Interview p.10. Francis Delpérée. Dossier pédagogique des Equipes Populaires Bimestriel n 154 Janvier-Février 2013



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Dossier pédgogique des Equipes Populires Bimestriel n 154 Jnvier-Février 2013 Belgique - België P.P. - P.B. 5000 - Nmur 1 BC 4854 Interview p.10 Frncis Delpérée Bureu de dépôt : 5000 Nmur mil. N d grétion : P 204078. Les misons de repos fce ux défis du vieillissement

horizon-seniors.skyrock.com Un enjeu de tille pour les prochines nnées L question des misons de repos est révéltrice des grnds enjeux qui nous ttendent fce u vieillissement de l popultion. Prmi les défis mjeurs, citons tout d bord l ccès ux misons de repos. Fce à l évolution démogrphique et u mortoire décidé pr le fédérl et les Régions sur les nouvelles plces à créer, les listes d ttente s llongent et l sitution s nnonce encore plus ctstrophique pour l prochine décennie. Un utre défi mjeur est celui de leur ccessibilité finncière, qund on sit que le coût moyen est de loin supérieur u montnt des pensions. Le troisième enjeu de tille qui est déjà à l gend politique depuis un n concerne les trnsferts de compétences (et donc des moyens finnciers) prévus pr l 6 e réforme de l Ett. Les compétences fédérles seront trnsférées ux Communutés et/ou ux Régions, mis les enveloppes budgétires qui devrient ccompgner ce trnsfert semblent ctuellement bien en-deçà des besoins à moyen et long terme. Les Régions et Communutés uront un rôle centrl dns les choix en mtière de politique du 3 e âge. Celui notmment d investir mssivement ou non dns les soins à domicile ou les hbitts groupés pour mieux répondre ux souhits des personnes âgées et rencontrer l difficulté de finncer de nouvelles plces en misons de repos. L qulité des soins et des conditions de trvil du personnel des misons de repos est églement u cœur des préoccuptions de tout qui est concerné de près ou de loin pr l problémtique du vieillissement d un proche. A cet égrd, le mnque d investissement public ouvert l voie royle à une privtistion glopnte du secteur des misons de repos, ce qui n ugure rien de bon qunt à l ccessibilité finncière et à l encdrement humin indispensble pour des soins de qulité. Mis pour cel, c est à un chntier de très grnde mpleur uquel il fut s ttquer à tous les niveux de pouvoir, y compris européen : celui de l lutte contre l mrchndistion des services ux personnes et à l collectivité. Monique Vn Dieren 2

privtistion Misons de repos : Un mrché rentble mis à quel prix? Les misons de repos sont de plus en plus ux mins du secteur privé. C est qu u vu de l évolution démogrphique, le potentiel de développement est énorme, même si l crétion de nouvelles plces est bloquée depuis de nombreuses nnées pour éviter l explosion du finncement public. Le mnque de plces et l ugmenttion du coût de l hébergement sont u cœur des préoccuptions des personnes et des fmilles concernées pr des choix difficiles u crépuscule de l vie : qund, où et à quel prix? Région flmnde Région wllonne L évolution démogrphique pose de nombreux défis, dont les principux sont le finncement des pensions, l ugmenttion du coût des soins de snté et des plces nécessires dns les structures d hébergement pour personnes âgées. Et l on s en doute, l rgent est le nerf de l guerre de ces trois enjeux mjeurs. Les défis du vieillissement C est une évidence : depuis 30 ns, l ugmenttion de l espérnce de vie ccentue le phénomène de vieillissement de l popultion, qui n est ps compensée pr une ugmenttion de l fécondité. Résultt : l proportion des personnes âgées de plus de 60 ns est pssée de 18% à 23% entre 1980 et 2010. En 30 ns, le risque de décès été réduit de 40% entre 70 et 80 ns, de 30% entre 80 et 85 ns et de 15% entre 85 et 90 ns. 1 Tbleu 1 : Prix d hébergement en MR/MRS (1 er semestre 2012) Région bruxelloise Belgique CPAS Privé sbl CPAS Privé sbl CPAS Privé sbl CPAS Privé sbl Nombre d étblissements 270 176 410 177 571 134 31 197 27 478 944 571 Coût pour le résident 43,82 46,96 49,61 35,81 38,48 38,97 40,56 45,43 46,88 38,91 39,96 46,60 Montnt mensuel 1.332,9 1.428,4 1.509,0 1.089,2 1.170,4 1.185,3 1.233,7 1.381,8 1.425,9 1.183,5 1.215,4 1.417,4 Totl 1.993 41,25 1.254,7 (Source : SPF Economie, P.M.E., Clsses moyennes et Energie) Le vieillissement pr le sommet v s mplifier encore dns les 15 prochines nnées qund les enfnts du bby-boom d près-guerre (1950-1965) seront à l âge du ppy-boom En 2050, l popultion belge devrit compter 3.909.000 personnes de plus de 60 ns, dont 1.252.000 de plus de 80 ns. Il s git d une ugmenttion de 62% pour les plus de 60 ns et de 150% pour les plus de 80 ns pr rpport à 2008. 2 Quelles structures d hébergement? L grnde mjorité des personnes âgées souhitent rester à leur domicile le plus longtemps possible et ne souhitent (ou n cceptent) d entrer en mison de repos qu en dernier recours, qund les formules d ide à domicile ne sont plus suffisntes ou trop coûteuses. Les personnes qui entrent en mison de repos sont de plus en plus âgées. L âge moyen d entrée est de 83 ns et leur étt de snté est souvent dégrdé, ce qui n est ps sns conséquences sur l infrstructure et l encdrement humin nécessires. Selon l étt de snté et de dépendnce de l personne entrnte, on distingue deux structures différentes, mis qui cohbitent de plus en plus u sein d un même étblissement. Selon l définition du décret wllon reltif à l hébergement des personnes âgées, les "misons de repos pour personnes âgées" (MRPA) sont des étblissements destinés à l hébergement de personnes âgées de plus de 60 ns (65 ns en Flndre, ndlr) qui y ont leur résidence hbituelle et y bénéficient, en fonction de leur dépendnce, de services collectifs fmiliux, méngers, d ide à l vie journlière et de soins infirmiers ou prmédicux. Les "misons de repos et de soins" (MRS) sont qunt à elles destinées ux personnes nécessitnt des soins lourds et souffrnt d une pthologie de longue durée. 3

privtistion L coexistence des MR et des MRS dns un même lieu d hébergement permet ux personnes dont l étt de snté se dégrde de bénéficier de soins dptés sns devoir chnger une fois de plus de lieu de vie. "L échelle de Ktz" permet de mesurer le degré de dépendnce dns les ctivités quotidiennes : se lver, s hbiller, se déplcer, mnger et boire, être incontinent, s orienter dns le temps et l espce. L combinison des scores permet le "clssement" des personnes en MR ou en MRS. Les normes d encdrement et les exigences en termes d infrstructure sont différentes dns les MR et les MRS. Les MRS nécessitent un tux d encdrement supérieur de 30%. L intervention de l INAMI est donc différente. Il s git d un montnt forfitire clculé pr type d institution, pr personne et pr jour (voir encrdé). Les "résidences-services", qui permettent de mener une vie plus indépendnte, sont générlement ssociées à une mison de repos pour pouvoir bénéficier de services "à l crte" (reps, linge, kiné ). Les centres d ccueil de jour et les "centres de soins de jour" sont églement situés u sein ou en lien vec une MR ou une MRS. (Voir à ce sujet l rticle en p. 14). Les misons de repos peuvent églement se distinguer selon l instnce de gestion de l étblissement. Trois types d opérteurs se prtgent le "mrché" : les Le groupe Orpe, le plus gros gestionnire privé frnçis, possède 41 misons de repos en Belgique. ASBL (privées mis non commerciles), les sociétés privées commerciles et les CPAS. Cette distinction est importnte cr on constte depuis quelques nnées une très nette ugmenttion du secteur privé, ce qui n est ps sns conséquences, l qulité des soins et les conditions de trvil du personnel soignnt. Notons que l intervention INAMI est identique, quelle que soit l instnce de gestion. Une offre u compte-gouttes pour une demnde exponentielle Des structures dptées ux besoins Entre 2000 et 2011, le nombre de lits dns les misons de repos est pssé de 87.940 à 64.255, tndis que le nombre de lits MRS prtiquement doublé, pssnt de 33.103 à 65.325 (voir tbleu 2). L disponibilité en plces dns les étblissements de soins semi-résidentiels, tels que les centres de court séjour et les centres de jour, qunt à elle ugmenté de mnière considérble u cours de l même période, mis reste ssez limitée. Ni le nombre de lits de court séjour ni le nombre de plces dns les centres de jour ne dépssent 1,5 pour 1.000 personnes âgées de 65 à 75 ns ou 2,5 pour 1.000 personnes âgées de 75 ns et plus. S gissnt des soins à domicile, le nombre d utilisteurs âgés de plus de 60 ns est pssé de 107.985 en 2000 à 157.280 en 2011, soit une ugmenttion de 40% en 10 ns. Un senior dns le besoin plus de chnces d utiliser les soins mbultoires ou de séjourner dns une résidence-service en Flndre pr rpport à l Wllonie et à Bruxelles. En revnche, l probbilité est moindre de le voir devenir résident d une mison de repos pour personnes âgées. De toute évidence, les différentes utorités régionles mènent leur propre politique régionle. Tbleu 2 : Evolution du nombre de lits / plces disponibles dns les infrstructures pour personnes âgées, 2000-2011. Année Misons de repos (MR) Misons de repos et de soins (MRS) Lits pour ptients comteux Lits de court séjour Plces dns les centres de jour Soins à domicile 2000 87.940 33.103 0 241 713 107.985 2011 64.255 65.325 152 1.757 1.881 157.280 Sources : www.kce.fgov.be, 2011 En 2010, l Belgique comptit 1.576 gréments MR (653 en Wllonie, 174 à Bruxelles et 749 en Flndre) et 1.160 gréments MRS (403 en Wllonie, 111 à Bruxelles et 646 en Flndre).Ce qui représente u totl un peu moins de 2.000 résidences. Le nombre de lits pr rpport à l popultion de séniors est nettement plus élevé en Wllonie et Bruxelles qu en Flndre, qui mise dvntge sur les soins à domicile. A Bruxelles et en Wllonie, 50% des lits sont ux mins du secteur privé commercil. En Flndre, on retrouve une mjorité d ASBL, principlement liées ux réseux des mutulités. Depuis 1997, l offre totle de lits fit l objet d un mortoire, c est-à-dire d un quot mximum défini conjointement pr le fédérl et les Régions 3. Ce quot permet bien évidemment de ne ps lisser exploser le budget nécessire u finncement des MR. Pour l Wllonie, ce nombre mximum étit fixé à 47.546 lits. Fin 2011, une conférence interministérielle décidé de créer 1.233 lits supplémentires u niveu ntionl, ce qui porte à 141.282 le nombre mximum de lits en MR/MRS. L Wllonie en obtenu 568, à jouter ux 44 lits qu'elle possédit en réserve. Ces 612 lits supplémentires ont été réprtis selon des critères qui tiennent compte des demndes des misons de repos, de l'évolution démogrphique, des types d'opérteurs (publics, privés, ssocitifs) et de l tille des misons de repos existntes. L Région wllonne en effet décidé de fixer le plfond à 85 plces pr mison de repos pour leur préserver une dimension humine (l moyenne wllonne est ctuellement de 76) 4. L prt de mrché de plus en plus importnte du secteur privé se fit u détriment des petites structures 4

