ANNECY, 10 rue André Theuriet
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- Jeannine Leboeuf
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1 Rhône-Alpes Département de Haute-Savoie (74) ANNECY, 10 rue André Theuriet Code INSEE : N o de site : Arrêté de prescription de fouille archéologique n o Arrêté de désignation n o 2008/1007 Code opération Patriarche : Rapport final d Opération Volume I/III Textes Sous la direction de Bastien Ju l i ta Avec la collaboration de : Tony Si lv i n o, Cyril Ba z i l l o u, Rodolphe Ni c o t, Thierry Ar g a n t, Laudine Ro b i n, Catherine Lat o u r-ar g a n t Archeodunum SA D.R.A.C. Rhône-Alpes Service Régional de l Archéologie SCI MGM ANNECY 2, P.A.E des pays du Mont-Blanc Gollion, Novembre 2008
2 Avertissement Les rapports de fouille constituent des documents administratifs communicables au public dès leur remise au Service Régional de l Archéologie, suivant les prescriptions de la loi n o du 17 juillet modifié relative à l amélioration des relations entre l administration et le public. Aux termes de la circulaire du 26 mars 1993, ils pourront être consultés ; les agents des Services régionaux de l archéologie rappelleront à tout demandeur les droits de propriété littéraires et artistiques possédés par les auteurs et les contraintes qui en résultent pour tout consultant. Les prises de notes et les photocopies sont utilisées pour un usage exclusivement privé et non destiné à une utilisation collective (article L122-5 du code de la propriété intellectuelle). Toute reproduction du texte accompagnée ou non de photographies, cartes ou schémas, n est possible que dans le cadre du droit de courte utilisation, avec les références exactes et complètes de l auteur et de l ouvrage. Par ailleurs, l exercice du droit à la communication exclut, pour ses bénéficiaires ou pour les tiers, la possibilité de reproduire, de diffuser ou d utiliser à des fins commerciales les documents communiqués (Loi n o du 17 juillet, art. 10) Le non respect de ces règles constitue un délit de contrefaçon puni par l article 425 du code pénal.
3 ANNECY, 10 rue André Theuriet Rapport final d Opération Illustration de couverture : Vue générale du chantier en direction du nord. Sous la direction de Bastien Julita Avec les collaboration de Tony Silvino, Cyril Bazillou, Rodolphe Nicot, Thierry Argant, Laudine Robin, Catherine Latour-Argant Rédaction Bastien Julita Plans et mises au net Bastien Julita Mise en page Alexandre Moser
4 Sommaire Volume I/III - Textes Annexes... 4 Fiche signalétique du site... 8 Générique de l opération... 9 Notice scientifique Fiche d état du site Arrêté de prescription Arrêté de désignation Projet scientifique et technique Introduction Géoréférencement du site L enregistrement des données Contexte archéologique Mode d intervention et déroulement des travaux Description des vestiges Stratigraphie et chronologie Le substrat naturel Les couches anthropiques La zone Les trous de poteaux Le niveau de sol en cailloutis [1007] Le fossé [1023] Les structures médiévales [1020, 1021, 1022] La fosse [1096] L anomalie [1122] La zone Les trous de poteaux Le cailloutis [1003] Les fosses [1033, 1037, 1074, 1075, 1076] en relation avec le sol [1003] Les fosses isolées [1027, 1028, 1029, 1032, 1093, 1105, 1120] L ensemble de fosses [1070, 1071, 1072, 1073, 1130] La perturbation [1030] Le fossé [1008] Mobilier et études spécifiques Le mobilier céramique Ensemble 1 : III e s. ap. J.-C Description... 50
5 Proposition de datation Ensemble 2 : IV e s Présentation du mobilier Proposition de datation Ensemble 3 : période gallo-romaine indéterminée Ensemble 4 : période contemporaine Le petit mobilier (par Cyril Bazillou) Les outils Pièce de machine Les mesures Le mobilier, l immobilier Les scories et les parois de four Les clous Synthèse Etude de la faune Méthodologie Période gallo-romaine, le III e siècle Caractères généraux Eléments de description des espèces Conclusion Période gallo-romaine, le IV e siècle Caractères généraux Eléments de description des espèces Conclusion Période antique Caractères généraux Eléments de description des espèces Conclusion Synthèse sur la faune La faune Le mobilier en verre La numismatique Monnaie 1 (fig. 33 et 34) Monnaie 2 (fig. 35 et 36) Analyse palynologique Prélèvement des échantillons Problématique Traitement chimique des échantillons Résultats Conclusion Synthèse La chronologie Les vestiges Conclusion Blibliographie... 77
6 Volume II/III - Figures Liste des figures Figures Planches Volume III/III - Annexes Annexe 1 inventaire des Unités Stratigraphiques (US) Annexe 2 inventaire du mobilier archéologique céramique verre petit mobilier faune Annexe 3 inventaire des documents graphiques Annexe 4 inventaire des photographies numériques Annexe 5 inventaire de la documentation numérique Détails du contenu de DN Annexe 6 inventaire de la documentation écrite Annexe 7 inventaire des caisses de moblilier...179
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8 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération Fiche signalétique du site Localisation du site Région : Rhône-Alpes Département : Haute-Savoie (74) Commune : Annecy (010) Adresse : 10 rue André Theuriet Cadastre : parcelle BM 15p Propriétaire : SCI MGM ANNECY 2, P.A.E des pays du Mont-Blanc Coordonnées Lambert : x = / y = Altitude NGF : m Opération archéologique N arrêté de prescription : Arrêté de désignation : 2008/1007 Code opération patriarche : Maître d ouvrage : SCI MGM ANNECY 2, P.A.E des pays du Mont-Blanc Nature de l intervention : Opération d archéologie préventive pour la construction d un collectif de logements et de garages Opérateur chargé des travaux : Archeodunum SA Responsable d opération : Bastien Julita, Sébastien Freudiger (adjoint) Investigation, documentation : Christophe Cantin, Yannick Dellea, Marcia Haldemann, Alexandre Michel, Rodolphe Nicot Date de l intervention : 11 février au 14 mars
