Dossier de presse. Les «success stories» de l innovation

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1 Dossier de presse Les «success stories» de l innovation Ils sont chefs d entreprise ou créateurs de start-up, chercheurs, ingénieurs, pilotes ou partenaires de projets de R&D, inventeurs de produits inédits, innovants en matière de process, exemplaires d une industrie dynamique Et tous adhérents de Techtera, le pôle de compétitivité des textiles et matériaux souples. Portraits de ces talents de l innovation et de l entreprise, intuitifs, énergiques et convaincus qui ont, chacun à leur manière, fait bouger l industrie. Juillet 2013 Contact presse : Techtera Anne Masson amasson@techtera.org

2 INTRODUCTION Mais qu ont-ils donc en commun? Une petite phrase qui revient comme un leitmotiv : «une entreprise qui n innove pas ne peut pas s en sortir!». Et un credo : «rien n est impossible!». Pour certains, une méthode : «appliquer au quotidien les principes de la créativité : laisser libre cours aux idées qui émergent, ne pas dire non, trouver des voies de réalisation». Une culture, également : «l innovation, bien sûr, et le partenariat». Un réseau, enfin : ils sont tous adhérents du pôle de compétitivité des textiles et matériaux souples, Techtera créé en 2005 pour accompagner et développer les innovations dans ce secteur d activités. Peut-on faire un portrait-type de l entrepreneur innovant? «Non», répond sans hésitation Paul Millier, enseignant en management de l innovation, à l EM Lyon. «Cela fait des années que j observe ceux qui innovent, j en ai vu un certain nombre, et non, je ne peux pas dessiner de portrait-type. Ils sont tous différents. La seule chose qu ils aient en commun, c est leur conviction et leur passion». Cette conviction constitue le fil conducteur de cette troisième série de portraits d entreprises et de laboratoires de recherche réalisée par Techtera. Une sélection non exhaustive, sans hiérarchie, parmi les 119 adhérents du pôle : - Alpex, pro de la protection - Blanchisserie Industrielle du Centre (B.I.C), chiffonnier d avenir - Chamatex, dans la course à l innovation et à la croissance - Facil En Fil, les pros de l habillement sénior - L Institut Français du Textile-Habillement (IFTH), explorateur de technologies textiles - Ouvry, la garde-robe de l extrême - Polytrame, le spécialiste de la filtration se diversifie - Sigvaris révolutionne le «bas à varices»

3 ALPEX, pro de la protection Création : 1998 Effectifs : 25 CA : 8 M, dont 60 % à l export et 5% réinvestis dans la R&D Nombre de brevets : 7 Produits : tissus techniques laminés et contrecollés, imperméables et respirants, commercialisés sous la marque Proline. Marchés : vêtements professionnels (90%), sportswear, industrie SMS : la PME de Saint-Chamond est la 1 ère à avoir développé, en France, la technologie de contre-collage de membranes pour les vêtements de protection et de sports. Avec succès : en 15 ans, avec des produits à la pointe de l innovation et une stratégie judicieuse d acquisitions externes, elle a conquis des parts de marché importantes à l international, séduit des clients prestigieux, et atteint le 3 e rang européen des textiles techniques de protection. Aujourd hui, pour maintenir sa place sur un marché ultra-concurrentiel et résister à la conjoncture, l entreprise maintient le cap de l innovation. A travers, notamment, des projets de R&D collaboratifs. Q uelle est l entreprise qui habille et, surtout, protège les gendarmes algériens, les militaires néozélandais, les postiers français, l équipe européenne de la Ryder Cup et des pompiers de tous les pays? Une petite PME française de Saint- Chamond, dans la Loire : Alpex Protection. Signe particulier : l entreprise créée en 1998 par Hervé Tiberghien, son PDG actuel, et 2 de ses ex-collègues du groupe Dickson PTL est le spécialiste français du contre-collage de membranes imperméables et respirantes destinées à la protection et au confort de ceux qui portent les vêtements. Un liner non feu breveté «Un de nos développements récents est un liner non feu breveté qui entre dans la composition des vêtements de pompiers. Nous avons conçu un non tissé spécial que l on colle sur une membrane : c est aujourd hui la protection la meilleure, en termes de performance, de légèreté et de respirabilité». Hervé Tiberghien a de quoi être fier du parcours réalisé en 15 ans. «Point de départ? Une page blanche! Nous étions cadres dirigeants chez Dickson PTL qui était alors en pleine réorganisation et venait de démarrer une activité de contre-collage de membranes. Nous avons repris cette activité en créant une unité neuve investie à 100 % dans ce métier. Une sorte de pari sur l avenir». Dans le sens de l histoire Très vite, les faits donnent raison aux 3 pionniers. Précurseurs en France - la technologie qu ils sont les premiers à développer est naissante -, ils font leurs preuves sur les 2 marchés qu ils ont décidé d investir : la membrane remplace progressivement l enduction (traitement) dans le secteur des vêtements professionnels et des sports & loisirs. Premier client : DECATHLON dont ils sont le principal fournisseur de tissus laminés jusqu en «Nous allions dans le sens de l histoire. La technologie était la bonne. Mais, pour autant, nous ne nous sommes jamais reposés sur nos lauriers. Quand on a débuté, on ne parlait pas de la Chine. La conjoncture était très favorable. Ce n est plus le cas, aujourd hui, on se bat comme des lions pour exister». Avec plus de 300 produits mis au point «à façon» chaque année pour des donneurs d ordre d une extrême exigence, Alpex revendique l innovation comme faisant

