Introduction. Catherine Kerbrat-Orecchioni, ICAR, Université Lumière Lyon 2

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1 Introduction Catherine Kerbrat-Orecchioni, ICAR, Université Lumière Lyon 2 MONSIEUR DE SOTENVILLE. Qu est-ce, mon gendre? vous me paraissez tout troublé. GEORGE DANDIN. Aussi en ai-je du sujet, et MADAME DE SOTENVILLE. Mon Dieu! notre gendre, que vous avez peu de civilité de ne pas saluer les gens quand vous les approchez! GEORGE DANDIN. Ma foi! ma belle-mère, c est que j ai d autres choses en tête, et MADAME DE SOTENVILLE. Encore! est-il possible, notre gendre, que vous sachiez si peu du monde, et qu il n y ait pas moyen de vous instruire de la manière qu il faut vivre parmi les personnes de qualité? GEORGE DANDIN. Comment? MADAME DE SOTENVILLE. Ne vous déferez-vous jamais avec moi de la familiarité de ce mot de «belle-mère», et ne sauriez-vous vous accoutumer à me dire «Madame»? GEORGE DANDIN. Parbleu! si vous m appelez votre gendre, il me semble que je puis vous appeler ma belle-mère. MADAME DE SOTENVILLE. Il y a fort à dire, et les choses ne sont pas égales. Apprenez, s il vous plaît, que ce n est pas à vous à vous servir de ce mot-là avec une personne de ma condition ; que tout notre gendre que vous soyez, il y a grande différence de vous à nous, et que vous devez vous connaître. MONSIEUR DE SOTENVILLE. C en est assez, mamour, laissons cela. MADAME DE SOTENVILLE. Mon Dieu! Monsieur de Sotenville, vous avez des indulgences qui n appartiennent qu à vous [ ]. MONSIEUR DE SOTENVILLE. Corbleu! pardonnez-moi, on ne peut point me faire de leçons là-dessus. [ ] Sachons un peu, mon gendre, ce que vous avez dans l esprit. GEORGE DANDIN. Puisqu il faut donc parler catégoriquement, je vous dirai, Monsieur de Sotenville, que j ai lieu de MONSIEUR DE SOTENVILLE. Doucement, mon gendre. Apprenez qu il n est pas respectueux d appeler les gens par leur nom, et qu à ceux qui sont au-dessus de nous il faut dire «Monsieur» tout court. GEORGE DANDIN. Hé bien! Monsieur tout court, et non plus Monsieur de Sotenville, j ai à vous dire que ma femme me donne MONSIEUR DE SOTENVILLE. Tout beau! Apprenez aussi que vous ne devez pas dire «ma femme», quand vous parlez de notre fille. GEORGE DANDIN. J enrage. Comment? ma femme n est pas ma femme? [ ] Eh! de grâce, mettez, pour un moment, votre gentilhommerie de côté, et souffrez que je vous parle maintenant comme je pourrai. Au diantre soit la tyrannie de toutes ces histoires-là! je vous dis que je suis mal satisfait de mon mariage. MADAME DE SOTENVILLE. Quoi? parler ainsi d une chose dont vous avez tiré de si grands avantages? GEORGE DANDIN. Et quels avantages, Madame, puisque Madame y a? (Molière, George Dandin, I- IV ; italique ajouté) Si ce que le pauvre Dandin appelle «ces histoires-là», c est-à-dire le maniement approprié des formes nominales d adresse, n est sans doute plus aussi «tyrannique» aujourd hui que dans la bonne société de l ancien régime, ces formes jouent cependant toujours un rôle important dans le fonctionnement des interactions, entre autres pour marquer la relation interpersonnelle et construire l espace social de l interaction : ce sont de puissants «relationèmes», et les seuls qui soient en français véritablement grammaticalisés 1 (même si toutes sortes d autres types d unités peuvent à l occasion, en discours, être mises au service de la construction de la relation). Marginales d un point de vue syntaxique (et à ce titre négligées par les grammaires, même les plus accueillantes aux considérations pragmatiques 2 ), les formes nominales d adresse le sont 1 À la différence de ce qui s observe dans d autres langues comme le japonais, le coréen ou le javanais, qui possèdent en outre une riche panoplie de formes «honorifiques» et «humiliatives» (humble forms), dont il n existe pas de véritable équivalent en français. 2 Dans la Grammaire du sens et de l expression de Charaudeau (1992), deux pages sont tout de même consacrées à ces formes, sous la rubrique «Interpellation». 1

2 beaucoup moins d un point de vue pragmatique. Or elles sont représentées de façon très inégale selon les situations d interaction. Ainsi se font-elles rares dans certaines conversations familières, où les participants disposent pourtant avec le prénom d une forme parfaitement appropriée. Dans d autres cas c est l absence d une forme disponible adaptée à la situation et à l état de la relation qui explique leur absence. Par exemple, dans le corpus que nous avons utilisé comme base des analyses présentées dans Décrire la conversation 3, si l on ne rencontre aucun nom d adresse c est qu il s agit d échanges entre jeunes qui ne se connaissent pas au départ, on ne voit donc pas comment ils pourraient s adresser l un(e) à l autre. Autre exemple : lorsque l on a à héler dans les couloirs de l université quelqu un qui n est ni un étranger ni un proche, on ne dispose d aucune ressource véritablement satisfaisante «monsieur» est trop formel, le prénom trop familier, le patronyme trop cavalier L existence de situations de ce genre, qui sont loin d être exceptionnelles, m avait amenée naguère à parler de «crise des appellatifs en français contemporain» 4, mais il s agissait là d une simple intuition, méritant que l on y regarde de plus près. Dans d autres types d interactions les formes nominales d adresse se manifestent au contraire en nombre conséquent (soit dans des moments stratégiques de l échange soit de façon plus aléatoire en apparence), et la question qui se pose alors est celle de savoir «pourquoi» et «pour quoi faire». Bien des mystères restent donc à élucider en ce qui concerne les fonctions de ces formes et leurs effets sur l interaction, et c est ce qui nous a incités à constituer autour de cette question une équipe de recherche 5 dont la perspective se caractérise ainsi : (1) la recherche est focalisée essentiellement sur les formes nominales d adresse (dorénavant FNA), (2) envisagées dans une perspective essentiellement pragmatique et interactionnelle, (3) à partir de données orales authentiques enregistrées dans diverses situations communicatives, (4) l accent étant mis sur la question des variations à la fois intraculturelles et interculturelles mais si l horizon de cette recherche est contrastif, il ne s agira dans ce volume que du fonctionnement actuel 6 des FNA en français Définition de l objet 1.1. Pronoms et noms d adresse Tous les énoncés sont en principe adressés 8, qu il comportent ou non un terme d adresse, c est-à-dire une forme linguistique désignant explicitement l allocutaire (ou «destinataire direct», en anglais addressed recipient ou addressee). Le système de l adresse, ensemble de catégories et d items dont les locuteurs disposent pour désigner leur(s) partenaire(s) d interaction (Braun, 1988 : 11) se compose en français, comme dans la plupart des langues, de formes pronominales et de formes nominales. (1) En ce qui concerne les formes pronominales, la fonction d adressage est normalement dévolue au pronom de deuxième personne («tu/vous») qui lorsqu il n est pas employé par «énallage» 9 représente l allocutaire. 3 J. Cosnier & C. Kerbrat-Orecchioni éds, Lyon : PUL, Dans Les interactions verbales, t. II (1992 : 54). 5 Équipe constituée dans le cadre du laboratoire ICAR (CNRS-Université Lyon 2) et soutenue par l ILF. 6 Pour une approche diachronique, voir Coffen 2002 (sur les pronoms d adresse essentiellement) et Lagorgette Un deuxième volume est prévu, qui sera consacré à l approche comparative interculturelle. 8 Même le self-talk peut être considéré comme adressé (à soi-même, à la faveur d un dédoublement énonciatif du sujet). 2

