A RETENIR CETTE SEMAINE

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1 N 33 1 er octobre 2015 Champagne-Ardenne BETTERAVE A RETENIR CETTE SEMAINE Parasitisme : - Teigne : Toujours présente sur les secteurs les plus affectés durant l été - Localement, observation de rhizopus : Éviter de conserver les parcelles avec présence de «racines malades» Plante parasite : Surveiller l apparition des foyers de cuscute et procéder à leur destruction afin de limiter la diffusion de ce parasite. Maladies du feuillage : Très peu d évolution depuis le retour des pluies COLZA Cotylédons à 8 feuilles Altises en progression. 1/3 des parcelles n a pas dépassé le stade 3 feuilles et est encore exposé. Surveillance assidue car les dégâts peuvent progresser rapidement Le risque limace semble régresser mais attention aux situations à risque et en cas de retour de conditions climatiques favorables Premiers pucerons verts et charançons du bourgeon terminal LUZERNE Stade : Toutes les luzernes sont levées avec toujours des hétérogénéités de stades au sein des parcelles Ravageurs : Dégâts de campagnols des champs Maladies : Des cas de pepper-spot et/ou pseudopeziza relevés ponctuellement (maladies d automne) Dernier BSV de la saison REMARQUE : Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées du 28 au 1 er octobre 2015 (parcelles agriculteur), sur 16 parcelles de betterave, 63 parcelles de colza et 18 parcelles de luzerne. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. 1

2 BETTERAVE RAVAGEURS TEIGNES Malgré le retour des pluies depuis maintenant un mois, la présence de teignes est toujours constatée sur les secteurs les plus affectés par la sécheresse : 9 parcelles renseignées sur les 16 d observées cette semaine au sein du réseau. Ponctuellement, la présence de rhizopus est signalée : 2 parcelles sur 16. Des dégâts de «pourritures sur racines» faisant suite à des carences ou blocage du bore (conséquence de la sécheresse) ont été identifiés ainsi que la présence d erwinia (bactérie du sol). Un diagnostic des symptômes de racines malades est indispensable pour bien identifier l agent responsable. Rhizopus Feutrage blanc sur le collet Pourriture molle, racine cuite et forte odeur de vinaigre Erwinia Présence d écume/mousse sur le collet Pourriture molle avec forte odeur pestilentielle 2

3 Carence en bore Nécroses sous le collet et cœur creux, pourriture sèche Rhizoctone violet Pourriture violette humide plus ou moins profonde démarrant du pivot Rhizoctone brun (sol coloré) Développement de nécroses du flan vers le cœur, pourriture sèche Analyse de risque : Les parcelles présentant des racines affectées par les champignons du sol doivent faire l objet d une surveillance particulière pour éviter un stockage prolongé des betteraves, entraînant une dégradation de la qualité. LUTTE CONTRE LA CUSCUTE Des nouveaux foyers de cuscute sont visibles depuis le retour des pluies sur aires de stockage et bordures de chemins ainsi que dans la culture de betterave dans l Aube, le sud Marnais et nouvellement en bordure des Ardennes. Analyse de risque : Cette plante parasite de nombreuses cultures et adventices. Elle doit être systématiquement éliminée. 3