Le forfit inmi Outre le prix journlier pyé pr le résident, le forfit INAMI constitue une prtie importnte des revenus d une mison de repos. L mison de repos fcture le forfit INAMI à l mutuelle qui fit office de psserelle entre l INAMI et l mison de repos. L INAMI intervient insi finncièrement pour une prtie fin d ider le pensionnire. Le forfit INAMI est un montnt fixe, déterminé pr étblissement et qui est fcturé pour tous les résidents pr jour. En Région flmnde et en Région wllonne, le forfit INAMI moyen est légèrement supérieur u prix journlier moyen pyé pr le résident. Dns ces Régions, l intervention vi l INAMI est donc en moyenne supérieure ux chrges finncières qui sont supportées pr le pensionnire. Avec 41,46 euros, le forfit INAMI moyen est, en Flndre, supérieur à celui de l Wllonie et de Bruxelles, où il s élève respectivement à 33,88 et 32,27 euros, mis le niveu de prix moyen est supérieur en Flndre. (1) Etude sectorielle des misons de repos, SPF Economie, 2009 M. Vn Dieren existntes, qui se font rcheter et sont englobées dns des grnds groupes commerciux belges ou étrngers. Cette minmise du secteur privé trouve ses origines dns deux cuses principles. Tout d bord, des normes d infrstructure beucoup plus strictes, qui nécessitient des trvux d méngement impybles pour l mise en conformité des petites structures (sécurité du bâtiment, scenseurs, espces collectifs ). On estime ctuellement qu une mison de repos est difficilement rentble si elle ne comporte ps minimum 80 lits. Ensuite, un mnque de finncement public pour investir mssivement dns ce type d infrstructure, ce qui lisse une voie royle u secteur privé pour fire des misons de repos un business rentble et dont l venir est ssuré. Cr il y bien de l venir sur le mrché des misons de repos! Selon une récente étude rélisée pr le Centre fédérl d expertise de soins de snté 5, le nombre totl de lits nécessires en 2025 se situer entre 149.000 et 177.000 lits, soit une ugmenttion de 1.600 à 3.500 lits supplémentires chque nnée selon que l on investit ou non dns les solutions lterntives à l mison de repos (soins à domicile, hbitt groupé ). Et les 15 prochines nnées sont considérées comme une période de grâce puisque, comme nous l vons dit, les "ppy-boomers" se bousculeront u portillon près 2025 Le mortoire sur le nombre mximum de lits, qui expirit u 31 décembre 2012, fer donc l objet d intenses négocitions lors du trnsfert de compétences vers les Régions et Communutés. Une ddition slée Quel est le coût du séjour pour les ptients? C est évidemment très vrible selon l surfce de l chmbre, les services et ctivités proposées et même selon les Régions Selon le SPF Economie (voir tbleu pge 4), le prix moyen u 1 er semestre 2012 dns les 1993 étblissements du Royume est de 41,25 pr jour, soit 1.245 pr mois. L moyenne est de 1.423 en Flndre, de 1.326 à Bruxelles et de 1.143 en Wllonie. De fortes disprités géogrphiques donc. Ces prix moyens ne tiennent ps compte des fris qui sont fcturés en supplément : coiffure, téléphone, linge, télédistribution, boissons hors reps Sns compter les fris médicux tels que médecin, kiné, pédicure. Il est églement intéressnt de constter qu u sein d une même région, les différences de prix entre les MR privées, publiques (CPAS) ou gérées pr des ASBL ne sont ps très grndes en Wllonie et à Bruxelles. Pr contre en Flndre, celles qui sont gérées pr des ASBL représentent en moyenne un coût plus importnt pour les résidents. Le forfit INAMI moyen est églement supérieur en Flndre (41,46 en Flndre, 33,88 en Wllonie et 32,27 à Bruxelles). Si différence il y entre les trois types de structures, celles-ci se situent donc dvntge dns l qulité du service et dns le personnel d encdrement. Il est clir qu une mison de repos privée, qui pr définition vise l rentbilité, v être plus regrdnte sur les dépenses de confort non obligtoires, sur le coût et l qulité du mtériel prmédicl (les protections d incontinence pr exemple), sur l rentbilistion mximle du personnel subventionné Elles utilisent églement tous les trucs et ficelles pour tirer un mximum de profit des ides publiques dont elles peuvent bénéficier. Les misons de repos ne peuvent cependnt ps fire ce qu elles veulent en mtière de prix fcturé ux résidents. Toute demnde d ugmenttion de prix doit être introduite uprès du SPF Economie sur bse d un dossier justifictif et selon des critères précis définis dns l Arrêté ministériel du 12/08/2005. Pr illeurs, les Régions peuvent églement ccepter des ugmenttions de prix mis de mnière ssez restrictive. Qund l pension ne suffit ps Le problème mjeur concerne le coût de l hébergement en mison de repos u regrd des pensions légles. Celles-ci ne suivent bsolument ps l ugmenttion du coût des MR, et ce différentiel ne fit que croître. L pension de retrite mensuelle, u tux "isolé", de ceux qui ont eu une crrière uniquement comme slriés du secteur privé, étit en moyenne de 935 u 1 er jnvier 2011 (1.100 pour les hommes et 745 pour les femmes). 6 L ugmenttion du coût des séjours en MR est en prtie due ux nouvelles normes qui sont imposées (personnel et infrstructure). Cette ugmenttion est de 2,5% entre 2011 et 2012 et de 30% en dix ns. Le CRIOC rélisé en 2010 une étude mettnt en évidence l écrt entre l pension et l hébergement en MR insi que le nombre d nnées qu il fut éprgner pour finncer un séjour en MR 7. Ainsi, tennt compte du montnt moyen de l pension et de l hébergement en MR, il fudr éprgner 100 pr mois pendnt 8 ns pour finncer un séjour de 5 ns en Wllonie (à Bruxelles : 12,5 ns - en Flndre : 18,5 ns). Mission impossible pour les 40% de personnes âgées (de plus de 65 ns) dont l pension est inférieure u seuil de puvreté De plus en plus de CPAS sont sollicités pour prendre en chrge les surplus d hébergement, mis ceux-ci sont tenus de récupérer cette somme uprès de l fmille, ce qui provoque souvent des conflits vec les enfnts et ppuvrissent leurs fmilles. 5

