Editorial : Nous ne voulons plus du franc CFA! Les arguments politiques et juridiques pour se débarrasser du franc CFA. Franc CFA : 70 ans ça suffit!

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2 Janvier Edition spéciale Sommaire Editorial : Nous ne voulons plus du franc CFA! Carlos Sielenou & Olivier A. Ndenkop Les arguments politiques et juridiques pour se débarrasser du franc CFA. Franc CFA : 70 ans ça suffit! Par Hubert Kamgang Par Demba Moussa Dembélé «Aucun pays africain ne peut être Emergent avec le franc CFA»* Nicolas Agbohou & Olivier Atemsing Ndenkop Quelles solutions pour le CFA? Par Dieudonné ESSOMBA 2

3 Editorial Nous ne voulons plus du franc CFA! Dans l histoire de l humanité, aucun pays ne s est développé avec une monnaie émise et contrôlée de l extérieur. Or en 2016, le franc des Colonies Françaises d Afrique, créé en décembre 1945 conformément à l article 3 du décret 45/0136 signé par le général De Gaulle, reste utilisé par 15 Etats répartis entre l Afrique centrale et l Afrique de l Ouest. Cette monnaie est entièrement contrôlée par la France qui l émet sur son sol avant de l acheminer en Afrique pour usage contrôlé. Outre le fait qu il prive de leur souveraineté monétaire les pays qui l utilisent, ces derniers doivent en plus déposer 50% de leur réserve de devises auprès du Trésor français. Pourtant, il est unanimement admis que «celui qui contrôle la monnaie contrôle l économie». Aujourd hui âgé de 70 ans, le franc CFA semble vivre ses derniers jours. En effet, des voix s élèvent de plus en plus pour appeler à la révision des accords monétaires entre la France et les Etats de la zone Franc. Les uns proposent une renégociation des termes de ces accords. Renégociation qui permettrait de mettre un terme à la parité fixe entre l Euro et le CFA et la suppression du compte d opérations. Dans ce premier camp, on retrouve par exemple l économiste et ancien ministre togolais de la Prospective, Kako Nubukpo. Le deuxième camp est constitué des radicaux qui appellent à la souveraineté monétaire de l Afrique. Celleci passe par le rejet du franc CFA et la création d une monnaie africaine. Ce courant a comme défenseurs Joseph Tchundjang Pouemi, Hubert Kamgang, Nicolas Agbohou Aujourd hui, la question du franc CFA n est plus une exclusivité des universitaires et des politiques. Les médias et les activistes de la société civile s en sont saisis. Début 2015, une marche contre le franc CFA a été organisée à Yaoundé avant d être dispersée par la police. Dans plusieurs pays africains utilisant le franc CFA et sur les réseaux sociaux, sont créées des antennes du Mouvement pour la souveraineté économique et monétaire de l Afrique (Mosema) avec un nombre croissant d abonnés. Le mouvement semble donc irréversible. Et la France semble l avoir compris et se dit prête à la négociation. En effet, répondant à un journaliste de Radio France Internationale le lundi 05 octobre 2015, Michel Sapin, Ministre français des Finances a déclaré: «La zone franc, ce n est pas une zone figée. C'est une zone qui est dynamique. Et s'il y a de la part des uns ou des autres, au niveau académique ou au niveau politique, des propositions d'évolution, eh bien nous en discuterons tous ensemble, avec cet esprit d'égalité». En attendant l ouverture de la discussion annoncée par le Ministre français, Le Journal de l Afrique propose une édition spéciale à ses lecteurs avec pour thème central : «Le franc CFA et ses conséquences sur l économie des Etats africains». Bonne et heureuse année 2016! Carlos Sielenou & Olivier A. Ndenkop 3

4 Les arguments politiques et juridiques pour se débarrasser du franc CFA Franc CFA signifie, on le sait, franc des Colonies Françaises d Afrique, c est-à-dire franc créé par la France pour exploiter ses dépendances hors de son territoire national à son profit. Dès lors, l accession desdites colonies ou autres dépendances à la souveraineté internationale devait leur conférer le droit politique de battre monnaie. Par Hubert Kamgang* Spécimen de la monnaie nationale camerounaise proposée par Hubert Kamga Nous allons nous appuyer sur le cas Cameroun pour traiter le sujet qui nous est soumis, entendu que cela est valable pour toutes les anciennes colonies ou dépendances d Afrique de la France devenues toutes indépendantes en Les Comores ont acquis leur indépendance plus tard, mais la monnaie qui y est émise, tout en ayant un statut analogue à celui du franc CFA, s appelle franc comorien n ayant du reste pas le même taux de change que le franc CFA par rapport à l euro. Le «Cameroun français» oui c est comme cela qu on l appelait officiellement parce qu il y avait aussi le Cameroun britannique, voire les Camerouns britanniques proclame son indépendance le 1 er janvier Et, le 13 novembre de la même année, est signé à Yaoundé entre le France et le nouvel État un traité de coopération auquel sont annexés des accords dont celui qui nous intéresse s intitule Accord de coopération en matière économique, monétaire et financière. Nous y lisons ce qui suit : «Article 25 La qualité d État indépendant et souverain acquise par le Cameroun lui 4

