Transcription

1 3 La naissance du territoire de la MRC de L'Assomption À la fin de la dernière glaciation, les glaciers qui couvraient le territoire du Québec se retirent peu à peu lorsque la température monte graduellement dans l'hémisphère nord. Ils laissent derrière eux plusieurs traces de leur passage dont l'eau et la moraine. L'eau La fonte des glaciers entraîne la production d'énormes quantités d'eau formant une mer. Cette mer, appelée la mer de Champlain, recouvrait le territoire entier de la MRC qui n'était qu'une petite partie du fond de la mer de Champlain. Nous sommes alors 000 ans avant aujourd'hui. Dans ce temps, les vallées verdoyantes, les cours d'eau et les forêts de la MRC de L'Assomption n'existaient pas encore. Le territoire de la MRC est sous 50 mètres d'eau.après le retrait des eaux, les terres émergent peu à peu; l'homme s'établit et commence à exploiter les premières zones asséchées. Le retrait de la mer de Champlain s'est opéré lentement. La moraine Ce n'est que ans avant aujourd'hui que les niveaux actuels des terres sont atteints et qu'apparaît la configuration actuelle du territoire sur lequel la moraine est bien visible. La moraine est constituée des matériaux transportés et déposés par les glaciers. Elle est formée de pierres et de graviers que le glacier libère derrière lui,en glissant sur le sol,puis en fondant.la moraine recouvre la roche en place : le calcaire du groupe de Trenton.. Il y a ans, presque tout le territoire de la MRC de L'Assomption est recouvert par la mer de Champlain. En effet, à cette époque, seule une petite portion au nord-ouest de la MRC est émergée. Les rivières L'Achigan, Saint-Esprit, Saint-Georges et Vacher existent déjà, mais leur débit est plus important qu'il ne l'est aujourd'hui. l'archéologue peut reconnaître, dans les coupes stratigraphiques, la couche correspondant à la période pendant laquelle la mer de Champlain recouvrait le territoire actuel de la MRC de L'Assomption? Certaines couches sont formées en effet de dépôts marins où se trouvent entre autres des coquillages. Pour en savoir plus Tassé, Gilles 000 L'archéologie au Québec. Mots, techniques, objets. Fides

2 4 La MRC de L Assomption il y a 8500 ans La La MRC de de L Assomption il il y y a a 7000 ans La La MRC MRC de de L Assomption il y il a y 5500 a 5500 ans ans 3. Mille cinq cents ans séparent les différentes représentations de la mer de Champlain couvrant le territoire de la MRC de L'Assomption. La portion nord-ouest se dessine plus nettement ans avant aujourd'hui. Des îles émergent du Saint-Laurent, mais non pas les îles Ronde et Bouchard qui sont plus récentes.. Il y a ans, la rivière L'Assomption était très large, de même que le ruisseau Point-du-Jour. Leur embouchure dans le Saint-Laurent se trouve en des lieux très éloignés, en amont de l'actuelle ville de L'Assomption. 3. Le présent territoire est presque émergé ans avant aujourd'hui. Le réseau hydrographique correspond à celui que nous connaissons. Cependant, les cours d'eau sont plus larges et plus encaissés. Les îles du Saint-Laurent commencent à paraître peu à peu en surface. Encore 500 ans et le territoire sera comme celui d'aujourd'hui! il est impossible, pendant une recherche archéologique menée sur l'île Ronde, de mettre au jour des artefacts datés de ans? Une telle découverte pourrait être faite à Repentigny, à L'Épiphanie ou à L'Assomption, car il y a ans, le territoire de ces municipalités était entièrement émergé, mais non pas celui de l'île Ronde. À cette époque, l'île est encore submergée.aucun humain n'a donc habité l'île Ronde en ce temps-là et n'a pu exercer des activités que l'archéologie pourrait reconnaître en fouillant le sol. Saviez-vous que le territoire de la MRC de L'Assomption ayant été occupé au début par des populations iroquoiennes (de la même famille que les Iroquois), les terres peuvent avoir été cultivées pendant la préhistoire? En effet, les Iroquoiens sont sédentaires. Ils cultivent, chassent et vivent en communauté. Ils résident dans des maisons, appelées «maisons longues», en raison de leur forme allongée.

