Editorial. Sommaire. N 11 - Octobre 2010

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1 N 11 - Octobre 2010 Sommaire Éditorial Le 1er Régiment de Tirailleurs La délégation militaire départementale Le centre d information et de recrutement des forces armées. L escadron de guerre électronique L office National des Anciens Combattants Editorial L Histoire du département des Vosges est fortement imprégnée par les combats au cours des différents conflits qui ont affecté notre Pays en 1870, et Ces moments forts sont ancrés dans la mémoire de nombreuses familles vosgiennes et illustrés par des monuments dans les communes où des commémorations annuelles sont organisées par les associations patriotiques. Celles-ci entretiennent la mémoire qu il faut transmettre aux jeunes générations. Terre de combats, mais aussi d accueil des militaires ; les forts et les casernes témoignent encore aujourd hui de cette présence armée. De nombreux régiments ont stationné dans le département. Bruyères, Bussang, Corcieux, Fraize, Gérardmer, Neufchâteau, Rambervillers, Raon l Etape, Remiremont, S t Dié des Vosges, Senones ont été des villes de garnison. Depuis la professionnalisation des armées, le département à Epinal accueille en nombre plus restreint des unités de l armée de terre : le 1 er Régiment de Tirailleurs, le centre de recrutement et d information des forces armées (1 166 militaires), l armée de l air (l escadron de guerre électronique : 56 militaires), la délégation militaire départementale. A ce chiffre, il convient d'ajouter les forces de gendarmerie désormais intégrées au Ministère de l'intérieur (530 personnels du groupement de gendarmerie départementale des Vosges et 137 personnels de l'escadron 25/7 de gendarmerie mobile dont 40 partent en novembre pour une mission de 6 mois en Afghanistan). En cet automne, au moment où de nombreuses communes célèbrent la libération de leur territoire, j ai souhaité consacrer ce numéro au devoir de mémoire et aux armées dans les Vosges. Dominique SORAIN, Préfet des Vosges

2 1 er Régiment de Tirailleurs Recréé le 1 er mai 1994 à Epinal-Golbey par changement d appellation du 170 e régiment d infanterie, le 1 er régiment de Tirailleurs est l héritier des 47 régiments de Tirailleurs nordafricains qui portèrent haut les armes de la France de 1841 à Cette re-création, voulue à l occasion du 50 e anniversaire des combats du Garigliano, marquait l attachement de la ville d Epinal à «ses» Tirailleurs, puisque elle accueillait jusqu en 1964 le 7 e RTA (régiment de Tirailleurs Algériens), acteur majeur de la libération des Vosges en septembre 1944 et devenu 170 e RI après la dissolution des derniers régiments de Tirailleurs. Un attachement incarné par Philippe Séguin, alors Député-Maire d Epinal, à l origine de la renaissance des Tirailleurs, lui dont le père, l aspirant Robert Séguin, avait trouvé la mort en 1944 au col de la Ferrière dans les rangs du 4 e RTT (régiment de Tirailleurs Tunisiens). Créés le 7 décembre 1841 en Algérie, les trois premiers bataillons de Tirailleurs donnent naissance à partir de 1854 aux 47 régiments de Tirailleurs Nord-Africains (Algériens, Marocains et Tunisiens), inscrits à l ordre de bataille de l armée Française. Héritier et gardien des traditions des 47 régiments algériens, marocains et tunisiens Les Turcos (surnom donné aux Tirailleurs) participent à toutes les campagnes du Second Empire et de la III e République : Algérie, Crimée, Italie, Sénégal, Chine, Mexique, France 1870, Congo, Extrême Orient, Afrique occidentale, Tunisie, Madagascar, Sahara, Tchad et Maroc. Sa devise : «Le Premier toujours premier» 2

