EXEMPLES. Je t ordonne de faire tes devoirs. «Il y a un gros taureau à l air très méchant derrière toi». A: Quel est ton nom? B: J ai 23 ans.
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- Clementine Laroche
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1 ACTES DE LANGAGE
2 MOESCHLER 1985 «La pragmatique linguistique est l étude du sens des énoncés en contexte». Elle décrit la fonction de l acte de langage accompli par l énoncé. Les propriétés de l acte de langage: Réalise une action, c-à-d actions réalisées par le langage (ordre, promesse, requête, ) Un acte intentionnel Un acte conventionnel Un acte de nature contextuelle et cotextuelle
3 EXEMPLES Je t ordonne de faire tes devoirs. De quel genre d acte de langage s agit-t il? «Il y a un gros taureau à l air très méchant derrière toi». Est-ce une information ou un avertissement? A: Quel est ton nom? B: J ai 23 ans. À quel degré d appropriété s avère cet acte dans l ensemble du discours?
4 PERFORMATIF & ILLOCUTOIRE énoncés performatifs vs énoncés constatifs Quelles sont les différences? Selon Austin (1970): a) l énoncé performatif est réussi ou non réussi l énoncé constatif (descriptif) est vrai ou faux b) l énoncé performatif est le faire l énoncé constatif est le dire c) la réalisation du faire dépend du dire
5 ACTION VS DESCRIPTION Lequel de ces deux énoncés est performatif? Julie aime la politique. OU Je m excuse.
6 PERFORMATIFS: EXPLICITES & PRIMAIRES Lequel de ces deux énoncés performatifs est explicite et lequel est primaire? Je déclare la séance ouverte. OU La séance est ouverte.
7 RÉEXAMINATION: CONSTATIF/PERFORMATIF 1. Le modificateur (niveau des faits): Comment est-ce que l énoncé performatif perd sa performativité dans le second énoncé? Je t ordonne de faire tes devoirs. Je t ordonne fréquemment de faire tes devoirs.
8 2. L inconsistance de la division constatif/performatif (niveau théorique): Quelles implications peut-on tirer de ces deux énoncés? Il neige. Je t ordonne de moins parler.
9 L inférence pragmatique, permise à l interlocuteur, à l égard de ces énoncés, n implique ni les conditions de vérité ni les conditions de réussite MAIS plutôt les états psychologiques du locuteur. AINSI: Il neige. IMPLIQUE «Le locuteur croit qu il neige» Je t ordonne de moins parler. IMPLIQUE «Le locuteur désire que son interlocuteur parle moins». Enfin, Austin avoue que tout énoncé a une dimension performative.
10 L ACTE ILLOCUTOIRE: AUSTIN (1970) (Des types particuliers d actes de langage) Comment définir un acte illocutoire? son rapport à d autres actes (locutoires & perlocutoires); sa structure interne ou sémantique; ses conditions d emploi.
11 LOCUTOIRE, ILLOCUTOIRE ET PERLOCUTOIRE 1. Acte locutoire: acte de dire (acte phonétique, acte phatique, acte rhétique: la linguistique) 2. Acte illocutoire: acte de faire (l intention du locuteur en réalisant un énoncé: la pragmatique) 3. Acte perlocutoire: les effets sur l interlocuteur (ex: l acte d informer, d effrayer, de choquer, &c.)
12 CONTENU PROPOSITIONNEL & FORCE ILLOCUTOIRE EXAMINONS: Marie mange de la lasagne. Marie mange-t-elle de la lasagne? Mange de la lasagne, Marie! (asssertion) (question) Plût au ciel que Marie mangea de la lasagne! (ordre) (souhait)
13 SYNTHÈSE Chacun de ces énoncé permet la réalisation d un acte illocutoire différent. MAIS: Ils ont en commun la réalisation d un acte identique. Autrement dit, ils ont la même valeur descriptive (contenu propositionnel) Conclusion: Les conditions d emploi de tout acte illocutoire dépend à la fois du contenu propositionnel et de la force illocutoire.
14 CONDITIONS D EMPLOI DES ACTES ILLOCUTOIRES Conditions de réussite (Austin) Conditions de satisfaction (Searle): a. Conditions de contenu propositionnel (nature du contenu de l acte) b. Conditions préliminaires (autorité + croyance du locuteur) c. Conditions de sincérité (état psy. du locuteur) d. Conditions essentielles (le but de l acte)
15 CLASSIFICATION DES ACTES DE LANGAGE Classification de F. Récanati (---Searle): a) essentiellement représentatifs (asserter, informer) b) non-essentiellement représentatifs (remercier, s excuser) c) performatifs (baptiser, ordonner) d) constatifs (affirmer, prétendre) e) déclaratifs (condamner, décréter) f) promissifs (promettre) g) prescriptifs (ordonner) N.B. Toute classification ne peut être parfaitement exhaustive.
16 LES MACRO-ACTES DE LANGAGE Pragmatique textuelle: séquence + ou longues d actes de langage permettant de tirer une valeur illocutoire globale. Problématique des genres: Analyse d un genre de discours spécialisé interpréter correctement et ainsi se comporter conformément
17 EXEMPLES Quelle est la différence entre Nelson Mandela et un membre du gouvernement français? Nelson Mandela a été en prison AVANT d'être élu. et encore Quelle différence y a-t-il entre un marteau, un pull et la semaine? Le marteau a un manche, le pull a deux manches et la semaine a dimanche.
18 DIRE & MONTRER Montrer que l on dit qqchose par le biais des actes de langage et des embrayeurs. Ex: Je t ordonne de partir. On ne dit pas dans l énoncé que c est un ordre MAIS on le montre en le disant L acte d énonciation se réfléchit dans l énoncé. L importance de l inférence (condition de réussite); l interlocuteur doit reconnaître l intention du locuteur dans l énoncé qu il montre en disant.
19 LITTÉRAIRE & DISCOURS SOCIAL Littérature est intransive? NON! Comme la littérature, un discours social porte toujours des traces de son énoncé. Le langage (littéraire ou discursif) désigne en se désignant.
20 LE LANGAGE COMME INSTITUTION Actes de langage sont liés aux actes sociaux. La réussite de l acte dépend à la fois des conditions sociales et à des conditions linguistiques. Ex: baptiser ou marier Ex: demander ou suggérer Linguistique structurale: code linguistique lié aux systèmes de transmission d informations (encodage/décodage) Pragmatique: langue régie par une déontologie complexe (règles du jeu)
21 INTERACTION Importance du couple énonciateur et co-énonciateur Hypothèses sur les capacités interprétatives du destinataire Interprétation: réseau d instructions Le discours: réseau complexe et mouvant de stratégies (se valoriser et contrôler les menaces) Énonciateur: émetteur et récepteur (simultanément) au moment de l énonciation (Maingueneau: 18)
22 BAKHTINE Principe dialogique: «Tout énoncé est conçu en fonction d un auditeur, c est-àdire de sa compréhension et de sa réponse non pas sa réponse immédiate» (Maingueneau: 19)
23 ANALYSE CONVERSATIONNELLE & O. DUCROT Les stratégies et tactiques discursives des conversants (l argumentation) Prendre la parole: travail de négociation Ducrot: liaison entre sémantique et polémique «Le dialogue est un réseau souple dans lequel chacun cherche à emprisonner son coénonciateur». (20)
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