9 Générique de l opération Intervenants scientifiques : Colette Laroche (Service régional de l archéologie, DRAC Rhône-Alpes) Joël Serralongue (Chef du service archéologique départemental, Haute-Savoie) Intervenants administratifs : C. Laroche (Service régional de l archéologie, DRAC Rhône-Alpes) P. Hauser, L. Orengo (Archeodunum S.A.) C. Cordier (SCI MGM ANNECY 2, P.A.E des pays du Mont-Blanc) Intervenants techniques et scientifiques : Phase terrain Bastien Julita (archéologue, responsable d opération) Sébastien Freudiger (archéologue, responsable adjoint) Yann Buzzi (topographe) Yannick Dellea (archéologue) Marcia Haldemann (archéologue) Christophe Cantin (technicien) Alexandre Michel (technicien) Rodolphe Nicot (technicien) Phase rapport Bastien Julita : coordination, rédaction, mise au net des minutes de terrain Tony Silvino : étude céramologique Cyril Bazillou : étude du petit mobilier Rodolphe Nicot sous la direction de Stéphane Carrara (archéologue, numismate) : détermination numismatique Thierry Argant : étude de la faune Laudine Robin : étude du mobilier en verre Catherine Latour-Argant (A.R.P.A.) : étude palynologique Yannick Dellea : saisie des inventaires Marcia Haldemann : saisie des inventaires Benjamin Clément : mise en caisse et inventaires 9
10 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération Notice scientifique La société Archeodunum SA a réalisé une opération de fouille préventive dans la commune d Annecy (Haute- Savoie, 74) au 10 rue André Theuriet au cours des mois de février et mars 2008, dans le cadre de la construction d un bâtiment d habitation (Maître d ouvrage SCI MGM ANNECY 2, P.A.E des pays du Mont-Blanc). Cette intervention a porté sur un site gallo-romain exploré sur une superficie de 894 m 2. Elle fait suite à la fouille effectuée en 2007 sur la parcelle attenante au n 8 de la rue André Theuriet et qui fait partie du même projet immobilier. La couche anthropique la plus ancienne datée du IIe s. ap. J.-C qui a été identifiée sur la parcelle adjacente, n a pas été retrouvée ici. L occupation du site est datée exclusivement par le comblement des structures en creux qui a livré du mobilier du III e et IV e s. ap. J.-C. Cette occupation du site entre le II e s.1 et le IV e s. ap. J.-C. a vraisemblablement perduré de manière ponctuelle au Haut Moyen Age et jusqu à des périodes modernes. La mise au jour d une nouvelle structure médiévale et la découverte de tessons modernes dans le fossé [1008] viennent étayer ces hypothèses. Deux zones empierrées occupent une surface de 10.5 m 2 et 140 m 2 dans la moitié sud du chantier. Elles constituent sans doute des niveaux de sol en cailloutis dont le plus grand est la prolongation d un aménagement repéré sur la parcelle du 8 rue André Theuriet. Un grand fossé (1.6 m de large pour 0.6 m de profond) d orientation nord/ouest-sud/est traverse la zone fouillée. Son orientation correspond à celle des parcelles représentées sur la Mappe Sarde (1730). Il est donc possible qu il s agisse d une limite de parcellaire relativement récente. La moitié ouest du chantier comporte dix-sept trous de poteaux, un petit fossé d orientation est-ouest, deux fosses ainsi qu un empierrement datant du Moyen Âge au nord-ouest. Un ensemble de dix-sept fosses se répartissent inégalement dans la moitié est du chantier qui comporte aussi onze trous de poteaux. Il n a pas été possible de restituer une quelconque construction à partir de ces faits trop dispersés dans l espace. Ce site constitue le seul exemple connu sur la rive nord du lac, si l on exclut les zones d accès latérales que sont le portus et les pentes du mont Veyrier. Implanté dans une zone marécageuse peu propice à l installation humaine, il est aussi le seul site situé en dehors des principaux axes routiers. Dès lors, la découverte de cette nouvelle zone d occupation dans un secteur considéré comme inhospitalier permet de reconsidérer les données concernant les constructions périurbaines du vicus et leur lieu d implantation. Elle démontre que certaines zones, a priori inhospitalières et en marge des grands axes de circulation, ne sont pas forcément inoccupées. La nature du site n a pas pu être clairement établi. En l absence d indices déterminants attestant une activité artisanale, l hypothèse d un établissement rural à vocation agricole nous semble la plus pertinente. Mots-clés : Antiquité romaine : III-IVe siècle ap. J.-C. Etablissement agricole / exploitation des ressources naturelles. Fosse, fossé, trou de poteau, dépôt métallique. 1 Les vestiges découverts du n 8 et n 10 de la rue André Theuriet appartiennent à un même site. Même si les couches précoces datées du II e s. ap. J.-C. n ont pas été mises en évidence au n 10, elles doivent être intégrées au raisonnement sur la chronologie. 10
11 Fiche d état du site La fouille au 10 de la rue André Theuriet concerne une surface de 894 m 2. L intégralité de la parcelle a été décapée mécaniquement de 0.50 à 1.00 m jusqu au niveau d apparition des vestiges. Ces derniers se situaient à environ quatre-vingts centimètres sous la surface du terrain. Ils étaient dans l ensemble très arasés et ont, par endroits, été perturbés par quelques chablis. Il s agit principalement de structures en creux. Les vestiges ont tous été coupés par la moitié et le terrain naturel a été atteint sur l ensemble de la parcelle. 11