3 D un point de vue syntaxique, le pronom peut assurer les différentes fonctions dévolues aux syntagmes nominaux : «Tu viens?» 10, «Je te vois», «Je te parle», etc. Tous ces énoncés comportent bien un «pronom d adresse», mais c est seulement en emploi vocatif («Viens-là toi!») que le pronom reçoit une véritable «fonction d adresse» comme le rappelle Neveu (2003 : 29-30), «les termes d adresse ne sont pas nécessairement des termes en adresse». Le pronom revêt alors sa forme dite «forte» ou «tonique» : ce n est plus une simple «particule préverbale» mais une unité qui fonctionne à tous égards comme un véritable syntagme nominal 11. D un point de vue sémantique : les pronoms (faibles ou forts) ont un contenu très pauvre deux traits seulement : ils désignent d abord l allocutaire (deixis personnelle) ; mais du fait de l existence, au singulier du moins, de deux formes concurrentes en français («tu» vs «vous» dit «de politesse»), ils se chargent en outre de diverses valeurs sociales et relationnelles (deixis sociale selon Fillmore 1997[1975]). (2) À la différence du pronom dont la forme elle-même indique le rôle énonciatif de la personne dénotée (sauf exception, «tu» et «vous» renvoient à l allocutaire et l allocutaire est désigné par «tu» ou «vous», ces pronoms sont donc bien des «termes d adresse» même s ils ne sont qu exceptionnellement employés «en adresse»), n importe quel syntagme nominal susceptible de désigner un être auquel on est susceptible de s adresser 12 peut en principe fonctionner comme une forme d adresse. Toutefois, certaines unités sont plus aptes que d autres à jouer ce rôle ; mais ces items n ont, en langue, qu une valeur d adresse potentielle : c est seulement en discours qu ils deviennent véritablement des «formes d adresse», l expression désignant donc une catégorie fonctionnelle. Ces mêmes items sont généralement susceptibles de désigner, outre l allocutaire (valeur allocutive : «Tu viens Pierre?»), le délocuté (valeur délocutive : «Pierre est là»), voire le locuteur (dans les autoprésentations : «Pierre à l appareil»), même si certains d entre eux ont tendance à se spécialiser dans l un ou l autre emploi. On peut à cet égard comparer : «madame» (très généralement utilisé comme allocutif lorsqu il est employé seul, sauf dans le registre cérémonieux où il peut aussi fonctionner en emploi délocutif 13 ) et «dame» (très généralement utilisé comme délocutif, sauf dans la formule «messieurs dames»), ou «mademoiselle» et «demoiselle» ; et en ce qui concerne les termes de parenté : «maman/papa» vs «mère/père» ou «frérot» vs «frère» (les premiers termes étant plus volontiers utilisés comme allocutifs que les seconds 14 ), etc. 9 Le cas le plus fréquent étant celui du «tu» dit «générique». 10 En fonction de sujet le pronom marque la deuxième personne en relation avec la désinence verbale. 11 Cette similitude fonctionnelle autorise Dominique Lagorgette à prendre en compte dans son étude non seulement les FNA proprement dites mais aussi ces emplois particuliers du pronom d adresse. Par contre, les formes faibles des pronoms, et a fortiori les désinences verbales, n ont à notre avis pas leur place dans une étude sur les formes de l adresse. 12 Être humain, animal ou même inanimé, dans le cas d une apostrophe rhétorique. 13 Qu il s agisse ou non d un «iloiement» («Madame est servie» vs «Madame est arrivée»). Quant à «la madame», c est un usage caractéristique du parler enfantin. Notons que cette distinction entre «madame» et «dame» n a pas d équivalent au masculin, «monsieur» pouvant fonctionner aussi bien comme allocutif que comme délocutif. 14 Encore qu il faille signaler la généralisation récente de «maman» en emploi délocutif : «elle est venue avec sa maman», «la fête des mamans», etc. On peut donc s étonner de cette remarque d André-Larochebouvy (1980 : 728) : «Les termes traditionnels de Papa et Maman peuvent apparaître comme termes d adresse, mais de plus en plus rarement comme termes de désignation et on entend de très jeunes enfants parler de leurs parents en disant mon père, ma mère». C est aujourd hui exactement le contraire : même certains adultes n hésitent pas à parler de «mon papa» ou de «ta maman», «père» et «mère» étant de plus en plus confinés dans l emploi administratif (des étudiantes m ayant même soutenu que «mère» était un terme «péjoratif»). Signalons d autre part que sous l influence de l arabe, la forme d adresse «(mon) frère» est fréquente dans les banlieues, mais surtout en emploi métaphorique. 3

4 D un point de vue syntaxique : en tant qu équivalents des vocatifs latins, les FNA se caractérisent par la propriété de détachement, c est-à-dire que «le vocatif est en marge de la phrase, comme le titre est en marge du texte» 15 (Bally 1932 : 36, cité par Neveu, 2003 : 36), ou bien encore que les «apostrophes» se situent «hors de la charpente phrastique» (Détrie 2006 : 28). Cette notion de détachement n est pas sans poser de nombreux problèmes théoriques et descriptifs, comme le montre bien Neveu ( , 2005). Précisons simplement que sauf lorsqu elle fonctionne comme un énoncé à part entière (emploi «autonome»), la FNA est bien «rattachée» à un énoncé particulier (même si ce rattachement, reposant sur l emplacement de la forme mais aussi sur des indices prosodiques, pose parfois problème on en verra des exemples au passage). Précisons aussi que ce détachement syntaxique ne s accompagne qu exceptionnellement d une «dislocation intonative» 17, comme on le verra également. D un point de vue sémantique : le paradigme des noms d adresse est infiniment plus riche que celui des pronoms d adresse (voir ci-dessous en 4.2.). Corrélativement, ils sont plus chargés sémantiquement, permettant d exprimer des valeurs sociales et relationnelles plus fines et diversifiées que les pronoms, avec lesquels ils fonctionnent en corrélation (principe de cooccurrence selon Ervin-Tripp 1972). D un point de vue pragmatique : les FNA ne se contentent pas de référer à l allocutaire (comme on réfère à un tiers absent, ou à n importe quel objet de discours) mais elles accomplissent une activité particulière, l activité d adressage. Elles désignent le principal destinataire (ou les principaux destinataires en cas d adresse collective) des propos tenus, qu elles «visent» et «pointent» en même temps qu elles le(s) «nomment» (Plantin, 1985 : 243), et qui de ce fait se trouve(nt) sommé(s) de réagir. Qu elles constituent l allocutaire en tant que tel, qu elles le sélectionnent parmi un ensemble de candidats possibles, ou qu elles le confirment simplement, ces formes signifient toujours que «c est à toi/vous que je parle prioritairement». Les FNA ne sont pas, tant s en faut, les seules ressources pour cette activité d adressage, qui s accomplit d abord par des moyens non verbaux d abord, parce que dans la communication orale on peut difficilement concevoir de s adresser à quelqu un sans le regarder, alors qu on peut fort bien se passer de toute forme nominale et même pronominale d adresse : à la suite de Goodwin (1981 : 160) ou de Goffman (1981 : 133), on peut définir l addressee comme «the one to whom the speaker addresses his visual attention». La détermination de l allocutaire repose aussi sur des facteurs linguistiques tels que le contenu de l énoncé (en relation avec le principe de pertinence) ou la logique de l enchaînement des tours de parole. Mais il s agit là de procédés implicites, qui peuvent laisser planer une certaine incertitude sur la nature de l allocutaire 18 (à la différence de celle du locuteur qui est clairement «visible» dans la communication en face à face) alors que la FNA constitue un procédé explicite de désignation de l allocutaire. L activité d adressage ne s identifie donc pas à l activité de «référence aux personnes», qui a fait l objet d un certain nombre d études en analyse conversationnelle (par exemple Sacks & Schegloff 1979, Schegloff 1996), en relation 15 Cette comparaisons suggère que la forme vocative porte sur l ensemble de la phrase (qui est en effet tout entière adressée à la même personne), comme le titre porte sur l ensemble du texte qu il surplombe. 16 Cet article figure dans le numéro 40 des Cahiers de Praxématique, dirigé par Franck Neveu et tout entier consacré à la notion grammaticale de «détachement syntaxique». Le cas particulier des termes d adresse y est envisagé, outre par Neveu lui-même, par Dominique Lagorgette dans une perspective diachronique. Voir aussi sur cette question Lagorgette 2006, ainsi que Détrie, 2006 : chap. 2, où sont passées en revue les principales propriétés syntaxiques de l «apostrophe». 17 Malgré ce qui est régulièrement affirmé, sans doute sous l influence de l écrit : à l écrit, les FNA sont systématiquement précédées d une virgule, ce dont il faut conclure, non qu elles sont à l oral systématiquement précédées d une pause, mais que la ponctuation a ici une valeur syntaxique et non prosodique. 18 Voir Lerner 2003 sur les limites du «gaze-directional addressing». 4

