La documentation pour la recherche mathématique à l université : des améliorations à apporter, à la lumière de l expérience

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1 La documentation pour la recherche mathématique à l université : des améliorations à apporter, à la lumière de l expérience SOMMAIRE PREAMBULE 2 REFLEXIONS SUR LA DOCUMENTATION POUR LA RECHERCHE MATHEMATIQUE AU SEIN D UNE UNIVERSITE 3 I/ Situation générale 3 II/ Partage des revues et bases de données 1) Choix des titres 3 2) Suggestions pour une organisation du partage de la documentation 4 au sein d une université III/ Monographies 5 IV/ Accès aux collections, catalogues et informatisation 5 1) Accès aux collections 5 a. Des SCD b. Des bibliothèques spécialisées 5 2) Les catalogues informatiques des bibliothèques et l informatisation 5 ANNEXES Annexe I : Etat des lieux de la documentation dans la recherche en mathématiques 8 Annexe II : Le Réseau National des Bibliothèques de Mathématiques 9 Annexe III : La Cellule MathDoc 10 Annexe IV : Ouvertures de la communauté mathématique vers les acteurs de la documentation universitaire 11 Document de travail rédigé en mars 2004 (version du 26/3) par : V. Cohoner (Ingénieur d études CNRS, responsable de la bibliothèque de l Institut de Recherche Mathématique de Rennes, membre du Réseau National des Bibliothèques de Mathématiques). Mel : veronique.cohoner@univ-rennes1.fr F. Dal'Bo (professeur des universités en mathématiques, chargée de mission à la mission scientifique, technique et pédagogique du ministère délégué à la recherche et aux nouvelles technologies). Mel : francoise.dalbo@univ-rennes1.fr L. Zweig (Ingénieur de recherche CNRS, responsable de la bibliothèque de mathématique de l Institut Henri Poincaré, et co-responsable du Réseau National des Bibliothèques de Mathématiques). Mel : liliane.zweig@ihp.jussieu.fr

2 PREAMBULE L'irruption massive de la documentation en ligne a provoqué, en un temps très court, un changement de la politique documentaire au sein des universités, qui s'est traduit par un renforcement de l'implication des Services Communs de Documentation (SCD) dans le secteur de la recherche. Le partage désormais nécessaire des ressources documentaires suppose que les chercheurs s investissent à nouveau dans leur rôle de prescripteurs de documentation au sein de leur université, sous peine de perdre le contrôle sur le choix de leur documentation. Ce changement de politique impose donc la mise en place d un réel dialogue et d échanges forts entre le SCD et la communauté des chercheurs d une université. Les mathématiques font partie de ces disciplines pour lesquelles la documentation est l équivalent d un grand instrument. Consciente de l importance de cet outil, la communauté des mathématiciens mène une politique documentaire thématique nationale depuis de nombreuses années (voir annexe I pour une description de son fonctionnement). Cette organisation a eu pour effet, dans certains cas, d éloigner les mathématiciens de leur SCD. En particulier, jusqu à très récemment, la plupart des bibliothèques de mathématiques, bien que faisant partie du SCD de leur université par leur statut de bibliothèques associées, bénéficiaient d une certaine indépendance. La possible remise en question de ce mode de fonctionnement, qui satisfait les mathématiciens, n est pas sans inquiéter la communauté. Les relations entre SCD et mathématiciens sont très variables selon les universités. Les différentes expériences rencontrées ont fait surgir la nécessité de mettre en place des principes communs et une réflexion plus globale entre les directeurs de SCD et la communauté mathématique. L objet de ce texte est d initier cette réflexion. Il s adresse donc aux acteurs de la documentation universitaire et aux mathématiciens. page 2