4 Rappel : Il s agit d un organisme nuisible réglementé nécessitant une destruction obligatoire de son support (cultures, adventices sur aires de stockage ) afin d enrayer son extension par propagation des graines dans les silos de betteraves, pommes de terre... La lutte contre la cuscute doit être élargie à l ensemble des cultures sensibles de la rotation ainsi que sur les zones non-cultivées. Dès l apparition des premiers foyers et avant formation des graines, la destruction de la plante support pourra être mécanique, thermique ou bien chimique en veillant à utiliser un herbicide total autorisé : sur culture avec l usage «Traitement Généraux Désherbage en Zones Cultivées *Avant Récolte» ; sur les aires de stockage ou autres ZNA avec l usage «Traitement Généraux Désherbage Total». Développement de cuscute sur betterave Envahissement sur aires de stockage MALADIES DU FEUILLAGE Les températures moyennes de ces dernières semaines ont limité le développement des maladies en arrière saison malgré le retour de l humidité. A l occasion de la récolte des premières parcelles, les observations réalisées confirment la très faible pression des maladies du feuillage sur le réseau (6 parcelles sur 30 de suivies). En cultures, quelques parcelles présentent toutefois une extension de l oïdium parfois accompagnée de rouille en situations exposées (vallée, variétés sensibles, protection inadaptée ). A cette époque, ces développements tardifs n affectent pas le potentiel de la culture. Développement d oïdium sur variété sensible 4

5 COLZA Le réseau est composé de 69 parcelles. 63 ont fait l objet d une observation cette semaine. STADE Cotylédons à 8 feuilles. Avec la remontée des températures, la croissance a été un peu plus rapide. Les cultures sont en général au stade 4 feuilles. Quelques parcelles sont toujours peu poussantes. 1/3 des parcelles n a pas dépassé le stade 3 feuilles et est encore exposé à des ravageurs comme les altises. ALTISES Relevés des captures de grosse altise Comme pressenti la semaine dernière, la remontée des températures a été favorable à l activité des grosses altises. Elles sont signalées dans les pièges enterrés de près d une parcelle sur 2. On dénombre en moyenne 3,7 ravageurs par cuvette enterrée. Une grande partie de la région est concernée (cf.carte ci-contre). La parcelle la plus touchée présente 48% de plantes avec morsures. Surveiller attentivement les cuvettes enterrées ou les morsures sur plantes car l activité des grosses altises et les dégâts d adultes peuvent progresser rapidement. Dégâts de grosse altise Photo : Terres Inovia 5

6 Les captures de petites altises se poursuivent. 16 parcelles du réseau signalent des dégâts en progression : de 1 à 41 % de plantes avec morsures (22 % en moyenne). Surveiller en priorité les bordures de parcelles contiguës à d anciennes parcelles de colza, dont la destruction des repousses est favorable aux déplacements de la petite altise. Seuil de nuisibilité dégâts d altises adultes : 80% des plantes portent des morsures à partir de la levée et tant que le colza n a pas dépassé le stade 3 feuilles (phase de croissance lente du colza). 1/3 des parcelles du réseau sont encore exposées. Les dégâts d altises peuvent s accumuler rapidement. Dégâts de petites altises Photo : Terres Inovia Les interventions sur adultes doivent être limitées et réservées aux seules situations où la survie du colza est en jeu. Un réseau de suivi de larves de grosse altise sera mis en place sur la région dans les prochaines semaines. LIMACES Si la pression limaces a régressé par rapport à la semaine dernière, elle reste d actualité. Plus d un tiers des parcelles du réseau présente des dégâts. Seuil de nuisibilité : La simple présence d une ou de quelques limaces sous un piège peut traduire un risque important. On estime que 1 à 2 limaces par m² de culture peuvent conduire à la destruction d une levée de colza. Période de risque limaces : Depuis la levée jusqu au stade 3-4 feuilles du colza. 7 parcelles sur 10 du réseau n ont pas dépassé ce stade 4 feuilles et sont donc potentiellement exposées. Poursuivre la surveillance tout particulièrement dans les sols creux, ou motteux, et contenant des résidus de récolte non dégradés Attention aux semis tardifs, levées difficiles et en cas de retour de conditions climatiques favorables. PUCERON VERT Les premiers pucerons verts sont signalés dans 4 parcelles. Le positionnement des insectes sous les feuilles et leur couleur peut rendre leur observation délicate en début d infestation. C'est plus le risque de transmission de viroses que la nuisibilité directe qui incite à surveiller les pucerons dès la levée. La tour à succion ne relève pas de Myzus persicae en semaine 39. Seuil de nuisibilité : On estime que les 6 premières semaines de végétation assimilées à l'acquisition de 6 feuilles depuis la levée, restent la période de risque. Le seuil est fixé à 20% de plantes porteuses de pucerons. Aucune parcelle du réseau ne dépasse ce seuil pour l instant (4 à 8% de plantes porteuses). Colonie de pucerons verts Photo : Terres Inovia 6