3 5 Le territoire de la MRC de L'Assomption: ses premiers résidants est intimement liée à la nature. Le premier élément dont il faut tenir compte est certainement la proximité de l'eau. Les rivières L'Assomption et L'Achigan ainsi que le fleuve Saint-Laurent jouaient un rôle important dans le choix des Amérindiens de fréquenter ou de s'installer à tel endroit plutôt qu'à un autre. Les cours d'eau fournissent nourriture et eau potable, et constituent également les routes de l'époque. Ils favorisent les déplacements rapides sur des distances parfois impressionnantes. Les terres près des cours d'eau sont fertiles et bien drainées. Les forêts de la MRC de L'Assomption sont épaisses et denses. L'accessibilité aux ressources naturelles s'avère donc un facteur important dans le choix d'un lieu pour vivre ou séjourner pendant la préhistoire. L'archéologue étudie les activités humaines passées. Les sociétés préhistoriques n'ont laissé aucun écrit. Cependant, des dessins et des peintures peuvent témoigner des actes et travaux pratiqués à leur époque. Les pointes de terre comme celles de Charlemagne et de Repentigny d'aujourd'hui, les îles comme celles de Bourdon et à L'Aigle ainsi que la jonction de la rivière L'Assomption et du fleuve Saint-Laurent, permettent d'observer les voyageurs dès qu'ils approchent. Cette situation avantageuse assure la protection des lieux face à l'ennemi qui circule sur l'eau. Les pages suivantes présentent les activités qui ont marqué les sols archéologiques du territoire de la MRC de L'Assomption à différentes périodes d'occupation. Retrouvons-nous dans l'univers de l'archéologue, penchons-nous au-dessus des sondages et découvrons ce que nous réserve l'analyse des couches du sol selon les endroits étudiés. Les lieux d'installation privilégiés par nos prédécesseurs L'archéologue doit considérer plusieurs facteurs afin de bien identifier les endroits fréquentés par les premiers occupants du territoire. Ces facteurs sont essentiellement liés à la manière de vivre des groupes autochtones qui sont dépendants de leur environnement physique. Leur vie quotidienne. Artefacts retrouvés lors de l'intervention menée par la firme Patrimoine Experts à l'été Cette carte représente une portion du territoire de la MRC de L'Assomption en 765. Elle montre bien la multitude de cours d'eau qui parcourent les terres de la MRC. La rivière L'Assomption avec son axe nord-sud favorise les déplacements vers le fleuve Saint-Laurent. Elle permet de naviguer, via des portages et différents lacs, jusque dans l'outaouais et le Témiscamingue. La rivière L'Achigan propose une voie de transport fort utile dans un parcours ouest-est, cette orientation contribue donc fortement à la grande valeur archéologique de la rivière L'Achigan. Cette dernière est utilisée depuis la préhistoire.

4 i le Lebel 34 Gu 6 Potentiel archéologique préhistorique de la MRC de L Assomption MRC JOLIETTE BlFi-b MRC MONTCALM BlFh-00. L'Épiphanie (V) L'Assomption MRC D AUTRAY.4.7 L'Épiphanie (P)..3 BlFi Rivière L Achigan Chemin de fer Québec-Gatineau BlFi BkFi St-Sulpice BlFi-003 Fleuve Saint-Laurent BkFi MRC DES MOULINS Le Gardeur.5 Rivière L Assomption Beauregard..6 Repentigny Municipalité Régionale de comté de L'Assomption Étude du potentiel archéologique amérindien Site archéologique connu Charlemagne.. Robinet Zone inventoriée Bonfoin..4 Serre....6 la Pierre....6 Saint-Laurent Annexe..5 aux aux.. aux Bois Blanc Cochons Trésor....3 aux Cerfeuils L Aigle Bourdon..9 BkFi MRC LAJEMMERAIS..5 0 Zone à potentiel Secteur archéologique 4 Kilomètres

5 7 Des sites archéologiques préhistoriques découverts dans la MRC! Dans la MRC de L'Assomption, au moins quatre sites archéologiques témoignent des activités menées à cette époque fort ancienne où les gens fabriquaient les outils du quotidien avec de la pierre. Ces sites ont tous été répertoriés par l'archéologue Michel Gagné entre 999 et 00. Le triangle créé par la jonction des rivières L'Assomption et L'Achigan est vraisemblablement devenu, au fil du temps, un lieu de rencontre ou d'établissement pour les Amérindiens. En effet, le site archéologique BlFi- propose une occupation préhistorique. Plusieurs groupes s'y sont installés à certains moments situés entre et 450 ans avant aujourd'hui. Certains d'entre eux ont exercé, sur une longue période, des activités de traitement des peaux et de fabrication d'outils. Le site couvre probablement une superficie supérieure à 000 mètres carrés. Certaines pierres utilisées pour la fabrication d'objets proviennent de régions au sud du Québec, notamment New York. Des groupes,qui ont fréquenté ce site, fabriquaient aussi de la poterie,car plusieurs fragments ont été mis au jour. Le site BlFi-, appelé site Chayer, au nord-est de Saint- Sulpice, paraît assez étendu. Il représente une portion d'une plus vaste zone théoriquement retenue comme possédant un potentiel archéologique préhistorique.. Les sites archéologiques reconnus et expertisés ont déjà livré des artefacts très éloquents sur l'identité des personnes qui fréquentaient ou habitaient le territoire. Trois rebords de vases iroquoiens ont été découverts dans le site BlFi-. Nous savons, grâce à ces artefacts, que le site a été habité par des Amérindiens de la grande famille des Iroquoiens. La particularité de ces peuples réside dans leur habileté à fabriquer des vases en céramique comme ceux qui ont été découverts. Les motifs variés illustrent le souci d'esthétisme et l'imagination de ces potières. pendant la préhistoire et aussi plus tard, lorsque les Européens s'installent en Nouvelle-France, les tourtes, oiseaux aujourd'hui disparus, étaient si nombreuses que leur vol couvrait et obscurcissait le ciel lors de leur passage de migration? Cet oiseau alors si répandu, mais si facile à chasser, était très apprécié pour son goût délicieux. C'est sans doute pour ces deux raisons que les tourtes ont disparu.avec cet oiseau, les gens faisaient des pâtés garnis de morceaux de tourte baignant dans une sauce blanche. Ce que nous appelons tourtière aujourd'hui, ressemble au pâté de tourte d'autrefois. Nous avons conservé le mot, mais nous n'avons plus de tourtes à mettre dans notre tourtière!

