La grande soirée P.G.L. 2011

Transcription

1 Victoria Lefebvre-Labrosse et Mame Bousso Diop remportent les honneurs de la 20 e édition de La Dictée P.G.L. Montréal, le lundi 23 mai 2011 Lors de La Grande Finale internationale de La Dictée P.G.L. qui a eu lieu le 22 mai dernier, Victoria Lefebvre-Labrosse de l école Les Trois Soleils de Laval, Québec, et Mame Bousso Diop de Dakar au Sénégal ont réussi à obtenir la plus haute distinction. Cette dictée lue par Son Excellence, la très honorable Michaëlle Jean, représentante spéciale pour l UNESCO à Haïti, avait pour thème la biodiversité. Les 97 participants réunis à la Salle Pauline-Julien du Collège Gérald-Godin de Montréal ont travaillé très fort pour réussir cette dictée de 125 mots où de nombreux mots de vocabulaire peu courants étaient utilisés. Victoria Lefebvre-Labrosse, une élève de 5 e année, concourrait dans la catégorie «classes francophones», alors que la jeune Mame Bousso Diop a remporté la première place de la catégorie «classes de français langue seconde». Chacune est repartie avec une bourse d études d une valeur de $ et de nombreux cadeaux. D autres écoliers ont aussi présenté d admirables performances. Ainsi, Olivier Lalonde de l école Marie-Clarac de Montréal-Nord (classes francophones) et Anta-Adame Niang du Sénégal (classes de français langue seconde) ont obtenu une seconde place et une bourse d études de $, alors que Nathanaël Laflamme de l école Mère-Marie-Rose de Contrecoeur (classes francophones) et Jinseob Sohn de l école St-Patrick de Pincourt (classes de français langue seconde) ont décroché la troisième place et une bourse d études de 500 $. L événement animé par François-Étienne Paré, comédien, animateur et improvisateur ainsi que porte-parole de la Fondation Paul Gérin-Lajoie, sera diffusé tout l été sur les ondes du Canal Savoir et de Vox. Ceux qui désirent faire la dictée qu ont faite les enfants peuvent la tenter sur le site de la Fondation Paul Gérin-Lajoie au Gagnants régionaux La grande soirée P.G.L Quel succès! Cette édition qui a eu lieu le 14 avril dernier à l hôtel Delta Montréal a rassemblé plus de 350 convives venus assister à une prestation d Yvon Deschamps, humoriste et humaniste bien connu au Québec. Cet événement-bénéfice, présidé par Eric Lemieux, vice-président, Technologie et Assurances de dommage au Mouvement Desjardins, a permis d amasser $ pour le Programme de formation professionnelle et d intégration de jeunes à l emploi en Haïti. Encore un grand merci à tous les invités et les donateurs ainsi qu au Mouvement Desjardins, principal commanditaire de la soirée. Un grand merci à tous les membres du comité organisateur Louis-Philippe Angers Jacques Chagnon Vincent Côté Bernard Cyr Michel R. Delisle Jocelyne Gagné François Gérin-Lajoie Paul Gérin-Lajoie Éric Lemieux Marie-Claude Roy Beryl P. Wajsman Grands gagnants

2 Été 2011 Numéro 66 M A G A Z I N E D E L A F O N D A T I O N P A U L G É R I N - L A J O I E Spécial Formation professionnelle au Bénin Visitez le

3 ARDOISES MAGAZINE DE LA FONDATION PAUL GÉRIN-LAJOIE Ardoises est le lien entre la Fondation Paul Gérin-Lajoie et ses partenaires et bienfaiteurs. Ardoises est publié grâce à l appui financier de l Agence canadienne de développement international (ACDI). Dépôt légal, Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada ISSN CONSEIL D ADMINISTRATION Président Paul Gérin-Lajoie, C.C., G.O.Q., c.r. Vice-présidents Mamadou Ndoye Secrétaire exécutif Michel Agnaïeff Consultant en développement de politiques Trésorier Gaétan Savoie Consultant ADMINISTRATEURS Maryse Alcindor Administratrice d état Paul Bélanger Professeur UQÀM Monique Brodeur Doyenne- Faculté de l Éducation UQAM Elizabeth Clot Avocate Clot & Associés André d Orsonnens Président et chef de la direction Druide informatique inc. Fernand Daoust, C.Q. Conseiller principal auprès du président