5 avec les activités apparentées de description et de catégorisation, études qui privilégient d ailleurs largement la troisième personne au détriment des deux personnes d énonciation Les noms d adresse, alias «FNA» «Formes nominales d adresse» : telle est l expression 20 que nous avons retenue pour désigner notre objet, de préférence à d autres dénominations telles que : «Noms d adresse» : les unités qui nous intéressent relèvent du niveau non du mot mais du syntagme (ce sont des syntagmes nominaux d adresse, qui sont souvent constitués de plusieurs items). «Apostrophes nominales» : cette expression est utilisée par Détrie (2006), qui s en justifie dans le premier chapitre de son ouvrage 21, en s appuyant en particulier sur Fontanier. Le terme d «apostrophe» vient en effet de la tradition rhétorique, son principal inconvénient étant pour nous qu il ne couvre pas les emplois les plus ordinaires des formes qui nous intéressent : en disant «Bonjour Pierre», le locuteur «s adresse» à Pierre (et indique explicitement qu il s adresse à lui) plutôt qu il ne «l apostrophe», le dictionnaire définissant l apostrophe comme une «interpellation brusque, sans politesse» (Le Petit Robert 1991). «Appellatifs» ou «formes appellatives» 22 : si ces expressions sont souvent utilisées comme des équivalents de «formes d adresse», elles reçoivent parfois une extension plus large, s appliquant à toute désignation d une personne dans le discours, qu il s agisse d un emploi allocutif, délocutif ou même «locutif» («Moi, Pierre»). Revenons pour terminer sur quelques caractéristiques des FNA qui découlent de la définition de la classe, et qui constituent des points problématiques, dont on peut espérer qu un examen attentif de nos données permettront de les clarifier. (1) En tant qu elle désignent l allocutaire, les FNA correspondent grammaticalement à une deuxième personne (du singulier ou du pluriel), même si cela n est pas apparent comme dans le cas des formes pronominales. Il arrive toutefois que celui/celle que les marqueurs non verbaux désignent clairement comme étant le/la destinataire principal(e) soit traité(e) linguistiquement à la troisième personne, comme dans le cas de l iloiement («Qu est-ce qu elle veut la dame?», «Le chef qu est-ce qu il va prendre?», «Comment va mon cher voisin?» etc. 23 ) : l allocutaire, identifiable comme tel par l orientation du corps du locuteur et la direction de son regard, est traité verbalement comme un délocuté. On a donc en surface une forme délocutive (comme «la dame»), mais qui est en réalité l équivalent d un vocatif («madame») : l iloiement est bel et bien une allocution effectuée à la troisième personne d un point de vue pragmatique il n y a guère de différence entre «Comment ça va voisin?» et «Comment va mon cher voisin?» accompagné d un contact oculaire, il semble donc légitime de traiter «la dame», «le chef» ou «mon cher voisin» des énoncés précédents comme de véritables formes d adresse. La situation est tout autre, par exemple, dans le débat 19 Sur la self-reference, voir toutefois le numéro 9(4) de Discourses Studies (2007, Lerner & Kitzinger éds), qui offre d abord une vue d ensemble sur les travaux dans ce domaine de la person-reference, puis se focalise sur la question de savoir comment les locuteurs réfèrent à eux-mêmes dans la conversation. C est aussi dans une perspective référentielle que se situe Sacks lorsqu il note par exemple (1992 : 349) que les pronoms I et you constituent les formes de base pour référer au locuteur et au destinataire, dont les syntagmes nominaux ne sont que des substituts plus développés. 20 Proche de celle retenue par André-Larochebouvy (1980) : «termes d adresse lexicaux». 21 Tout en reconnaissant d ailleurs «les opacités de la définition syntaxique» et «le dévoiement de la définition rhétorique» de cette notion d apostrophe. 22 On parle aussi parfois d appellèmes. 23 Dans ces exemples, l iloiement a une tonalité familière, alors qu il exprime au contraire la formalité et la déférence dans «Madame est servie». 5

6 électoral du 2 mai 2007 où il arrive à Sarkozy de traiter à la troisième personne son interlocutrice, en prenant à témoin les animateurs et les téléspectateurs («je ne sais pas pourquoi madame Royal d habitude calme a perdu ses nerfs») aucune allocution ici (le segment «madame Royal» ne doit donc pas être considéré comme une FNA), mais une délocution in praesentia : une personne présente est à tous égards traitée comme une tierce personne, c est-à-dire exclue du circuit de l interlocution. Mais nous verrons que la frontière n est pas toujours claire entre ces deux phénomènes, et qu outre l adresse directe à la troisième personne et la délocution in praesentia nous serons amenés à distinguer divers cas intermédiaires d adresse indirecte, en revenant sur les différentes composantes du «format de réception» (Goffman 1981 ; Goodwin 1981, 1986 ; Levinson 1988 ; Traverso 1997 ; Kerbrat- Orecchioni 1992, 2004). Nous verrons également qu en contexte médiatique (lequel se caractérise par l existence d un double niveau de réception), un même item peut avoir à la fois une fonction allocutive (par rapport à tel ou tel intervenant présent sur le plateau) et délocutive (servant indirectement à informer les auditeurs de l identité de cet intervenant). (2) Les FNA désignent l allocutaire, mais comme ces formes sont, à la différence du pronom d adresse, dotées d une charge sémantique plus ou moins forte, elles spécifient certaines propriétés de la personne qu elles désignent, et la «catégorisent» du même coup. C est ce que rappelle Perret (1980 : 113) : «le sens de l appellatif choisi, s il en a un, et même si celuici est pauvre, permet d effectuer une certaine prédication», laquelle est, d après Perret toujours, «explicite». Il paraît plus juste de considérer que dès lors que la prédication s effectue sous la forme d un «posé» (par exemple dans les insultes de type «espèce d andouille»), on n a plus affaire à une forme d adresse mais à une qualification (insultante) du destinataire. Dans les véritables FNA la prédication est au contraire présupposée («Salut l andouille»!) même si le départ n est pas toujours facile à faire entre ces deux cas de figure que constituent les «termes d adresse injurieux ou insultants» et les «injures ou insultes 24 proprement dites». 2. Les caractéristiques de l approche Précisons en quoi notre approche vient compléter, tout en s en démarquant, les nombreux travaux antérieurs sur les termes d adresse Formes nominales d adresse Ainsi que le remarque Détrie (2006 : 8) : «si les linguistes se sont intéressés aux pronoms d adresse, [ ] les noms d adresse les ont par contre peu mobilisés» 25 tout au plus sont-ils mentionnés comme venant spécifier la valeur du pronom, la grand affaire étant la question de savoir sur quelles bases s effectue la répartition des formes «tu» et «vous» 26. C est au 24 Les deux termes sont ici considérés comme équivalents. Sur les injures et autres insultes la littérature est abondante voir entre autres Rosier 2006, Larguèche 2009 ainsi que le numéro 144 (2004) de Langue française dirigé par D. Lagorgette et P. Larrivée. 25 Deux exemples parmi d autres : le numéro de Langage et Société intitulé «Comment tu me parles! Les pronoms d adresse : langue et discours» (108, juin 2004) et l ouvrage tout récent (2009) dirigé par Bert Peeters et Nathalie Ramière intitulé Tu ou vous : l embarras du choix, dans lesquels seule une petite minorité des contributions (celles de Chantal Claudel dans les deux volumes et celle de Christine Béal dans le second) envisagent l ensemble du système d adresse, noms compris. 26 Le privilège accordé à ce problème (voir aussi, sur cette «tu-vousologie» contemporaine, Kerbrat-Orecchioni 1992 : 48-51) est certes compréhensible : le choix entre «tu» et «vous» est aussi délicat (vu le nombre des facteurs qui interviennent dans cette opération) que lourd d enjeux relationnels (puisqu il existe un véritable hiatus entre les valeurs socio-affectives de ces deux formes) ; corrélativement, ce problème hante aussi bien la 6

