Le Règlement sur l étiquetage nutritionnel: un outil qui favorise des choix alimentaires éclairés.

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1 - 1 - Le Règlement sur l étiquetage nutritionnel: un outil qui favorise des choix alimentaires éclairés. Garima Dwivedi, RD, MSc & Mary Bush, RD, MSc. Bureau de la politique et de la promotion de la nutrition, Santé Canada Introduction On observe actuellement un risque élevé de maladies du cœur chez les Canadiens et les Canadiennes. 80 % de la population a au moins un facteur de risque (1). Le fardeau annuel des maladies cardiovasculaires sur le système des soins de santé est évalué à 6,8 milliards de dollars en coûts directs et à 11,7 milliards de dollars en coûts indirects (1). Les coûts directs et indirects attribuables à l alimentation s élèvent à 6,6 milliards de dollars par année au Canada (2). Grâce à une meilleure alimentation, on pourrait réduire d au moins 20 pourcent le taux de mortalité associé aux maladies coronariennes et aux accidents vasculaires cérébraux, et d au moins 30 pourcent le taux de mortalité associé au cancer et au diabète (3). Divers conseils en matière de nutrition sont actuellement offerts aux millions de Canadiens et Canadiennes qui sont atteints de maladies chroniques telles les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux ou le diabète,ou qui souhaitent réduire le risque d en être atteints, ainsi qu aux membres de leur famille. Ainsi, on recommande aux personnes souffrant d hyperlipidémie d avoir une saine alimentation et de réduire leur apport en certains nutriments tels que les graisses saturées et trans, le sodium et le cholestérol, entre autres. L information nutritionnelle sur les aliments peut aider les Canadiens et les Canadiennes à prendre des décisions plus éclairées. Cette information n était pas toujours disponible auparavant, elle était parfois incomplète ou difficile à lire. En vertu du nouveau Règlement sur l étiquetage nutritionnel, adopté en janvier 2003, l information nutritionnelle sera désormais plus complète, plus facile à repérer, plus facile à lire et plus présente. Le tableau de la valeur nutritive Le Tableau de la valeur nutritive peut aider les gens à planifier leur alimentation de façon à mieux gérer leurs maladies. On y retrouve toujours la valeur calorique de l aliment et sa teneur en treize principaux nutriments dont les graisses saturées et trans, le cholestérol et le sodium, entre autres. À partir de décembre 2005, la plupart des aliments préemballés vendus au Canada devront être munis du Tableau de la valeur nutritive (tel qu illustré à la Figure 1).

2 - 2 - Figure 1: Le Tableau de la valeur nutritive Les fabricants peuvent inclure dans le Tableau de la valeur nutritive d autres nutriments faisant partie d une liste pré établie, tels que les acides gras oméga-6 et oméga-3. On peut aussi retrouver, à l extérieur de ce tableau, des informations relatives à d autres composantes des aliments, telles que le lycopène ou les isoflavones. L information nutritionnelle présentée dans le Tableau de la valeur nutritive correspond à une quantité spécifique d aliment. Lorsque l emballage renferme une seule portion usuelle, (p. ex. petits contenants de yogourt, sachets d arachides ou boîtes de jus), l information nutritionnelle s applique au contenu total. Il faut recommander à ses clients de toujours comparer la portion déclarée dans le Tableau de la valeur nutritive à celle qu ils consomment. Pour la plupart des nutriments, la teneur est indiquée à la fois en grammes ou milligrammes ainsi qu en pourcentage d une valeur quotidienne de référence établie en fonction d une saine alimentation. Dans le cas des glucides, des lipides totaux et des graisses saturées et trans, cette valeur quotidienne correspond à une alimentation de Calories puisque les recommandations relatives à ces nutriments tiennent compte de l apport énergétique (Calories). Dans le cas des graisses saturées + trans combinées, la valeur quotidienne de référence a été fixée à 20 grammes (10 % d une alimentation de 2000 Calories), dans le cas du cholestérol elle a été fixée à 300 mg et dans celui du sodium à mg. On utilise une valeur combinée pour les graisses saturées et trans étant donné que ces deux types de graisses ont des effets néfastes au niveau du cholestérol sanguin. Dans le cas du cholestérol le % de la valeur quotidienne est facultatif. La teneur en cholestérol doit toutefois être indiquée en milligrammes, de façon à renseigner les personnes qui souhaitent réduire leur apport en cholestérol alimentaire. On peut utiliser le % de la valeur quotidienne (ou % VQ) du Tableau de la valeur nutritive pour vérifier si un aliment contient beaucoup ou peu d un nutriment particulier. Le % VQ permet de comparer d un simple coup d œil la quantité de nutriment fournie par une portion de l aliment à une valeur quotidienne de référence fixée en fonction d une saine alimentation.

