Bordures de champs. et biodiversité (1)

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1 Bordures de champs et biodiversité (1) Une richesse insoupçonnée Sur un territoire, les haies hébergent : 30 % des plantes sauvages 75 % espèces de mammifères pour leur mise bas 70 % espèces de passereaux pour leur nidification 40 % espèces de papillons de jour pour l ensemble de leur cycle Source : Green, 1996 Des intérêts agronomiques et écologiques divers Les différents types de bordures (Ecobordure, INRA) : «Type prairial» FAVORABLE «Type forestier» FAVORABLE «Type adventice» À RISQUE Espèces végétales à floraison continue Couvert permanent (abris, refuge) Barrière aux adventices Espèces végétales à floraison précoce ou tardive (ressources) Barrière aux adventices Espèces végétales à floraison courte (peu de ressources) Végétation clairsemée n offrant pas un abri suffisant Source d adventices pour les cultures (gaillet g., brome st.) À MAINTENIR Entretien par broyage ou pâturage À MAINTENIR Haies denses Faible entretien mécanique À EVITER Piétinement par les animaux Entretien chimique Perturbations mécaniques ou chimiques lors des activités sur la parcelle

2 Bordures de champs et biodiversité (2) Intervenez le moins possible Dans les parcelles, Utilisez des buses à limitation de dérive pour protéger les cours d eau et les bordures. Apportez les engrais minéraux avec des épandeurs adaptés pour limiter les débords qui favoriseraient une flore nitrophile (adventice). Ne broyez pas le haut du talus Une zone refuge est alors conservée pour la petite faune. Sur les bordures Intervenez le moins possible Réglez la hauteur de coupe à 10cm pour éviter la mise à nu du sol propice aux adventices. N intervenez pas de mai à fin juillet, périodes clés du cycle de vie des espèces. Limitez l usage de produits phytosanitaires sur ces zones pour préserver la flore et la faune. Maintenez des bordures d une largeur minimale de 1 m. Ciblez sur les foyers de vivaces Chardon des champs Broyez en 2 passages: mijuin pour épuiser les réserves et fin juillet pour éviter qu il fasse son cycle. Rumex sp. Broyez avant la montée de la hampe florale. Si vous traitez, utilisez des désherbants sélectifs de manière localisée

3 Abeilles solitaires En France vivent plus de 1000 espèces d abeilles! Les plus connues sont les abeilles domestiques qui produisent du miel. Les autres espèces sont sauvages et souvent solitaires. Les abeilles utilisent différents matériaux pour le bouchon: terre, feuilles mâchées ou découpées, résine, poils de végétaux... Pour abriter leurs larves, elles se servent des tiges creuses des végétaux, de trous dans la terre ou dans les murs... Installer des nichoirs permet de mieux les observer

4 Insectes pollinisateurs Pollinisation par les insectes : indispensable pour 70% des plantes cultivées et 80% des plantes sauvages Pollen (Etamines) Pistil POLLINISATION FRUITS ET GRAINES Les papillons (lépidoptères) Avec leur trompe, ils vont chercher le nectar Myrtil sur fleur de ronce Les mouches, syrphes et autres diptères Ils jouent probablement un rôle important dans la pollinisation des petites fleurs, peu attractives pour les gros pollinisateurs La larve de syrphe se nourrit de pucerons Les abeilles, bourdons et autres hyménoptères Les champions de la pollinisation! Les abeilles domestiques représentent 15% de la pollinisation Les coléoptères (scarabée, ) Cetoine dorée sur sureau 35 % de ce que nous mangeons dépend fortement ou totalement de la pollinisation par les insectes Insectes généralement peu efficaces dans la pollinisation. A noter: ce sont les premiers insectes pollinisateurs connus, il y a 200 millions d années! Rendez-vous sur SPIPOLL.fr

5 AUXILIAIRES DES CULTURES QUELS AUXILIAIRES POUR QUELS RAVAGEURS? Limaces et ravageurs du sol Ravageurs Auxiliaires Chenilles Pucerons Altises Acariens Guêpes parasitoïdes Mouches parasitoïdes Coccinelles Syrphes Chrysopes Punaises Carabes Staphylins Champignons QUELQUES AUXILIAIRES EFFICACES Généraliste, dans les bandes enherbées. le carabe consomme limaces et autres ravageurs du sol Les larves de Cotesia (parasitoïdes) sont sorties du corps de la chenille morte et forment des cocons autour. La coccinelle à 7 points consomme jusqu à 100 pucerons par jour. La présence d auxiliaires permet souvent de maintenir les ravageurs en dessous de leur seuil de nuisibilité. Images: Chambre d Agriculture de Bretagne, Texte: Alix DELEGLISE, CA Bretagne