6 8 Au moins un groupe autochtone s'y est arrêté, il y a environ ans. Les occupants ont produit quelques outils et des pointes, lesquels objets sont tous en pierre. Le site BlFi- regroupe un nombre important d'éclats de taille de pierre et plusieurs outils. Il est éloigné du fleuve Saint-Laurent d'environ un kilomètre, mais à proximité du ruisseau Tortueux qui devait être beaucoup plus large il y a plusieurs siècles. En effet, il y a ans, des cours d'eau aujourd'hui disparus ou atrophiés, sillonnaient encore le territoire de la MRC. Le site BlFi- et le site BlFi-3 situé juste en face, sont des lieux de séjour préhistoriques établis de part et d'autre d'un ancien cours d'eau qui séparait Saint-Sulpice, il y a ans. Le site BlFi-3, appelé site Deschènes, est situé au sud du ruisseau Tortueux, près du site Chayer (BlFi-), à Saint-Sulpice. Quatre sondages archéologiques y ont fourni des indices archéologiques qui indiquent une occupation très ancienne du site qui pourrait être antérieure à ans avant aujourd'hui. Sur l'île à L'Aigle, le site archéologique BkFi-36 aurait pu constituer une halte pour les voyageurs en route soit vers l'ouest, soit vers l'est, soit vers le nord. Effectivement, ce site se trouve à la jonction des rivières Mille-s, des Prairies et L'Assomption qui se jettent toutes, à cet endroit, dans le fleuve Saint-Laurent. Tous ces cours d'eau sont des voies de circulation importantes.. Quatre autres fragments de vases iroquoiens ont aussi été découverts dans le site BlFi-. Le motif qui les couvre est dit «à la cordelette» en raison des stries imprimées dans la pâte encore fraîche. Les vases sont cuits sous la terre, ce qui explique la cuisson inégale et la fragilité de ces pièces.. Ces trois pointes taillées dans la pierre ont été mises au jour dans différents sites de la MRC de L'Assomption. Dans l'ordre, de haut en bas : pointe de chert trouvée sur le site BlFi-, à L'Épiphanie; pointe de flèche trouvée sur le site BlFi-, à Saint-Sulpice; et finalement une pointe de flèche trouvée de façon fortuite dans le Haut L'Assomption. Rappelons que les pointes étaient emmanchées afin de servir de lance ou fixées à une tige de bois pour servir de flèche.

7 9 La présence amérindienne : les différentes périodes La période préhistorique de la vallée laurentienne est généralement découpée en trois grandes périodes : le Paléoindien, l'archaïque et le Sylvicole. Ces distinctions sont basées sur des datations absolues de quelques sites archéologiques et sur des repères technologiques. Certains objets et outils sont généralement associés à une période en particulier, par leurs formes et détails. Ainsi, les pointes de projectile ont une forme habituellement triangulaire : la base est large pour faciliter l'emmanchement au bout d'une hampe (de flèche ou de lance) et l'autre extrémité est pointue pour faciliter la pénétration dans la chair des animaux poursuivis. Entre la base et la pointe, les bords peuvent être droits ou convexes, les aménagements de la base peuvent comprendre des encoches ou le dégagement d'un pédoncule. Des formes ont été privilégiées à certaines époques puis ont été remplacées par d'autres. La période du Paléoindien est associée aux populations amérindiennes qui peuplèrent l'amérique il y a plus de 000 ans et qui étaient adaptées à l'exploitation d'une faune maintenant en grande partie disparue : mammouths, mastodontes, bisons, caribous, etc. Les groupes paléoindiens du Nord-Est étaient habitués à un environnement froid, semblable à celui qui prévaut actuellement dans la région subarctique. La région de la MRC de L'Assomption était submergée en totalité pendant la phase la plus ancienne de cette période. La période de l'archaïque commence il y a environ ans et se termine il y a ans. Les populations amérindiennes peuplent alors l'ensemble de l'amérique. Seul le centre du Québec reste englacé jusque vers ans AA. Les sites correspondent à des lieux d'habitation ou de transformation des prises. La chasse, la pêche et la cueillette conditionnent les activités d'acquisition des ressources, mais des adaptations plus régionales sont remarquées : ressources issues des montagnes, du fleuve et de la mer. La vallée laurentienne semble correspondre à une limite entre les groupes vivant plus au nord (Laurentides,Abitibi, Haute-Mauricie) et ceux vivant plus au sud (Appalaches, sud des Grands Lacs). Les archéologues notent que les matières premières ayant servi de base à la production d'outils en pierre démarquent la provenance des utilisateurs : la vallée laurentienne est à la fois la limite sud de la distribution de matières provenant de sources nordiques, et la limite nord de celle de matières provenant de sources plus au sud. La période du Sylvicole commence il y a environ ans et se termine à l'arrivée des Européens. Cette période est surtout caractérisée par l'apport de nouvelles technologies mises au point dans des régions plus méridionales : les contenants en terre cuite et les techniques horticoles. La diffusion de ces techniques indique non seulement que des liens existaient entre les populations laurentiennes et celles de la Nouvelle-Angleterre et de la vallée de l'ohio, mais aussi que des changements sociaux et économiques importants ont eu cours parmi les populations de l'archaïque. Une relation plus étroite entre certains lieux et certains groupes s'installe peu à peu, ce qui mènera graduellement à une forme de semi-sédentarisation qui caractérisera les groupes iroquoiens à partir des années 400 AD. Même si les groupes iroquoiens vivaient dans des villages permanents, leurs activités de chasse, de pêche et de cueillette ont continué; ils se déplaçaient parfois sur de grandes distances pendant l'été pour exploiter des territoires giboyeux. Des Iroquoiens ont cultivé des terres dans la région de Lanoraie, immédiatement à l'est de la MRC de L'Assomption. Il est fort possible que des sites de même nature soient découverts dans la MRC. Au moment de l'arrivée des premiers Européens au milieu du seizième siècle, la vallée laurentienne était surtout occupée par des villages iroquoiens. Les populations de ces villages émigrèrent à partir des années 580 vers des villages de groupes apparentés, situés au sud et à l'ouest de la région montréalaise.