privtistion Le budget de Mrie-Louise Un business en pleine expnsion Fce à l ugmenttion de l demnde (les listes d ttente sont longues!), l insuffisnce de finncement public lisse le chmp libre ux investisseurs privés. Cette privtistion est déjà bien entmée, puisqu entre 2001 et 2011, sur les 12.100 lits créés, 10.900 l ont été pr le secteur privé commercil, u détriment des petites structures fmililes ou ssocitives. 8 Actuellement, l moitié des MR est gérée pr des sociétés commerciles. Certines d entre elles sont mêmes cotées en Bourse! Mis qui sont ces sociétés privées qui investissent à tour de brs dns les misons de repos? Il y tout d bord les sociétés de gestion des MR, belges ou étrngères. Prmi les sociétés belges, citons Senior Assist (33 MR) et Armone (40 MR, 4.000 résidents). Senior Living Group est un groupe hollndis bien implnté en Belgique (19 MR, 2.850 résidents). Mis le leder du mrché privé des MR est le groupe frnçis Orpe, qui est implnté dns 5 pys, qui possède 333 MR en Frnce et 41 en Belgique. Le groupe possède u totl 35.000 lits, dont 3.500 lits en Belgique. Orpe ffiche vec fierté un chiffre d ffires d 1,5 millird et encore une belle mrge de progression en perspective. C est une des plus grosses sociétés cotée en Bourse en Frnce Une fierté qui pose question qund on sit que ces misons de repos sont finncées de mnière importnte pr l INAMI, et donc que l rgent public permet entre utre de rétribuer les ctionnires privés. Un bel exemple de socilistion des pertes et de privtistion des bénéfices Second cteur privé très intéressé pr le secteur des MR, les sociétés immobilières. Celles-ci construisent des bâtiments qu elles louent à des sociétés spécilisées dns l gestion telles que celles décrites ci-dessus. Prmi ces sociétés immobilières, citons Aedific et surtout Cofinimmo, qui est fortement implnté en Frnce mis ussi en Belgique. Les MR représentent 22% du prc loctif de Cofinimmo, qui ffiche un rendement loctif de 6% dns les MR. Les vntges d un tel investissement, c est que l Mrie-Louise est hébergée dns une mison de repos privée en Région bruxelloise. Elle possède une chmbre de 18m 2 slle de bins comprise. Voyons s fcture d un peu plus près. Coût de l hébergement : 48,43 /jour (1.452 /mois) ; Fris fixes : Abonnement TV (10 ), linge (40 ), téléphone (20 ), télévigilnce (23 ) ; Fris médicux (moyenne mensuelle) : médicments (70 ), médecin (50 ), kiné (150 ), pédicure (20 ). Soit un budget "hébergement + soins ordinires" d environ 1.800 pr mois, sns compter les séjours en hôpitl, les trnsports médiclisés Et ce pour un confort de vie qu on ne peut ps considérer comme luxueux. S pension est de 1.170 /mois. Elle ne possède ps de mison, donc ps de rente loctive. Heureusement, elle un bs de line issu d un héritge qui lui permet de combler l différence à condition qu elle ne vive ps centenire! demnde est en pleine expnsion et que les contrts signés vec les gestionnires le sont pour de longues périodes (27 ns) Les victimes de l privtistion sont tout d bord les trvilleurs du secteur (infirmiers, ides-soignnts) qui voient leurs conditions de trvil se dégrder, mis ussi pr ricochet les résidents qui ne bénéficient plus du temps et de l ttention nécessires à des soins de qulité. Mlgré des normes d encdrement identiques, les grnds groupes privés emploierient systémtiquement moins de personnel, jusqu à 20% de moins que les CPAS ou les ASBL. Leurs méthodes de gestion lissent perplexes. Selon une récente émission TV 9, tout devient chronométré, du temps pssé à ider une personne à fire s toilette ou à mnger, à fire un lit, à nettoyer une chmbre, à fire un pnsement Le risque est grnd de voir les pouvoirs publics bisser les brs fce u mouvement prétendument irréversible de l privtistion. L exigence élémentire serit de fixer des normes plus strictes en mtière d encdrement et d effectuer des contrôles de terrin beucoup plus nombreux. C est essentiel pour grntir l meilleure qulité de vie possible pour les résidents et en corollire de bonnes conditions de trvil dns toutes les misons de repos, qu elles soient privées ou publiques. L utre chntier de bien plus grnde mpleur, c est un combt politique pour lutter contre l mrchndistion des services ux personnes et à l collectivité. Mis pour cel, il ne fut ps bisser les brs, il fut se retrousser les mnches Monique Vn Dieren 1. L démogrphie des communes belges de 1980 à 2010, Courrier hebdomdire du CRISP n 2162-2163, 2012. 2. Le Soir, 15/02/2012. 3. Trois protocoles d ccord ont en effet été conclus entre le pouvoir fédérl (INAMI) et les instnces régionles (1997, 2003, 2005) pour fixer des objectifs communs en termes de soins de longue durée (trnsformtion de lits MR en lits MRS), de politique commune pour ider les personnes à rester chez elles et de mortoire sur le nombre de lits. Ce mortoire été élrgi en novembre 2011. Pour le détil des chiffres pr région, voir Moniteur belge du 9/11/2011 (F2011-2915, Agence fédérle pour l sécurité de l chîne limentire). 4. Sources : L'venir, 12/07/12 5. Soins résidentiels pour les personnes âgées en Belgique en 2011. Disponible sur www.kce.fgov.be 6. Chiffres cités pr Ptrick Feltesse dns Contrstes n 152, sept-oct 2012. Sources : Office ntionl des pensions, jnvier 2011. 7. Misons de repos, CRIOC 2010. 8. Syndicts, 30 novembre 2012. 9. Questions à l Une, RTBF, 12/12/2012. 6

Misons de repos et qulité de vie : Un défi u quotidien ujourd hui, plus de 130.000 Belges séjournent en mison de repos. L décision de poser s vlise dns un de ces étblissements est le résultt d un choix mûri et réfléchi pour certins, d une obligtion imposée pr des risons de snté ou des contrintes fmililes pour d utres. Tous ont pourtnt les mêmes envies de bienêtre, de respect de l personne et de l dignité Des mots que rencontre de fçon très vrible l rélité vécue u sein de ces étblissements. QULiTé De vie Dns le prcours d une vie, les déméngements, les chngements de cp, les projets qui bifurquent sont fréquents. De plus en plus. Pourtnt, s il est un pssge qui peut-être vécu de fçon très délicte, voire prfois même douloureusement, c est bien celui de l instlltion en mison de repos. Quitter une hbittion dns lquelle on vit des repères étblis, un qurtier qui structurit une vie socile, des ctivités qui rythmient l semine n est ps chose isée. D utnt plus que l on constte que cette trnsition est générlement peu préprée. entrer dns une mison de repos, ç se discute! Le plus souvent, c est une hospitlistion, une chute à domicile ou une mldie qui ccélèrent l prise de décision d une entrée en mison de repos. L urgence de l sitution ne permet lors ps d ppréhender vec sérénité l venir qui se présente et peut se trnsformer en dércinement brutl du point de vue de certins seniors. Selon Enéo, mouvement socil des înés, une meilleure préprtion de cette étpe de l vie -vécue pr près de 50% des octogénires et 80% des nongénires- serit entièrement bénéfique tnt pour l personne concernée que pour son entourge. Un choix pensé, discuté, prépré vec le futur résident, l fmille et l mison de repos est en effet sns doute l première et indispensble étpe qui peut conditionner l réussite d un séjour dns l institution. Pourtnt, très peu d înés souhitent border l question. D bord prce qu elle mène inévitblement à évoquer un épisode de l vie uquel beucoup ne veulent ps penser, mis ussi prce que le secteur des misons de repos est tellement sturé que des visites préprtoires semblent vines à prtir du moment où les plces sont rres et souvent (très) chères. De plus, l imge donnée pr les misons de repos s est considérblement ternie et les înés qui envisgent d y entrer expriment leurs crintes qunt à un recul de leur utonomie, à l perspective d ctivités perçues comme infntilisntes, à l perte de contct vec le monde extérieur, à l dépendnce ux médicments. Imge trompeuse ou rélité? Chque mison de repos est différente et l stisfction des résidents pr rpport u cdre et à qulité de vie peut y être très vrible. L qulité de vie u jour le jour Le quotidien en mison de repos est rythmé pr les soins, les reps, les ctivités diverses. En Belgique, les résidents ont en moyenne 85 ns u moment de leur entrée en mison de repos. Un âge qui, pour certins, est encore synonyme de pleine snté et d envie d échnges mis qui, pour d utres, se révèle être le début de soucis médicux plus importnts ou de problèmes de désorienttion. Dns les misons de repos, on tente donc d dpter, vec plus ou moins de bonne volonté, le rythme de vie ux différentes formes de vieillissement qui se présentent. Mis qu est-ce qui définit l qulité de vie dns une mison de repos? C est fort probblement l conjonction d un ensemble d éléments très vriés. On peut citer pr exemple toute l importnce de l élbortion d un projet de vie pour l étblissement qui prenne en compte les besoins spécifiques des pensionnires, qui implique le personnel, les résidents et leurs fmilles dns une gestion prticiptive du lieu, qui soit cpble de questionner et de remettre en cuse les prtiques, qui se soucie de l ccompgnement de l fin de vie, qui s ouvre vers le monde extérieur, qui promeuve l vie socile des résidents, qui fsse des moments de reps des instnts de plisir et de convivilité, qui propose des ctivités diversifiées permettnt le mintien ou l réctivtion des potentiels des personnes âgées, etc. Dns le clssement des institutions sur l échelle de l qulité de vie, il semble ussi que l ttention et le temps conscrés ux soins et ux 7

