L aide alimentaire en France

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1 UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL CENTRE D ÉTUDES DU TOURISME, DE L HÔTELLERIE ET DES INDUSTRIES DE L ALIMENTATION MASTER TOURISME - HOTELLERIE - ALIMENTATION Parcours «Sciences Sociales appliquées à l Alimentation» MÉMOIRE DE PREMIÈRE ANNÉE L aide alimentaire en France Camille PANASSIE Année universitaire Sous la direction de : Laurence TIBERE 1

2 2

3 Le CÉTIA de l Université de Toulouse II Le Mirail n entend donner aucune approbation, ni improbation dans les projets tutorés et mémoires de recherche. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur(e).

4 «Que ceux qui ont faim aient du pain! Que ceux qui ont du pain aient faim de justice et d amour!» L Abbé Pierre «C est pas vraiment de ma faute si y en a qui ont faim, Mais ça le deviendrait si on y changeait rien.» Paroles de la chanson de Restos du Cœur fondés par Coluche en

5 Remerciements Je souhaite tout d abord remercier ma responsable de mémoire, Mme Laurence Tibère, qui a su se montrer disponible et me conseiller tout au long de l élaboration de ce travail. Je tiens également à remercier chaleureusement les personnes qui ont accepté de répondre à mes questions lors des entretiens exploratoires et qui m ont ainsi permis d affiner ma réflexion. Je tiens enfin à remercier tout le personnel du CETIA, et plus particulièrement le corps enseignant du Master 1 Sciences Sociales Appliquées à l Alimentation, pour avoir partagé leurs savoirs tout au long de cette année. 5

6 Sommaire Introduction générale... 7 Partie 1 : Cadrage théorique Le mangeur précaire Les institutions officielles Les associations d aide alimentaire en France Conclusion à propos de l aide alimentaire...42 Partie 2 : Hypothèses Travail exploratoire Hypothèse 1 : Le décalage s explique par le manque de moyens dont dispose l aide alimentaire Hypothèse 2 : Il y a un décalage au niveau des représentations concernant l aide alimentaire...55 Partie 3 : Méthodologie probatoire Focus groupes Entretiens individuels semi-directifs Observation de l aide alimentaire...77 Conclusion générale Bibliographie...84 Table des annexes...87 Table des figures...98 Liste des tableaux

7 Introduction générale Durant mes précédentes études à l INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Toulouse, j ai fait partie d une association étudiante : les Enfoiros de l INSA. Cette structure a pour but d aider les Restos du Cœur, à la fois sur les plans matériel, financier et humain 1. Ce parcours associatif m a amenée à m interroger sur l impact des inégalités sur l accès à l alimentation : en effet, il a été montré que la précarité entraîne des modifications des pratiques alimentaires, qui peuvent avoir des conséquences néfastes pour la santé 2. En accord avec mon parcours et mon expérience, j ai choisi de travailler plus précisément sur l alimentation des mangeurs en situation de grande précarité ayant recours aux structures d aide alimentaire, tels que les Restos du Cœur. En participant à la distribution des repas dans la rue durant plusieurs campagnes d hiver des Restos du Cœur et en discutant avec les bénévoles et les bénéficiaires de cette aide alimentaire, j ai remarqué qu il y avait souvent un décalage entre les attentes des bénéficiaires et l aide apportée. Il semble aujourd hui que la précarité englobe une population très hétérogène, qui regroupe des trajectoires sociales très différentes. Néanmoins, des critiques communes apparaissent en ce qui concerne l'aide alimentaire à cause de la réponse "unique" qu'elle semble proposer. Il ressort d une part que cette aide propose peu de diversité au niveau des aliments distribués mais qu elle est également peu satisfaisante en termes d échanges et de lien social, ce qui peut renforcer le sentiment de stigmatisation et d exclusion des populations précaires. Je me suis donc posée la question de départ suivante : Aujourd hui en France, l aide alimentaire prend-elle en compte toutes les dimensions des mangeurs qui en bénéficient? Pour y répondre, ce rapport s intéresse d abord aux mangeurs précaires. La première partie de ce mémoire s attache donc avant tout à explorer les différentes dimensions du mangeur et plus particulièrement celles d'un 1 Plus d informations sur le site ww.enfoiros.org. 2 POULAIN Jean-Pierre, TIBERE Laurence. Alimentation et précarité : Considérer la pluralité des situations. Anthropology of food,

8 mangeur précaire. Afin de savoir si l aide alimentaire satisfait toutes ces dimensions, ce rapport s intéresse ensuite plus précisément à l alimentation des mangeurs précaires et à ses particularités. Il est ensuite apparu comme essentiel de comprendre quels étaient les différents acteurs impliqués dans le système d aide alimentaire en France, tant au niveau institutionnel qu au niveau associatif. Ce mémoire étudie donc tout d abord les différents programmes et outils développés aux niveaux européen et national. Par ailleurs, dans le but de comprendre les différentes formes que l aide alimentaire peut prendre sur le terrain, une typologie des principales structures associatives existantes en France a été réalisée. Pour chaque type étudié, nous nous sommes interrogés sur les dimensions du mangeur prises en compte et celles qui ne le sont pas. En outre, pour comprendre pourquoi certaines dimensions sont parfois laissées de côté, ce mémoire tente d appréhender les enjeux et les contraintes auxquels sont soumises les structures caritatives. A l issue de cette première partie, une problématique a pu être dégagée, à laquelle la seconde partie se propose de répondre à travers plusieurs hypothèses. Enfin, la troisième et dernière partie propose une méthodologie probatoire afin de vérifier les hypothèses émises, auprès d un échantillon de bénévoles et de bénéficiaires de l aide alimentaire. 8

