LA POPULARITÉ DE L EXÉCUTIF

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1 LA POPULARITÉ DE L EXÉCUTIF Sondage Viavoice Libération Levée d embargo : lundi 19 mai 2008 à 19 heures Sondage publié mardi 20 mai 2008

2 Note technique 3 Synthèse des enseignements L échec des tentatives présidentielles de reconquête de l opinion 4 Résultats du sondage Confiance accordée à Nicolas Sarkozy 7 Confiance accordée à François Fillon 8 Confiance accordée à l exécutif (évolution) 9 2

3 NOTE TECHNIQUE Sondage Viavoice réalisé pour Libération. Interviews effectuées les 15 et 16 mai 2008 par téléphone. Échantillon de 1005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession du chef de famille, après stratification par région et catégorie d agglomération. Les données recueillies dans le cadre de cette enquête sont soumises aux marges d erreur inhérentes à toute enquête statistique. Les items figurant entre parenthèses n ont pas été proposés aux interviewés, mais ont été spontanément cités par ces derniers. 3

4 L échec des tentatives présidentielles de reconquête de l opinion Notamment depuis l échec de la droite aux élections municipales, Nicolas Sarkozy tente de reconquérir la confiance de l opinion. Son intervention télévisée du 21 avril en a offert la plus manifeste expression ; ses déplacements en province en sont une autre (Vienne le 13 mai, Melun le 16). Cette reconquête apparaît particulièrement décisive dans le contexte des mouvements sociaux actuels, d opposition à la réforme de la fonction publique (15 mai) et à la réforme des retraites (22 mai). Dans le cadre de leur enquête mensuelle (dont le second volet, à venir dans les prochains jours, sera spécifiquement consacré à l enjeu des retraites), Viavoice et Libération ont voulu évaluer le bilan de ces démarches. Les résultats recueillis révèlent, pour l instant, l échec des tentatives présidentielles de reconquête de l opinion ; cet échec s explique à la fois par l existence de discrédits récurrents, et par l apparition de nouveaux désaveux. L impopularité persistante de l exécutif La popularité du chef de l État s établit désormais à 38 %, soit un score identique à celui obtenu le mois dernier, les 17 et 19 avril. Symétriquement le niveau d impopularité atteint 57 %, soit un score comparable au précédent (58 %). Ces résultats décevants pour l Élysée signent l insuccès des démarches engagées depuis l intervention télévisée du 21 avril (détermination concernant la poursuite des réformes, style plus institutionnel et modeste). Dans une moindre mesure, ils signifient également que la diffusion de résultats économiques moins mauvais que prévus (taux de croissance de 2,2 % sur l année 2007), ne s est pas convertie en regain de crédit présidentiel auprès de l opinion. L existence de discrédits sociologiques récurrents Les difficultés du président de la République à reconquérir la confiance de l opinion s expliquent d abord par l existence de discrédits récurrents. Concrètement, les catégories sociales les plus sensibles à la question du pouvoir d achat se sont résolument inscrites dans la défiance à l encontre du chef de l État, en dépit des efforts engagés par ce dernier : - La popularité de Nicolas Sarkozy auprès des ouvriers s établit aujourd hui à 32 %, résultat identique à celui recueilli il y a un mois, avant l intervention télévisée ; - Sa popularité auprès des employés se situe à 34 %, résultat comparable à celui du mois précédent (35 %). A ce titre les catégories modestes, qui ont constitué l un des soutiens électoraux majeurs du candidat Sarkozy, lui sont désormais, à l épreuve du pouvoir d achat, durablement aliénées : au premier tour de la présidentielle, 30 % des ouvriers ont voté Sarkozy (pour un résultat global de 31,2 % des voix) ; après la séquence des scrutins présidentiels et législatifs en juin 2007, 58 % des ouvriers avaient une bonne opinion du nouveau chef de l État (qui bénéficiait alors d une popularité globale de 63 %) ; début janvier 2008 cette confiance ouvrière s établissait encore à 54 % (popularité globale de 54 %) ; elle n était plus que de 38 % début février (41 %), pour s installer à 32 % début mars (37 %). 4