QULiTé De vie toilettes soit un bromètre ssez révélteur de l ensemble des services proposés. A prtir du moment où ces instnts -u cours desquels les résidents sont confrontés plus que jmis à leur propre frgilité et à leur dépendnce- sont prfois minutés, retrdés, interrompus ou bâclés, on peut supposer que c est l qulité de vie de mnière générle, le sentiment de confince, de convivilité et de sécurité qui sont en péril. Pour mener à bien l ensemble de ces défis, les outils d une communiction efficce et non violente insi qu une gestion humine du personnel dns une perspective de reconnissnce et de formtion continuée sont essentiels. Mettre en prtique une série de vleurs demnde une réelle volonté et une conviction profonde de l prt des directions et des gestionnires des misons de repos. Ce qui n est ppremment ps toujours le cs. De l vis de Mrie-Pierre Delcour 1, directrice d Infor- Homes Bruxelles, on trouve dns toute une série de misons de repos des directions et du personnel qui veulent bien fire et qui s en donnent les moyens pr le biis de formtions, continues ou spécifiques. Mis il y une très grnde diversité dns les profils des responsbles et mlheureusement, il reste des personnes qui ne sont ps à leur plce. Il rrive ussi prfois que certins directeurs qui font très bien leur trvil ne soient ps soutenus pr le gestionnire, ce qui est dommge prce que ce sont lors ceux qui sont les plus compétents qui s en vont. Concrètement, l liste des différents types de résidences et des prtiques qui y sont quotidiennes est donc longue, entre l mison modèle dns lquelle tout ser réellement mis en plce pour le bien-être des pensionnires (certines misons n hésitnt ps à engger du personnel u-delà des quots minimums imposés pr l Inmi) et les cs les plus décriés des résidences qui «tournent» sns lisser ucune plce à l dimension humine, voire même qui négligent certins besoins premiers en termes de snté et de sécurité physique ou psychologique. Pour Mrie-Pierre Delcour, il s git d illeurs de rester très ttentif ux évolutions du secteur : on constte ctuellement un grnd remue-ménge. Le secteur devient très commercil. Certins groupes gestionnires sont cotés en bourse et sont donc très ttentifs u rendement. On peut leur reconnitre d voir prfois suvé d nciennes misons en y réinjectnt des fonds. Mis de mnière générle, c est le souci du bénéfice qui prime et celui-ci n est mlheureusement ps réinvesti dns les infrstructures ou le personnel mis bien plutôt redistribué ux ctionnires. Des normes pour mieux encdrer les prtiques : côté pile et côté fce Prce que prévenir vut mieux que guérir, le secteur des misons de repos est ujourd hui régi pr toute une série de décrets et de règlements. Ceux-ci touchent notmment à l rchitecture des bâtiments dns leur dimension de sécurité (ccessibilité, entretien, chuffge, système d ppel ), u respect des normes d hygiène, à l qulité des soins de snté et de l nourriture, u personnel (nombre minimum de trvilleurs, formtion ). Grâce à l insturtion de ces normes, Jen-Mrc Rombeux, de l Union des villes et des communes de Wllonie, constte que sur dix ou vingt ns, l méliortion été substntielle. Mis il souligne pr illeurs l inégle évolution des différentes misons présentes sur le territoire et insiste sur le fit que le secteur n est ps homogène. Dns certins endroits, une personne ser reltivement bien ccompgnée tndis que dns d utres, on fer les toilettes de fçon ssez expéditive, les reps seront servis sns ide, l nimtion ser réduite à s plus simple expression 2. Il semble bien en effet que respect des règlementtions ne soit ps toujours synonyme de bien-être. Certines misons de repos se limitnt u strict minimum sns développer à l intérieur et utour de cet espce un réel lieu de vie et d épnouissement individuel et collectif. Prfois, mlgré que le cdre légl soit respecté, on constte de réels mnquements. Dns certines misons, on évoque, du coté du personnel, le mnque de temps pour fire les soins et se rendre présent uprès des personnes, le fit de devoir «voler» d un résident à l utre, certines conditions mtérielles difficiles (chuffge, éclirge). Chez les résidents, on prle de soins trop peu fréquents, fits rpidement, brusques prfois. On se plint de l qulité des reps, de l surmédiction, de l surveillnce, du mnque d intimité Dns quelques cs plus grves, de réels signes de mltritnce peuvent être consttés : bsence de soins, refus d ccéder à des demndes, pressions Des contrôles ont lieu mis ils sont trop peu fréquents. En Région wllonne, neuf inspecteurs seulement se réprtissent le trvil de contrôle des 650 misons de repos réprties sur le territoire et ils n rrivent ps à fire le tour de l moitié d entre elles sur une nnée. Difficile dns ces conditions de déceler certins mnquements qui n pprîtrient ps u premier coup d oeil. L insturtion de normes indéniblement permis une méliortion de l qulité de vie dns certines misons de repos, mis il s git d une rme à double trnchnt. Si elles grntissent une sécurité pour tous les résidents dns toutes les institutions, elles fvori- Témoignges pporter du soin ux choses d importnce et ux petits détils Mintennt qu il y est, il en est presque à regretter de ne ps être venu plus tôt prce que, comme il ne sit plus mrcher, il pu obtenir une «voiturette» qu il conduit lui-même pour ller à tble, Il de nouveu des contcts vec des voisins de chmbre, lors que chez lui il n vit plus jmis que l fmille et peu d utres visiteurs. * Ç sent bon ici, presque chque mtin, le pin est cuit sur plce. Le dimnche, hum... pistolets, couques u chocolt flottent dns l tmosphère. Ç donne envie de se lever et de bien commencer l journée. C est comme une invittion, une ttention permnente... Une gâterie quotidienne qui ne se refuse ps.* 8

horizon-seniors.skyrock.com sent nénmoins principlement les grosses structures, souvent considérées comme moins chleureuses et moins fmililes. On considère ctuellement qu il fut un minimum de 80 lits pour qu une institution soit pérenne. Pour une série de plus petites misons de repos, les trvux à effectuer pour les mises ux normes (scenseurs suffismment grnds pour y mettre un brncrd, sonnettes d ppel vec système d enregistrement ) sont trop lourds à porter finncièrement et prfois impossibles à réliser mtériellement. C est lors le choix de l fermeture ou l course ux dérogtions pour pouvoir poursuivre l ctivité d ccueil. Dns l prtique, l pluprt des institutions qui comptent moins de 60 lits ont dû fermer. En une dizine d nnées à peine, on est pssé de 900 à 650 misons de repos u sud du pys lors que le nombre de lits subsidiés est resté le même. Cette diminution du nombre de résidences n est ps sns impct pour des personnes âgées qui doivent dès lors prfois se rendre dns une mison de repos éloignée de leur région d origine, u détriment du mintien de contct sociux nciens, étblis et rssurnts. Des rêves pour l venir Imginer les dernières nnées de l vie d un proche, voire même prfois évoquer notre propre vieillissement nous renvoie à l idél que nous pouvons espérer pour cette étpe de l vie. L utopie n est ps réservée à l dolescence et les personnes âgées ont le droit de rêver ussi l mnière dont elles souhitent vivre ces moments. Le secteur des misons de repos, ctuellement très lucrtif, ttire un certin nombre de propriétires et de gestionnires peu hbitués à l complexité de l tâche qu ils endossent. Bien souvent, recherche de l rentbilité et qulité ne vont ps de pir et ce sont lors les personnes âgées, leurs proches tout utnt que le personnel soignnt qui en font les fris. Dns ce contexte, il semble donc essentiel de réffirmer l importnce d une réelle trnsprence dns les prtiques mis ussi de l impértif de créer rpidement de nouvelles misons de repos et ce notmment dns le secteur public. L question de l disponibilité des plces est essentielle pour fire fce u double défi de l gestion du nombre grndissnt de personnes âgées et du mintien de l qulité de vie dns les misons de repos. Si l pression du mnque de lits disponibles diminue du côté des résidents, cel pourrit peut-être leur permettre de fire peser plus fortement l blnce du coté de l qulité, sns crinte de perdre leur plce. Muriel Vnderborght Pour des informtions sur les misons de repos voir www.inforhomes-sbl.be (Bruxelles) et www.inforhomeswllonie.be. Pour les problèmes de mltritnce voir www.respectsenior.be (en Wllonie) et le Sepm, service d écoute et d informtion d Inforhomes Bruxelles. 1. Infor-Homes Bruxelles pour objectifs d orienter les personnes âgées vers l solution d hébergement qui leur convient et de triter des demndes d informtions insi que des plintes reltives à l mltritnce des inés. 2. Cité pr MOUTON O. dns «On bndonne nos personnes âgées», Le Soir du mercredi 15 février 2012. Du mnque chronique de temps ux cs de mltritnce vérés Des restrictions font ml. Pr exemple, les économies u niveu de l éclirge, souvent insuffisnt, me donnent des soucis u petit mtin comme le soir, lorsque je dois fire une injection. C est vri, je ne vois ps suffismment clir et il m est déjà rrivé de piquer un ptient pendnt qu il tenit lui-même l lmpe de bureu empruntée à un voisin de chmbre. Actuellement, j i une petite lmpe de poche ttchée à mon trousseu de clés! * Le groupe qui gère l mison possède plusieurs misons comme celle-ci. Du jour u lendemin, tout le mobilier été chngé et remplcé pr des meubles identiques. Tout s est uniformisé. Tout se ressemble ici, comme illeurs. Comme si chcun devit rentrer dns un moule, se conformer à une règle, une norme.* Pour fire mon trvil convenblement vec un minimum d humnité, je preste bénévolement une prt du trvil, en tous cs pour ce qui concerne les contcts vec mes résidents.* Pour fire des économies de personnel, l direction enggé des ides-soignntes. Mis celles-ci trvillent en cuisine ou à l ccueil. Cel permet u gestionnire de respecter les normes minimles d encdrement infirmier... et pourtnt ces personnes ne s occupent ps des résidents. C est donc le personnel soignnt qui doit répondre u mnque d effectif et à l surchrge de trvil. * Les témoignges mrqués d une stérisque sont issus de l ouvrge Envie de vie! publié pr l UCP (Enéo). 9