4 partie intrinsèque de ses gènes. Pour preuve : l entreprise consacre 5% de son chiffre d affaires annuel à la R&D : dans son laboratoire, ses 4 ingénieurs testent sur une machine de contre-collage spécialement conçue à cet effet les nouvelles membranes, colles, supports. L objectif est d améliorer les propriétés des textiles pour répondre aux besoins des clients : résistance, imperméabilité, respirabilité, propriétés mécaniques «Notre métier, c est de fabriquer des sandwiches textiles, en associant des matériaux les uns avec les autres. Pour cela, on joue sur les ingrédients. Jusqu à ce qu on trouve la meilleure formule. Le monde du confort thermique est complexe. Quand nous avons démarré, il existait 2 membranes. Aujourd hui, il y en a plus de 30, dans différentes familles. Nous, nous proposons tous les types de membranes». Alpex reprend son concurrent numéro 1 Proactive, l entreprise l est en termes de R&D, mais aussi de développement de nouveaux marchés, notamment à l international : passée la phase de démarrage des 5 premières années, elle affine sa stratégie pour garder sa place en tête de peloton. Première date-clé : Alpex entame une diversification de son activité en rachetant Contrecollages Techniques (CCT), une PME spécialisée dans le contre-collage pour la lingerie, l automobile et l industrie. Le rachat entraîne la construction d un site flambant neuf sur lequel l ensemble des équipes s installent en En 2008, rebelote. L entreprise poursuit sa croissance externe et reprend son principal concurrent français : Proline, filiale du groupe Chargeurs. Objectif : mettre les bouchées doubles et passer le cap des 10 millions d euros de chiffre d affaires annuel. A l export, depuis quelques années déjà, l équipe se mobilise pour répondre aux appels d offres européens et internationaux. Avec succès. L entreprise grignote des parts de marchés au géant du secteur, l Américain Gore Tex. Le chiffre d affaires export franchit la barre des 60%. Son savoir-faire est reconnu. «Nous sommes l emblème de la PME partie de zéro», analyse son PDG. Partenaire de la plateforme bioclimatique Mais 2009 marque un coup d arrêt. Ça a été une période très difficile, d autant que l on venait d investir. Malgré tout, nous sommes restés très proactifs. Mais nous sommes coincés entre nos concurrents, la «Rolls Royce» Gore Tex et les Chinois. C est une position d équilibriste!» restera dans les annales comme l année des projets de R&D collaboratifs. Alpex rejoint 3 consortiums de partenaires dont les projets, encadrés et labellisés par Techtera, sont en cours de montage ou de financement. Elle est aussi l un des partenaires de la plateforme bio-climatique stéphanoise Sensoclim dont les équipements de métrologie destinés à améliorer les qualités de protection et le confort thermique des vêtements démarreront courant Alpex Protection Parc d activités Stelytec Saint-Chamond Tel : contact@alpex.fr

5 BLANCHISSERIE INDUSTRIELLE DU CENTRE (B.IC.), chiffonnier d avenir Création : 1922 Effectifs : 60 Brevets : 2 Chiffre d affaires : 6M (pour la seule entité B.I.C) Produits : chiffons d essuyage pour l industrie Marchés : industrie mécanique, transports, chimie, santé Certifications : ISO , et SMS : la PME de Saint-Chamond, spécialisée dans les chiffons pour nettoyer les machines et les pièces industrielles, est aussi une professionnelle du recyclage. Toujours en avance d une innovation, Blanchisserie Industrielle du Centre ou, plus simplement B.I.C, lance une nouvelle activité résolument tournée vers l avenir : la conception et la production d isolants pour le bâtiment à base de déchets textiles. Récit d une aventure en marche. «Réindustrialisation? Vous avez dit réindustrialisation? Notre entreprise a toujours su garder son savoir-faire, un métier basique que celui de chiffonnier, et n a pas l intention de s arrêter là!». Dans son bureau, situé à quelques mètres des cheminées vestiges des anciennes aciéries de Saint-Chamond, ville industrielle de la Loire, Michel Kekayas, qui a racheté B.I.C en 2005 après l avoir dirigée pendant sept ans, a le sourire aux lèvres. Sa première unité de production de panneaux isolants issus de déchets textiles devrait démarrer fin Et, avec elle, une activité toute nouvelle, pour cette entreprise spécialisée dans la production de chiffons de nettoyage industriel. Pour cela, il a fallu 6 ans de travail acharné. «L idée nous est venue en L ADEME avait réalisé un état de l art sur la collecte des vêtements et leur devenir. Les chiffres étaient et sont toujours édifiants. Sur tonnes de déchets issus de l habillement chaque année, soit 11 kilos par habitant, seules tonnes sont valorisées. En parallèle, l évolution des normes dans le bâtiment impose une amélioration de l isolation thermique et phonique. Le marché des isolants verts en France représente 6% du marché global. La jonction entre les 2 m a semblé évidente». Un des derniers chiffonniers français Une évidence qui doit alors cependant encore faire son chemin, avant de devenir réalité. B.I.C est l une des dernières entreprises françaises à produire du chiffon industriel : plus de tonnes sortent chaque année de ses usines de Saint-Chamond. Avant d être transformés en essuyages, les torchons, éponges, et les déchets textiles

6 provenant de vêtements ou de linge de maison en fin de vie doivent être collectés, triés, découpés et classés par type de matière. Autant dire que l entreprise n est pas une novice du traitement de déchet. Mais de là à le valoriser pour le bâtiment tonnes de déchets par an par site Très vite, le travail s organise. La PME couramiaude sollicite 2 écoles d ingénieurs de la région et 1 lycée textile réputé : l Ecole Nationale d Ingénieurs de Saint-Etienne (ENISE), Itech-Lyon et le lycée lyonnais de la Martinière. En 2009, l équipe de chercheurs constituée est lauréate d un Trophée Itech, récompensant le produit multi-couches innovant qu elle a conçu. Un brevet est déposé. Un an plus tard, les premiers prototypes d isolants voient le jour. Une société est créée au sein du groupe pour porter cette activité : IsoKtex. Elle embauche un ingénieur dédié à sa R&D. Début 2013, le projet collaboratif Technymat visant à mettre au point de nouveaux matériaux techniques à partir de textiles recyclés obtient des financements dans le cadre du 15 e appel à projets du Fonds Unique Interministériel (FUI). Il est labellisé par Techtera. Objectif de B.I.C, aujourd hui, à l horizon 2014 : traiter au maximum tonnes de déchets chaque année, par site de production. Fidèle à sa logique environnementale et de développement durable déclinée au jour le jour dans l entreprise, le chiffonnier insiste sur l un des principes-clé du concept : la proximité entre les gisements de déchets et les unités de fabrication. Les isolants verts qui sortiront des lignes de production avec différentes matières et densités seront destinés à l isolation thermique et phonique des bâtiments. Avec des atouts certains, en termes de performance et de coût. Des chiffons pour produire de l énergie «S il y a une chose qui nous caractérise, c est notre approche industrielle. Dès l origine, B.I.C s est démarquée de ses concurrents, grâce à cela. A l époque, le chiffon avait la cote. Mais c était un métier totalement artisanal. Nous en avons fait autre chose. Un métier technique. En ne cessant d innover. Moralité? Nous avons résisté au déclin». Premier fait en date, dans les années 60 : alors qu elle concentre ses forces sur le textile en laissant de côté d autres matériaux de récupération, l entreprise familiale qui s est développée après la seconde guerre mondiale s adjoint une blanchisserie. Objectif : répondre aux normes d hygiène imposées par l industrie. Avec cette nouveauté, la petite PME se rebaptise et devient Blanchisserie Industrielle du Centre. Mais, surtout, elle s oriente vers de nouveaux marchés, tels que le ferroviaire et la marine et se spécialise dans l essuyage industriel. Les chiffons et les produits absorbants signés B.I.C sont utilisés pour nettoyer les machines et certaines pièces, dans tous les secteurs d activités. Dont, en tête des clients de l entreprise, l automobile, le ferroviaire et la défense. Prestations clé en mains En 1990, B.I.C diversifie sa gamme. A ses chiffons historiques dont elle améliore sans cesse les variétés et les process de production, elle adjoint de nouveaux produits : papiers absorbants, savons, sacs poubelle Objectif : réagir au déclin de l industrie lourde et à la perte de vitesse du chiffon industriel, victime d une image vieillotte et d une forte concurrence de produits nouveaux non textiles et des pays low-cost. La PME de Saint-Chamond propose dès lors des prestations clé en mains à ses clients et crée un premier cycle vertueux : livraison et dépôt des containeurs de produits d essuyage, prestation réalisée sur place, récupération des produits souillés et revalorisation énergétique. «Nous gérons la traçabilité des produits et remettons aux entreprises le bordereau de suivi de produits dangereux indispensable dans certaines activités. Nous ne lavons pas les produits utilisés. Ils servent à produire de l électricité et de la chaleur. Nous sommes très attachés à la donnée environnementale». Ah bon? Qui l eut cru? Blanchisserie Industrielle du Centre (B.I.C) 40 rue Sibert Saint-Chamond Tel :

