Revenus des travailleurs agricoles, notamment dans les pays en voie de développement



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Transcription:

Orgnistion interntionle du Trvil ACRD VIII/1974/III (ntérieurement PAC) Commission consulttive du développement rurl uitième session, Genève, 30 septembre 11 octobre 1974 Troisième question à l'ordre du jour Revenus des trvilleurs gricoles, notmment dns les pys en voie de développement Bureu interntionl du Trvil Genève 1974

ISBN 92-2-201138-4 Les désigntions utilisées dns cette publiction, qui sont conformes à l prtique des Ntions Unies, et l présenttion des données qui y figurent n'impliquent de l prt du Bureu interntionl du Trvil ucune prise de position qunt u sttut juridique de tel ou tel pys ou territoire, ou de ses utorités, ni qunt u trcé de ses frontières.

TABLE DES ATIEBES Pges INTROD0CTION 1 CAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES 3 SECTION I. SECTION II. SECTION III. Principles crctéristiques des revenus gricoles 3 Le développement gricole dns le cdre du développement ntionl 11 Les fcteurs gui déterminent les revenus gricoles 15 CAPITRE II : LA REMUNERATION DES SALARIES AGRICOLES 28 SECTION I. Problèmes générux 28 SECTION II. Problèmes spécifiques des pys industrilisés 31 SECTION III. Les slires gricoles dns les pys en voie de développement 35 SECTION IV. Etudes de cs 41 CAPITRE III : LA REMUNERATION ET LES REVENUS DES FERMIERS ET DES METAYERS «5 SECTION I. Problèmes spécifiques des pys industrilisés 45 SECTION II. L sitution dns les pys en voie de développement 47 SECTION III. Etudes de cs 54 CAPITRE IV SECTION I. SECTION II. : QPELgOES, PROBLEMES RELATIFS AUX REVENDS DES PETITS PROPRIETAIRES 64 Problèmes spécifiques rencontrés dns guelgues pys industrilisés 65 Quelgues problèmes reltifs ux revenus des petits propriétires indépendnts dns les pys en voie de développement 67 SECTION III. Etudes de cs 70 F-0496-2A:25

CAPITRE V SECTION I. SECTION II. Pges : L'AMELIORATION DES REVENDS DES TRAVAILLEOBS ÂGRÏCOLJS 7..7 77.. 78 L'évolution comprée des revenus gricoles 78 Politiques ntionles visnt à l'méliortion des revenus gricoles 84 SECTION III. Mesures sur le pln interntionl 92 CAPITRE VI SECTION I. SECTION II. : CONCLUSIONS ET POINTS SOGGERES POR LA DISCUSSION.7 101 L sitution des différentes ctégories de trvilleurs 101 L lutte contre l puvreté en milieu rurl 105 SECTION III. Points suggérés pour l discussion 109 ANNEXE : Estimtions des différences existnt en 1970 entre l'griculture et JLe reste de l'économie, dns soixnte-quinze pys, du point de vue du produit intérieur brut (PIBJ pr trvilleur 111

INTRODUCTION A s 177e session (Genève, 18-21 novembre 1969), le Conseil d'dministrtion décidé que l'exmen des revenus des trvilleurs gricoles, notmment dns les pys en voie de développement, serit inscrit à l'ordre du jour de l huitième session de l Commission consulttive de développement rurl. Le Bureu prépré le présent rpport dns le but de mettre à l disposition de l commission les éléments d'informtion indispensbles à ses trvux. Ce fisnt et dns le souci de s'en tenir le plus possible u libellé de l question, l'ttention s'est portée principlement sur l sitution des revenus telle gu'elle se présente ctuellement dns les pys en voie de développement. A cet égrd, compte tenu des difficultés rencontrées dns l pluprt des cs pour réunir les informtions nécessires sur les modes d'étblissement, le niveu et l'évolution des revenus des différentes ctégories de trvilleurs gricoles, le Bureu entrepris de réliser directement, en 1969 et 1970, un certin nombre d'études ntionles sur les slires et les revenus gricoles dns cinq pys d'afrique, qutre pys d'amérique et huit pys d'asie. C'est principlement sur l bse des renseignements récoltés à cette occsion et disponibles à cette dte, c'est-à-dire se rpportnt souvent ux nnées 1962-1966, que le présent rpport été élboré. Aussi bien, il été jugé utile de fire figurer dns le rpport quelques études de cs pour illustrer l mnière dont se présentent les problèmes de revenus dns certins pys en voie de développement, sns toutefois que ces cs puissent être considérés comme des exemples pleinement représenttifs. Le pln du rpport est le suivnt. Le chpitre I donne un perçu rpide des principux fcteurs qui ont une incidence directe ou indirecte sur l formtion et l'évolution des rémunértions et des revenus de l'ensemble des trvilleurs tirnt leurs principles ressources de leur prticiption à l production gricole. A cet égrd, les trvilleurs gricoles peuvent être regroupés en trois ctégories distinctes: les trvilleurs slriés de l'griculture; les fermiers et métyers insi que les ctégories nlogues plcées dns une sitution de dépendnce pr rpport ux propriétires de l terre; les petits exploitnts indépendnts trvillnt directement un lopin de terre de dimension réduite et n'employnt ps de mind'oeuvre dépendnte ou n'utilisnt celle-ci qu'à une échelle très réduite et à titre exceptionnel. Le chpitre II, conscré ux revenus des trvilleurs slriés, psse en revue les problèmes spécifiques ffectnt les slires dns l'griculture des pys industrilisés et fournit des informtions plus détillées sur l sitution dns les pys en voie de développement. Le chpitre III exmine, pr référence à l sitution des fermiers et des métyers, les problèmes de sécurité et de niveu des revenus. Le chpitre IV trite de quelques problèmes qui ffectent églement les revenus des petits exploitnts indépendnts, dns les pys industrilisés et surtout dns les pys en voie de développement. Le chpitre V présente quelques informtions sur, d'une prt, l'évolution comprée des revenus gricoles à l'intérieur de l'griculture et pr rpport u secteur industriel et, d'utre prt, sur les politiques ntionles visnt à l'méliortion des revenus gricoles. Il fournit églement des éléments sur l contribution de l'olt à cet égrd. Viennent enfin quelques observtions présentées sous forme de conclusions et une liste de points susceptibles d'ider l commission dns l'orgnistion de ses trvux.

- 2 - Compte tenu de l multiplicité, de l vriété et de l'importnce des problèmes soulevés pr l'exmen des revenus de l'ensemble des trvilleurs gricoles et des difficultés rencontrées pour réunir des informtions générles et sttistiques dignes de foi et comprbles, le présent rpport, loin de prétendre épuiser le sujet, vise simplement à fournir des indictions de nture à servir de bse à l discussion. Il donc un chmp limité et permettr peut-être à l commission de formuler des suggestions sur les études plus pprofondies qu'il conviendrit de réliser prochinement.