6 LES PETITES BÊTES DANS MON BORD DE CHAMP Exemple des coléoptères de bord de champs 1 carreau = 1mm 1. altises, 2. criocères, 3. cassides, 4. chrysomèles vraies. Espèces principalement phytophages, dont certains sont responsables de dégâts sur cultures (ex : crucifères, betteraves). Larves : consommation de semences, plantules, racines, etc. Adultes : consommation de pollen et végétaux (sans dégât sur cultures). Larves : développement dans graines. Adultes : consommation de nectar et pollen. 1. sitones (sur légumineuses), 2. apions (sur plantes cultivées). Tous sont phytophages et certains sont nuisibles aux cultures. Larves : développement dans plantes nourricières ou sur racines. Phytophages (dont certains ravageurs des cultures) Larves : vivent sur le sol. Adultes : sur fleurs de prairies et bordures forestières. Larves et adultes : prédateurs d insectes (ex : pucerons, psylles, cochenilles, acariens, thrips et cicadelles). Larves : xylophages (bois). Adultes : consomment du nectar et du pollen sur fleurs prairiales. Larves : prédatrices de larves d insectes. Auxiliaires des cultures et/ou pollinisateurs La plupart des espèces vivent sur le sol. Proies variées : œufs et larves de coléoptères, pucerons, limaces Larves et adultes vivent principalement sur le sol. Proies variées : nématodes, acariens, collemboles, chenilles, etc. Adultes : prédateurs de petits insectes ou amateurs de pollen. Larves : la plupart sont xylophages et creusent des galeries dans le bois. Adultes : fréquentent les fleurs et se nourrissent de pollen, voire de feuilles. Ce groupe comprend toutes les espèces qui ne rentrent pas dans les autres groupes. Source : inspiré du document de M. Vigot, CRA PC, Avril 2015 Autres groupes

7 UNE HAIE ATTRACTIVE POUR LES AUXILIAIRES LA HAIE SOURCE D AUXILIAIRES Arbres et Arbustes à fleurs et baies apportent pollen et nectar: noisetier, saule, cornouailler, sureau, lierre. Arbustes à feuilles persistances ménagent des refuges hivernaux : Lierre, laurier tin, laurier sauce. Saule Noisetier Strate arborée Lierre Charme Strate arbustive Sureau Lotier Trèfle, Carotte sauvage Strate herbacée Frêne, noisetier, sureau, saule attirent des pucerons (différents de ceux des cultures) qui attirent les auxiliaires Arbustes à feuilles caduques : Les feuilles mortes sont un abris pour les coccinelles et carabes 90% des auxiliaires ont besoin de quitter les surfaces cultivées pour assurer leur cycle. Maintenons les haies et bordures de champs! QUELLE FLORE ATTRACTIVE POUR LES AUXILIAIRES? Apiacées (ombellifères) : angélique, carotte sauvage Astéracées (composées) : achillée millefeuille, marguerites Fabacées (légumineuses) : trèfles, lotier corniculé La flore attractive existe naturellement en bordure de parcelles si l entretien lui permet de s installer et de fleurir : Fauche tardive, exportation des fauches, coupe non rase, pas de fertilisation ni de traitement chimique

8 La biodiversité, une imbrication d êtres vivants Biodiversité Mosaïque des organismes vivants et des milieux dans lesquels ils vivent (diversité des espèces, des gènes, organisation et répartition des écosystèmes) Biodiversité associée à l agriculture Biodiversité domestique (variétés végétales et races animales sélectionnées par l homme) Biodiversité sauvage Biodiversité «remarquable» (organismes vivants et habitats rares ou menacés de disparition) Biodiversité «ordinaire» Ecosystèmes Dans les écosystèmes, les plantes, les animaux, les micro-organismes sont en interaction entre eux et avec le milieu (température, humidité, lumière, teneur en O2, CO2 ) dans lequel ils se trouvent. Chaque espèce dépend des autres. énergie solaire végétaux herbivores matière organique carnivores éléments nutritifs décomposeurs Schéma simplifié des interactions entre êtres vivants

9 Intégrer la biodiversité dans les systèmes de production La biodiversité indispensable au fonctionnement des écosystèmes Services d approvisionnement Nourriture, matières premières, ressources génétiques Soutien à la vie sur terre Cycles des nutriments (carbone, azote, phosphore ), formation du sol Services de régulation Fertilité des sols, érosion, qualité de l eau, régulation biologique, pollinisation D après l évaluation des écosystèmes pour le millénaire (Millennium Ecosystem Assessment 2005) Services culturels Patrimoine, paysages, loisirs La biodiversité au service de l activité agricole La biodiversité participe à la production agricole : activité biologique du sol ; lutte contre les ennemis des cultures ; pollinisation Favorisez la biodiversité sur l exploitation agricole à travers : le réseau d habitats semi-naturels présents (bords de champs, arbres, haies, bandes enherbées ) ; les pratiques agricoles (diversification des cultures et des variétés, simplification du travail du sol, raisonnement de l utilisation des intrants, gestion des prairies ).

10 Aménagement du paysage et biodiversité La diversité des milieux contribue à la diversité d espèces, en permettant la préservation des ressources nécessaires au maintien de la flore et de la faune au fil des saisons Les aménagements agro-écologiques Ces éléments du paysage : constituent des habitats, lieux de refuge, d hivernation, d alimentation ou de reproduction ; jouent le rôle de couloirs de circulation favorisant les déplacements de la faune et la dispersion des espèces ; forment des structures multifonctionnelles qui assurent la protection de l eau et des sols, un rôle climatique ou de production. Bord de champ Bosquet - bois Alignement d arbres Bâti Chemin Prairie permanente Jachère Couvert Parcelle agroforestière Bande enherbée Haie Talus Arbre isolé Cours d eau - fossé - La mosaïque des milieux complémentarité espace cultivé (répartition des cultures dans l espace, présence de prairies, taille des parcelles ) et réseaux de bordure ; mouvements de population d une cultures à l autre et entre les cultures et leurs bordures.