La téléréadaptation: un nouveau sentier vers l'intégration et la participation sociale des jeunes vivant avec une surdité

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1 La téléréadaptation: un nouveau sentier vers l'intégration et la participation sociale des jeunes vivant avec une surdité Caroline Mercier, M.O.A. COLLOQUE CRDP INTERVAL 2009 Projet réalisé en partenariat avec Amélie Mathieu, orthophoniste et Caroline Tanguay, éducatrice spécialisée; Centre de réadaptation en déficience physique Chaudière Appalaches

2 Plan de la présentation Présentation générale du projet d interaction à distance; Caractéristiques et paramètres actuels d un projet en partenariat avec le centre de réadaptation Chaudière Appalaches; Les obstacles àun projet en téléréadaptation et les solutions envisagées; Les bénéfices d un projet en téléréadaptation; Mise en perspective et amorce de réflexion;

3 L origine du projet d interaction à distance Une initiative d une orthophoniste passionnée d informatique: Mme Lise Moore; Extrait du reportage Canal Z, 2002

4 L origine du projet d interaction àdistance Le projet d'interaction à distance a débutd buté à l'automne 2002 au Centre de réadaptation r InterVal de Trois Rivières, motivé par les facteurs suivants: l accessibilité du service d orthophonie d sur un grand territoire; la problématique de l isolement l de l enfant l sourd intégr gré dans son milieu naturel; la nécessitn cessité de collaborer avec le milieu scolaire;

5 Quels sont les constats qui motivent la poursuite du projet? La communication virtuelle fait partie des habitudes de vie des personnes sourdes et malentendantes; La technologie évolue rapidement (les logiciels de communication sont de plus en plus efficaces, de plus en plus accessibles et les connexions de plus en plus rapides); Les jeunes sont motivés par cette approche qui est moins traditionnelle;

6 Qu est-ce qui distingue notre projet des autres projets en téléréadaptation?

7 L intervention en milieu de vie Équipements et logiciels facilement accessibles et peu coûteux; Utilise le réseau Internet et non le lien RTSS; Aucune salle aménagée. L intervention se déroule en milieu de vie; L ordinateur est le média utilisé pour créer le matériel, le transmettre et communiquer avec le client.

8 L objectif du projet d interaction à distance Réaliser des interventions en orthophonie en temps réel et à distance avec des jeunes sourds et malentendants en combinant la vidéoconférence, différentes activités en ligne (images, vidéos, applications, jeux, partage de sites Internet) et en exploitant une page Web personnelle.

9 Les deux premières années Espace public Informations générales Utilisation du réseau Internet pour des conversations privées. Espace privé Informations personnelles Sphère éthique Communication privée avec un intervenant avec une responsabilité éthique. Adapté d un modèle communicationnel et éthique d Internet proposé par Patrick Brunet, Éthique et Internet, Les Presses de l Université Laval.

10 Depuis septembre 2004 Espace public Informations générales Utilisation du réseau Internet pour des conversations privées. Espace privé Informations personnelles Sphère éthique Contenu privé rendu public : publication de projets

11 La responsabilité éthique Agir toujours avec le consentement des jeunes et de leur famille; Intégrer les actions dans le cadre du plan d intervention; Définir de nouvelles règles et des valeurs pour une intervention de qualité; Référer àl équipe multidisciplinaire au besoin.

12 Une approche participative L apprentissage doit être de nature participative. Elle ne part pas de modèles préexistants. L intervention demande aux jeunes leur participation dans l él élaboration des objectifs, du matériel et de sa diffusion.

13 Le projet inter écoles Un projet qui vise à construire des ponts entre différentes régions et permettre ainsi à des jeunes vivant avec une surdité d'avoir un regard mieux défini sur ce qu'ils sont et du monde qui les entoure.

14 Projet de jumelage: Cam.com (munication) Un projet de jumelage entre le CRI et le CRDP-CA a été amorcé en janvier 2007 et s est poursuivi en 2008

15 Mise en contexte du projet cam.com (munication) La déficience auditive est un handicap invisible, mais qui prend corps et devient perceptible à travers l'acte de communication. Parmi les modes de communication les plus fréquents se trouvent l oralisme (langage parlé), le français signé (où chaque mot du français est signé intégralement) et la Langue des Signes Québécoise (LSQ). Cette dernière constitue une langue en soi, possédant sa propre structure, sa grammaire, son vocabulaire et ses expressions.