9 Partie 1 : Cadrage théorique 9

10 1. Le mangeur précaire Avant de pouvoir définir ce qu est un mangeur précaire, il faut comprendre l être complexe que constitue un mangeur. En effet, l acte de manger comprend plusieurs dimensions essentielles, faisant du mangeur un être aux multiples facettes Le mangeur : un être multidimensionnel Afin d expliquer le phénomène complexe qu est l acte alimentaire, J.P. Corbeau a proposé une approche triangulaire et interactionnelle : le triangle du manger 3, représenté sur la Figure 1. Il définit ainsi l acte de manger comme la rencontre entre un individu socialement identifié, un aliment et la situation dans laquelle la rencontre a lieu. Figure 1 : Le triangle du manger (d'après JP Corbeau) Si le mangeur est avant tout un être biologique, qui a besoin de se nourrir pour vivre, cette caractéristique ne suffit pas à le définir. En effet, le mangeur est aussi un être culturel et socialement identifié : il fait partie d un système de normes et de valeurs qui lui ont été transmises par la société dans laquelle il vit. Son répertoire du comestible et du culinaire dépend de son groupe d appartenance d origine, de l éducation et de la socialisation qui lui ont été transmises s par ses aînés et ses pairs. Cependant, le mangeur ne fait pas que reproduire les modèles de comportement alimentaire, il en est aussi producteur. Ainsi, un mangeur impliqué dans une situation nouvelle pourra combiner les différentes influences qu il a rencontrées au cours de sa trajectoire sociale pour donner un nouveau sens à l acte de manger. Son 3 CORBEAU Jean-Pierre. Pour une approche plurielle de notre alimentation. Centre de Recherche et d Information Nutritionnelles. Cholé-doc n 104. Novembre-Décembre

11 comportement alimentaire variera donc selon sa position sociale dans le groupe auquel il appartient, mais aussi selon son sexe ou son âge. Enfin, si le mangeur est un être de raison, c est-à-dire que ses choix ont été réfléchis en fonction de leur rapport coûts/avantages, il est également un être de passion. Comme la sexualité, l alimentation est mue par la libido puisqu elle permet la pérennité de l espèce et des individus. Les choix alimentaires relèvent donc également du désir et peuvent être plus ou moins inconscients. Finalement, le mangeur est un être pluriel, qui s inscrit dans une histoire collective et individuelle et qui évolue à la fois dans le temps et dans l espace. L aliment, deuxième sommet du triangle, doit également être considéré de façon plurielle puisque lui aussi varie dans le temps et dans l espace. Les progrès technologiques modifient, pour certains aliments, la façon dont ils sont produits, transformés et distribués. De plus, les aliments ont une histoire qui véhicule des symboles, dont le mangeur est plus ou moins conscient. Certains produits sont ainsi considérés comme festifs ou ordinaires, peuvent susciter la peur ou au contraire rassurer, etc. Comme les mangeurs, les aliments évoluent donc dans le temps. Par ailleurs, l offre alimentaire propose aujourd hui une grande variété de produits qui se différencient par leurs qualités, leur prix, leurs propriétés organoleptiques, leur marque, De ce fait, l aliment varie aussi dans l espace. Le dernier sommet du triangle représente la situation dans laquelle le mangeur et l aliment vont interagir. Celle-ci peut être habituelle ou festive, liée au travail ou à un temps de loisir, liée à une sphère privée comme la famille ou à un environnement public, le mangeur peut être seul ou partager son repas dans un entourage commensal ou convivial, etc. La situation est donc un élément essentiel pour comprendre l acte de manger. Tout d abord, manger constitue un acte social : il permet à l individu de développer différentes formes de socialité en interaction avec d autres mangeurs, ce qui consolide ou déprécie la valeur des aliments partagés et permet également une meilleure mémorisation des émotions gustatives. Selon la situation, les attentes du consommateur seront différentes, de même que ce ne seront pas les mêmes aspects des aliments qui seront valorisés. Par exemple, si la situation est insatisfaisante pour le mangeur ou si elle engendre de la peur, l aliment peut devenir un moyen de se rassurer, soit parce qu il symbolise une 11

12 identité déjà acquise soit parce qu au contraire, il va permettre l acceptation dans un groupe auquel le mangeur veut appartenir. Mais au lieu de rassurer, l aliment peut aussi devenir la source de la crainte. D autre part, l acte de manger s inscrit dans différentes temporalités : celle des cycles de la vie (aliments d enfants, d adolescents, d adultes, ), celle des cycles de l année (produits de saison, ) et celle des cycles de la journée (certaines aliments pourront être consommés au petit déjeuner tandis que d autres seront réservés au diner par exemple). La situation peut donc changer le rapport entre le mangeur et l aliment. Comme ces deux derniers, elle s inscrit dans l espace et le temps. La figure 2 ci-après représente les variations dans le temps et dans l espace des trois sommets du triangle du manger. Les mutations des sommets permettent de dessiner différents triangles qui peuvent se superposer et traduisent bien toute la complexité de l acte alimentaire. Figure 2 : Variation du triangle du manger dans le temps et dans l'espace Source : CORBEAU Jean-Pierre. CERIN. Cholé-doc n 104. Nov-Déc 2007 Ainsi, si sa fonction primaire est nutritionnelle, c est-à-dire que tout être humain doit manger pour vivre, l analyse précédente montre bien que 12