7 contraire sur les noms d adresse qu est focalisée notre étude, le pronom n étant pris en compte que dans la mesure où il fait système avec le nom («madame» impose le «vous», le prénom peut également s associer au «vous» mais il est plus volontiers «cooccurrent» avec le «tu», etc.). Par son objet, cette étude se situe donc dans la lignée des réflexions de Delphine Perret (1968 et 1970) ou de Catherine Détrie dans son récent ouvrage (2006) sur l «apostrophe nominale», ouvrage qui constitue une véritable somme sur cette «petite oubliée» des manuels de grammaire, mais dont l orientation revendiquée est plus «énonciative» que véritablement interactionnelle Perspective pragmatique et interactionnelle À l exception des travaux précédemment mentionnés, la plupart des études antérieures sur les termes d adresse adoptent une approche sociolinguistique : il s agit surtout d établir des corrélations (représentables à l aide de diagrammes) entre les formes observées et les facteurs externes qui déterminent leur choix (âge, statut, sexe des interlocuteurs etc.), dans la lignée de la célèbre étude de R.W. Brown et M. Ford (1961), qui fait en la matière figure de modèle. Notre objectif est autre : il consiste principalement à mettre en lumière les différents rôles que jouent les FNA dans les interactions orales, où elles fonctionnent à plein régime 27. Notre questionnement de départ est le suivant : étant donné que l activité d adressage n implique généralement pas impérativement le recours à une forme nominale d adresse, dans quels cas va-t-on y faire appel, et avec quelle fréquence? Quelles sont les formes mobilisées pour réaliser cette activité? Enfin : les FNA, pour quoi faire? c est-à-dire, pour répondre à quels besoins, assurer quelles fonctions, et produire quels effets interactionnels? 2.3. L utilisation de données authentiques Il arrive que les sociolinguistes adoptent une méthodologie de type ethnographique (notations en situation d observation participante) comme c est le cas dans l étude de Denis Guigo (1991) sur le fonctionnement des termes d adresse dans une grande entreprise française : après avoir dégagé les principaux facteurs déterminant leur choix (âge, sexe, statut, ancienneté du lien ), l auteur est amené à distinguer, à partir de la combinaison des formes pronominale («tu» ou «vous») et nominale («monsieur/madame», patronyme, «monsieur/madame» + patronyme, prénom), huit «styles» différents (à savoir : distant, respectueux, militaire, poli, américain, potache, camarade et amical). Mais dans leur grande majorité, les études à orientation sociolinguistique se fondent sur des enquêtes en forme de questionnaires, écrits ou oraux (les informateurs devant répondre à des questions du genre «Comment vous adressez-vous à vos voisins/vos collègues de travail/les membres de votre famille etc., dans telle ou telle situation?»). C est sur une telle méthode que reposent par exemple l étude de Brown et Ford précédemment mentionnée, mais aussi une autre étude de référence, celle de Friederike Braun (1988) et ses collaborateurs de l Université de Kiel, qui se sont employés à décrire et comparer les systèmes d adresse dans de nombreuses langues et conscience linguistique des locuteurs francophones (Schmale 2008 : 61) que la conscience professionnelle des enseignants de français langue étrangère. 27 Corrélativement, nous ne nous intéresserons qu à l allocution in praesentia, à l exception des diverses formes d adresse à un absent ou à un être imaginaire (deixis am phantasma, cf. Neveu 2003 : 31), attestées dans les écrits fictionnels ou poétiques ou encore dans des activités telles que la prière. Ajoutons que les FNA jouent un rôle relativement important dans certains types d écrits dialogués, comme les chats ou le courrier électronique (sur ce dernier type d échanges, voir Kerbrat-Orecchioni 2007). 7

8 cultures 28. Ces différents travaux ont permis de récolter nombre d informations intéressantes sur les termes d adresse, tout en laissant certaines questions en suspens. En ce qui concerne l approche pragmatique, à côté des travaux qui recourent à des questionnaires on en rencontre qui s appuient, en tout ou en partie, sur des données naturelles. Ainsi l étude de Détrie précédemment mentionnée met-elle à contribution aussi bien des textes littéraires relevant d époques et de genres différents (Les Tragiques d Agrippa d Aubigné, Le mariage de Figaro 29 ) que des enregistrements d interactions institutionnelles contemporaines (séances de conseil municipal, débats à l Assemblée nationale) 30. De même, dans sa thèse de doctorat sur les termes d adresse en français contemporain 31 (2004), Fadia Kheder exploite des données aussi bien orales qu écrites, authentiques que fictionnelles (enregistrements et notations sur le vif mais aussi romans, tracts, publicités et prospectus). Cela lui permet de récolter une riche moisson de formes et de fonctions, mais dont il est difficile de tirer des conclusions précises du fait de la nature excessivement hétéroclite des données. Il faut remonter près de trente ans en arrière pour trouver une étude des termes d adresse qui se fonde exclusivement sur des données enregistrées : véritablement pionnière, la thèse de Danielle André-Larochebouvy (1980) sur les conversations exploite un abondant matériel constitué d échanges enregistrés durant près de dix ans dans divers sites de la vie quotidienne (cafés, commerces, coiffeur ). Une partie de ce travail (p ) est consacré aux «termes d adresse lexicaux» 32, dont l auteure propose une classification, puis elle s emploie à déterminer à quelles situations et à quels rôles peuvent convenir ces différents types de formes : elle fait donc intervenir, à côté des règles de cooccurence (cohérence intradiscursive), certaines règles de congruence (adaptation aux variables extralinguistiques). Le travail présenté ici prolonge et approfondit celui d André-Larochebouvy. Il repose entièrement sur l analyse détaillée de corpus enregistrés (sous forme audio et parfois vidéo) dans diverses situations communicatives, et soigneusement transcrits 33. Une telle entreprise est terriblement chronophage : elle a donc tout à gagner à être menée en équipe plutôt qu en solitaire. Nous estimons en tout cas que cette méthodologie est la seule qui soit en mesure de nous fournir quelques assurances sur le fonctionnement réel des unités qui nous intéressent. Elle permet de mettre en lumière certaines fonctions des FNA qui sont occultées par la méthode des questionnaires, en particulier celles qui relèvent du niveau non pas «relationnel» mais «organisationnel» de l interaction. On verra aussi que l observation de nos données met en déroute certaines idées reçues véhiculées par les manuels de savoir-vivre ou d enseignement du français, et que l on retrouve même dans les réponses aux questionnaires (du fait de la pression normative qui s exerce sur les informateurs), par exemple l idée selon laquelle «Bonjour madame Dupont» serait «populaire», et «Merci» non accompagné d une FNA, familier voire impoli 2.4. La dimension comparative 28 Cet ouvrage fournit en outre une très abondante bibliographie sur les différentes approches (anthropologiques et ethnographiques, grammaticales, stylistiques, littéraires, historiques, normatives, dialectologiques ) dans le domaine concerné. 29 C est aussi sur l étude d une dialogue théâtral (Huis clos de Sartre) que repose l article de Plantin (1985), lequel met en évidence un certain nombre de fonctions des termes d adresse que nous allons retrouver ici. 30 Dans sa contribution à ce volume, Détrie recourt exclusivement au deuxième type de données, en même temps qu elle adopte une orientation plus nettement interactionnelle. 31 Ce travail comporte également un chapitre consacré à l arabe. 32 Partie non reprise dans la version publiée de cette thèse (La conversation quotidienne, Paris, Didier/Crédif, 1984). 33 Conformément à la méthode préconisée dès les années 70 par les fondateurs de la conversation analysis (H. Sacks, E. Schegloff, G. Jefferson). Mais à notre connaissance, les FNA n ont jamais fait l objet d une investigation systématique dans le cadre de la CA. 8

9 On l a dit, il ne sera question dans ce volume que du français, la comparaison interculturelle étant réservée à une étape ultérieure. En revanche, la diversité des situations étudiées permettra une comparaison intraculturelle, en fonction surtout du type d interaction dans lequel les FNA sont susceptibles d apparaître, l hypothèse étant que le fonctionnement de ces formes est particulièrement sensible au «genre» interactionnel, ainsi que le signale Détrie (2006 : 7) : «La question du genre du discours est [ ] déterminante pour l interaction en général et pour l apostrophe en particulier». 3. Les situations et types d interactions retenus (1) La première étude porte sur ce qui est généralement considéré comme représentant la forme «basique» de réalisation des échanges oraux, c est-à-dire les conversations familières (Emmanuel Defay). Les autres types d interactions étudiées ont tous un caractère institutionnel mais à des degrés divers puisque sont analysés successivement les genres suivants : (2) Réunions de travail en entreprise (Virginie André). (3) Interactions se déroulant en contexte scolaire : Échanges entre maître(sse) et élèves à l école primaire (Nathalie Francols) ; Interactions entre CPE (conseillère principale d orientation) et élèves visant à la résolution de conflits (Maryline Mathoul). (4) Interactions fortement ritualisées en contexte politique : Questions orales au Gouvernement (Catherine Détrie) ; Séances de débats parlementaires filmées à l Assemblée nationale (Francesca Cabasino). (4) Interactions relevant de la grande famille des échanges médiatiques, avec des formats divers mais qui tous impliquent, outre les participants de plateau, une «audience» à laquelle les participants ne s adressent qu exceptionnellement mais qui n en constitue pas moins le destinataire principal de ce qui se passe sur la scène médiatique. Émissions radiophoniques : Interviews politiques dans le cadre de l émission de France Inter «Le Franc-parler» (Anna Giaufret) ; Émission de phone-in «Radiocom, c est vous» (Elisa Ravazzolo). Émissions télévisuelles : Débats politiques (Hugues Constantin de Chanay) ; Série de télé-réalité «L île de la tentation» (Dominique Lagorgette). Afin de permettre une comparaison systématique ces différentes études adoptent non seulement une méthodologie commune, fondée sur des données enregistrées et transcrites selon des conventions partagées 34, mais aussi les mêmes grandes entrées pour analyser les différents sous-corpus. 4. Les aspects envisagés 4.1. Fréquence La variation étant d abord de nature quantitative, il faut commencer par évaluer, ne serait-ce qu approximativement, la fréquence globale des FNA (nombre d occurrences pour une durée déterminée) dans chaque sous-corpus, ainsi que la fréquence relative par type de FNA. 34 Elles sont présentées à la fin de cette introduction. 9