16 L approche bilingue en surdité Elle concerne les enfants sourds profonds qui sont exposés de façon alternée àla langue française (orale et écrite) et à la langue des signes; Cette approche sert d ailleurs deux buts distincts : augmenter les chances de réussite éducationnelle des enfants sourds; mais aussi permettre la transmission et le renforcement d un sentiment d identité sourde. Réf: État de la situation de la langue des signes québécoise Rapport de recherche et pistes de solution proposées par l Office des personnes handicapées du Québec Décembre 2005

17 Situation de l enfant sourd profond en région Il est généralement intégré dans une école régulière et suit le même programme pédagogique que ses pairs qui eux sont entendants. Il bénéficie des services d une interprète qualifiée qui joue un rôle de premier plan dans son intégration scolaire. La LSQ n'est pas enseignée de manière structurée. Les conditions d'une implantation réussie de l'approche bilingue sont souvent déficitaires: absence de programme spécialisé, pas suffisamment de contacts avec des pairs sourds et des adultes sourds. Réf: État de la situation de la langue des signes québécoise Rapport de recherche et pistes de solution proposées par l Office des personnes handicapées du Québec Décembre 2005

18 Situation de l enfant sourd profond en région Les possibilités de socialisation avec des pairs sont plus limitées et passent nécessairement par l interprète, restreignant ainsi son autonomie. Conséquemment, l estime de soi du jeune sourd peut être diminué et avoir un impact sur le désir de s'approprier une langue et de l'utiliser au quotidien.

19 Facteur d isolement des enfants sourds Une seule enfant de niveau primaire est scolarisé en LSQ; Environ cinq enfants de niveau primaire sont scolarisés en LSQ sur l ensemble du territoire; Petite concentration d élèves sourds dans une école régulière à Trois- Rivières;

20 Qui sont les principaux acteurs dans ce projet? Une jeune enfant sourde de niveau primaire de la région Chaudière-Appalaches; Deux jeunes sourds de niveau primaire de la région Mauricie Centre du Québec Deux orthophonistes et une éducatrice spécialisée;

21 Les habitudes de vie ciblées

22 Les objectifs visés en communication Utiliser des stratégies appropriées àla communication virtuelle; Tenir une conversation àdistance en utilisant les outils appropriées: web cam(mode gestuel)et la messagerie instantané(mode écrit); Communication

23 Les stratégies de communication virtuelle Configurer les outils de communication: placer la web cam, surveiller l éclairage, le cadrage; Personnaliser l espace de communication; Démarrer de manière efficace une conversation en mode écrit; Exprimer si la communication est claire et proposer des adaptations; Dire si on ne comprend pas; Demander de signer plus lentement; Communication

24 La communication écrite Être capable de lire un court message écrit (ex: allo, comment ça va? Je suis prêt); Formuler un message pour amorcer une conversation (bonjour, allo) Poser une question simple (ex: Comment ça va? Estu prêt?) Communication

25 La communication gestuelle La communication fonctionnelle: Être capable d imaginer la suite d une histoire, de formuler des opinions, de solutionner des problèmes àpartir d un matériel imagé, de solutionner des devinettes, de décrire des images, des situations; Moyens: utilise un matériel commun: Ex: diaporama de photos partagées; matériel concret (jeux, cartes) en double;

26 Les objectifs visés en éducation Être sensibilisé à différents paramètres propres àla langue des signes québécoise; Matériel utilisé: Clips vidéos réalisés par l organisme RESO

27 Les objectifs au plan des relations interpersonnelles Présenter sa famille, son milieu scolaire, sa ville; Développer la conscience de la différence et l affirmation de soi en tant que jeune vivant avec une surdité; Moyens: Présenter des photos; Renforcer une image de soi positive en tant que jeune vivant avec une surdité; Valoriser le mode de communication et l appartenance à une culture. Connaître des aspects de la culture sourde (partager des expressions); Relations interpersonnelles

28 Logiciel de communication utilisé: Motivations: Convivialité Popularité auprès des jeunes Diversité des applications

29 Logiciel de communication expérimenté: Motivations: Fluidité Disposition des fenêtres de conversation

30 Description des supports technologiques utilisés Pour établir la communication à distance, nous avons besoin de : Deux ordinateurs récents; Deux webcams de qualité (idéalement avec micro intégré); Deux lignes Internet haute vitesse; Des haut parleurs de qualité ou un bon casque d écoute (principalement pour l intervenant) et un équipement adapté à la surdité (ex: système FM);