5 confère le droit de créer une monnaie nationale et un institut d émission qui lui soit propre. Article 26 Jusqu à la création d une unité monétaire camerounaise, la monnaie légale ayant pouvoir libératoire sur toute l étendue du territoire du Cameroun est le franc CFA émis par la Banque centrale des États de l Afrique équatoriale et du Cameroun.» Notons que la Banque centrale des États de l Afrique équatoriale et du Cameroun (BCEAEC) est créée en avril 1959 pour les besoins de la cause, les anciennes colonies de l Afrique équatoriale française (AEF), à savoir, Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine), Congo, Gabon et Tchad, devant devenir indépendantes en 1960 aussi. Notons aussi que CFA ne signifie plus colonies françaises d Afrique, mais communauté financière africaine. Quel tour de force de conserver l acronyme tout en modifiant l intitulé complet! Il est également important de noter qu au lendemain de leur indépendance, tous ces États se sont inspirés de la constitution de la V e République française pour écrire la leur. Or, l article 34 de cette constitution précisait, entre autres, que la loi fixe les règles concernant le régime d émission de la monnaie. On comprend donc pourquoi la France a dû se faire violence et reconnaître formellement le droit du Cameroun à battre monnaie, avant de l en spolier jusqu au moment où nous écrivons ces lignes, soit plus de 55 ans plus tard! Car, bien qu ayant reconnu en 1960 ce droit, la France a encore imposé par des pressions, pour ne pas dire des chantages politiques, sa tutelle monétaire. Le 22 novembre 1972 à Brazzaville, en effet, elle a obtenu que le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon et le Tchad signent une convention dite de coopération monétaire dans le cadre d une Banque centrale dénommée Banque des États de l Afrique centrale (BEAC). En soi, ce n est pas une mauvaise chose que des États africains voisins se donnent une Banque centrale commune émettant une monnaie commune. Mais là où le bât blesse c est que le 23 novembre 1972, est signée une autre convention dite de coopération monétaire entre la République française et les États membres de la BEAC. L article 07 de cette convention stipule textuellement que : «La Banque des États de l Afrique Centrale prévue à l article 3 est un établissement multinational africain, à la gestion et au contrôle duquel participe la France en contrepartie de la garantie qu elle apporte à sa monnaie. La Banque assumera à l égard des tiers les droits et obligations de l ancienne Banque Centrale des États de l Afrique Equatoriale 5

6 et du Cameroun. Les dispositions organiques de la Banque sont annexées à la présente Convention.» On y lit également ce qui suit : «Article 9. La monnaie émise par la Banque est le franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale (franc C.F.A.) dont la convertibilité avec le franc français est illimitée. À cet effet, une Convention relative à un compte d opérations ouvert au Trésor français sera signée entre le Président de la Banque et le Ministre de l Économie et des Finances de la République Française.» Pour la suite de notre propos, les articles 17 et 20 nous intéressent : «Article 17. Tout État signataire peut dénoncer la présente Convention. Cette décision prend effet à compter de la date de sa notification à l État dépositaire. La négociation des arrangements nécessaires sera entreprise immédiatement entre les États signataires à la diligence de l un quelconque d entre eux. L application de la Convention de Compte d opérations prévue à l article 9 ci-dessus est suspendue de plein droit à compter de la date de cette notification, en ce qui concerne cet État Article 20. La présente Convention entrera en vigueur après notification de sa ratification par tous les États signataires à la République Populaire du Congo désignée comme État dépositaire.» Peu de Camerounais ont présent à l esprit que la constitution actuellement en vigueur celle du 18 janvier 1996 procédant de la révision de celle promulguée le 02 juin 1972 suite au référendum du 20 mai faisant passer le Cameroun de la fédération à l État unitaire, stipule en son article 26 que le régime d émission de la monnaie est du domaine de la loi et que la loi est votée par le Parlement! Mais alors, comment se fait-il que le Parlement camerounais n ait jamais voté une seule loi fixant le régime d émission de la monnaie? La raison en est toute simple : ce Parlement a commis par deux fois ce qu il est convenu de qualifier d actes de haute trahison. Il a ratifié une première fois le traité du 13 novembre 1960 à Yaoundé et les accords y annexés et une deuxième fois les conventions des 22 et 23 novembre 1972, le tout abandonnant à chaque fois la souveraineté du Cameroun à une puissance étrangère. Nous disons bien qu il s agit d actes de haute trahison, car l allégeance à une puissance étrangère n a jamais été autre chose qu un acte de haute trahison! Le peuple aurait dû être consulté par référendum. C est ce qu ont fait les autorités françaises, par exemple, quand il s est agi d abandonner le franc français pour l euro dans le cadre du traité de Maastricht ; et c est qui sera fait quand il faudra que le Cameroun devienne, sous la conduite d un gouvernement dirigé par 6

7 des panafricanistes, un État fédéré des États-Unis d Afrique, dotés de leur monnaie. Juridiquement, il suffit d écrire aux autorités de la République du Congo à Brazzaville, en application de l article 17 de la convention du 23 novembre 1972 citée ci-dessus, pour déclencher le processus qui va aboutir à la sortie du franc CFA. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, c est aussi simple que cela. Pour cela, la volonté et la capacité politiques sont nécessaires. Et c est là tout le problème. La France n a jamais voulu lâcher prise. Le président de la République française, François Hollande, a reconnu le 03 juillet 2015 à Yaoundé que son pays a mené une guerre de répression au Cameroun, y compris après la proclamation de l indépendance. Ce qu il n a pas dit, mais que tout le monde sait, c est que cette guerre était destinée à empêcher l indépendance effective du Cameroun, laquelle n a toujours pas eu lieu, comme nous venons de le voir à travers la question monétaire. Pierre Messmer, ancien Haut-commissaire de la France au Cameroun ne fait pas mystère de sa décision prise en 1958 d éliminer physiquement Ruben Um Nyobè, figure emblématique de la lutte pour l indépendance, effectivement abattu par l armée française le 13 septembre 1958 dans la forêt de la Sanaga Maritime. Après la proclamation de l indépendance, la France, en plus de mener la guerre sur le territoire camerounais, a assassiné par empoisonnement au thallium, Félix-Roland Moumié, président de l Union des populations du Cameroun en exil, décédé à Genève le 03 novembre 1960, laissant la voie libre au fantoche Ahmadou Ahidjo de conclure le traité et les accords du 13 novembre 1960 que nous connaissons, ainsi que les conventions des 22 et 23 novembre 1972 à Brazzaville. La France a ainsi réussi à imposer à la tête de l État camerounais «indépendant et souverain» des gouvernants acquis au maintien de la mainmise de cette France sur l essentiel, à telle enseigne que l écrasante majorité des hommes politiques camerounais, surtout ceux qui croient avoir la moindre chance d accéder au pouvoir, a intégré cette donnée dans sa démarche! Posez la question à tel aspirant à la magistrature suprême au Cameroun sur le franc CFA, il va étaler au grand jour sa gêne, avant de faire des déclarations ambiguës sous les pressions de l opinion publique, désormais au fait de la question monétaire. Il faut par conséquent un Mouvement politique, organisé et capable de prendre le pouvoir pour libérer et gouverner le Cameroun. Il ne peut 7

