II/ La notion de développement : «Ce qui croît change en croissant»
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- Henriette Juliette Barrette
- il y a 7 ans
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1 I/ La notion de croissance ANNEXE 1 - CROISSANCE et de DEVELOPPEMENT La croissance est un phénomène quantitatif, mesuré par l augmentation du PIB sur une longue période. Elle est mesurée par le taux de variation du PIB* (on parle alors de taux de croissance). Lorsque ce taux est élevé sur une durée relativement longue, il entraîne un accroissement du produit par tête (PIB/habitant), et du niveau de vie de la population. La croissance est un phénomène cumulatif, provoqué par le progrès technique, qui permet la hausse de la productivité, de l investissement et de la consommation. II/ La notion de développement : «Ce qui croît change en croissant» Des transformations dans les structures de la production : une part croissante du PIB est réalisée par les secteurs secondaire mais surtout tertiaire, de sorte que l on vient à parler d une véritable tertiairisation de l économie. Certaines branches d activité régressent (textile et sidérurgie par exemple) tandis que d autres connaissent une progression rapide (électronique, informatique, transports, communications). Ainsi, il s opère de lents mais profonds changements au niveau des trois secteurs d activité. Des transformations dans le domaine de la consommation : Sur le long terme, on constate une tendance à l amélioration du pouvoir d achat* des ménages. Cette amélioration explique les transformations survenues dans la structure des budgets des ménages. En définitive, il y a eu non seulement une amélioration du niveau de vie* mais également des changements dans le mode de vie*. Les transformations de la population active et des structures sociales : Si l on observe la répartition de la population active par secteur, on constate que la population agricole régresse non seulement en part relative, mais également en valeur absolue. La population active occupée dans le secteur secondaire gonfle pour plafonner en part relative tandis que le secteur tertiaire occupe une part croissante de la population. Si l on observe la structure sociale à l aide de la grille des PCS*, on peut constater une diminution du nombre d exploitants agricoles, ainsi que du nombre d ouvriers. En revanche, on assiste à la montée en force des effectifs des cadres, des employés et des professions intermédiaires. Des transformations au niveau des qualifications : Les changements qui affectent la structure de la population active par PCS s accompagnent également d une tendance à l élévation du niveau général de qualification. Si l appareil de production et les structures sociales subissent des mutations, on peut constater également que la croissance s accompagne d une évolution des mentalités qui peut être présentée comme l une des conditions nécessaires à la croissance et comme la conséquence de cette dernière. Le développement est un phénomène qualitatif qui recouvre l ensemble des changements économiques, sociaux techniques et institutionnels, liés à l augmentation du niveau de vie. Pour G. Grellet, in structures et stratégies du développement économique, le développement est, je cite : «un processus par lequel uns société parvient à satisfaire les besoins qu elle considère comme fondamentaux». Cette définition permet de souligner deux points essentiels :1) le développement est un processus qui peut donc se faire à des rythmes très différents en fonction des sociétés pays ou régions du monde;2) il ne peut se juger que par rapport à certaines valeurs. Il est donc intimement lié à la culture du pays concerné. Par ailleurs, le développement suppose des progrès dans d autres domaines que celui de l économie. Le développement n est pas la croissance car il se fixe d autres objectifs que la simple augmentation du PIB. Aussi, la mesure du développement à l aide du seul PIB/tête ne permet pas de prendre en compte toute la dimension qualitative de ce phénomène, c est pourquoi on a recours à un indicateurs plus «complet» que l on appelle l IDH* (Indicateur de Humain). 1
2 Le développement est un concept multidimensionnel. économique (mesuré par la croissance du PIB) durable (avec une dimension environnementale, intergénérationnelle et éthique). La notion de développement durable ou développement «soutenable» est née dans les années 80. Elle correspond à une prise de conscience au sein des organisations internationales que certains modes de développement économiques contribueraient à dégrader de manière irréversible le patrimoine naturel de l humanité. social de «tout l homme» et de «tous les hommes» selon François Perroux. (mesuré par l IDH). La théorie du développement humain du PNUD met en évidence le fait que, pour se développer, il faut non seulement créer des richesses, mais encore accroître la participation politique et fournir aux citoyens des possibilités de développer des sources de richesse non monétaire (Education, culture,. Un modèle de développement durable prend donc en compte les contraintes liées à l environnement (réduction des gaspillages des ressources naturelles, préservation de l environnement,. Il vise surtout à permettre aux générations d aujourd hui de satisfaire leurs besoins sans compromettre les capacités des générations futures à satisfaire les leur. III/ Les liens qui unissent la croissance au développement 2