3 REFLEXIONS SUR LA DOCUMENTATION POUR LA RECHERCHE MATHEMATIQUE AU SEIN D UNE UNIVERSITE I/ SITUATION GENERALE La prise en compte, par les éditeurs commerciaux, d un campus dans son ensemble pour la signature d accords de licence électronique, et l arrivée de produits documentaires en ligne, transverses à toute une université ont poussé les différentes composantes documentaires à dialoguer et à partager une partie de leurs ressources. Le partage actuel repose sur les ressources documentaires des bibliothèques universitaires, des bibliothèques associées, éventuellement sur celles des bibliothèques d autres composantes (écoles ), et sur celles des laboratoires. Il concerne un ensemble de périodiques et de bases de données, qu ils soient sous forme papier ou électronique, et comporte des clauses de non-désabonnement sur une période déterminée. Selon les universités, le financement actuel est très variable : il peut être assuré uniquement par le SCD ; quelquefois une participation est demandée aux bibliothèques et laboratoires par le biais du SCD : elle est souvent sans discussion préalable et sans prise en compte de leur participation initiale au financement de leurs abonnements. Le manque de clarté sur l avenir de ces financements nous semble mettre en péril la continuité des abonnements à des revues incontournables pour la recherche. Par ailleurs, rappelons qu en mathématiques des revues importantes ne proviennent pas d éditeurs commerciaux. L offre toujours plus chère des bouquets pluridisciplinaires engage le SCD (et les laboratoires) sur des abonnements à long terme, et fragilise la capacité des bibliothèques à maintenir leurs abonnements chez les éditeurs académiques. À la lumière des différentes expériences rencontrées, nous proposons ici des pistes pour repenser et redéfinir les principes sur lesquels pourraient s appuyer un accord de partage (respectant l autonomie de chacun des participants), et son financement. Nous avons préféré dans ce texte utiliser le mot partage plutôt que le mot mutualisation, qui évoque plus, à notre sens, une mutualisation de moyens financiers. II/ PARTAGE DES REVUES ET BASES DE DONNEES 1) Choix des titres Ces choix doivent être fondés sur l intérêt scientifique des titres, et en adéquation avec les besoins des chercheurs. Ils nécessitent donc d être basés sur : - une connaissance des pratiques documentaires dans chaque champ disciplinaire, - un état des lieux des ressources documentaires, - l établissement d une liste de titres phares (partagés ou pas). Commentaires - Les pratiques documentaires sont différentes selon les disciplines. Ainsi, en mathématiques, les volumes anciens des revues sont fréquemment consultés, ce qui ne semble pas être le cas en biologie, par exemple. - Dans les bibliothèques de mathématiques, le choix des acquisitions est fait par les scientifiques euxmêmes (voir annexe I). Cet investissement intellectuel et en temps de la part des chercheurs est un mode de fonctionnement auquel la communauté mathématique dans son ensemble adhère. Ceci permet d appréhender la méfiance des mathématiciens face à la signature des accords Couperin négociés par le SCD, quand celui-ci ne consulte pas suffisamment ses chercheurs. - Une liste de titres phares, dans chaque discipline, pourrait éviter la suppression dans l urgence par les SCD de revues ou bases de données incontournables pour les chercheurs (situation déjà rencontrée par page 3

4 exemple avec la base de données MathSciNet ou pour un périodique aussi important qu Inventiones mathematicae). Ces choix nécessitent que les scientifiques se réapproprient leur rôle d acteur dans la sélection de la documentation. On peut par exemple proposer pour cela la mise en place d une commission interdisciplinaire, éventuellement issue des différentes commissions disciplinaires présentes au sein du SCD, dans laquelle les scientifiques seront majoritairement représentés. Une telle commission fonctionne déjà à Rennes 1. Commentaires - Il est indispensable que les chercheurs s impliquent véritablement en prenant en compte des critères de qualité (choix scientifique pour une discipline) et de coût. Il s agit de déterminer les revues d intérêt commun au sein de chaque secteur disciplinaire, et les revues intéressantes aux interfaces. - A Rennes 1, les choix des acquisitions en documentation électronique sont effectués par la commission interdisciplinaire, une fois son budget voté par le Conseil de Documentation. Cette commission est composée des interlocuteurs documentaires du SCD, et des membres du Conseil Scientifique, du Conseil de Documentation, et du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire. 2) Suggestions pour une organisation du partage de la documentation au sein d une université Les principes proposés ci-dessous sont