3 Au cours du premier conflit mondial, quatre régiments recevront la fourragère aux couleurs de la Légion d Honneur, et six autres, la fourragère aux couleurs de la médaille militaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils forment l essentiel du corps expéditionnaire français en Italie et ouvrent la route de Rome aux forces Alliées, en se couvrant de gloire au Garigliano, au Belvédère, et au mont Majo. Après le débarquement en Provence en août le 1 er RT lors d une prise d armes 1944, ils sont pour une grande part les artisans de la libération de la France et subissent de lourdes pertes dans les Vosges. Ils sont ensuite engagés en Indochine, puis en Algérie, avant d être dissous. Entre 1841 et 1962, Tirailleurs sont tombés au champ d Honneur. Le 1 er régiment de Tirailleurs, commandé, actuellement, par le colonel Rémy CADAPEAUD, est aujourd hui, un régiment d infanterie mécanisée, dont le cœur de métier est constitué par le combat de haute intensité, en mode embarqué et débarqué. MESSAOUD IV (mascotte du1 er RT) Subordonné à la 1 re brigade mécanisée de Châlons-en-Champagne, le régiment est en mesure, dans le cadre d un conflit de haute intensité, de projeter la totalité de ses unités de combat et de soutien, soit près de 1100 hommes. Régiment parmi les plus projeté de France, le 1 er régiment de Tirailleurs est régulièrement désigné pour former l ossature d un groupement tactique interarmes dans le cadre des opérations extérieures :Kosovo, Côte d Ivoire, Afghanistan, Liban.. Enfin, il participe aux missions de sécurité intérieure dans le cadre du plan Vigipirate ainsi qu aux missions de secours et d assistance aux populations en cas de catastrophes naturelles. Le 1 er RT en verra l arrivée progressive au régiment du VBCI, véhicule blindé de combat d infanterie. 3

4 LE 1 ER RÉGIMENT DE TIRAILLEURS AU LIBAN «OPÉRATION DAMAN 12» Engagé de fin à fin septembre au Liban, au sein de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), le 1 er régiment de tirailleurs a formé l ossature du bataillon français basé à At-Tiri. Composé d un état-major tactique commandé par le colonel Cadapeaud, de deux compagnies de combat, d une compagnie de commandement et de logistique, il était renforcé par des éléments extérieurs (section de maintenance, section transmissions, deux équipes d observations d artillerie et deux équipes cynotechniques). La section de reconnaissance du régiment était engagée au sein de la QRF (Quick Reaction Force, force de réaction rapide) aux ordres du général commandant la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban. En tout, 1300 français dont 450 d Epinal ont été engagés. La mission principale du bataillon consiste à contrôler sa zone de responsabilité afin de veiller à l application de la résolution 1701 du conseil de sécurité de l ONU, laquelle interdit notamment la circulation illégale d armes au sud Liban. Afin de pérenniser le retour à la stabilité dans la région, le bataillon français a également pour mission d appuyer le redéploiement des forces libanaises au sud Liban. L aspect essentiel de la mission consiste à assurer la surveillance de la Blue Line, délimitant la AMX 10, véhicule de combat blindé chenillé frontière du sud Liban et d Israël, afin de prévenir toute tentative de franchissement de part et d autre de celle-ci. Le bataillon français a mené également des actions civilomilitaires d aide au profit des populations sous forme d assistance médicale, de projets sportifs, socio-éducatifs et culturels, de fourniture de matériels ou de réfections d infrastructure. 4