12 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération Arrêté de prescription 12
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14 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération 14
15 Arrêté de désignation 15
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23 Projet scientifique et technique Projet scientifique et technique d intervention (PSTI) Commune de Annecy (74) Construction d un immeuble Dénommée «Annecy 10 rue André Theuriet» Présenté par le bureau Archeodunum S.A. Maître d ouvrage de l opération : Opérateur archéologique : MGM P.A.E. des pays du Mont-Blanc Passy F Le Fayet Archeodunum S.A. En Crausaz CH 1124 Gollion Agrément en qualité d opérateur d archéologie préventive délivré le (J.O. du 16/02/2005) Contrat : 2007/015 N d opération : SRA
24 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération Contrat d opération d archéologie préventive- C 2007/015 N chantier :SRA /09/07) page 2 Site : Annecy 10 rue André Theuriet Maître d ouvrage : SCI MGM ANNECY 2 Dossier déposé au titre de : -la loi n du 17 janvier 2001 relative à l archéologie préventive, texte consolidé avec la loi n (NOR : MCCX L) ; - l ordonnance n du 20 février 2004, relative au code du patrimoine ; -au décret n du 3 juin 2004 relatif aux procédures administratives et financières en matière d archéologie préventive (NOR : MCCX D) ; -la loi n du 9 août 2004 relative au soutien à la consommation et à l investissement ; -aux arrêtés du 25 août 2004, du 8 juillet 2004, du 16 septembre 2004, du 27 septembre 2004 précisant le décret n à l arrêté du 27 janvier 2005 portant agrément en qualité d opérateur d archéologie préventive de la société Archeodunum S.A., publié au Journal Officiel de la République Française n 39 du 16 février
25 Contrat d opération d archéologie préventive- C 2007/015 N chantier :SRA /09/07) page 3 Site : Annecy 10 rue André Theuriet Maître d ouvrage : SCI MGM ANNECY 2 Sommaire du dossier I. Présentation générale du projet p. 20 II. Projet scientifique et technique de l intervention de p. 20 terrain II.1 Contexte archéologique de l opération p. 20 II.2 Résultats du diagnostic p. 20 II.3 Rappel des objectifs de la fouille p. 20 II.4 Proposition de protocole d intervention pour la fouille p. 21 II.4.1 Décapage du terrain et détection des structures p. 21 II.4.2 Intervention sur les vestiges p. 21 III. Projet scientifique et technique pour l étude postfouille p. 21 IV. Projet technique d intervention sur le terrain p. 22 V. Quantitatif prévisionnel de l opération p. 22 V.1. Quantitatif prévisionnel des moyens archéologiques p. 22 V.2. Quantitatif prévisionnel des moyens techniques p. 23 VI. Constitution prévisionnelle de l équipe de fouille p. 24 VII. CVs p
26 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération Contrat d opération d archéologie préventive- C 2007/015 N chantier :SRA /09/07) page 4 Site : Annecy 10 rue André Theuriet Maître d ouvrage : SCI MGM ANNECY 2 I. Présentation générale du projet En juin 2007, un diagnostic archéologique a été réalisé par l INRAP à Annecy au 10 rue André Theuriet, parcelle BM 15. Le projet, soutenu par la société MGM, prévoit la construction d un immeuble et d un parking souterrain. Le caractère positif des diagnostics a impliqué une prescription de fouille préventive sur la parcelle BM 15. II. Projet scientifique et technique de l intervention de terrain II. 1 Contexte archéologique de l opération L opération aura lieu dans la plaine bordière entre l agglomération antique d Annecy, le vicus de Boutae, et le lac. L agglomération se développe à partir du milieu du premier siècle avant J.-C., les monuments publics étant érigés dès la fin du premier siècle après J.-C. L abandon du vicus est daté de la fin du 3 e siècle début du 4 e siècle après J.-C. Hormis des constructions repérées de part et d autre de l embouchure du Thiou indiquant peut-être la présence d un aménagement portuaire, la plaine située entre l agglomération antique et le lac demeure méconnue. Aucun aménagement de berge ni épave d embarcation n a été découvert sur le pourtour du lac. Il est probable que le niveau actuel du lac corresponde à celui de l époque romaine, ce qui permet d espérer combler un jour ces lacunes. On peut toutefois raisonnablement penser que le lac était exploité pour la pêche et le transport. Durant le printemps 2007, les fouilles réalisées au 8 rue André Theuriet, situées au sud-est de la parcelle concernée, ont livré une forte densité de vestiges. La couche anthropique la plus ancienne identifiée dans la zone explorée est datée du II e s. ap. J.-C. Elle marque ainsi le début de l occupation du site. Le comblement des structures en creux a livré du mobilier de la première moitié du IV e s. ap. J.-C. Cette occupation du site entre le II e s. et le IV e s. ap. J.