8 0 La MRC de L'Assomption après l'installation des Eurocanadiens, les sites archéologiques découverts et à découvrir Avant l'arrivée des Eurocanadiens, seuls les Amérindiens avaient laissé des traces de leurs activités dans le territoire de la MRC de L'Assomption. Cette arrivée bouscule leurs traces, du moins dans les endroits qui seront dorénavant fréquentés par ces gens de culture européenne. Les nouvelles activités entraînent à leur tour la formation de couches archéologiques étudiées. Ces dernières contiennent des renseignements complémentaires qui informent l'archéologue sur le quotidien des premiers occupants du territoire. Cette période, à laquelle nous appartenons, est appelée période historique. Elle se différencie de la précédente par le fait que dorénavant, l'écrit est introduit dans la société. En dépit de l'apport substantiel de connaissances véhiculées par les documents écrits et graphiques, l'archéologue, en tant que spécialiste du passé, doit être en mesure de découvrir, d'expertiser, d'interpréter et de protéger les sites tant historiques que préhistoriques. Dans la terre comme dans les livres, l'archéologue cherche à comprendre les relations entre les faits vécus autrefois et les objets qui en ont été témoins. Connaître le passé signifie richesse culturelle et fierté collective. Par exemple, les premiers efforts accomplis par les Eurocanadiens pour s'établir sur leurs domaines et développer leurs lopins de terre doivent être connus. Ce savoir permet d'apprécier les actions qui ont suivi et qui ont mené au territoire tel que nous le connaissons aujourd'hui. La MRC de L'Assomption fut d'abord formée de trois seigneuries concédées avant la fin du dixseptième siècle. Située au cœur de tractations diverses dès les années 640, Saint-Sulpice sera octroyée en seigneurie aux prêtres de Saint- Sulpice, en même temps que l'île de Montréal en 663. La deuxième seigneurie est celle de Repentigny, concédée en 647, à Pierre Le Gardeur de Repentigny. En 670, la seigneurie de Repentigny subit une division pour donner naissance à celle de La Chesnaye et au début du dix-huitième siècle, la nouvelle seigneurie de Repentigny perdra les fiefs Bailleul et Martel. Il y aura à nouveau réunion des seigneuries de La Chesnaye et de Repentigny en 75, par le couple Agathe de Saint-Père et Pierre Le Gardeur de Repentigny. Une portion de la seigneurie de La Chesnaye est vendue à Paul-Roch de St-Ours en 770. Elle est alors appelée seigneurie de L'Assomption. À ces seigneuries, s'ajoute en 67, celle des Isles Bouchard. Le mot île s'écrit le plus souvent isle avant le vingtième siècle. Pour cette raison, le nom de seigneurie des Isles Bouchard a été maintenu dans ce texte.. La MRC de L'Assomption avec son découpage en seigneuries et fiefs au dix-huitième siècle. Avant 670, les seigneuries de Repentigny et Lachenaie étaient réunies. Après 75, elles le seront de nouveau. Les limites des seigneuries de l'époque dépassent les limites territoriales actuelles de la MRC de L'Assomption.. Le territoire actuel de la MRC de L'Assomption avec son découpage en trois seigneuries au dix-septième siècle. Quelques mots sur le régime seigneurial en Nouvelle-France Les terres de la Nouvelle-France étaient divisées en seigneuries accordées par le roi aux seigneurs. Ces derniers ont pour devoir principal de développer ces terres en favorisant l'installation de familles qui exerceront des travaux de culture et d'élevage. Le seigneur se réserve un domaine sur lequel le manoir et le moulin sont construits. À cette fin, le seigneur recrute des habitants auxquels il concède à son tour des portions de sa terre appelées censives. Cette faveur est assortie de plusieurs devoirs pour le censitaire, compris dans ce qui est appelé la banalité. En effet, ces habitants jouissent de certains services dont l'accès au moulin dit banal, moulin à farine activé par l'eau ou le vent. Le seigneur a l'obligation de construire le moulin et d'ouvrir le chemin qui y mène. Le censitaire cultive sa terre et remet des redevances au seigneur. Ces paiements se font en nature ou en argent, un jour précis indiqué dans l'acte de concession. Pour les Sulpiciens, seigneurs de l'île de Montréal et de Saint-Sulpice entre autres, il s'agit généralement du jour de la fête de Saint-Sulpice le 7 janvier, ou de la fête de Saint-Martin, le novembre de chaque année. Outre les censives, le seigneur prélève parfois de sa seigneurie, un fief qu'il concède à une autre personne qui a les mêmes obligations que le seigneur puisqu il est lui-même seigneur. Il devient donc seigneur de son fief comme cela a été le cas pour la seigneurie de Repentigny au dix-huitième siècle.

