LES TROUBLES BIPOLAIRES
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- Camille Ledoux
- il y a 7 ans
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1 LES TROUBLES BIPOLAIRES LA PSYCHOSE MANIACO- DEPRESSIVE. Dr DE FELICE Le 24/11/09
2 INTRODUCTION La maladie maniaco-dépressive a été décrite par Kraeplin en Il s agit d un trouble de l humeur d évolution périodique, défini par une succession de périodes dépressives et/ou maniaques séparées par des intervalles libres.
3 I. EPIDEMIOLOGIE ET GENETIQUE. A. Epidémiologie. Prévalence du trouble bipolaire sur la vie entière sur la population générale:1 à 2%. Sex-ratio:1. Peut débuter à tout âge. B. Aspect génétique. 8% des apparentés du 1er degré de proposants bipolaires présentent la même pathologie. Concordance plus fréquente chez les jumeaux monozygotes (65%), que chez les hétérozygotes (20%) Comparés aux parents adoptifs, les parents biologiques des sujets atteints de tb bip. souffrent d avantage de tb de l humeur (25%) que les parents adoptifs (10 à 15%)
4 II. CLINIQUE DE L ACCES MANIAQUE. La manie est un état d excitation avec: - Une exaltation de l humeur à tonalité euphorique, - Une accélération des processus psychiques avec fuites des idées, - Hyperactivité désordonnée, - Une perturbation du sommeil.
5 A. Mode de début. Dans 50% des cas la manie succède à la dépression ou à un état dépressif larvé. Installation progressive d une subexcitation avec grande irritabilité et exaltation affective. Sentiment d euphorie, de facilité, besoin de parler, d intervenir à tout propos. L agitation grandit, les nuits deviennent courtes. Le patient s active de plus en plus, de plus en plus tôt, et de plus en plus de façon décousue. Dépenses inconsidérées, extravagance,démarches intempestives. Irritabilité, intolérance aux remarques injures, actes agressifs.
6 Débordement pulsionnel avec désinhibition sexuelle, excès éthyliques Pbms avec les voisins, les amis, les parents. L hospitalisation est alors nécessaire mais difficile. B. Période d état. 1. Présentation. Excitation évidente: patient volubile, jovial, visage animé, yeux brillants, hypermimie. Tenue débraillée, désordre, accueil bruyant. Familiarité excessive, contact facile Pdt l entretien: déambule, déplace des objets, le ton et l excitation montent. Hypersyntone à l ambiance.
7 2. Les tb de l humeur. Sentiment de vivre intensément, de légèreté, d infatigabilité. Hyperstimulation par les odeurs, l ouï tt est source de ravissement. Projets grandioses, tout est possible. Possibilité de grande versatilité de l humeur: impatient, s irrite à la moindre contrariété, passe du rire aux larmes, de la générosité à l agression malveillante. Recherche frénétique du plaisir: gloutonnerie, excitation érotique.
8 3. Tb de l idéation. Désordre de la pensée, précipitation, improductivité. Tachypsychie: imagination débordante, hypermnésie, afflux des idées et des représentations. Fuite des idées, impression de richesse dans un discours pauvre, coq à l âne. Logorrhée intarissable, graphorrhée. Tb de la concentration, hyperdistractibilité. Jeux de mots, calembours. Possibilité de manie délirante: avec des thématiques de grandeur, de mission humanitaire ou religieuse, mégalomaniaque, de connaissances prestigieuses.
9 4. Tb de l activité. L agitation psychomotrice est systématique au cours des accès maniaques.(besoin d agir, multiplie les démarches, activités incessantes seule ou non) Vit sur un rythme accéléré dans le bruit et le désordre. Aucune fatigabilité ressentie, mais attention à l épuisement. 5. Le somatique. Insomnie totale constante, qui ne disparaîtra qu à la fin de l accès. Amaigrissement habituel, sueurs abondantes, hypersalivation, aménorrhée pendant l accès.
10 C. L évolution. En l absence de ttt guérison en 5 à 6 mois, Avec ttt mdctx l accès a une durée de deux mois, La normalisation du délire est un bon critère de guérison, Attention à la phase dépressive qui peut suivre. D. Une forme clinique particulière: les états mixtes. Dans le même accès des symptômes maniaques et dépressifs sont associés. - Humeur et thèmes maniaques associés à une inhibition psychomatrice, - Mélancolie agitée: thèmes dépressifs + excitation intellectuelle + hyperactivité + irritabilité.
11 E. Aspects thérapeutiques. Accès franc: Hospitalisation et mesure de protection juridique. Devant le risque d épuisement: nécessité de sédater par un neuroleptique sédatif, une benzodiazépine, ou un antipsychotique. Débuter le plus rapidement possible un traitement thymorégulateur ( à vie): lithium, antiépileptique. Isoler le patient. Bilan préthérapeutique avant mise sous Li.: iono., bilan rénal, bilan thyroïdien, cardiologique, neurologique, bêta-hcg. Vérifier le taux sérique entre J4 et J7, puis 4 fois par an.
