CONFERENCE «DU COMMERCE EQUITABLE AU COMMERCE LOCAL» 17 Mai 2011
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- Marie-Hélène Jolicoeur
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1 CONFERENCE «DU COMMERCE EQUITABLE AU COMMERCE LOCAL» 17 Mai 2011 Compte Rendu Introduction : Florent Tupin, président de l association Equi Max et Philippe Hervieu, Vice Président chargé de l Economie sociale et solidaire, et de la transformation écologique de l économie au Conseil Régional de Bourgogne. La société se retrouve confrontée à de nombreuses mutations notamment en matière climatiques avec la raréfaction des ressources mais aussi un système productif agricole qui arrive au bout de son développement. Des choix cruciaux doivent donc être faits afin de répondre à ces changements. En matière d agriculture, le Conseil Régional de Bourgogne souhaite promouvoir les circuits courts mais aussi apporter son aide en matière technique notamment pour la réalisation d études de terrain (diagnostics ) 1/ Les AMAP et circuits courts Jean Pierre Koenig, maraîcher à Auxonne (Vente directe via le marché de Dijon et vente de paniers dans trois AMAP => environ 150 paniers / semaine). Benoît Bordat, Conseiller Délégué au Grand Dijon en charge de l'agriculture périurbaine. Les AMAP Les AMAP sont un contrat solidaire entre producteur et consommateur. Le producteur s engage à fournir des paniers et le consommateur à préfinancer la récolte. Les avantages du système AMAP : - Il permet de stabiliser la trésorerie. - Le rapport avec le consommateur n est pas seulement marchand => connaissance plus approfondie entre les gens. - Il permet pour le producteur d organiser sa production en fonction de la distribution. - Il permet de proposer aux consommateurs une gamme plus large de produits (avec l introduction dans les paniers de variétés rares ou oubliées). - Stabilisation des relations entre producteur et consommateur => peu de turnover des consommateurs.
2 Les problématiques du système AMAP : Les AMAP ne peuvent au jour d aujourd hui nourrir la population du Grand Dijon, situation liée à plusieurs phénomènes : - Manque de producteurs = demande plus forte que l offre => Liste d attente de plus de 600 personnes à Dijon. - Pénurie de foncier pour installer de nouveaux producteurs dans la région. - Manque de porteurs de projet (notamment de jeunes producteurs qui souhaiteraient s installer en maraîchage bio). - Manque d accompagnement des jeunes producteurs qui souhaiteraient s installer (aide technique, conseil, etc.) qui ne bénéficient pas d un suivi sur le long terme. - Manque d organisation au niveau des successions (reprise des exploitations) => de jeunes maraîchers bio pourraient bénéficier de la «libération du foncier». - Nécessité de reconvertir des productions déjà existantes en bio. Les réponses du Grand Dijon : Le Grand Dijon a constaté ce retard depuis plusieurs années. Il a d ores et déjà entamé plusieurs démarches afin d installer, à terme, 2 ou 3 maraîchers en bio dans l agglomération Dijonnaise. - Intégration de la notion de circuits courts au niveau des orientations générales de l agglomération au travers du SCOT (Schéma de Cohérence de l Organisation Territoriale) qui a été réactualisé laissant une place plus grande à cette thématique. - Réalisation d études sur ce sujet depuis Projet de réalisation de nouvelles études en 2011 comme par exemple, une cartographie des réseaux existants. Néanmoins, comme l explique M. Bordat, des problématiques restent encore à traiter comme le manque de foncier d une part et le manque de porteurs de projet d autre part. La question du foncier disponible représente en effet un enjeu crucial mais qui ne relève pas de la compétence du grand Dijon. Ils ont donc conventionné avec la SAFER pour se charger de cette question et commencent à avoir quelques résultats (notamment liés au fait que certains producteurs partent en retraite et libèrent du foncier). Le Grand Dijon insiste aussi sur la nécessité d intégrer des réseaux déjà existants afin de trouver des porteurs de projet. Conclusion : A l échelle de l agglomération, le Grand Dijon précise qu ils ne peuvent de toute façon pas tout résoudre. Il est nécessaire que des initiatives soient prises à tous les niveaux que ce soit l Etat, la région, les départements, etc. Cela passera aussi par l incitation des jeunes producteurs au travers d un soutien financier, technique et par un changement profond des habitudes de chacun. 2/ Du commerce équitable nord/sud au commerce nord/nord Pierre Le Roux Commercial AlterEco Sara Elie Commercial Ethiquable Laurent Muratet Directeur Marketing et Communication - Alter Eco