3 - CAPITRE PREMIER CONSIDERATIONS GENERALES SECTION I Principles crctéristiques des revenus gricoles L moitié environ des hbitnts du globe tirent directement l'essentiel de leurs revenus de l'griculture. L grnde mjorité d'entre eux vivent dns les pys en voie de développement. Comme l'indique le tbleu I, il existe des différences très mrquées entre régions développées et régions en voie de développement pour ce gui est de l'importnce de l'griculture en tnt que source d'emplois et de revenus, encore qu'u cours des deux dernières décennies le pourcentge de l popultion trvillnt dns l'griculture it églement bissé dns les régions en voie de développement. A une extrémité, on trouve l'afrique, dont près de 70 pour cent de l popultion tirit ses moyens d'existence de l'griculture en 1970, et à l'utre, l'amérigue du Nord pour lquelle le chiffre correspondnt est de 4 pour cent. TABLEAU I Popultion gricole, en pourcentge de l popultiou totle., dns diverses prties du inonde 1950 1965 1970 Afrique 79 74 69 Asie* 74 64 64 Amérique centrle 60 51 47 Amérique du Sud.. 51 44 39 Amérique du Nord. 13 6 4 Europe 33 23 19 DRSS 56 33 32 Océnie 29 19 18 Source; Estimtions de l FAO: Annuire de l production. 1970 et Ï971. 1 A l'exclusion de l Chine.

- 4 Mis souligner le rôle de l'griculture comme source de revenus pour l popultion des pys en voie de développement ne doit ps conduire à oublier qu'une prtie de l popultion des pys développés est tributire des revenus gricoles. Dns un certin nombre de ces pys, une importnte frction de l popultion demeure employée dns l'griculture. En outre, dns les régions en voie de dévelop-* pement, le pourcentge de l popultion occupée dns le secteur gricole vrie considérblement d'un pys à l'utre et, dns quelques cs, il est reltivement fible. * L disprité des revenus entre l'griculture et le resfre de M j.'économie Tnt dns les pys développés que dns les pys en voie de développement, le revenu pr hbitnt est plus bs dns l'griculture que dns les utres secteurs de l'économie. Il est prfois difficile d'obtenir des estimtions directes du revenu net pr hbitnt, mis les différences dns le produit intérieur brut pr trvilleur peuvent donner une indiction pproximtive de l'mpleur des disprités de revenus entre les deux grnds comprtiments de l'économie. Les estimtions provisoires de ces différences, étblies pour soixntequinze pys en 1970, figurent en nnexe u présent rpport. Bien qu'elles ne se prêtent ps, pour diverses risons d'ordre sttistique, à d'étroites comprisons entre pys, ces estimtions permettent de dégger certins trits sillnts dns une perspective mondile: 1. Dns l qusi-totlité des pys pour lesquels on étbli des estimtions, qu'ils soient développés ou en voie de développement, le produit intérieur brut pr trvilleur étit plus bs dns l'griculture que dns le reste de l'économie». 2. D'une mnière générle, le produit intérieur brut pr trvilleur dns l'griculture, exprimé en pourcentge du chiffre correspondnt pour le reste de l'économie, étit beucoup plus fible dns les régions en voie de développement que dns les régions développées. 3. Dns le cs des régions en voie de développement, les différences entre l'griculture et le reste de l'économie, du point de vue du produit intérieur brut pr trvilleur, étient nettement plus mrquées en Afrique qu'en Asie et en Amérique ltine. 4. A l'intérieur de chque région en voie de développement, on peut déceler de sensibles vritions d'un pys à un utre. L'mpleur de l'écrt est toutefois souvent exgéré du fit d'une sous-estimtion de l vleur des produits gricoles produits et consommés dns l'exploittion, sns pssge pr les circuits commerciux, dns les pys en voie de développement. En prticulier, il rrive ssez fréquemment ^ue l'on prenne en considértion les seules grndes cultures, sns tenir compte des revenus secondires tirés, pr exemple, des petites cultures potgères et de l'viculture. Certins des écrts les plus mrqués que l'on relève dns l'nnexe sont à peine concevbles.

- 5-5. Mesuré en dollrs des Etts-Onis, l'écrt entre pys développés et pys en voie de développement du point de vue produit intérieur brut pr hbitnt étit encore plus grnd pour l'griculture que pour l'ensemble de l'économie. Pr illeurs, ce qui frppe encore plus, c'est gue ceux des pys en voie de développement qui ont le plus fort pourcentge de leur popultion dns l'griculture ont générlement le produit intérieur brut pr hbitnt le plus bs dns l'griculture ussi bien que dns l'ensemble de l'économie. Augmenter le revenu pr hbitnt dns l'griculture revient essentiellement à ccroître l production individuelle de l mind'oeuvre gricole». A cet égrd, les incidences sur le pln des politiques ne sont ps du tout les mêmes pour les pys développés et les pys en voie de développement. Dns l pluprt des pys développés, on enregistré un rendement individuel élevé dns l'griculture, mis, bndonnée u jeu des forces du mrché, l productivité de l min-d'oeuvre gricole, envisgée sous l'ngle de l production pr trvilleur en vleur monétire, eu tendnce à bisser, essentiellement prce que l'ccroissement du rendement individuel dépssé celui de l demnde intérieure de produits gricoles. Là où le revenu pr hbitnt dns l'griculture été jugé normlement bs pr comprison vec celui gui étit enregistré dns le reste de l'économie, on eu recours à l'intervention de l'ett sous diverses formes {pr exemple, soutien des prix, restrictions à l production vec mesures compenstoires, droits à l'importtion et subventions à l'exporttion), fin de réduire les écrts de revenus. Des mesures de crctère plus fondmentl ont ussi été ppliquées pour fvoriser de nouvelles réductions de l'effectif de l min-d'oeuvre gricole, notmment le trnsfert de trvilleurs gricoles dns d'utres secteurs. Dns les pys en voie de développement, le bs niveu de l production pr trvilleur dns l'griculture tient principlement u fible rendement individuel. Il s'ensuit que l'ugmenttion du revenu pr hbitnt dns le secteur gricole exige l mise en oeuvre de politiques destinées à ccroître le rendement individuel. De telles politiques s'inscrivent dns le cdre d'une ction en vue du développement gricole et rurl. Elles sont plus complexes et donneront beucoup moins rpidement les résultts souhités que les politiques doptées fin d'élever le niveu reltif des revenus gricoles dns les pys développés. B. Le problème de j. puvreté en milieu rurl, dns les pys en voie,de développement Les chiffres moyens dont on se sert pour comprer le revenu individuel dns l'griculture et dns les utres secteurs ont une vleur limitée. L dispersion des revenus utour des moyennes est considérble. D'un point de vue socil, il fudr, non seulement ugmenter le revenu gricole moyen pr hbitnt, mis ussi - et cel est encore plus urgent - relever les revenus qui se situent très en deçà de l moyenne. Le produit intérieur brut pr trvilleur donne une indiction pproximtive à l fois du revenu pr hbitnt et de l productivité en vleur de l min-d'oeuvre.