interview Frncis Delpérée : L question des înés doit être portée sur le terrin politique Tout qui l entendu dns les médis connît s voix remrquble et l concision de ses propos. C est peut-être prce que Frncis Delpérée, homme politique enggé u CdH, constitutionnliste respecté, est d bord et vnt tout un pédgogue. il est églement président d enéo, le Mouvement socil des înés, prtenire des Mutulités chrétiennes. et dns cette fonction, c est l promotion des droits des citoyens qui l nime en tnt que principe mjeur. Contrstes : Vous vez entmé une retrite très ctive en entrnt en politique à l âge de 62 ns. Mis vous étiez uprvnt déjà connu et reconnu comme constitutionnliste. Qu est-ce qui vous motivé à psser du blcon, c est-à-dire observteur de l vie politique, à l scène? Frncis Delpérée : Plus que juriste, je me sens vnt tout enseignnt. J i enseigné pendnt 40 nnées vec plisir, et j imis tout prticulièrement le contct vec les étudints dns un grnd mphithéâtre. Le cours de droit constitutionnel que je donnis ne pouvit être dissocié de l ctulité politique, qui constituit l ccroche. J y pportis évidemment mon commentire, ce qui m mené à nlyser ussi l vie politique dns l presse. J i eu l occsion de donner cours non seulement en Belgique mis ussi à l étrnger; en Frnce, en Itlie, u Cnd, en Afrique, u Moyen-Orient. Et cette expérience donne un sens reltif ux problèmes belges. Je pense à ce proverbe : «Qund je me regrde, je me désole. Qund je me compre, je me console». Les étudints ppréciient mes cours. Nettement moins mes exmens! J étis exigent, c est vri. Mis l un d eux m qulifié de professeur «sévère mis juste» et cel me convient. Et puis il y eu le projet de réforme institutionnelle du gouvernement Verhofstdt en 2000-2001. Ce projet étit inconstitutionnel et le Conseil d Ett vit rendu un vis négtif dont le gouvernement n eu cure. J i lors orgnisé un colloque à ce sujet et les constitutionnlistes présents ont églement rendu un vis négtif dont j i fit prt à l presse. M. Verhofstdt pssé outre et c est lors que j i décidé de «plonger dns le bin» de l politique. J interviens notmment en commission de l justice où je suis d utnt plus entendu qu elle n est ps, contrirement à ce qu on pourrit croire, composée de beucoup de juristes. Vous restez cependnt une référence en mtière constitutionnelle dns le monde cdémique, méditique et politique. Comment conciliez-vous votre rôle d expert (donc neutre et imprtil) et 10

Equipes Populires de politicien (donc enggé et prtil)? Je ne trouve ps ces rôles inconcilibles. Chque dossier comporte un spect constitutionnel et un spect d opportunité. Tous deux sont distincts. De plus, je ne suis ps un prlementire du genre «Pic de l Mirndole» (celui qui sit un peu de tout sur tout). Selon moi, un prlementire doit voir une formtion, un métier, une compétence. Du fit de l mienne, j élbore, logiquement, le progrmme institutionnel de mon prti. Vous vez ccepté l présidence d Enéo il y un peu plus d un n. En quoi cette présidence est-elle importnte pour vous personnellement, ensuite pour Enéo? Je ne m ttendis ps à prendre cette fonction, ne l ynt ps sollicitée, mis je l i cceptée. D bord pr sensibilité et trdition fmilile (mon père étit le «Monsieur sécurité socile» dns l prèsguerre) ; et ensuite prce que j i conscience que les droits et devoirs des înés dns l société doivent être portés sur le terrin politique, comme un enjeu essentiel. Il ne s git ps seulement d orgniser des goûters ou des tournois de pétnque. Tout récemment encore, le Premier ministre évoquit dns les médis l question des plus de 60 ns comme l grnde question des vingt prochines nnées. L Belgique est de plus en plus confrontée à l problémtique du vieillissement, qui comporte plusieurs enjeux à triter simultnément. Celle du bien vieillir d bord, c est-à-dire de l qulité des soins de snté et de l qulité du milieu de vie (quel que soit le choix du lieu de vie). Dns quelle logique vous retrouvez-vous le mieux : dns une méliortion de l qulité de vie en mison de repos ou dns une méliortion de l qulité des soins à domicile? L question principle est effectivement celle de l qulité de vie. Et elle psse, d bord, pr le respect de l dignité de l personne, pr l possibilité pour elle d exercer pleinement ses droits économiques, sociux, culturels, politiques et que ce soit en mison de repos ou à domicile. Le principe mjeur qui m nime, c est l promotion des droits des citoyens. Des droits ussi fondmentux que le droit u logement, à des services sociux, à l sécurité socile On entend trop de discours infntilisnts, du genre «près vos 55 ns, on rrnger quelque chose pour vous». C est à l personne elle-même, non à ses enfnts (ou à ses prents, prfois) de fire ses choix. L infntilistion, qu Enéo dénonce, psse ussi pr l ttitude : le tutoiement, pr exemple. Imginez ce que ressent une personne âgée qui s entend dire «tu» comme à un enfnt pr un presttire de service. Enéo met ussi l ccent sur l diversifiction des lieux de vie : outre le domicile ou l mison de repos, d utres formules existent, à encourger et développer. C est l hbitt intergénértionnel ou de type kngourou ou encore Abbeyfield. Enfin, Enéo insiste sur l nécessité de réfléchir à de nouveux métiers, en lien vec l snté, mis ussi à l construction d équipements collectifs : les logements doivent être plus évolutifs, tenir compte des chngements qui viennent vec l âge. Et nous devons pprendre à nticiper les ruptures de vie. Bien souvent, on n y pense ps, jusqu u jour où les conséquences d une mldie obligent à déménger ou ménger l mison. C est éprouvnt si l on n ps eu l occsion de s y préprer. A propos de l exercice des droits, que pensez-vous de l inititive de plcer des urnes électorles en mison de repos pour fciliter l possibilité de voter ux résidents? Alors là, je dis non! Ce n est ps insi que l on peut grntir le droit de vote en toute liberté de l personne. Prce que ce qui se psse, c est que le bourgmestre rrive dns l résidence, vec son urne dns une min, une trte dns l utre vous imginez bien le jeu d influence qui peut se produire! Pr contre, puisqu on jusqu à présent mis les écoles à contribution pour l orgnistion des élections, on pourrit envisger de les remplcer pr les misons de repos, à condition que ce soit pour tous les hbitnts du qurtier. Voilà qui urit du sens! Autre enjeu importnt, celui du coût du vieillissement pour les personnes. Trouvez-vous norml que le montnt des pensions ne couvre générlement ps le coût d un séjour en mison de repos? 11

interview A ce propos, je voudris évoquer l étude rélisée pr Enéo à propos du pnier du pensionné. Les résultts se résument pr une préposition : OU. L personne âgée se soigne OU se permet un loisir. Mis elle ne peut stisfire à l ensemble des besoins générux. En rélité, en Belgique, les pensionnés ne s en tirent que prce qu ils sont en mjorité propriétires de leur logement. Cel dit, un jour ou l utre, ce logement devient indpté et de nouveux problèmes surgissent. Qunt u coût des misons de repos, il voisine en moyenne 1.200 pr mois sns les suppléments. Avec ceux-ci, le montnt s élève à 2.000! L llongement de l vie bouscule les repères, et même le vocbulire. Les misons de repos s ppelient uprvnt «misons de retrite». On dit qu ctuellement, qutre à cinq génértions «cohbitent» u sein de l société. Mis cel ne veut ps dire qu elles vivent ensemble, bien qu on puisse le souhiter. Un utre phénomène, c est celui de l ordre des rrivées et des déprts, c est-à-dire des nissnces et des décès, est églement bousculé, ce qui chnge l perception que nous vons de l existence. Dns l étt ctuel des négocitions, que prévoient les réformes institutionnelles en mtière de trnsfert de compétences et de finncement des misons de repos? Les misons de repos sont u coeur du trnsfert de compétences qui forment le 2 ème «pquet» de l sixième réforme de l Ett. Le poids finncier totl est de 17 millirds et celui des misons de repos en représente une prt importnte. Il s git d une opértion lourde, bien plus complexe que l scission d un rrondissement! Ce trnsfert de compétences concerne des fonctionnires, des dministrtions, des bâtiments, des budgets L mise en œuvre n ur sns doute ps lieu vnt 2015 u mieux. Au-delà de toute l «tuyuterie» à élborer, un enjeu fondmentl - et je rejoins en cel l préoccuption du MOC - consiste à grntir des situtions de tritement identiques pour les Bruxellois et pour les Wllons, y compris les germnophones. Prenons l exemple de l politique concernnt le hndicp. C est une mtière qui été régionlisée. Or des types d hbitts dptés pour certins hndicps n existent que dns des communes de Bruxelles. On y envoie des Wllons. Mis puisque l mtière est régionlisée, il fllu nouer des ccords de coopértion, il y eu des problèmes de trifictions, d dministrtion En revnche l solution de psser pr l Communuté frnçise pose l question d une différencition entre frncophones et néerlndophones bruxellois. Il est indispensble de trouver une formule qui plce sur un pied d églité Wllons et Bruxellois, et qui permette une mobilité géogrphique. Que pensez-vous du fit que le secteur des misons de repos soit devenu un business coté en bourse, lors qu il s git vnt tout d un service ux personnes et à l collectivité? Ce n est évidemment ps l solution. C est u contrire une perspective épouvntble. Elle est créée pr le déficit de lits, mis vec des trifs qui creusent les inéglités. Elle est, je pense, églement fvorisée pr l pprition de nouveux métiers et de nouvelles technologies qui font des misons de repos et de soins un filon rentble. Prmi les nombreuses propositions de loi que vous vez déposées u Sént, lquelle vous tenu le plus à cœur? Et lquelle vous lissé le plus de regrets? 12