8 alors s agir que d un Mouvement se réclamant de la tradition du panafricanisme, car la solution définitive à la question monétaire réside dans la monnaie africaine dans le cadre des États-Unis d Afrique. La crise de l euro a en effet montré qu une monnaie unique et commune à plusieurs États ne peut fonctionner correctement que si ces États sont fédérés, soumis à un État fédéral, comme aux États-Unis d Amérique. Kwame Nkrumah avait donc vu juste qui proposa en mai 1963 à Addis Abeba «une union politique basée sur la défense, les Affaires étrangères et la diplomatie ; sur une citoyenneté commune, une monnaie africaine, une zone monétaire et une Banque centrale africaine», bref les États-Unis d Afrique. Comme l écrit Joseph Tchundjang Pouémi dans Monnaie, Servitude et Liberté La répression monétaire de l Afrique (Éditions Jeune Afrique, Paris, 1980), «l Afrique se fera par la monnaie ou ne se fera pas». La lutte sera longue et dure, mais «à cœur vaillant, rien d impossible». Nous-mêmes avons créé l Union des Populations Africaines (UPA) Parti de l Avant-garde panafricaniste, qui a présenté notre candidature à l élection présidentielle en 1997, 2004 et Le titre de notre ouvrage, Le Cameroun au XXI ème siècle Quitter la CEMAC, puis œuvrer pour une monnaie unique dans le cadre des États-Unis d Afrique (Éditions Renaissance Africaine, Yaoundé, 2000), est suffisamment éloquent. Nous proposons d appeler la monnaie camerounaise le Um (en hommage à Ruben Um Nyobè comme la monnaie du Venezuela s appelle bolivar en hommage à Simon Bolivar qui fut pour ce pays, toutes proportions gardées, ce que sera plus tard Um Nyobè pour le Cameroun). Nous avons également signé une plate-forme du Front Progressiste et Panafricaniste avec d autres partis politiques, l objectif étant de fondre tous les groupes s en réclamant dans un Grand Mouvement panafricaniste. Ce Mouvement aura pour objectif de prendre le pouvoir et de faire du Cameroun un véritable fer de lance de la Révolution Africaine ayant pour apothéose la fondation du noyau dur des États-Unis d Afrique autour duquel les autres États viendront adhérer au cours des décennies, voire des siècles à venir, au fur et à mesure de leur prise en main par des panafricanistes. *Hubert Kamgang est le Président général de l Union des Populations Africaines (UPA), Auteur entre autres livres, de Le Cameroun au XXI ème siècle Quitter la CEMAC, puis œuvrer pour une monnaie unique dans le cadre des États-Unis d Afrique (Éditions Renaissance Africaine, Yaoundé, 2000). Source : Investig Action 8

9 Franc CFA : 70 ans ça suffit! Le 26 décembre 2015, le franc CFA a eu 70 ans! Qui l eut cru? D aucuns pensaient qu avec la fin de l empire colonial français, à partir de la fin des années 1950, tous les symboles de cet empire, avec en tête le franc des Colonies Française d Afrique, disparaîtraient avec lui. Par Demba Moussa Dembélé* Photo DR «La France est le seul pays au monde à avoir réussi l extraordinaire exploit de faire circuler sa monnaie- rien que sa monnaie - dans des pays politiquement libres» Joseph Tchundjang Pouemi, auteur de Monnaie, servitude et liberté : la répression monétaire de l Afrique 9

10 Mais c était sans compter avec le machiavélisme des partisans de l empire et de leurs valets en Afrique. En effet, sentant le vent tourner, après la mémorable débâcle de Dien Ben Phu aux mains des révolutionnaires vietnamiens et le déclenchement de la lutte armée du peuple algérien, le Général de Gaulle et ses conseillers concoctèrent un Plan visant à garder l Afrique «au sud du Sahara» dans le giron français. C est dans ce contexte que fut proposée la «Communauté franco-africaine» dont le but fondamental était de préserver la domination de la France sur ses anciennes colonies, en leur accordant une «indépendance» formelle, encadrée par de multiples accords de «coopération» dont les accords monétaires. I) La naissance de la Zone Franc et des francs CFA L histoire de la Zone Franc et du franc CFA est étroitement liée à celle de l empire colonial français en Afrique. En effet, à la veille de la deuxième Guerre mondiale, la France décida de renforcer son autorité sur les territoires qu elle contrôlait outre-mer. C est ainsi que les décrets du 28 août et ceux des 1er et 9 septembre 1939 instituèrent un strict contrôle des changes entre la France et ses colonies d une part, et entre elle et le reste du monde d autre part. Le terme «Zone Franc» apparaît alors pour la première fois à cette occasion. Mais la Zone Franc ne devint véritablement opérationnelle qu après la fin du deuxième conflit mondial, en En effet, c est ce conflit qui a donné une nouvelle cohésion à l ensemble constitué par la France et ses colonies. L inconvertibilité du franc métropolitain et la mise en place du contrôle des changes en 1939 ont délimité un espace géographique à l intérieur duquel les monnaies demeuraient convertibles entre elles et faisaient l objet de règles de protection communes vis-à-vis de pays hors de la Zone. Si l existence de la Zone Franc fut officialisée en 1939, c est plus tard, avec la réforme monétaire du 26 décembre 1945 que furent créés les francs des colonies françaises d Afrique (CFA) et les francs des colonies françaises du Pacifique (CFP). Ces colonies avaient leurs propres pièces, distinctes du franc métropolitain. Le 26 décembre 1945 est également le jour où la France a ratifié les Accords de Bretton Woods et procédé à sa première déclaration de parité au Fonds Monétaire International (FMI). En 1958, le franc CFA devient le «franc de la Communauté Française 10

