SIDA et défenses immunitaires
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- Coraline Ricard
- il y a 6 ans
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1 SIDA et défenses immunitaires Chapitre 1 : le SIDA I- Une enquête médicale de plusieurs années a) Les débuts de l épidémie L épidémie de SIDA débute en 1981 : aux Etats Unis des hommes jeunes, toxicomanes et homosexuels décèdent de maladies rares liées à un effondrement des défenses immunitaires. Rapidement cette épidémie s étend à d autres communautés et devient une pandémie dès 1985 (= épidémie à caractère mondiale). En 2000 le SIDA est la 4 e cause de mortalité à l échelle mondiale.
2 La contamination se fait de 3 manières : lors des rapports sexuels, par voie sanguine et par transmission de la mère à l enfant. b) les cellules cibles sont principalement les LT4 Les cellules cibles du virus sont les cellules du système immunitaire portant le marqueur membranaire CD4. Ce sont : les monocytes sanguins, qui se différentient en macrophages dans les tissus les lymphocytes T4 (ou LT4 ou Th pour «helper»). Les LT4 jouent un rôle central dans la réponse immunitaire car ils stimulent les autres lymphocytes pour se différencier: les LB se différentient en plasmocytes produisant des Ac les LT8 se différentient en cellules tueuses. La destruction des LT4 provoque donc un effondrement du système immunitaire, laissant l organisme à la merci de maladies dites «opportunistes», provoquées par des virus, des bactéries, des champignons, des parasites Cette immunodéficience est acquise, d où le nom de la maladie : Syndrome d ImmunoDéficience Acquise.
3 c) le virus VIH Le virus responsable de cette immunodéficience est découvert conjointement en France et aux états unis dès L histoire d une découverte... L'équipe complète de l'unité d'oncologie virale telle qu'elle était constituée en Une équipe inconnue de l'institut Pasteur, dans laquelle travaillent Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, se penche alors sur ce qu'en France, on commence à appeler sida. Ils sont rapidement contactés par un chef de clinique assistant à l'hôpital Claude-Bernard de Paris, qui depuis 1981 soigne un steward homosexuel, M. Bru, atteint de cette maladie étrange. En 1983, lorsque le patient décède, Willy Rozenbaum prélève les ganglions lymphatiques pour les faire analyser par l'équipe de Pasteur. D'après les maigres données disponibles sur le sida, ces structures ont en effet tendance à gonfler dans les premiers stades du développement de la maladie. Les chercheurs français mettent alors en culture ces cellules, parmi lesquelles les lymphocytes T, les cellules pivot de l'immunité. Et au bout de deux semaines, ils observent, autour de ces cellules immunitaires, une activité enzymatique importante, celle de la reverse transcriptase. C'est le signe qu'une prolifération rétrovirale est en marche. Ils isolent alors le virus libéré et le baptisent LAV pour Lymphadenopathy Associated Virus. Le 20 mai 1983, ils publient leurs résultats dans Science. en 1986, la communauté scientifique décide de renommer le virus VIH pour Virus de l'immunodéficience humaine. Cette année-là, l'équipe de Pasteur isole
4 un deuxième virus, le VIH-2. En 1987, les instances franco-américaines tranchent pour un accord à l'amiable, avec un partage équitable des royalties perçues suite à la vente des tests de dépistage. La remise de ce prix Nobel clôt définitivement la polémique en attribuant, très officiellement, la paternité de la découverte du virus du sida à l'équipe française. Le VIH appartient à la catégorie des rétrovirus (virus à ARN). Observés au microscope électronique, les virus apparaissent sous forme de particules virales de très petites taille ( fois plus petit qu une cellule). Le VIH est composés d acides nucléiques porteurs de gènes et de protéines, enveloppé d une membrane provenant de la cellule précédemment infectée. II la multiplication du virus dans les cellules cibles Les virus sont inertes au plan métabolique et ne se multiplient qu a l intérieur des cellules : ce sont des parasites intracellulaires obligatoires. a) L entrée du HIH dans les cellules cibles : Une protéine virale gp120 portée par l enveloppe du virus possède une très forte affinité pour la protéine CD4 portée par les monocytes et les
5 LT4. LT4 et monocytes (ou macrophages) sont donc les cellules cibles du VIH. Les macrophages et les monocytes jouent le rôle de véritable réservoir, notamment dans les ganglions lymphatiques. b) La multiplication du VIH : Après entrée du virus dans la cellule hôte, les molécules d ARN, ainsi que les enzymes virales se trouvent dans le cytoplasme de la cellule cible. Une enzyme virale, la transcriptase inverse, transcrit l ARN viral en ADN dans les cellules infectées. L ADN est alors intégré au génome de la cellule hôte ; son expression engendre par transcription de nouvelles molécules d ARN qui seront traduites en protéines. Les ARN et protéines s assemblent ensuite pour former de nouvelles particules virales infectieuses.
