Bourse de mobilité internationale étudiante de la Région Rhône-Alpes. Rapport de fin de séjour

Transcription

1 Bourse de mobilité internationale étudiante de la Région Rhône-Alpes Rapport de fin de séjour Emmanuel CORNU Année universitaire

2 Au cours de cette année universitaire , j ai eu la chance de prendre part à un programme d échange entre l Université Jean Moulin - Lyon 3 et l Université de Toronto au Canada. Cette expérience m a permis de découvrir une autre université, un nouveau pays et une nouvelle culture. Ce séjour n aurait pas été possible sans l aide de la bourse mobilité Explo ra Sup de la région Rhône-Alpes, qui m aura permis de faire face aux défis de la vie courante à Toronto. Il est maintenant l heure de faire un bilan de ce séjour. VIE PRATIQUE Tout au long de mon séjour à Toronto, il m a été possible d accumuler une certaine expérience de vie tout à fait différente quant au logement, la santé, la vie universitaire et la vie courante. Logement Se loger à Toronto représente un coût important. Il s agit de la deuxième ville la plus chère au Canada au niveau immobilier. En centre-ville, un studio revient environ entre 800$CAD/550 et 900$CAD/600 pour les plus abordables. La meilleure solution reste encore la collocation en maison ou en appartement, qui permet d avoir un logement plus grand, des frais moindres (entre 600$CAD/400 et 700$CAD/475 ), et une peut être une meilleure intégration dans la culture Canadienne. Par ailleurs, il est plus simple d être en collocation afin de ne pas avoir à meubler tout un appartement et ainsi faire des économies. La plupart des prix sont «all-inclusive» prenant en compte ainsi des charges d électricité, d eau, de chauffage et parfois même d internet. La plupart des colocations sont des sous-locations, et il est important d avoir conscience des risques que cela entraine. Certains propriétaires vous feront un contrat en bonne et due forme, mais bon nombre de colocations n ont pas de bail. Il faut en demander un, ou s accommoder de ne pas en avoir, avec les risques que cela représente. Il n existe pas de caution au Canada, mais il est demandé de verser le premier et le dernier mois de loyer lors de l emménagement. Encore une fois, il est recommandé d établir une preuve signée afin d éviter tout problème. S éloigner du centre-ville est un calcul à faire. Certes, en s éloignant du centre les appartements sont moins chers, mais le coût de transport à Toronto est excessif et il faut compter rajouter 100$CAD en moyenne chaque mois au prix de l appartement pour rejoindre le centre-ville. Il vaut mieux parfois être en centre-ville est ne pas être dépendant du transport en commun. Argent Il existe de nombreuses banques au Canada ayant des accords avec des banques françaises permettant d ouvrir un compte au Canada et bénéficier d avantages pour le transfert d argent entre comptes français et comptes canadiens. Il suffit de se renseigner auprès des banques. Dans mon cas, j ai ouvert un compte étudiant auprès de la Banque de Montréal (BMO), me permettant ainsi de n avoir aucun frais de tenue de compte.