inspirés d études ou de pratiques en cours dans certaines universités. Dans le cadre de ce partage, les bibliothèques (ou les laboratoires) de l université concluent des accords de partenariat pour une durée déterminée, dans le respect de leur autonomie scientifique et de leur gestion financière. La bibliothèque (ou le laboratoire) qui assure l abonnement (papier ou électronique) d un titre partagé s engage à en assurer la continuité pendant la durée de validité de cet accord. La liste des ressources documentaires proposée par chaque bibliothèque (ou laboratoire) pour le partage est discutée de façon concertée. Tous les titres n entrent pas forcément dans le champ du partage. Une bibliothèque (ou un laboratoire) peut décider quels sont les titres qui ne feront pas partie de la liste des périodiques partagés. La participation d une bibliothèque (ou d un laboratoire) à cette opération de partage n a pas de caractère exclusif, et n est pas incompatible avec d autres accords de coopération (comme ceux négociés par le RNBM dans le cas des mathématiques, voir annexe). Le financement global des accès électroniques partagés pourrait être assuré en partie par le SCD, les bibliothèques, les laboratoires. Dans un souci d équité, le calcul des contributions des laboratoires devrait tenir compte du nombre d utilisateurs et de la participation initiale au financement des abonnements par leur bibliothèque de référence. Commentaires - Rappelons qu en mathématiques les revues sont consultées tous les jours, y compris les volumes anciens. Actuellement, seul le support papier permet cette facilité et cette rapidité d utilisation. - Dans la mesure du possible, les accès aux versions électroniques des titres des bibliothèques spécialisées, effectués avant ou en cours du partage, seront ouverts à toute l université. - L originalité des accords signés par le RNBM (voir annexe II) réside dans la garantie d une égalité d accès aux ressources pour tous les mathématiciens français (mutualisation du financement), et pour une durée garantie ; ceci pour les éditeurs (académiques et commerciaux) primordiaux pour la discipline. Comment préserver ce niveau de prestations dans le cadre de l autonomie des universités? C est une question qui doit être réfléchie de manière approfondie, entre COUPERIN et le RNBM. page 4

5 III/ MONOGRAPHIES Pour l instant, elles ne rentrent pas dans le cadre de ces ressources partagées. Concernant les monographies de recherche (et enseignement) localisées dans les BU de Sciences, rappelons que le rôle du correspondant disciplinaire est primordial : il définit les acquisitions à effectuer, en collaboration avec des conservateurs en charge des acquisitions. S il existe une bibliothèque de recherche associée, ce correspondant devrait faire partie de la commission de cette bibliothèque. Sinon, il devrait être membre d une instance (conseil d UFR, de laboratoire,...) de son laboratoire. Commentaires - En mathématiques, les monographies jouent un rôle très important, et ont une très grande durée de vie, d où la nécessité de préserver et maintenir ce patrimoine. IV/ ACCES AUX COLLECTIONS, CATALOGUES ET INFORMATISATION a) Accès aux collections Des SCD Un effort de coopération est à faire, concernant les conditions d accès aux collections de périodiques papier du SCD, lorsqu elles sont localisées dans une bibliothèque universitaire. Dans certaines universités, ces collections sont parfois sous-utilisées (pour diverses raisons). Pour améliorer ce point, le dépôt d une partie de ces collections papier dans les bibliothèques de recherche ou les laboratoires, lorsque ceux-ci le demandent, devrait être encouragé. En effet, à l heure du tout électronique, cette délocalisation des collections semble justifiée, pour les mathématiciens, du fait de leur utilisation fréquente des versions papier. Elle impose une réflexion sur l appartenance des différents fonds documentaires des laboratoires au patrimoine de l université (quelles qu en soient les sources de financement). Parallèlement, des améliorations pourraient être apportées par les bibliothèques universitaires, en concertation avec les chercheurs, par exemple pour les modalités de prêt et l accès aux collections. Commentaire - Dans certains cas, des collections entières, souvent importantes pour la