La mort et le deuil chez l enfant. Anne Perrot, PédopsychiatreP Chloé Bonnaud,, Psychologue

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1 La mort et le deuil chez l enfant Anne Perrot, PédopsychiatreP Chloé Bonnaud,, Psychologue

2 I. Les aspects sociologiques et culturels de la mort. II. Le deuil 1. Définition 2. Le processus de deuil 3. Le deuil des enfants a. Evolution développementale d de la représentation de la mort chez l enfant. l b. Comment parler de la mort avec les enfants c. Le deuil de l enfant l qui perd un parent d. Le deuil de l enfant l qui perd un frère re ou une sœurs III. Les structures et les personnes ressources

3 Le DEUIL Définition Conséquence de la perte d un d objet d attachement Processus visant à l acceptation de la perte Le processus de deuil Différent en fonction des gens, de leur expérience face à la mort et de leur âge.

4 L enfant a un fonctionnement psychique propre, différent de celui de l adulte. l Sa pensée e est en construction : elle est multiple et mouvante. L enfant est un être en développement d (physique, cognitif, émotionnel, affectif et social). Nécessité absolue de prendre en compte cet aspect pour comprendre l enfant l et proposer des soins et un accompagnement adaptés à ses besoins.

5 Chez le tout-petit : Pas de compréhension intellectuelle de la mort, mais ressenti de l absence, l du manque, de l ambiance l émotionnelle dans laquelle il vit. Jusqu à 5-66 ans : La mort est vécue v comme une séparation s temporaire: pas de notion d irrd irréversibilité ni d universalité.

6 Entre 6 et ans L enfant intègre progressivement les notions d irrd irréversibilité et d universalitd universalité. Vers ans Notion d insensibilitd insensibilitéaprès s la mort. Angoisse massive: Car place encore importante des fantasmes et de l imagination; l Mais va s apaiser s avec la mise en place de mécanismes m de défenses d et références r rences socioculturelles. Notion d irrd irréversibilité.

7 A partir de 9 ans : La mort est comprise comme un processus inhérent à la vie, irréversible et universel,, obéissant à certaines lois. La notion de mort de l'enfant se rapproche de celle des adultes. L'idée e de mort est d'abord associée à un phénom nomène ne extérieur plutôt violent, une agression, une maladie. Cette conception correspond à l émergence du sentiment de culpabilité: Si quelqu'un est mort, quelqu'un d'autre l a l a tué ou a voulu sa mort. Le recours à la pensée e magique, à des pratiques de conjuration, l'impression que tout ce qui se passe dans la famille est de sa responsabilité va perdurer jusqu' à l'adolescence. Varie en fonction de l'éducation donnée e par les parents et des expériences antérieures

8 A l adolescencel adolescence,, un deuil antérieur peut se «rejouer»: L Enjeu d individuationd individuation-séparation vient faire écho à ce dernier. Mais il est aussi possible que le deuil soit mis en «pause» jusqu à l âge adulte et au prochain deuil, à cause des nombreuses problématiques se jouant à cet âge-là. La conception de la mort par l enfant l et ses réactions r face à celle-ci ci dépendent d de son niveau de développement psychique, mais elles sont aussi fortement conditionnées par celles de son entourage et de ses précédentes confrontations à la mort (animal de compagnie, voisin, grands parents ) L attitude des adultes est donc déterminanted terminante.

9 Il n est n pas improbable ou anormal qu un un enfant ou un adolescent croit encore au retour du proche décédéd tout en reconnaissant son décès. d Le désir d d oublier, d s éloigner de tout ça a ou encore changer de vie peut aussi laisser place à diverses manifestations cliniques ( Isolement, colère, idées suicidaires, fugue ). Chaque situation est singulière et, si on veut comprendre comment cet enfant pense la mort, il faut savoir ce qu il a vécu, v quand, comment et avec qui

10 Troubles manifestés s chez l enfant l endeuillé: - Hypervigilance - Troubles anxieux polymorphes (insécurit curité interne, inhibition, phobie, TOC, trouble de l attention l et de la mémoire, m moire, agitation motrice ) - Douleurs psychosomatiques - Agressivité excessive, troubles du comportement (Violences sur soi et/ou autrui), conduites à risque - Dépression avérée - Syndrome de stress post-traumatique traumatique - Désinvestissement ou hyper investissement scolaire - Troubles du sommeil - Troubles du comportement alimentaire Il est aussi important de connaître les troubles précédents la mort du proche afin d éd évaluer ce qui relève, ou pas, du processus de deuil.

11 Le silence et le mensonge sont souvent motivés s par l idl idée e de "protéger l enfantl enfant Or, ne pas parler à l enfant, c est c le laisser seul face à ses angoisses, à ses constructions fantasmatiques, souvent bien plus terribles que la réalitr alité.

12 Il ne s agit s pas tant de parler de la mort à l enfant que d écouter d ce qu il a à en dire Il n n y a pas de recette pour bien parler de la mort : il faut trouver en nous les mots justes et vrais,, les gestes adaptés Il s agit d une création singulière re, propre à la rencontre avec CET enfant-là

13 L enfant a besoin de réponses r simples et honnêtes à ses questions Être honnête ne signifie pas être violent Être honnête signifie dire ce que l on l croit (et pas ce que l on l pense qu il peut ou veut entendre)

14 Ne pas se fier uniquement à l âge de l enfant, mais prendre en compte son expérience de la mort Laisser les émotions s exprimer s Et surtout ne pas répondre r à questions qui n ont n pas été posées es des

15 Préciser que la mort n est n pas contagieuse, et pas liée à faute, à ancienne. une "bêtise" actuelle une ou La mort n est n pas une punition

16 La participation de l enfant l aux rituels l aide l - à intégrer la réalitr alité de la mort - à se percevoir comme une personne en deuil - à être reconnu comme tel par l entouragel

17 Pour aider l enfant l dans son deuil, il semble important de: - Le laisser choisir des souvenirs : en feuilletant les albums photos, en regardant les vidéos, en lui permettant de garder des objets ayant appartenu à son parent. - Organiser des temps en famille lors de repas à l occasion de dates anniversaires (renforcer et aider à intérioriser les sentiments et émotions qui liaient l enfant l à la personne disparue). - Se rendre sur les lieux habituels que la famille fréquentait quand elle était au complet. - Etre vigilant au fil du développement d et proposer des groupes de soutien

18 Quand un enfant de la famille meurt, l enfant même très s jeune perçoit le retentissement de cette absence sur l ensemble de la famille. Les frères res et sœurs s de l enfant l décédéd sont affectés à la fois: - Par la souffrance de leurs parents - Modification des liens avec leurs parents

19 L enfant qui souffre peut estimer que l expression l de sa peine augmentera celle de ses parents, il apprend à la masquer, la travestir. La mort d un d frère re ou d une d sœur s vient bouleverser la dynamique familiale et les contraint à de nouveaux aménagements. Besoin de mettre en mots ce qu ils savent ou croient savoir, ce qu ils perçoivent de ce que leurs parents vivent.

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