- 6 - Depuis quelques nnées, l'urgente nécessité de cette réorienttion de l politique dns les pys en voie de développement est de plus en plus lrgement reconnue. Dns ces pys, l frction de l popultion gricole dont le revenu est très inférieur à l moyenne du revenu gricole pr hbitnt vit le plus souvent dns l puvreté, bsolue et reltive, et connît "une condition d'existence sordide, tellement vilie pr l mldie, l'nlphbétisme et l mlnutrition que ses victimes se voient privées de ce qui est essentiel à toute dignité humine" 1. On fit remrquer qu'environ 40 pour cent des hbitnts des pys en voie de développement se trouvent dns le dénuement le plus complet, l mjorité d'entre eux vivnt dns les régions rurles 2. Plus importnt encore, ce sont essentiellement les groupes de l popultion rurle ynt les revenus les plus élevés qui ont recueilli les bienfits du développement gricole des vingt dernières nnées, et non les groupes ux revenus les plus bs, qui en ont le plus besoin. Ce sont ces considértions qui ont donné nissnce à l notion d'économiquement fible en milieu rurl, xée sur le désir de mettre en relief le cs des groupes de l popultion rurle dont les revenus réels sont prmi les plus bs. Il s'git d'une notion encore ssez vgue, gui devr prendre corps en tnt que concept de plnifiction fisnt une plce centrle, dns l'ensemble des objectifs de développement, u développement gricole et à l'ugmenttion des revenus des popultions rurles. Deux spects de cette question sont brièvement exminés ci-près, à svoir le dénombrement et l'identifiction des économiquement fibles en milieu rurl. Dénombrement des économiquement fibles en milieu rurl. L utilistion prtique de l notion d'économiquement fible en milieu rurl implique le trcé d'une limite en dessous de lquelle l popultion puisse être considérée comme économiquement fible 3. Ce seuil de puvreté permettr d'rriver à une quntifiction des économiquement fibles, fût-elle ssez rbitrire, ux fins de plnifiction. Il convient de mentionner certines tenttives récentes en vue d'étblir un seuil de puvreté. Le président du groupe de l Bnque mondile retenu les 40 pour cent les plus puvres de l popultion comme constitunt l frction de cette dernière pour lquelle il suggère de prévoir un rythme d'ccroissement des revenus sensiblement plus rpide que pour l moyenne ntionle*.» Robert S. cnmr, président du groupe de l Bnque mondile: Discours prononcé devnt le Conseil des gouverneurs (Nirobi, 24 septembre 19737, P- 8. 2 Ikàâ-» PP- 8 et 15. 3 Voir BIT : L puvreté et les niveux de vie minim; Rôle de Qîï! (Rpport du Directeur générl à l 54e session de l Conférence interntionle du Trvil), Genève, 1970, en prticulier chpitre premier. Robert s. cnmr, président du groupe de l Bnque mondile: Discours prononcé devnt le Conseil des gouverneurs (Wshington 7Dc7,~25~septembrë~1972), p. 18.

- 7 - En Inde, l'un des objectifs fondmentux rrêtés dns le cdre de l'élbortion du cinquième Pln quinquennl (1974-1979) est d'mener les 30 pour cent les plus puvres de l popultion u minimum ntionl de consommtion souhitble, qui représente environ 37 roupies pr hbitnt et pr mois ux prix de 1971-72. Dns les régions rurles, l consommtion mensuelle pr hbitnt des 30 pour cent les plus puvres de l popultion été estimée à 22,90 roupies pour 1973-74». Pour porter l consommtion de ce groupe u minimum souhité d'ici à 1979, il fudrit une ugmenttion moyenne d'environ 10 pour cent pr n, ce qui équivudrit prtiquement à doubler le tux globl nnuel d'ccroissement du produit intérieur brut qui est fixé pr le pln (5,5 pour cent). Dns une étude plus poussée de l puvreté en Inde, fondée sur des données plus nciennes, on estimit qu'en 1960-61 135 millions environ d'hbitnts des régions rurles, soit 38 pour cent de l popultion rurle totle, étient en deçà de ce minimum. is on fisit étt d'mples vritions d'une région à l'utre, les deux extrêmes s'étblissnt à 90 pour cent et 13 pour cent u-dessous de ce minimum u Kerl et u Kjstn respectivement*. Des seuils de puvreté ou niveux de revenu minim ont ussi été étblis dns les rpports des missions de l'emploi que l'oit envoyées en Sri Lnk et u Keny. Dns le cs de l Sri Lnk, les besoins en mtière de nutrition ont servi de critère d'évlution. Le minimum nutritionnel jugé nécessire pour une fmille comprennt deux dultes et deux enfnts en 1969-70 demndit 175 roupies pr mois. En conséquence, le seuil de puvreté pour une fmille été fixé à un niveu de revenu fmilil se situnt entre 100 et 200 roupies, selon l tille et l composition de l fmille et compte tenu ussi du coût de l vie dns l région considérée. Etnt donné qu'environ 40 pour cent des fmilles dns les cmpgnes et 59 pour cent dns les plnttions vient en 1969-70 un revenu inférieur à 200 roupies pr mois, un fort pourcentge des fmilles de ces groupes se situit probblement en deçà du seuil de puvreté'. Dns le cs du Keny, l mission de l'oit fixé le revenu minimum souhitble pour les ménges des zones rurles à 120 shillings pr mois en 1978 et à 180 shillings en 1985*. Fondés sur les revenus estimtifs ctuels des différentes ctégories de revenus, ces objectifs pour l popultion rurle, de même que ceux qui intéressent l popultion urbine, ont en outre été étblis en prtnt de deux hypothèses: «Gouvernement de l'inde, Commission de plnifiction: Approch to the Fifth Pln, 1974-1979 (ev Delhi, jnv. 1973), p. 17. 2 V.. Dndekr et Nilknth Kth: Poverty in Indi (New Delhi, déc. 1970), pp. 10-13. 3 BIT : Des possibilités d'emploi à l mesure des espérnces - Progr»»e âj..ç.tion pour Ceyln. Rpport d'une mission interinstitutionneïle orgnisée pr l'oit (Genève, 1971), p. 51. BIT: Employment. j.ncomes nd egulity; A strteqy for i êâ is emp.loy.ment in Keny: The report of n Inter-gency Tem orgnised by the Interntionl Lbour Office (Genève, 1972), pp. 109-113. Au Keny, le ménge considéré dns ce contexte est le ménge moyen ou type pouvnt comporter six ou sept personnes, dont peut-être deux ou trois dultes et qutre enfnts.