13 l alimentation a de multiples facettes, ce qui en fait un phénomène délicat à analyser et à comprendre. Après avoir compris qu un mangeur est un être complexe et pluriel, nous pouvons essayer d analyser l alimentation des mangeurs précaires et voir si elle satisfait toutes ces dimensions L alimentation des mangeurs précaires La précarité en France La précarité : une notion difficile à définir Dans nos sociétés modernes, la précarité, ou «nouvelle pauvreté», est une notion complexe, difficile à évaluer et qui rassemble des réalités et des trajectoires sociales très différentes. Si jusqu à la crise pétrolière des années soixante-dix, la pauvreté est considérée comme un phénomène marginal qui traduit l inadaptation de certaines personnes à la société, la crise sociale salariale provoquée par la précarisation des emplois et la montée du chômage va reposer la question de la pauvreté et s intéresser à celle de la précarité. Cette notion va faire apparaître des catégories sociales non plus marginales, mais adaptées à la société et pourtant victimes de la conjoncture économique et de la crise salariale. Malgré des tentatives pour lutter contre la reproduction des inégalités sociales, qui sont contraires à l idéal démocratique et égalitaire de nos sociétés modernes (amélioration des politiques sociales associées à des actions d insertion, augmentation des possibilités d éducation et de formation, redistribution des richesses, etc.), le problème de la pauvreté et de l exclusion se maintient. La pauvreté est devenue un processus dynamique, qui se traduit par la perte de différentes formes de socialisation telles que la socialisation familiale, professionnelle, etc. Le relâchement puis la rupture de ces liens sociaux entraîne la perte de la protection sociale mais également celle de la reconnaissance sociale, ce qui engendre l exclusion, qui serait la dernière phase du processus. C est ce que Robert Castel a appelé la «désaffiliation sociale», qui définit la pauvreté comme une série de ruptures du lien social et d échecs pour le rétablir et conduit à la perte du travail et à l isolement relationnel 4. 4 CASTEL Robert. La dynamique des processus de marginalisation : de la vulnérabilité à la désaffiliation. Cahiers de recherche sociologique n 22,

14 Pour mieux comprendre cette nouvelle pauvreté, Serge Paugam a défini le concept de pauvreté disqualifiante, qui traduit le rapport angoissé à la pauvreté : les gens ont peur de perdre leur travail et de se retrouver pris dans un engrenage qui aboutit à l exclusion de la société. La pauvreté disqualifiante est perçue comme une situation de dépendance aux services sociaux, et donc comme un signe d infériorité. Toutefois, Paugam considère que les «pauvres» jouent un rôle actif dans le phénomène de «disqualification sociale», c est-àdire dans le processus par lequel ils acquièrent et intériorisent leur condition sociale et leur statut ainsi que dans les stratégies qu ils développent afin de résister à ce statut de pauvre ou à le rationaliser pour le rendre plus acceptable. Le concept de disqualification sociale tend à montrer que la pauvreté est un processus évolutif et multidimensionnel 5. En France, du point de vue économique, un seuil de pauvreté a été arbitrairement défini comme 60% du revenu médian, soit 950 /mois pour une personne seule et de moins de 2000 par mois pour un couple avec deux enfants. En 2009, d après les données, 13,5 % de la population vit en dessous de ce seuil, soit 8,2 millions d individus (cf. Annexe A) Précarité et alimentation Dans nos sociétés industrialisées, il a été montré que les inégalités socioéconomiques déterminent souvent les inégalités sanitaires. En effet, une situation précaire entraîne des modifications de l alimentation pouvant avoir des conséquences sur la santé et provoquant le développement de pathologies telles que l obésité, l hypertension artérielle, le diabète ou des carences vitaminiques 7. Il faut néanmoins distinguer les situations dans lesquelles la précarité entraîne une alimentation déséquilibrée de celles dans lesquelles la nourriture manque. Dans ce mémoire nous nous intéresserons plus particulièrement aux personnes dont les ressources ne leur permettent pas de subvenir à leurs besoins en nourriture et qui ont recours à l aide alimentaire, qu elle qu en soit la forme. 5 PAUGAM Serge. La disqualification sociale. 1991, Collection sociologies, PUF, Paris Alimentation et état nutritionnel des bénéficiaires de l aide alimentaire. Résultats de l étude Abena,

15 Si le nombre et l origine des bénéficiaires de l aide alimentaire en France sont difficiles à chiffrer, il apparaît que cette population est très hétérogène puisqu elle englobe des trajectoires sociales très différentes, allant de la famille vivant grâce aux minima sociaux jusqu aux personnes sans domicile fixe, en passant par les sans papiers qui n ont pas d autorisation de travail, les retraités, les jeunes sans emploi ou encore les familles monoparentales. En , l ONPES (Observatoire National de la Pauvreté et de l'exclusion Sociale) a tenté de dresser un panel des profils des bénéficiaires de l aide alimentaire en France et a montré que ce public est aujourd hui très diversifié. La figure 3 présente les différents profils identifiés en Figure 3 : Les grands types de bénéficiaires de l'aide alimentaire repérés en 2010 Source : d après le Rapport annuel des Banques Alimentaires - Exercice 2010 Ce schéma montre que si l aide alimentaire est nécessaire pour des personnes en situation de grande précarité, celle-ci ci est devenue indispensable pour des personnes qui bénéficient pourtant d un revenu régulier. Ainsi, parmi les bénéficiaires, 15% ont un emploi, souvent à temps partiel. De plus, parmi les personnes ayant recours à l aide, 53% ont des enfants, et le nombre de familles monoparentales a doublé en quatre ans 8. 8 Rapport annuel des Banques Alimentaires - Exercice