10 Ce qui renvoie à une autre propriété quantitative des FNA : leur variété (nombre de formes ou catégories de formes différentes attestées) Formes Cher Monsieur Je vous dis «cher Monsieur» en pensant à l interprétation enfantine de ce mot dans le dictionnaire : «un homme, quel qu il soit». Je ne vais pas vous dire «cher Jean-Paul Sartre», c est trop journalistique ; ni «cher Maître», c est tout de que vous détestez, ni «cher confrère», c est trop écrasant. (F. Sagan, «Lettre d amour à Jean-Paul Sartre», dans Avec mon meilleur souvenir, Gallimard 1984, Folio : 127) Pour désigner son destinataire dans une situation discursive donnée (ici à l écrit, mais il en est de même à l oral), on a souvent «l embarras du choix», entre diverses formes également acceptables (mais non équivalentes : elles n instaurent pas avec son interlocuteur le même type de relation) ; choix dans notre exemple entre : «monsieur», le nom propre au complet, un titre («Maître»), ou un terme relationnel («confrère»). Le paradigme des formes qui sont susceptibles d être utilisées comme FNA en français est relativement riche. Il convient au sein de ce paradigme de distinguer : Les FNA simples (constituées d un seul lexème) vs complexes. Les formes d adresse vs les catégories dans lesquelles se répartissent ces formes. L inventaire proposé ici est évidemment celui des catégories, dont certaines constituent un paradigme infiniment ouvert Les unités élémentaires En croisant les diverses classifications proposées 35 on distinguera les catégories suivantes (dont certaines se chevauchent) : (1) Les noms personnels (noms de famille ou «patronymes», prénoms, diminutifs 36 et surnoms) ; (2) Les formes «monsieur/madame/mademoiselle», qui sont généralement traitées comme des titres bien qu ayant aujourd hui perdu cette valeur 37 : ce sont les termes d adresse «passepartout» en relation non familière, le problème étant que cette catégorie peu fournie mais fort exploitée n a plus, du coup, de nom générique 38 (3) Les titres : qu ils soient hérités (titres nobiliaires) ou conférés («capitaine», «chef», «patron», «[cher] Maître», «maîtresse» etc.), les titres ont toujours une valeur «honorifique», et c est sur cette base qu on peut les distinguer de la catégorie suivante, celle des noms de métier difficilement parfois : si «Président» est manifestement un titre, que dire par exemple de «docteur» ou «professeur»? (cf. Braun, 1988 : 10 : «There is no unanimity as to what should be classified as a title»). On assimilera aux titres les noms abstraits comme «Votre Excellence» ou «Votre Honneur». (4) Les noms de métier et de fonction : «taxi» (par métonymie) 39, «chauffeur», «garçon [de café]» ; ou sur les chantiers : «serrurier», «électricien», «maçon» 40 ; ou bien encore dans les prisons : «surveillant», «chef», «détenu» d après Philippe Claudel qui 35 Entre autres par A. Larochebouvy, D. Perret et F. Braun. 36 Sur la formation des diminutifs en français, voir André-Larochebouvy, 1980 : Conséquence et indice, à l écrit, de ce changement de statut : l usage «flottant» (Grevisse, 1986 : 124) de la majuscule. 38 On parle parfois à ce sujet de «(forme de) civilité». 39 En français d Algérie, on préfère le dérivé «taxieur». 40 Dans la mesure où l emploi de ces noms de métier est le plus souvent purement occasionnel, on pourrait tout aussi bien, à l instar de Mulo Farenkia (2008 : 102), les ranger dans la catégorie des «labels». 10

11 commente ainsi ces usages appellatifs : «La prison incite à gommer les hommes pour ne voir en eux que des fonctions» 41. (5) Les termes relationnels, dont l emploi implique un élément de référence par rapport auquel s établit une relation particulière (par exemple : «collègue» par opposition à «professeur»), et qui peuvent marquer : une relation de parenté 42 : «maman», «oncle» ou «tonton», «cousin», «frangin», «[mon] frère» etc. une relation affective : «[chers] amis», «amigos», «camarade», «mon pote» une relation professionnelle ou de quelque autre nature : «[cher] collègue», «[cher] confrère», «[mes chers] compatriotes», «[salut] voisin!» (6) Les labels, qui opèrent un «catalogage» de l interlocuteur, soit en l insérant dans une sous-classe des êtres humains : «[salut] mec/ mon gars/ jeune homme», ou pour les adresses collectives : «[salut] les jeunes/ les filles/ les gars/ les gones» etc. ; soit en le désignant par synecdoque ou métonymie à partir d une caractéristique physique jugée particulièrement saillante : «la blonde», «le pull vert», «la casquette», «la clope», «vous là-bas avec le sac en plastique», etc. Les labels se différencient des surnoms (classés en (1)) par leur caractère occasionnel. De la même manière, si les diminutifs de la catégorie (1) sont en tant que tels chargés d une connotation affective, ces signifiants sont associés de façon relativement stable à la personne ainsi désignée, à la différence des unités de la catégorie suivante, qui ont plus un caractère «émergent». (7) Les termes affectifs, à valeur négative (injures : «Ducon», «[Salut] connard», etc.) ou positive (mots doux tels que «ma belle», «ma beauté», «mon petit/ma petite», «mon grand/ma grande», «mon vieux/ma vieille», «mon ange», «mon chou», «mon trésor», «chéri(e)», «bébé», «mon lapin», «ma puce», «poupoule» et autres métaphores, animalières ou non). Ces différentes catégories comportent un nombre très variable d items, les cas-limites étant représentés d un côté par la catégorie très fermée «monsieur/madame/mademoiselle» et de l autre par celles des labels et des termes affectifs, qui sont ouvertes à l infini, comportant aussi bien des formes quasiment lexicalisées que des items plus ou moins inédits Les combinaisons d unités 43 Les unités élémentaires qui composent le système des FNA du français sont soumises à des contraintes combinatoires à la fois relativement strictes et passablement capricieuses. Certaines d entre elles ne peuvent pas s employer seules, ou ne le peuvent que dans des conditions particulières par exemple : le patronyme («salut Bouvard!») ne s emploie guère qu entre hommes 44 (d après Guigo, 1991 : 52, cet usage serait caractéristique du style «militaire» quand il est associé au «vous» et du style «potache» quand il est associé au «tu»). (1) Combinaison avec les prédéterminants (article, possessif) ainsi qu avec tel ou tel adjectif («cher» étant de loin le plus fréquent) 45 : «camarade» peut s employer seul, mais «ami» 41 Le bruit des trousseaux, Stock, 2001 : Contrairement à Braun, nous considérons que les termes de parenté constituent une sous-classe des relationnels tels qu ils sont définis ici (étant bien entendu qu en un autre sens, tous les termes d adresse peuvent servir à construire une certain type de relation interpersonnelle). 43 Sur ces différentes combinaisons (obligatoires, possibles, non naturelles, impossibles), voir Kheder, 2004 : chap. III ; et Détrie, 2006 : chap. 3 sur ce qu elle appelle la «syntaxe interne» de l apostrophe. 44 En témoigne l anecdote rapportée par André-Larochebouvy (1980 : 716) sur l effet produit par un certain «Oh voyons Bouvard!» osé par Ludmilla Tchérina au cours d une émission télévisée. 45 Sur le rôle de «cher», «pauvre» et «petit» dans les «formules d interpellation», voir Noailly 2005 et Leeman