recherche sont dispersées : les têtes de collections localisées dans les locaux du SCD sont difficiles d accès (soit parce qu elles ne sont pas en libre accès, soit à cause de l éloignement géographique) et la suite de la collection est à la bibliothèque de recherche auprès des chercheurs. Il convient d envisager des rapprochements de collections au plus près des chercheurs. Des bibliothèques spécialisées - Pour les chercheurs Les bibliothèques de recherche sont ouvertes in situ à tous les personnels de recherche relevant des laboratoires de l université (y compris doctorants et visiteurs, français et étrangers). Elles sont à priori également ouvertes à tous les autres chercheurs. - Pour les étudiants La capacité d accueil des bibliothèques de recherche n étant pas comparable à celle des BU, l ouverture à tout public (étudiants tous niveaux, grand public) n est pas réaliste ; nous ne pouvons offrir l accès à nos ouvrages qu aux étudiants de DEA de mathématiques. Néanmoins, une ouverture à d autres publics est possible, sous réserve d examen particulier, notamment dans le cas d un dépôt d une partie des collections du SCD. page 5

6 Commentaire - A Orsay, la collection de monographies du CADIST est en libre-accès pour tous. b) Les catalogues informatiques des bibliothèques et l informatisation La diffusion des ressources documentaires et la circulation de l information passent par la lisibilité des différents catalogues (BU, bibliothèques de recherche...) au sein d une université. Néanmoins, les opérations d informatisation ou réinformatisation peuvent être source de problèmes. En général, les bibliothèques de mathématiques (associées) n utilisent pas le même logiciel que le SCD. En cas de réinformatisation de l un ou de l autre, la question du choix ou non d un logiciel commun se pose. Actuellement, les SCD souhaiteraient que les bibliothèques associées utilisent le même outil. Si cette idée semble cohérente, sa mise en pratique pose parfois problème. Pour illustrer notre propos, voici ci-dessous un bref récapitulatif de différentes situations rencontrées. Deux logiciels coexistent, pour des raisons historiques, et fonctionnent à la satisfaction des deux parties Dans ce cas, un effort pourrait être fait par la bibliothèque de mathématiques, pour une meilleure visibilité de ses ressources documentaires. Commentaire - Par exemple, à Rennes 1, l interface Z39.50 permettra un accès au catalogue du SCD et à celui de la bibliothèque de mathématiques, sans que l utilisateur ne sache que ces deux catalogues sont en fait différents. La bibliothèque de recherche souhaite se réinformatiser Dans certaines situations, les fonctionnalités offertes par le logiciel utilisé au SCD ne satisfont pas les demandes spécifiques de la bibliothèque de mathématiques (gestion du prêt, commandes, classification ). Si un terrain d entente ne peut pas être trouvé, la bibliothèque de recherche devrait pouvoir acquérir son propre logiciel (sous réserve que celui-ci propose des possibilités d échange de catalogues). Au contraire, la bibliothèque de recherche devrait être encouragée à utiliser le même logiciel que le SCD si celui-ci répond à ses demandes. Commentaire - Signalons que certaines bibliothèques de mathématiques ont adopté récemment le logiciel du SCD de leur université ou de la bibliothèque centrale de leur site (Millennium pour la bibliothèque de mathématiques de l ENS, prochainement Horizon pour celle de l Institut Henri Poincaré). Ceci s est fait en préservant leur autonomie et leur participation au Catalogue Fusionné des Ouvrages de mathématiques (voir annexe). Elles ont adopté le format UNIMARC. Dans l avenir on pourrait imaginer une autre possibilité, si la norme évolue vers XML. - Signalons aussi que la cellule MathDoc et le RNBM mettent à disposition gratuitement un logiciel documentaire pour les bibliothèques de mathématiques. Le SCD se réinformatise Dans ce cas, si le SCD propose à la bibliothèque de mathématique de partager le même logiciel, un travail de concertation doit avoir lieu, respectant quelques grands principes, tels que : - les bibliothécaires participent au choix du logiciel en y étant associées dès la rédaction du cahier des charges, et prennent part à la mise en place des paramètres réglant la circulation, les acquisitions, le prêt inter, bref tout ce qui préserve le fonctionnement au plus près des chercheurs. page 6