Fonds de solidarité des travailleurs du Québec (FTQ) Gilles Duguay Juge à la citoyenneté Bernard Gérin-Lajoie Ingénieur, Gérin-Lajoie conseils inc. Marie-Françoise Joly Éducateur sans frontières Yves Masson Associé principal, Saine Marketing François Gérin-Lajoie Président Carole Gagné-Gervais Directrice générale RÉDACTION Paul Gérin-Lajoie, François Gérin-Lajoie, Nancy Corriveau, François-Étienne Paré RÉVISION Nancy Corriveau, Mihaela Macris GRAPHISME Conception graphique La Souris Verte Bonjour, VOUS FAITES PARTIE DE L ÉQUIPE! C est avec beaucoup de joie que nous vous présentons aujourd hui les résultats obtenus pour la première année du Programme de formation et d intégration de jeunes à l emploi, qui fait actuellement la fierté de la Fondation Paul Gérin-Lajoie. Ce programme (PFIJE), dont le budget est de $, est financé à 75 % par l Agence canadienne de développement international (ACDI) et à 25 % par la Fondation Paul Gérin-Lajoie grâce à vos dons. C est pourquoi il nous apparaît important aujourd hui de partager avec vous ces premiers résultats afin que vous puissiez constater à quel point la confiance en la Fondation Paul Gérin-Lajoie et en son action portent ses fruits. Le PFIJE est un programme qui se déroule dans trois pays, soit : le Bénin, le Mali et Haïti. Dans ce numéro, nous nous concentrerons sur le travail effectué au Bénin. Nous reviendrons sur le Mali et Haïti dans des numéros subséquents. Le Bénin est un pays d Afrique où œuvre la Fondation Paul Gérin-Lajoie depuis seulement neuf ans, mais rapidement nous avons pu nous rendre compte à quel point notre apport était important pour ces gens. Vous savez, dans les rues de Cotonou, plusieurs personnes, nommées les «Zemidjans», ont pour emploi de conduire un taxi-moto. Ce travail comporte de nombreux risques et chaque jour de graves accidents surviennent. De plus, l essence frelatée utilisée pour ces motos est transportée par les femmes, à pied ou en moto, de la frontière du Nigeria jusqu à la ville de Cotonou malgré tous les risques de blessures que cela comporte. Par le programme de formation et d intégration de jeunes à l emploi, nous permettons à 400 jeunes de ce pays d éviter ce type d emploi et d acquérir un métier plus sécuritaire et mieux rémunéré qui leur permettra de participer au développement social et économique de leur communauté de façon durable, de subvenir aux besoins de leur famille et d offrir un meilleur avenir d abord à eux-mêmes, mais aussi à leurs enfants. Si vous désirez contribuer financièrement à ce programme ou à tout autre programme de la Fondation Paul Gérin-Lajoie, téléphonez au , poste 244 ou au ENFANTS, poste 244. Enfin, nous tenons à saluer l un de nos grands donateurs et ancien membre du conseil d administration de la Fondation, monsieur Charles-Albert Poissant, décédé le 11 mars dernier à l âge de 85 ans. Nous gardons tous un impérissable souvenir de son grand apport à la Fondation et offrons toutes nos sympathies à sa famille et à ses proches. Imprimé au Canada sur du papier fabriqué à 100 % de fibres de post-consommation recyclées 465, rue Saint-Jean, bureau 900 Montréal (Québec) Canada H2Y 2R6 Tél. : ou ENFANTS ( ) Téléc. : Paul Gérin-Lajoie Président-fondateur Président du Conseil d administration pgl@fondationpgl.ca François Gérin-Lajoie Président fgerinlajoie@fondationpgl.ca