12 plus difficilement, l usage imposant «(mon) cher ami» (ou «mon pauvre ami», heureusement plus rare) ; si «(mon) cher Dupont» est parfaitement acceptable, «Dupont» est réservé aux relations viriles et «mon Dupont» est quasiment agrammatical, alors que le prénom admet sans difficulté tous ces emplois. (2) Combinaison des FNA entre eux, par exemple des catégories (2) et (3) 46 («Monsieur le Premier ministre», «Madame le/la juge»). Pour en rester aux deux premières catégories de FNA (qui sont aussi les plus fréquentes) : Monsieur/madame + patronyme : cet emploi est encore parfois contesté par le «bon usage». Tous les manuels de savoir-vivre nous le rappellent : à la différence de ce qui se passe dans bien d autres langues (comme l anglais), en français «le patronyme ne doit jamais suivre monsieur ou madame dans les rapports mondains» (Picard, 1995 : 52). Mais ces mêmes manuels ajoutent aussitôt qu il y a bien des exceptions à cette règle, par exemple : Le «Bonjour, Madame (ou Monsieur) Durand» est considéré comme particulièrement cordial à la campagne, au marché, dans le commerce, et surtout au masculin, dans les relations professionnelles. (Weil, 1983 : 12) Plus cordial car plus «personnalisé» que l anonyme «Madame/Monsieur», il n est pas étonnant que cet usage caractérise d abord les situations où il importe de marquer que l on «reconnaît» son interlocuteur, comme les commerces et les services. Mais il se répand aujourd hui dans toutes sortes d autres situations communicatives, comme on le verra. Prénom + patronyme : emploi réservé d après Sagan à propos de «Cher Jean-Paul Sartre» au «style journalistique». À vérifier. Monsieur/madame + prénom 47 : réservé à certaines fonctions sociales bien particulières («Madame Claude», «Monsieur Paul [Bocuse]» 48 ), avec une valeur combinant respect et familiarité. Monsieur/madame + prénom + patronyme : syntagme exceptionnel en emploi vocatif mais aujourd hui attesté, par exemple dans certaines pratiques de télémarketing. (3) Enfin, combinaisons autorisées ou proscrites entre nom et pronom d adresse (principe de «cooccurrence»). Ces différentes unités ne sont évidemment pas équivalentes informationnellement, que ce soit en quantité («monsieur» par exemple ne véhicule aucun autre trait que [mâle], [adulte], [non familier] 49 ) ou en qualité («cousin» et «docteur» ne catégorisent pas de la même manière l interlocuteur, rendant saillante telle ou telle de ses propriétés intrinsèques et/ou relationnelles). Comme les FNA sont toujours pourvues d une certaine charge sémantique, parmi les facteurs impliqués dans leur sélection il convient de mentionner les savoirs que le locuteur possède sur l allocutaire sur son nom par exemple : si l on désire recourir à un «nom personnel» et qu on ne le connaît pas, il faut commencer par s en enquérir 50. De la 46 Ou (2) et (4), plus exceptionnellement : «je vais vous dire monsieur le journaliste». 47 Sur les emplois de «Monsieur/madame» + prénom et/ou patronyme, voir Grimaud 1989 (mais l étude se fonde sur des exemples piochés dans des grammaires ou des œuvres de fiction romans, BD ). 48 Voir aussi la chanson d Yves Montand «Ma mie», dont le narrateur (un employé de la grande épicerie Félix Potin) souligne en ces termes le lien existant entre l appellatif dont on le gratifie et la considération dont il jouit : «J aime bien le boul. Sébastopol, Les clients m appellent Monsieur Paul, Dans la maison j suis bien noté, J espère d ailleurs être augmenté [ ]». Curieux tout de même que «monsieur» + prénom s'emploie pour des métiers honnêtes, alors que «madame» + prénom est réservé aux entremetteuses et mères maquerelles 49 Plus pauvre encore (mais infiniment plus rare et quasiment insultant), un appellatif tel que «Machin/Machine», qui s emploie d ailleurs plus comme délocutif que comme allocutif. 50 Le rituel des présentations a pour principale fonction de permettre aux interlocuteurs l usage mutuel de leurs noms propres. 12

13 même manière, une question préliminaire («madame ou mademoiselle?») est souvent nécessaire pour choisir entre les deux formes d adresse aux personnes de sexe féminin, formes dont la répartition repose sur un critère qui suppose l existence chez le locuteur d un savoir préalable (l alliance n étant plus de nos jours un indice fiable en la matière). Mais comme une telle question passe pour peu élégante, on a aujourd hui tendance à substituer au critère de la «conjugalité» un autre critère distinctif, qui est l âge supposé de l allocutaire, mais la mise en pratique de ce critère n est pas non plus dénuée de risques d où sans doute le déclin de la forme «mademoiselle», accéléré par la prise de conscience du caractère éminemment sexiste de l existence, propre au sexe féminin, de cette opposition lexicale ; sans parler de la question de savoir s il convient d étendre le «madame» aux femmes pacsées ou vivant en union libre Quoi qu il en soit, les facteurs déterminants dans le choix de la FNA sont encore plus nombreux et hétérogènes que ceux qui président au choix du pronom personnel : âge, sexe et statut de l allocutaire, nature du lien et degré de connaissance, situation de communication, en fonction de laquelle va s appliquer le principe de pertinence Ces différents facteurs qui interviennent lors de la production du discours dans le processus de sélection d une FNA «congruente», on les retrouvera à l autre bout de la chaîne communicative sous la forme d effets interactionnels particuliers associés à ce choix. Par exemple, à la différence de «monsieur» qui catégorise l allocutaire de façon générique, le nom propre, impliquant de la part du locuteur un savoir «personnifié» sur son allocutaire, sera de ce fait apte à instaurer une relation «personnalisée» entre les deux interlocuteurs. Pour conclure sur cette question de l inventaire des formes nominales d adresse du français, il apparaît que le paradigme en est relativement fourni. Mais on peut se demander si cette richesse n est pas en partie illusoire, dans la mesure où bon nombre de ces formes sont réservées à un emploi très particulier (par exemple, les labels et les noms de métier ne s emploient guère que pour interpeller autrui) : c est ce qu il nous faudra vérifier dans nos corpus. Au demeurant, si notre objectif est bien de voir quels types de FNA sont utilisés en français et avec quelles valeurs, la question se pose en amont de savoir dans quel cas on recourt à une FNA, c est-à-dire dans quel type d interaction, à quel moment de cette interaction, accompagnant quel acte de langage, et pour quoi faire Valeurs et fonctions D un point de vue syntaxique, les FNA sont «marginales» (ou «périphériques»), en ce sens qu elles ne sont jamais nécessaires à la complétude grammaticale de l énoncé (si l on met à part les cas où le terme d adresse constitue à lui seul l énoncé). Leur rôle reste donc essentiellement de nature sémantique et pragmatique mais encore? Si l on se demande, à propos d énoncés tels que «Pierre tu viens?» ou «Salut voisin!», ce que les FNA «Pierre» et «voisin» ajoutent à l énoncé de base, il apparaît que : dans le premier exemple, où la FNA se trouve placée en tête, elle sert avant tout à attirer l attention de Pierre en le désignant explicitement comme le seul destinataire de la questionrequête (qu il y ait ou non d autre candidats possibles au rôle d allocutaire) ; elle permet en outre de rappeler le lien de familiarité existant entre les interlocuteurs (et même éventuellement de constituer un tel lien) ; dans le deuxième exemple, où la FNA figure en fin d énoncé, elle vient renforcer l acte de salutation, tout en rappelant le lien particulier (en l occurrence de voisinage) que le locuteur entretient avec l allocutaire. Ce qui met en évidence deux choses : 13