11 d Afrique». Après les indépendances, il prendra la dénomination de "franc de la Communauté Financière Africaine" pour les Etats membres de l Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), et "franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale" pour les pays membres de l Union Monétaire de l Afrique Centrale (UMAC). Cependant, dans le système monétaire international, les CFA de la BCEAO et ceux de la BEAC sont dénommés respectivement XOF et XAF. Plus de 50 ans après les «indépendances», la Zone Franc et le franc CFA apparaissent aux yeux de nombreux Africains comme les symboles d une souveraineté monétaire confisquée et un obstacle majeur au développement économique et social des pays africains. II) La Zone Franc : négation de la souveraineté des pays africains La dévaluation de 50% du franc CFA, imposée par la France et le Fonds Monétaire International (FMI) en 1994, avait montré à l opinion africaine que le sort du franc CFA se décidait ailleurs que dans les pays utilisant cette monnaie. Cela illustre l absence de souveraineté de ces pays sur le franc CFA. Or la monnaie fait partie des attributs de souveraineté d un pays, comme le drapeau et l hymne national. L ancien Premier ministre français, Edouard Balladur, dont le gouvernement avait imposé la dévaluation aux chefs d Etats africains, n a-t-il pas affirmé à juste raison que «la monnaie n est pas un problème technique mais politique, qui tient à la souveraineté et à l indépendance d un pays». En décidant ainsi d imposer la dévaluation de 1994, il a démontré aux chefs d Etats africains qu ils n avaient ni indépendance ni souveraineté en ce qui concerne le franc CFA. III) La Zone Franc est un obstacle au développement Cette absence de souveraineté explique pourquoi le franc CFA ne peut être un instrument de développement, parce que déconnecté des réalités économiques et sociales des pays africains. En effet, les relations institutionnelles entre les pays africains et la France, d une part, et les mécanismes de fonctionnement de la Zone Franc, d autre part, constituent des obstacles majeurs au développement des pays africains. Ces obstacles sont illustrés par les politiques monétaires des Banques Centrales Africaines, le dépôt de la moitié des réserves de change en France et le principe de la libre circulation des capitaux entre celle-ci et les pays africains. A) Politiques monétaires des BCA 11

12 Les politiques monétaires de la Banque Centrale des Etats de l Afrique de l Ouest (BCEAO) et de la Banque des Etats de l Afrique Centrale (BEAC) ont été depuis longtemps décriées comme n ayant aucun rapport avec les priorités de développement des pays membres. En effet, les deux banques ont calqué leurs politiques sur celles de la Banque Centrale Européenne (BCE), dont le credo monétariste donne la priorité à la lutte contre l inflation. Selon l Article 8 des nouveaux Statuts de la BCEAO : «L objectif principal de la politique monétaire de la Banque Centrale est d assurer la stabilité des prix. L objectif d inflation est défini par le Comité de Politique Monétaire. Sans préjudice de cet objectif, la Banque Centrale apporte son soutien aux politiques économiques de l Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), en vue d une croissance saine et durable.». Dans ce passage, deux choses sont à noter. La première remarque est que la priorité de la BCEAO est la lutte contre l inflation («stabilité des prix»), en application du credo monétariste, et cela au détriment des priorités de développement des pays membres. Mais plus grave encore, tous les autres objectifs de politique économique, comme la croissance ou la lutte contre le chômage, sont subordonnés à la lutte contre l inflation! Comment une Banque Centrale de pays parmi les plus «pauvres» du monde peut-elle avoir comme priorité la «stabilité des prix», au détriment de l investissement pour développer l appareil productif dans le but de favoriser la croissance et la création d emplois? Seule la subordination à des politiques dictées par des forces extérieures la BCE, la France, le FMI- peut expliquer une telle orientation. Pour mettre en pratique cette nouvelle politique, la BCEAO a supprimé le financement jadis octroyé aux Trésors Publics des pays membres, à hauteur de 20% des recettes budgétaires de l année écoulée. Pour renforcer davantage la subordination de la BCEAO, la réforme de 2010 a entériné la proposition faisant de la Banque une entité «indépendante» des pays membres. La conséquence de cette «indépendance» est que sa politique monétaire n est plus définie par le Conseil des Ministres de l UEMOA, comme auparavant. C est désormais un Comité de politique économique (CPE) qui définit la politique monétaire. La France est représentée dans ce Comité, avec droit de vote, alors que le président de la Commission de l UEMOA n a qu une voix consultative! Cette politique d inféodation à des institutions étrangères est également illustrée par l obligation de déposer en France la moitié des réserves de change des pays membres. 12

13 B) Dépôt des réserves de change et libre circulation des capitaux En contrepartie de la «garantie de convertibilité» du franc CFA par la France, les Banques Centrales Africaines sont tenues de déposer la moitié de leurs réserves de change chaque année dans des comptes ouverts au niveau du Trésor français. Ce qui prive ainsi les pays africains d importantes ressources financières qui pourraient être investies dans leur développement économique et social. Le dépôt de réserves de change et la libre circulation des capitaux entre les pays africains et la France favorisent une fuite massive des capitaux des pays de la Zone Franc. Cette fuite est jugée plus importante par rapport aux autres pays africains, selon plusieurs économistes.[1] En effet, les entreprises étrangères établies dans ces pays ont la possibilité de rapatrier la totalité de leurs bénéfices sans risques de change du fait de la fixité du taux de change entre le CFA et l Euro. Les expatriés qui travaillent pour ces entreprises peuvent également transférer sans restriction leurs revenus vers leurs pays d origine dans les mêmes conditions. En outre, ce système favorise l assèchement de l épargne domestique par les transferts opérés par des résidents vers leurs comptes ouverts dans les banques françaises et européennes dans la zone euro. De là, ils peuvent les transférer vers les paradis fiscaux. Au vu de tout ce qui précède, il n est dès lors pas étonnant que les pays qui utilisent le franc CFA soient parmi les plus «pauvres» du monde, selon les classifications internationales. C) Le franc CFA facteur de pauvreté En effet, dans la classification des Nations-Unies, 10 des 14 pays utilisant le franc CFA se trouvent dans la catégorie des «pays les moins avancés» ou PMA. Ces derniers sont caractérisés par leur vulnérabilité économique et leurs faibles indicateurs de développement humain. C est pour cela que dans les classements du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), les pays de l UEMOA et de la CEMAC sont au bas de l indice de développement humain (IDH). Ces statistiques peu reluisantes montrent que non seulement le franc CFA n a pas été un «atout», comme le prétendent de façon mensongère ses partisans, mais qu il constitue un des principaux obstacles au développement des pays africains.[2] 13