7 CHAMATEX, dans la course à l innovation et à la croissance Création : 1980 Effectifs : 20 (auxquels s ajoutent 40 salariés sur le site de production) Chiffre d affaires : 8,6 M, dont 60% à l international Produits : composants textiles pour les combinaisons de pilotes de F1, textiles à base de fibres recyclées Marchés : protection, sports automobiles, ameublement, industrie, défense, transports, santé, bagagerie de luxe, habillement SMS : la PME ardéchoise renoue avec la croissance, pour la 2eme année consécutive. La stratégie mise en place par Gilles Reguillon, depuis qu il en a pris les rênes, est payante. Elle s appuie sur 2 axes : un outil industriel intégré et performant, une R&D innovante. En quelques années, l entreprise qui était parmi les fleurons du secteur textile, a rebattu les cartes. Avec succès. G illes Reguillon l affirme : il est «accro au travail». Son moteur? «Le développement de produits et le business. Partir avec mon bâton de pèlerin dans une zone inconnue et décider quel sera le bon produit au bon prix», répond sans hésiter le PDG de la PME ardéchoise Chamatex. Aux manettes depuis 2 ans, après avoir racheté l entreprise à son beaupère Jean-Claude Montagnon début 2011, ce dirigeant de 47 ans a réussi à remonter la pente et à inverser la tendance. Après des heures noires, l entreprise de tissage dont les métiers ont tourné pendant des années à 95% pour le marché de l habillement renoue avec la croissance : + 10% cette année. «Nous avons accompli une véritable révolution, en accentuant le virage stratégique pris quelques années en arrière et en acquérant le grade qualitatif indispensable pour survivre sur le marché européen». En un mot, Chamatex version 2013 n a plus grand-chose à voir avec Chamatex des années entités distinctes Le groupe qui a connu son heure de gloire avec sa dizaine de sites industriels, près de 800 salariés et sa place dans le TOP 3 des tisseurs européens n existe plus. Victime de la concurrence mondiale, l entreprise s est réorientée vers les marchés des textiles techniques et a fait l objet d une réorganisation totale. Guidée par les 2 leitmotivs de son acquéreur : créer un outil de production polyvalent et innover. «Nous sommes toujours installés sur le site historique. Mais l entreprise a fondamentalement changé. Nous sommes devenus des créateurs et des producteurs de textiles : d un côté la R&D, de l autre un outil industriel qui se veut ultra-performant. Notre politique consiste à viser l excellence dans le but d atteindre de bons résultats», résume Gilles Reguillon.

8 Chamatex, c est aujourd hui 2 entités distinctes : l entreprise éponyme regroupe la R&D, les achats, l activité commerciale et la qualité. L équipe d ingénieurs a été renforcée. L export qui représente 60% du chiffre d affaires a fortement progressé. La qualité et le service client sont en tête des engagements de la société. En parallèle, la société Natexprod (Nord Ardèche Textile Production 40 personnes 2M de chiffre d affaires) concentre l outil de production dédié à la préparation des chaînes et au tissage. Elle intervient pour Chamatex et pour ses propres clients. Mots d ordre : flexibilité, réactivité et modernité. Avec des investissements prévus chaque année pour acquérir de nouvelles machines et technologies. Pour rester dans le peloton de tête, l entreprise mise aussi et bien sûr sur l innovation. «C est dans mes gènes. Je suis ingénieur. J ai passé 12 ans dans le groupe Seb, avant de créer ma propre entreprise, dans le secteur du cycle. Mon parcours professionnel, avant Chamatex, c est l industrie. A différents postes et avec une dizaine de brevets à la clé». Des projets de développements innovants En 2012, Chamatex s est engagée dans son premier projet de R&D collaboratif, aux côtés de 7 partenaires : labellisé par Techtera et financé dans le cadre du 14 e appel à projets du Fonds Unique Interministériel (F.U.I dépendant de l Etat français), BATIR a pour objectif le développement de technologies innovantes de traitement de surface avec, en perspective, des applications à fort potentiel pour une grande diversité de matériaux, dont les textiles techniques. Résultats, en «En 2013, nous aurons de nouveaux projets de développements innovants sur des marchés précis, mais il m est impossible pour l instant d en dévoiler le contenu. De toutes façons, aujourd hui, notre quotidien, c est de travailler sur des produits compliqués à concevoir et qu il est difficile de fabriquer ailleurs. Sinon, nous n aurons plus notre place». Les «classiques» de la gamme font donc eux aussi l objet d ajustements réguliers et d innovations substantielles. Fer de lance de la PME, les composants multicouches pour les combinaisons de pilotes de Formule 1 sont commercialisés aux quatre coins du monde depuis plus de 5 ans. Avec, chaque saison automobile, des améliorations en termes de légèreté, de respirabilité, de résistance au feu et d esthétique. Pionnière industrielle de la fibre de maïs Idem, dans un autre secteur, celui de l ameublement, où Chamatex joue, là aussi, les pionniers : l entreprise est l une des premières à avoir développé la fibre de maïs, le PLA, sur le plan industriel. L enjeu des travaux de R&D actuels porte sur la mise au point de produits inédits, toujours à base de fibres recyclées. «A notre échelle, celle d une petite PME, nous sommes obligés d obtenir des résultats. Et on s en donne la peine». Avec l arrivée de la nouvelle génération de dirigeants, Chamatex a rejoint le clan des entreprises textiles «résilientes». Pas de doute, la stratégie initiée porte ses fruits. En 2012, les textiles techniques représentent 60 % du chiffre d affaires, contre 8% pour l habillement. L entreprise écrit une nouvelle page de son histoire. Chamatex Les Turcs Ardoix Tel : Mail : contact@chamatex.fr