4 APPRENDRE À GÉRER SON ENTREPRISE À la fin des 14 mois de formation, une fois certifiés, les étudiants accèdent, s ils le désirent, à une formation de 60 h à raison de 6 h par semaine sur l entrepreneuriat ainsi que sur la gestion administrative et financière. Ce processus débutera sous peu au Bénin avec 66 jeunes ayant complété le projet d appui en formation professionnelle qui s est déroulé de 2006 à L objectif de cette formation est de les habiliter à rédiger leur plan d affaires pour créer leur entreprise et ensuite à la gérer efficacement. Au cours de cette formation, 14 thèmes sont étudiés. Il s agit de : L idée d entreprise Le plan d affaires Le plan marketing Les ventes Le personnel Les investissements Planifier le profit Le plan de trésorerie Le coût de production ou coût de revient Financement Statut légal Comptabilité de base Entrepreneuriat et gestion d un groupement Institutions financières et autres structures de financement La rédaction du plan d affaires permet d établir la base de l entreprise, soit : le prix du produit, le lieu physique, les prévisions de ventes, les coûts reliés à l entreprise, la somme nécessaire au démarrage, les sources de capital et les projets escomptés. Cette période permet aussi à l étudiant de bien réfléchir aux solutions et stratégies qu il pourra mettre en œuvre en fonction des obstacles qu il aura peut-être à surmonter. Bien que démarrer une entreprise soit une étape très importante, la faire fonctionner au quotidien est aussi un réel défi. Ainsi, la session sur la comptabilité de base aidera le nouvel entrepreneur à suivre les finances de son entreprise alors que les séances sur le marketing et les ventes l aideront à la faire connaître et ainsi à établir une clientèle. En ce qui concerne la séance sur la gestion d un groupement, elle a pour but d aider les regroupements de jeunes à se former afin de les diriger en groupe vers le microcrédit et ainsi réussir à réduire le risque financier. En effet, des projets antérieurs ont démontré à la Fondation que la solidarité entre les jeunes permettait de faciliter le recouvrement. C est ce qui rend possible le renouvellement du microcrédit pour les groupes futurs. Le cursus de cette formation a été élaboré au Bénin par Pierrette Leclerc, une éducatrice sans frontières, et Maurille Couthon, conseiller local en entrepreneuriat et microcrédit. Les cours, quant à eux, sont donnés par le superviseur et les animateurs en formation professionnelle préalablement formés par madame Leclerc et monsieur Cou thon su r les aspects de l entrepreneuriat, en andragogie et en pédagogie. Ainsi, à la fin de la formation, il est espéré que tous les étudiants seront en mesure de présenter leur projet d entreprise au comité de microcrédit et de démarrer leur nouvelle entreprise. 7 A R D O I S E S 6 6

5 FORMATION PROFESSIONNELLE AU BÉNIN (SUITE) 6 A R D O I S E S 6 6 ensuite encadrés par un chef de projet, employé du partenaire local de la Fondation, l ONG APRETECTRA. Ce chef de projet a aussi pour mission de recruter les jeunes, de faire connaître le programme et de rendre des comptes réguliers à la Fondation sur l évolution du programme. Ce partenaire a été choisi en fonction de ses connaissances du milieu de l éducation au Bénin et des besoins des jeunes Béninois. Encore une fois, l expérience vécue lors du programme précédent ont fortement influencé le choix de poursuivre avec la même ONG locale. Pour bien mener son mandat, cette ONG a pu compter sur une formation en approche par compétences ainsi que d un appui en comptabilité et en rédaction de plans d affaires. Le PFIJE termine tout juste sa première année d existence au Bénin. Pour débuter, il importait de recruter 25 maîtres-ar tisans qui sauraient transmettre leur savoir aux jeunes apprenants. Dans le cas du Bénin, cette étape a été grandement facilitée par le fait que le programme de formation professionnelle antérieur appelait aussi à l expertise des maîtres-artisans. Dans la ville de Cotonou, plusieurs d entre eux se sont donc fait confier de nouveaux mandats. Forts de leurs expériences précédentes, ils étaient rapidement en mesure de recevoir leurs nouveaux étudiants. Cela dit, ils ont tout de même reçu une formation portant sur l égalité entre les hommes et les femmes et une autre sur la protection de l environnement et la sécurité au travail. Une éducatrice sans frontières (ÉSF) a également renforcé leurs