La friche paysagée. Un parc urbain inédit à Nancy. Pauline Frileux Ethnoécologue, Ecole nationale supérieure du paysage

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1 La friche paysagée Un parc urbain inédit à Nancy Pauline Frileux Ethnoécologue, Ecole nationale supérieure du paysage Journées scientifiques de la SEH, 2-4 juin 2010 «Les Jardins. Espaces de vie, de connaissances et de biodiversité»

2 La friche paysagée Un parc urbain inédit à Nancy 1. De la friche au paysage 2. Les dérives de l intensification de la gestion des espaces verts 3. Ville et nature, une cohabitation fragile 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins

3 1. De la friche au paysage Définitions du mot «friche» (en friche) : «Se dit d un sol momentanément ou durablement inculte» (Grand Robert) «Terre inculte, mais qui a été cultivée, ce qui la distingue de la lande qui ne peut être mise en culture que partiellement et temporairement» (dictionnaire d histoire et de géographie agraire, Fénélon, 1991) L espagnol, l italien, l anglais, l allemand utilisent une périphrase («terre non cultivée» ou «terre inculte») : terreno no cultivado, terreno incolto, fallow land, Brachfeld. Idée d abandon, d absence de soins.

4 1. De la friche au paysage Les paysagistes privilégient l entrée par les dynamiques végétales spontanées : Friche : «Sol non entretenu souvent en état d accrus forestières» (Jacqmin, Chauvel) «La friche laisse entendre que l on pourrait faire mieux. [ ] Sol reconquis par la flore spontanée. [ ] La friche est un état essentiellement dynamique.» (Clément, 2000) Un terrain en attente de projet (Clément)

5 1. De la friche au paysage

6 1. De la friche au paysage Une notion élargie aux paysages urbains : friches industrielles, friches ferroviaires, etc.

7 1. De la friche au paysage

8 1. De la friche au paysage Une friche plantée et inaccessible Mise en scène du «Tiers paysage» (Clément) au parc Matisse à Lille ( ). QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image. ( in G. Clément, L. Jones, 2006)

9 2. Les dérives de l intensification de la gestion des espaces verts

10 2. Les dérives de l intensification de la gestion des espaces verts

11 2. Les dérives de l intensification de la gestion des espaces verts

12 2. Les dérives de l intensification de la gestion des espaces verts Des assemblages végétaux stéréotypés d un lieu à l autre Perte de la singularité de chaque lieu Une perte des savoirs et savoirfaire arboricoles (conduite déléguée à des entreprises non spécialisées) Rentabilité versus savoir-faire Un sol urbain malmené Sol nu ou recouvert de plastique, tassé, désherbé chimiquement

13 3. Ville et nature, une cohabitation fragile QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

14 3. Ville et nature, une cohabitation fragile QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

15 3. Ville et nature, une cohabitation fragile QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

16 UnQuand «jardin botanique forestier» à Nancy 4. la gestion différenciée renoue avec l art des jardins

17 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins Le Parc naturaliste au cœur de la ZAC Solvay (Grand Nancy). Maîtrise d œuvre : bureau A. Chemetoff Assistant à MOE : Chauvel et Jacqmin Maîtrise d ouvrage : SOLOREM et CUGN

18 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins D anciennes carrières de granulats en fonctionnement jusqu au début des années 1980 Front de taille remblayé et préverdi en 1982 QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image. Un programme de réhabilitation de logements sociaux (grandes barres des années 1960)

19 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins Des chantiers «d essais» localisés sur une zone témoin de 3 Ha. Des équipes mixtes : ouvriers en entreprise, techniciens des collectivités, étudiants paysagistes, maîtrise d oeuvre Notion de «chantier pédagogique» : transmission des savoirs par l action partagée sur le terrain. QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

20 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins Un parc urbain de 8 Ha composé à partir de la végétation en place : Celle héritée du préverdissement de 1982 : pinèdes, haies de sorbier, bandes boisées d érables champêtre, de merisier, aulne, peuplier Les arbres et arbustes pionniers de la friche (trembles, halliers de prunelliers, cornouiller sanguin, aubépine, églantier,saule marsault, etc.) Des semis spontanés de chênes, hêtres «En somme tout est là, comme oublié, attendant d être mis en valeur pour le parc» (G. Chauvel, paysagiste) Une réflexion sur la gestion extensive d un parc urbain dans un contexte de ville dense et de préservation de la biodiversité ordinaire («inviter le vivant») des savoirs et des savoir-faire agricoles et forestiers revisités, teintés d une culture du bricolage.

21 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

22 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

23 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image. QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

24 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

25 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins Une QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

26 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins L éloge du taillis. QuickTimeª et un džcompresseur BMP sont requis pour visionner cette image.

27 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins Une QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

28 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins Six tontes annuelles des allées et des clairières tondues (pelouses) Des moments d entretien partagés : Fauchage des prairies (fauche tardive) Broyage des ourlets en fin d hiver Recépage des bosquets vieillissants (rotation sur 5 ans) Carte des tontes (O. Jacqmin) QuickTimeª et un džcompresseur sont requis pour visionner cette image.

29 4. Quand la gestion différenciée renoue avec l art des jardins Un art de la récupération et du recyclage (mobilier rustique, clôtures, sculptures ) Conception et entretien envisagés ensemble, comme un tout : Adaptation des formes des espaces à un entretien mécanisé Formation des futurs gestionnaires du lieu le chantier pédagogique, un mode de transmission des savoirs difficile à mettre en place, en particulier avec les futurs usagers

30 Conclusion Des motifs du Jardin classique réinterprétés au regard des nouvelles valeurs écologiques (préservation de la biodiversité) : Le bosquet dense (abri pour la faune sauvage) La lisière, motif de l entre-deux entre le découvert (prairie, pelouse) et le couvert (bosquets) La pelouse et la prairie, espaces privilégiés pour le divertissement Pas de dessin préalable. Le tracé du jardin naît de l art de faire. Une séparation forte des circulations (citadins et faune sauvage), mais sans interdits Une attitude généreuse vis à vis de la biodiversité, mais dans les limites d une gestion extensive. Des conflits d usages et de représentations : taillis versus futaie, la fragilité de l espace découvert, les plantes exotiques envahissante.