9 FACIL EN FIL : les pros de l habillement sénior CA 2012 : 1,3 M Effectifs : 15 Brevets : 1 Produits : vêtements pour seniors et personnes à mobilité réduite SMS : seul fabricant français de vêtements techniques conçus et fabriqués pour faciliter l habillement et rendre leur autonomie aux personnes âgées à mobilité réduite. L histoire de Facil en Fil qui fêtera son dixième anniversaire en 2014 débute sur les bancs de l école supérieure de commerce d Amiens. 3 étudiants décident de développer un projet issu de l IFTH (Institut Français du Textile-Habillement). 10 ans plus tard, la start-up est intégrée au sein du groupe Boldoduc et la croissance est au rendez-vous. B ientôt dix ans! En 2014, Facil en Fil, la petite entreprise textile crée à Troyes par 3 étudiants de Sup de Co Amiens passera le cap de sa première décennie. «D une simple idée soufflée par l IFTH, nous avons développé et commercialisé durant les 5 premières années une gamme complète de vêtements, sous-vêtements et vêtements de nuits tous adaptés à un segment de clientèle jusqu alors délaissée par les distributeurs traditionnels». «Que d énergie!» résume Grégory Poisay, l un des 3 mousquetaires des débuts de l aventure, aujourd hui seul aux commandes après le retrait successif de ses deux associés du départ. «Il nous a d abord fallu convaincre l ensemble des acteurs des établissements spécialisés dans l accueil médicalisé des séniors. Des aides-soignantes, aux ergothérapeutes en passant par les directeurs d établissement, tous ont activement participé à la mise au point des vêtements pour répondre chacun à leurs contraintes». 3 copains, 1 passion textile De leur côté, les 3 jeunes chefs d entreprises se sont rodés à tous les métiers du textile, en commençant par le sourcing des supports répondant aux contraintes de confort, d élasticité et de facilité de lavage et d entretien industriel, le stylisme pour le choix des dessins et des coloris jusqu au mode d assemblage et de confection spécifique à chaque modèle créé. En 18 mois, une première collection a vu le jour. Chacun des articles, véritables concentrés d astuces, a été testé en maison de retraite et breveté par l IFTH. Les premiers prototypes de départ ont abouti à une gamme de vêtements adaptés permettant d une part d éviter toute manipulation douloureuse lors de l habillage du résident mais aussi d éviter aux aidessoignantes des mouvements pouvant provoquer des pathologies professionnelles. Ces vêtements une fois enfilés ont rigoureusement le même aspect que des vêtements classiques respectant ainsi la dignité des séniors. Un mode de distribution innovant L une des grandes questions qui s est posée dès le départ, c est le mode de distribution. «Notre clientèle a une particularité : elle ne peut pas ou peu se déplacer». il fallait donc aller vers elle mais aussi convaincre les prescripteurs», rappelle Grégory Poisay. La jeune marque invente donc un tout nouveau modèle de distribution consistant, dans un premier temps, à former les équipes

10 soignantes à ces nouveaux vêtements et, dans un deuxième temps, à déplacer le magasin auprès des clients en maison de retraite et non l inverse pour aboutir au concept de «boutique mobile». Lors de ces expositions-ventes, sont conviés non seulement les «pensionnaires», mais aussi les familles ou leurs tuteurs. Ensuite chaque vêtement est marqué au nom de son propriétaire, retouché si nécessaire et expédié nominativement : le rapprochement avec Boldoduc et le choix du made in France. «Ce modèle de distribution innovant et ces nouveaux vêtements ont demandé beaucoup de temps et d énergie pour exister. Il nous a fallu nous rapprocher au bon moment d une société nous permettant d une part de produire nos supports textiles que nous souhaitions made in France et d autre part de renforcer nos ressources». C est chose faite en juin 2009 avec le rapprochement de la société industrielle lyonnaise Boldoduc, spécialisée dans la conception et la fabrication de textiles techniques. «La complémentarité de nos deux structures a permis de structurer notre démarche de production, d améliorer nos coûts de production et d élargir notre gamme en proposant aussi des vêtements plus contemporains et des coupes et des coloris plus modernes, tout en restant sur des produits adaptés. En 3 ans, nous avons élargi notre présence sur le territoire français : nous sommes aujourd hui présents dans 75 départements avec 9 commerciaux et nous touchons plus de 1500 établissements. Le site marchand lancé en 2006 fait le reste et permet de cibler les personnes maintenues à domicile, soit 70% de notre clientèle potentielle. La difficulté, c est encore le choix de nos commerciaux. Nous recherchons des profils conjuguant compétences commerciales et qualité humaines. Bien sûr, on fait du business mais on vend surtout du bien-être à une population fragilisée et à des équipes soignantes qui ont besoin qu on leur simplifie la vie». Demain sera encore plus innovant Forte de la croissance de son chiffre d affaire multiplié par 6 en 3 ans et de son intégration complète au sein de Boldoduc, la petite PME prend en 2012 un nouveau virage. Son objectif est de devenir leader des vêtements séniors en France et de développer l export en Europe. «Nous allons une fois encore miser sur l innovation». L innovation des textiles en travaillant encore plus sur le confort, sur les nouvelles matières mais aussi sur des technologies matures telles que la micro-encapsulation, sur des techniques d assemblage sans coutures voire même demain sur des vêtements instrumentalisés ou «smart textiles». «La qualité et l utilité de nos vêtements commencent à être reconnues, notre modèle de distribution fonctionne, les services que nous rendons aux utilisateurs mais aussi aux familles, aux équipes soignantes et aux tutelles font leurs preuves. Nous devons renforcer encore nos équipes et mieux communiquer sur notre marque et notre savoir-faire français» Facil en Fil Groupe Boldoduc 13, rue des Aulnes Limonest Tel : gpoisay@facilenfil.com