14 IV) Conclusion Au vu de l analyse ci-dessus, le franc CFA a davantage servi à maintenir la domination de la France sur ses anciennes colonies qu à favoriser le développement de ces dernières. Aucun des «avantages» qu il était supposé apporter aux pays africains ne s est matérialisé. Il n a favorisé ni la croissance, ni l intégration sous-régionale. En réalité, le franc CFA symbolise la confiscation de la souveraineté de ces pays sur leur politique économique. Donc, il est temps d amorcer la rupture d avec ce système et de recouvrer l indispensable souveraineté monétaire sans laquelle il ne peut y avoir de développement. C est pourquoi nous exhortons les pays membres de l UEMOA à s engager de manière résolue et irréversibles dans le processus visant à l avènement de la monnaie unique dans la Communauté Economique des Etats de l Afrique de l Ouest (CEDEAO). Cela marquera une étape décisive vers le démantèlement de la Zone Franc et la disparition du CFA. *Demba Moussa Dembélé est Economiste/Chercheur, Président de l ARCADE Source : Investig Action 14

15 «Aucun pays africain ne peut être Emergent avec le franc CFA»* Le professeur d économie Nicolas Agbohou, par ailleurs auteur du livre Le franc CFA et l Euro contre l Afrique affirme sans ambages que le franc CFA plombe irrémédiablement l économie des 15 pays africains qui utilisent cette monnaie de singe. Il explique le mécanisme du compte d opérations et propose les solutions réalistes pour parvenir à la souveraineté monétaire de l Afrique. Entretien mené par Olivier Atemsing Ndenkop Pr. Nicolas Agbohou. Photo DR Qu est-ce qui vous motive à parcourir le monde pour dénoncer les méfaits du franc CFA dans les économies africaines? Plusieurs raisons : D abord, je suis un Africain et en tant que tel je me sens interpellé par les problèmes de l Afrique. Ensuite, je vois objectivement le danger qui arrive. Dans 34 ans, en 2050, l Afrique aura 2 milliards 15

16 d habitants à nourrir. Il faut préparer la vie de ces 2 milliards de personnes. En d autres termes, il faut changer de politique économique. Or nous ne pouvons pas faire une politique économique sans la maîtrise de la monnaie. Donc, conscient de ce problème, je me suis appesanti sur le Franc CFA et après étude je me suis rendu compte que «franc CFA» voulait tout simplement dire «franc des Colonies françaises d Afrique (CFA)». Pour continuer à piller l Afrique après les indépendances formelles de 1960, le colon français a redéfini le franc CFA comme : le «franc de la Communauté Française d Afrique). Mais c est un simple maquillage! Pourquoi estimez-vous dans votre livre que le Franc CFA et l Euro [sont] contre l Afrique? Tout simplement parce que le franc CFA est d origine nazie. Il s agit d un mécanisme mis sur pied pour permettre à la France de tirer profit non seulement des richesses naturelles, mais aussi du travail des Africains. Le franc CFA a été créé le 26 décembre 1945, conformément à l article 3 du décret 45/0136 par le général De Gaulle. Et le franc CFA qui veut dire le franc des Colonies françaises d Afrique est une monnaie purement coloniale inventée par et pour les intérêts des colons pour dévaster l Afrique. La survivance du franc CFA n est que la perpétuation de cet appauvrissement. Il y a 30 ans, l économiste camerounais Joseph Tchuidjang Pouemi dans son livre intitulé Monnaie, servitude et liberté, affirmait déjà que le franc CFA n est qu un instrument de «répression monétaire de l Afrique». A votre avis cette répression monétaire a-t-elle toujours cours? Elle a toujours cours car lorsqu on regarde les institutions de la zone franc CFA, notamment le conseil d administration des trois banques centrales, on voit que les Français y sont présents et disposent du droit de véto. Autrement dit ce n est pas son utilisation qui fait problème, mais le franc CFA lui-même. Son fonctionnement appartient à la France qui l utilise pour ses propres intérêts et donc contre les intérêts des Africains. Aussi bien à la Banque des Etats d Afrique centrale (BEAC) qu à la Banque des Etats d Afrique de l Ouest (BCEAO) qu à la Banque centrale des Comores (BCC), la France nomme des représentants qui disposent d un droit de véto. Autrement dit, si les Africains présents aux conseils d administration de ces différentes banques décident de prendre des décisions qui défendent les intérêts de l Afrique en touchant aux intérêts de la France, ces décisions ne pourront pas être validées puisque les Français voteront «contre». Ce 16

17 d autant plus qu il est clairement mentionné dans les textes régissant ces trois banques centrales que «les décisions se prennent à l unanimité». Lorsqu on parle du franc CFA, on évoque toujours le mécanisme du «compte d opérations». De quoi s agit-il exactement? La zone franc CFA a quatre principes de fonctionnement : 1-La centralisation des réserves de changes qu on appelle le compte d opérations. 2-Le principe de la libre convertibilité des francs CFA en francs français hier et aujourd hui en Euros. 3- Le principe de la fixité des parités. 4- Le principe de la libre transférabilité des capitaux de la zone franc CFA vers la France. En ce qui est du compte d opérations, disons qu il est d inspiration nazie. Il a été appliqué à la France par les nazis et après la Libération, le général De Gaulle a décidé de l appliquer aux Africains depuis Conformément aux accords monétaires entre la France et l Afrique, le principe de la centralité des réserves des changes fonctionne de la manière suivante les Africains doivent déposer, et ils le déposent effectivement, l intégralité de leurs recettes d exportation dans des comptes ouverts à la banque centrale de France. De 1945 à 1973, quand les Africains exportaient par exemple les matières premières pour 100 milliards de dollars, ils déposaient tous les 100 milliards de dollars dans le Trésor français. De 1973 jusqu en 2005, s ils exportaient pour 100 milliards de dollars, les Africains étaient obligés de déposer 65 milliards au Trésor français dans le fameux compte d opérations. Depuis le 20 septembre 2005 jusqu à la seconde où nous parlons (2014), on est passé à 50%. Ce qui veut dire que si les Africains exportent à hauteur de 100 milliards de dollars ou d Euros, de Yuans, etc. ils sont tenus de déposer 50 milliards en France. S en suivent plusieurs conséquences majeures : Première conséquence majeure. Puisque le compte d opérations est d origine nazie, la France s en est servie et s en sert encore pour s approvisionner gratuitement en matières premières africaines. C est-à-dire que la France dit aux Africains d exporter les matières premières dont elle a besoin pour 100 millions d euros par exemple. Lorsque les Africains ont exporté, au lieu de les payer, la France prend son stylo et écrit un signe PLUS dans le compte. Elle ne débourse aucune devise. Or si ce sont les Nigérians ou les Ghanéens qui exportent, la France est obligée de sortir 100 millions d euros des coffres forts pour les payer. 17