3 - 3 - Les allégations nutritionnelles En plus de l obligation d afficher un Tableau de la valeur nutritive sur les aliments, le nouveau Règlement permet de nouvelles allégations santé, pour la première fois au Canada. Ces allégations décrivent les caractéristiques d une saine alimentation qui sont associées à une réduction du risque de maladies ou de certains états de santé indésirables. Deux de ces allégations peuvent intéresser particulièrement les personnes atteintes (ou à risque) de maladies du cœur, à savoir :une saine alimentation, à faible teneur en graisses saturées et trans, peut réduire le risque de maladies du cœur; et une saine alimentation, comprenant des aliments à faible teneur en sodium et à teneur élevée en potassium, peut réduire le risque d hypertension. Le fabricant a le choix d utiliser ou non des allégations nutritionnelles sur l étiquette d un produit alimentaire. Celles-ci sont en effet facultatives. Le Règlement spécifie toutefois les conditions que doit satisfaire l aliment visé par l allégation de même que les mots à utiliser pour s assurer que les allégations soient appliquées uniformément et qu elles ne portent pas à confusion. Ainsi, pour être autorisé à faire une allégation relative aux graisses saturées et trans et à la réduction du risque de maladies du cœur, l aliment doit*: avoir une faible teneur en graisses saturées et trans ou être sans graisses saturées et trans, avoir une teneur limitée en cholestérol, sodium et alcool, fournir plus de 40 Calories, à moins qu il s agisse d un légume ou d un fruit, renfermer une quantité minimale d au moins une vitamine ou un minéral, être une source de graisses polyinsaturées oméga-3 ou oméga-6 lorsqu il s agit d une graisse ou d une huile. Le Règlement relatif aux allégations sur la teneur nutritionnelle des aliments a également été mis à jour. Ainsi, un aliment qui porte une allégation relative aux graisses saturées ou au cholestérol doit aussi avoir une faible teneur en graisses trans*. Un aliment qui porte l allégation «sans cholestérol» doit renfermer moins de 2 mg de cholestérol et être en même temps «faible en graisses saturées» (et donc «faible en graisses trans»)*. Il en va de même pour l allégation «faible en graisses saturées» : l aliment doit alors renfermer 2 g ou moins de graisses saturées et trans combinées.* Les graisses saturées et trans : deux nutriments importants du Tableau de la valeur nutritive Les Canadiens et les Canadiennes ont réduit leur apport en lipides au cours des deux dernières décennies. Cet apport se situe désormais à l intérieur de l intervalle recommandé puisqu il représente environ un tiers des Calories totales (4). Toutefois, les Canadiens et les Canadiennes consomment toujours une quantité excessive de graisses saturées et trans (5). Il n est pas essentiel de retrouver des graisses saturées et trans dans l alimentation (6). Les graisses trans sont produites lorsque les fabricants utilisent un certain procédé chimique, appelé «hydrogénation partielle», dans le but de faire passer les huiles de l état liquide à * par quantité de référence et par portion indiquée dans le Tableau de la valeur nutritive