- 8 - ) les 40 pour cent les plus puvres de l popultion rurle et les 25 pour cent les plus puvres de l popultion urbine, uxquels v globlement le décile inférieur du revenu totl ctuel, pourrient bénéficier à prts égles de l'ccroissement nnuel des revenus gui est prévu (3,5 pour cent pr hbitnt)!; b) de plus, on pourrit ssurer à ces deux groupes de popultion les plus puvres une ugmenttion supplémentire des revenus de 3,5 pour cent pr n en trnsférnt u décile inférieur des revenus, principlement u moyen d'investissements orientés vers les économiquement fibles, l'ccroissement pr hbitnt llnt u décile supérieur des revenus (gui représente environ 1 pour cent de l popultion totle). Les mesures dont on recommndit l'doption en vue d'tteindre ces objectifs étient de deux ordres: 1. Promotion du développement rurl. A cette fin, on proposit d'entreprendre un progrmme de trvux publics dns les régions rurles (construction de routes et de systèmes d'irrigtion) tout en s'ttchnt à fournir des "éléments de confort" - logement, électricité, cnlistions d'eu, centres de commercilistion, services d'enseignement et de snté, etc. 2. Promotion de l'emploi en fveur des économiquement fibles des régions rurles. On envisge à cette fin: ) une utilistion plus poussée des terres pour les cultures et l'élevge; b) une redistribution des terres xée sur l constitution d'exploittions gricoles fisnt plus lrgement ppel u fcteur min-d'oeuvre; c) le peuplement des terres non utilisées ou sousutilisées. L description ssez détillée de ces tenttives en vue de fixer des seuils de puvreté ou des objectifs minim en mtière de revenus répond u désir, non seulement de fire mesurer l'mpleur du problème de l puvreté en milieu rurl, mis ussi de montrer l'utilité de ces seuils et objectifs lorsgu'il s'git de préciser jusgu'à guel point l'tténution de l puvreté en milieu rurl exiger des mesures fondmentles telles que redistribution du revenu, ccroissement de l production limentire, investissements en fveur des économiquement fibles, développement régionl et mesures visnt à ugmenter le tux globl de croissnce économique. De toute évidence, il est souhitble que l'étblissement d'un ou plusieurs seuils de puvreté soit prtie intégrnte de l plnifiction du développement*.»0n envisgé un ccroissement globl des revenus de 7 pour cent pr n et un ccroissement de popultion de 3,5 pour cent. zvoir Orgnistion des Ntions Unies: Strtégie interntionle du développement. Premier exmen et évlution d'ensemble des problèmes et des politiques. Rpport du Secrétire générl, section ~ ~ ~ (Suite de l note pge suivnte)

- 9 - Identifiction des économiquement filles en milieu rurl. L question crucile de svoir qui sont les économiguement~fibles en milieu rurl est liée à l'spect dénombrement. Quels sont ceux des hbitnts des régions rurles qui se trouvent u-dessous du seuil de puvreté? L réponse précise à cette question vrier nécessirement d'un pys à un utre et, à l'intérieur d'un pys donné, d'une région à une utre. Il convient tout d'bord de distinguer l'griculture de subsistnce et l'griculture à des fins commerciles. L pluprt de ceux qui prtiquent l'griculture de subsistnce se rngent pr définition dns l ctégorie des économiquement fibles, qu'il s'gisse de petits propriétires, de fermiers ou d'ouvriers gricoles sns terre - suf dns certines plnttions où les ouvriers gricoles ugmentent leurs slires en trvillnt euxmêmes et vec l'ide de leur fmille de petits lopins conscrés ux cultures de subsistnce. D'une mnière générle, dns l pluprt des pys en voie de développement, les éléments les plus puvres des régions rurles se réprtissent essentiellement en trois ctégories, à svoir: 1. Les ouvriers gricoles sns terre. Leurs revenus sont hbituellement prmi les plus bs, et ce pour plusieurs risons. Premièrement, à l'inverse d'utres groupes, il ne leur revient ucune prt du revenu imputble à l terre en tnt que fcteur de production. Deuxièmement, leurs slires sont et demeurent bs du fit du pouvoir de négocition des employeurs et de l'ccroissement du nombre des "sns terre" résultnt de l'liéntion constnte des terres, de l mécnistion plus poussée des grndes exploittions et de l'croissement de l popultion gricole. Troisièmement, là où l loi fixé des slires gricoles minim, il est difficile d'en fire ppliquer les dispositions. Qutrièmement, comme beucoup des "sns terre" sont des trvilleurs gricoles sisonniers, leurs revenus nnuels sont encore moindres que leurs slires ne le donnent à penser. Les slriés gricoles peuvent comprendre, non seulement les "sns terre", mis ussi un certin nombre de fermiers et de petits propriétires dont l'exploittion est de dimension trop petite pour les occuper à plein temps ou leur ssurer un revenu suffisnt. 2. Les métyers et fermiers. L condition de fermier n'implique ps utomtiquement l'pprtennce à l ctégorie des économiquement fibles. C'est un fit que les fermiers sont "isés" dns bien des pys d'europe occidentle et dns ceux des pys en voie de développement où l réforme grire ou l'méliortion des régimes d'modition leur ont ssuré l sécurité de jouissnce des terres, ont réduit leurs loyers et les ont libérés de l'endettement en leur offrnt des fcilités de crédit et en mettnt à leur disposition l'infrstructure mtérielle et institutionnelle nécessire. Ils peuvent être à l'ise ussi dns les régions où il leur été possible de tirer prti des nouveux progrès techniques intervenus dns l'griculture. Toutefois, dns de nombreux pys en voie de développement, l sitution de ces groupes n'est souvent guère meilleure que celle des ouvriers gricoles sns terre. One grnde prt de leur production v u propriétire. Dns le cs des métyers, cette prt est générlement de 50 pour cent ou (Suite de l note de l pge précédente) intitulée "Définition d'un seuil de puvreté en tnt qu'objectif supplémentire" (New York, 1973), pp. 15-16.