3 Croissance économique Croissance + de richesses disponibles dans l économie + de revenus distribués dans l économie + de ressources disponibles pour financer la mise en place de politiques publiques. Augmentation de l épargne. Permet de préparer l avenir (achat différé, épargne de précaution, Contribue au financement de l économie. Facilite le financement des investissements et la mise en œuvre du progrès technique. Gains de productivité. Augmentation de la consommation. Amélioration du bien-être matériel et accès à des dépenses nouvelles (santé, loisirs, Mieux être social. Population plus apte au travail et plus dynamique. Main d œuvre plus apte à intégrer le changement et le progrès technique. Redistribution des fruits de la croissance. (EX : politique redistributive de lutte contre les inégalités). de la protection sociale (maladie, retraite, famille, Attitude plus positive quant à l avenir. Favorise plus encore la consommation et l investissement. Financement d infrastructures scolaires, sanitaires et industrielles. Amélioration des dispositifs de formation et d éducation (> élévation du niveau général de qualification) ; Réduction de la mortalité, allongement de l espérance de vie, maîtrise de la démographie, d infrastructures de transports (routes, ports, aéroports, qui vont faciliter les échanges. Mise en place d une justice, d une police afin de protéger les personnes et les biens. Réduction de l incertitude liée à + de sécurité, Possibilité de se projeter dans l avenir en construisant des projets, etc. Attitude plus positive quant à l avenir. Favorise la croissance 3
4 Croissance et développement sont des notions différentes mais dépendantes. F. PERROUX disait que «le développement est la combinaison de changements mentaux et sociaux d une population qui la rende apte à faire croître durablement son produit réel». La croissance mène au développement qui favorise la croissance. Mais une croissance déséquilibrée ou dont les gains sont mal répartis, ne conduit pas au développement. La croissance est nécessaire mais toute croissance n est pas profitable. Voyez les deux articles suivants : In Manuel de Terminale, Nathan Le Brésil a connu depuis un siècle, et connaît encore, des progrès économiques extraordinaires, grâce à un jaillissement incessant d activités, d énergie, et d esprit d initiative. Mais parallèlement ce géant de km 2, présente les plus fortes inégalités sociales au monde. Le Brésil reste donc un pays de paradoxes, de contrastes, où richesse et pauvreté se côtoient sans pour autant créer, jusqu'à présent d insupportables tensions ni même de réelles difficultés au sein de la société. À de rares exceptions près, ces différences semblent bien acceptées par les populations. Cependant, si les clivages ont longtemps alimenté une incontestable dynamique, ils rendent aussi fragile cet édifice et deviennent de plus en plus un facteur de blocage. Affirmer que le Brésil est un des «pays émergents», qu il est devenu une puissance économique, politique et diplomatique avec laquelle il faut compter, relève aujourd hui de l évidence. [ ]Tout en gardant une place éminente dans l'exportation des minerais et des produits agroalimentaires, le Brésil s est taillé une belle place dans le domaine des biens manufacturés, car son parc industriel a atteint un niveau suffisant pour rivaliser avec les plus grands. Dans un domaine sensible, comme la construction aéronautique il est désormais dans le groupe de tête, rivalisant avec le groupe canadien Bombardier pour le troisième rang mondial, derrière Airbus et Boeing. Il est vrai que, dans ce domaine, l État a beaucoup aidé, jusqu à la récente privatisation, car des préoccupations 4
5 stratégiques s'ajoutaient aux motifs commerciaux (mais n est-ce pas vrai également de ses concurrents?), et quoi qu il en soit demeure la fait que le Brésil a su maîtriser la technologie complexe de cette ligne de fabrication. On pourrait citer d'autres branches, très présentes elles aussi sur les marchés extérieurs, comme celle des travaux publics, forte de l'expérience acquise sur le vaste chantier qu'a été et que demeure le Brésil. [ ] Toutefois, si riches que soient ses ressources, connues ou encore à découvrir, la plus précieuse richesse du Brésil est ailleurs, c est sa population : 180 millions d habitants, un taux de croissance désormais maîtrisé, une classe d âge productive encore largement majoritaire, ce qui n est plus le cas en Europe. C est sans aucun doute un atout, mais aussi un défi puisqu il faut constamment loger, nourrir, former des masses de jeunes arrivant à l âge actif. Ces défis peuvent être relevés, car la croissance des dernières décennies a vu se développer une classe moyenne solide et qualifiée, par qui et pour qui a été fait le «miracle», et qui a les moyens, matériels, humains et intellectuels, les talents d organisation (avec un génie particulier pour l improvisation de dernière minute, qui rattrape presque toujours les retards accumulés), et sans doute la volonté de relever ce défi et de trouver un modèle qui exclue moins, qui associe davantage la masse de la population aux fruits de la croissance. À tout prendre, parmi les puissances émergentes du début du XXI e siècle, le Brésil apparaît donc plus solide que d'autres. Malgré les difficultés du moment, il semble donc que l on ne doive pas se faire trop de soucis pour l avenir du Brésil. Marie-Françoise Fleury Directeur de recherche au CNRS Extrait d un document consultable à l adresse suivante : P. Bailly 04/2012 5
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