Cuisines. Le style dolce vita. INsPIRaTION. shopping. 7 maisons de rêve, à Rome, Venise ou Sorrente

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1 avril / Mai 2016 FraNCE Nº135 5,50 architectural DiGEST. architecture, DéCoraTioN, arts, DESiGN Le style dolce vita INsPIRaTION 7 maisons de rêve, à Rome, Venise ou Sorrente shopping Les beaux classiques du design italien FlashbaCk Années 1970, quand les créateurs osaient tout M F: 5,50 E - RD :HIKOKC=VUZZU^:?k@b@d@f@k Cuisines Belles matières, équipements, rangements nos envies du moment

2 MILAN mémoire vive C est dans un palazzo du xviii e siècle que l architectedesigner Vincenzo De Cotiis s est inventé un appartement poétique et conceptuel, entre patines du passé et fulgurances contemporaines. Réalisation et texte cédric saint andré Perrin, photos Paul lepreux. Vincenzo De cotiis et sa femme claudia, assise dans le salon sur un cabinet en matériaux de récupération, l une des premières créations du décorateur. Au mur, une sculpture en polystyrène des années 1970 trouvée chez un antiquaire. 119

3 Dans l entrée, un tabouret en métal et une table en laiton argenté et résine de Vincenzo De Cotiis. Sur celle-ci sont posés une vasque en marbre antique et un bronze de satyre du xix e siècle. Au mur, un prototype de miroir de l artiste designer et une œuvre en polystyrène chinée datant des années 1970.

4 1 «Je tenais à renouer avec les splendeurs d antan sans trop restaurer, en soulignant plutôt les traces du temps qui passe.» Vincenzo De Cotiis

5 2 1. dans le salon de lecture, une bibliothèque en laiton accueille livres d art, potiches chinoises et luminaires des années Les plinthes, comme la porte, ont été habillées de laiton argenté. 2. de l autre côté de la pièce, une banquette longe un panneau décoratif, créés l un comme l autre par Vincenzo De Cotiis, tout comme le vase à gauche de la banquette et le cabinet mural. Au sol, un tapis berbère. La chaise en bois de récupération est inspirée du mobilier traditionnel africain. V incenzo De Cotiis est un perfectionniste. Un visionnaire même. Architecte autant que designer, il agence des espaces et conçoit leur mobilier pour définir des univers cohérents, harmonieux et pourtant singuliers délicatement dissonants même. Tout, jusqu à la moindre applique, participe chez lui d un projet global, rien n est laissé au hasard. Le reportage photographique de cet intérieur fut reporté à plusieurs reprises, le chantier n étant pas terminé, les travaux ne répondant pas aux attentes du maître de lieux. Car cet appartement à l étage noble d un palazzo du xviii e siècle au cœur d un quartier résidentiel de Milan est la demeure de l architecte-designer et de sa femme Claudia. C est dire si les attentes émanant de ce chantier qui s échelonna sur plus de six mois étaient grandes! Le matin même de la prise de vue, des ouvriers s affairaient encore. Vincenzo De Cotiis venait de passer une nuit blanche à finaliser les derniers détails... L ambiance s avéra tendue. Mais, comme par enchantement, en début d après-midi, les derniers objets trouvèrent leur place et la magie opéra! D un coup d un seul, les lieux dévoilèrent leur beauté fascinante, les regards étant happés par des jeux de miroitement sans fin, des mises en abyme de matériaux, des concordances de volumes graphiques. Un brin sorcier, l Italien sait insuffler de l étrangeté du merveilleux même aux espaces qu il transcende. Son filtre magique? Une juxtaposition de textures riches et pauvres, de surfaces mates et brillantes, d éléments du passé et de volumes minimalistes. «En investissant cet appartement, j ai cherché à faire ressurgir les marques de son histoire, assure-t-il. Je tenais à ce qu il renoue avec ses splendeurs d antan sans pour autant trop le restaurer, en soulignant plutôt les traces marquées par le temps qui passe.» Il s employa donc à révéler fresques anciennes et peintures d origine cachées sous des couches de papiers peints, à faire sauter les faux plafonds, à dégager les moulures et à recréer des portes au dessin d époque. Des coloris ocre, jaune safran, gris poussière, rose poudré et vert amande, si spécifiques à l Italie, apparurent alors ; ils confèrent aujourd hui à cet intérieur son indéniable charme. Rien de passéiste pourtant : si les murs sont traités bruts, les plinthes courant le long de l appartement, tout comme les portes, sont recouvertes d un métal aux réflexions 121

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7 «L idée, c est de poser un autre regard sur la vie de tous les jours, d apporter une dimension artistique au quotidien.» Vincenzo De Cotiis Dans la cuisine, le plan de travail est en marbre du Brésil. La suspension, tout comme le tabouret, est signée Vincenzo De Cotiis. Réfrigérateur, four et autres éléments d électroménager intégrés (Gaggenau).

8 Le vestibule séparant les appartements du maharaja et de la maharani. Au milieu, entouré de mobilier 1925, un bassin, à fontaine en cristal, dont les dalles de verre peuvent être éclairées par en dessous. Le vestibule séparant les appartements du maharaja et de la maharani. Au milieu, entouré de mobilier 1925, un bassin, à fontaine en cristal, dont les dalles de verre peuvent être éclairées par en dessous. Dans La salle à manger, la table en laiton argenté et résine accueille un service italien des années 1950 et des éléments de vaisselle française du xviii e siècle. Autour de la table, un ensemble de chaises italiennes Belle Époque. Au mur, une applique en verre coloré (Progetto Domestico). Le tapis est une pièce chinoise contemporaine. 125

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