PROGRAMME BADMINTON COLLOQUE SNEP PARIS NOVEMBRE 2014

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1 PROGRAMME BADMINTON COLLOQUE SNEP PARIS NOVEMBRE Présentation de l activité Les éléments les plus significatifs de l activité retenus : Proposition de Léo Cantier et Alain Goudard Sport duel où il s agit d assurer la maîtrise d un rapport de force médié par un volant. Chaque joueur dispose alternativement d un pouvoir qui peut lui permettre de gagner le point en frappant le volant de volée avec sa raquette. Le joueur peut gagner le point si le volant touche le demi-terrain de l adversaire après avoir franchi le filet ou si l adversaire ne peut pas le renvoyer. Le projet de gain de l échange en sa faveur est constamment remis en cause par une activité équivalente et opposée de l adversaire. La façon de gérer le rapport de force prend des formes différentes en fonction de l évolution du niveau d expertise des joueurs et le jeu nécessite de mobiliser des techniques de prises d information, de frappes et de déplacement. L objectif de formation est donc d apprendre, de mobiliser de développer des ressources technico-tactico-stratégiques. Les élèves et le badminton Les solutions des plus débutants survalorisent la protection de la cible, l évolution des compétences se traduit par une recherche directe du gain puis par des actions de manœuvre de plus en plus élaborées. Ces manœuvres de construction évoluent à partir de l espace et du temps pour aller de plus en plus vers la prise en compte de l activité de l adversaire. Ces manœuvres de construction sont à mettre en rapport avec les pouvoirs de placement déplacement et replacement de l adversaire qui s organise pour défendre sa cible d une façon de plus en plus efficace ; la vitesse des déplacements, l anticipation et la lecture à partir d indices, rendent plus difficile les ruptures directes. La conduite de la formation doit articuler tour à tour le développement de pouvoirs offensifs et de pouvoirs défensifs afin de maintenir un équilibre attaque défense. L apprentissage des techniques de frappes et de déplacements-replacements doivent jalonner les progrès et les besoins des élèves en rapport avec les étapes à franchir.

2 2-identification de 4 étapes possibles de construction du joueur scolaire 1ere étape apprendre un nouveau jeu Cette première étape, incontournable pour l immense majorité des élèves, quel que soit le moment de la scolarité où elle intervient, nécessite d apprendre un certain nombre d opérations : mettre le volant en jeu (utiliser les solutions les plus faciles) se placer par rapport au volant pour le renvoyer en frappe haute (ce qui va nécessiter de commencer à se déplacer) apprendre à utiliser le revers pour les frappes basses et le service comprendre et utiliser l orientation du tamis pour réussir à donner des directions différentes au volant intégrer les premiers éléments structurant du règlement, le système de décompte des points, les lignes limitant les espaces. Repères de cette étape : dès que les élèves arrivent à renvoyer des volants, c est la protection de leur propre cible qui les organise prioritairement. La difficulté à frapper et renvoyer le volant mobilise l essentiel des ressources du joueur qui n est pas en mesure d anticiper un projet offensif autre que renvoyer une fois de plus que l adversaire. Le volant peut franchir de nombreuses fois le filet avant que l échange ne s interrompe. Les prises d informations sont centrées sur le volant puis à un degré moindre sur l espace de jeu, le filet et les limites du terrain, plus représentées que vues. 2 ème étape apprendre à rompre l échange C est la prise en compte de l espace, de la cible, défendue par l adversaire qui organise l activité du joueur. Cette étape est marquée par l intention des joueurs d envoyer le volant là où n est pas l adversaire. Dans un contexte de continuité de l échange, des coups avec recherche d atteinte de la cible sont réalisés quand la situation est perçue comme favorable, quand le joueur a du temps et n est pas trop loin du filet. L adversaire n est pas, ou peu vu mais est supposé se trouver plus ou moins au milieu de la cible qu il défend. Ce qu il y a à apprendre : Comprendre l espace, identifier les parties de la cible difficile à défendre (le demi-terrain de l adversaire) ou à protéger (mon demi-terrain). Passer pardessus, jouer loin derrière, jouer devant, à droite, à gauche, frapper fort : le joueur doit prendre en compte ce que l adversaire n aime pas recevoir (1ere étape de l activité tactique) ce qui lui pose problème au plan de la motricité ou de la capacité à anticiper les évènements. Savoir ce que l on peut faire à partir de l endroit où l adversaire nous a envoyé : suis-je loin, à mi court, près du filet? Se replacer vers le milieu du terrain. La solution du frapper fort pour priver l adversaire du temps nécessaire à placer son tamis en opposition même s il n y a pas de déplacement à faire est aussi caractéristique de ce niveau