capacités en approche par compétences et en andragogie. Elle a aussi eu pour mandat de réviser les différents guides pédagogiques destinés aux superviseurs, aux jeunes et aux maîtres-artisans. Tous ont déclaré être très satisfaits de ces formations qui leur permettent d offrir à leur tour la meilleure formation possible à leurs étudiants chez qui la motivation est très forte. Déjà, 40 jeunes bénéficient des classes d alphabétisation et 99 jeunes sont actuellement en formation. De plus, 66 jeunes ayant complété le projet d appui en formation professionnelle au Bénin ont eu accès aux classes de gestion et seront bientôt admissibles au programme de microcrédit. Comme c est le cas pour chacun de ses projets, la Fondation Paul Gérin-Lajoie cherche à assurer la pérennité de son travail par un suivi constant sur le terrain et un transfert de compétences et de connaissances non seulement aux bénéficiaires, mais également à l ONG partenaire. Avec les résultats obtenus, le projet compte également reproduire le modèle développé dans d autres régions. Depuis sa création en 1977, la Fondation Paul Gérin-Lajoie a toujours su innover par ses interventions et permettre aux communautés de se prendre en main afin de faciliter leur développement économique et social.

6 Photo : Se rge Desros iers - Vital Productions À QUOI ÇA SERT? Aujourd'hui, je suis père moi-même et je comprends beaucoup mieux son geste. C'est vrai qu'on veut que nos enfants puissent faire quelque chose de leur vie... qu'ils puissent gagner leur vie. Après, il y a tout plein de données à considérer, comme le bonheur, l'impression d'être utile, l'impression de se réaliser... Mais c'est beaucoup plus facile à mon sens de se sentir utile, quand on a un emploi, quand on gagne déjà notre vie et qu'on a Il y a plusieurs façons d'apprendre et de construire la fondation de sa maison. On dit souvent que de s'instruire, c'est de mettre des outils dans son coffre. Il y a toutes sortes de coffres et d'outils C'EST VRAI QU'ON VEUT QUE NOS ENFANTS PUISSENT FAIRE QUELQUE CHOSE DE LEUR VIE... QU'ILS PUISSENT GAGNER LEUR VIE. pas à casser la noix pour imaginer comment demain on va payer l'épicerie... Ce programme fait plaisir à bien des parents, j'imagine. Il offre à des jeunes... quelque chose à faire dans la vie! Il aide des jeunes à se trouver un emploi. Plus que cela, il met ces jeunes en présence d'artisans qui leur montrent comment ça fonctionne ce métier. C'est pas magnifique, comme idée? Combien de fois ici, j'entends cette question bizarre : «À quoi ça sert?» «À quoi ça sert d'apprendre la trigonométrie? À quoi ça sert, la philo? Les cours de physique...» C'est si clair et concret de savoir que la formation qu'on reçoit nous mène vers un métier. Il me semble que tous ceux qui sont obsédés et qui doivent à tout prix savoir «à quoi ça sert»... Il me semble que ça va les rassurer! valables. Eh bien, le Programme pour la formation et l intégration de jeunes à l emploi, lui, donne des outils «en chair et en os»! Des marteaux, des scies, des tournevis... Et un vrai coffre! Ça répond clairement à un besoin. Solution concrète à un besoin concret. Il me semble que ça complète à merveille la mission d'éducation de base et d'alphabétisation que nous avons, non? Ça permet, en tout cas, à plein de gens de faire quelque chose dans la vie. Et ça, c'est du béton! Et du béton, c'est solide. Ouais, je l'aime bien, ce programme. 䡵 François-Étienne Paré Porte-parole de la Fondation 3 ARDOISES 66 Comme j'aime le Programme pour la formation et l intégration de jeunes à l emploi! Il a plein d'allure, ce programme. Et plein de belles qualités, aussi. Les objectifs sont nobles, en tout cas. Il y a rien, il me semble, comme de voir nos jeunes se trouver un emploi à la fin de leur formation. Ça répond, du moins à ce que mon père voulait de moi! Il est extraordinaire, mon père. C'est comme s'il voulait me donner des ailes, sans me les couper... Il m'a donc poussé dans la vie, mais d'une petite poussée. C'était même peut-être plutôt une caresse, un câlin. Pour dire : «J'ai confiance en toi, va!» Tout ce qu'il m'a demandé, c'est... de faire quelque chose de ma vie! C'est beau, hein? Déstabilisant, mais beau. Il m'a ouvert tout grand l'univers des possibles, sans me mettre de pression. Ça donne envie de voler. Et ça fait peur aussi. On pourrait tomber, quoi! Et ça, ça fait mal.