16 L alimentation est donc aujourd hui un véritable enjeu pour la société et possède un caractère fortement contraint pour les populations les plus précaires. Les contraintes s appliquent à la fois en termes de quantité : 2,5 % des Français âgés de 25 à 75 ans déclarent ne pas avoir assez à manger souvent ou parfois ; et en termes de qualité : près de 40 % disent avoir assez à manger mais pas toujours les aliments qu ils souhaiteraient 6. Les contraintes sont d autant plus présentes pour les populations ayant recours à l aide alimentaire, celles-ci n ayant pas toujours le choix des aliments consommés. On distingue néanmoins plusieurs profils de bénéficiaires de l aide alimentaire : ceux pour qui elle est un soutien, parmi lesquels les «fragiles» et «les marginaux» et ceux pour qui l aide est une assistance 9. Les «fragiles», c est-à-dire les bénéficiaires qui ne recourent à l aide que comme un soutien, cherchent à se procurer d autres aliments par leurs propres moyens : ils peuvent disposer d un petit revenu qui leur permet d acheter de la nourriture et ne recourir à l aide alimentaire que pour traverser les moments les plus difficiles. Si ces personnes en situation de «fragilité» sont en phase de ce que Paugam appelle la «disqualification sociale», ils cherchent à se démarquer de ceux dont la situation d exclusion est bien plus avancée, en s attachant notamment à des valeurs telles que le travail. Pour ces personnes, le recours à l aide alimentaire est souvent difficile, un «mélange de honte et d injustice, un malaise profond, presqu une perte d identité» 10. Parmi les personnes pour qui l aide n est qu un soutien, on retrouve aussi les «marginaux», qui ont souvent renoncé à recevoir une aide régulière et sont difficiles d accès pour les services d aide. Ces personnes ont atteint une situation d exclusion extrême et vivent en marge de la société, dans des conditions de précarité très avancée. Leur principale préoccupation est de subvenir à leurs besoins vitaux : boire, manger et dormir. Pour subsister, différents systèmes de «débrouille» sont utilisés : mendicité, récupération de nourriture dans les poubelles ou auprès de commerçants en échange de services rendus, vol, etc. Contrairement aux «fragiles» et aux «marginaux», les «assistés» sont dépendants de l aide alimentaire. Ils en bénéficient de manière régulière et 9 PAUGAM Serge. La disqualification sociale. 1991, Collection sociologies, PUF, Paris. 10 CERIN. Alimentation, Santé & Petit budget. Avril 2009 n

17 Paugam caractérise leur relation avec les services d aide de «contractuelle». Différentes formes de dépendances sont cependant identifiées par Paugam : - une assistance différée, pour laquelle les bénéficiaires sont dépendants mais ne se considèrent pas comme assistés et tentent de se distancier dans leur relation avec les services d aide ; - une assistance installée, pour laquelle la dépendance est avérée et intériorisée par les bénéficiaires qui cherchent à coopérer, voir à séduire les services d aide ; - une assistance revendiquée, pour laquelle l aide est considérée comme un droit, que les bénéficiaires n hésitent pas à faire valoir lorsqu ils ne sont pas satisfaits. En ce qui concerne l alimentation, les contraintes sont donc un peu différentes selon que les bénéficiaires sont dépendants ou non de l aide alimentaire : ceux qui disposent d autres moyens d approvisionnement possèdent une certaine autonomie alimentaire malgré les multiples contraintes, tandis que les bénéficiaires pour qui l aide alimentaire est le seul apport de nourriture ont une alimentation encore plus forcée L alimentation des «précaires» Une étude, réalisée en , à la demande du secrétariat d État à la lutte contre l exclusion et la précarité, a permis d étudier un peu plus précisément l alimentation des personnes bénéficiant de l aide alimentaire, à la fois sur le plan quantitatif et qualitatif 11. Cette étude ne représente cependant qu un aperçu des personnes en situation précaire, celles-ci n étant pas toutes recensées auprès des structures d aide ou des structures sociales (en particulier les personnes sans domicile fixe). Cette étude a montré que, pour les personnes interrogées, l aide alimentaire constitue la principale source d approvisionnement pour presque tous les produits, à l exception du pain et des boissons. Cet approvisionnement dure depuis vint-cinq mois à trois ans pour les personnes interrogées, ce qui semble montrer que, pour la plupart des bénéficiaires, l assistance n est pas seulement ponctuelle : l aide alimentaire semble surtout assister des 11 Alimentation et état nutritionnel des bénéficiaires de l aide alimentaire. Résultats de l étude Abena,

18 personnes dans des situations de précarité qui durent. Il semble par ailleurs que les quantités ne soient pas suffisantes puisqu une personne sur deux a déclaré «n avoir parfois ou souvent pas assez à manger» 12. D autre part, l alimentation des personnes en situation de précarité est peu diversifiée : les féculents occupent une place importante et sont consommés à presque tous les repas. Par contre, les fruits et légumes, les produits laitiers, la viande ou le poisson sont très peu consommés, car peu proposés par les associations d aide alimentaire. Parallèlement à l enquête ABENA, une autre enquête a été menée auprès des associations d aide, l enquête E3A 13, afin de mieux connaître les différents types d aide et le fonctionnement des structures. Cette enquête a notamment permis d étudier la composition des repas et des colis fournis par les associations en termes nutritionnels. Afin d avoir une base de comparaison, les autorités ont estimé le prix minimal strictement nécessaire pour couvrir l'ensemble des apports nutritionnels conseillé pour l'adulte : celui-ci est de 3,2 par jour. En ce qui concerne les repas cuisinés distribués, pour les 119 associations interrogées, le repas type coûte 1,8 en moyenne et a une bonne qualité nutritionnelle. Chacun de ces repas apporte en moyenne 850 kcals, ce qui n est pas suffisant pour les personnes qui n ont pas la possibilité de consommer trois repas par jour, en particulier pour les hommes sans domicile fixe. En ce qui concerne les colis ou paniers repas distribués par les associations, ils sont en général prévus pour quatre personnes pour une durée de 15 jours. Ils correspondent en moyenne à un apport de 800 kcals par personne et par jour. Ils permettent donc de couvrir environ 40% des besoins nutritifs d un adulte. D autre part, il semble que la qualité nutritionnelle de ces colis ne soit pas conforme à celle conseillée pour couvrir les besoins d un adulte : la densité énergétique des colis est supérieure à celle de l alimentation courante, pour un coût économique moins élevé et les nutriments essentiels (notamment vitamines C et B9 et potassium) sont en trop faibles quantités. Concrètement, les colis contiennent trop peu de viande 12 Alimentation et état nutritionnel des bénéficiaires de l aide alimentaire. Résultats de l étude Abena, E3A: Enquête auprès des Associations d'aide Alimentaire, Synthèse des principaux résultats