11 L INSTITUT FRANÇAIS DU TEXTILE- HABILLEMENT (IFTH), explorateur de technologies textiles Création : 2000, à la suite de la fusion de l ITF (Institut Textile de France) et du CETIH (Centre d'etudes Techniques des Industries de l'habillement) Effectifs : 220 Métier : l IFTH est le centre technique de la filière textile et habillement. 3 métiers : la qualification-certification des produits, l innovation, la formation continue Chiffres-clé : près de 300 projets collectifs de R&D durant ces 10 dernières années, 80 experts de R&D ont répondu aux besoins d innovation de plus de 400 entreprises en 2012 Marchés : habillement, transports, bâtiment, santé, vêtements professionnels, ameublement, sport et loisirs SMS : né en 2000 de la fusion de l ITF (Institut Textile de France) et du CETIH (Centre d'etudes Techniques des Industries de l'habillement), l IFTH est le centre technique textile et habillement français. Implanté à ce titre sur la totalité du territoire hexagonal, il joue à la fois le rôle de centre de recherche technologique, d organisme de mesure de la performance des produits et de formation. Sur les sites de l IFTH, dont celui d Ecully aux abords de Lyon, les équipes de l Institut accompagnent les industriels dans leur démarche d innovation, mettent au point ou améliorent des produits ou des procédés, caractérisent les produits (performances mécaniques, chimiques, environnementales, labellisation, certification ), conduisent ou collaborent à des projets de R&D multipartenaires, définissent le contenu de nouvelles normes et proposent aux industriels de la veille stratégique et des formations. C entre technique de la filière textilehabillement française, l IFTH (Institut Français du Textile Habillement) est présent sur tout le territoire, à travers ses sites multiples et ses plateformes technologiques. De Lille à Mazamet, de Cholet à Mulhouse en passant par Troyes, de Paris, où est implanté le siège social, à Ecully aux abords de Lyon, l Institut explore et perfectionne tout un ensemble de technologies pour l ensemble de la filière, teste et certifie des milliers de produits, innove dans tous les domaines d application du secteur. Conserver un avantage concurrentiel «Le fil conducteur de nos actions, c est le service aux entreprises. Notre institut leur permet de conserver ou d acquérir un avantage concurrentiel, qu il s agisse d innovation, de formation ou de contrôle des produits», explique le responsable du site d Ecully, Bruno Chevet. Les clients de l IFTH sont aujourd hui principalement des industriels du secteur textile ou utilisateurs de textiles, en majorité des PME mais également de grands groupes internationaux. A la fois laboratoire d idées et d innovations, centre de mesure de la performance de produits de tous types et de toute nature (base textile), lieu de développement et de prototypage, organisme notifié, formateur expert ès-technologies textiles, l IFTH ajoutera bientôt une nouvelle corde à son arc avec le démarrage fin 2014, à Saint-Etienne, de la plateforme bioclimatique sports et santé. Des testeurs sur des vélos «Ce qui est nouveau, bien sûr, ce n est pas le fait de tester. C est le fait de mettre des personnes en exercice (sur des vélos par exemple), dans des conditions climatiques proches de l utilisation réelle, en hautemontagne ou dans le désert Cette plateforme de test sera une première en France car orientée textile / habillement et accessible à tous», explique Bruno Chevet. Objectif de ces expériences «grandeur

12 nature» : mesurer le confort ressenti et un ensemble de paramètres physiologiques du porteur du vêtement testé, dans des conditions très variables d humidité, de température, de vent, de pluie. «Il s agit de faire le lien entre le concepteur du produit et l utilisateur, pour améliorer les performances du produit». La méthodologie qui sera utilisée est mise au point dans le cadre du projet Sensoclim, labellisé par Techtera en Le bâtiment abritant la plateforme bioclimatique, dont la construction a commencé début 2013, sera implanté au cœur de l Hôpital Nord de Saint- Etienne, à côté de la nouvelle faculté de médecine et à proximité du Laboratoire de Physiologie de l Exercice (LPE) de l Université Jean Monnet, également partenaires du projet Sensoclim. Le tout formant un complexe global dédié à la recherche, dans le domaine du sport, de la santé et des vêtements professionnels. Le fil règne en maître Plus au sud, à Flaviac en Ardèche, c est le fil qui règne en maître. La plateforme de filage P2F est une réponse pertinente en France aux besoins en matières innovantes. Opérationnelle depuis 2009, elle tourne aujourd hui à plein régime pour la conception et la mise en œuvre à l échelle préindustrielle de nouveaux types de fils destinés à l habillement ou aux marchés des textiles techniques. «P2F sert à la fois la recherche collective, dans le cadre par exemple des projets collaboratifs labellisés par Techtera, mais aussi les industriels qui l utilisent pour tester et développer de nouvelles matières. L équilibre entre recherche collective et utilisation privée des entreprises a été trouvé. Nous avons des clients non seulement en France, mais également à l étranger». Le projet majeur : Mistral Sur les traces de P2F, dont il calque en partie le modèle économique, le projet majeur a pour nom Mistral. Lieu d implantation : sur le site de l IFTH à Ecully. La mise en place du hub technologique du textile et des matériaux souples se réalise progressivement, en partenariat avec Techtera. Objectif : concentrer en un lieu unique ouvert au plus grand nombre, les moyens techniques, les équipes mixtes industriels / chercheurs et les services d accompagnement à l innovation proposés par Techtera. Au service des entreprises, notamment des PME, Mistral fonctionnera comme un hôtel à projets industriels, destinés à mettre sur le marché des innovations produits et process, leur permettra d externaliser leur R&D et de bénéficier de l environnement le plus propice à leurs démarches d innovation. Les technologies retenues concernent en priorité l accès à de nouvelles matières, la fonctionnalisation et des structures 3D surmesure.* Professionnel de l innovation, avec près de 300 projets de R&D au cours des dix dernières années, l IFTH joue un rôle d exploration et de transfert de technologies nouvelles pour les entreprises de la filière. «Une part importante de nos activités d innovation est la R&D applicative réalisée dans les projets collaboratifs cofinancés par les pouvoirs publics. Nous participons à ces projets en qualité de coordinateur ou de partenaire d un consortium d entreprises et de laboratoires universitaires. Dans ce cadre, nos plateformes sont des outils d aide à l innovation essentiels pour l industrie, dans la phase amont de développement d un produit ou d un nouveau procédé de fabrication. Mistral sera l exemple-type d accompagnement technique et de collaboration avec l industrie». Gilets de visibilité pour les chasseurs C est bien cela le rôle d un centre technique industriel. Créés après la seconde guerre mondiale pour participer à la reconstruction de l industrie française, les centres techniques industriels se sont vus assigner des missions-support de veille technologique, R&D, normalisation, à côté desquelles ils ont développé des activités privées de formation, de tests et de transfert de technologies. En matière de certification, le centre technique textile réalise des tests, analyse les dossiers et contrôle la conformité des produits qui lui sont soumis. Dans cette logique, il peut contribuer à la définition du cahier des charges selon les applications. «L une de nos dernières réalisations en date, c est le marquage CE des gilets de visibilité pour les chasseurs. Nous avons défini les tests à effectuer pour que ces produits soient soumis à la certification». Un exemple parmi quantité d autres, à choisir tout au long de la chaîne de valeur textile - habillement, du fil au produit marketé. «Notre maître-mot, c est l adaptation. Il faut comprendre les marchés auxquels les produits sont destinés,

13 les préoccupations et la culture de nos clients. C est une particularité de l IFTH, mais c est aussi la particularité du textile qui est présent dans de nombreux domaines d application», conclut Bruno Chevet. *A cela s ajoutera un outil d expérimentation axé sur la mise en œuvre et l assemblage des textiles par les jeunes en formation dans les métiers de l Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France : bâtiment, métiers de bouche, métallurgie, métiers du cuir et du papier Un véritable Q.G de compétences textiles, au plus près des utilisateurs, verra ainsi le jour à Ecully. Institut Français du Textile-Habillement (IFTH) 93 Chemin des Mouilles Écully Tel : Contact : Bruno CHEVET