18 Ce qui revient à dire que le jour où les Africains vont se débarrasser du franc CFA, la France sera obligée de débourser de l argent pour payer directement et immédiatement l intégralité de la facture des exportations. Deuxième conséquence majeure. Puisque les Africains déposent des devises en France, celle-ci s en sert pour combler son déficit budgétaire ou pour amortir, c est-à-dire payer sa dette. Troisième conséquence majeure. En contrôlant leurs devises, la France met les dirigeants africains au pas. Si un dirigeant de la zone CFA n obéit plus aux ordres de la France, Paris bloque ses réserves de devises et mieux, il ferme les banques dans ce pays devenu «rebelle». C est ce que nous avons vu tout récemment en Côte-d Ivoire avec Laurent Gbagbo. Et quand les banques sont fermées, aucun ménage, aucun chef d entreprise ne peut sortir de l argent pour nourrir sa famille ou payer les employés. En un mot, en fermant les banques, la France organise le chaos socio-économique. Et toute la population se rebelle contre le dirigeant. C est ce qui s est passé avec Gbagbo. Ne pouvant plus prendre des devises à la France, il a décidé de créer la monnaie ivoirienne et à partir de là la décision a été prise pour le bombarder. Gbagbo n est pas le premier et ne sera malheureusement pas le dernier. Avant lui, il y a eu Sylvanus Olympio du Togo dont la monnaie devrait être mise en circulation le 15 décembre Deux jours avant, exactement le 13 janvier 1963, il a été froidement assassiné. Donc ces trois conséquences majeures ou plutôt ces trois avantages pour la France à savoir l approvisionnement gratuit en matières premières africaines, l utilisation des devises africaines pour son propre développement, une arme de mise au pas des dirigeants africains, constituent un puissant instrument utilisé par la France pour bloquer l industrialisation de l Afrique. Au regard de tout ce que vous venez de dire on peut conclure que l Emergence annoncée par les présidents africains relève d une simple propagande politicienne Il s agit d une simple chimère. Aucun pays ne peut être émergent avec le franc CFA. Quand vous quittez votre quartier pour aller en zone périphérique parce que vous touchez F CFA et que vous êtes entré dans une association qui vous prend F CFA chaque fin du mois, vous pensez raisonnablement que vous quitterez subitement ce quartier de pauvres pour entrer dans le quartier des riches? Non. Tant que les pays africains 18

19 continueront à payer un«impôt» de 50% de leurs revenus extérieurs à la France, l émergence socio-économique ne sera jamais possible. En 2013, dans un rapport commandé par le gouvernement de son pays, l ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a proposé l élargissement de la zone franc CFA à d autres pays africains. Comment percevez-vous un tel projet et quelles en sont les chances de réussite? Disons qu Hubert Védrine est dans son rôle puisque c est celui qui contrôle la monnaie qui contrôle le pays. Ainsi, s il y a 15 pays africains qui utilisent le franc CFA, ces pays sont tous sous le contrôle de la France. Et s il y a d autres pays qui, parce que mal informés entrent dans la zone CFA, ce sera une très bonne chose pour la France. C est pourquoi M. Védrine invite les Nigérians, les Ghanéens et d autres pays à entrer dans la zone CFA pour justement mieux les contrôler et prendre leurs énormes richesses. N oubliez-pas que lorsque ces pays vont entrer dans la zone CFA, ils seront obligés de donner 50% de leurs énormes richesses à la France. On voit bien que le Nigéria n est pas dans la zone CFA mais se porte mieux. Ce n est pas au Nigéria que l on meurt de faim! Une fois de plus, Hubert Védrine est dans son rôle. Et il revient aux Africains de ne plus se laisser tromper. Les pays africains qui n ont pas le même niveau économique peuvent-ils avoir une monnaie commune? Effectivement ils le peuvent parce que c est la monnaie qui fait créer la richesse. Ce qui fait rouler la voiture c est le carburant. Le carburant lui-même n est pas la voiture. Mais c est un produit indispensable qui fait rouler la voiture. Donc les pays africains, développés ou non développés peuvent avoir une monnaie commune. La monnaie est une pièce centrale dans le triangle de souveraineté. Vous avez la monnaie/économie, la défense et le droit positif qui constituent les angles de ce triangle de souveraineté. Comment expliquez-vous la relative avancée économique des anciennes colonies anglaises sur le continent africain? Justement, ces pays travaillent pour eux-mêmes. Contrairement aux pays de la zone franc CFA, les pays anglophones ne travaillent pas pour l Angleterre. C est aussi simple que ça! Les pays anglophones sont véritablement libres de l Angleterre qui est partie après la décolonisation. Comme vous le constatez très bien à l échelle planétaire, tous les pays anciennement colonisés par l Angleterre se portent nettement mieux que ceux de la zone franc CFA. La France n est jamais partie. Au contraire, au fur et à mesure que le temps passe, la France est omniprésente dans les économies africaines ; toujours avec le même prétexte : «nous sommes là 19