7 - Les règles de prêt propres à ces bibliothèques sont respectées (il ne serait pas cohérent d accepter un logiciel qui ne permettrait pas une gestion séparée du prêt selon les entités participantes). - Le logiciel permet de garder la maîtrise, non seulement du choix des acquisitions, mais aussi la maîtrise financière des crédits, et des délais de mise à disposition de la documentation aux chercheurs. - Il est possible d identifier les documents présents dans une bibliothèque donnée, avec une possibilité d extraction des données pour alimenter un catalogue collectif disciplinaire. On peut réaliser une consultation restreinte du catalogue de cette bibliothèque spécialisée. - Présence de mots-clés adaptés, avec alimentation d une liste par les spécialistes de la discipline concernée. - Présence des classifications spécialisées ayant cours dans les disciplines. Si une bibliothèque de recherche ne souhaite pas participer à ce logiciel centralisé, soit parce qu'elle vient elle-même de changer de logiciel (ou parce que le logiciel qu elle utilise lui convient), soit parce qu'elle considère que les principes énumérés ci-dessus ne sont pas respectés, soit encore parce qu elle ne dispose pas de moyens humains et/ou financiers suffisants pour effectuer ce changement, il semblerait raisonnable de respecter son choix. La bibliothèque de recherche devra cependant rendre ses collections accessibles sur le site de l université. Commentaire - L informatisation des grandes bibliothèques de mathématiques, selon des standards communs proches du format d échanges MARC, a été réalisée dès le début des années 80. Ces raisons historiques d antériorité de l informatisation (par rapport à celle des bibliothèques universitaires) expliquent l adoption d un format propre et commun aux catalogues de mathématiques. page 7

8 Annexe I : ETAT DES LIEUX DE LA DOCUMENTATION DANS LA RECHERCHE EN MATHEMATIQUES La politique documentaire nationale thématique des mathématiques menée depuis plusieurs années s est concrétisée par la création de deux structures : - le Réseau National des Bibliothèques de Mathématiques (RNBM), créé il y a une trentaine d années, et devenu Groupement de Service CNRS en 2004, (voir détail en annexe II/), - une Unité Mixte de Service Université Joseph Fourier CNRS, la Cellule MathDoc (CMD), créée en 1995, (voir détail en annexe III/). Cette politique est soutenue par le ministère (Mission scientifique technologique et pédagogique et Direction de la recherche) et le CNRS : le premier au travers de plans pluri formations (PPF) orientés vers les bibliothèques de recherche, le second en affectant du personnel. On dénombre environ quarante bibliothèques de recherche en mathématiques : réparties sur toute la France, elles sont gérées par du personnel spécialisé, leur fonds est substantiel et, pour les plus importantes, informatisé depuis les années 80. Leur direction est bicéphale : un(e) bibliothécaire et un(e) scientifique, les mathématiciens intervenant directement sur le choix des acquisitions, abonnements et désabonnements. La plupart de ces bibliothèques ont un statut de bibliothèque associée. Leurs sources de financement sont plurielles : laboratoires (environ 1/3 du budget du laboratoire est consacré à la documentation), PPF (une vingtaine de bibliothèques en bénéficient), BQR, région La participation des SCD, très inégale selon les établissements, est en général indirecte et se traduit par la prise en charge de certains abonnements ou de bases de données. Concernant les ressources documentaires : il faut signaler qu un grand nombre des revues (parmi les meilleures) ne provient pas d'éditeurs commerciaux. Des accords négociés sur le plan national par le RNBM auprès d'éditeurs permettent des abonnements avantageux. Les bases de données thématiques : MathSciNet (éditée par l'american Mathematical Society, abonnement négocié par le RNBM) et Zentralblatt (publié par Springer, abonnement négocié par la Cellule MathDoc), font partie des outils quotidiens des chercheurs, tout comme le site d'archivage international de prépublications ArXiv (physique, mathématiques, biologie, informatique. Deux catalogues fusionnés, (ouvrages (CFO) et périodiques), une base