4 - 4 - l état semi solide. On retrouve les graisses saturées dans les graisses animales, à savoir dans les viandes et les produits laitiers, et aussi dans certaines huiles tropicales telles que l huile de coco et l huile de palme (7). Les Canadiens et les Canadiennes consomment 8 grammes de graisses trans (8) et environ 27 grammes de graisses saturées, en moyenne, par jour (9). Au Canada, on consomme une quantité plus élevée de graisses trans qu en Europe. Cela s explique en partie par l utilisation généralisée d huiles partiellement hydrogénées au Canada. Ces huiles sont plus stables lors de la friture, elles améliorent la texture des aliments et elles augmentent la durée de conservation des aliments. En Europe, on utilise plutôt des huiles tropicales (palme et coco), du beurre et d autres graisses animales qui sont élevées en graisses saturées. Les consommateurs canadiens peuvent réduire considérablement leur apport en graisses saturées et trans en évitant de consommer des aliments frits commerciaux et des produits de boulangerie ayant une teneur élevée en lipides. Ils peuvent aussi consulter le Tableau de la valeur nutritive affiché sur les aliments préemballés pour éviter de consommer des aliments qui renferment des graisses saturées et trans. Éducation Santé Canada et ses nombreux partenaires se chargeront de l éducation en matière d`étiquetage nutritionnel pour aider les Canadiens et les Canadiennes à mieux comprendre et utiliser le nouveau Tableau de la valeur nutritive. Une trousse a été élaborée à l intention des éducateurs, dans le but d aider les intervenants en santé à mieux informer les Canadiens et les Canadiennes en matière d étiquetage nutritionnel. Cette trousse est offerte sur le site Web de Santé Canada consacré à l étiquetage nutritionnel Une trousse distincte a été préparée à l intention des éducateurs qui travaillent auprès des communautés des Premières Nations et des Inuits. Ces deux trousses renferment des fiches explicatives, une présentation prête à utiliser qui peut être adaptée en fonction de divers auditoires, des feuillets détachables à l intention des consommateurs, des affiches, des exemples du Tableau de la valeur nutritive ainsi qu une liste de Questions et réponses. On peut se procurer sans frais des exemplaires des fiches détachables à l intention des consommateurs ainsi que des affiches en communiquant avec le service des Publications de Santé Canada (Tél.: ; Fax: ; Courriel: info@hc-sc.gc.ca). On peut aussi commander ces documents en ligne à l adresse suivante : Santé Canada est en train d élaborer des ressources additionnelles sur l étiquetage nutritionnel, à savoir un Tableau de la valeur nutritive interactif qui sera affiché sur le Web et des articles prêts à reproduire qu on peut insérer dans le Bulletin d un hôpital ou d un centre de santé. On pourra bientôt consulter ces ressources sur le site Web de Santé Canada.

5 - 5 - Incidence L étiquetage nutritionnel, combiné à l éducation du public, contribuera à promouvoir de saines habitudes alimentaires et à mieux faire comprendre la relation entre la santé nutritionnelle et le risque de certaines maladies chroniques. Les professionnels de la santé ont un rôle important à jouer en ce sens. En effet, ils peuvent sensibiliser leurs clients à l information nutritionnelle affichée sur les étiquettes des aliments et leur expliquer comment s en servir adéquatement. En rendant l étiquetage nutritionnel obligatoire et en informant le public à cet égard, on encourage fortement les fabricants à modifier la formulation de certains produits alimentaires en vue d obtenir un meilleur profil nutritionnel. Certaines entreprises ont déjà commencé à modifier leurs produits de façon à réduire ou à éliminer les graisses trans. En termes de santé publique, la propagation de l étiquetage nutritionnel, accompagnée de stratégies éducatives efficaces, offre une occasion unique d améliorer significativement la santé nutritionnelle et le bien-être des Canadiens et des Canadiennes. Références 1. Heart and Stroke Foundation of Canada: The Growing Burden of Heart Disease and Stroke in Canada 2003, Ottawa, Canada, Economic Research Analysis Section, Policy Research Division, Strategic Policy Directorate, Population and Public Health Branch, Health Canada. Custom tabulations, America's Eating Habits: Changes and Consequences. U.S. Department of Agriculture, Economic Research Service, Food and Rural Economics Division. Agriculture Information Bulletin No Elizabeth Frazao (editor). May Institute of Medicine of the National Academies. Dietary Reference Intakes: Energy, copy). The National Academies Press. Washington, D.C., 2002 Table F Institute of Medicine of the National Academies. Dietary Reference Intakes: Energy, copy). The National Academies Press. Washington, D.C., Table F Institute of Medicine of the National Academies. Dietary Reference Intakes: Energy, copy). The National Academies Press. Washington, D.C., 2002, chapter Institute of Medicine of the National Academies. Dietary Reference Intakes: Energy, copy). The National Academies Press. Washington, D.C., 2002, page

6 Ratnayake WMN and Chen ZY, Trans fatty acids in Canadian breast milk and diet. In: "Development and Processing of Vegetable Oils for Human Nutrition" Eds. Przybylski R and McDonald BE, AOCS Press, Champaign, IL, pp Federal-Provincial Adult Food and Nutrition Surveys ( ), unpublished data.