SCoT. document technique. Préparation du séminaire des élus. Le commerce dans le Pays de Rennes. du Pays de Rennes.



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SYNDICAT MIXTE DU SCOT document technique SCoT Schéma de cohérence territoriale du Pays de Rennes Préparation du séminaire des élus du 19 mars 2013 Le commerce dans le Pays de Rennes

Le commerce dans le Pays de Rennes CHIFFRES CLÉS n LE COMMERCE CONNAÎT DES MUTATIONS PROFONDES QUI COMPLEXIFIENT LES PRÉVISIONS Prévoir ce que sera le commerce dans 10 ans est un exercice difficile. Aujourd hui, le sentiment d une remise en cause des fondements du modèle commercial actuel est largement partagé : crise du grand hypermarché, certaine aversion pour les courses alimentaires, contraintes du pouvoir d achat et nouveaux arbitrages de consommation Trois facteurs d incertitude affectent les lieux et les formes de commerces : - les mutations de comportement de l individu : il se recentre autour de ses propres attentes demande de personnalisation/d individualisation ; aspirations renouvelées : achat plaisir/ lieux conviviaux / articulation commerces-services-activités ludi-ques ; il est moins attaché à la possession des produits (location, occasion) ; - la révolution technologique à l œuvre : développement du e-commerce achat en ligne (évolution de la relation aux commerces physiques, adaptation des formats de vente), utilisation massive du portable (et de ses applications) devenu le principal vecteur de contact entre l individu et le monde, appropriation des jeunes générations, solutions de traitement automatisé qui permettent de connaître/répondre à la clientèle, émergence de nouveaux acteurs dominants (Google, Amazon,...) ; - les divers éléments extérieurs : vieillissement de la population (le panier d achat moyen d une personne de + 70 ans chute significativement), Le commerce dans le Pays de Rennes, c est : > 6 700 locaux commerciaux dont 6 100 commerces actifs ; > au total, près de 19 000 emplois dont 15 000 emplois salariés privés fin 2011. Ceux-ci représentent 8,5 % des emplois salariés privés du Pays et sont concentrés majoritairement (56 %) dans les établissements de plus de 50 salariés ; > près de 3 milliards d euros de chiffre d affaires dont la moitié générée par les 6 principaux pôles majeurs ; > 400 millions d euros générés par des clients résidant en dehors du Pays, soit près de 14 % du chiffre d affaires des commerces du Pays de Rennes. renchérissement des coûts de l énergie, du travail notamment dans les pays émergents, des matières premières, crises économiques Dans ce contexte de profonds changements des modes de consommation, une certaine inertie persiste, le modèle de consommation périphérique reste encore dominant, mais demain? Les points de vue divergent : certains y voient la fin d un modèle «périphérique tout voiture», sur des sites commerciaux monofonctionnels dédiés uniquement au commerce de masse avec des risques de friches commerciales, d autres pensent que les centres commerciaux, lieux de flânerie et de divertissement, ont encore un bel avenir (70 % des personnes qui sortent d un centre commercial le font sans caddie et même 40 % des visiteurs en sortent sans aucun achat apparent). Les opérateurs savent qu ils devront mettre le client au centre du nouveau modèle en développant le commerce de précisions/de solutions et miser sur des lieux d achats et de loisirs durablement attractifs capables de «rivaliser» avec la vente à distance. n EN MATIÈRE DE COMMERCE, QUELLES SONT LES PARTICULARITÉS DU TERRITOIRE RENNAIS? Des pôles majeurs en nombre important, principalement localisés autour de la rocade qui jouent un rôle structurant pour les achats alimentaires et surtout non alimentaires. 