de thèses et un répertoire des prépublications (voir ci-dessous l adresse de leur site respectif), créés par le RNBM et la CMD, permettent de localiser la documentation dans les bibliothèques de mathématiques françaises et, éventuellement, de pratiquer le prêt inter-bibliothèques, notamment avec le CADIST d Orsay. Ce CADIST est géré conjointement par la BU et la bibliothèque Jacques Hadamard (UMS 1786). Le choix scientifique, la gestion des commandes et le stockage des revues est fait par la bibliothèque Jacques Hadamard ; le stockage des livres et la gestion du PEB par la BU L arrivée des ressources électroniques a modifié, et modifiera encore, les rapports des chercheurs à la documentation et à l édition : - accès direct depuis leur bureau à la majorité des journaux et bases de données. - Evolution de la chaîne éditoriale : actuellement avec le site ArXiv, de plus en plus d articles sont disponibles avant de paraître dans les revues. - Développement de l'open Access qui pourrait conduire à se passer des éditeurs commerciaux. Néanmoins, les journaux jouent encore aujourd hui un rôle de validation, d organisation, d archivage à long terme. De plus, l arrivée de l électronique ne modifie en rien la nécessité de conserver les livres. Les autres sciences accordent peut-être moins d importance aux livres, mais en mathématiques les monographies sont importantes, et ont une très grande durée de vie. D où l importance de préserver les bibliothèques de mathématiques. Ces éléments nouveaux nécessitent l'établissement, forcément provisoire au vu des mutations encore inconnues qui s'annoncent, de nouveaux modes de relation, plus coopératifs d'une part, et plus respectueux des demandes des chercheurs d'autre part, entre les diverses structures présentes dans le paysage documentaire de la recherche et de l'enseignement supérieur en France. page 8

9 Annexe II : LE RESEAU NATIONAL DES BIBLIOTHEQUES DE MATHEMATIQUES Statut Réseau créé il y a 30 ans par un groupe de mathématiciens et de bibliothécaires soutenus par la Société Mathématique de France (SMF) et par la Société de Mathématiques Appliquées et Industrielles (SMAI). Depuis le 1 er janvier 2004, le RNBM a le statut de Groupement de Service au sein du CNRS et a demandé un PPF. Principales missions Mener une politique documentaire nationale tout en préservant l autonomie de chaque bibliothèque de mathématiques, seule responsable de sa gestion financière, de sa politique d achat, de son organisation locale, et des relations avec le SCD de son université. Coordonner le dispositif documentaire entre les bibliothèques de mathématiques françaises. Négocier avec les éditeurs pour la communauté. Participer à la formation continue des bibliothécaires (écoles thématiques, rencontres ) Animer des groupes de réflexion entre mathématiciens et bibliothécaires sur l évolution de la documentation en mathématiques. Originalité Réel tandem mathématiciens /bibliothécaires (direction bicéphale du réseau) et comité de pilotage mixte (représentation également de la cellule MathDoc ). Principales actions Catalogues fusionnés des périodiques et des ouvrages (avec la Cellule MathDoc). Développement d un logiciel documentaire, avec la CMD. Participation au Système Universitaire de Documentation (SUDOC), par l intermédiaire des SCD. Négociations d accords avec l American Mathematical Society (AMS) et Springer (service LINK : porte sur 60 revues, pas de surcoût électronique, gel des augmentations pendant 4 ans, clauses de non-désabonnements, accès gratuit aux versions électroniques pour les laboratoires non abonnés) Stages de formation du personnel aux nouvelles technologies. Groupes de réflexion sur les thèmes : archivage, logiciels, relations SCD/Bibliothèques, formations, veille documentaire Participation (avec la cellule MathDoc) à des projets internationaux de numérisation : EMANI (Electronic Mathematical Archiving Network Initiative) en coopération avec les bibliothèques universitaires de Cornell (Ithaca, NY), Göttingen et Tsinghua (Beijing), et l éditeur Springer. page 9