6 Une fois formées, les particules virales quittent la cellule par bourgeonnement, et acquiert au passage leur enveloppe lipidique. Leur prolifération et leur libération hors de la cellule cible provoquent généralement la mort de celle-ci. Après libération, les particules virales sont disséminées dans le sang. Leur quantité dans le sang (charge virale) varie selon le stade de la maladie.
7 III/ Les différentes phases de la maladie a) La primo-infection Lors de l entrée du VIH dans l organisme on assiste dans un premier temps à une augmentation importante de la charge virale : le virus se réplique et se dissémine de façon importante. Cette prolifération provoque les symptômes d une maladie virale bénigne (grippe) qui passe parfois inaperçus. b) La phase asymptomatique La phase précédente provoque une intense réaction immunitaire de l hôte, l organisme produit des anticorps anti-vih que l on pourra déceler. La présence de ces anticorps marque le début de la séropositivité (le sujet étant alors dit «séropositif» pour le VIH). La période qui la sépare de l infection initiale est généralement de 2 semaines à trois mois (d ou la nécessité d attendre plusieurs semaines pour un test fiable). Apparaissent en même temps dans le sang du sujet contaminé des lymphocytes T cytotoxiques (LT8) spécifiques dirigés contre les cellules infectées par le VIH, par exemple les LT4 qu ils détruisent.
8 En détruisant les LT4, les LT8 limitent la prolifération du virus et la charge virale diminue. Leur activité contrôle pendant un temps la prolifération du virus : c est la phase asymptomatique de durée variable (1-10 ans). Cette phase correspond donc à une infection chronique très active limitée en permanence par des réactions immunitaires importantes, auxquelles le virus finit cependant par échapper. c) Le sida : phase symptomatique L infection par le VIH se traduit à long terme par une diminution constant des lymphocytes T4 (détruit par les LT8), dont le nombre devient inférieur à 200 par microlitre (valeur normale 1 200). Le système immunitaire est alors moins efficace contre toutes les maladies : c est le début de la phase symptomatique qui signe le déclenchement de la maladie SIDA. Celui-ci est en effet défini en France par l apparition de différents signes cliniques liés au développement de certaines pathologies opportunistes (comme les candidoses bronchiques ou pulmonaires, le sarcome de Kaposi ou la tuberculose pulmonaire). La charge virale augmente à nouveau dans le sang jusqu au décès. IV/ Détection de la maladie et traitement Le dépistage repose dans un premier temps sur l utilisation des tests ELISA basés sur la détection des anticorps anti-vih. Des résultats positifs (séropositif pour le VIH) conduisent à effectuer une immuno-empreinte (détection des anticorps dirigés contre les protéines du virus), seule confirmation reconnue légalement en France. Chez les individus infectés, il est important de suivre l évolution de l infection qui peut être estimée par la mesure de l ARN viral dans le sang mais aussi par suivi de la population de LT4 par cytométrie de flux (voir TP). Les progrès thérapeutiques observés ces dernières années offrent sans doute des perspectives intéressantes mais limitées du fait de leur coût aux pays développés, et qui ne sauraient de toute façon remplacer la
9 prévention, seule stratégie réellement efficace aujourd hui pour enrayer le développement de l épidémie. Immuno-empreintes anti-vih On fait migrer des protéines du VIH et on utilise le sérum d un patient qui contient ou non des anticorps anti VIH Principe du test ELISA La présence d anticorps anti-vih empêche la fixation des anticorps marqués : la coloration disparait
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