31 Quelles sont les obstacles et les solutions envisagées?

32 Les obstacles techniques

33 Le premier défi: Connecter deux réseaux Réseau scolaire Réseau scolaire

34 Les solutions envisagées Commission Scolaire Attribuer une ligne Internet hors réseau. Attribuer une adresse IP publique; Débloquer l accès au logiciel de communication;

35 Le deuxième défi : Communiquer d une manière fluide et constante; Le son, la vidéo peuvent être saccadés par moment (hors contrôle); Partager une application exige beaucoup de manipulation et peut cacher temporairement une partie de l écran.

36 Solutions envisagées Fonctionnement en haute vitesse; Bonne préparation: installation de l environnement; utiliser des aide mémoire (ex: cocher l outil qui rend la communication toujours visible);

37 Le troisième défi: Intervenir dans un environnement sécuritaire Au centre de réadaptation: Crainte d une contamination par virus dans le réseau; Crainte que des données personnelles et confidentielles soient perdues ou diffusées.

38 La sécurité en milieu scolaire Nombreux sites Internet bloqués; Les règles changent d une école àl autre;

39 Solutions envisagées Au centre de réadaptation: Protocole àsuivre: Aucune donnée nominative dans le portable destiné au projet. École: Demander de débloquer des accès; Installer un logiciel pour bannir les images non désirées de la recherche d images; (ex:cyberpatrol);

40 Quelles sont les conditions facilitantes?

41 Une planification àlong terme Le projet doit être discuté en plan d intervention scolaire: recommandation de l ordinateur et des périphériques, des logiciels; lien avec le technicien de la Commission Scolaire (attribution d une adresse IP publique);

42 Les bénéfices àun projet en téléréadaptation Flexibilité des horaires; Confidentialité du service; Le jeune développe plusieurs compétences simultanément : en communication, en technologie, en éducation; Mise sur la responsabilisation et l autonomie du jeune; Rend les apprentissages plus motivants; Fierté à collaborer àun projet collectif;

43 Mise en perspective et amorce de réflexion

44 La communication La communication: une habitude de vie clé reconnue qui ouvre la porte àbeaucoup d autres sphères de la vie de la personne. En développant des compétences à communiquer à distance et à utiliser les outils Internet, on vise une meilleure participation sociale;

45 L autonomie de la personne En développant des compétences à communiquer à distance de manière fonctionnelle, on vise: Une plus grande autonomie dans plusieurs habitude de vie: travail, loisirs, éducation, consommation etc..;

46 L intégration sociale et l ouverture sur le monde Internet définit d de nouveaux rapports entre la personne et son environnement ;

47 La construction identitaire La communication par Internet a eu un impact positif sur la communauté sourde en favorisant l ouverture sur le monde et en ouvrant des possibilités d échanges avec des sourds du monde entier. Les sourds sont connectés entre eux, ils sont présents partout sur la toile;

48 La transmission d une d culture L intervention à distance peut être perçue au départ d comme un simple moyen de réaliser r des objectifs d apprentissage. d Il est possible d y d y voir également une opportunité pour un jeune de créer et maintenir un lien social avec les membres d une même communauté,, de partager sa culture, d affirmer d son identité en tant que jeune vivant avec une surdité. Il est possible également de viser la transmission de sa culture à son réseau r social (famille élargie, école) et à un public beaucoup plus large.

49 Conclusion L outil technologique àlui seul ne suffit pas pour favoriser l apprentissage... Il est faux de croire que l apparition du multimédia entraîne automatiquement un meilleur apprentissage. C est l environnement humain qui doit toujours primer. Manfred Overmann

50 Conclusion: Conclusion Notre raison d être: Notre client qui requière des services adaptés àsa réalité; Notre force: Notre créativité; Notre défi: Motiver toujours nos actions dans une perspective de participation sociale et dans un contexte d égalité; Viser à optimiser les moyens pour rejoindre l usager dans son milieu de vie;

51 Site internet du projet d interaction à distance

52 Liens Site Internet du projet d intervention à distance: terval/surdite/index.htm Me contacter: Caroline_mercier@ssss.gouv.qc.ca poste 1011