-C. a vraisemblablement perduré de manière ponctuelle au Haut Moyen Age et jusqu à des périodes modernes. Un grand nombre de trous de poteaux (plus d une centaine sur 1600 m 2 ) et quelques structures linéaires (solins et sablières) formant des bâtiments ont été mis au jour. Le tiers central de la parcelle comporte une densité de vestiges nettement plus élevée que les deux autres tiers. Ces structures appartiennent sans aucun doute à plusieurs constructions qui se sont succédé. Leur très grand nombre et l insuffisance des données chronologiques ne permettent de proposer que des hypothèses de restitution. À proximité de ces vestiges ont été identifiés un puits, un foyer, un silo et une fosse contenant des céréales carbonisées. Deux fossés parallèles d orientation est-ouest ont été découverts au sud de la zone où se concentrent les trous de poteaux. Il s agit peut-être d une limite de parcellaire antique. Deux zones empierrées, repérées sur une surface de 50 m 2 et 150 m 2, recouvrent une partie de ces vestiges. Elles constituent sans doute des niveaux de sol en cailloutis appartenant à une phase plus tardive. Dans le tiers nord-est du chantier, trois sablières semblent délimiter une petite construction, datant peut-être du Moyen Âge. Un grand fossé d orientation nord/ouest - sud/est traverse la zone fouillée. Son orientation correspond à celle des parcelles représentées sur la Mappe Sarde (1730). Il est donc possible qu il s agisse d une limite de parcellaire relativement récente. Le site fouillé au 8 rue André Theuriet est implanté dans une zone marécageuse peu propice à l installation humaine. Il est aussi le seul site situé en dehors des principaux axes routiers. Dès lors, la découverte de cette nouvelle zone d occupation dans un secteur considéré comme inhospitalier permet de reconsidérer les données concernant les constructions périurbaines du vicus et leur lieu d implantation. Elle démontre que certaines zones, a priori inhospitalières et en marge des grands axes de circulation, ne sont pas forcément inoccupées. La nature du site n a pas pu être clairement établi. En l absence d indices déterminants attestant une activité artisanale, l hypothèse d un établissement rural à vocation agricole semble la plus pertinente. 26
27 Contrat d opération d archéologie préventive- C 2007/015 N chantier :SRA /09/07) page 5 Site : Annecy 10 rue André Theuriet Maître d ouvrage : SCI MGM ANNECY 2 II. 2 Résultats du diagnostic Trois sondages ont été réalisés par A-C. REMY lors du diagnostic. La reconstitution des séquences sédimentaires est totalement comparable à celles répertoriées durant les diagnostics (Hénom et alii, 2006, Remy et alii, 2006) et la fouille (Freudiger et Julita, 2007, en cours de dépôt) de la parcelle attenante BM 14 au 8 rue Andrée Theuriet. À l intérieur de celles-ci a été reconnu un niveau d occupation antique à la cote altimétrique 447,20-447,42 m, soit 0,70 à 0,90 m en dessous du sol actuel. Il s agit d un sol épais de 0,10 m, contenant des fragments de terre cuite, des charbons de bois et des blocs calcaires centimétriques et décimétriques. Des fosses ovalaires, creusées à partir de ce niveau, ont également été mises en évidence. Les diagnostics ont aussi révélé la présence de solins, trous de poteau et rigoles ou drains. Enfin, un fossé d orientation nord-ouest/sud-est, large de 1 m et profond de 0,50 m, a été identifié dans la partie nord-ouest de la parcelle. Le mobilier provenant des structures en creux permet de dater ces ensembles de la fin du 2 e début du 3 e siècle après J.-C. La chronologie et la nature de ces vestiges sont tout à fait analogues aux structures mises en évidence dans la parcelle adjacente au 8 rue André Theuriet et permettent d envisager le développement spatial de ce site à la parcelle concernée. II. 3 Rappel des objectifs de la fouille Les objectifs de la fouille, fixés par le Service Régional de l Archéologie dans son cahier des charges, sont les suivants : - Compléter les résultats de la fouille du 8 rue André Theuriet et tenter de préciser la fonction de ces aménagements et leur datation. - Préciser la datation du grand fossé. II. 4 Proposition de protocole d intervention pour la fouille La fouille envisagée devra permettre d atteindre les objectifs fixés par la prescription en optimisant l intervention technique sur le terrain. II. 4.1 Décapage du terrain et détection des structures Un décapage extensif sera réalisé à l aide d une pelle mécanique de gabarit équivalent à 16 T équipée en curage et suivi par un archéologue. Le décapage s arrêtera au niveau de lisibilité des vestiges. Dans la partie étudiée du terrain, les vestiges apparaissent à 0,70-0,90 m. Les sondages de diagnostic seront redégagés et vidés. Les structures archéologiques, une fois repérées et marquées au sol, seront systématiquement nettoyées. Un plan détaillé des structures sera ensuite réalisé. II. 4.2 Intervention sur les vestiges L intervention sera «classique», les vestiges ne présentant pas de particularité notable, il est toutefois possible qu une mini-pelle soit utilisée de façon ponctuelle sous surveillance archéologique. Les structures fossoyées, hors découverte particulière, seront fouillées par moitié. Ce travail pourra être éventuellement complété par une vidange totale des structures, si cette stratégie s avère pertinente à la compréhension du vestige et à l organisation générale du site. Pour les vestiges linéaires (fossés) on procédera à un échantillonnage sur la base duquel une fouille complète pourra être décidée (en tronçons). Le niveau de sol sera décapé manuellement par tronçon. Deux coupes stratigraphiques au minimum seront ménagées sur l emprise de la fouille : l une d entre elles sera axée sur le lac. 27