10 Annexe III : LA CELLULE MATHDOC WWW-MATHDOC.UJF-GRENOBLE.FR/ Statut Créée en 1995 pour apporter un soutien technique en informatique documentaire aux bibliothèques et aux laboratoires de Mathématiques. Unité Mixte de Service (UMS) double tutelle CNRS/Université Grenoble 1. Le comité de pilotage est composé de mathématiciens, d informaticiens, de bibliothécaires et de représentants du RNBM, ainsi que du directeur de la SDB, et d un représentant de la BNF. Principales missions Faciliter l accès à l information et la diffusion de la documentation. Soutenir techniquement les bibliothèques. Piloter la participation française au développement et à l amélioration de la base de données Zentralblatt MATH (base de données bibliographiques), sous l égide de la Société Mathématique Européenne. Principales actions Catalogues fusionnés des périodiques et des ouvrages (avec le RNBM) Pilotage du programme de NUMérisation de Documents Anciens Mathématiques (NUMDAM) : 6 revues numérisées à ce jour, pages. Mise en ligne des prépublications et thèses, en particulier, collaboration avec le Centre pour la Communication Scientifique Directe (CCSD, CNRS) pour le serveur de thèses TEL. Développement du logiciel d interrogation, d affichage et de mise à jour de la base de données Zentralblatt MATH, entretien des serveurs français dédiés (Grenoble, Marseille, Orsay). Coopération avec la Bibliothèque Nationale de France (BNF) depuis 2003, dans le cadre d une convention de pôle associé : numérisations concertées. Participation (avec le RNBM) à des projets internationaux de numérisation : EMANI (Electronic Mathematical Archiving Network Initiative) en coopération avec les bibliothèques universitaires de Cornell (Ithaca, NY), Göttingen et Tsinghua (Beijing), et l éditeur Springer. page 10

11 Annexe IV : OUVERTURES DE LA COMMUNAUTE MATHEMATIQUE VERS LES ACTEURS DE LA DOCUMENTATION UNIVERSITAIRE À l'heure où la documentation universitaire française est en train de rattraper son retard, où de grandes décisions sont en voie d'être prises, la communauté mathématique souhaite participer au débat national et renforce ses actions vers les acteurs de la documentation universitaire. Voici les plus récentes : - Réunion de travail sur les bibliothèques de mathématiques au sein des structures documentaires universitaires, entre la sous-direction des bibliothèques et de la documentation (SDB) et les sections mathématiques de la MSTP et de la DR. Ministère délégué à la recherche et aux nouvelles technologies, octobre Rencontre entre les responsables de COUPERIN et le RNBM, concernant les négociations avec les éditeurs. Il a été décidé que ces négociations seront menées en concertation. Le RNBM accepte de devenir expert pour les mathématiques au sein de COUPERIN ; il continue néanmoins de négocier pour toute la communauté mathématique les accords avec les éditeurs académiques (par exemple American Mathematical Society). Institut Henri Poincaré, novembre Réunion du groupe de travail RNBM sur les relations entre les bibliothèques de mathématiques et les SCD, avec la participation de conservateurs de bibliothèques universitaires. C'est en partie à la suite de cette rencontre qu'est née l'idée d'écrire ce texte. Institut Henri Poincaré, novembre Rencontre entre les responsables de l'agence Bibliographique de l'enseignement Supérieur (ABES), le RNBM et la CMD. Les ouvrages des plus importantes bibliothèques de mathématiques sont signalés dans le catalogue collectif SUDOC (système universitaire de documentation). Le problème se posant pour la plupart d entre elles est la mise à jour de ces données. Deux représentants du RNBM et de la CMD ont rencontré l équipe de l ABES pour discuter de ce point : il a été envisagé de verser le CFO dans le SUDOC, les mises à jour ultérieures étant ensuite à la charge des différentes bibliothèques de mathématiques. Une intervention des responsables de l ABES est prévue à ce propos lors de l école thématique Documentation en mathématiques du RNBM, en octobre 2004 à Marseille. ABES, Montpellier, 27 février Participation de deux responsables du RNBM au comité de pilotage du réseau ISIDORA (réseau des documentalistes CNRS de Grenoble et Rhône-Alpes), avec présence d un représentant de la MRCT (Mission des Ressources et Compétences Technologiques, CNRS). Une discussion a eu lieu sur la place de la documentation au CNRS, toutes disciplines confondues. (Rappelons en effet que la majorité des personnels des bibliothèques de mathématiques sont des personnels CNRS.) Lyon, 26 février page 11