14 OUVRY : la garde-robe de l extrême Création : 2003 Effectifs : 7 Chiffre d affaires 2012 : 1,5 M, dont plus de 50% à l export Produits : systèmes de protection individuelle NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique) : tenues, combinaisons, gants Marchés : défense et sécurité civile SMS : en 10 ans, l une des rares entreprises françaises 100 % spécialisée dans la protection NRBC s est taillée la part du lion. Ses systèmes de protection complets de la tête au pied sont utilisés aussi bien par les forces spéciales du GIGN que par les pilotes de chasse de l armée française, les gardes civils espagnols et les militaires italiens. Pour ne citer que quelques exemples. En 2012, Ouvry a multiplié son chiffre d affaires par 2 et lancé de nouveaux chantiers d innovation. L équipe de 7 salariés compte 2 ingénieurs dédiés à la R&D. D ix ans après la création de son entreprise, Ludovic Ouvry est un patron heureux. En quelques années, cet ingénieur textile avec une spécialité chimie deux domaines qu il continue de conjuguer au quotidien avec ses tenues de protection contre des produits chimiques affiche une solide sérénité. «J ai une visibilité sur 5 ans et des projets d embauche à court terme. Nous allons consolider nos compétences et poursuivre notre développement à l international». Des textiles adsorbant les contaminants En quelques phrases, l avenir est tracé. La TPE lyonnaise qui a fait ses armes aux côtés de Sagem DS, dès 2005, sur le programme FELIN de l armée de terre française a bien l intention de conserver ses positions : celle d une entreprise innovante qui compte aujourd hui dans le sérail français des acteurs de la protection filtrante NRBC. La spécialité qu elle s est choisie à 100%, dès Et dont elle n a jamais dévié. «Pour protéger des agents contre des produits chimiques, soit vous les enfermez dans un sac plastique avec un tuyau et une bouteille d air comprimé pour respirer. Donc, vous les isolez. Soit vous filtrez les contaminants avec des textiles adsorbant», résume Ludovic Ouvry. «Dans le secteur du NRBC, nous ne faisons que des systèmes filtrants. Ils mettent en œuvre des compétences pointues et des process de fabrication spécifiques». Dans le hall d accueil de l entreprise, les mannequins porteurs de ces tenues complexes donnent le ton. Les hommes factices sont vêtus de combinaisons contre des agents chimiques de guerre et contre les particules radioactives pour une durée allant de 6 heures à 24 heures en atmosphère contaminée. «L événement fondateur de la NRBC, c est l attentat au gaz sarin à Tokyo. Les pompiers, la police, les urgentistes sont les premiers à arriver sur place. Il leur faut bien sûr des solutions adaptées à la menace extrême et aux missions qu ils ont à remplir. C est cela, notre challenge». Clé du succès : l évaluation sensorielle En un mot, allier protection et confort. Sécurité totale dans des conditions exceptionnelles et ergonomie. Récemment testée par les sapeurs-pompiers de l Essonne, dans le cadre d une des campagnes d évaluation menées par l entreprise, une des tenues portées par le mannequin a fait ses preuves. Tout comme celle lancée dans le cadre du programme FELIN. «Elle a été jugée aussi bien tolérée qu une tenue de combat classique. C est une prouesse. Il y a 10 ans, nous ne serions jamais parvenus à ce résultat». Pour Ludovic Ouvry, l évaluation sensorielle est la clé du succès : une aide à la conception et la garantie de l acceptation par les utilisateurs. Le «plus» indispensable qui

15 installe son entreprise aux avant-postes de la performance et de l innovation. Près de systèmes par an Implantée sur le site de l ancienne filature du chimiste Rhodiaceta, au cœur de la ville de Lyon, Ouvry commercialise chaque année près de 5000 systèmes de protection : des tenues complètes de la tête au pied, à l exception du masque pour lequel l entreprise a noué des partenariats avec des spécialistes de la protection respiratoire. Signes particuliers? Chaque produit va de pair avec une formation des utilisateurs. Côté production, l entreprise revendique la maîtrise totale de la chaîne, depuis le fil jusqu à la confection. «La plupart du temps, on achète la matière 1ère que l on fait tisser. Certains de nos façonniers travaillent avec nos machines. 80 % de la chaîne est française». Avantage? «Nous maîtrisons l éventuel risque de défaillance de l un des maillons vis-à-vis de nos grands donneurs d ordre, dans le secteur de la défense. Et nous pouvons innover à tous les stades de la production». Dans les laboratoires de la TPE, les 2 ingénieurs dédiés à la R&D auxquels s ajoutent 2 doctorants, travaillent sur 2 axes d innovation majeurs : la fonctionnalisation des textiles, destinée à améliorer les propriétés de résistance des produits au feu, aux chocs, à la chaleur etc Et l ergonomie des tenues. En cours d'industrialisation, au terme d'un programme de recherche lancé il y a 3 ans, des textiles auto-décontaminants complèteront bientôt la gamme de l'entreprise. En jeu : la protection contre des agents chimiques de guerre, avec de nouveaux types de produits très innovants. Protection des pilotes de chasse "Dans le monde de la NRBC, je pense que l'on peut faire pâlir d'envie nos concurrents". En 10 ans, la petite entreprise lyonnaise a enchaîné les victoires et les "grandes" dates. Deux ans après le démarrage du programme national FELIN, Ouvry franchit les frontières : elle est la 1ère PME française référencée par l'agence Européenne de la Défense (AED). En 2011, nouveau succès : elle remporte les contrats d'équipements NRBC du GIGN. En 2012, rebelote, avec la Direction Générale de l'armement (DGA) qui lui confie la protection de ses pilotes de chasse, jusqu'en "L'appel d'offres a été ouvert en Les négociations ont duré tout au long de l'année Ca a été long et complexe. Sur le plan technique, le grand challenge consiste à répondre à la fois aux exigences de protection NRBC ainsi qu aux exigences aéronautiques : température, feu, accélération, contraintes chimiques et environnementales constituées par le siège et le cockpit. C'est le seul cas dans lequel nous avons mis au point nous-mêmes une protection faciale souple". Valoriser les textiles en fin de vie Et 2013? Pas question, malgré ce portefeuille de clients prestigieux - auxquels s'ajoutent la Guardia Civil espagnole et l'armée italienne - de se reposer sur ses lauriers. Dans la ligne de mire de l'entreprise, la mise en place de solutions pour la valorisation des textiles en fin de vie et l'export qui constitue aujourd'hui plus de 50% de son chiffre d'affaires. Zones-cibles : l'europe du Sud, la Russie et le Maghreb. Convaincu, dès la création de son entreprise de la pertinence d'une stratégie à l'international, Ludovic Ouvry est l'un des membres fondateurs et le vice-président du cluster de la défense EDEN, créé en 2008, à Lyon. "Un joli succès, aussi. Avec 100 adhérents, dans toute la France. Un vrai truc de PME chassant en meute à l'export". Ouvry 24 avenue Joannès Masset ZA Gorge de Loup Lyon Tel : Plus d infos : Contact : info@ouvry.com