28 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération Contrat d opération d archéologie préventive- C 2007/015 N chantier :SRA /09/07) page 6 Site : Annecy 10 rue André Theuriet Maître d ouvrage : SCI MGM ANNECY 2 Un soin particulier sera apporté lors du décapage à la lecture continue des vestiges linéaires et aux alignements de trous de poteau. Le mobilier sera individualisé par unité stratigraphique. Les vestiges seront systématiquement relevés précisément en plan et photographiés. Les structures fossoyées seront également relevées en coupe. Enfin, des analyses sur des échantillons significatifs pourront être mis en œuvre si elles s avèrent utiles à la compréhension des vestiges (analyses C14, anthracologiques, géophysiques ). III. Projet scientifique et technique pour l étude post-fouille La fouille projetée entre dans une typologie habituelle d interventions en zone péri-urbaine : en ce sens, l exploitation post-fouille des données ne devrait pas poser de problème particulier et n appelle pas de moyens spécifiques à préciser dans le projet d intervention. Toutefois il convient d en rappeler les principaux thèmes et objectifs : 1) Elaboration du plan-masse complet de la zone étudiée et préparation des plans synthétiques de phasage permettant la compréhension des informations consignées dans le rapport. 2) Etude du mobilier, lavage, dessin et conditionnement. 3) Elaboration des inventaires nécessaires (mobilier, structures, documentation etc.) 4) Etudes paléo environnementales, géomorphologiques et datation physiques éventuelles. 5) Mise en contexte de la fouille et confrontation des résultats. 6) Elaboration du rapport final d archéologie préventive. L ensemble de ces opérations seront menées conformément aux normes en vigueur, particulièrement celles définies par les arrêtés du 25 août 2004, du 8 juillet 2004, du 16 septembre 2004, du 27 septembre 2004 précisant le décret n
29 Contrat d opération d archéologie préventive- C 2007/015 N chantier :SRA /09/07) page 7 Site : Annecy 10 rue André Theuriet Maître d ouvrage : SCI MGM ANNECY 2 IV. Projet technique d intervention sur le terrain Les moyens techniques nécessaires à l avancement et à la bonne conduite des travaux de décapage et d évacuation des terres, ainsi que les travaux de débroussaillage, de coupe d arbre, de dessouchage et d évacuation des débris végétaux, seront pris en charge par le maître d ouvrage (voir détail en V.2.2). Le raccordement topographique de la zone fouillée devra être réalisé par le maître d ouvrage, à sa charge, en concertation avec l opérateur quant à leur nombre et à leur emplacement. Ce travail devra être réalisé impérativement avant le démarrage des fouilles sur la base du système NGF en coordonnées Lambert II (X, Y et Z). La mise en sécurité du chantier, à l exception de la clôture du chantier prise en charge par le maître d ouvrage, sera réalisée par l opérateur et à la charge de ce dernier. Les fouilles profondes seront signalées par un cordon de rubalise fixé sur des piquets. Ce dispositif de signalisation sera complété par une série de panneaux mentionnant le caractère d interdiction de l accès au chantier aux personnes non concernées. Aucune remise en état des terrains ne sera exécutée par l opérateur. Le maître d ouvrage pourra recevoir, sur sa demande, un plan comportant les éléments planimétriques et altimétriques nécessaires pour assurer une description complète des décaissements exécutés. V. Quantitatif prévisionnel de l opération V.1 Quantitatif prévisionnel des moyens archéologiques Ainsi que le prévoit le cahier des charges, une affectation prévisionnelle des moyens humains peut être envisagée comme suit : Préparation de l opération : 5 journées/homme Mise hors terre des vestiges : 8 journées/homme Fouilles des vestiges sur le terrain : environ 150 journées/homme Soit une équipe de 5 personnes (en moyenne) pour la phase terrain d une durée prévisionnelle de 6 semaines (30 jours ouvrés) composée d un archéologue responsable d opération spécialisé en archéologie gallo-romaine, d un archéologue adjoint spécialisé en archéologie gallo-romaine. L équipe comptera 3 techniciens de fouille et un topographe. Post-traitement des données et réalisation du rapport : - Lavage du mobilier, tri, dessin et conditionnement : 20 journées/homme - Réalisation des inventaires des mobiliers, des documents graphiques, photographiques, audiovisuels, écrits (fiches d enregistrement), conformes aux arrêtés des 16 et 27 novembre 2004 : 10 journées/homme - Mise au net des plans et des dessins (topo/dao) : 10 journées/homme - Etudes du mobilier et études spécialisées (géomorphologie, anthropologie, ) : 33 journées/homme. - Réalisation du rapport final d archéologie préventive conforme à la législation (arrêté du 27 novembre 2004) comprenant la rédaction d un document scientifique auquel seront joints tous les documents nécessaires à la présentation de l opération menée par l opérateur et des données collectées ainsi que la réalisation d un ordonnancement des archives de fouille destinées à leur bonne conservation : 40 journées/homme. - Une provision forfaitaire pour analyse est prévue (voir devis) 29
30 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération Contrat d opération d archéologie préventive- C 2007/015 N chantier :SRA /09/07) page 8 Site : Annecy 10 rue André Theuriet Maître d ouvrage : SCI MGM ANNECY 2 V. 2 Quantitatif prévisionnel des moyens techniques 1) Logistique chantier / base de vie: - 1 bungalow ou équivalent équipé en réfectoire/vestiaire, - 1 conteneur à outils, - 1 bloc sanitaire chimique hommes/femmes 2) Terrassements : Pour mémoire, rappelons que les moyens techniques seront pris en charge par l aménageur auprès de l entreprise SAGRAVE. Le décapage sera réalisé exclusivement sous la direction de l opérateur. Par ailleurs, les travaux d évacuation seront également pris en charge par l aménageur. - pelle sur chenilles (16T) équipée en curage (godet de 2 m ou plus) avec chauffeur et carburant durée prévisionnelle: 5 jours ouvrés - pelle sur pneus (15T) équipée BRH avec chauffeur et carburant durée prévisionnelle: 1 jours ouvrés - mini-pelle à chenilles avec chauffeur et carburant durée prévisionnelle: 10 jours ouvrés 30