- 10 - dvntge; pour les fermiers, les loyers, quoique contrôlés, sont fréquemment ussi très élevés. Le revenu net dont disposent finlement les intéressés est souvent si fible qu'il leur fut emprunter à des tux usurires uprès de prêteurs locux qui, dns bien des cs, sont églement propriétires. 3. Les petits propriétires exploitnts. En ce qui concerne les propriétires, les dimensions de l'exploittion fmilile vrient générlement beucoup à l'intérieur d'une région rurle donnée. Pour les fmilles dont les exploittions sont prmi les plus petites, les revenus tirés de l terre sont d'ordinire ussi prmi les plus bs. L'exiguïté même de l'exploittion fit que l fmille peine à conserver s terre. One seule muvise récolte et il peut n'y voir d'utre issue que de vendre l prcelle à bs prix à un grnd propriétire, fin de s'ssurer imméditement des liquidités, et de descendre insi encore plus bs dns l'échelle des revenus rurux en vennt grossir les rngs des ouvriers gricoles sns terre, des métyers et des fermiers. Dns les pys en voie de développement, les petits propriétires prtiquent très souvent l'griculture de subsistnce, encore que beucoup cultivent quelques produits destinés l vente, prfois même des produits de plnttion. i*. Les cultivteurs qui prtiquent l'griculture de subsistnce. Il peut s'gir de métyers et fermiers ou de propriétires exploitnts. Nombre d'entre eux produisent tout juste de quoi répondre ux besoins de l consommtion limentire de leur fmille, à un niveu de subsistnce. Ils vivent prtiquement en dehors de l'économie monétire. Leur puvreté s'explique dns bien des cs, moins pr l superficie réduite des terres dont ils disposent pour l'griculture, que pr l productivité extrêmement fible de ces terres due u crctère primitif des méthodes de culture utilisées. Les cultivteurs prtiqunt l'griculture de subsistnce sont certes nombreux dns toutes les régions du monde en voie de développement, mis ils constituent une prt beucoup plus importnte de l popultion gricole en Afrique. 5. L min-d'oeuvre rurle non gricole. Les membres de ce groupe, trvilleurs à leur compte et slriés, représentent églement une prt pprécible de l min-d'oeuvre rurle dns bien des pys en voie de développement. On les trouve dns diverses brnches d'ctivité non gricole - industries de villge, rtisnt et petit commerce, notmment. En mjeure prtie, leurs revenus se situent eux ussi u bs de l'échelle des revenus locux. Pour beucoup de ces trvilleurs, tels que les rtisns rurux, le niveu des revenus est encore bissé du fit de l concurrence des industries modernes. Les cinq ctégories d'économiquement fibles en milieu rurl indiquées ci-dessus ne constituent ps une liste exhustive et, pr illeurs, elles ne s'excluent ps les unes les utres. One fmille rurle puvre peut se rnger simultnément dns plusieurs de ces ctégories. Nénmoins, dns tout effort pour dénombrer les économiquement fibles en milieu rurl pr ppliction d'un seuil de puvreté, il semble nécessire de les clsser en retennt notmment les ctégories susmentionnées. Etnt donné gue le présent rpport concerne les trvilleurs gricoles dont le concept est plus restreint que celui des trvilleurs rurux, les chpitres suivnts

- 11 - ne triteront que des trois premières ctégories indiquées (trvilleurs slriés sns terre, fermiers et métyers, petits propriétires exploitnts). L qutrième ctégorie ser églement considérée dns l mesure où elle peut coïncider vec l deuxième ou l troisième. SECTION II Le développement gricole dns j.e cdre du développement ntionl L'ugmenttion constnte des revenus réels des trvilleurs gricoles devr être fvorisée pr l'expnsion continue de l production gricole dns le cdre du développement ntionl. On exminer ici deux spects de ce processus dns les pys en voie de développement. A L'interdépendnce des secteurs gricole et industriel dns le processus de développement Dns le processus de développement, l'griculture et l'industrie sont tributires l'une de l'utre. L production et les revenus gricoles ne peuvent ugmenter de fçon continue gue moyennnt une expnsion simultnée de l'industrie et des utres secteurs non gricoles ssurnt un plus lrge mrché intérieur ux produits gricoles et un pport ccru de fcteurs de production gricole tels qu'engris chimiques, insecticides, pompes électriques et utre mtériel gricole. En outre, l'expnsion de l'industrie et des utres ctivités non gricoles ttirer l popultion gricole hors du secteur gricole, de telle sorte qu'vec l'ccroissement de l production gricole totle, l production et le revenu pr trvilleur ou pr fmille exerçnt son ctivité dns l'griculture continueront d'ugmenter. De toute évidence, le développement de l'industrie et des utres secteurs non gricoles doit s'ppuyer notmment sur l'griculture qui ssurer: - un excédent limentire commercilisble permettnt de stisfire l demnde émnnt de ces secteurs; - l'pprovisionnement en mtières premières gricoles; - des devises tirées des exporttions de produits gricoles; - un élrgissement du mrché intérieur pour l'écoulement des produits industriels; et, peut-être, - l possibilité de détourner une prt de l'éprgne gricole pour finncer l formtion de cpitl dns d'utres secteurs. L'interction de l demnde et de l'offre entre l'griculture, d'une prt, et l'industrie et les utres secteurs, d'utre prt, engendre insi un mécnisme interne de développement ntionl. Le

- 12 - B. Les incidences sur les politiques générles de l'ccroissement constnt de l mi-d'oeuvre g.ri.cole commerce interntionl influer nturellement sur ce mécnisme dns une mesure vrible, mis les spects essentiels en demeurent générlement vlbles pour le développement de l pluprt des pys. Le mintien d'un bon équilibre entre l'griculture et l'industrie constitue sns ucun doute un spect très importnt de l plnifiction du développement. A cet égrd, l Strtégie interntionle du développement doptée pour l deuxième Décennie du développement fixé comme objectif, pour les pys en voie de développement pris ensemble, un tux nnuel moyen d'ccroissement de l production de 4 pour cent dns l'griculture et de 8 pour cent dns l'industrie, le but étnt une ugmenttion de non moins de 50 pour cent pour celle-là et d'environ 20 pour cent pour celle-ci, pr comprison vec les tux de croissnce respectifs des nnées soixnte*. On utre élément importnt des répercussions sur l'ugmenttion des revenus des trvilleurs gricoles: u cours des prochines décennies, même si l'industrie et les utres secteurs non gricoles progressent à un rythme ccéléré, le nombre des trvilleurs gricoles continuer de s'ccroître dns les pys en voie de développement, encore que le pourcentge de min-d'oeuvre employé dns l'griculture doive diminuer. Etnt donné surtout le niveu peu élevé dont elle prtir, l'expnsion des industries mnufcturières et des utres ctivités non gricoles ne permettr certinement ps d'bsorber en totlité les ugmenttions nnuelles de l'effectif totl de min-d'oeuvre. Le tbleu II contient des données gue l FAO clculées pr extrpoltion, concernnt l'importnce de l popultion gricole et de l popultion non gricole en 1985, pr région en voie de développement. Il ressort de ce tbleu gu'entre 1962 et 1985, pour l'ensemble du monde en voie de développement, l popultion non gricole devrit plus gue doubler, tndis gue l popultion gricole ugmenter de près de 50 pour cent. En supposnt gue les tux d'ctivité demeurent prtiquement inchngés, les chiffres extrpolés donnent à penser gue, d'ici à 1985, les ctivités non gricoles pourrient créer des possibilités d'emplois supplémentires pour 60 pour cent environ de l'ccroissement de l'effectif totl de mind'oeuvre du tiers monde, le reste (soit 40 pour cent) devnt toujours être bsorbé pr l'griculture. mtions Dnies: Strtégie interntionle du développement. Premier exmen et évlution d'ensemble des problèmes et des politiques "{New ïorjc,~ï973), p. 257