5 Ce dernier aspect constitue l une des missions de la compagnie de Génie qui assure aussi le déminage et la dépollution de zones sur lesquelles subsistent de nombreuses mines et engins explosifs, ceci afin de permettre la libre circulation des populations et le retour à la normale des activités agricoles. véhicule blindé de combat d infanterie Cette mission au service de la paix, la quatrième au Liban pour le régiment depuis 2007 avait une saveur particulière pour les tirailleurs qui s engageaient pour la dernière fois avec le véhicule de combat blindé chenillé AMX 10. En effet, celui-ci cède sa place dès le mois de novembre au VBCI (véhicule blindé de combat d infanterie), tant sur les théâtres d opérations qu à Epinal. LA DELEGATION MILITAIRE DEPARTEMENTALE (DMD) La délégation militaire présente dans chaque département est dirigée par un délégué militaire départemental, représentant des armées auprès des autorités locales civiles et militaires. Dans les Vosges le Délégué militaire est le Colonel Cadapeaud et le DMD-adjoint, le Lieutenant colonel Rougeaux Ses missions : Représentant l officier général de zone Est, il est le conseiller militaire du Préfet de département et dispose d un DMD adjoint. La DMD est armée par 2 officiers supérieurs (1 DMD et 1 DMD adjoint) et un personnel civil et dispose de compléments de réserve (5 officiers et 3 sous-officiers). En cas de crise (la tempête de 1999) le Centre Opérationnel est l interface entre le DMD et ses interlocuteurs militaires (armées et gendarmerie) et civils (Préfecture, administrations et acteurs économiques, parties prenantes en matière de défense). Conjointement et pour des raisons pratiques, la maison des armées regroupe aussi le Bureau de garnison : organisme ouvert tous les jours au public, le bureau de garnison est armé par un sousofficier et un EVAT. Il supplée les adjoints du commandant d armes dans l organisation et la conduite des manifestations extérieures au régiment et les représente. Il assure l interface civilo-militaire entre la préfecture et les mairies pour l organisation et la conduite des cérémonies officielles (suivi du protocole et du cérémonial militaire). Il gère le parc locatif conventionné de la garnison d Épinal. Enfin, la maison des armées abrite aussi le CIRFA (Centre d information et de recrutement des forces armées), l ASA (Action sociale des armées) et une fois par semaine, l aumônier militaire. 5

6 LE CENTRE D INFORMATION ET DE RECRUTEMENT DES FORCES ARMEES (CIRFA) Pour faire face à ses missions opérationnelles, les armées doivent recruter en 2010 environ jeunes français de 17,5 à 29 ans de sans qualification à BAC + 5. Le centre d information et de recrutement des forces armées (CIRFA) est la porte d entrée pour les jeunes attirés par une expérience professionnelle dans les armées. Véritable lieu de rencontre entre jeunes et soldats professionnels, il regroupe les informations relatives aux spécialités proposées par l armée de terre, la marine et l armée de l air, la Gendarmerie ayant sa propre chaine de recrutement. Armé par 4 militaires et une secrétaire civile, le CIRFA est à disposition pour tous renseignements complémentaires sur les armées. Chaque année, le CIRFA des Vosges recrute en moyenne 130 militaires. Renseignements sur le site internet du CIRFA : L ESCADRON DE GUERRE ELECTRONIQUE Le département accueille aussi une unité de l armée de l air, l escadron de guerre électronique (EGE ) basée au fort des Adelphes. Construit en 1885, le fort faisait partie de l ensemble des ouvrages protégeant la place forte d Épinal, il était l un des points clés de la ligne de défense des Vosges face à l Allemagne, après la guerre de Le Ministère de la Défense français décide, à la fin des années soixante dix, de se doter d une structure d entraînement inspirée des modèles des polygones américains. Insigne de l Escadron de Guerre Electronique Le fort des Adelphes est un site PGE (point de guerre électronique) qui accueille une trentaine de militaires de l'armée de l'air chargés d'assurer la mise en œuvre des moyens nécessaires à la génération de menaces (générateur de menaces simulant un système de défense sol air d'origine soviétique, moyens de restitution de mission, radar de surveillance qui coordonne l'activité des usagers de l'espace aux environs d'epinal ainsi que les systèmes radio communications sol-air). 6

