La détermination du revenu d équilibre. Un modèle keynésien simple de détermination du revenu.
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- Didier Coutu
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1 La détermination du revenu d équilibre Un modèle keynésien simple de détermination du revenu. Différences entre la théorie classique de l emploi et la théorie keynésienne. Classique Keynésien L économie possède des redressements automatiques qui poussent au plein emploi. 2 hypothèses : 1. La loi de Say, selon laquelle la surproduction est impossible, étant donné que les dépenses globales (demande agrégée) doivent égaler la production globale (offre agrégée). 2. La flexibilité des prix et des salaires garantit que les marchés des facteurs et des produits et des produits seront toujours en équilibre : ni surplus ni pénurie. En d autres mots : la valeur de la production d une économie égale le revenu total gagné au cours du processus de production. La production d un bien fournit automatiquement l argent nécessaire à l achat de celui-ci. L offre crée sa propre demande. L ensemble des revenus générés au cours de la production sera dépensé.
2 Or : Dans une économie monétaire rien ne garantit que les agents économiques dépenseront la totalité du revenu généré par la production. Il se peut qu une partie soit épargnée : surproduction. Les économiques classiques affirment que l épargne est utilisée par les entreprises à des fins d investissement. Ces débours augmentent les dépenses, et l économie soutient le plein emploi. Les variations de taux d intérêt assurent l équilibre entre l épargne et l investissement. Classique Keynésien Les taux d intérêt n influencent que partiellement les investissements. Les dépenses globales sont insuffisantes pour assurer le plein emploi. Si la loi de Say nous assure que les dépenses totales et la production totale doivent être égales à tout niveau de production, elle ne garantit pas que le niveau de production auquel elles sont égales sera celui du plein emploi. Keynes remet en question cette flexibilité des prix et salaires, à cause des pouvoirs monopolistiques des syndicats et des entreprises. Revenu d équilibre, chapitre 11 2
3 Le plein emploi n est pas automatiquement assuré, même si l économie est en équilibre. Si le niveau des dépenses globales est insuffisant pour permettre aux entreprises de vendre la totalité de leur production, ces dernières diminueront leur niveau de production et licencieront des travailleurs, et l économie se retrouvera à un niveau inférieur au plein emploi. Une intervention directe de l état, sous forme de dépenses publiques, est alors nécessaire, afin de ramener l économie au niveau du plein emploi. Revenu d équilibre, chapitre 11 3
4 Hypothèses de simplification 1. L économie est fermée. (importations et exportations sont inexistantes) 2. Il n y a pas de gouvernement. (Pas de dépenses publiques, ni impôts et ni paiements de transfert. 3. Les entreprises décident d appliquer un montant fixe aux nouveaux investissements. (L investissement est autonome et ne dépend pas du niveau de revenu.) Donc des équations : Il ne reste que : Y = C + I + G + (X-M) et Y = C + É + T Y = C + I Y = C+ É Revenu d équilibre, chapitre 11 4
5 La fonction de consommation Selon Keynes, à court terme, le niveau de l emploi est déterminé par le niveau de la production. La production dépend à son tour de la demande effective. (La consommation des ménages et l investissement des entreprises.) La relation entre la consommation et le revenu. Les personnes en général et en moyenne sont prêtes à accroître leur consommation lorsque leurs revenus augmentent. Revenu d équilibre, chapitre 11 5
6 Propension moyenne à consommer : PMC PMC = C/Y Propension moyenne à épargner : PMÉ Propension marginale à consommer : PmC PmC = C 2 -C 1 / Y 2 -Y 1 Propension marginale à épargner : PmÉ PMÉ = É/Y PmÉ = E 2 -E 1 / Y 2 -Y 1 PMC + PMÉ = 1 PmC + PmÉ = 1 Revenu d équilibre, chapitre 11 6
7 Revenu d équilibre, chapitre 11 7
8 Au niveau de 60 millions PMC = 1 parce que la consommation égale le revenu. Sous ce niveau PMC est plus grande que 1 parce la consommation est supérieure au revenu. Au-dessus de 60 millions PMC est inférieure à 1 parce la consommation est inférieure au revenu. À noter que la propension marginale à consommer est la pente de la courbe de consommation. Revenu d équilibre, chapitre 11 8
9 Les autres déterminants de la consommation. 1) Le revenu personnel disponible Plus le revenu d une personne s accroît, plus celle-ci en épargnera une partie importante. La PmC est supérieure à 0, et inférieure à 1. 2) distribution du revenu Un ménage à faible revenu affectera la presque totalité de celui-ci pour se procurer des biens nécessaires, tandis qu un ménage à revenu élevé épargnera davantage. Une redistribution du revenu des contribuables à revenu élevé aux contribuables à faible revenu se traduira donc par un accroissement des dépenses globales en biens et en services de consommation. Revenu d équilibre, chapitre 11 9