11 pôles majeurs 1 pour le Pays de Rennes au lieu de 8 ou 9 généralement dans des agglomérations de même taille. Ils n ont cependant pas tous la même fonction. 6 pôles assurent le rayonnement commercial large du territoire en attirant des clients de tout le département voire au-delà : centre-ville de Rennes, CC Alma, Nord Rocade sur Rennes et Saint-Grégoire, Rive Ouest à Pacé, Sud Rocade à Chantepie et la Route du Meuble. Ils génèrent, à eux seuls, 50 % du chiffre d affaires du Pays de Rennes et comptent plus du tiers des commerces. 1 Pôles majeurs : pôles qui portent le rayonnement commercial du territoire et qui satisfont les besoins diversifiés d achat des consommateurs. 2 Séminaire d approfondissement Document technique «Commerce» du 19 mars 2013 AUDIAR 2013

5 autres pôles majeurs polarisent les achats sur des secteurs géographiques moins larges : CC La Rigourdière à Cesson-Sévigné, CC Cleunay, Cap Malo à La Mézière, Village la Forme à Betton, Castorama La Gaité à Saint-Jacques-de-la-Lande. Ce maillage permet au centre-ville de Rennes d être le pôle n 1 avec quelques 1 750 commerces actifs, 16,5 millions de passages annuels et un chiffre d affaires de 480 millions euros. Néanmoins, on observe une faible différenciation des pôles majeurs entre eux accueillant une offre commerciale assez similaire avec une démultiplication des mêmes enseignes. Des consommateurs nomades. La moitié des ménages du Pays de Rennes fréquentent au moins 5 pôles majeurs régulièrement (au moins une fois par mois). La fluidité de la rocade, sa forte utilisation et le maillage en pôles majeurs induisent cette multi fréquentation génératrice de nombreux déplacements à l intérieur du Pays au motif des achats. L accès facile à un appareil commercial diversifié (+ de 500 enseignes nationales) est cependant de nature à permettre au territoire de mieux résister à la progression du e-commerce. Cette organisation basée sur le maillage en pôles majeurs encadre également le développement de pôles secondaires capables de constituer des alternatives d achats diversifiés pour les consommateurs dans des logiques de proximité. Les habitants du Pays de Rennes ne consomment pas toujours au plus près de leur lieu d habitat ou de travail, dans une logique géographique. Ainsi, on ne peut pas vraiment parler de bassins de consommation, malgré le maillage important d hypermarchés et de supermarchés dans le territoire. Enfin, l offre de proximité peine parfois à exister malgré le développement démographique des communes. En effet, les grandes surfaces alimentaires qui maillent finement le territoire dominent dans la réponse aux besoins de proximité. La part de marché des commerces traditionnels alimentaires (15 %) est ainsi plus faible que la moyenne nationale (20 %). Le maillage des marchés non sédentaires vient toutefois compléter l offre de proximité totalisant 65 millions de chiffre d affaires, cependant leur fréquentation est inégale (nombre d étals, horaires/jours ouvrés). n AUJOURD HUI, DES FORCES PLUS QUE DES FAIBLESSES? FORCES - ATOUTS POUR L AVENIR FAIBLESSES POINTS D ALERTE L offre commerciale dans le Pays de Mais, pour la première fois dans le Pays Rennes est très dense : 6 700 locaux de Rennes, la croissance démographique entre 2006 et 2011 ne s est pas commerciaux et 870 000 m² de plancher commercial, plus de 500 enseignes nationales nombre de locaux commerciaux. Seul accompagnée d un développement du et saine, la part de locaux commerciaux non occupés est faible et en repli (+ 11 % des surfaces de vente entre le plancher commercial a progressé (8,6 % contre 10,1 % en 2006). Il n y 2006 et 2011, soit 61 000 m²). a pas de risque de friche commerciale majeure aujourd hui. Une grande diversité d offre assurant une réponse de bon niveau à la demande des habitants du territoire. Le commerce crée de la richesse. Le chiffre d affaires des commerces du Pays de Rennes est estimé à 3 milliards d euros, en hausse de 13 % par rapport à 2006. 