5 L amplification des désaveux générationnels et politiques A ces désaveux sociologiques que le chef de l État n est pour l instant pas parvenu à dissiper, s ajoutent désormais des contestations nouvelles, générationnelles et politiques. Ces dernières sont favorisées par les mouvements sociaux récents, et notamment par le mouvement de grève dans la fonction publique, plus particulièrement dans l Éducation nationale, contre le non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite : - Les défections les plus significatives sont enregistrées auprès des jeunes, des ans, souvent étudiants : Nicolas Sarkozy ne recueille plus, auprès d eux, qu une popularité de 27 %, soit un repli de 6 points par rapport au mois dernier ; - Des défections importantes sont également relevées auprès des sympathisants socialistes, dont seulement 9 % accordent désormais leur confiance au chef de l État (-4 points par rapport au moins dernier). Qui plus est ces discrédits s inscrivent dans le contexte : - Des critiques ministérielles portées à l encontre du recours à la grève («surannée», «datée», «égoïste») ; - Du projet présidentiel concernant l instauration d un service minimum d'accueil obligatoire en cas de grève dans l Éducation nationale ; - Du rejet du projet de loi OGM par l Assemblée nationale. Ces replis sont compensés par des progressions de popularité du chef de l État, notamment auprès des sympathisants Modem (34 %, + 12 points), traditionnellement sensibles au style présidentiel, et à la question de la limitation du déficit public. Le différentiel Sarkozy-Fillon Ces résultats concernant Nicolas Sarkozy permettent à François Fillon de conserver un différentiel significatif en sa faveur : 48 % des Français ont désormais une opinion positive du Premier ministre, score comparable à celui enregistré le mois dernier (49 %), et qui installe un écart de 10 points entre les niveaux de popularité des deux hommes. Une lecture détaillée des résultats permet de constater que la «prépondérance Fillon» émane de l ensemble des catégories sociales et politiques. Mais ce sont les catégories modestes qui creusent le plus fortement l écart entre les deux dirigeants : 51 % des employés ont une bonne image du Premier ministre, alors que seulement 34 % ont une bonne image du président de la République (+17 points) ; 46 % des ouvriers ont une bonne image du Premier ministre, contre 32 % (+ 14) ; les promesses déçues en matière de pouvoir d achat constituent, ici encore, un élément majeur d explication. L exécutif a engagé une stratégie de reconquête de l opinion dont les résultats n apparaissent pas encore, mais dont l issue est désormais sous-tendue par deux tendances nouvelles : de manière positive, l existence de résultats économiques moins décevants que prévu ; de manière négative, l existence de mouvements sociaux suivis. A court et moyen terme, c est notamment de l équilibre entre ces deux facteurs moindre dégradation de la conjoncture économique, plus forte dégradation de la conjoncture sociale que dépendra l image de l exécutif auprès des Français. François Miquet-Marty, Viavoice 5

6 RÉSULTATS DU SONDAGE 6

7 Confiance accordée à Nicolas Sarkozy Base : question posée à tous (1005 personnes) Pour chacune des personnalités suivantes, dites-moi si vous en avez une opinion En % Nicolas Sarkozy, en tant que président de la République Rappels avril mai 2008 Très positive Assez positive Sous-total «Opinions positives» Assez négative Très négative Sous-total «Opinions négatives» (Ne se prononce pas) 4 5 Total

8 Confiance accordée à François Fillon Base : question posée à tous (1005 personnes) Pour chacune des personnalités suivantes, dites-moi si vous en avez une opinion En % François Fillon, en tant que Premier ministre Rappels avril mai 2008 Très positive Assez positive Sous-total «Opinions positives» Assez négative Très négative Sous-total «Opinions négatives» (Ne se prononce pas) 7 8 Total

9 Confiance accordée à l exécutif (évolution) Pour chacune des personnalités suivantes, dites-moi si vous en avez une opinion Sous-total «Opinions positives» 50 % François Fillon Nicolas Sarkozy mai 2007 juin juillet août sept oct nov. 30 nov.-1 déc. 4-5 janv er-2 fév. 29 fév.- 1er mars mars av ril mai Sources : Mai 2007 mars 2008 : données LH2 Libération ; depuis avril 2008 : données Viavoice Libération. 9

10 Les résultats de ce sondage sont également disponibles sur VIAVOICE Études et conseil en opinions 178 rue de Courcelles Paris Viavoice est une SAS indépendante. 10