19 et de fruits et légumes et sont par contre trop riches en matières grasses et sucrées et en féculents raffinés (riz blanc, pâtes, ) 14. Les résultats des deux études, ABENA menée auprès des bénéficiaires et E3A menée auprès des associations, montrent toutes deux que l aide alimentaire manque de diversité dans les aliments proposés et que les quantités distribuées sont insuffisantes pour couvrir les besoins d un adulte. Les personnes pour qui cette aide constitue la principale source d approvisionnement en nourriture ont donc une alimentation fortement contrainte et insuffisante Les conséquences des contraintes pesant sur l alimentation des bénéficiaires de l aide alimentaire Les contraintes qui pèsent sur l alimentation des bénéficiaires de l aide alimentaire ne sont pas sans conséquences. Tout d abord les contraintes nutritionnelles engendrées par l irrégularité des pratiques alimentaires, tant au niveau de la diversité des produits consommés qu au niveau de la fréquence des prises, entrainent des problèmes physiologiques tels que le stress, le manque d appétit ou de sommeil ou encore le développement de pathologies comme l obésité, l hypertension artérielle, etc. Par ailleurs, le manque de diversité peut entraîner un anachronisme alimentaire, lorsque par exemple des sandwichs ou une soupe sont servis au petit déjeuner ou que les horaires d ouverture et de distribution ne correspondent pas aux heures traditionnelles de repas. Il arrive aussi parfois que les aliments proposés soient périmés. Cela peut conduire certains bénéficiaires à ressentir un sentiment de stigmatisation et un sentiment de lassitude par rapport à ce manque de diversité et parfois de goût des produits distribués. Les contraintes en termes de temps et de relations sociales accentuent souvent l isolement et le sentiment d exclusion des personnes en situation de précarité. D une part, l alimentation ne permet plus de structurer le temps social : les repas sont servis à des heures et des fréquences qui ne correspondent pas forcement aux temps «normaux» de repas et les aliments servis ne sont pas toujours différenciés selon le moment de la journée 14 E3A: Enquête auprès des Associations d'aide Alimentaire, Synthèse des principaux résultats

20 (certains parlent d «anachronisme alimentaire»). De plus, les saisons ne sont plus respectées. D autre part, la socialisation qui est un élément essentiel du repas, d autant plus important pour les personnes précaires souffrant de solitude et pour qui le moment de la distribution du repas devrait être une occasion de nouer des relations sociales, est quasiment inexistante. L organisation de l aide ne facilite pas toujours le contact entre bénévoles et bénéficiaires, ou entre les bénéficiaires eux-mêmes. Certains parlent aussi de «violences symboliques» : la convivialité et les manières de table sont réduites parfois à minima. Ce manque de contact renforce également le sentiment de honte et de culpabilité que peuvent ressentir les personnes en recourant à l aide alimentaire. Il semblerait donc que l aide alimentaire proposée aujourd hui en France cherche d abord à satisfaire les besoins vitaux des bénéficiaires, sans forcement tenir compte des autres dimensions qui constituent un mangeur. D après les témoignages de ses bénéficiaires, l aide comme elle est organisée aujourd hui, propose une réponse peu diversifiée, qui ne prend par en compte l hétérogénéité de la population dite «précaire» et de la diversité des pratiques qu elle englobe. Le mangeur précaire semble se réduire à son simple besoin biologique. Les autres dimensions du mangeur : symbolique, hédonique et surtout commensale et conviviale, semblent être négligées. Afin de comprendre pourquoi l aide alimentaire suscite parfois tant d insatisfaction parmi ses bénéficiaires, il nous faut d abord comprendre quels sont les différents intervenants et comment ils sont organisés. 20

21 2. Les institutions officielles 2.1. Les acteurs de l aide alimentaire Différents acteurs interviennent dans l aide alimentaire en France. Parmi les acteurs institutionnels, on retrouve l Union Européenne, et l Etat Français, qui agit à travers le Ministère des Solidarités, les conseils régionaux et départementaux, les mairies et les CCAS (Caisses Centrales d Aide Sociale). La figure 4 ci-après présente de manière globale l organisation de l aide alimentaire en France ainsi que les liens existants entre les différents acteurs. Figure 4 : Organisation de l'aide alimentaire en France Source : Camille Panassié Les acteurs institutionnels interviennent dans l aide alimentaire à la fois en aidant financièrement et matériellement les structures, res, mais également en orientant les personnes en difficulté vers ces structures, à travers les services sociaux. Différents programmes officiels existent actuellement aux niveaux européen et français, et ont pout but de supporter l aide alimentaire. 21

22 2.2. Les programmes officiels pour l aide alimentaire Le Programme Européen d Aide aux plus Démunis Le PEAD, Programme Européen d Aide aux plus Démunis, a été lancé en 1987 par la Communauté européenne, à l initiative de Coluche et du président de la Commission Européenne, Jacques Delors. Les pays membres de ce programme peuvent échanger des stocks excédentaires de matières premières issus de la PAC (Politique Agricole Commune) contre des denrées alimentaires. Ainsi, cette année en France, l équivalent de 72,7 millions d euros de stocks de produits céréaliers et laitiers ont permis d acheter des denrées alimentaires qui ont été redistribuées par les associations caritatives. Ce programme représente entre 23 et 55% des denrées distribuées en France, et permet d aider 3,5 millions de personnes. Aujourd hui il compte vingt états membres et aide 18 millions d Européens 15. Le PEAD a cependant été récemment remis en cause par l Allemagne soutenue par la Suède, le Royaume-Uni, le Danemark, la République tchèque et les Pays-Bas. Ces six pays membres de l Union Européenne considéraient que le PEAD s était éloigné de son objectif initial de redistribution des excédents agricoles, qui tendent aujourd hui à disparaître, et s opposaient à ce que les fonds tirés du budget agricole soient utilisés pour acheter des denrées alimentaires à des fins sociales. Fin 2011, la Commission Européenne avait donc annoncé une réduction budgétaire de 80% : de 480 millions d euros, le budget devait passer à 113 millions d euros en Suite à la mobilisation de nombreuses associations et élus inquiets du devenir des bénéficiaires du PEAD, un compromis a cependant été trouvé, et la Commission Européenne a annoncé le maintient du budget du PEAD pendant encore deux ans, en 2012 et 2013, à condition que ce programme soit abandonné dès Le PEAD a donc obtenu un sursis, mais une solution durable devra être trouvée s il est supprimé afin que les structures d aide puissent continuer à fonctionner sans cette importante source de financement L'Union européenne trouve un accord pour débloquer l'aide aux démunis. Le Monde, 14 novembre