400 millions d euros viennent d habitants extérieurs au Pays. Mais, 7 communes n ont aucun commerce et 32 n atteignent pas le seuil des 5 millions d euros de «marché théorique alimentaire*» permettant d assurer la viabilité économique d une supérette. Aussi, l offre commerciale, corrélée aux poids de population, est inégalement répartie sur le territoire. Mais, malgré la croissance significative des surfaces commerciales et la croissance démographique, les flux extérieurs au Pays de Rennes n ont pas progressé entre 2001 et 2006. L implantation de quelques poids lourds en matière de rayonnement (Ikéa, Alinéa) a permis de compenser ces pertes d attractivité. Les habitants consomment presque Mais, la vente à distance progresse vite. exclusivement sur le Pays. Le niveau Plus marginalement, le taux d évasion d évasion est très faible : 4 % seulement des dépenses des ménages fois plus important, ce qui interroge des actifs à fort pouvoir d achat est 2 du Pays de Rennes sont effectuées la satisfaction des besoins en haut de en dehors du territoire, dont les troisquarts par la vente à distance. Cette gamme. évasion s est considérablement réduite par rapport à 2006 particulièrement en équipement de la maison (Ikéa, Alinéa). Le rayonnement commercial du Pays de Mais le support de l attractivité du Rennes est principalement porté par Pays de Rennes repose en partie sur quelques enseignes (Ikéa, Décathlon, des centres commerciaux vieillissants Castorama, Leroy Merlin) à forte notoriété, un centre-ville puissant et deux Rocade, Colombia 3 soleils. : Alma (modernisation en cours), Nord centres commerciaux (Alma et Rocade Nord, notamment leurs galeries commerciales) apportant une différenciation par rapport aux grandes villes environnantes. * Le marché théorique alimentaire représente la totalité des dépenses annuelles des ménages résidant dans la commune en produits alimentaires. Séminaire d approfondissement Document technique «Commerce» du 19 mars 2013 AUDIAR 2013 3

n LE PAYS DE RENNES EST DYNAMIQUE ET MOTEUR DE DÉVELOPPEMENT Le Pays de Rennes, capitale régionale, et l ensemble de sa zone d influence enregistrent une forte croissance démographique. Selon tous les scénarios à 2030, elle ne devrait pas s affaiblir. Cette dynamique assure une augmentation régulière du marché théorique ouvrant ainsi des capacités de chiffre d affaires supplémentaires pour les commerces du territoire qui participent ainsi à la création de richesse. Le commerce de détail est également un gros pourvoyeur d emplois pour les populations : 2 ème employeur privé avec près de 19 000 emplois dont 15 000 emplois salariés privés fin 2011. Au total, ceux-ci représentent 8,5 % des emplois salariés privés du Pays et sont concentrés majoritairement (56 %) dans les établissements de plus de 50 salariés. C est un secteur qui connaît une hausse régulière de ses effectifs, malgré la crise. Le Pays est un territoire de projets et d innovations commerciales sur lequel les opérateurs (enseignes, investisseurs) sont prêts à investir. Les friches commerciales ne constituent pas aujourd hui, comparativement à d autres territoires nationaux, une menace. n NÉANMOINS, LE COMMERCE SUR LE TERRITOIRE EST PORTEUR DE CHANGEMENTS. QUELLES MENACES ANTICIPER? La forte montée en puissance de la vente à distance (e-commerce et autres formes dérivées) peut bouleverser les équilibres commerciaux dans certains secteurs d activités (vêtements, chaussures, livres, disques, musique, jouets ) et remettre en cause le rayonnement commercial du Pays de Rennes (notamment pour les ménages les plus éloignés géographiquement). En effet, en 2011, le e- commerce ne représente que 1,5 % des dépenses des ménages du Pays de Rennes. Mais à horizon 2020, sa montée en puissance peut impacter de manière très forte certains commerces physiques du Pays et certains sites plus vulnérables (notamment du fait d une faible différenciation de l offre, de leur éloignement géographique, de leur déconnexion avec la ville, l habitat, l emploi ). Le rayonnement commercial du Pays de Rennes s exerce sur une zone d influence dépassant les limites du département. 