Equipes Populires L proposition de loi qui me tient fort à cœur est certinement celle qui conscre les droits des personnes hndicpées et qui est en voie d doption pr le Sént. Elle fit l unnimité en Commission et devrit donc psser sns heurts. Ce projet de loi s inscrit dns un processus philosophique qui commencé pr l reconnissnce des droits indifférenciés, u 19 ème siècle. Puis, dns les nnées 1990, ont été conscrés les droits «sectoriels»: droits de l femme, de l enfnt Et ujourd hui, droits de l personne hndicpée. Qunt à l proposition de loi qui me lisse des regrets, elle est sns doute plus necdotique. J i proposé il y quelques nnées l doption d un code de bonne conduite pour les membres de l fmille royle et leurs dottions. Si on l vit rélisé à ce moment-là, on se serit éprgné les discussions d ujourd hui! Vous êtes président du Conseil communl de Woluwe-Sint-Pierre. Estimez-vous que c est une bonne mesure en termes de démocrtie que de permettre à un conseiller communl d ssurer cette fonction à l plce du bourgmestre? enéo en quelques mots Enéo, mouvement socil des înés lié ux Mutulités chrétiennes, compte 40.000 ffiliés en Wllonie et à Bruxelles. Mouvement d éduction permnente, Enéo pour missions principles d encourger l prticiption et l enggement des înés dns l vie socile, culturelle, économique et politique ; de promouvoir l prise de responsbilité des înés pr le biis de l ction collective dns le but de les ssocier à l construction d un monde plus juste ; de lutter contre toute forme de discrimintion à l égrd des personnes âgées ; de prendre et d ppuyer toute inititive visnt une véritble promotion de l utonomie et du bien-être physique, mentl et socil des înés. Renseignements : Enéo, 02/246.31.11 Questions subsidiires Un événement qui vous mrqué et qui n ps fit l Une de l ctulité. Je me fis surtout l réflexion que les Belges ont tendnce à se montrer nombrilistes : leurs dossiers, leurs problèmes pssent vnt tout. Ce qui lieu u-delà de leurs frontières les touchent trop peu. Pr exemple, en 1992, l Tchécoslovquie s est scindée, et cel dns l indifférence générle. Si vous n viez ps été constitutionnliste et homme politique, vous uriez été Très probblement j uris été enseignnt, et j uris imé enseigner l histoire contemporine. Le fit est que le bourgmestre se voit le «mître du bourg». Cel imprègne souvent son ttitude en Conseil communl. Qund le bourgmestre est ux commndes, il est juge et prtie et tend à prendre les questions d hominem, à titre personnel. Dns ce sens, il peut être slutire qu une utre personne nime les débts et joue un rôle d mortisseur. Cel dit, le but n est ps d éviter une confusion des genres cr on ne peut trnsposer tel quel le niveu fédérl u niveu communl, en regrdnt le Conseil communl comme le Prlement et le Collège comme l exécutif. En effet le bourgmestre et le Collège ont ussi un rôle en tnt que législteur. Interview rélisée pr Christine Steinbch et Monique Vn Dieren lire... Envie de vie! Produire de l qulité de vie, en mison de repos ç ne s improvise ps, trvil collectif de l UCP (rebptisé Enéo) publié en mi 2010. 13

LTernTives Hbitt seniors Quel toit pour briter nos vieux jours? Qund vous serez bien âgé(e), u soir à l chndelle... que ferez-vous? idélement, les personnes âgées veulent rester chez elles le plus longtemps possible. L pluprt d entre-elles pensent devoir terminer leurs vieux jours en mison de repos. Certines pensent même que c est l seule option qui s offre à elles. Mis des lterntives existent même si elles ne sont ps encore suffismment développées. Notre pys, comme d utres pys européens, se retrouve fce à un enjeu de tille : l ccroissement de l espérnce de vie et, vec lui, l prise en chrge des personnes âgées dépendntes. En Belgique, 548.000 personnes sont âgées de plus de 80 ns 1 et d ici 2050, elles seront plus d 1.250.000! Des questions se posent nturellement fce à ce constt. Et l plus crucile reste vrisemblblement celle du mnque de plces dns les institutions qui ccueillent les personnes âgées. rester chez soi Quel venir se dessine lors pour ces seniors? Ce qui ressort des principles études sur le «bien vieillir», c est que les înés souhitent en mjorité rester chez eux ussi longtemps que possible. Pour ce fire, une série de services existent pour fciliter leur quotidien. Les personnes qui le souhitent peuvent bénéficier d ides et de soins à domicile. Ces services sont générlement proposés pr certines Régions et Provinces, pr les communes vi le CPAS, pr des orgnismes privés ou des mutuelles. Les soins à domicile sont délivrés pr des professionnels infirmiers : de l toilette ux soins médicux. Selon l Fédértion des ides et soins à domicile, coordintion des mutulités chrétiennes 2, ces soins peuvent être fits plusieurs fois pr jour si nécessire entre 7h30 et 20h. Ce service bien évidemment un coût qui dépendr du type de soins promulgués, du nombre d heures nécessires mis églement des conditions de l mutuelle du ptient. Pour les ider dns l entretien de leur hbittion, les personnes âgées peuvent voir recours à des ides méngères dont certines d entres elles ont une voction socile. En plus de leurs tâches hbituelles, elles leur prêteront une oreille ttentive. Pour les personnes qui ont besoin d être plus soutenues dns les multiples tâches quotidiennes et qui souhitent églement tisser un lien plus étroit vec une ide à domicile, les ides fmililes pourrient leur convenir. En effet, en plus de l ide méngère, elles ccompgnent concrètement les personnes dns leurs tâches dministrtives et dns leur vie socile, préprent le reps, les ident dns leurs toilettes mis ne dispensent ps de soins médicux. Enfin, pour les personnes qui souhitent voir une présence rssurnte à leurs côtés, l grde à domicile peut être une solution, mis qui est générlement ssez coûteuse. Véritble mmy ou ppysitter, le grde à domicile est disponible toute l journée ou à des moments déterminés, ussi bien de jour comme de nuit. Elle pporter vnt tout une ide reltionnelle : écoute, dilogue, ctivités A côté des ides à domicile, il existe des structures qui permettent d lléger le quotidien d idnts proches. Selon leurs besoins, ils pourront soit fire ppel à des centres de soins de jour, structure de soins de snté pour des personnes fortement dépendntes, soit à des centres d ccueil de jour, structure d ccueil qui leur donnent des ides et soins ppropriés à leur perte d utonomie. Prllèlement à ce type de structure, il existe des misons d ccueil dites «communutires». Contrirement ux centres d ccueil de jour, elles ne sont ps rttchées à une mison de repos. Leur objectif est de lutter contre l isolement socil et de rompre l solitude des personnes âgées, de développer des ctivités intergénértionnelles et de soulger les idnts proches des înés. Dns certins cs, ce type de soutien n est plus dpté à l rélité physique et/ou psychologique des personnes. L résidence-service peut constituer une bonne lterntive entre le domicile et l mison de repos, bien qu elle y soit l pluprt du temps fonctionnellement reliée. Sorte d «pprt-hôtel», ces résidences destinées à des personnes âgées de 60 ns u moins, leur permettent de vivre en toute indépendnce dns un pprtement équipé tout en pouvnt bénéficier «à l crte» de services multiples (reps à 14

Les misons bbeyfield domicile, coiffeur ) mis ussi d une série d infrstructures (resturnt, slle de gymnstique ) qui lissent entrevoir une retrite de rêve! Cependnt, vous l imginerez isément, ce type de rêve à un prix très élevé! Toutefois, un nouveu genre de résidence-service récemment vu le jour suite à l réforme du code wllon du logement : les résidencesservices sociles. Celles-ci offrent le même type de services que les résidences clssiques mis s dressent à des seniors qui sont dns une sitution précire. Un projet-pilote est prévu en 2013 à Nmur. Cette expérience est intéressnte mis elle pose l question du finncement d un projet ussi mbitieux et du suivi de l demnde dont on peut déjà dire qu elle ser certinement supérieure à l offre. Dns ce cs, quels critères d ttribution seront mis en plce? vivre en communuté Toutes les possibilités décrites précédemment sont reltivement connues. Mis d utres voies existent. Les hbitts groupés, comme pr exemple les misons Abbeyfield (voir encdré). Ce sont des logements où des espces communs et des petites unités de vie privées coexistent. L moyenne d âge des personnes Le projet de l sbl Abbeyfield Belgium s dresse ux 55 ns et plus. Pour pouvoir être résident, il fut dhérer à l chrte de l ssocition mis ussi et surtout être ccepté pr les résidents de l mison qui ont leur mot à dire dns l sélection du cndidt. Il existe qutre misons et cinq projets en Wllonie et à Bruxelles. Tout un chcun (commune, ssocition, prticulier ) peut proposer de fonder de nouvelles misons, c est lors le conseil d dministrtion d Abbeyfield Belgium qui devr pprouver l demnde. A titre indictif, le loyer mensuel d un pprtement situé à Etterbeek d une superficie d environ 45 m 2 est de 850 euros. Ce qui représente une coquette somme, à lquelle s joute les fris médicux et les sorties culturelles qui permettent de mintenir du lien socil! qui optent pour ce type de formule est de 73 ns. Très jeune si l on compre vec les misons de repos où l moyenne est de 84 ns. L hbitt groupé ne serit donc ps une solution pour les personnes très âgées? Ps nécessirement, cr il semblerit que l étt de snté des personnes ne soit ps un critère strict de refus. Tout dépend du type de mldie, de l personnlité du postulnt, de s cpcité d utonomie Pr illeurs, une solidrité nturelle s insture entre les résidents qui ident ceux qui sont plus fibles. Un hbitt groupé en générl peut être intéressnt mis il comporte ussi son lot d inconvénients : inéquité dns l réprtition des tâches entre les résidents, équilibre difficile entre vie privée et vie commune Sns oublier le risque de dérives potentielles (exploittion ) liées à l bsence de cdre juridique spécifique. Autre possibilité qui s ouvre ux seniors : les hbitts kngourou ou les fmilles d ccueil. Soit l personne âgée ccueille sous son toit une fmille, soit c est une fmille qui ouvre son hbittion à l personne âgée. On évite insi l ghettoïstion des personnes âgées que l on peut retrouver dns les institutions trditionnelles. L pluprt des médecins reconnissent d illeurs à quel point les liens intergénértionnels ont un impct positif sur l qulité de vie des personnes. Dns ce type de démrche, l personne ccueillie verse un loyer et toutes les conditions sont prévues dns un contrt couvrnt des séjours temporires ou définitifs. L Région wllonne lncé un projet pilote en 2010 3. Des professionnels (ssistnts sociux, psychologues ) préprent le terrin en étudint l comptibilité des personnes cndidtes, encdrent les prticipnts et ssurent un suivi. Ce projet s dresse ux personnes qui ont u minimum 60 ns et qui sont encore cpbles de prendre des décisions importntes. Un bémol de tille cependnt : ce projet mbitieux mnque de fmilles volontires. Il existe à l heure ctuelle une trentine de fmilles wllonnes qui se sont lncées dns l venture. De plus, d près ENEO, 4 le dispositif ctuel ne permet ps d offrir des grnties de qulité de vie ux înés et de multiples interrogtions restent sns réponse (sttut juridique des personnes, gestion des reltions entre les deux prties, modlités d orgnistion des services d encdrement ). L richesse des sges L Asbl 1 toit 2 âges propose une utre conception de l hbitt intergénértionnel. L ssocition voulu rencontrer un objectif double : résoudre le problème de l solitude des personnes âgées d une prt et, d utre 15