7 CHARANÇON DU BOURGEON TERMINAL Après 2 premières captures isolées, ce sont 7 parcelles du réseau qui signalent des charançons du bourgeon terminal cette semaine (essentiellement dans l Aube, 1 dans la Marne). Comment bien le reconnaître? Le charançon du bourgeon terminal a un corps noir brillant, des taches latérales blanches entre le thorax, l abdomen et l extrémité des pattes rousses. Photo : O. PILLON-DRAAF SRAL Photo A. VAN BOXSOM Terres Inovia Charançon de la tige du chou Photo Terres Inovia Seuil de nuisibilité : Il n y a pas de seuil de risque. Etant donné la nuisibilité potentielle de cet insecte, il est considéré que seule sa présence sur les parcelles est un risque. Le risque est plus important sur des colzas à faible croissance. Le risque est faible pour l instant. Il est important de mettre rapidement les pièges sur végétation pour caractériser au mieux le risque local et confronter ces observations au réseau régional. Comme les années précédentes un réseau régional de suivi de maturation des femelles et de pontes sera mis en place sur la région. Cette semaine un Charançon femelle a été disséqué. La maturation ovarienne n est pas encore engagée (classe 0). L observation et la distinction entre charançon du bourgeon terminal, de la tige du chou et du baris sont essentielles, ainsi que l identification de maturation ovarienne du CBT (classe de 0 à 5). En effet, celle-ci permet d ajuster au mieux la lutte efficace contre ce ravageur. TENTHREDE DE LA RAVE Des captures sont toujours signalées dans les pièges : ce n est pas un indicateur pertinent vis-à-vis du risque mais un indicateur d alerte. Seules les larves sont responsables des dégâts en dévorant les feuilles et en dédaignant les nervures. 3 parcelles du réseau signalent des dégâts de larves. 7

8 En cas de population larvaire importante, la période de risque est comprise entre la levée et le stade 6 feuilles mais généralement plutôt entre 3 et 6 feuilles. Adulte et larve de tenthrède Photos : Terres Inovia Seuil de nuisibilité : Présence de larves avec des dégâts sur feuilles supérieurs au ¼ de la surface végétative. TAUPIN Hors réseau, des dégâts ont été signalés dans 2 parcelles dans l Aube. Larve de taupin Photos : Terres Inovia 8

9 LUZERNE Les stades s échelonnent de 3 à 6 feuilles trifoliées avec une hauteur entre 1 et 15 cm. Au final, les parcelles qui ont eu des levées très hétérogènes gardent cette hétérogénéité en début d automne. Certaines parcelles sont dépassées par les adventices malgré des traitements antidycotylédons. Un point de développement de la luzerne et de la concurrence des adventices sera à réaliser en entrée d hiver. MALADIES : Pepper-spot /Pseudopeziza La situation est globalement saine autant sur les parcelles en exploitation que sur les implantations de l été. On observe très ponctuellement des symptômes de Pepper-spot ou Pseudopeziza. Pepper-spot Photo : SRAL Reims Pseudopeziza Photo : SRAL Reims Pour ces deux maladies, il n existe pas de seuil de nuisibilité. En cas de fortes attaques sur des luzernes plus âgées, ce qui n est pas le cas actuellement, une coupe anticipée réduit l inoculum et donc diminue les attaques potentielles ultérieures. RAVAGEURS Très ponctuellement, sont observés sur le réseau des dégâts de sitônes et d apions. Sitones : La période d activité de ces insectes va de mi-juillet à mi-septembre. Malgré des parcelles encore chétives avec les semis de cette année, la période à risque est dépassée. Apions : Un observateur dans l Aube note de faibles dégâts d apions. Ce sont des chenilles de diverses espèces de papillons très polyphages. La période de nuisibilité de ce ravageur va de mi-août à mi-octobre. Une attaque soudaine et importante peut parfois nuire aux luzernes, surtout sur un jeune semis. Mais le risque reste très faible sur la région étant donnée le peu d observations relevées sur ce ravageur. 9