12 III. CLINIQUE DE L ACCES DEPRESSIF. Etat dépressif majeur ou caractérisé: - tristesse de l humeur = dlr morale profonde, - ralentissement psychomoteur, anhédonie, - retentissement somatique: sommeil, alimentation Attention au risque suicidaire.
13 A. Mode de début. Installation progressive d une fatigue, d une insomnie, Auto-dévalorisation, sentiment d incapacité, indécision, perte d intérêts, Dans 25% des cas l accès dépressif survient après un événement de vie = dépression réactionnelle, psychogène, ou encore exogène. B. Période d état. 1. Présentation. Faciès figé, ammimique, Ralentissement moteur: gestes lents, inachevés vécus comme pénibles, Apragmatique, aboulique, Parle peu, répond lentement, ton monocorde Peut camoufler ou minimiser ses tb.
14 2. Inhibition et ralentissement. Inhibition intellectuelle Bradypsychie = idéation lente, Efforts d attention et de réflexion, Tb de la concentration, Dlr morale si importante, que le patient ne prête pas attention au monde extérieur, Ruminations dépressives et / ou anxieuses, Tout n est qu effort surhumain, Inhibition de l affectivité: émoussement affectif.
15 3. La douleur morale. Tristesse profonde, permanente, indépendante des circonstances extérieures: le patient est comme emmuré dans son malheur. Les sollicitations des proches renforcent son sentiment d incapacité, son auto-dépreciation, Culpabilité, auto-accusation. Incapacité à se projetter dans un avenir même proche.
16 4. Les symptômes somatiques. Hypersomnie ou insomnie ou réveil précoce, sommeil léger, réveils nocturnes fréquents, Angoisse de la journée à organiser, à vivre. Anorexie ou hyperphagie, Amaigrissement ou prise de poids, C. Evolution. Guérison spontanée en 6 à 7 mois. Si ttt antidépresseur, au moins 1 mois avant prémices d amélioration (reprise de l activité, augmentation de l appétit).
17 D. Forme clinique grave: la mélancolie. Forme la plus intense et la plus grave des états dépressifs; Clinique identique à celle précédemment décrite, mais trois éléments capitaux: - douleur morale profonde avec catatonie ou agitation, - idées quasi-délirantes de dévalorisation, d échec, de culpabilité, de ruine, d incurabilité, d autoaccusation. - idées suicidaires envahissantes, projet prémédité, meurtre altruiste.
18 Les trois grandes formes cliniques de mélancolie: - La forme stuporeuse: ou l inhibition est au premier plan, - la forme agitée: avec manifestations anxieuses au premier plan. - la forme délirante:avec thématique persécutive, mystique jusqu au syndrome de Cotard:. Négation d organe «j ai les intestins bouchés, je n ai plus d organe». Négation du monde, idée de responsabilité de la fin du monde. Idée d immortalité (pour continuer à souffrir), idées de damnation.
19 IV. ASPECTS CLINIQUES DES TROUBLES BIPOLAIRES DE L HUMEUR. Les formes unipolaires sont 10 fois plus fréquentes que les formes bipolaires: - maniaques seules (rares), - dépressives seules (très fréquentes: touche 1homme pour 2femmes) -âge de début ans - 7 épisodes en moyenne en 20 ans.
20 Les formes bipolaires: accès maniaques et dépressifs. - Tb bipolaire de type I: EDM + épisodes maniaques. - Tb bipolaire de type II: Episodes dépressifs majeurs récurrents avec épisodes hypomaniaques. -Tb bipolaire de type III: Tb de l humeur induit par des médicaments ou une affection médicale générale. Âge de début plus précoce: ans, sex ratio = 1. Nbre d épisodes variables selon le patient, en moyenne 10 épisodes en 20 ans La durée d un épisode est variable est variable en fonction des sujets, mais environ< 3 mois pour un accès. La durée d un intervalle libre entre 2 accès diminue avec l avancée de la maladie.
21 Les formes à cycles rapides: - au moins quatre épisode thymique par an. Les cyclothymies: - Nombreux épisodes avec symptômes hypomaniaques et / ou dépressifs pendant au moins deux ans, - Moins de deux mois sans symptômes. - pas d épisode dépressif, maniaque ou mixte. - Evolution fréquente vers un tb bipolaire de type I ou II.
22 20 % des patients bipolaires décèdent par suicide avec un nombre identique dans les deux sexes. Risque suicidaire plus important lors de la première année d évolution de la maladie. Abus et dépendance à l alcool fréquemment observés: 21% chez les unipolaires, et 46 % chez les bipolaires. Risque de toxicomanie accru.
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