- 13 - TABLEAU II Popultion gricole et popultion non gricole Effectifs projetés sur 1985 (en millions d'hbitnts) * " * Popultion gricole Popultion non gricole Région Effectif Pourcentge de l popultion totle Effectif 1962 1985 1962 1985 1962 1985 Asie et Extrême-Orient 583 880 70 60 250 591 Amérigue ltine 99 144 44 33 127 289 Afrique u sud du Shr Proche Orient et Nord-Ouest de 1*Afrique 165 88 250 114 82 65 70 45 36 47 107 140 TOTAL 935 1 388 67 55 460 1 127 Source: FAO: Pln,indictif mondil provisoire pour le développement de l'griculture, vol. I (Borne, 1969), p. 31. Si l'on veut gue les revenus des fmilles rurles s'élèvent régulièrement en même temps gue s'ccroîtr l'effectif de l mind'oeuvre gricole, il fudr notmment s'ttcher, dns le cdre du développement gricole: - à utiliser u mximum l min-d'oeuvre disponible pour l'expnsion des ctivités gricoles ou connexes; - à ssurer un ccroissement progressif de l production pr unité de min-d'oeuvre. L'doption d'une politigue visnt à utiliser u mximum l min-d'oeuvre disponible pour ccroître l production gricole revêt une importnce cpitle. Tout d'bord prce gu'à l'heure ctuelle une bonne prt de l min-d'oeuvre gricole est sous-employée dns l mjorité des pys en voie de développement, et ensuite prce gue,

- 14 - pendnt de nombreuses nnées encore, le cpitl rre gui peut être conscré u développement gricole ser très inférieur ux besoins. Les perspectives d'ppliction d'une telle politigue semblent excellentes. D'bord et surtout, on pourrit ugmenter l production ctuelle à l'hectre en conscrnt à l terre une quntité ccrue du fcteur trvil (pr exemple, pr l construction de systèmes d'irrigtion, l'méliortion des sols, le recours à des méthodes de culture fisnt essentiellement ppel à l min-d'oeuvre, et l'introduction de cultures pluri-nnuelles). Ensuite, on pourrit grndement progresser dns l voie d'une diversifiction de l production gricole, non seulement en introduisnt des cultures à plus forte densité de min-d'oeuvre lorsque cel est possible et rentble, mis encore en développnt d'utres ctivités gricoles (pr exemple le reboisement, l'élevge, etc.) pour utnt gue les conditions locles le permettent. Enfin, on peut ussi intensifier les ctivités non gricoles reliées à l'griculture ou répondnt ux besoins de l communuté rurle. One politigue de développement rurl intégré de cette nture est certes importnte lorsgu'il s'git d'méliorer les revenus des économiquement fibles des régions rurles, mis elle doit églement être mise en relief dns le contexte de l'ccroissement continu de l min-d'oeuvre gricole». Toute politigue visnt l'utilistion mximum de l mind'oeuvre disponible doit s'ccompgner de mesures prllèles destinées à ugmenter grduellement l production pr unité de mind'oeuvre. Au déprt, lorsque l productivité de l min-d'oeuvre est fible, l'ccroissement des revenus des fmilles rurles gu'entrînent les seuls progrès de l'emploi, guoigue importnt en termes reltifs, est d'mpleur limitée. Dns les différentes ctivités rurles à fort coefficient de min-d'oeuvre - gricoles et utres - gui ont été mentionnées plus hut, l'efficience de l mind'oeuvre peut être ccrue grâce à une meilleure formtion, à une orgnistion plus rtionnelle du trvil et à des innovtions techniques, sns qu'on it besoin d'importnts cpitux supplémentires. Entre-temps, une guntité ccrue de fcteurs de production gricole modernes (engris, pesticides, mchines diverses permettnt d'méliorer l'utilistion des terres, etc.) proviendr du secteur industriel en expnsion. A mesure gue se poursuivr l'ccroissement de l productivité de l min-d'oeuvre grâce à l'ensemble des éléments indiqués, l production totle des ctivités gricoles et rurles ugmenter plus rpidement que l min-d'oeuvre gricole. One prt plus importnte de l production insi ccrue ser vendue ux secteurs non gricoles en expnsion, ce gui entrîner une nouvelle élévtion des revenus en espèces des fmilles rurles. Pr illeurs, vec l'expnsion continue des ctivités dns les secteurs non gricoles, l'ccroissement des effectifs de mind'oeuvre gricole se rlentir, d'où, là encore, un relèvement du revenu individuel des fmilles rurles. Dns l mjorité des pys en voie de développement, on pourrit ccélérer le trnsfert de l min-d'oeuvre de l'griculture dns les secteurs non gricoles u moyen d'une politique visnt à réduire l'intensité de cpitl excessive gui crctérise ces derniers, de mnière qu'à un volume donné d'investissements corresponde l'emploi d'une min-d'oeuvre plus importnte.»voir pp. 107-108.