400 millions d euros de chiffres d affaires sont générés par les personnes n habitant pas le Pays et venant consommer dans ses commerces. Les pôles porteurs de ce rayonnement sont dépendants de leur capacité future à attirer c est-à-dire de leur image, de leur modernité, de leur différenciation commerciale, de leur accessibilité... Le tissu commercial de proximité est globalement sain. Néanmoins, des polarités nécessitent une attention particulière. Ainsi, certains quartiers de la Ville de Rennes perdent des établissements et la vacance y est plus forte qu ailleurs. Par ailleurs, certaines communes, souvent moins peuplées, peinent à développer et/ou à pérenniser les commerces traditionnels et alimentaires de proximité malgré leur développement démographique. Les drives, concept récent, se sont développés très rapidement sur le territoire, sans autorisation nécessaire de CDAC 2. On en compte environ près d une trentaine, qu ils soient accolés à un commerce existant ou en solo. Ils concernent aujourd hui l alimentaire mais pourraient s étendre demain à d autres secteurs d activité comme le bricolage. Très faible en 2011, les drives pourraient avoisiner en 2020, 6 % des achats alimentaires du Pays. L impact de ces développements est encore difficile à cerner. A priori les drives alimentaires, et plus particulièrement ceux en solo, dans une recherche de captation maximale des flux sur les trajets domicile travail, conduisent à une moindre fréquentation des 2 CDAC : Commission Départementale d Equipement Commercial ; elle examine les demandes de création ou d extension des commerces de + 1 000 m 2 ou les évolutions au sein des ensembles commerciaux existants. 4 Séminaire d approfondissement Document technique «Commerce» du 19 mars 2013 AUDIAR 2013

hypermarchés-supermarchés et ainsi, à une baisse de la fréquentation commerciale régulière des pôles commerciaux et de leur galerie. La consommation en drive est souvent assortie d une progression de la consommation de «fruits-légumes-viandespoissons» au sein des espaces de vie de proximité. La compréhension des dynamiques d implantation et de développement de ces établissements est un enjeu pour le projet d aménagement commercial. n QUELS SONT LES POTENTIELS DE DÉVELOPPEMENT SUR LE PAYS DE RENNES À HORIZON 2020? Anticiper les marges de développement commercial d un territoire, c est approcher deux facteurs : les projections démographique et sociologique et les arbitrages des ménages en matière de consommation compte tenu notamment des dépenses contraintes (logement, énergie, téléphonie ) ou de leur pouvoir d achat limité par la crise économique durable. Le cabinet PIVADIS aboutit à un potentiel de croissance des dépenses des ménages du Pays en 2020 estimé entre 430 et 600 millions d euros, soit une progression conséquente de 16 à 23 % du marché théorique. Mais, la principale inconnue pour traduire ces dépenses en chiffres d affaires pour les commerces du territoire est la progression du e-commerce. Selon les hypothèses du cabinet, cette part pourrait atteindre 12 à 20 % en chaussures-habillement ou en électrodomestique et 30 à 40 % en livres/ disques. La transcription de ces potentiels de chiffre d affaires en surface de vente permet d établir le potentiel d évolution du plancher commercial à 2020 de + 9 000 m² à + 108 000 m², avec un potentiel médian de + 33 000 m². Ce chiffre médian correspond aux surfaces de vente déjà attribuées en CDAC et non encore ouvertes. Aussi, très peu de marges de développement en surfaces supplémentaires se dégagent pour le court terme. Néanmoins, la réponse aux mutations émergentes passe peut être moins par un accroissement net des surfaces de vente que par des redéploiements au sein des sites existants. Séminaire d approfondissement Document technique «Commerce» du 19 mars 2013 AUDIAR 2013 5