31 Contrat d opération d archéologie préventive- C 2007/015 N chantier :SRA /09/07) page 9 Site : Annecy 10 rue André Theuriet Maître d ouvrage : SCI MGM ANNECY 2 VI. Personnel mobilisable pour l intervention constitution prévisionnelle de l équipe de fouille Responsable d opération : (Coordination générale de l opération, gallo-romaniste, relations avec les spécialistes et les laboratoires) - Bastien JULITA Responsable adjoint : - Sébastien FREUDIGER Spécialiste pour les aspects céramologiques : - Tony SILVINO Datation : CDRC de Lyon. Organismes pressentis pour la stabilisation des objets : -Objets métalliques : LAM, Jarville La Malgrange -Objets et matière organiques : ArchNuclear, Grenoble -Objets en autres matériaux. Utica, Saint-Denis Topographie, dessin: - Yann BUZZI Techniciens : À définir en accord avec le responsable d opération après acceptation du présent projet. 31
32 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération Fig. 1. Carte IGN Annecy. Référence 32
33 10 rue André Theuriet Fig. 2. Carte IGN Annecy. Référence 33
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35 1. Introduction 1.1. Géoréférencement du site Les quatre bornes utilisées pour référencer le chantier en coordonnées Lambert ont été implantées par le cabinet de M. Alain Chappaz, Géomètre Expert L enregistrement des données La surface fouillée au no 10 de la rue André Theuriet a été divisée en deux zones. Elles se répartissent comme suit : zone 1 : moitié ouest du site ; zone 2 : moitié est du site. Le fossé [1008] marque la limite entre les deux zones. Il est rattaché à la zone 2. Lors de la fouille, des numéros d US ont été attribués à chacune des couches fouillées ([1001 à 1149]). Pour les différencier des US de la fouille du 8 rue André Theuriet elles débutent au numéro Des US complémentaires aux observations de terrain ont été déterminées après la fouille. La dénomination des faits archéologiques correspond au N de l US négative du fait précédée de la mention «St.». Lorsque la structure ne présente pas de creusement, c est le numéro de l US positive constituant la structure qui est utilisé. Les minutes de terrain ont été réalisées au 1/10 e,1/20e et 1/50 e selon les besoins. Elles sont numérotées de G01-G40. Certaines structures (St. [1003, 1007, 1033, 1037, 1072]) ont été relevées par procédé photogrammétrique. Ces relevés portent les numéros G41 à G43. Comme convenu préalablement avec M me C. Laroche (DRAC Rhône-Alpes), la documentation photographique a été réalisée au moyen d appareils numériques. Chaque prise de vue porte un numéro de 1 à n. Le mobilier individualisé est inventorié au sein de chaque US par une numérotation continue. Le lot de mobilier mis au jour comporte 16 objets ou fragments d objets ainsi que 3 monnaies. Le métal, le verre, les restes fauniques et les matériaux de construction ont également été répertoriés par US. Au vu de la stratigraphie peu développée, et en accord avec M me C. Laroche, il a été décidé de ne pas établir de diagramme stratigraphique Contexte archéologique Le vicus de Boutae est une agglomération secondaire dépendant de la cité de Vienne. Installé en retrait du lac d Annecy dans la plaine des Fins, il couvre une superficie approximative de 26 hectares. Cet habitat s est développé au croisement de trois grandes voies romaines, notamment l axe de Genève à Lyon et la voie impériale reliant la Gaule à l Italie par le col du Petit Saint-Bernard. Les premières traces d occupation romaine datent de la seconde moitié du I er s. avant J.-C. et se superposent à un habitat gaulois. Le vicus atteint son apogée dans le courant du II e s. ap. J.-C. où il compte alors un forum, une basilique, des thermes et un théâtre. Le III e s. est marqué par deux incendies qui détruisent une majeure partie de l agglomération. Une occupation tardive du site est attestée au IV e et V e s. Par la suite, l occupation s est déplacée sur d autres sites comme les coteaux d Annecy-le-Vieux et le portus 35
36 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération à l embouchure du Thioux qui accueille la ville médiévale centre ville actuel. Au niveau microrégional, l agglomération antique d Annecy se caractérise par un grand nombre de sites gravitant autour du vicus et fonctionnant certainement en synergie avec celui-ci (Broise 1984 a p ). Les vestiges mis au jour au 10 de la rue André Theuriet prolongent le site du 8 de la même rue (Freudiger, Julita 2007). L ensemble se trouve hors des zones archéologiques connues (Broise 1984 b fig. 2). Le vicus de Boutae et le portus, situé sous l agglomération médiévale, se situent en effet à un peu plus d un kilomètre. D autres sites, nettement plus éloignés, prennent place le long des rives du lac d Annecy, comme les villae rurales d Annecy-le-Vieux et de Saint-Jorioz (fouille Archeodunum SA, rapport en cours). Le site de la rue André Theuriet se trouve aussi hors des zones d accès naturels au lac que sont le Crêt du Maure et le pied du Mont Veyrier. Seules quelques découvertes isolées marquent une présence antique sur la rive nord du lac d Annecy. Cette opération a donc permis de compléter les connaissances sur une zone archéologique nouvellement mise au jour Mode d intervention et déroulement des travaux La zone fouillée correspond à la parcelle BM 15p. Le projet de construction d un bâtiment avec parking excavé a justifié la fouille de l ensemble de la surface jusqu au terrain naturel. La parcelle était occupée par un jardin et une maisonnette qui a été démolie avant notre intervention. Les fondations peu profondes de cette construction n ont causé aucun dommage aux vestiges. Sur le pourtour du chantier, une berme de 1.5 m a été maintenue au pied des murs mitoyens. L ensemble de la surface a été décapé mécaniquement jusqu au niveau d apparition des vestiges afin de favoriser leur lecture en plan. Chaque fait archéologique a été dégagé et relevé en plan. Conformément au cahier des charges du SRA, les structures en creux ont été fouillées par la moitié et relevées en coupe (fig. 6). La seconde moitié des structures les plus significatives a également été fouillée. Les couches de remplissage des principales fosses ont fait l objet d une analyse palynologique dans le but de caractériser la couverture végétale des abords du site à l époque romaine (cf. 3.6 Analyse palynologique). 36