3 Concernant les moyens de paiement, les chèques ne sont pas du tout courants, mais l utilisation de cartes bancaires, de virements ou de liquide est la plus courante. Il est possible de choisir le code secret de votre carte de débit (avantage non négligeable) et les retraits sont possibles sur votre compte courant ou votre compte épargne directement au distributeur. Les transactions dans la vie courante avec une carte de débit sont en général gratuites en dessous de 30 transactions par mois. Au-delà de cette limite, chaque transaction sera facturée par la banque. Par ailleurs, les cartes de débit ne sont parfois pas acceptées, il est donc plus sage d utiliser le plus souvent du liquide pour la vie courante afin d éviter les frais. Il est également important de noter que la plupart des transactions sur internet ne sont également pas possible avec une carte de débit. Cela étant la carte ne coûte rien et suffit à la vie courante. Santé Concernant la couverture sociale et le système de santé, il est possible de prendre un «pack monde» auprès de l organisme de sécurité sociale français. Cependant, celui-ci n est pas forcément nécessaire car il est obligatoire d adhérer une fois au Canada au système de santé étudiant provincial (UHIP dans le cas de l Ontario). Il est possible d en être dispensé si vous disposez déjà d une assurance mais il faut être réactif et demander une dérogation dès votre arrivée et il n est pas garanti que la demande de dérogation soit acceptée. Les pharmacies sont en général dans les supermarchés Shoppers, avec une sélection de médicaments en libre service assez conséquente et un comptoir avec un employé prêt à vous aider en cas de besoin. Ayant eu la chance de ne pas avoir de problèmes de santé au cours de mon séjour je ne saurais pas donner plus d information sur le système de santé, mais il suffit de s informer à son organisme français dans le cas d une souscription à un «pack monde», ou bien à l Université d accueil auprès du service UHIP. Télécommunications Les abonnements de téléphone au Canada sont très chers à partir du moment où il s agit d un forfait incluant des transferts de données 3G. De plus la couverture est plus ou moins bonne selon les opérateurs. Ainsi, il vaut mieux éviter les opérateurs importants tels que Rogers, Telus ou Bell, et opter plutôt pour un «sous-opérateur» dépendant souvent des grosses compagnies mais plus abordables comme Fido, Wind ou Public Mobile. Si vous possédez un smartphone, il est également possible de ne pas prendre de forfait avec transferts de données et utiliser le réseau wifi disponible «gratuitement» un peu partout dans la ville dans les cafés, restaurants, universités et autres espaces publics. Si vous achetez un téléphone au Canada, et vous seriez tenté car ils sont parfois moins chers, il faut s assurer qu il soit débloqué, ou alors le faire débloquer afin de pouvoir le réutiliser en France, car une fois rentré, il sera impossible pour les opérateurs français de le débloquer. Si vous achetez votre téléphone directement chez le constructeur cependant, celui-ci devrait être débloqué d office. En ce qui concerne internet, je n ai pas de conseil à donner car il était inclus dans mon loyer. Je peux juste relever le fait que le réseau internet Canadien est très mauvais et parfois capricieux et il vous faudra de la patience et du courage pour faire le deuil de votre connexion fibre française qui va très certainement vous manquer. Vie Universitaire