3 3 ème étape construction élémentaire de la rupture C est la prise en compte de l adversaire comme mobile qui se déplace et qui peut être déplacé sur la cible qu il défend qui organise l activité du joueur ; le joueur est capable d agir sur l adversaire par une suite de coups organisée, simple et prévisible mais suffisante pour mettre l adversaire en crise de temps grâce à l amplitude des déplacements provoqués. Ce qu il y a à apprendre : Apprendre à voir l endroit où se trouve l adversaire avant de frapper. Identifier les zones à rechercher et les alternances permettant de mettre l adversaire en retard Mettre en rapport ces intentions avec les solutions possibles. Repérer le ou les scénarios les plus efficaces en fonction de l adversaire et de l endroit où le joueur frappe le volant sans se mettre en danger. Se replacer au centre du terrain 4 ème étape complexification de la construction de la rupture C est la prise en compte d un adversaire plus mobile, plus rapide et habile pour couvrir l ensemble de la cible : le joueur qui frappe le volant doit compliquer sa tâche grâce à des suites de coups cohérentes, organisées et imprévisibles. Ce qu il y a à apprendre : Voir les déplacements de l adversaire, son avance, son retard, sa vitesse le sens de sa course. Apprendre à choisir entre la poursuite de la manœuvre ou la recherche immédiate de l interruption de l échange. Stabiliser les productions de trajectoires sur la base de principes stratégiques (principes valables quel que soit l adversaire). Trajectoires plus rapides, droites, etc. Rechercher le meilleur rapport entre les forces et faiblesses de chacun. Se replacer au centre du jeu C est à partir de cette grille de lecture que sont la description et l interprétation des 4 niveaux de pratiques que l on peut repérer ce que l école peut transmettre comme savoirs : passer de savoirs usuels (jeu de hasard des débutants) à des savoirs construits (jeu de décision et de stratégie). Les transformations qui accompagnent l appropriation de la culture de l activité se jouent à plusieurs niveaux : Celui de compétences «clés» dans l APSA

4 -transformation de la motricité : variété et richesse des productions de trajectoire de volant, habileté à se déplacer et se replacer, coordination frappes déplacements. -transformation de la conduite du jeu : construire une rupture, manœuvrer un adversaire, organiser le meilleur rapport défense de sa cible versus attaque de la cible adverse pendant l échange. Celui de compétences en rapport avec la pensée stratégique et tactique dans l APSA -transformation de l approche d une activité de rapport de force impliquant des processus réflexifs de retour sur l action : entre les échanges, au cours du set, pendant le match, avant et après le match. Celui des modalités intellectuelles, techniques et sociales pouvant accompagner les processus d apprentissage : -les essais et les erreurs, l identification des difficultés, les stratégies générales d apprentissage (réduction de la difficulté ou complexification) : analyses, comparaisons. -la capacité à travailler, s entrainer en partenariat avec d autres élèves dans le cadre d exercices (multi volants, routines) : engagement, effort, entraide, inscription dans un projet de développement. Celui de l accès à une culture du respect de la règle et de l adversaire : apprendre à arbitrer et respecter l arbitre mais aussi jouer en auto arbitrage (beaucoup de compétitions fédérales de badminton se jouent dans ce cadre chez les jeunes). Celui d une intégration d autres connaissances : à partir d expérience «sportives» fortes : la gestion énergétique, l effort, la récupération, la nutrition, l impact sur la pensée et l habileté gestuelle des fortes contraintes le contrôle de soi, l éthique, l acceptation du résultat par la compréhension du caractère fictif et symbolique du gagnant et du perdant. La cohérence de toutes ces transformations vise à donner de plus en plus d autonomie et de responsabilité à chaque élève. C est le passage d une activité, d une pratique, ludique spontanée à une activité culturelle pensée qui peut en résumer le sens.