- 15 - SECTION III Les fcteurs qui déterminent les revenus gricoles A. Fcteurs générux Dns les sections précédentes, on déjà fit llusion à plusieurs fcteurs qui déterminent les revenus gricoles; on s'ttcher mintennt à nlyser plus en détil un certin nombre de fcteurs de crctère générl: ccroissement de l popultion, disponibilités en terre, fcteurs de production gricole, recherche et diffusion de techniques gricoles ppropriées, demnde de produits gricoles et prix de ces produits. L'ccroissement de l popultion Indépendmment de ses effets sur le rythme uquel ugmente l'effectif de min-d'oeuvre gricole, dont on déjà prlé, l'ccroissement rpide de l popultion implique un ccroissement correspondnt de l production de denrées et utres biens de consommtion de première nécessité, insi que de services, à seule fin de mintenir le niveu de vie ctuel de l popultion rurle. Le relèvement de ce niveu de vie, qui est insuffisnt, exigerit un tux d'investissement supérieur à celui qu'il fudrit prévoir dns le contexte d'un ccroissement démogrphique plus lent. Pour chque fmille rurle, un fort ccroissement de popultion se trduirit pr une ugmenttion du nombre de personnes à chrge. Le revenu individuel s'en trouverit diminué d'utnt et l somme gue l fmille pourrit prélever sur son revenu ux fins d'éprgne serit églement moindre. One politique conçue pour freiner l'ccroissement de l popultion peut notblement contribuer à ugmenter le revenu gricole pr hbitnt, surtout dns les pys en voie de développement à forte densité de popultion. L'octroi générlisé d'une ide des pouvoirs publics ux popultions rurles dns le domine de l plnifiction fmilile constitue l'un des principux instruments d'ppliction d'une telle politique. Mis il fut ussi éduquer l popultion pour créer un climt de réceptivité dns le public. De nombreux pys en voie de développement doptent ctuellement une politique démogrphique et l'échnge des données d'expérience cquises dns ce domine serit extrêmement utile. Disponibilités en terre L probbilité d'un ccroissement de l popultion et d'une plus forte demnde de produits limentires implique l nécessité, d'une prt, de mettre en culture de nouvelles terres et, d'utre prt, de cultiver de fçon plus intensive celles qui sont déjà exploitées. Les possibilités qu'offre l première formule vrient considérblement d'une région du monde à une utre. Dns l mjorité des pys d'asie, l'ccroissement de l production gricole devr se fire essentiellement pr ugmenttion du rendement des terres déjà cultivées. En Amérique ltine et, à un degré moindre, en Afrique u sud du Shr, il existe encore d'importntes superficies de terres rbles en friche dont l culture pourrit être entreprise.

- 16 - D'une mnière générle, il est très probble gue, mlgré l mise en culture de nouvelles terres, le rpport popultion/terres continuer d'ugmenter dns l pluprt des régions. Les bonnes terres rbles susceptibles d'être mises en vleur se font de plus en plus rres et l'introduction de nouvelles terres dns le circuit de l production suppose d'importntes dépenses. Au contrire, l'exploittion plus intensive des terres est une formule gui offre encore des possibilités d'ugmenter très sensiblement l production presgue prtout dns le monde, notmment là où des cultures plurinnuelles peuvent être prtiguées. ftinsi donc, pour ce gui est des disponibilités en terre, l croissnce future du revenu gricole pr hbitnt dns les pys en voie de développement dépendr pour beucoup des efforts déployés en vue d'une intensifiction de l culture sur les terres déjà cultivées et/ou de l'ouverture de nouvelles zones de culture, à un rythme dépssnt celui de l'ccroissement de popultion. En ce gui concerne l mise en culture de nouvelles terres, il fudr prendre simultnément des mesures pour réduire les dépenses d'investissement nécessires. Fcteurs de production gricole Les disponibilités en terre étnt données, l production et les revenus gricoles peuvent être considérblement ugmentés pr ccroissement du nombre et de l qulité des fcteurs de production. On déjà souligné l nécessité d'utiliser u mximum le fcteur min-d'oeuvre, mis d'utres fcteurs de production doivent intervenir simultnément: il fut notmment de l'eu, des semences méliorées, des engris et pesticides, insi gu'un meilleur mtériel. On problème cpitl de politigue gricole est de trouver les moyens les plus économigues d'ugmenter l'pport de ces éléments et d'utres fcteurs de production gricole dptés ux conditions prticulières du pys et, pr illeurs, de fire en sorte gue les fcteurs de production soient mis à l disposition des petits propriétires à fible revenu, et non ps ccprés d'entrée de jeu pr les riches exploitnts. On bon pprovisionnement en eu est bsolument indispensble à l production gricole. Le mode de régultion à dopter à cet égrd dépendr en grnde prtie des conditions climtigues. C'est insi qu'il fut s'ttcher dvntge à lutter contre l sécheresse en Afrique et, à l'inverse, contre les inondtions dns certines prties de l'asie du Sud-Est. D'une mnière générle, on enregistre, dns les pys en voie de développement, une ugmenttion des dépenses publiques conscrées ux vstes projets de contruction de brrges et de cnux d'irrigtion, insi gue de mise en vleur des bssins fluviux. Pourtnt, ces grnds projets ont, sur l production et les revenus gricoles, un effet moindre qu'on e l'escomptit dns bien ds cs. Cel tient essentiellement u retrd pporté à l construction, à l'échelon locl, d'un réseu complémentire de cnux secondires mennt l'eu ux exploittions individuelles, en prticulier les plus petites. L rison de cet étt de choses est double: il y, d'une prt, le mngue d'effort en ce sens sur le pln locl et, d'utre prt, le fit gue les grnds propriétires refusent le pssge sur leurs terres. Il semblerit donc nécessire, dns bien des pys, d'ccroître réellement l'pprovisionnement en eu pour les ctivités gricoles.

- 17 - Les résultts que peut donner le recours à des semences méliorées ont été mis en évidence pr l'ccroissement spectculire de l production imputble ux vriétés à hut rendement (VR) de céréles (blé, riz et mis en prticulier) introduites dns un certin nombre de pys en voie de développement (Mexique, Inde, Pkistn et Philippines, pr exemple). L découverte des VR mrque une étpe décisive sur l voie d'un ccroissement de l consommtion limentire des pys du tiers monde, mis bien des problèmes devront être résolus vnt que les possibilités de production qu'elle offre puissent être pleinement rélisées et que l'ensemble de l popultion rurle bénéficie de l'ugmenttion des revenus en découlnt. On en mentionner brièvement quelques-uns: 1. L'expnsion rpide du recours ux VR implique un effort considérble sur le pln de l'pprovisionnement en eu, des engris et utres produits chimiques (herbicides et insecticides pr exemple), cr, pour donner de bons résultts, les VR exigent de beucoup plus grndes quntités de ces fcteurs complémentires que les vriétés ordinires. En outre, l bonne utili-r stion des VR suppose des connissnces très poussées en mtière d'irrigtion, de gestion de l'exploittion et de protection des végétux. Et, comme les VR sont des hybrides, les premières semences devront être obtenues en pépinière. C'est dire l'immensité de l tâche incombnt ux gouvernements qui voudront créer les conditions nécessires à l pleine rélistion des possibilités qu'offrent les VR pour l production. Bien entendu, l'ction des pouvoirs publics ser indispensble pour toute forme de développement gricole, mis, dns le cs des VR, l'effort à fournir prendr des proportions exceptionnelles pour des risons d'ordre technique. 2. Le recours ux VR ssure de très grnds vntges, mis il implique églement un importnt investissement à l'hectre en cpitl fixe (pr exemple, forge de puits tubulires) et en cpitl d'exploittion (engris, pr exemple). D'une mnière générle, ceux qui ont les moyens de fire ce type d'investissement et peuvent en retirer d'importnts bénéfices sont les riches propriétires qui, de surcroît, obtiennent plus isément des fcilités de crédit et le soutien technique des services de vulgristion. Pour des risons inverses, les petits exploitnts et cultivteurs du secteur de l'économie de subsistnce ne seront peut-être ps en mesure de tirer prti de l révolution en mtière de semences et d'engris (dite "révolution verte"), lors même que les VR pourrient être introduites vec utnt de succès dns les petites exploittions. Il y en outre le risque de voir les gros propriétires, soucieux de s'ssurer l totlité des bénéfices tirés des VR, chsser de leurs terres les fermiers et métyers gui deviendrient insi des ouvriers gricoles sns terre. A mesure que se développe le recours ux VR, il est insi probble qu'on verr se dessiner une tendnce à l polristion plus mrquée des riches et des puvres en milieu rurl. Pour l juguler et veiller à ce que les bienfits du recours ux VR tteignent les économiquement fibles, les gouvernements devront mettre en oeuvre, prllèlement ux progrmmes techniques de promotion des VR, un vste pln de réforme grire et d'utres chngements structurels dns le secteur