9 i le Lebel 34 Gu Potentiel archéologique eurocanadien de la MRC de L Assomption MRC JOLIETTE BlFi-b MRC MONTCALM BlFh L'Assomption.6.4 MRC D AUTRAY.4.7 L'Épiphanie (V) L'Épiphanie (P) E E Rivière L Achigan Chemin de fer Québec-Gatineau E.6... BlFi E.4. BkFi E E.5. St-Sulpice E BlFi-00 BlFi Fleuve Saint-Laurent E.7. BkFi E MRC DES MOULINS Charlemagne 640 Le Gardeur Bonfoin..4.. E....6 E.3... aux Trésor aux.. Bois Blanc Saint-Laurent Annexe aux..5 aux.. Cerfeuils Bourdon BkFi-036 E..6 E.. E..7 E.. E..3 Serre Rivière L Assomption E..9 E..0 E..4 L Aigle Cochons E E.4. E..8 la Pierre E.... Robinet 5 E Beauregard MRC LAJEMMERAIS Repentigny Étude du potentiel archéologique eurocanadien Municipalité Régionale de comté de L'Assomption E.. Église Kilomètres Site archéologique connu Zone à potentiel 4

10 La seigneurie de Saint-Sulpice Les prêtres de Saint-Sulpice ont exercé une gestion soutenue de leurs seigneuries. L'une d'elles, appelée Saint-Sulpice, fut rapidement l'objet de développements de la même manière qu'ils ont permis la croissance des côtes de l'île de Montréal. Subdivisée en trois domaines, la seigneurie de Saint-Sulpice a pris de l'expansion surtout au dix-huitième siècle. Ces trois domaines sont : Saint-Sulpice, en bordure du fleuve, L'Assomption, enserré dans un méandre de la rivière du même nom, et L'Épiphanie.. L'église de Saint-Sulpice à la fin du dix-neuvième siècle. Des piquets sont encore plantés devant l'église et les paroissiens y attachent les chevaux comme au jour où l'ingénieur du Roy, Louis Franquet, et les autres voyageurs s'y arrêtent en 75. Les piquets étaient alors très importants et chaque paroissien entretenait le sien avec grand soin.. La carte, dite de Murray réalisée en 760 par les officiers du général James Murray, dont une portion est présentée sur cette page, indique partiellement les seigneuries de Saint-Sulpice et de l'île Ronde. Pour en savoir plus Archéotec inc. 00 Lanaudière, état des connaissances, inventaire et caractérisation des ressources archéologiques. Conseil de la Culture, Lanaudière Société des fêtes du 50 e anniversaire de L'Épiphanie 004 Album souvenir des fêtes du 50 e anniversaire de L'Épiphanie

11 3 Dans une perspective d'exploitation de leur seigneurie de Saint-Sulpice, les seigneurs construisent trois moulins au cours de la première moitié du dix-huitième siècle. Un moulin banal actionné par l'eau est érigé dans le domaine de Saint-Sulpice. 3 Dans celui de L'Épiphanie deux moulins y sont construits, le moulin d'«en haut» et celui d'«en bas». Le moulin d'«en haut» situé dans le domaine de L'Épiphanie sert également de chapelle et de manoir pour la perception des cens et rentes.aujourd'hui démoli, des traces de son existence peuvent être mises au jour par l'archéologie, notamment son emplacement. La limite des seigneuries de Saint-Sulpice et de Repentigny correspond à celle d'aujourd'hui, entre les deux villes connues sous ces noms. La limite se prolonge en droite ligne, perpendiculairement au fleuve, vers le nord, au-delà des limites de la MRC de L'Assomption Cette pierre à fusil a été trouvée dans le site BlFi- à L'Épiphanie. Ces petites pierres étaient insérées dans le chien du fusil pour provoquer l'étincelle qui met le feu aux poudres. La présence de cet artefact signifie qu'il y a eu de la chasse à cet endroit. Elle peut être datée de la fin du dix-septième siècle. Elle a été travaillée comme outil utilisé pour le traitement des fourrures.. Jouets d'enfants. Une tête de poupée en porcelaine et deux billes en terre cuite. Les potiers fabriquaient souvent, en plus des pièces de cuisson et de cuisine, des billes de jeu. Celles que l'on voit sur cette photo ont été fabriquées à L'Assomption sur la rue Saint-Étienne, par le potier Pierre Charest. 3. Ces artefacts domestiques ont été trouvés dans le site BkFi-38 à L'Assomption, dans le domaine que s'étaient réservé les seigneurs, les prêtres de Saint-Sulpice. Pour en savoir plus Tremblay, Katherine et Louise Renaud 990 Les jeux et les jouets de Place-Royale, Les collections du patrimoine. Dossiers, Québec

