Leipzig News 5 juillet 2013 N 3

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1 Leipzig News 5 juillet 2013 N 3 Finales internationales des 42 es Olympiades des Métiers Profession supporter Au deuxième jour de compétition des finales internationales des Olympiades des Métiers, les deux cent un candidats du pôle BTP sont totalement immergés dans la réalisation de leurs épreuves. Concentrés, c est à peine s ils ont conscience de la ferveur qui anime leurs supporters arpentant les larges allées du Leipzig Messe. Car cette effervescence est palpable chez toutes celles et tous ceux qui suivent et encouragent ces jeunes champions devenus les porte-drapeaux de leur pays et de leur métier. << Supporters de Basile Ageneau, candidat français en carrelage Apprentissage BTP / CCCA-BTP Photos : Bernard Charpenel / CCCA-BTP Texte : Loïc Bestard / CCCA-BTP, Catherine Gauthier / CCCA-BTP Conception graphique : Stéphane Bazin, bazinfolio.com Maquette : Floriane Monerie / CCCA-BTP

2 Le mur du son Sur le stand maçonnerie, le bruit des machines est incessant. Ce jeudi matin, l heure est à la découpe. Les briques jonchent les espaces de travail. De vastes plans sont étalés sur le sol. Les candidats les analysent avec attention. Ils s affairent, casque sur les oreilles et lunettes de protection chaussées. Une poussière ocre s échappe des box où les scies attaquent les briques, maniées par les mains gantées. C est le deuxième jour de compétition. Les maçons attaquent! «Depuis hier, seulement dix concurrents, dont Victor, sont venus à bout du 1 er module, souligne Christophe Elvassore, le formateur en maçonnerie de Victor Deneufchatel à BTP CFA Marne (Reims). Cette année, vingt-trois candidats sont en lice. Treize d entre eux semblent d ores et déjà distancés. Pourtant, rien n est encore joué!» Les difficultés techniques des trois modules qui sont à réaliser sur une durée totale de vingt heures sont variables. La reproduction du monument de Leipzig est sans doute la plus ardue car elle nécessite de nombreuses coupes de briques, tout comme la composition du blason allemand. En revanche, la Porte de Brandebourg, ne comportant pas d épure, sera moins complexe à réaliser mais plus spectaculaire. Sur les plans des différents modules sont indiqués les barèmes de notation qui portent sur les spécificités de chaque réalisation. Les candidats les connaissent et s appliquent plus particulièrement sur les aspects techniques qui pourront leur rapporter le maximum de points, si précieux au moment de l évaluation finale. De haut en bas : << Stand maçonnerie << Christophe Elvassore, formateur en maçonnerie à BTP CFA Marne << Plans des différents modules des épreuves en maçonnerie << Plan du module 2 «J ai formé Victor durant trois ans au CFA du BTP de Reims, poursuit Christophe Elvassore. Il a obtenu son BP cette année et il est aujourd hui salarié dans l entreprise familiale. Depuis sa préparation aux finales nationales jusqu à ce jour, je n ai cessé de lui apporter mes conseils. S il était particulièrement stressé avant le début des épreuves, il est ensuite rentré dans la compétition avec concentration. Il a toutes les chances de réussir.» Pendant que son formateur donne ses impressions, Victor, imperturbable, continue de couper les briques qu il ordonne avec soin. Et l on comprend ici la maîtrise et la passion qu il a pour son métier.

3 Entretien avec... Il est plus de 17h00 sur le stand maçonnerie. Cette seconde journée de compétition s achève. Pour Victor Deneufchatel et Frédéric Miquet, l expert métier, c est l heure du grand nettoyage. Les outils retrouvent leur caisse et leurs tiroirs. Le bac à mortier est nettoyé. Le sol est balayé. Les briques sont rangées. Frédéric, quel est votre ressenti sur ces deux premiers jours? Le stand maçonnerie est très vaste et chaque candidat dispose de beaucoup d espace, ce qui est plutôt agréable. Cependant, il a fallu que Victor s adapte à certains imprévus, en particulier à la qualité du mortier qui n est pas excellente. Cela nécessite de se familiariser avec un matériau moins performant. Cela a pour conséquence une perte de temps surtout dommageable le premier jour. On constate combien, sur les vingt-trois pays participants, les techniques, les méthodes et les outils sont différents. Mais cela n empêche pas les vingt-trois experts qui élaborent les épreuves de ces finales internationales d aboutir à un parfait consensus quant à leur validation. Comment abordez-vous la compétition Victor? J ai pu terminer le module 1 la première journée comme prévu, ce dont je suis plutôt satisfait. J ai cependant été un peu déstabilisé par un changement dans le contenu du module 2*, mais une fois la surprise passée, j ai bien analysé le schéma et ce soir, je n ai plus qu un dernier tiers à terminer. Le mortier m a aussi posé quelques problèmes, surtout au niveau de la réalisation des joints que je n ai pas tout de suite maîtrisée. J ai perdu du temps et je n aime pas ça! Le pôle maçonnerie est très étendu, ce qui ne nous donne pas vraiment la possibilité de voir le travail des autres concurrents. Le soir, je peux faire le point avec Frédéric sur tout ce qui est à améliorer et aussi observer les autres méthodes de travail. On peut parfois y trouver des idées * La réalisation du drapeau allemand initialement prévue a été remplacée par le blason de la ville de Leipzig. << Frédéric Miquet, expert métier maçonnerie << Victor Deneufchatel << Frédéric Miquet et Victor Deneufchatel