10 CAMPAGNOLS Des dégâts de campagnols des champs sont signalés dans 4 parcelles du réseau (en bordure) et hors réseau avec une plus forte présence sur les parcelles en semis direct. Photo : FREDONCA Il existe plusieurs méthodes de lutte pour limiter le développement de ce nuisible. Exemple : Favoriser la prédation en positionnant des perchoirs à proximité des foyers détectés. La prédation est plus efficace lorsque la couverture du sol, par la culture, est faible. Les 1 ers comptages campagnols sont parus dans le BSV spécial campagnols du 24 septembre. Le prochain BSV campagnols est prévu pour le 22 octobre et un scoring communale de la région sera présenté dans le BSV du 24 novembre. Surveillez vos parcelles. Pour lutter contre les campagnols une intervention à basse densité est nécessaire. En effet, la lutte contre ce nuisible doit se raisonner pour maintenir les populations de campagnols à une densité qui limite les dégâts sur les cultures. Elle doit se faire dans le cadre de la lutte intégrée, c'est à dire en utilisant des méthodes alternatives qui défavorisent son installation et/ou favorisent les prédateurs, en dernier recours avec l'utilisation de produits phytopharmaceutiques autorisés. 10

11 Retrouvez gratuitement le BSV toutes les semaines sur les sites Internet de la Chambre d agriculture de Champagne-Ardenne : et de la DRAAF : Sante-du-Vegetal-BSV Affinez vos connaissances sur les principales adventices des Grandes Cultures et les méthodes de lutte préventive en consultant le site INFLOWEB : EDITÉ SOUS LA RESPONSABILITÉ DE LA CHAMBRE D AGRICULTURE DE CHAMPAGNE-ARDENNE SUR LA BASE DES OBSERVATIONS RÉALISÉES PAR LES PARTENAIRES DU RÉSEAU GRANDES CULTURES : Arvalis - Institut du végétal - Chambre d agriculture des Ardennes - Chambre d agriculture de l Aube - Chambre d agriculture de la Marne - Chambre d agriculture de Haute-Marne - ATPPDA - CETA de l Aube - CETA de la Marne Terres Inovia - Acolyance - CRISTAL UNION - DIGIT AGRI - EMC2 - EfiGrain Sézanne - EURL Verzeaux SYRAL Haussimont - FREDONCA - Groupe COMPAS - ITB - SCA de Juniville - ETS RITARD - SCA la Champagne-Coligny - SCA d Esternay - SCARA - SEPAC - SOUFFLET AGRICULTURE - VIVESCIA. Rédaction : Terres Inovia, Arvalis - Institut du Végétal, ITB et la FREDONCA avec relecture de la Chambre d Agriculture de Haute-Marne (représentant les organismes de développement), de COMPAS (représentant les organismes stockeurs) et du SRAL. Crédits photos : Terres Inovia, Arvalis - Institut du Végétal, FREDONCA, ITB, SRAL Champagne-Ardenne, Partenaires Coordination et renseignements : Karim BENREDJEM, Chambre d agriculture de Champagne-Ardenne. Tél. : Courriel : k.benredjem@champagrica.fr Pour recevoir le Bulletin de Santé du Végétal par courrier électronique, vous pouvez en faire la demande par courriel à k.benredjem@champagrica.fr Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l appui financier de l Office National de l'eau et des Milieux Aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan ECOPHYTO