12 4 La seigneurie de Repentigny C'est en 647, le 6 avril plus précisément, que Pierre Le Gardeur de Repentigny reçoit du roi l'immense territoire de la seigneurie de Repentigny. Il possédait ainsi deux seigneuries: celle de Repentigny et celle de Bécancour. L'année suivante, suite à son décès, son épouse Marie Favery prend la relève, mais partage rapidement son bien entre ses deux fils aînés. Jean- Baptiste reçoit la seigneurie de Repentigny. Jean-Baptiste Le Gardeur de Repentigny (670) En 670, Jean-Baptiste divise la seigneurie de Repentigny en deux parties pour des raisons financières et de développement. Il ne semble pas avoir envisagé d'habiter et d'exploiter sa seigneurie. Ces conditions devaient obligatoirement être remplies par le seigneur pour conserver son domaine seigneurial. Jean-Baptiste était très affairé par la traite des fourrures et pour cette raison, il semble séjourner très rarement dans sa seigneurie. Il y construit toutefois sa maison. Après la division, il lui restera la seigneurie de Repentigny au sud, correspondant à la bordure du fleuve au sud de la rivière L'Assomption.. L'arbre des Seigneurs de la Famille Le Gardeur de Repentigny.. Cette carte, tracés en 674, est peu préciss et ressemble davantage à un brouillon qu'à une carte. Cependant, pour l'archéologue, elle est chargée de sens et permet de cerner plusieurs sites intéressants dont le domaine de la famille de Repentigny à Repentigny, sur la pointe. Les trois bâtiments mentionnés dans le recensement y sont indiqués. Un moulin à vent se dresse sur la pointe, juste devant l'île de Montréal. Pour l'archéologie, ces détails épargnent beaucoup de recherche puisqu'ils indiquent, bien qu'avec peu de précision, l'emplacement des bâtiments du domaine. Il se pourrait que certains vestiges subsistent. Toutefois, la pointe de Repentigny est aujourd'hui couverte de bâtis, ce qui réduit les chances de découvrir de tels vestiges. Pourquoi vendre une portion de sa seigneurie? Ce ne sont pas les finances qui poussent les seigneurs, en ce dix-septième siècle, à vendre des terres à des marchands. Bien sûr, le seigneur obtient des montants importants pour des lopins qu'il a reçus du roi gratuitement. Cependant en les négociant, il se débarrasse en même temps des obligations seigneuriales qu'il cède, par vente, à d'ambitieux marchands. Aubert de La Chesnaye était certes l'un d'eux. En 693, il acquiert des titres de noblesse, il est donc prêt pour ce genre de négociation marchande. Il a par la suite l'obligation de trouver des censitaires et de développer sa nouvelle seigneurie. Ce qu'il fait de bonne grâce. Il construit en effet un moulin banal dont on ne connaît pas l'emplacement.

13 5 L'acte de cession est signé dans la maison que possède Le Gardeur dans sa seigneurie. Pour l'archéologue, cela signifie qu'il subsiste peut-être des traces d'établissement français en ce lieu, à cette date, lesquelles peuvent être encore découvertes. Lors du premier recensement de 677, le domaine Le Gardeur de Repentigny, vraisemblablement situé sur la pointe formée par la rencontre de la rivière L'Assomption et du fleuve Saint-Laurent, comprend : un manoir, une grange, une étable et une cour avec jardin. Une esquisse de 674 indique, sur la pointe, ces trois bâtiments et aussi, un moulin qui n'est pas mentionné dans le document de 677. Les vestiges de ces premiers établissements pourraient être mis au jour lors d'interventions au sud des piliers du pont Le Gardeur, immédiatement sur la pointe. L'archéologie permettrait ainsi d'établir avec certitude la fonction et la localisation de chaque bâtiment, ainsi que l'existence ou non d'un moulin. Le recensement de 677 indique par ailleurs qu'une trentaine de censitaires vivaient dans cette seigneurie où ils avaient déjà construit maisons et bâtiments. Leurs terres étaient également cultivées. Deux années après la vente de la portion nord au marchand de La Chesnaye, les trois îles Bourdon, qui n'en forment qu'une seule aujourd'hui, sont ajoutées à la seigneurie de Repentigny. Il vend toute la partie de la première seigneurie située au nord de la rivière L'Assomption, au marchand Charles Aubert de La Chesnaye (seigneurie de La Chesnaye ou Lachenaie).. Le domaine de Repentigny tel qu'il se présente au début du dix-neuvième siècle. Georges Heriot, Septem 807 river St. Lawrence Archives nationales du Canada NMC 77.. Cette assiette pouvait se trouver sur la table des propriétaires du domaine au dix-neuvième siècle. Site BkFi-35. Pour en savoir plus Bizier, Hélène-Andrée et Robert-Lionel Séguin 004 Le menu au quotidien en Nouvelle-France Art global Julien, Fabienne 996 Agathe de Repentigny, une manufacturière au VIIe siècle. YZ Éditeur Roy, Christian 995 L'Histoire de Repentigny. Société d'histoire de la MRC de L'Assomption Roy, Christian et Onil Therrien 985 L'histoire de Saint-Paul-l'Ermite. Le Gardeur Roy, Christian 967 L'Histoire de L'Assomption. Commission des Fêtes du 50 e