4 Le système administratif universitaire Canadien est en général très bon et je n ai eu aucun problème lorsque je m y suis confronté. Les employés sont en général accueillants et très prompt à vous aider, qu il s agisse de soucis administratifs, du paiement de la couverture sociale UHIP (possible par carte de débit par ailleurs), ou de changements de cours. Il n appartient qu à vous de faire votre choix de cours, et d en changer si vous le souhaitez, avant la date limite de changement au début de chaque semestre. Le déroulement des cours est très différent du système français. Ceux-là sont en général beaucoup plus axés sur une participation des étudiants en cours de façon plus ou moins spontanée, ce qui demande plus de travail en amont des cours, notamment avec la lecture d articles obligatoires avant chaque cours. La charge de travail et le rythme de travail est plus soutenu qu en France mais la relation professeurs-étudiants est en générale plus détendue. Ceux-ci sont en général souvent disponibles en cours et en dehors de ceux-ci à des horaires de bureau, qu ils ne manquent pas de mettre à jour en notifiant par mails les possibles changements de disponibilité. Il faut donc être plus actif dans l enseignement qui nous est dispensé et aller de l avant au lieu d attendre. Vie Quotidienne Le rythme de vie Torontois est plutôt dynamique et soutenu et les horaires d ouverture sont en conséquence bien plus larges, certains magasins fermant leur portes à 23h. Les Torontois dinent tôt, autour de 18h, et sortent tôt. Les bars ferment à 2h mais il est en général assez facile de s y acclimater. Le climat justement quant à lui est Canadien avec tout ce que cela sous-entend. S il y fait très chaud en été et si l automne est en général très agréable car il est doux, l hiver est clairement plus difficile que l hiver français. Les températures moyennes sont autour de -15 C (plutôt -20 C cet hiver car il a été plus rigoureux) et Toronto étant située au milieu des lacs le vent y est important. Il faut donc se couvrir chaudement et pour cela mieux vaut acheter ce qu il faut sur place (ça fait plus de place dans la valise), faire un tour à Roots pour de la marque Canadienne, et profiter du Black Friday et du Boxing Day pour bénéficier de soldes importantes. Transport Côté transport, Toronto n est pas gâtée, ou du moins au niveau du transport en commun. Quatrième plus grande ville de l Amérique du Nord, elle est dotée d un système que même Lyon dépasse en étant quatre fois moins grande. Le transport en commun à Toronto coûte cher et son efficacité n est pas tout le temps prouvée. Il faut compter 100$CAD/67 par mois pour un abonnement étudiant. Pour les envies de voyages, le bus reste la solution la moins chère (bien que pas la plus confortable) avec les lignes Megabus permettant de relier Niagara Falls, Montréal ou New York par exemple. Le train reste une solution chère au Canada et n est pas forcément plus fiable que le bus : Sur le trajet Toronto/Montréal, le train ne fait gagner que 15 minutes pour 100$/67 de plus. Par ailleurs, s il vous vient l envie d aller sur la côte Ouest, à Vancouver, l avion reste le meilleur choix, en ce que le train et le bus prennent 2 à 3 jours pour relier Vancouver. Auberge de jeunesse Il existe de nombreuses auberges de jeunesse à Toronto. Certaines meilleures que d autres. Je n ai pu en tester que deux (et c était bien assez) et je conseille le Planet Traveler au 357 College St. Il s agit d une auberge récente, très propre et très confortable pour une auberge de jeunesse avec un service irréprochable, une salle de bain par chambre et une terrasse au dernier étage avec une vue sur la ville. De plus les soirées projection de films ou barbecue gratuit sur la terrasse sont un régal en été.

5 Il est important de vérifier également si les auberges dans lesquelles vous résidez n ont pas de punaises de lit. Il est possible de trouver des sites de recensement sur internet afin de vérifier qu il n y a pas de risque de compagnie désagréable la nuit. Nourriture La partie la plus difficile de ce rapport, en ce qu elle risque d être chargée. Si la nourriture à Toronto coûte cher au supermarché, il est possible de trouver des magasins «No Frill s» qui sont les magasins les moins chers en ce qui concerne la nourriture. Je ne peux que conseiller de vérifier la proximité d un No Frill s pendant la recherche d appartement (conseil valable surtout pendant l hiver). Les Dollarama sont également des très bons endroits pour faire des affaires mais ils n ont pas d aliments frais. Les Loblaws sont plus courants mais sont chers. Quant à l alcool, il est tout d abord hors de prix, et disponible aux magasins d Etat LCBO. Les Canadiens cuisinent peu et les bons plans sont légion à Toronto. Des chariots à hot dogs à 3$, aux camions de nourriture qui traversent la ville, les choix sont nombreux. Bon nombre de personnes seront contentes d apprendre l existence de Burger King, mais je vous conseillerais de les délaisser (si, si, je vous assure) au profit de Five Guys à côté de Dundas Square, où les cheeseburgers sont délicieux. Les restaurants de cuisine du monde sont très nombreux car Toronto est une des villes les plus multiculturelles du monde. Quant à la cuisine Canadienne, il est indispensable de goûter la poutine ou la smoked-meat. Vous trouverez plusieurs restaurants pour goûter ces merveilles, mais je recommande le delicatessen Caplansky sur College Street (en face du Planet Traveler, c est pratique). Leur smoked-meat ou leur cheesecake maison sont à se damner. Il y a encore de nombreuses adresses que je vous laisserais découvrir, mais si la France vous manque je vous conseille d aller faire un tour chez Toma Burger, histoire de goûter à l Amérique du Nord cuisinée par un chef Français. Loisirs Toronto est une ville très dynamique qui ne manque pas de choses à faire. Au-delà du tourisme que les guides de tourisme détaillent très bien eux même, il est possible en été d aller sur les Toronto Islands où il est possible de se baigner dans le lac, y faire du canöe, et bon nombre d autres activités. Amateurs de cinéma, je suis désolé de vous apprendre que les places sont chères. Mais, point positif, les places sont à 6$ le mardi dans tout Toronto, et la carte Scene vous permettra même de gagner de places gratuites. Par ailleurs le festival de cinéma francophone Cinéfranco se déroule à partir de Mars et si vous êtes intéressés, y être bénévole peut vous apporter de bonnes expériences. Le Toronto International Film Festival s y déroule également, en général à la fin de l été. Pendant l hiver les luges et les patins sont de sortie et il est possible de trouver des patins à glace d occasion, clairement rentabilisés au long de l hiver. Toronto est idéalement située pour les voyages, si vous souhaitez découvrir le reste du Canada ou les Etats-Unis. A 7h en voiture de Montréal, 2h de Niagara Falls, et 12h de New York, il est très facile d aller découvrir ce qu il y a au-delà de Toronto. Chicago, Vancouver ou la Floride sont également accessibles en avion à des prix plus ou moins raisonables. Attention cependant aux formalités de douanes des Etats-Unis (demande ESTA à remplir sur internet avant de partir et visa à payer au passage à la douane - 6$ ou 7$ - et à rendre avant expiration au bout de 3 mois). BILAN ET SUGGESTIONS