- 18 - rurl, sur lequel on reviendr plus loin dns le présent chpitre 1. Peut-être fut-il ussi dire quelques mots du recours à un mtériel gricole plus efficce. Il y dns ce domine un choix extrêmement vste, portnt sur une gmme qui comprend les outils à min, le mtériel à trction nimle et les mchines à moteur. Le type prticulier de mtériel nouveu ou perfectionné gu'on choisir d'employer vrier beucoup, nturellement, en fonction des besoins de l région considérée. Pour que les petits exploitnts puissent tirer prti du meilleur mtériel insi retenu, il fudr dopter une politique de développement du mtériel gricole ccordnt une ttention spécile ux points ci-près: 1. Le mtériel devr être à l portée des petits griculteurs, pr son prix et son modèle. Pour ugmenter les disponibilités en mtériel gricole perfectionné, il fudr s'ppuyer, dns toute l mesure possible, sur l production intérieure et, en même temps, sur les innovtions qui ssurent une économie de cpitl. Cel permettr, non seulement d'éprgner les devises - rres dns les pys en question -, mis ussi de fvoriser le développement industriel et l'bsorption de l min-d'oeuvre rurle dns le secteur des ctivités industrielles. 2. Le recours à un mtériel gricole ssurnt un meilleur rendement doit voir pour objectif essentiel un ccroissement de l production à l'hectre et/ou de l production totle de l min-d'oeuvre disponible à l'échelon locl, plutôt qu'une économie de min-d'oeuvre en tnt que telle. Pr exemple, des engins à trction nimle perfectionnés peuvent permettre d'ugmenter simultnément le rendement des cultures et l superficie cultivée dns certines prties de l'afrique. En Asie du Sud-rEst, étnt donné certines conditions climtiques et pédologiques, le lbourge u trcteur peut rendre possibles à l fois un ccroissement de l production totle de riz et une réduction du sous-emploi rurl en permettnt ux cultivteurs de riz de ne plus semer à l volée et d'dopter l méthode de repiquge, qui demnde plus de min-d'oeuvre. De fçon plus générle, l'utilistion de pompes électriques ou à moteur diesel permet une meilleure régultion de l'pprovisionnement en eu, et l'emploi sélectif de mchines ssurnt une économie de min-d'oeuvre pour certins trvux gricoles se révèle souvent nécessire lorsque les cultures sont plurinnuelles. Là où le plein emploi de l min-d'oeuvre gricole est presgue ssuré, mis dns des conditions de fible productivité et où de nouvelles ctivités productives sont mises en plce, on ur besoin d'un mtériel ssurnt une économie de trvil pour libérer une prtie de l min-d'oeuvre gricole en fveur de ces utres ctivités. Ce sont là quelques exemples des nombreuses mnières dont on peut concevoir et utiliser un mtériel gricole plus efficce pour donner à l min-d'oeuvre gricole les moyens de produire dvntge sns être déplcée, «Voir églement Zubeid nzoor Ahmd: "Les conséquences sociles et économiques de l révolution verte en Asie", Revue intern,- tionle_du_trvil, jnv. 1972, pp. 9-37.

- 19 - et pour ugmenter insi les revenus des petits cultivteurs». Au surplus, un outillge perfectionné peut tténuer le crctère fstidieux de certins trvux gui font de l'griculture une ctivité peu ttrynte dns les pys en voie de développement, surtout pour les jeunes des régions rurles. 3. Il fut u déprt éviter ou stopper les déplcements mssifs de min-d'oeuvre gricole et l'ggrvtion du sort des rurux déshérités gu'entrîne une mécnistion inconsidérée de l'griculture dns les grndes exploittions. C'est là une tendnce ujourd'hui ssez mrquée dns plusieurs pys en voie de développement. Nombre de grnds propriétires, conscients des grnds vntges des VR, se sont lncés dns une mécnistion très poussée pour éviter les conflits vec l min-d'oeuvre et pour bénéficier de l'ide à l'éguipement gricole gui peut être obtenue, ouvertement ou non, dns divers contextes (pr exemple, ceux de l'ssistnce étrngère, de l libérlistion des importtions, de l surévlution des devises, du crédit à bon mrché), lors même que l'introduction des VS n'exige ps en soi un degré élevé de mécnistion. En bien des cs, cette tendnce été ccentuée pr l'grndissement des domines des gros propriétires gui ont cheté de petites exploittions. Des mesures efficces devront être doptées pour freiner ce détournement socilement critiguble du nouveu mtériel gricole*. L recherche et l diffusion de techniques gricoles dptées ux besoins Les techniques nécessires à un ccroissement de l production et des revenus gricoles, dns les pys en voie de développement, ne peuvent ps être purement et simplement empruntées ux pys développés. Elles doivent être étroitement dptées ux vntges nturels et à l sitution gricole propres ux pys en voie de développement. Leur détermintion ser en grnde prtie le fruit des trvux de recherche et d'expérimenttion, plus spécilement ceux gui débouchent sur des innovtions de nture à permettre une économie de cpitl et un ccroissement des ressources en terres. Les spects de l'griculture gui, dns les pys en voie de développement, ppellent encore des efforts dns ce sens sont à coup sûr très nombreux. Pour n'en citer gue guelgues-uns, à titre d'exemple, il fut: - mettre u point des techniques permettnt d'ugmenter le rendement des terres sèches non irriguées; - trouver des vriétés à hut rendement supposnt un moindre investissement à l'hectre et méliorer les vriétés de semences ordinires; - élborer, pour l construction de grnds et petits ouvrges d'irrigtion et de dringe, des méthodes à fort coefficient de min-d'oeuvre gui soient plus efficces; 'Voir OIT: echnistion nd employient: Cse studies from four continents (Genève, 1973). 2 Pour des études empiriques plus détillées des effets de l mécnistion sur l'emploi, voir ibid.