LTernTives prt, pporter une réponse ux étudints qui ont du ml à trouver un logement décent à un prix risonnble. Ce qui pousse les seniors à se tourner vers ce type de projet, c est d voir une présence rssurnte à l mison et en plus, de pouvoir bénéficier de rentrées finncières, vi le loyer des étudints qui vrie entre 100 et 300 pr mois, ce qui n est ps négligeble lorsqu on dispose d une migre pension et que l on veut continuer à vivre chez soi. L conviction de l richesse que peut pporter l échnge entre jeunes et nciens est u centre de leur projet. «Le déclge de génértion est un pport extrordinire! Le jeune peut bénéficier de cette expérience, ce recul, cette sgesse. Et pour l personne âgée, l fricheur de l jeunesse, l ouvre sur le monde, l stimule» explique Anne-Ctherine de Filly, responsble d 1 toit 2 âges Nmur. «Actuellement, plus d une centine de binômes sont formés. L proportion de personnes âgées de 80 ns et + est de 33 % contre une proportion de 45 % pour les 50 ns et +. 1 toit 2 âges s dresse ux personnes âgées de 50 ns et plus ne nécessitnt ps de soins trop lourds», précise-t-elle. Ce concept d hbitt intergénértionnel senior-étudint est intéressnt mis il implique que le senior ccepte de clquer s vie sur celle de l étudint vec tous les risques d instbilité que cel peut impliquer (déprt prémturé pour cuse d rrêt d études, sorties, mis, horires instbles ) new genertion Finlement l essentiel est de tenir compte de l volonté des înés et de leur offrir une vrie possibilité de choisir ce qui leur prît être l voie l plus gréble, notmment en développnt les lterntives ux misons de repos. L ccessibilité finncière doit dès lors être u centre de l réflexion : 1400 euros, c est le loyer mensuel moyen d une mison de repos lors que l pension moyenne d un isolé est d environ 1000 euros pr mois 5! Et les lterntives sont dns l même gmme de prix, exclunt d emblée une grosse prtie de l popultion. Il est évident que dns notre pys nous essuyons un sérieux retrd qunt ux possibilités proposées ux seniors. Encore récemment, on considérit que quelqu un vit tteint l dte de péremption lorsqu il rrivit à l retrite, persudé qu il n vit plus grnd-chose à pporter à l société. Les derniers chiffres sur le vieillissement impliquent que l on remette en question cette mnière de voir nos înés. L coexistence de qutre génértions brouille cette imge : l popultion de plus en plus âgée est ussi de plus en plus ctive. Cette nouvelle donne représente une opportunité sns précédent de profiter de l expérience des «sges». Il est ussi intéressnt de voir ce qui se fit dns d utres pys européens : L Suède est le pys européen ou l espérnce de vie est l plus élevée. C est le seul pys à voir inscrit dns l loi, le droit u mintien à domicile vec une ide ppropriée, indépendmment de l importnce des besoins. Le gouvernement suédois prévoit entre utres toute une btterie d ides ux personnes qui souhitent s occuper de leurs prents et mis. Les lterntives ux misons de repos sont encore trop peu développées dns notre pys. Pourtnt, elles nous permettent de réinventer de nouveux modes d existence. Il fut encourger leur développement tout en renforçnt ou en crént des outils juridiques qui permettront ux seniors d voir des grnties spécifiques pr rpport u type d hbitt et de se prémunir d éventuels bus. Pr illeurs, pour que des projets intergénértionnels fonctionnent, il fut qu ils soient encdrés, suivis pr un orgnisme chrgé d ssurer le respect des règles. Enfin, il est primordil d en fire l promotion. Poser un regrd neuf sur l vie des înés ne signifie ps que l on doive mettre de côté le secteur des misons de repos. Il fut investir dns ce domine fin qu elles offrent une qulité de vie décente et des soins à un prix ccessible, prllèlement u développement des lterntives. Prce qu près tout, nous serons tous un jour ou l utre concernés! Cludi Benedetto 1. Mison de repos, une ffire en or? Question à l une, RTBF, décembre 2012. 2. Les ides à domicile sont orgnisées pr de multiples cteurs. Pour obtenir des informtions, il est souhitble de contcter un centre de coordintion. Il existe deux grnds types d orgnistion u niveu des centres de coordintion : Les 33 centres ffiliés à l fédértion ACCOORD (Assocition des Centres de Coordintion de Soins et Services à Domicile) qui sont plurlistes et indépendnts. Les coordintions mutulistes dont l Fédértion des ides et soins à domicile pour les mutulités chrétiennes et l Fédértion des Centres de services et soins à domicile pour les mutulités socilistes. 3. Sns chichis, RTBF, 17 mi 2012. 4. Mouvement socil des înés. 5. Quel venir pour les misons de repos en Wllonie? Syndicts n 20, 30 novembre 2012. 16

FinnCeMenT L ett fédérl trnsfère, le secteur ngoisse Le secteur des misons de repos est u cœur de l tourmente institutionnelle provoquée pr l dernière réforme de l ett. son finncement est en voie de glisser du fédérl vers les Communutés. vec le double risque d un étrnglement finncier et d une inéglité de droits des résidents selon les régions du pys... L 6 e réforme de l Ett, décidée en octobre 2011 pr le gouvernement Di Rupo, v orgniser d importnts trnsferts de compétences du niveu fédérl vers les niveux régionux et communutires. L politique d ide ux personnes âgées en fit prtie. Jusqu à ce jour, l compétence étit en quelque sorte prtgée. Les Régions s occupient de l grément de structures comme les Misons de Repos et de Soins et les centres de jour, l intégrtion et l coordintion des services, les dispositifs de contrôle de qulité, Alors que l ensemble des soins infirmiers et des soins individuels étient à chrge du fédérl vi l sécurité socile (soins de snté). On touche donc ici clirement à des trnsferts de sécurité socile. Pour rppel, il est prévu de trnsférer du fédérl vers les Régions et Communutés, une enveloppe de compétences qui pèse ujourd hui 17 millirds d euros dns le budget fédérl. Dix millirds concernent des mtières liées ux soins de snté. Et prmi celles-ci, 3,3 millirds concernent l politique d ide ux personnes âgées. L ppliction de l mesure est prévue u plus tôt pour le 1 er jnvier 2014. explosion démogrphique L inquiétude est grnde fce à cet importnt bouleversement : l prt trnsférée suffir-t-elle à couvrir les besoins? L pluprt des nlystes en doutent. D utnt que l croissnce démogrphique des popultions les plus âgées est en trin d exploser. Les dernières projections rélisées pr le Bureu du pln (2011) sont très interpellntes. Les plus de 65 ns, qui représentient 17% de l popultion en 2010, seront 21% en 2025 et 26% en 2050. Et l popultion de plus de 85 ns, qui représentit 2,2% en 2010, psser à 3% en 2025 et 5,8% en 2050. Inévitblement, cette tendnce démogrphique induir une ugmenttion proportionnelle du nombre de personnes âgées qui devront bénéficier d une ide dns leurs ctivités quotidiennes. L Belgique compte ujourd hui environ 2.400.000 17