5 Activité du joueur Les savoirs étape 1 C est la protection de sa propre cible qui organise l activité du joueur ; la difficulté à frapper renvoyer le volant mobilise l essentiel des ressources du joueur qui n est pas en mesure d anticiper un projet offensif autre que renvoyer une fois de plus que l adversaire. Les prises d information sont centrées sur le volant puis à un degré moindre sur l espace de jeu, le filet et les limites du terrain, plus représentées que vues Apprendre les frappes par-dessus en coup droit prioritairement et les frappes basses en revers prioritairement. Apprendre à ne pas trop serrer la prise, changer de prise, éloigner son coude du corps pour augmenter la vitesse des volants et mieux régler l anticipation coïncidence (alignement œil volant tamis) Comprendre le règlement : But du jeu Système de marque et comptage des points, Désignation du serveur étape 2 C est la prise en compte de l espace, la cible, défendue par l adversaire qui organise l activité du joueur Des coups avec recherche d atteinte de la cible sont réalisés quand la situation est perçue comme favorable : quand le joueur a du temps et n est pas trop loin du filet. L adversaire n est pas, ou peu vu, mais est supposé se trouver plus ou moins au milieu de la cible qu il défend. Comprendre l espace, identifier les parties de la cible difficile à défendre (le demi-terrain de l adversaire ou à protéger (mon demi terrain). Passer par-dessus, jouer loin derrière, jouer devant savoir ce que l on peut faire à partir de l endroit où l adversaire nous a envoyé suis-je loin, près, à mi court? la solution du frapper fort pour priver l adversaire du temps nécessaire à placer son tamis en opposition même s il n y a pas de déplacement à faire est réalisée par certains joueurs. Prendre en compte ce que l adversaire n aime pas recevoir, ce qui lui pose problème et abouti à son échec. Les difficultés sont de nature motrice ou de capacité à anticiper ce que va faire l adversaire. Se replacer vers le milieu du terrain après la frappe étape 3 C est la prise en compte de l adversaire comme mobile qui se déplace ou qui peut être déplacé sur la cible qu il défend qui organise l activité du joueur ; le joueur est capable d agir sur l adversaire par une suite de coups organisée, simple et prévisible mais suffisante pour mettre l adversaire en crise de temps grâce à l amplitude de déplacements provoquée. Apprendre à voir l endroit où se trouve l adversaire avant de frapper. Identifier les zones à rechercher et les alternances permettant de mettre l adversaire en retard Mettre en rapport ces intentions avec les solutions possibles. Repérer le ou les scénarios les plus efficaces en fonction de l adversaire et de l endroit où je frappe le volant sans me mettre en danger. Se replacer au centre du terrain Etape 4 C est la prise en compte d un adversaire mobile plus rapide et habile pour couvrir l ensemble de sa cible : le joueur qui frappe le volant doit compliquer sa tâche grâce à des suites de coups cohérentes, organisées et imprévisibles. La recherche systématique de plus de vitesse du volant participe à la mise en difficulté de l adversaire. Apprendre à voir les déplacements de l adversaire, son avance, son retard, sa vitesse le sens de sa course. Apprendre à choisir entre la poursuite de la manœuvre ou la recherche immédiate de l interruption de l échange Stabiliser les connaissances sur les principes stratégiques (principes valables quel que soit l adversaire). Trajectoires plus rapides, droites, fixations etc. Rechercher le meilleur rapport entre les forces et faiblesses de chacun. Se replacer au centre du jeu

6 Domaine 2 : les méthodes et outils pour apprendre Apprendre à apprendre et à comprendre est un enjeu qui concerne l'ensemble des champs et des disciplines. Les méthodologies du travail ne s'apprennent qu'en situation. Mais il faut leur consacrer le temps nécessaire et les explicitations suffisantes. L'école ne peut exiger ce qu'elle n'a pas enseigné. Le travail peut être mené autour de plusieurs thématiques La prise d information pendant l échange à tous les niveaux de formation L apprentissage de techniques de frappes au fur et à mesure des besoins Les techniques de déplacement, associées au placement et au replacement La genèse de l activité tactique du N1 au N4 : recherche de points faibles, gestion du rapport de force points faibles points forts (pendant l échange, entre les échanges, au cours du match) La formalisation de connaissances stratégiques du N2 aun4 : principes de créations de trajectoires organisées pour construire la mise en difficulté : direction, hauteur, longueur, vitesse, imprévisibilité Les transformations générales possibles en relation avec les apprentissages réalisés dans l APSA Aucun travail aucun n est possible sans l organisation et l apprentissage de travail en partenariat avec des partenaires. -dimension sociale, coopération, aide, communication entre les élèves -dimension technique : recherche de précision et de qualité dans le multi volant ou les routines Ces méthodes de travail doivent être enseignées, expliquées, elles constituent un enjeu de formation essentiel dans le cadre d un projet plus général de formation de l élève.