7 L O OFFICE NATIONAL DES ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMES DE GUERRE DES VOSGES (ONAC VG): PREAU, ENTRETIEN AVEC BRIGITTE PREAU, DIRECTRICE DÉPARTEMENTALE Vous avez pris vos fonctions récemment, pouvez vous nous retracer votre parcours? Je suis née à Auxerre, dans l Yonne, et, après une licence d histoire, j ai intégré le Ministère des Anciens combattants en Puis, quelques années plus tard, l Office national des Anciens combattants. J ai également occupé différents poste dans les Alpes- Maritimes et dans le Var en qualité de responsable d EHPAD ( établissement d hébergement pour personnes âgées dépendantes ). Brigitte PRÉAU, Directrice départementale de l Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre des Vosges Est-ce un hasard si vous avez intégré le Ministère des Anciens Combattants? Non, ce fut un choix personnel. En effet, titulaire d une licence d histoire, et souhaitant m orienter vers une carrière administrative, ce département ministériel, et son établissement public, en dehors de l Éducation Nationale, fût le seul qui m apparût allier le choix du cœur et de la raison. Depuis le mois de septembre vous occupez de nouvelles fonctions, quel est votre sentiment? Ce département est riche de ses souvenirs, de ses combattants et de ses nombreuses associations qui veillent activement non seulement à commémorer les évènements survenus sur ce beau territoire mais aussi à transmettre auprès des jeunes générations les valeurs pour lesquelles ils ont combattu. Ce travail précieux doit être soutenu et porté à la connaissance tant auprès des partenaires institutionnels que d un public le plus nombreux. Sans oublier le travail exigeant de l accompagnement social des ressortissants et de leurs ayants droits les plus fragilisés, c est dans ce cadre que j inscris ma venue dans le département des Vosges. L ONAC Les missions : - délivrance des titres : la carte du combattants, le titre de Reconnaissance de la Nation et d autres titres (diplômes d honneur de porte-drapeaux,), décorations, titres d invalidité, retraite du combattant -actions de transmission de la Mémoire : commémorations, partenariat avec les 81 associations patriotiques et assimilés, transmission de la mémoire des combats du XXème siècle, - solidarité : attribution de différentes aides sociales, - allocations différentielles en faveur des conjoints survivants de ressortissants de l ONAC - gestion du Bleuet de France. Quelques chiffres, en 2009: 42 diplômes d honneur de Porte-drapeaux, 91 titres de de Reconnaissance de la Nation, 97 titres d invalidité, 155 cartes de veuves, 419 aides sociales pour un montant de en

8 LE DEVOIR DE MÉMOIRE La mémoire dans son acception usuelle est le souvenir d un évènement ou d une personne, plus précisément de ce qui est gardé par les individus ou par les groupes. La mémoire, si l on veut prolonger le raisonnement, c est également les évènements purement factuels soumis et enrichis d une réflexion et d une signification. Dans ce cas, elle est porteuse de sens et revêt ainsi une fonction de transmission. C est dans cette définition que s inscrit la Mémoire des anciens combattants. Concours scolaire de la Résistance photo É. THIEBAUT Il s agit de se remémorer non seulement afin d honorer ceux qui ont tant donné mais aussi de construire ensemble avec les jeunes générations un futur respectueux des valeurs fondamentales de l Humanité que sont la Paix, la Liberté, la Solidarité. Pour ce faire, les cérémonies organisées par les anciens combattants, leurs associations, les services de l Etat et l aide des collectivités territoriales sont les actions concrètes de ce devoir de mémoire. Concours scolaire de la Résistance photo É. THIEBAUT D autres initiatives dans le département participent à ce devoir par le prêt d expositions par le service départemental des Anciens Combattants et le Concours scolaire de la Résistance et de la Déportation sous l égide des associations de Déportés et de Résistants et de l Inspection Académique auprès des établissements scolaires du département. Depuis quelques années, le Concours de l ONAC "les petits artistes de la mémoire" s adressant aux classes de CM1 et de CM2 complète le dispositif en ciblant sur les anciens combattants de la Première Guerre Mondiale aujourd hui disparus. A travers ces actions, de nombreux enseignants sont parties prenantes et, avec la collaboration des membres des associations d anciens combattants, et le soutien du Conseil Général de la Résistance pour le Concours scolaire de la Résistance et de la déportation, contribuent à entretenir ce devoir de mémoire. Directeur de la publication : Dominique SORAIN, Préfet des Vosges Rédacteur en Chef : Yann DROUET, Sous-Préfet, Directeur de Cabinet Responsable de la revue : Anne-Marie DUC, Chef du bureau de la communication Interministérielle, Avec la participation de : Lt-Col. ROUGEAUX, Adjudant FAGEOT, B PREAU, A-M DUC, N VILLIAUME, S JEAN. 8