FinnCeMenT personnes de plus de 60 ns (soit l âge miniml pour entrer en mison de repos). Et l offre disponible en MRS et MRPA y est de 129.580 unités de logement (1). Autrement dit l offre correspond à 5,24% de l popultion concernée. En 2050, on devrit compter environ 3.900.000 personnes âgées de plus de 60 ns dns le pys. Rien qu en termes d infrstructures d ccueil, il fudrit donc tbler, sur une ugmenttion de 60% d ici l moitié du siècle L perte d utonomie liée u vieillissement et à l mldie oblige ujourd hui à choisir l dmission en mison de repos comme réponse l plus déqute. Cette rélité v de pir vec l llongement de l espérnce de vie u-delà de 80 ns. Il en découle deux choses. D une prt, une ugmenttion des demndes d dmission, qui fit entrevoir l insuffisnce de l offre de plces disponibles. Pour répondre à l demnde ctuelle, il serit nécessire de créer 5000 unités de logement supplémentires d ici 2014, estimit une étude du SPF Economie (2), et plus de 76.000 d ici 2050! D utre prt, fce à l grnde difficulté du secteur public à répondre à cette demnde, une voie royle s ouvre pour l investissement privé. Avec pour corollire une diminution de l ccessibilité finncière des misons de repos. Dns tous les cs, l rélité démogrphique de notre pys ne permet ps d être optimiste qunt ux cpcités des finnces publiques à ssumer ces nouvelles chrges. L proportion de l popultion ctive qui cotise à l sécurité socile est en diminution. L enveloppe ttribuée ux soins de snté risque bien de pâtir de cette sitution. L conséquence directe est que l contribution personnelle des ptients ux soins de snté tendnce à ugmenter. Alors même que l pension moyenne on l vu précédemment ne suffit plus à subvenir ux fris de prise en chrge en mison de repos, le risque est grnd de voir s ccentuer le glissement de l couverture socile de l sphère publique vers le privé. Le dnger est ici de voir se multiplier les situtions d inéglités, prce que les cpcités individuelles de fire fce prendrient une prt de plus en plus importnte : cpcité de recourir à l éprgne-pension ou une ssurnce hospitlistion privée ; cpcité d llonger s crrière professionnelle, etc. Qui encdre et finnce ujourd hui? Actuellement, ce sont les Régions qui ont l compétence de l politique des înés : l Région wllonne sur le territoire wllon, et, en Région bruxelloise, l COCOF, l COCOM ou l VGC selon le régime linguistique de l personne concernée. Les pouvoirs régionux sont insi chrgés de délivrer les gréments nécessires à l ouverture de misons de repos. Exception cependnt pour l Communuté germnophone qui gère cette compétence sur son territoire. Mis le finncement des misons de repos est fédérl. Il s effectue pr une intervention finncière de l INAMI (ssurnce mldie-invlidité / sécurité socile). Ce finncement dépend de deux fcteurs : le degré de dépendnce des résidents («profil de dépendnce») et le nombre de membres du personnel qulifiés. En d utres termes, les institutions qui ccueillent des cs lourds bénéficient d un finncement supérieur. Prllèlement, l Région wllonne octroie des subventions ux structures mises en plce pr les CPAS ou pr le secteur privé non-lucrtif. Qunt à l régultion du prix de l hébergement et des services offerts pr les étblissements d ccueil, elle est de compétence fédérle. Même si les entités fédérées ont le pouvoir d exercer un contrôle sur les trifs prtiqués, dns le but d en préserver l ccessibilité. Le grnd chmbrdement L dernière réforme de l Ett ttribue donc l politique des personnes âgées, non plus ux Régions et u fédérl de mnière prtgée comme ujourd hui, mis bien ux Communutés. Après ce trnsfert de compétence, il ne rester à chrge de l INAMI que les remboursements de fris médicux et de soins de snté prodigués dns les misons de repos. Mis si les politiques seront trnsférées, leur finncement ctuel ne le ser ps comme tel. Il reposer en fit sur un mécnisme nouveu qui octroie ux Régions, d une prt, une nouvelle utonomie fiscle, et ux Communutés des dottions fixées sur bse de critères «objectifs». Dns le cs de l politique des personnes âgées, le finncement prévu reposer donc sur une dottion. Elle répondr à des critères de popultion (les plus de 80 ns sur le territoire concerné), de croissnce du PIB, d infltion et de rpport entre popultion globle et popultion âgée. En 2012, 570.000 personnes environ étient âgées de plus de 80 ns en Belgique : 59% en Flndre, 32% en Wllonie et 9% à Bruxelles. Selon les prévisions pour 2030, l écrt v encore se creuser u bénéfice de l Flndre. De plus, les moyens ttribués pour finncer ces politiques n évolueront qu à concurrence de 82,5% de l croissnce réelle du PIB pr hbitnt. Ce qui veut dire qu il y ur proportionnellement moins d rgent disponible pour une popultion vieillissnte qui v croissnt Jen Hermesse, le Secrétire générl des Mutulités Chrétiennes, fisit remrquer u journl Le Soir qu entre «2003 et 2010, les dépenses des misons de repos ont enregistré une husse nnuelle moyenne de 7,6%. Elles vont se retrouver vec un tux de croissnce de moins de 2%. Au moment même où le vieillissement v mrquer tous ses effets, où les besoins en soins ugmentent, le secteur se retrouve finncièrement étrnglé» 18

horizon-seniors.skyrock.com Du côté frncophone, où Région et Communuté restent des entités séprées, à l inverse de l Flndre, une solide coopértion institutionnelle s vère indispensble pour fire fce ux défis du finncement. Quelle coopértion entre les entités? L forme que prendr cette coopértion est ctuellement u cœur des débts. On ssiste à une polémique entre prtisns du communutrisme et tennts du régionlisme. Ainsi plusieurs ténors socilistes wllons (Eline Tilieux, Thierry Bodson, Jen-Pscl Lbille, pr exemple) ont clirement indiqué vouloir poursuivre l logique dite de l «Sint-Quentin». L ccord de l Sint-Quentin (1992) étblit que les Régions peuvent exercer des compétences communutires lorsque celles-ci n en ont ps les moyens budgétires. Pour fire court, leur position préconise donc de régionliser l compétence. Pr contre, des personnlités comme Benoit Cerexhe et Melchior Wthelet (CdH) ou Jen Hermesse (Mutulités chrétiennes) défendent plutôt un lien fort entre Régions et Communutés, mis vec mintien des ttributions de compétences ctuelles. Le MR leur emboîte le ps. Ce lien fort entre Régions et Communuté consisterit en l crétion d un orgne de gestion commun (composé de fçon pritire comme l INAMI) et d un orgne de concerttion sur les décisions importntes qui touchent ux droits ou ux montnts des presttions. Ceci permettrit d éviter des différences de tritement u sein de l Fédértion Wllonie-Bruxelles. Ecolo est pour une troisième Voie (mixte de gestion régionle et de politique communutire). Rien n est donc encore très clir sur l fçon dont ces compétences trnsférées seront réellement gérées Finncer pour grntir l églité Au vu de tout ceci, fut-il dès lors crindre que le finncement du secteur des misons de repos pâtisse de l nouvelle réprtition des compétences? Il est vri que les ccords de l Sint-Quentin permettent ux Régions de reprendre à leur chrge des mtières communutires sous-finncées. Mis ce mécnisme n rrnge guère les Bruxellois puisque l Région de Bruxelles-Cpitle dispose, comprtivement ux utres Régions, de moins de moyens budgétires. Les droits des ptients risquent-ils dès lors d être fonction des individus ou du territoire? En l bsence de coordintion entre les Régions et Communutés, il y fort à prier que se créeront des différences trifires pour des mêmes services entre les entités fédérées. Les résidents des misons de repos risquent insi d être tributires de leur origine géogrphique ou de leur régime linguistique. Entre risque d étrnglement finncier et risque de d inéglités de droits des personnes fce à l fin de vie, le secteur des misons de repos est incontestblement à un tournnt finncier de son histoire. Coopértion et solidrité seront sns doute les seules fçons de lui dessiner un venir où l ccessibilité de toutes les personnes en sitution de dépendnce ser grntie. Gwenëlle Clerebut et Jen-Michel Chrlier 1.www.kce.fgov.be 2. SPF Economie, PME, Clsses moyennes et Energie, Étude sectorielle misons de repos, novembre 2009, 19

SOMMAIRE 3 Misons De repos : Un MrCHé rentble Mis à QUeL prix? Les misons de repos sont de plus en plus ux mins du secteur privé. C est qu u vu de l évolution démogrphique, le potentiel de développement est énorme, même si l crétion de nouvelles plces est bloquée depuis de nombreuses nnées pour éviter l explosion du finncement public. Le mnque de plces et l ugmenttion du coût de l hébergement sont u cœur des préoccuptions des personnes et des fmilles concernées pr des choix difficiles u crépuscule de l vie : qund, où et à quel prix? 7 Misons De repos et QULiTé De vie : Un DéFi U QUoTiDien Aujourd hui, plus de 130.000 Belges séjournent en mison de repos. L décision de poser s vlise dns un de ces étblissements est le résultt d un choix mûri et réfléchi pour certins, d une obligtion imposée pr des risons de snté ou des contrintes fmililes pour d utres. Tous ont pourtnt les mêmes envies de bien-être, de respect de l personne et de l dignité Des mots que rencontre de fçon très vrible l rélité vécue u sein de ces étblissements. 10 interview : FrnCis DeLpérée : L question des înés doit être portée sur le terrin politique. 14 HBiTT seniors : QUeL ToiT pour BriTer nos vieux jours? Qund vous serez bien âgé(e), u soir à l chndelle... que ferez-vous? Idélement, les personnes âgées veulent rester chez elles le plus longtemps possible. L pluprt d entreelles pensent devoir terminer leurs vieux jours en mison de repos. Certines pensent même que c est l seule option qui s offre à elles. Mis des lterntives existent même si elles ne sont ps encore suffismment développées. 17 L ett FéDérL TrnsFère, Le secteur ngoisse Le secteur des misons de repos est u cœur de l tourmente institutionnelle provoquée pr l dernière réforme de l Ett. Son finncement est en voie de glisser du fédérl vers les Communutés. Avec le double risque d un étrnglement finncier et d une inéglité de droits des résidents selon les Régions du pys... M. Vn Dieren Equipe de rédction : Cludi Benedetto, Jen-Michel Chrlier, Xvier Dubois, Christine Steinbch, Muriel Vnderborght Rédctrice en chef : Monique Vn Dieren Mise en pge : Hssn Govhin Editeur responsble : Christine Steinbch, 48 rue de Gembloux, 5002 - Nmur Tél : 081/73.40.86 - Fx : 081/74.28.33 Courriel : secretrit@equipespopulires.be Prix u n : 2 Pour s'bonner (Contrstes+L Fourmilière) : Versez 15 u compte BE46 7865 7139 3436 des Equipes Populires, vec l mention : "Abonnement à Contrstes" + votre nom. ep Equipes Populires Contct : Equipes Populires, 48 rue de Gembloux, 5002 - Nmur 081/73.40.86 secretrit@equipespopulires.be