14 (1) La valeur d une FNA dépend non seulement de sa nature mais aussi de l endroit où elle se trouve placée (dans l énoncé, dans le tour de parole et dans l interaction) 51, au même titre que d autres facteurs cotextuels (entourage linguistique mais aussi prosodique et mimo-gestuel) et contextuels (nature du canal avec le cas particulier du téléphone, type d interaction, format participatif etc.). Rappelons à ce propos que les FNA ont la particularité de pouvoir constituer à elles seules un énoncé, donc un acte de langage (emploi «autonome» ou «en isolation», Perret parlant quant à elle de «vocatifs phrases»). (2) Il convient de distinguer dans un premier temps deux grandes fonctions des FNA, reconnues par tous mais étiquetées diversement, par exemple : Fillmore (1997[1975]) oppose la deixis personnelle et la deixis sociale. André-Larochebouvy (1980) distingue pour les termes d adresse la fonction linguistique de désignation et la fonction psycho-sociale de marquage de la relation. Perret (1970) considère de même que tout terme d adresse, d une part permet dans une situation déterminée l identification d un référent (c est son caractère déictique), et d autre part exprime certaines relations sociales, sous une forme qui relève, dit-elle, du «sousentendu». Dans un cas tel que «Salut voisin!» il s agit en fait plutôt, pour reprendre les catégories mises en place par O. Ducrot, d un présupposé. Il importe surtout de préciser que la signification relationnelle, si elle est «implicite» en ce sens que l énoncé n est pas présenté comme ayant pour objectif principal de prédiquer, via la FNA, un type particulier de relation entre les interlocuteurs, n est pas pour autant «secondaire» par rapport à la fonction, elle explicite, de désignation de l allocutaire. Ajoutons que la première fonction est assurée par la simple présence dans l énoncé d une FNA, quelle qu en soit la nature, alors que la deuxième résulte du choix d une forme particulière au sein du paradigme des formes disponibles ; et d autre part que l exemple de «Salut voisin!» nous invite à envisager une troisième grande fonction, en quelque sorte intermédiaire entre les deux autres : celle de «renforcement» de la valeur pragmatique de l énoncé. On admettra donc que les FNA sont susceptibles d assurer trois grands types de fonctions, non exclusives l une de l autre, et qui devront être examinées dans le détail de leurs réalisations Rôle dans l organisation et la gestion de l interaction (1) L interpellation (fonction «phatique» de Jakobson) Par définition, toute FNA désigne l allocutaire, comme le pronom de deuxième personne, dont elle précise le référent grâce aux traits sémantiques qu elle comporte. Mais dans certains cas, la FNA peut même constituer cet allocutaire : elle est alors utilisée pour «interpeller», c est-à-dire pour attirer l attention d une personne afin d engager avec elle un début d échange (ou pour le relancer en cas de «désengagement» de l allocutaire : «Pierre tu m écoutes?») ; pour (r)établir le contact avec cette personne, qui devient de ce fait «adressée» (la FNA transforme en allocutaire quelqu un qui ne l était pas auparavant), et tenue de réagir à l interpellation 52. Pour assurer cette fonction de «hélage», une interjection comme «Hep!» ou un simple pronom («Vous là-bas!») peuvent fort bien faire l affaire, et l on y recourt d ailleurs en cas de pénurie de terme approprié ; mais il est évidemment préférable de préciser par une FNA quelque caractéristique de l interpellé(e) afin qu il/elle se «reconnaisse» dans cette forme, quel que soit son degré d informativité minimal dans le cas de «Monsieur» (qui est à 51 Voir Détrie, 2006 : chap. 4 sur le rôle de ce facteur (survenue précoce, médiane ou finale de la FNA). 52 Cet emploi relève donc à la fois des fonctions «phatique» et «conative» de Jakobson. 14

15 peine plus informatif que «Hep»), maximal dans le cas du nom «propre» («je m appelle X» signifiant en substance : «je me reconnais quand on m appelle X») 53. Certains types de FNA (noms de métiers, labels) sont quasiment confinés dans cet emploi. Lorsque la FNA est employée en isolation («Pierre!»), elle peut avoir cette seule valeur de hélage, ou comporter aussi d autres valeurs additionnelles apportées par l intonation ou le contexte (surprise, reproche, avertissement, sommation ). Mais la FNA peut aussi être suivie ou précédée d éléments précisant les attentes du locuteur («Pierre viens ici»). Quelques cas particuliers : À l hôpital : Les personnes dont les médecins disent qu elles se laissent aller reçoivent quelques claques sur les joues et sont interpellées d une voix sonore : «Eh, madame, réveillez-vous!» «Vous m entendez, madame Comment s appelle-t-elle déjà?» demande le médecin à l infirmière. «Madame X» «Vous m entendez madame X?» (J-P. Penef, L hôpital en urgence, Paris, Métailié, 1992 : 190) Bel exemple de réemploi d un désignatif en fonction vocative, et du rôle que peut jouer le terme d adresse, surtout sous la forme du nom propre, pour redonner à quelqu un (en le forçant à «répondre à l appel de son nom»), le statut de «sujet». Au téléphone : en l absence d accès visuel, le terme d adresse est utilisé (dans le système à la française) par l appelant, après que l appelé a réagi par «allô» au summon que constitue la sonnerie, pour se faire confirmer (ou infirmer) l identité de son interlocuteur (le terme d adresse étant généralement assorti d une auto-présentation : «allô Pierre? c est Marie») 54. (2) La sélection de l allocutaire et la gestion des tours de parole Dans les interactions constituées mais dont le cadrage est complexe et fluctuant, les FNA servent tout au long de leur déroulement à redessiner le format participatif, en permettant au locuteur en place de sélectionner son destinataire principal et son «successeur» (next speaker) parmi d autres candidats possibles 55 ; ce sont aussi des outils efficaces pour allouer, réclamer et négocier la prise de parole. Cela vaut pour toutes sortes de situations polylogales (classes, débats médiatiques, sessions parlementaires, réunions de travail pour prendre des situations analysées dans ce volume), avec des modalités chaque fois différentes. A propos des emplois qui viennent d être envisagés, Eggins & Slade (1997 : 145) parlent de targeting vocative (par opposition aux autres cas qualifiés de redondant vocatives), dans la mesure où ce sont les seuls emplois où la FNA serait véritablement indispensable au bon fonctionnement de l échange. On veut bien admettre que c est en effet dans ce premier type d emplois que réside la vocation première des FNA, lesquelles constituent la principale ressource offerte par la langue pour assurer ces fonctions. Néanmoins, d une part il ne faut pas oublier le rôle des marqueurs non verbaux pour assurer ces fonctions organisationnelles : la FNA peut être plus ou moins utile au bon fonctionnement de l énoncé, mais il est rare qu elle soit vraiment indispensable ; d autre part et inversement, il est permis de trouver excessif le terme de «redondant» pour qualifier les autres valeurs des FNA, qui vont être envisagées maintenant Les FNA comme procédés de renforcement du lien interlocutif et de l acte de langage 53 «Naturellement, ils répondent à leur nom, remarqua distraitement le Moucheron. Je ne m en suis jamais aperçue. Pourquoi ont-ils un nom, alors, dit le Moucheron, s ils ne répondent pas quand on les appelle?» (Lewis Carroll, De l autre côté du miroir [trad. André Bay], Marabout, 1963 : 199). 54 Sur cette organisation, voir Schegloff 1968 et Sur le fonctionnement général des mécanismes de sélection du next speaker, pour lesquels les termes d adresse constituent une ressource parmi d autres, voir Sacks, Schegloff & Jefferson 1974 ainsi que Lerner 1996 et