23 Le Plan National d Aide Alimentaire Le PNAA, Plan National d Aide Alimentaire a vu le jour en 2004 afin d améliorer et de diversifier l aide alimentaire en France et de pallier aux besoins non pourvus par l aide européenne. Ce programme est associé à quatre associations choisies par le Gouvernement : la Fédération Française des Banques Alimentaires, le Secours Populaire français, les Restos du Cœur et la Croix-Rouge française. Il est géré par France AgriMer, l établissement national des produits de l agriculture et de la mer, pour le compte de la Direction Générale de la Cohésion Sociale et de la Direction Générale de l Alimentation. Cet établissement est responsable du bon fonctionnement du programme, des appels d offre jusqu à la livraison des produits aux associations 17. Chaque année, l équivalent de 10 millions d euros sont distribués aux structures caritatives afin d acheter des denrées alimentaires, en particulier des produits frais (viande, poisson, fruits et légumes, ), non fournies par le PEAD. Ce budget permet également aux associations d améliorer leur logistique Le Programme Alimentation et Insertion Le premier PAI, Programme Alimentation et Insertion, est lancé en 2003 suite à un constat du secrétaire d Etat en charge de la lutte contre les exclusions qui remarque que le Plan National Nutrition et Santé ne prend pas en compte les besoins spécifiques des populations précaires ayant recours à l aide alimentaire. Il a pour but de créer un lien social avec les personnes les plus démunies afin de véhiculer des recommandations nutritionnelles adaptées. Ce programme rassemble plusieurs partenaires : les pouvoirs publics, le Plan National Nutrition Santé (PNNS), les principales associations d aide alimentaire (Fédération des banques Alimentaires, Croix Rouge, Secours populaire et Secours Catholique) et les industriels représentés par l ANIA (l Association nationale des industries alimentaires). Ceux-ci se sont réunis pour créer des outils de formation pour les bénévoles et les bénéficiaires de l aide alimentaire, afin de pallier aux problèmes de santé liés à une alimentation précaire. Au départ, ces actions étaient principalement financées Plaquette PNAA Ministère de l Agriculture et de la pêche et Ministère du logement et de la ville. 23

24 par des entreprises agro-alimentaires, mais depuis 2007, l Etat subventionne le PAI à hauteur de euros par an Le Programme de développement de l Aide Alimentaire En 2008, dans le cadre du Programme de développement de l Aide Alimentaire, le Gouvernement a réuni les acteurs de l aide alimentaire afin de lancer une réflexion pour améliorer la collecte et la distribution des denrées alimentaires aux plus démunis, coordonner les différents acteurs et favoriser la participation du secteur privé. Dans le cadre de cette réflexion, une charte a été signée le 18 mars 2009, à la fois par les associations caritatives et le secteur privé : l ANIA (Association nationale des industries alimentaires) regroupant des entreprises agro-alimentaires, la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution) regroupant les distributeurs et la Fédération nationale des transports routiers qui rassemble des sociétés de logistique, d équipements et de transports. Chaque signataire s est ainsi engagé à améliorer l aide existante à la fois en termes d approvisionnement, de distribution et d insertion Les outils proposés aux acteurs de l aide alimentaire Le guide des bonnes pratiques de l aide alimentaire Dans le cadre du programme de développement de l aide alimentaire, un groupe de travail qui réunissait les différents acteurs de l aide (cf ) a mis au point un guide des bonnes pratiques de l aide alimentaire, destiné principalement aux acteurs économiques. Ce guide permet d expliquer aux opérateurs qui souhaiteraient faire un don les différentes possibilités existantes et les interlocuteurs privilégiés auxquels ils doivent s adresser. Il énonce les différentes règles à respecter, notamment en termes de qualité et de sécurité des produits (il est par exemple interdit de donner des produits dont la DLC est dépassée). Puisqu il a été rédigé avec la participation de plusieurs associations caritatives, ce guide a pour but de faciliter et d optimiser les dons, en fonction des besoins des structures d aide, afin d améliorer l aide fournie à la fois en termes de quantité et de qualité. Il s agit d autre part d inciter les acteurs économiques à donner en leur montrant que le don est 19 CERIN. Alimentation, Santé & Petit budget. Avril 2009 n

25 une démarche à la fois solidaire mais qui peut aussi présenter des avantages concrets pour eux (optimisation des coûts, déstockage des surplus ou des produits dont le packaging est défectueux,...) Le calendrier de recettes Le programme Alimentation et Insertion a développé des outils à destination des bénéficiaires et des bénévoles de l aide alimentaire. Parmi ces outils on retrouve le calendrier de recettes : celui-ci est destiné à faire passer les messages nutritionnels aux personnes défavorisées en leur proposant des recettes simples et peu coûteuses, composées des aliments de base distribués par l aide alimentaire ou achetés par les familles. Le calendrier a pour but de développer, ou de faire resurgir, les savoir-faire culinaires, parfois mis de côté, des bénéficiaires dans un objectif de réinsertion sociale autour de l alimentation et de la cuisine. Afin que les bénéficiaires de l aide se sentent acteurs, un concours de recettes a été lancé en 2007 pour alimenter ce calendrier de recettes. Cependant, en 2009, parmi les 1523 proposées, seules douze recettes ont été sélectionnées (une par mois). Ainsi la diversité au niveau de la culture culinaire des bénéficiaires n est peut être pas toujours suffisamment représentée dans ce calendrier, les recettes publiées étant par ailleurs probablement choisies par des bénévoles de l aide et non pas par les bénéficiaires. De plus, même si les recettes sont «bien faites», elles ne correspondent pas toujours aux produits disponibles dans les structures d aide et doivent donc être adaptées pour pouvoir être réalisées Le Vitapoche : un aliment enrichi pour les sans abri Afin d aider à pallier aux carences vitaminiques et au développement de pathologies nutritionnelles par les individus sans abri qui n ont pas la possibilité d effectuer trois repas complets par jour, l équipe Nutrition et précarité, en collaboration avec l INSERM et l INRA et soutenue par la Caisse Nationale d Assurance Maladie, a développé un produit enrichi en vitamines (B1, B9, B12, C, D, E, PP) et en minéraux (calcium, zinc). Ce produit se présente sous la forme d une pâte au cacao qui se veut adaptée aux personnes ayant des problèmes dentaires et se consomme sans contact avec 20 ANIA et FCD. Guide des bonnes pratiques de l aide alimentaire. Juillet CERIN. Alimentation, Santé & Petit budget n 45, Avril