3 Des constats similaires au sud comme au nord : Au sud : Au nord : - Les petits producteurs quittent l agriculture familiale pour passer aux grandes cultures. - La pression agraire est de plus en plus forte (perte de 30 millions d hectares). - Perte de 90 % des exploitations. - Exploitations peu ou pas reprises. Des enjeux similaires au sud comme au nord : Au sud comme au nord, les producteurs partagent les mêmes valeurs notamment autour des pratiques agricoles actuelles : - Agriculture intensive qui n est plus du tout productive. - Utilisation d intrants chimiques dont les ressources sont limitées. - Dégradation forte de l environnement et conséquences graves sur la santé des populations. - Système basé sur la rentabilité et la fluctuation des cours boursiers provoquant des dégâts considérables et qui remet en question un droit fondamental : celui du droit à l alimentation. Au sud comme au nord, ce système est donc remis en question. Le commerce équitable comme alternative commune : Les problématiques entre le sud et le nord ne sont donc pas si différentes. Ainsi, les chartes nord/nord développées par Alter Eco et Ethiquable (Charte paysan d ici) tentent de répondre à ces questions en proposant une alternative commune et des réponses au nord comme au sud. - Production agro écologique qui préserve l écosystème agricole. - Agriculture peu intensive et non industriel. - Production en bio sur les terrains. - Choix du modèle coopératif. - Transparence dans les relations économiques (sur les prix et le revenu des producteurs) => Notion très importante dans le développement du commerce au nord si l on veut garder les fondements du commerce équitable au sud. - Prix juste non dépendant de la bourse mais des réels coûts de production et des frais de fonctionnement de la coopérative. - Respect des parties prenantes : taille des partenariats, dynamiques territoriales, etc. - Vision sociétale respectant l histoire des hommes et les réseaux sociaux. - Alimentation de qualité supérieure. - Construction d une économie collective et non violente où la compétition laisse place à la complémentarité (des projets et des produits). => Au sud comme au nord, cette alternative commune permet :
4 - de générer des emplois «familial» - de maintenir des savoir-faire - de maintenir l emploi rural - de préserver la biodiversité - de démocratiser l accès aux produits locaux et de qualité - aux producteurs de conjuguer circuits courts et accès au GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) - de poser un nouveau pouvoir de négociation pour les producteurs face aux GMS. 3/ Focus sur l Ethiopie et Débat sur le commerce équitable Nord / Sud Pierre Le Roux Commercial AlterEco Sara Elie Commercial Ethiquable Berhanu, Directeur Général Adjoint de la coopérative Sidama en Ethiopie et Tilahun, agriculteur et président de la coopérative Fero Primary Farmers. Présentation de la coopérative La coopérative appartient aux salariés. Ils, sont donc à la fois employés des producteurs et dirigeants de la coopérative (une voix = un homme). La coopérative Sidama représente petits producteurs qui sont regroupés en 46 coopératives. 35 sont certifiées MHF et sont bio. Les autres sont bio mais non certifiées. Au total 95% du café est équitable et bio. La coopérative travaille principalement avec les Etats-Unis, l Europe et le Japon. Débat Lorsque l on achète un produit du commerce équitable, comment être sur que le producteur est bien payé? C est la transparence qui le garantit ainsi que les contrôles effectués chaque année par FLO CERT. Que pensez-vous de la vente de produits équitable en grande surface? Selon les producteurs, c est une bonne chose car les volumes de production sont plus importants. Quel est le pourcentage de la production de la coopérative qui est vendu en commerce équitable? 95% des 4000 tonnes produites sont vendus en commerce équitable. Que pensez-vous du fait que les produits ne sont pas transformés sur place? Ne préféreriez-vous pas les transformer sur place? Le matériel industriel n est pas suffisant sur place car il y a un manque cruel de moyens.
5 Mais les centrales d achat ont une réelle volonté de favoriser la transformation sur place. Mais vient ensuite le problème du transport, car un produit transformé représente un volume plus important.
Créer une AMAP. Les autres "paniers" S informer et agir! www.defipourlaterre.org. Qu'est-ce que c'est? Le principe est simple :
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