7 QU EST-CE QUE LE PROGRAMME DE FORMATION PROFESSIONNELLE ET D INTÉGRATION DE JEUNES À L EMPLOI? 4 A R D O I S E S 6 6 L an dernier, un nouveau partenariat entre la Fondation Paul Gérin-Lajoie et l Agence canadienne de développement international (ACDI) voyait le jour. Ce partenariat, qui se poursuivra jusqu en 2015, se concentre exclusivement sur la formation professionnelle de jeunes au Bénin, au Mali et en Haïti. Ce sont 400 jeunes qui seront formés dans chacun de ces pays et qui seront ensuite soutenus dans leur intégration au marché du travail et dans l obtention de microcrédit s ils désirent démarrer leur propre petite entreprise. La formation professionnelle est dispensée par plus de 125 maîtresartisans dans leurs ateliers pendant une durée de 14 mois. Bien que la procédure de formation soit similaire dans chacun des pays, les métiers, eux, diffèrent en fonction des marchés. Ainsi, au Bénin, les jeunes ont accès à une formation en mécanique moto ou en maraîchage. Bien sûr, la souveraineté alimentaire de chacun de ces pays demande des formations en maraîchage, ce qu offre ce nouveau programme. Au Mali, les jeunes peuvent aussi choisir entre la mécanique automobile ou de moto, la menuiserie métallique ou de bois et la couture. Pour ce qui est d Haïti, la boiserie et l apiculture sont les deux autres choix qui s ajoutent au maraîchage. Évidemment, ces choix ont été effectués après une étude de marché sur le terrain. Pour mener à bien ce programme, la Fondation Paul Gérin-Lajoie a fait appel à quatre ONG locales. Il s agit de la FODES 5 en Haïti, de l APRETECTRA au Bénin et du consortium CAEB/ACEF au Mali. Ces ONG ont pour mandat de superviser le travail sur le terrain et de s assurer que les jeunes et les maîtres-artisans aient accès à tout ce qui est nécessaire pour arriver à une graduation après 14 mois. La Fondation Paul Gérin-Lajoie a eu l occasion de travailler avec chacune d entre elles par le passé et a pu apprécier leur dynamisme et leur professionnalisme dans la réalisation des mandats. C est pourquoi la Fondation a choisi de les retenir comme partenaires pour ce programme. Il arrive aussi que, pour être en mesure de suivre le programme, certains jeunes doivent recevoir un appui supplémentaire en alphabétisation, ce qu offre également le projet. Le projet ne se limite pas à la formation professionnelle, mais prévoit également diverses mesures visant à faciliter l entrée sur le marché du travail des jeunes. En effet, après leur formation de 14 mois et leur certification, les jeunes recevront des équipements pour exercer leurs métiers, et les jeunes intéressés à démarrer une petite entreprise pourront suivre des formations liées, entre autres, à la gestion, à la comptabilité et à la rédaction d un plan d affaires. Le tout pour leur permettre de se qualifier au programme de microcrédit qui est aussi financé par le projet. Ils seront suivis pendant 12 mois afin de les aider à se trouver un emploi ou à démarrer leurs entreprises. Par ailleurs, il importait aussi à la Fondation d assurer aux jeunes filles un accès à ces formations. C est pourquoi des cibles à atteindre ont été développées en leur priorisant l accès à 30 % des places disponibles. Les inégalités entre les hommes et les femmes étant présentes dans ces pays, la Fondation a aussi décidé d intégrer des formations sur l égalité des genres dans le programme.