QUELQUES REPÈRES CHIFFRÉS Les chiffres d affaires moyens (TTC) : Hypermarché de 10 000 m² - entre 80 et 120 millions d euros Supermarché de 2 500 m² - entre 15 et 25 millions d euros Drive solo : minimum 5 millions d euros Supermarché de 1 000 m² - entre 5 et 7 millions d euros Supérette de 300 à 500 m² en urbain entre 1,5 et 3 millions d euros Supérette de 100 à 300 m² en rural de 250 000 à 1,5 millions d euros Boulangerie - 250 000 euros Boucherie-charcuterie 350 000 euros LES EMPLOIS ET LES PROJETS CC Leclerc Saint-Grégoire, 200 emplois supplémentaires accompagnent la restructuration du site. Ikéa et Alinéa, 400 emplois nouveaux sur le Pays. CC Alma, 250 emplois supplémentaires attendus après la modernisation contre 1 000 aujourd hui. CENTRE-VILLE CENTRE-BOURG / OFFRE COMMERCIALE DE PROXIMITÉ / CONDITIONS DE RÉUSSITE La recherche d une centralité urbaine : des commerces connectés à des équipements générateurs de flux. Un effet masse : des linéaires cohérents de commerces et en nombre suffisant. Le confort d achat, le traitement des vitrines, la signalétique. Des conditions favorables de circulation et de stationnement / des réseaux de modes doux continus reliant la centralité aux quartiers. Une animation commerciale facteur de dynamisme et de lisibilité pour les habitants. Une viabilité économique (5 millions d euros minimum de dépenses commercialisables des ménages) dépendante de la politique de l habitat et de la densité d habitants au pourtour du centre. Une vision communale du commerce à moyen terme articulée avec un projet d urbanisme, une stratégie foncière, une mise en cohérence des développements à l échelle Pays voire audelà. DÉFINITIONS Hypermarché. Point de vente dont la surface de vente est supérieure à 2 500 m². On distingue les petits hypermarchés de 2 500 m² à 4 500 m² dont le concept est proche du supermarché. Le chiffre d affaires des hypermarchés est issu pour près des 2/3 de produits alimentaires. Quelques exemples : Carrefour Alma (10 000 m²), Leclerc Cleunay (8 800 m²), Hyper U Mordelles (4 700 m²), Hyper U Châteaugiron (5 200 m²), Intermarché Liffré (3 000 m²), Intermarché Bruz (3 000 m²) Supermarché. Point de vente de produits alimentaires et d article d usage courant dont la surface de vente est comprise entre 400 et 2 500 m². Les produits alimentaires génèrent environ 85 % du chiffre d affaires de ces établissements. Quelques exemples : Super U Saint-Aubin d Aubigné (2 500 m²), Carrefour Market Saint-Jacques de la Lande (2 470 m²), Carrefour Market Poterie Rennes (2 350 m²), Super U l Hermitage (1 950 m²), Intermarché La Mézière (1 500 m²) Supérette. Magasin d alimentation dont la surface de vente est comprise entre 120 et 400 m². Quelques exemples : Marché Plus, Carrefour City, 8 à huit 6 Séminaire d approfondissement Document technique «Commerce» du 19 mars 2013 AUDIAR 2013

L organisation commerciale Charte 2008-2012 L organisation commerciale - Charte 2008-2012 L organisation commerciale Charte 2008-2012 Séminaire d approfondissement Document technique «Commerce» du 19 mars 2013 AUDIAR 2013 7

> Pays de Rennes 10, rue de la Sauvaie 35000 Rennes 02 99 86 19 86 www.paysderennes.fr Sophie ROUXEL > Audiar Agence d urbanisme et de développement intercommunal de l agglomération rennaise 4 avenue Henri Fréville CS 40716 35207 Rennes Cedex 2 02 99 01 86 40 www.audiar.org Karine BAUDY 2013-042-ETU-013