26 les mains. Un sachet de Vitapoche de 70 g apporte 377 kcals et la totalité des apports journaliers conseillés pour les nutriments cités précédemment (cf. Annexe B). Cet aliment a été produit pour la première fois en 2004 et proposé gratuitement aux associations caritatives (propositions PNNS pour ) dans le but de remplacer les aliments de types barres chocolatées et gâteaux secs, généralement consommés par les personnes sans-abri en raison de leur praticité et de leur goût agréable 22. Certaines associations caritatives ont cependant émis des réticences vis-à-vis de ce produit, craignant qu il ne vienne se substituer aux repas et donc empêche la création de lien social avec les personnes les plus marginales, les enfermant dans leur isolement. 22 DARMON Nicole, BRIEND André. Prévention des déficiences nutritionnelles chez les personnes sans-abri : intérêt d un aliment de rue enrichi. Cahiers d économie et sociologie rurales,

27 3. Les associations d aide alimentaire en France 3.1. L aide alimentaire en France Historique 23 L aide alimentaire existe depuis la nuit de temps. La figure 5 présente un bref historique permettant de comprendre l évolution de l aide alimentaire de l Antiquité à nos jours. Figure 5 : Evolution chronologique de l'aide alimentaire en France Source : Camille Panassié 23 CLEMENT Alain. De l évergétisme antique aux Restos du cœur : État et associations dans l histoire du secours alimentaire. Revue internationale d économie sociale, n 279 pp

28 Contraintes et enjeux En France, les ressources alimentaires sont suffisantes pour nourrir la totalité de la population : ce sont les ressources financières de certaines classes sociales qui sont insuffisantes et ne permettent pas à ces personnes de subvenir à leurs besoins essentiels. S il existe un dispositif social pour venir en aide à ces populations (allocations, RSA, ), celui-ci est limité : en raison des situations de crise, de la montée du chômage et des emplois précaires, la pauvreté aujourd hui ne touche plus uniquement les marginaux, mais également les jeunes qui ont des difficultés à trouver un emploi, les chômeurs qui n arrivent pas à se réinsérer dans le marché du travail ou encore les familles monoparentales dont les revenus sont insuffisants. Les minima sociaux définis par l Etat n ont pas été calculés de manière pragmatique, c està-dire en prenant en compte les besoins réels en termes de nourriture et de logement, mais ont fait l objet d enjeux politiques et sociaux 24. Les revenus minimaux sont calculés afin de «favoriser le maintien de gradient d inégalité qui se voudrait "incitatif", avec une logique de statut, au sens où l objectif est d aider les plus démunis [ ] sans toutefois conduire à une modification substantielle de la structure sociale existante» 25. Ainsi, contrairement à l accès aux soins qui selon la loi sur la Couverture maladie universelle 26 est reconnu comme un droit pour tous, la question de l alimentation n est pas posée comme un besoin réel et vital mais reste dépendante du niveau de revenu des ménages et de l aide sociale qui leur est ou non accordée. Pour pallier à ces dysfonctionnements, le secteur associatif s est organisé pour apporter une aide à ces populations et remédier à la précarisation des conditions de vie. Si les pouvoirs publics restent impliqués, par exemple lorsque les instances sociales redirigent les bénéficiaires vers des structures d aide, celles-ci disposent d une certaine autonomie. Les associations présentent donc une grande diversité, tant au niveau de leur organisation que de l aide qu elles apportent : la distribution alimentaire varie d une structure à l autre en termes de contenu et de modes d accueil, les critères d accès pouvant également différer. 24 Paugam S, 2002, La société française et ses pauvres, Puf, Paris 25 Paugam S, 2005, Les formes élémentaires de la pauvreté, Puf, Paris. 26 Loi du 27 juillet 1999 fondée sur un critère de résidence, de plafond de ressources et non plus en la référence unique à une activité professionnelle. 28

29 Toutefois, ces structures caritatives, en plus de fournir une aide parfois vitale, s inscrivent dans des logiques de réinsertion sociale et dans une politique de lutte contre l exclusion. Elles jouent le rôle d intermédiaire afin de «restaurer du lien social» 27. En effet, si l aide alimentaire a gardé la forme traditionnelle du don, celle-ci semble avoir évolué vers une forme plus moderne qui inclue les notions de partage et de réciprocité. Le secours alimentaire est une composante de l aide, mais celle-ci est aussi source de resocialisation : des relations sociales se créent à la fois entre les bénévoles qui font partie des associations, mais également avec les bénéficiaires, qui souffrent souvent autant, si ce n est plus, de la solitude et du sentiment d exclusion que de la faim. L aide se veut plus personnalisée, contrairement à celle apportée par l Etat, et vise à encourager les échanges entre les acteurs et bénéficiaires 28. Cependant, les personnes qui se tournent aujourd hui vers l aide alimentaire constituent un public de plus en plus hétérogène et nombreux. Les structures d aide alimentaire doivent donc faire face à des demandes de plus en plus complexes et diversifiées. De plus, cette aide dure plus longtemps car il semble que souvent les bénéficiaires se retrouvent dans des situations de précarité installée dont ils n arrivent pas à sortir. Pour répondre à la demande croissante des personnes en difficulté, les associations d aide sont donc soumises à de nombreux enjeux mais doivent également composer avec des contraintes matérielles et logistiques. Afin de mieux comprendre quelles sont ces contraintes, nous avons choisi de décrire le fonctionnement des principales structures d aide alimentaire existantes en France. 27 CESAR Christine. Etude ABENA CLEMENT Alain. De l évergétisme antique aux Restos du cœur : État et associations dans l histoire du secours alimentaire. Revue internationale d économie sociale, n 279 pp