8 FORMATION PROFESSIONNELLE AU BÉNIN Dans le cadre du Programme de formation et d intégration des jeunes à l emploi (PFIJE) au Bénin, les 400 jeunes sont formés en maraîchage et en mécanique de moto. Dans ce pays, où la majorité des gens se déplacent en moto, il existe un réel marché lié à ce moyen de transport. En ce qui concerne le maraîchage, ce domaine fera toujours partie d une stratégie gagnante en sécurité alimentaire. Le Programme de formation et d intégration de jeunes à l emploi (PFIJE) constitue la suite logique d un projet de la Fondation Paul Gérin-Lajoie au Bénin, soit le Programme d appui à la formation professionnelle qui était aussi financé par l ACDI à travers le partenariat établi avec la Fondation de 2006 à C est parce que ce programme a connu un réel succès avec 150 jeunes (125 conducteurs de taxis-moto néo alphabétisés et 25 filles vendeuses informelles d essence) formés dans quatre champs d activités (maraîchage, mécanique automobile, mécanique de moto et réfrigération) que l ACDI a accepté que la Fondation Paul Gérin- Lajoie poursuive ses actions au Bénin et même qu elle étende son expertise dans d autres pays. Si le programme d appui à la formation professionnelle au Bénin se tenait exclusivement dans la ville de Cotonou, le PFIJE, quant à lui, se déroule aussi à Sèmé-Podji, une autre ville d importance au sud du pays, rendant le projet accessible à un plus grand nombre de jeunes. Certains de ces jeunes ont aussi besoin d être alphabétisés afin de posséder le DÉJÀ, 40 JEUNES BÉNÉFICIENT DES CLASSES D ALPHABÉTISATION ET 99 JEUNES SONT ACTUELLEMENT EN FORMATION. niveau de français nécessaire pour suivre les formations avec les maîtresartisans et pour s intégrer au marché du travail. Ces jeunes reçoivent donc 100 heures de cours de français à raison de trois heures par semaine. Les jeunes ciblés par le projet sont souvent déscolarisés et se débrouillent avec de petits emplois peu rémunérés et requérant peu ou pas de qualifications. Ils tentent comme ils le peuvent d aider leurs parents à subvenir aux besoins de leur famille. Certains ont déjà appris des métiers comme la couture et la coiffure qu ils exercent à peine ou pas du tout à cause de l insuffisance de moyens financiers pour démarrer leur petite entreprise. Le PFIJE les aide à s intégrer sur le marché du travail en les équipant et en leur offrant, à la fin de l apprentissage d un métier, une formation supplémentaire en gestion et un accès au microcrédit. Ainsi, il leur est enfin possible de démarrer leur entreprise. Une autre particularité du programme est le recours à des maîtres-artisans, c est-àdire des gens qui exercent le métier de mécanicien ou de maraîcher. Une formation en pédagogie selon l approche par compétences leur est offerte par le programme. Ces maîtres-artisans sont 5 A R D O I S E S 6 6