Points positifs La forme de l outil est intéressante le format des images est bien adapté les couleurs sont agréables la dissociation images - texte Le CD est un plus incontestable car il permet des écoutes en autonomie. La démarche L idée d une progression avec trois Points qui posent problème Des risques importants de confusion entre langage oral et langage écrit. Ne pas associer le livre au travail sur l oral Le travail sur la syntaxe : Adaptation : Muriel Martin 20/01/09 6

7 niveaux de langage Le fait de raconter ( théâtralisation) avant de lire, c est une première entrée dans l histoire en partant d une description des images Partir du langage des enfants Les reprises du sujet par un pronom ( les détachements ) qui peuvent faciliter la compréhension du texte Certains enseignants ont commencé à expérimenter l utilisation des oralbums dans leur classe. Les effets sont positifs pas toujours en rapport avec le niveau visé ( ex alors» pour les petits) évolution trop faible entre les moyens et les grands ( lexique et syntaxe). Le niveau de langue est trop bas en général par rapport au conte traditionnel L oubli de la négation est gênante Les reprises systématiques du sujet par un pronom ( les détachements ) qui peuvent gêner et conforter une syntaxe peu correcte Le langage de l enseignant doit être une sorte de modèle La syntaxe utilisée et les tournures préconisées ne sont pas en adéquation avec le langage de l enseignant La forme écrite de la langue orale restreint les possibilités d adaptation. L histoire est trop longue pour envisager une restitution par les enfants Pauvreté lexicale, reprise trop importante du verbe faire Pourquoi ne pas utiliser des versions différentes du conte? Cf différentes éditions Conclusion : La conférence de monsieur BOISSEAU a été appréciée car elle a permis de réfléchir à des points importants de la langue orale. Les apports ont été intéressants. Il était nécessaire de prévoir un deuxième temps sur ce sujet car les interrogations étaient nombreuses et les envies de réagir, d éclaircir certains points ou de partager des opinions importantes. Muriel Martin 20/01/09 7