37 2. Description des vestiges 2. Description des vestiges 2.1. Stratigraphie et chronologie Le substrat naturel 2 Le site présente une stratigraphie régulière des couches géologiques sur l ensemble de la parcelle. Ces couches argileuses montrent une sédimentation de dépôts lacustres de faible vitesse pouvant résulter des débordements fréquents du lac d Annecy et laissent supposer une couverture marécageuse sur le site précédant l occupation romaine. Dans ces couches argileuses (US [1050, 1061] = US [50, 55]), un horizon de matière organique décomposée, perceptible sous la forme d un liseré argileux de couleur gris noir, a été identifié à l altitude moyenne de m lors du diagnostic (Remy 2007). Il avait été vu à / m lors des sondages effectués sur la parcelle attenante (cf. Vérot-Bourrély et alii 2006 a, p. 8). Cet horizon (US [160] = US [54] = US 2006[23] = US 2007[11]) a été retrouvé sur l ensemble du site et représente probablement les restes d un paléosol. Au contraire de ce qui a été observé sur la parcelle attenante, cette couche accuse un léger pendage et tend à remonter en direction du nord (altitude moyenne observée dans les coupes effectuées au nord du site : / m). Ces couches recouvrent un ensemble plus limoneux ( US [1085, 1090, 1091, 1092, 1121, 1136] = US [323, 324, 325, 326, 327]) dont l épaisseur maximale, observée à un seule endroit (coupe G30 cf. fig. 27), est de minimum 1 m (épaisseur confirmée par les sondages de diagnostic de 2007 (Remy 2007, p. 9)) ; soit 0.20 à 0.40 m de plus que sur la parcelle BM 14. Cet épaississement renforce l impression de remontée des couches en direction du nord. Ces limons sont assez argileux, mais dénotent d un phénomène de sédimentation légèrement plus rapide que pour les niveaux supérieurs. Leur couleur est à dominante grise, avec des variations de nuances de jaune à orange. Sous ces limons argileux, une couche de sable, graviers et galets (US [1135] = US [451, 452]) a été atteinte en un seul endroit (coupe G30, fig. 27) à l altitude de m. Le niveau d apparition des sables et graviers est identique à celui observé au 8 de la rue André Theuriet et marque également le sommet de la nappe phréatique. Cette terrasse graveleuse a été observée de manière plus précise lors des sondages de 2007 (Remy 2007) où une légère pente est-ouest a pu être mise en évidence (altitude mesurée du sommet de la couche m à l est et m à l ouest). Ce niveau correspond au delta du Fier lors de la déglaciation. La différence d une vingtaine de centimètres s explique par le fait que nous avons intégré les couches sableuses de l exhaussement alluvial dans cet ensemble, dont le toit a été repéré à m lors des sondages de 2007 (Remy 2007, p. 8-9). 2 Lorsque les US attribuées lors des sondages de diagnostic sont mentionnées, l année d opération est indiquée avant le numéro cité entre crochets Les couches anthropiques La majorité des faits archéologiques sont implantés dans le terrain naturel US [1050]. La couche anthropique dite «d arrivée» (US [16, 332]), datée du II e s. ap. J.-C. qui a été identifiée sur la parcelle contiguë BM 14, n a pas été mise en évidence ici. Les vestiges sont directement recouverts par une épaisse couche moderne (US [1110], m d épaisseur en moyenne) de sédimentation limono argileuse présentant des oxydations ferriques. La stratigraphie peu développée des couches anthropiques 37
38 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération ne permet d appréhender les relations entre les différentes structures que de façon très limitée. Un ensemble de couches [1002, 1004, 1057, 1139], sans doute de remblai, sont présentes de manière inégale sur l ensemble du site. Malheureusement le niveau d ouverture des structures en creux n est pas identifiable dans ces couches et celui-ci n est repéré qu au niveau du terrain géologique. Cette situation complique encore d avantage la compréhension de la chronologie générale du site. Le mobilier des couches supérieures, récolté lors du décapage mécanique et du nettoyage de surface, est moderne (US [1001, 1002, 1004, 1005, 1006]). De manière globale, le site est plutôt pauvre en mobilier et nombre de structures n ont pu être datées précisément. Une datation générale du III-IVe s. de notre ère semble néanmoins se dégager. Comme au n 8 de la rue André Theuriet, des niveaux médiévaux ont été identifiés. Par contre, la présence d un bruit de fond du Ier s. av. J.-C. et du Ier ap. J.