6 Ce séjour à l étranger m a permis d ouvrir mon horizon à des projets nouveaux, une culture différente et mon parcours en a été définitivement changé. Mes projets ont maintenant une dimension internationale et la découverte d une autre culture, et d un autre savoir-faire m a appris beaucoup sur le plan de mes connaissances universitaires et professionnelles. Par ailleurs, l utilisation de manière courante d une autre langue, bien que quelque fois déroutantes au début et à la fin du séjour, permettent d envisager un parcours professionnel marqué par ce bilinguisme et ce mélange culturel. Ce séjour m aura donné faim de découverte de nouvelles cultures et de différentes manières de penser. Les difficultés d adaptation n ont pas été les plus contraignantes, mais plutôt les difficultés financières. Partir à l étranger représente un investissement important et même organisé on ne peut pas nécessairement s attendre à la façon dont les événements se déroulent. Cependant cela a été formateur et si je dois repartir à l étranger je suis plus apte maintenant à faire face à l inconnu et aux imprévus. Il est impossible d être préparé à 100%, mais il est possible de s adapter aux événements et à la différence culturelle en permettant de se former une nouvelle expérience enrichissante tant sur le plan professionnel que personnel. Par ailleurs, l encadrement du programme d échange Ontario/Rhône- Alpes nous a permis en tant qu étudiants participant de se retrouver et de ne pas se retrouver seul face à l inconnu. Qui plus est, l orientation et l accompagnement des établissements d accueil et de départ, ainsi que du programme d échange permet de trouver une réponse aux questions qu il est possible de se poser avant mais aussi pendant le séjour à l étranger. Ce double encadrement, voire triple encadrement finalement, ne peut être que positif et les ressources mises à disposition pour se préparer avant le départ, avec des réunions d information, des rencontres avec d anciens participants, et le séjour d orientation permettant de rencontrer les autres étudiant en échange dans le même programme, permet d avoir un soutien dans le processus de participation et au-delà, pendant le séjour même. Je ne pourrais qu encourager ce genre de programme d échange entre deux régions à être poursuivi et étendu afin de permettre à d autres étudiants de découvrir de nouvelles possibilités et de faire partie d une nouvelle expérience définitivement enrichissante. Remerciements à : Région Rhône-Alpes Programme Ontario/Rhône- Alpes Université Moulin Jean University Toronto of