30 3.2. Typologie des structures d aide alimentaire Différentes associations jouent le rôle de relais entre les donneurs (institutions, industries agro-alimentaires, enseignes de grande distribution,...) et les bénéficiaires. Certaines proposent une aide généraliste, dans laquelle est incluse l aide alimentaire comme par exemple le Secours catholique ou la Croix-Rouge. D autres, comme les Restos du Cœur ou les Banques Alimentaires, ont pour but principal le secours alimentaire mais ont étendu leurs actions pour pallier aux besoins de leurs bénéficiaires. Le but de cette partie est de comprendre l organisation de l aide alimentaire et notamment les différentes formes que celle-ci peut prendre afin de voir si elles respectent ou non les dimensions des mangeurs précaires. Nous nous attacherons donc à décrire trois des principales structures d aide alimentaire présentes en France : les Banques Alimentaires, les Restos du Cœur et les épiceries solidaires et tenterons pour chacune de mettre en évidence quelles dimensions des mangeurs sont ou ne sont pas prises en compte Les Banques Alimentaires La première Banque Alimentaire a été fondée en France en 1984, afin de lutter contre la montée de la pauvreté. Aujourd hui, il existe 79 Banques Alimentaires, qui couvrent presque la totalité du territoire français et sont régies par la Fédération Française des Banques Alimentaires (FFBA). Elles sont gérées en majeure partie par des personnes bénévoles. En 2010, ces 79 Banques Alimentaires ont délivré tonnes de denrées (soit 291 millions d'euros) à 5011 associations et organismes sociaux, ce qui correspond à 185 millions de repas distribués à environ personnes Fonctionnement Le but des Banques Alimentaires est de lutter contre la faim mais également contre le gaspillage. Pour cela, elles collectent gratuitement des denrées alimentaires auprès de plusieurs sources d approvisionnement telles que l Etat et l Union européenne, les producteurs et les industries agro

31 alimentaires ou encore le grand public. La figure 6 présente la part de denrées récoltées auprès de chacune des sources. Figure 6 : Origine des produits collectés par les Banques Alimentaires Source : Les produits collectés sont ensuite envoyés vers les entrepôts et les chambres froides des Banques Alimentaires où ils sont triés puis stockés. Ces produits sont redistribués aux différentes associations et organismes sociaux partenaires. Cette distribution est régie par un certain nombre de règles : les associations et les CCAS (Caisses Centrales es d Activité Sociale) sont liées aux Banques par une convention de partenariat alimentaire afin que l aide soit la meilleure possible 30. Cette convention a pour but de faciliter et d améliorer le travail entre les Banques Alimentaires et leurs partenaires. Par ailleurs, les associations s engagent à verser une participation de solidarité en échange de l approvisionnement régulier, ce qui permet aux Banques de couvrir un tiers de leurs frais de fonctionnement. En contrepartie, les Banques alimentaires s engagent à fournir une aide régulière de qualité et répartie de manière équitable entre les différents partenaires de distribution Formes d aide apportées Si initialement, le but des Banques Alimentaires était de fournir une aide alimentaire d urgence aux personnes nes en difficulté, aujourd hui, d autres composantes sont prises en compte. En effet, les Banques Alimentaires veulent aujourd hui fournir une aide de qualité, à la fois en terme de sécurité alimentaire et en terme de nutrition. Elles tentent donc de prendre en compte l équilibre nutritionnel des bénéficiaires afin de limiter les problèmes de santé Rapport annuel du réseau des Banques Alimentaires - Exercice

32 liés à une mauvaise alimentation (carences, cholestérol, hypertension, etc.). Les Banques Alimentaires essaient de respecter au mieux les recommandations du PNNS (Plan National Nutrition et Santé) en distribuant dès que possible des fruits et des légumes, de la viande et du poisson frais. Néanmoins, elles restent dépendantes des fournisseurs qui les approvisionnent. La figure 5 représente une comparaison entre le pourcentage des différents types de denrées qui sont réellement distribués aux bénéficiaires et le pourcentage idéal pour être en accord avec les recommandations nutritionnelles. Figure 7 : Diagramme comparatif des denrées distribuées par les Banques Alimentaires et de la distribution idéale Source : Rapport annuel du réseau des Banques Alimentaires 2010 On remarque que le pourcentage de produits protéiques tels que la viande, le poisson ou les œufs, ainsi que les fruits et légumes est inférieur au pourcentage idéal. Au contraire, le pourcentage de produits sucrés, salés ou gras est supérieur. Afin de s approcher au maximum de la distribution idéale, chaque Banque Alimentaire tente d influer sur ses différentes sources d approvisionnement. Par ailleurs, afin que l aide alimentaire apportée soit de la meilleure qualité possible, différentes formations ont été mises à disposition des bénévoles des Banques Alimentaires et des associations partenaires. Les bénévoles peuvent ainsi se former sur les plans technique et managérial afin par exemple d améliorer l hygiène et la sécurité alimentaire ou la logistique (recherche de fournisseurs, comptabilité, transport, etc.). Les Banques Alimentaires proposent également des outils d accompagnement pour les associations partenaires et les bénéficiaires de l aide. Ces derniers peuvent 32

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