10 3) La disponibilité du crédit Plus les modalités de crédit sont faciles plus les gens empruntent. 4) Le taux d intérêt Plus les taux sont bas plus les gens empruntent. 5) L endettement des consommateurs Plus les gens sont endettés moins ils auront de la place pour emprunter davantage. 6) Les stocks de biens durables existants. Plus les stocks sont importants moins il y a besoin d acheter de nouveaux biens. 7) Les anticipations Si les consommateurs ne font pas confiance à l avenir, ils réduiront peur-être leur consommation. L inverse, s ils ont confiance ils consommeront davantage. Revenu d équilibre, chapitre 11 10
11 Le déplacement de la courbe de consommation Comprendre la différence entre un mouvement le long de la courbe de consommation et un déplacement de cette dernière. Ici, une hausse de revenus entraîne une augmentation de la consommation. Il s agit d un mouvement le long de la courbe de consommation. Revenu d équilibre, chapitre 11 11
12 Alors que si les dépenses de consommation augmentent à chaque niveau donné du revenu, une nouvelle relation consommation-revenu sera créée. Une variation du revenu entraîne un mouvement le long de la courbe de consommation, et le changement d un déterminant autre que le revenu provoque le déplacement de cette dernière. Revenu d équilibre, chapitre 11 12
13 Revenu d équilibre, chapitre 11 13
14 L approche des dépenses et de la production globale Dans le modèle keynésien simple que nous utilisons, nous supposons que le revenu national net et le revenu personnel disponible sont identiques. Y sert à désigner le revenu ou la production. Tout point de la ligne de 45 degrés représente l égalité des dépenses globales et du revenu. Revenu d équilibre, chapitre 11 14
15 Dans notre modèle simple sans gouvernement ni secteur extérieur. L analyse arithmétique DG = C+I Ici il faut se référer à notre modèle circulaire et se rappeler que la valeur de la production est égale au revenu, puisque pour produire, il faut rémunérer les facteurs de production. Voyons trois niveaux de production : Revenu d équilibre, chapitre 11 15
16 Niveau de production de 70 millions Niveau de production de 90 millions Si les dépenses globales Si les dépenses globales (DG = C + I = = (DG = C + I = = 75) excèdent la production 85) sont inférieures à la globale (PG), les stocks production, les stocks baisseront sous les s accroissent niveaux désirés; les involontairement, les entreprises tendront à entreprises tendent à accroître leur production, diminuer la production et et le revenu national le revenu national baisse. augmentera. Plus de production signifie plus d emplois, donc plus de salaires, donc plus de revenus. Moins de production signifie moins d emplois, moins de salaires, donc moins de revenus. Niveau de production de 80 millions Si les dépenses globales (DG = C + I = = 80) sont égales à la production globale, il n y a ni accumulation ni réduction involontaires de stocks invendus, les entreprises ne modifieront pas leur volume de production, et le revenu (la production) atteindra le niveau d équilibre. Production stable, emplois stables, salaires stables et revenus stables.
17 L approche des injections et des retraits Dans notre modèle simplifié il faut se rappeler que : Y = C + I Y = C+ É C+ I = C + É I = É Pour qu il y ait équilibre il faut non seulement que les revenus (production globale) soit égaux aux DG, mais en plus que I soit égal à É À 60 millions de production globale(pg), les DG sont supérieurs aux revenus, ce qui entraînent une hausse des revenus, une hausse de l épargne par ricochet. À 100 millions de PG, les DG sont inférieures aux revenus, ce qui entraînent une baisse des revenus, donc une baisse de l épargne. À 80 millions de PG l économie est en équilibre : PG = DG et épargne = investissement.
18 Revenu d équilibre, chapitre 11 18
19 La demande d investissement L investissement est le deuxième élément des dépenses globales (DG). Il désigne les dépenses en machinerie, outillage et matériel, la construction ainsi que les stocks. Les déterminants de l investissement Les facteurs qui influent. 1) les taux d intérêt Plus les taux sont élevés moins les entreprises. Revenu d équilibre, chapitre 11 19
20 2) Les taux d intérêt sont inversement proportionnels aux dépenses d investissement. Un changement du taux d intérêt, ceteris paribus, entraîne une hausse des dépenses d investissement, qui se traduit par un déplacement le long de la courbe. Cependant, lorsqu un facteur autre que le taux d intérêt varie, c est la courbe en entier qui se déplace. 3) Les bénéfices non-répartis (BNR) Si l entreprise dispose de somme appréciable de BNR elle ne sera pas obligée de compter autant sur l emprunt et pourra appliquer ces sommes à l investissement. 4) Les anticipations Si les gens d affaires croient que leurs ventes vont diminuer, ils ne procéderont pas à de nouveaux investissements. 5) Les progrès techniques La conception de nouveaux produits et de nouveaux procédés de fabrication amène les entreprises à investir dans de nouvelles installations. Revenu d équilibre, chapitre 11 20
21 6) Le taux de variation du revenu national Un revenu national accru se traduit par une augmentation de la demande de biens et de services. 7) La capacité de production utilisée Si les entreprises possèdent beaucoup d équipement, de machinerie et d outillage inutilisés, elles n investiront pas davantage dans l achat de nouveau matériel. Revenu d équilibre, chapitre 11 21
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