4 L homme d acier Sur le stand Métallerie, derrière des bâches de plastique rouge translucide pour protéger les allées des éclats de soudure qui jaillissent des postes de travail, les onze concurrents en lice dans la catégorie Métallerie ont entamé ce jeudi leur deuxième journée d épreuves. Le sujet à réaliser : un tractopelle, composé en acier et en inox, a été imaginé par l expert métier irlandais. Sur son espace, le candidat français Ruben Fernandez travaille la matière tel un orfèvre. Le geste est rapide et précis, révélant une excellente maîtrise professionnelle. Rien de l agitation qui l entoure ne le perturbe. Sa concentration est totale, comme s il était seul au monde. «La compétition est difficile, précise Jérémie Jury, l expert français en métallerie. Dans les temps d échange qui nous sont autorisés, je lui donne des conseils : rester calme, concentré et ne pas regarder le travail des autres candidats pour apprécier son temps.» Le sujet, qui doit être réalisé en vingt-deux heures, est découpé en quatre modules, dont le premier devait être achevé en cinq heures trente. L ensemble des différentes pièces à réaliser est détaillé dans un dossier de plans comprenant l ensemble des cotes à respecter : «La précision dans la mesure des cotes compte pour 90 % de la notation, souligne Jérémie Jury. La complexité réside aussi dans la gestion des déformations du métal, liées à la chaleur du soudage, et au type de découpe qui peut être imposé (cisaille, laser, oxycoupage).» De haut en bas : << Ruben Fernandez, candidat français en métallerie << Stand métallerie << Jérémie Jury, expert métier métallerie << Ruben Fernandez Ruben Fernandez a suivi trois semaines de stage technique dans les ateliers des Compagnons du Devoir à Marseille, accompagné par Jérémie Jury. Il est actuellement en formation au sein de l entreprise de métallerie de Benoît Filar, qui fut expert métier au niveau international et ancien candidat des Olympiades des Métiers. Sa connaissance de la compétition lui a permis de donner de précieux conseils à Ruben. Les épreuves se poursuivent jusqu à samedi. Beaucoup reste encore à faire, dans cette compétition qui ne connaît pas la routine jusqu au coup de sifflet final : «Ruben est serein, gère bien son stress et son temps. À la fin de ce deuxième jour, il est là où il doit être» conclut Jérémie Jury.

5 TOUT EN IMAGES BTP << Basile Ageneau, candidat français en carrelage << Candidat en installation électrique << Constant Mulet, candidat français en ébénisterie << Candidate allemande en peinture et décoration << Espace de travail du candidat britannique en charpente << Équipe allemande en construction de routes

6 De haut en bas : << Jérémy Lagarde, construction de routes << Laurent Forest, BTP CFA Haute-Garonne (Toulouse) << Thomas Boué, construction de routes << Évaluation de l épreuve construction de routes Les garçons taillent la route Thomas Boué et Jérémy Lagarde composent le binôme médaillé d or en construction de routes aux finales nationales 2012 des Olympiades. Le métier, qui n est pas en compétition officielle, est en démonstration à l invitation de WorldSkills Germany. Trois autres équipes sont présentes (deux pour l Allemagne et une pour la Suisse) aux côtés de l équipe française, menée par Laurent Forest de BTP CFA Haute- Garonne (Toulouse). Les équipes réalisent un ouvrage de voirie composé de pavés et de bordures : «Il s agit, précise Laurent Forest, d une représentation symbolique et schématique de Leipzig.» L épreuve, qui se déroule sur les quatre jours de la compétition, bénéficie d un espace exceptionnel, avec 120 m 2 de superficie, soit près de cinq fois plus qu à la finale nationale. «Thomas et Jérémy, poursuit Laurent Forest, travaillent sept heures par jour, de manière intensive et, pour la première fois dans la compétition, en extérieur. Le niveau de l ouvrage est élevé, en compétences et en complexité d exécution. La principale difficulté concerne le centre de l ouvrage, dans lequel sont insérés des cercles, où un pavage en pierres naturelles doit être fait dans l esprit "queue de paon" (arcs de cercles qui s entrecroisent et qui donnent l impression d une queue de paon).» En cet après-midi de jeudi, Jérémy et Thomas réalisent le lit de pose avec des gravillons 2-6 concassés, pour poser des pavés : «Cette opération est très importante, explique Christophe Delbert, formateur en construction routes à BTP CFA Haute-Garonne, qui accompagne et conseille les jeunes. Préalablement, il a fallu procéder à l implantation de l ouvrage en respectant des cotes précises, en altimétrie et en planimétrie, puis passer au terrassement, à la pose des bordures procéder au calage des rives...» Thomas et Jérémy donnent le meilleur d eux-mêmes : «Le binôme fonctionne bien. Ils sont en formation dans la même entreprise et inscrits tous les deux au CFA du BTP de Toulouse*. Leur présence à Leipzig est également pour Laurent Forest «une excellente préparation pour les EuroSkills 2014, compétition à laquelle ils participeront.» * Thomas et Jérémy poursuivent leur formation au mois de septembre au CFA de Toulouse, en BTS Travaux publics pour le premier et en 1 re bac pro Travaux publics pour le second.

7 TOUT EN IMAGES << Stand dédié à la prévention des risques routiers << Ludovic Durel et Angélique Frank (chefs d équipe de l Équipe de France) << Delphine et Antony Davier (ancien candidat des Olympiades des Métiers à Séoul en 2001) << Supporters français dans les allées du Leipzig Messe << Jeunes visiteurs au Leipzig Messe << Stand coiffure (Julia Person, candidate suédoise)

8 TOUT EN IMAGES << Un bâtiment de Leipzig aux couleurs de WorldSkills << Une rue du centre ville de Leipzig << Ancienne bourse du commerce de Leipzig << «Nexbike» (le vélib de Leipzig) << Samsung Glass Hall, Leipzig Messe << Coffee shop au Leipzig messe