20 pour aider les Africains». Et les Africains au lieu de se réveiller ne font que s endormir Le franc CFA est-il la cause de la déliquescence du système éducatif africain qui se caractérise par des effectifs pléthoriques? Très bien. L exemple d un ménage qui gagne F CFA que nous avons pris plus haut est assez illustratif ici. Quand l Etat se voit privé de 50 % de sa richesse à travers le compte d opérations, les dépenses sur l éducation nationale et les hôpitaux diminuent. C est ce compte d opérations qui explique les budgets squelettiques de l éducation nationale dont vous parlez. Au lieu de construire beaucoup d écoles, l Etat en construit moins! Vous comprenez maintenant pourquoi les hôpitaux deviennent des mouroirs en Afrique francophone. Lorsque vous regardez les moyens de transport collectif, les gens sont entassés les uns sur les autres comme des sardines dans une boite de conserve. Ce n est pas un hasard parce que les moyens importants qui devraient être utilisés pour le transport sont donnés à la France. Est-ce qu il vous arrive de parler de ces méfaits du franc CFA avec des hommes d Etat africains et qu est-ce qui vous en disent? J ai rencontré quelques dirigeants africains dont Mathieu Kerekou à l époque président du Benin. Il m a dit qu il ne connaissait pas ce système. Il en était totalement ignorant. J en ai parlé avec le gouverneur de la BCEAO, Konan Banny qui m a dit qu il m invitera pour que je puisse en discuter avec ses collaborateurs. J ai rencontré Mamadou Koulibaly à l époque président de l Assemble nationale de Côte-d Ivoire. Sans oublier les présidents Laurent Gbagbo et Jacob Zuma. Lorsque j ai expliqué le fonctionnement du franc CFA au président sud-africain, Jacob Zuma, il n en revenait pas. Et il a déclaré ceci : «c est exactement de la colonisation. Car c est lorsque vous êtes une colonie que vous payez des impôts au pays colonisateur!». La plupart de pouvoir d Etat obtenu dans la zone franc CFA, vient directement de Paris. Les dirigeants qui sont portés au pouvoir par cette voie-là ne peuvent pas se révolter contre leur employeur. On va vous dire démocratie par-ci ; mais vous savez que ne vient pas au pouvoir qui veut. C est Gbagbo qui a fait l exception qui confirme la règle. Et on sait comment il a fini! Comment sortir de cette situation qui a tout l air d une impasse monétaire pour les pays de la zone franc CFA? En prenant conscience que cette monnaie nuit gravement à leur bien être socio-économique, les Etats africains doivent tout simplement se retirer de 20

21 la zone CFA. Et en lieu et place, battre une monnaie typiquement africaine, gérée par et pour les intérêts des Africains. Ainsi, les pays africains vont éliminer la France dans leur gestion et toutes les devises qu ils vont gagner vont rester en Afrique. Elles seront utilisées pour pouvoir importer des équipements dont les Etats africains ont besoin pour s industrialiser. Ainsi, ils transformeront eux-mêmes les matières premières africaines en Afrique. Je dois absolument préciser que pour créer une monnaie on a besoin de trois jours. Pas plus. Le premier jour, le gouvernement prend la décision de créer la monnaie et fait un projet de loi qu il envoie au parlement. Le lendemain, c est-à-dire de deuxième jour, les parlementaires approuvent. Le troisième jour, on déclenche les machines à l imprimerie et la monnaie est créée. Il faut que les Africains se réveillent. Qu ils comprennent que c est celui qui domine la monnaie qui domine tout le pays. Il est temps que chaque jeune, où qu il se trouve s engage dans ce débat en intégrant le Mouvement pour la Souveraineté économique et Monétaire Africaine (Mosema). Créé en Côted Ivoire, le Mosema installe ses sections partout en Afrique.Nous sommes persuadés que si les jeunes comprennent cela, un moment viendra où ils vont déclencher un mouvement de contestation des institutions de la zone franc CFA simultanément pendant une semaine dans tous les 15 pays de la zone CFA. Ce qui va aider ou contraindre les dirigeants à prendre la bonne décision. Ils vont constater que partout on conteste le franc CFA et ils n auront plus d autre choix que de créer une monnaie africaine. Voulez-vous nous dire que le franc CFA n est pas une fatalité pour les 15 pays qui l utilisent depuis tant d années malgré sa nocivité? La force du franc CFA provient de l ignorance des Africains. Je les comprends. Le franc CFA n est pas inscrit dans les programmes scolaires et même universitaires. Mais, dans la vie il faut retenir une chose : c est l esclave qui se libère luimême de son esclavagisme. C est l opprimé qui se libère de son oppresseur. La liberté, peu importe qu elle soit économique ou politique s arrache. Elle ne se donne pas. Donc il appartient aux Africains de prendre conscience des méfaits du franc CFA et de se révolter pour liquider cette monnaie de singe. Il n y a pas de fatalité. Chaque génération à sa lutte. Celle de la génération actuelle est de liquider le franc CFA et de mettre en place une monnaie africaine contrôlée par les Africains et pour les intérêts des Africains. Pour sortir, je tiens à préciser que pour créer une monnaie, je le répète, il faut trois jours. Pas plus. Le premier jour, le gouvernement prend la décision de créer la monnaie et saisi l Assemblée nationale à travers un projet de loi. Le 21

22 deuxième jour, les députés examinent et approuve le projet de loi. Le troisième jour, la loi est promulguée et on actionne les machines à l imprimerie. La monnaie est disponible. Le pays a sa monnaie et en use pour son développement. Nous connaissons des pays africains qui ne sont pas dans la zone CFA, mais ne se portent pas mieux économiquement Vous avez raison. On vous dira d ailleurs qu un pays comme la Guinée Conakry par exemple a décidé de sortir de la zone CFA avec Sekou Touré mais n a pas réussi à construire une économie forte. C est un fait. Mais, pour le cas de la Guinée, on oublie toujours de dire que la France a inventé la fausse monnaie qu elle a déversée au pays de Sekou Touré, l homme qui a osé s opposé au général De Gaulle en disant NON à la communauté française en Il avait dit que les Guinéens préféraient la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l esclavage. Depuis lors la France a décidé de saboter ses actions. Parlant des pays africains qui utilisent leur propre monnaie mais ne sont pas développés, il faut dire qu ils n appliquent pas le deuxième principe qui est la transformation locale des matières premières. Après la création de la monnaie, les Etats africains doivent obligatoirement créer de la valeur ajoutée en transformant les matières premières agricoles, minières et énergétiques sur le continent. Cette transformation conduira à l industrialisation de l Afrique et à la création des emplois pour les Africains. Source : Investig Action *Interview parue dans Le Journal de l Afrique n 003, octobre