14 6 Pierre Le Gardeur de Repentigny (680) Agathe de Saint-Père Fille du notaire Jean de Saint-Père, la vie d'agathe commence en 657 et se termine 9 années plus tard en 748. Cette vie exceptionnelle est ponctuée de deuils, de labeur, d'ingéniosité et de réussites. Son père meurt, tué par les Iroquois, alors qu'elle n'a pas encore un an. Son grand-père, Nicolas Godé, et son parrain, Lambert Closse perdent la vie dans des circonstances aussi tragiques. Un an après ce triste épisode, sa mère se remarie avec Jacques Lemoyne de Sainte-Marie avec lequel elle aura dix autres enfants. En 673, à l'âge de 6 ans, Agathe perd sa mère et prend la charge de ses dix demifrères et demi-sœurs. Elle se marie, en 685, à l'âge de 8 ans avec Pierre Le Gardeur de Repentigny, militaire, héritier de la seigneurie de son père, ainsi que de l'île Bourdon. Ensemble, ils achèteront en 75, la portion de la seigneurie d'origine que le père de Pierre, Jean- Baptiste, a vendue à de La Chesnaye. C'est une femme qu'on peut qualifier d'ingénieuse et dotée d'un flair prodigieux. Elle met sur pied une manufacture de tissus fabriqués à partir de matières locales: laine, coton sauvage, orties et écorces. Elle met au point des teintures également élaborées à partir de plantes indigènes. Au roi, elle envoie des échantillons des tissus que ses tisserands réalisent dans un atelier ayant pignon sur la rue Saint-Joseph à Montréal, à proximité de l'église paroissiale. Ces tisserands, au nombre de neuf, Agathe les avait achetés d'amérindiens qui les détenaient prisonniers. Agathe leur fait fabriquer des métiers, car il n'y en avait aucun en Nouvelle-France. Son entreprise a prospéré pendant plus de quinze ans, jusqu'en 73. Elle la vend alors à un maître boulanger. Agathe a en outre mis au point un mode de cuisson de l'eau d'érable. Elle fit, à partir de ce produit, des confiseries dont elle offrit quelques échantillons au roi qui put les apprécier. Le sucre d'érable était confectionné et vendu, en morceaux, en pains moulés, en cornets d'écorce ou en tablette. Fils de Jean-Baptiste Le Gardeur de Repentigny et époux de la très connue Agathe de Saint-Père, Pierre obtient la seigneurie de Repentigny. En 75, il rachète la partie qui avait été vendue à Charles Aubert de La Chesnaye par son père. Ces possessions, situées au carrefour du fleuve Saint-Laurent, des rivières des Prairies, L'Assomption et des Mille-s, revêtent une importance majeure pour le commerce. C'est ainsi que ces seigneuries se peuplent à un rythme soutenu. La présence croissante de familles dans la seigneurie entraîne l'intensification des traces et vestiges. Ces éléments, l'archéologue peut les reconnaître et les interpréter afin de fournir des précisions sur le mode d'installation et de vie des résidants de la MRC de L'Assomption au dix-huitième siècle. En 74, Pierre Le Gardeur de Repentigny possède terres et bâtiments qui témoignent de son désir de développer sa seigneurie. Ces projets de construction et d'aménagement ont sûrement été appuyés énergiquement par son épouse Agathe de Saint-Père, femme d'affaires avisée. Pierre a un caractère effacé qui permet à Agathe de faire valoir ses nombreux talents et son esprit d'entreprise. L'énoncé des bâtiments figurant dans l'aveu et dénombrement de 74 montre l'aisance financière du couple.. Parish of Repentigny, vers 76. Cette carte a été réalisée sous la direction de James Murray. Elle met en évidence le développement de la seigneurie de Repentigny. Le développement situé en front sur le fleuve et l'église sont montrés à l'intérieur par un ovale vert, le domaine seigneurial par un ovale jaune, et le premier développement sur la rivière L'Assomption, par un ovale blanc. Pour s'orienter plus facilement, le chemin qui est devenu aujourd'hui le boulevard Brien est surligné en rouge.

15 7 La seigneurie des Isles Bouchard de la MRC de L'Assomption Les Isles Bouchard D'abord concédées à François Robineau de Fortelle, les Isles Bouchard deviennent la propriété de Louise Catherine Robineau de Bécancour. Elle devient seigneur des Isles Bouchard après avoir acquis, en achetant les parts de ses frères et sœurs, la seigneurie laissée en héritage par leur père, René Robineau de Bécancour décédé en 699. La seigneurie des Isles Bouchard comprend les îles Bouchard et Ronde, juste en face de Saint-Sulpice. L'année de son mariage avec François de Jordy Moreau de Cabanac en 705, Louise Catherine contribue aux biens du nouveau ménage par l'ajout de cette belle seigneurie. Le couple fondera sa nouvelle famille sur l'île Ronde. une cuisine séparée de la maison,sans doute en bois elle aussi. De plus, il fait construire une étable et une écurie sur ce domaine. Un hangar et deux granges, dont l'une est faite de rondins disposés en pièce sur pièce composent cet établissement prospère. Le toit des granges est fait de paille. Plus tard, on ajoute un moulin banal dans le domaine de l'île Ronde. Il s'agit d'un moulin à vent qui devait servir à moudre le blé récolté par les quelque vingt-cinq censitaires de la seigneurie. Nous n'avons pas de représentation de ce moulin. Au cours du régime français, les moulins sont faits d'une maçonnerie de moellons généralement blanchie à la chaux. La reconstitution virtuelle, sur fond photographique, vous présente ci-dessous l'aspect probable de l'île à cette époque. Un plan, tracé après la Conquête en 760 par Murray, distingue à l'ouest de l'île Ronde, trois bâtiments qui pourraient être le moulin banal, le manoir et une grange. Environ deux années après leur mariage, le couple Robineau de Bécancour/De Jordy Moreau de Cabanac aura développé un domaine dans une prairie unie, du côté ouest de l'île Ronde, près des marécages qui couvrent une portion de la pointe. Pour l'archéologue, cette information est précieuse. Elle lui indique vers où se diriger si des recherches de terrain doivent être réalisées sur l'île. Sur la partie ouest de l'île, l'archéologue pourra trouver des vestiges susceptibles de le renseigner sur la disposition des propriétés à cette époque et sur le déroulement du quotidien de ses résidants. En effet, sur la pointe ouest, le couple a construit un manoir en pièce sur pièce d'un seul étage et Les vestiges du manoir de l'île Ronde existent peut-être encore aujourd'hui sous la surface, dans la partie ouest de l'île! À la lumière des découvertes archéologiques effectuées à proximité du moulin de l'île Ronde, la vie quotidienne dénote une certaine aisance. Des objets fragmentaires comme un verre à vin et une cuillère ornée d'un petit motif de grènetis, ont été mis au jour. Le tesson de verre à vin découvert sur l'île Ronde indique qu'il y avait fabrication ancestrale de vin sur cette île. Ces installations ont sans doute laissé des traces que l'archéologie pourrait découvrir et documenter. En effet, dès le début. Sur l'île Ronde, la tige d'un verre a été découverte dans le site BkFi-37. Un remontage numérique montre l'objet entier lorsque, probablement, il se trouvait sur le dressoir de la maison seigneuriale au dix-huitième siècle.. Sur l'île Ronde, le site BkFi-37 révèle déjà des traces des activités domestiques des seigneurs et de leur famille. Sur cette reconstitution graphique, on aperçoit le domaine tel qu'il a pu être au dix-huitième siècle. la forme du verre est importante pour l'archéologue? La forme et les composantes du verre varient au cours des siècles. La forme de la coupe et de la tige permet de déterminer la datation et la provenance du verre que l'archéologue découvre généralement fragmentaire. L'observation est alors très importante. La tige du verre trouvée sur l'île Ronde donne une datation du dix-huitième siècle, entre 75 et 760. Ce type de verre ayant une coupe conique est très courant en Nouvelle-France, à cette époque.