16 POLYTRAME : le spécialiste de la filtration se diversifie Création : 1982 Effectifs : 19 Chiffre d affaires 2012 : 1, 8 M Brevets : création et traitement de matériau synthétique textile pour utilisation en fromagerie Produits : conception et fabrication de filtres textiles synthétiques pour l industrie Marchés : agro-alimentaire (40%), chimie, automobile SMS : de la soierie à la chapellerie, puis du fromage à la micro-électronique en passant par la chimie, l histoire de Polytrame est très emblématique du secteur textile. En 2013, la PME de Saint-Savin, en Isère, riche d un savoir-faire très spécifique - la conception et la fabrication de filtres textiles pour les liquides et les gaz - franchit un cap en lançant une activité radicalement nouvelle et en intégrant un projet de R&D européen en cours. En ligne de mire : l innovation, l innovation, l innovation «C hez Polytrame, 2013, c est l année du changement!». Dans les bureaux de la petite entreprise située dans le village de Saint- Savin, dans le berceau textile du nord de l Isère, on s active. L agenda est chargé. Le spécialiste de la filtration textile des liquides et de l air, fournisseur de grands groupes de l industrie agro-alimentaire et chimique française, ajoute une nouvelle corde à son arc. L entreprise créée en 1982, sur les fondations d anciens tissages pour la soierie nés dans l entre-deux guerres, se lance dans la fabrication d écrans de sérigraphie pour la micro-électronique. Dans un premier temps, elle assurera le montage des toiles tissées en inox qui sont utilisées, par exemple, pour la création des circuits électroniques des panneaux photovoltaïques ou des circuits équipant les satellites. Pour ce faire, elle s est mise en quête de nouveaux locaux. Un déménagement est à l ordre du jour. Les activités d ourdissage, de tissage et d assemblage seront rassemblées sur un site unique. Une activité démarre, des projets novateurs «Un de mes objectifs, c est de développer nos innovations. Une activité démarre et, avec elle, en ligne de mire, des projets novateurs». Ingénieur en télécoms passé par l informatique et après une expérience de 11 ans dans une PME textile, Jérôme Raillard a repris Polytrame en Bilan 7 ans après, un chiffre d affaires quasiment multiplié par 2 : «Je n ai fait qu amplifier ce qu avaient construit mes prédécesseurs. Mais, aujourd hui, c est un tournant porteur de développements inédits». Des micro-capteurs électroniques pour les pompiers Parmi ceux-ci, le projet de R&D collaboratif INTEX, financé par l Union Européenne, dans le cadre de l appel à projets Eureka, et déjà bien avancé. Objectif du consortium réunissant entreprises et chercheurs tchèques, allemands, suisses et français, dont le CEA, et Polytrame qui a intégré le projet en cours : intégrer des micro-capteurs électroniques dans des vêtements de protection ou du linge de lit. Par exemple pour les pompiers. Le programme de recherche a débuté en Il s achèvera en Tout comme le premier projet de R&D collaboratif dont Polytrame est l un des 8 partenaires, dès l origine : Virtex. Labellisé par Techtera et son homologue du Nord-Pasde-Calais UP-tex, ce projet associe 3 PME

17 Brochier Technologies, Immatec et Polytrame, 1 groupe un des leaders européens des solutions de filtration de l air Camfil Farr, des laboratoires universitaires et le centre technique textile IFTH, financés par l Etat et les collectivités locales parties prenantes. Virtex porte sur la conception de nouveaux types de filtres textiles virucides, permettant de lutter contre les contaminations de masse par voie aérienne, dans les bâtiments publics. Le cahier des charges textile de ces filtres intelligents a été défini en Les premiers essais de tissage grande laize des fils métalliques démarreront fin 2013 chez Polytrame. «L objectif, bien sûr, au terme du projet, c est de sortir un nouveau produit, dans la fabrication duquel nous serions impliqués», anticipe Jérôme Raillard. «Dans le textile, rien n est figé dans le marbre. Les produits et les savoir-faire évoluent sans cesse». Gagner du temps et de l argent La preuve? Elle est à chercher dans la longue histoire de Polytrame, née sous ce nom en 1982, mais dont la généalogie remonte à la soierie lyonnaise et à la fabrication de renforts pour les chapeaux, lorsque ceux-ci constituaient une activité dynamique. «Dans les années 80, la chapellerie a décliné. L entreprise s est mise à la filtration», résume Jérôme Raillard. Avec une spécialité : la séparation des liquides et des solides. Et un domaine de prédilection : l agroalimentaire, tout particulièrement l industrie laitière et la fabrication de fromages. En 2006, l arrivée de Jérôme Raillard à la tête de l entreprise marque un nouveau tournant. Avec le rachat, deux ans plus tard, d une entreprise spécialisée dans le dépoussiérage des gaz par filtration, Polytrame investit l industrie chimique, à laquelle elle vend les toiles et les manches de feutre qu elle confectionne et des prestations de montage et d installation sur site. En parallèle, la PME iséroise continue d améliorer ses produits traditionnels, en termes de perméabilité et de solidité. Essai après essai sur ses métiers à tisser, elle s adapte à la demande de sa clientèle : gagner du temps et de l argent. Polytrame accompagne ainsi l histoire des AOC fromagères françaises et se développe sur des marchés de niche, tels que, par exemple, celui des silos de stockage d aliments pour animaux. Du textile, bien sûr. Encore et toujours. Polytrame 155 route de Chapèze Saint-Savin Tel : Plus d infos : jerome.raillard@polytrame.com