23 QUELLES SOLUTIONS POUR LE CFA? Les propositions pour sortir de la situation prennent essentiellement quatre axes essentiels : la révision des Accords, la monnaie souveraine, la monnaie commune africaine et la monnaie binaire. Le présent article présente de manière synthétique ces quatre solutions, avec leurs avantages et leurs limites. Par Dieudonné ESSOMBA* Photo DR Le CFA ouvre les économies qui l utilisent au-delà des limites optimales, empêchant la régulation des déficits commerciaux et le développement d une industrie locale. Il s agit là d une importante limite qui paralyse les politiques économiques des pays concernés et vient ajouter une contrainte supplémentaire sur des pays déjà fortement affectés par des pénalités multiples : marché local segmenté, faible industrialisation, etc. I. La Révision des Accords Monétaires La révision des Accords Monétaires vise à modifier certains paramètres du fonctionnement de la Zone franc. C est la solution vers laquelle se dirigent spontanément les pouvoirs publics des pays de la Zone, la France et 23

24 les Banques Centrales qui ont en charge la gestion de cette monnaie. Il semble que cette position soit aussi, pour la majorité, celle des économistes universitaires. Les propositions de modifications techniques portent essentiellement sur deux points. Le premier est la réduction des réserves obligatoires à déposer au Trésor français. Cette solution récurrente, puisqu ayant déjà eu lieu en 1972, propose par exemple de passer de 50% à 35% des recettes en devises. Toutefois, nonobstant le seuil de 50% officiellement fixé, les réserves déposées dépassent largement ce seuil, laissant suggérer un potentiel de ressources oisives, volontiers imputées à la mauvaise gouvernance des dirigeants africains de la Zone. En fait, c est une mauvaise lecture des choses : il faut toujours avoir à l esprit qu étant une monnaie-devise, le CFA physique (billets et pièces) n est émis qu en contrepartie de ces réserves. En effet, ces réserves constituent un impératif de garantie de la France et celle-ci ne peut garantir des sommes situées au-delà de ces réserves, d où l identité absolue entre le volume de la monnaie centrale et les réserves. Autrement dit, ce sont ces réserves qui garantissent les billets et pièces qui circulent dans la Zone. Réduire les réserves, c est automatiquement réduire cette monnaie centrale et par ricochet réduire la masse monétaire, autrement dit, la liquidité de l économie. D un point de vue technique, il n y a aucun avantage à réduire le stock de réserves gardées par le Trésor français. La seconde proposition est l assouplissement de l arrimage à l Euro. Cette mesure s impose notamment à cause d un Euro qui obère la compétitivité des économies africaines, d où l intérêt d un taux de change flottant permettant d ajuster les balances courantes. Mais une telle mesure enlèverait tout intérêt au CFA dont elle signifierait la mort de fait. En effet, à quoi serviraient alors les devises stockées par la France si la valeur de la monnaie qu elles sont censées garantir peut fluctuer indépendamment de ce stock? Toute fluctuation du CFA autour de l Euro supposerait donc le décrochage de cette monnaie du stock qui la garantit et on ne voit pas logiquement comment la Zone Franc pourrait survivre à une telle mesure, ni sur quoi on pourrait logiquement la fonder. En définitive, il n existe pas de réforme de la Zone Franc susceptible de réduire la contrainte qu elle fait peser sur les économies africaines. C est un système intrinsèquement irréformable et c est ce qui fonde l intérêt des autres solutions. 24

25 II. La Monnaie Souveraine La solution de la monnaie souveraine consiste, pour les pays de la zone Franc, à adopter leur propre monnaie, à l exemple du Ghana. L Accord Monétaire qui lie 15 Etats africains à la France a prévu des révisions, voire des dénonciations, et des pays comme la Guinée, la Mauritanie, Madagascar ou le Mali en sont d ailleurs sortis, même si ce dernier est revenu. Il n existe donc pas d entrave juridique particulière à ce qu un pays dénonce cet accord et prenne l initiative de créer sa propre monnaie. En fait, le maintien du CFA apparaît davantage lié à l habitude, la peur de l inconnu et le syndrome de l orphelin, les Africains y trouvant une sorte de totem commun qu il faut ménager après le départ de leur mère. On peut ajouter le doute largement partagé sur la capacité des dirigeants politiques à gérer une monnaie et la faible mobilisation des économistes nationaux, notamment universitaires, sur le sujet. Mais peut-être le plus simple consiste à examiner l intérêt d une monnaie nationale. Il faut savoir que toute monnaie nationale est assujettie à deux exigences contraires : 1. La stabilité : la première qualité d une monnaie est sa stabilité dans le temps. Cette qualité est nécessaire pour les trois missions instrumentales de la monnaie qui sont l étalon de mesure (un étalon ne change pas du jour au lendemain), un instrument d échange (qui doit être fiable) et un instrument d épargne (on n épargne plus lorsque la valeur de l épargne peut se dégrader à vue d œil). Les pays développés stabilisent leur monnaie par leur puissance productive. Ils contrôlent leur système intérieur qui produit l essentiel des biens manufacturés qu ils consomment et, en plus, ils contrôlent les matières premières à travers leurs multinationales, les rapports coloniaux qu ils ont pu établir et le fait qu ils en soient des débouchés exclusifs. Les choses changent pour un pays technologiquement dépendant. Du fait que ses approvisionnements viennent essentiellement de l extérieur, il ne peut stabiliser sa monnaie qu en l alignant sur une monnaie étrangère, généralement celle de la puissance avec laquelle il commerce en priorité. Autrement dit, il doit accepter que sa monnaie ne soit qu une variante locale de la monnaie internationale qui lui sert de socle. C est pour cette raison que certains pays optent pour la monnaie-mère, en la spécifiant avec le nom de la nationalité : livre égyptienne, dollar zimbabwéen ( le pays de Robert Mugabe a adopté le Yuan chinois comme monnaie nationale fin 2015), peso cubain, etc. La monnaie nationale apparaît alors comme un sous-multiple de la 25

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