16 En emploi autonome, la FNA constitue à elle seule un énoncé donc un acte de langage (interpellation, éventuellement doublée d une autre valeur illocutoire comme le reproche ou la sommation), mais le plus souvent elle se contente d accompagner un énoncé doté d une valeur pragmatique propre. On peut alors se demander à quoi servent les termes d adresse, dès lors que le contact et la nature de l allocutaire sont clairement établis. Dans une conversation par exemple, la FNA s impose en cas de changement du format participatif (ainsi pour prendre un tiers à témoin : «Michèle qu est-ce que tu en dis?») ; mais on en rencontre également, de façon éparse, à des moments de l interaction où l interlocuteur reste inchangé. Il semble qu alors, en rappelant de manière explicite la nature de la relation interlocutive, la FNA ait pour effet de renforcer l impact de l énoncé, comme le signale Détrie (2006 : 92) : «au-delà de sa fonction première de ratification de l allocutaire, [l apostrophe] révèle surtout une autre visée, qui est d accentuer le lien interlocutif». Elle accentue du même coup la valeur pragmatique de l énoncé, la pression exercée par le locuteur sur l interlocuteur, et pour celui-ci l obligation de réagir (conformément au schéma fréquent : «Quel âge as-tu? [silence] Quel âge as-tu Nicolas?»). A partir de cette valeur générale commune, la FNA peut se charger de toutes sortes de valeurs particulières en fonction de l acte de langage auquel elle se trouve associée. On verra en particulier que si elle accompagne un acte relevant des rituels de politesse (salutation, remerciement ), c est-à-dire un «FFA» (face flattering act ou acte valorisant pour la face de l interlocuteur), la FNA va en principe renforcer le caractère poli de l énoncé ; alors que si elle accompagne un «FTA» (face threatening act : ordre, requête ou quelque autre «directif» mais aussi réfutation, critique, reproche, etc.), la FNA peut venir adoucir la menace mais il semble qu elle ait plus souvent pour effet de la durcir 56 : c est là un point particulièrement délicat, qu il nous faudra observer de près dans nos corpus. À la limite, la FNA peut fonctionner comme un véritable «marqueur de dérivation illocutoire», servant à confirmer, voire constituer, la valeur de requête d un énoncé formellement assertif («Papa j ai soif!», «La porte est ouverte Pierre!»). Dans ces différents emplois, la valeur de base de la FNA (constituer un lien interlocutif direct et frontal entre le locuteur et son/ses partenaire(s) d interaction) se trouve à la fois maintenue et sensiblement atténuée : on peut alors parler de valeur interpellative diluée 57, c est-à-dire réduite à une fonction générique d insistance ou de renforcement, sur laquelle peuvent venir se greffer toutes sortes de valeurs pragmatiques et rhétoriques particulières Rôle par rapport à la relation interpersonnelle Chaque homme se veut comme un terme distinct et lié aux autres termes par le type de relation qu il entretient avec eux. X est «Pierre» pour A, «monsieur» pour B, «papa» pour C, «oncle Pierre» pour D, «monsieur le directeur» pour E etc. C est ainsi qu il se définit socialement et il semble y tenir. (Perret, 1968 : 9) Dans cette dernière rubrique sont regroupées des valeurs qui résultent du sémantisme particulier que possède la FNA au sein du paradigme des formes disponibles, et qui consistent à marquer, en relation avec le pronom d adresse, un type particulier de relation socioaffective. Si la valeur relationnelle est dans certains cas largement prédominante, elle accompagne toujours secondairement les valeurs envisagées dans les rubriques précédentes (une FNA n est jamais relationnellement neutre). C est en grande partie sur les termes 56 Nous nous fondons ici sur le modèle de la politesse en termes de face-work, inspiré de Brown & Levinson (1987) et développé dans Kerbrat-Orecchioni 1992 et 2005 : chap Notons les affinités que le terme d adresse manifeste avec les expression phatiques issues de la grammaticalisation de verbes à la deuxième personne, comme «tu sais», «tu vois», «écoute», «attends» (sans parler de «voici/voilà»). 16

17 d adresse que repose la gestion de la relation interpersonnelle, que ces formes peuvent confirmer, modifier ou constituer : Dans une assemblée politique d extrême gauche, où «camarade» est la norme, la première prédication de «camarade» par un nouvel arrivant, étranger au groupe, est constitutive d une relation nouvelle qui ne sera réciproquement constituée qu une fois la réponse de l allocutaire connue. Si dans le dernier cas cité, il est répondu «monsieur» au nouvel arrivant, c est que la relation de solidarité au groupe, réciproque, lui est refusée. (Perret, 1970 : 117) Ainsi la relation peut-elle être en permanence négociée entre les interlocuteurs, comme on l a vu dans l exemple de Gorge Dandin cité en exergue 58. C est là un enjeu fondamental de l interaction, pour lequel les termes d adresse interviennent de façon décisive et cela vaut pour les trois principales dimensions relationnelles qui organisent l interaction : (1) Axe «horizontal» : les interlocuteurs peuvent instaurer entre eux une distance plus ou moins grande, et les termes d adresse (pronom et nom) y contribuent au premier chef. Les FNA permettent même d établir sur cet axe des distinctions fines, par exemple entre la familiarité (qui peut aller jusqu à l intimité), marquée par le prénom, le diminutif ou les termes affectifs ; la solidarité 59 (appartenance au même groupe ou clan), marquée plutôt par les termes relationnels, comme ce «confrère» qui semble à Sagan s adressant à Sartre excessivement «écrasant» ; ou encore l informalité («mon pote»). (2) Axe «vertical» (celui du Power) : les interlocuteurs peuvent instaurer entre eux, via le terme d adresse, une relation d égalité si l emploi des FNA est symétrique, ou au contraire de hiérarchie en cas d emploi dissymétrique (par exemple : un titre «honorifique» venant du sujet en position basse marque la déférence ; à l inverse, une expression telle que «mon brave» employée par un sujet en position haute marque la «condescendance»). N.B. : La distinction entre emploi symétrique vs dissymétrique (A et B utilisent le même type de FNA ou au contraire un type différent, ce qui marque le caractère égalitaire ou non de la relation) ne doit pas être confondue avec la distinction, pertinente en amont, entre emploi réciproque vs unilatéral (dans ce dernier cas, A fait usage envers B d un terme d adresse mais pas B envers A, ou inversement), ce qui peut relever de facteurs divers. (3) Axe définissant le caractère consensuel ou au contraire conflictuel de la relation interpersonnelle : on verra que cette dimension est aussi importante que délicate à cerner dans le cas des FNA (problème en particulier de la politesse). Ces différents aspects seront examinés dans nos différents corpus. L attention sera portée aussi bien aux emplois «routiniers» (les plus caractéristiques du système propre à la langue étudiée, donc pertinents dans une perspective contrastive) qu aux emplois particuliers, qui sont responsables d effets interactionnels d autant plus forts qu ils sont plus atypiques. Nous verrons ainsi que les règles de cooccurrence et de congruence qui régissent l emploi des FNA sont à l occasion transgressées par les locuteurs, avec selon les cas des conséquences positives ou négatives sur le déroulement de l échange énigme supplémentaire à laquelle nous soumet le fonctionnement des FNA, et qu il nous faudra tenter d élucider. Principales conventions de transcription 58 Voir aussi Kerbrat-Orecchioni, 2005 : Brown et Gilman désignent à l aide du terme de «solidarité» l ensemble de la dimension horizontale : le terme recouvre chez eux aussi bien «les caractéristiques sociales partagées» que «le degré d intimité». 17

18 Les conventions adoptées par les contributeurs sont celles du laboratoire ICAR (conventions ICOR), qui sont elles-mêmes conformes aux usages les plus répandus aujourd hui dans la communauté des interactionnistes. Toute variation ou ajout par rapport à ces conventions de base est signalée dans l article concerné. Les transcriptions adoptent l orthographe française (qui peut toutefois être adaptée localement si nécessaire). Signes conventionnels : & (en fin et début de ligne suivante) : signale la continuité du tour = (en fin de tour et début du tour suivant) : enchaînement immédiat [ ] : chevauchement de parole (crochet ouvrant obligatoire, crochet fermé facultatif) (.) : bref silence (1.7) : silence d 1,7 seconde - : troncation d un mot : :: ::: signalent un allongement plus ou moins long du son / : montée intonative (slash redoublé si elle est particulièrement forte) \ : chute intonative (slash redoublé si elle est particulièrement forte) (XXX) ou (inaud.) : segment inaudible ( ) : segment incertain, ex. : (voui) (( )) : commentaire sur l accompagnement prosodique ou mimogestuel. Sont notés en majuscule les segments dotés d une saillance perceptuelle particulière. Le gras est utilisé pour mettre en évidence les éléments sur lesquels porte plus précisément l analyse (généralement des FNA). Références André-Larochebouvy, D. (1980). La conversation, jeux et rituels. Thèse de Doctorat d État. Paris : Université de la Sorbonne Nouvelle. BALLY, Ch. (1932). Linguistique générale et linguistique française. Berne : A. Francke. Braun, F. (1988). Terms of Address : Problems of Patterns and Usage in Various Languages and cultures. Berlin/New York/Amsterdam : Mouton de Gruyter. Brown, P., Levinson, S. (1987). Politeness. Some Universals in Language Use. Cambridge : CUP. Brown, R.W., Ford, M. (1961). Address in American English. Journal of Abnormal and Social Psychology 62, Brown, R.W., Gilman A., (1960). The pronouns of power and solidarity. In T.A. Sebeok (ed.). Style in Language. Cambridge : MIT Press, Charaudeau, P. (1992). Grammaire du sens et de l expression. Paris : Hachette. Coffen, B. (2002). Histoire culturelle des pronoms d adresse. Vers une typologie des systèmes allocutoires dans les langues romanes. Paris : Champion. Détrie, C. (2006). De la non-personne à la personne : l apostrophe nominale. Paris : CNRS Éditions. Ervin-Tripp, S. (1972). On Sociolinguistic Rules : Alternation and Co-Occurrence. In Gumperz, J.J., Hymes, D. (eds.). Directions in Sociolinguistics. New York : Holt, Rinehart and Winston,

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