18 SIGVARIS révolutionne le «bas à varices» Création : 1913 Effectifs (France) : 750 Chiffre d affaires 2012 : 100 M Produits : bas et chaussettes de compression textile* Marchés : santé, sports, bien-être SMS : en 2013, Sigvaris a 100 ans. L occasion pour cette entreprise dont la maison-mère est en Suisse, avec quatre sites en France, de revenir sur une trajectoire réussie. Leader de la compression médicale, son domaine de référence, Sigvaris a révolutionné l univers du «bas à varices» de nos grand-mères, en termes d efficacité, de confort et d esthétique. Résultats : en 10 ans, un chiffre d affaires multiplié par 3 et des implantations aux 4 coins de la planète. En France, les produits sont signés Made in France : la production est totalement intégrée, du fil à l emballage. Sigvaris a inauguré son usine de fabrication de fil le guipage en 2011, à Andrézieux- Bouthéon (Loire). En même temps qu elle se développait sur 2 marchés nouveaux : les sports et le bien-être. I nimaginable, non? Une simple visite de Sigvaris suffirait presque à donner envie de porter des bas à varices! Non, pas ceux de nos grands-mères : épais, rigides, beiges Les bas d aujourd hui n ont plus rien à voir avec leurs ancêtres. La preuve? Les gammes que l entreprise franco-suisse historiquement implantée à côté de Saint- Etienne, à Saint-Just-Saint-Rambert (Loire), conçoit et livre chaque année à ses principaux clients : les pharmacies. Entre les premiers bas de la marque développée par le Docteur Sigg dans les années 50 et les dessous dentelles aux couleurs 100% tendance des années 2000, l hérédité ne va pas de soi. Et, pourtant, elle est bien là, enrichie des innovations que l entreprise n a cessé de mettre au point au fil du Siècle! La culture de l innovation Car Sigvaris a 100 ans, en Remonter la généalogie conduit tout droit au grand-père du dirigeant actuel, Alain Berthéas : en 1913, Gaspard crée Berthéas & Cie, à Saint-Just- Saint-Rambert. Savoir-faire : le tissu élastique étroit. De l autre côté des Alpes, en Suisse, la société de fabrication de textile élastique Ganzoni & Barthels, née en 1864, s est spécialisée dans le bas médical de compression qu elle exporte, notamment en France. En 1963, Michel Berthéas crée TEF (Tricotage Elastique du Forez) qui succède à Berthéas & Cie. Les deux entreprises familiales sont complémentaires. Elles opèrent un rapprochement en 1981 et fusionnent en 1997, sous le nom de Ganzoni, rebaptisé du nom de la marque Sigvaris, en Le premier pour les motifs «Nos savoir-faire étaient complémentaires, bien sûr, mais nous partagions aussi la culture de l innovation», explique Alain Berthéas. En une quinzaine d années, le groupe nouvellement créé met au point, développe et lance toute une série de produits. Avec succès. L entreprise devient leader français du bas de compression, avec plus de 40% de parts de marchés. Son chiffre d affaires est multiplié par 3. Ses effectifs suivent un rythme analogue. Le groupe développe ses implantations, en France et à l étranger, en Amérique (Canada, Etats-Unis, Brésil), en Europe (Angleterre, Allemagne, Autriche) et, tout dernièrement en Chine. La clé du succès? Les années d expérience,

19 la connaissance du marché et l expertise. Evident, non? Pas tant que ça. «L équation que nous avons à résoudre est la suivante : pour que le traitement de la maladie veineuse soit efficace, il faut que le patient porte ses bas ou ses chaussettes. C est sur ce point que nous n avons cessé d innover». L entreprise joue son rôle de leader et, s appuyant sur la dizaine d ingénieurs de son service de R&D, défriche des territoires inexplorés. C est une pionnière. En 2004, elle est la première à dessiner des motifs sur ses bas médicaux. Du jamais vu. Un an après, elle se lance dans la couleur avec toute une palette déclinée pour chacune de ses gammes de produits. Là, encore, c est inédit. Une équipe de coloristes est mise sur pied. Chaque saison, elle s inspire des tendances de la mode et travaille avec un bureau de style pour créer ses propres tonalités : framboise et marine, pour la gamme SIGVARIS Bien-Être printemps-été Sigvaris innove aussi sur les matières : coton, soie, bambou D un produit à l autre, les touchers et les sensations diffèrent. Le patient doit se faire plaisir. Et ça marche! Le catalogue de l entreprise comporte d innombrables références, parmi lesquels Diaphane, le produit cœur de gamme, est le plus vendu dans les pharmacies de l hexagone. Rarissime : la fabrication du fil intégrée Pas question pour autant de s arrêter là. A la fin des années 2000, le «pro» du médical décide de développer de nouveaux marchés. En 2009, Sigvaris investit le sport, avec des chaussettes assurant un maintien optimum du muscle et permettant d améliorer la récupération musculaire. Les meilleurs trailers français en sont équipés. En 2012, l entreprise lance un nouveau concept Bien-Être avec des produits inédits de cosmétique textile sans microencapsulation. La promesse est double : procurer du bien-être au porteur, grâce à un mode de compression légère la spécialité de la maison - permettant d éviter les sensations de jambes lourdes et autres inconforts, et galber la silhouette. Une gamme de «soins-à-porter», selon le vocable créé par les équipes de communication, qui comporte différents types de produits : incontournables ou saisonniers. En parallèle des nouveautés produits, l entreprise innove sur ses process. Elle intègre toutes les étapes de la fabrication, du fil à la finition, et revendique le Made in France. Après la création en 2008 d une plate-forme commerciale et logistique, à Huningue, en Alsace, qui s ajoute aux 2 sites historiques existants, elle construit une usine de guipage de mètres carrés, à Andrézieux-Bouthéon. Fait rarissime dans le secteur textile : la fabrication du fil avec les contraintes techniques d aération et d hygrométrie que cela impose est totalement intégrée. Les étapes suivantes : tricotage, confection, traitement thermique, teinture, finition et emballage du produit sont réalisées dans l usine de Saint-Just-Saint- Rambert, certifié ISO Bâtiment HQE «Nous sommes une entreprise citoyenne et durable, dans une démarche d amélioration continue» Auteur? Une équipe de 3 personnes se consacre à 100 % à la question environnementale et à la sécurité. Le bâtiment de Saint-Just-Saint-Rambert est HQE, un bassin d homogénéisation récupère les eaux usées, la chaleur des ateliers de traitement thermique est réutilisée pour le chauffage d une partie du site. Les salariés sont étroitement associés à la vie de l entreprise. En témoignent les créations qui sont affichées sur les murs de l usine et dans les couloirs : de petits groupes de salariés ont dessiné leur entreprise, en lui associant des mots-clés. Lesquels? «Histoire». «Performance». «Equipe». «Enthousiasme». «Passion». Que dire de mieux? Sigvaris ZI Sud D Andrézieux Rue Barthélémy Thimonnier Saint-Just-Saint-Rambert Tel : Contact : Gaëlle Massacrier Gaelle.massacrier@sigvaris.com Plus d infos : *La compression textile consiste en un dispositif qui, par l application d un tricot élastique, exerce une pression sur les membres et favorise la circulation sanguine de retour et lymphatique.

20 TECHTERA : FAITS ET CHIFFRES Techtera est le pôle de compétitivité des textiles et matériaux souples de la Région Rhône-Alpes. Un réseau d industriels, de chercheurs et d acteurs de l enseignement supérieur regroupés autour d un objectif : développer des projets de R&D collaboratifs (rassemblant au minimum 2 entreprises et 1 laboratoire). Centré sur son métier, l innovation, le pôle propose à ses adhérents un ensemble de prestations dédiées au développement de nouveaux produits, process et technologies : Ateliers-Innovation, groupes de travail «projets», recherche de partenaires et de financements, suivi des projets de R&D financés, communication et développement international Création : juillet 2005 Nombre d adhérents : 119, dont 78 % d industriels. 77 % des entreprises adhérentes du pôle sont des PME (chiffres 2012) Nombre de projets accompagnés par le pôle : 237 Nombre de projets labellisés par le pôle et financés: 123 6,9 partenaires (industriels, laboratoires de recherche, centres techniques) en moyenne par projet Budgets de R&D pour l ensemble des projets financés, depuis la création du pôle : 184 M. Plus d infos :