16 8 du dix-huitième siècle, les habitants de l'île Ronde sont réputés fort à l'aise du point de vue financier puisque l'île est riche. On y pratique la chasse et surtout la pêche et les vignes qui recouvrent l'île en certaines années servent à la fabrication d'un vin qui est dit «fort âcre et noir comme de l'encre» (Auclair 930 : 5). Ce verre à vin a peut-être appartenu à la famille de Jordy de Cabanac et contenait peut-être du vin noir. L'archéologie établira sûrement le lien entre ce verre et les vestiges d'installation viticole dans le sol. Un sceau de commerce en plomb a aussi été trouvé intact et bien conservé. Celui qui a été découvert sur l'île Ronde représente une embarcation où se trouvent un conducteur et des rameurs. L'embarcation est une miniature d'un navire marchand.. Les bases de bouteille et de carafe, ainsi que le plat, ont été mis au jour dans le site BkFi Fragments de terrine mis au jour dans l'île Ronde. Pour en savoir plus Auclair, Abbé Élie-J. 930 Histoire d'une ancienne famille noble du Canada. Les de Jordy de Cabanac Beauchemin Gravel, Denis 995 Moulins et meuniers du Bas-Lachine Les cahiers du Septentrion Langlois, Michel 005 Des moulins et des hommes À compte d'auteur Laperle, Dominique 003 Le grain, la meule et les vents. Gid éditeur Plessis, Alain 99 Histoire du grand commerce en Europe Paris Éditions de l'épargne Germain, Georges-Hébert 003 Les Coureurs des bois, la saga des Indiens blancs, Libre Expression Hardy, Jean-Pierre 007, Chercher fortune en Nouvelle-France, Libre Expression

17 Les étapes d'installation d'un sceau de commerce en plomb tel qu'il est avant de sceller l'étoffe.. Pliage de l'anneau du sceau, au-dessus du disque surmonté d'un cône, lequel traverse l'étoffe. 3. Le sceau est formé d'un outil dont la surface porte, en relief, les motifs qu'il imprime au plomb malléable en écrasant le cône. 4. L'avers et le revers du sceau du site BkFi-37, sur l'île Ronde. les sceaux à marchandises identifiaient surtout les étoffes? Partout en Nouvelle-France où il y a eu commerce, les archéologues mettent au jour ces petits objets de plomb qui scellaient les ballots d'étoffe et identifiaient le marchand ou le fabricant. De la dimension d'une pièce de 5, ces sceaux sont fabriqués de plomb à cause de leur malléabilité nécessaire. L'idée, bien illustrée par les schémas dessinés sur cette page, était d'obtenir une représentation plus ou moins claire de la marchandise scellée, lorsque les deux parties du sceau étaient refermées. Au début de la Nouvelle-France, les étoffes avaient une grande importance dans le commerce. Les échanges avec les Amérindiens incluaient très souvent des couvertures qui gardaient au chaud pendant l'hiver. Les ballots de tissu étaient très appréciés puisque les Autochtones confectionnaient des vêtements en se servant des tissus obtenus par l'échange des fourrures. Le sceau de plomb était attaché au ballot tel qu'indiqué ci-dessus. D'un côté, il y avait une illustration et de l'autre, la quantité de tissu que le ballot contenait. Des sceaux à marchandises en plomb sont souvent trouvés près des postes de traite où celles-ci étaient acheminées pour effectuer les échanges commerciaux entre Eurocanadiens et Autochtones. Il est fort possible cependant, que le sceau de l'île Ronde soit plutôt associé à la consommation familiale. Bien que des échanges commerciaux aient pu exister entre les de Jordy de Cabanac et des chasseurs autochtones, aucun document ne le prouve. L'archéologie pourra peut-être un jour éclairer ce passage de l'histoire de l'île.