-C. (Freudiger, Julita 2007, p. 35) n a pas été confirmée. Les structures se répartissent en deux zones distinctes (fig. 5). La première (zone 1) coïncide avec les zones 2 et 3 fouillée en 2007 (Freudiger, Julita 2007, vol.2 fig. 4). Elle se distingue par une densité relativement élevée de trous de poteaux. La seconde (zone 2) correspond à la zone 1 de la fouille de 2007 (Freudiger, Julita 2007, vol.2 fig. 4). Elle présente une forte proportion de fosses. La limite entre ces deux zones est par ailleurs matérialisée par un fossé tardif ([1008] = [258]) qui pérennise peut-être une limite de parcellaire plus ancienne. Nous traiterons donc séparément les structures de la zone 1 et celles des zones La zone 1 Cette surface présente une concentration de trous de poteaux, un fossé, un niveau de circulation dans la partie sud ainsi qu une zone de fosses superposées. La densité de structures est néanmoins plus faible que dans la zone 2. Les vestiges semblent s étendre dans toutes les directions au-delà des limites du chantier. Un empierrement médiéval, implanté dans les couches recouvrant les vestiges d époques romaine, a également été mis au jour. Cette zone est contiguë à la zone 2 fouillée en 2007 (fig. 5). La nature des vestiges est semblable bien que beaucoup moins dense, confirmant l impression de diminution du nombre des vestiges en direction du nord observée alors (Freudiger, Julita 2007, p ). 3 St. [1010, 1011, 1012, 1013, 1014, 1015, 1016, 1017, 1018, 1019, 1024, 1048, 1049, 1051, 1052, 1055, 113] Les trous de poteaux 3 La zone 1 a livré 17 trous de poteaux. Ces structures ont été identifiées au sommet du terrain géologique [1050] dans lequel elles sont implantées. Leur niveau d apparition n a pas pu être observé car il se confond totalement avec les couches en place et notamment les remblais [1057, 1139] qui semblent antérieurs à la majorité des structures et le fond de la couche [1110] qui scelle l ensemble du site. Cet état de fait explique en partie la faible profondeur observée pour ces structures. Stratigraphiquement, la position de ces trous de poteaux reste très incertaine. De plus, la très faible quantité de mobilier récolté seules deux structures ont livré du matériel n a pas permis une sériation plus fine. Nous pouvons d ores et déjà écarter la structure [1010] qui est d époque contemporaine (cf. 3.1 Le mobilier céramique). Ces trous de poteaux mesurent entre 0.15 et 0.40 m de diamètre, dont plus de 50% ont une dimension moyenne de 0.20 à 0.30 m. Seule la structure [1048], qui a une forme rectangulaire de 0.4 par 1 m, présente des mesures hors de cette four- 38
39 2. Description des vestiges chette. En plan, leur forme est circulaire ou quasi circulaire dans la majorité des cas. Le creusement est indifféremment plat, en pointe ou arrondis. Leur profondeur varie de 0.03 à 0.27 m avec une moyenne arithmétique de 0.08 m. On note la présence de pierres de calage dans un cas sur quatre. Ces valeurs sont globalement plus faibles d environ 25% par rapport à celles mesurées au 8 rue André Theuriet (Freudiger, Julita, 2007, p ). Ces chiffres reposent sur un nombre statistiquement restreint d éléments et ne permettent pas de mettre en évidence un changement caractéristique dans le faciès de cet espace (zone 1 (2008) et zones 2 et 3 (2007)). La trace d un poteau a été mise en évidence dans un seul cas [1015]. Dans deux autres structure [1024, 1049] l espace libre entre les pierres de calages nous a permis de déduire la position ainsi que les dimensions de leur poteau respectif. Les données ainsi récoltées nous laissent entrevoir des poteaux d un diamètre de 0.10 à 0.15 m. La section de ces poteaux n a pas pu être déduite, sauf dans la structure [1015] où une trace triangulaire semble nous indiquer que le niveau d observation est bas est qu il se situe le long de la pointe taillée du poteau. Pour restituer d éventuelles constructions, nous nous sommes basés sur les alignements repérés en plan. Malgré une répartition assez claire des structures, l interprétation et la mise en phase de celles-ci restent très sommaires en raison notamment de l absence de relation stratigraphique entre les faits. De plus, l absence quasi-totale de mobilier empêche toute sériation chronologique. Nos hypothèses revêtent donc un caractère provisoire et les chances qu elles se voient confirmées un jour semblent minces. Les trous de poteaux [1049, 1051, 1052] sont les seules structures de ce type au sud du fossé [1023]. Elles forment un ensemble hétérogène isolé qui ne paraît se rattacher ni aux autres trous de poteaux ni aux alignements mis en évidence dans la zone 2 des fouilles de 2007 (Feudiger, 2007). Les observations faites lors de la fouille laissent supposer que ces trois structures, en particulier le fait [1049], sont postérieures au niveau de sol [1007] et traversent le remblai [1137]. On peut dès lors avancer l hypothèse qu ils appartiennent à une structure couvrant ce niveau de sol car ils semblent en limiter l extension au nord-ouest. Il n est cependant pas possible de savoir s ils appartiennent à un bâtiment ou plus simplement à une palissade. Quoi qu il en soit, de tels aménagements ne sauraient être reconstitués ici, faute d éléments. Les trous de poteaux [1011, 1024, 1048] sont parfaitement alignés. Localisés en bordure nord du fossé [1023], ils ne suivent pas tout à fait la direction de ce dernier, mais forment un angle de 10 avec lui. L espacement entre eux est assez régulier (4 et 4.8 m). Les structures [1011, 1024] sont de facture classique, de forme ronde, très peu profondes (respectivement 0.03 et 0.08 m). Le fait [1048] diffère fortement de ces dernières. Il est composé d une fosse d implantation quadrangulaire (1 x 0.4 m) recevant un bloc de calcaire de 0.45 x 0.25 m, plat en surface et qui sert certainement de socle à un poteau. La nature particulière de ce fait exclut son appartenance à une structure linéaire de type palissade pour des raisons évidentes de statique. Ce type de poteau sur socle semble plutôt convenir comme soutiens central de charpente. La structure [1048], et par extension l alignement auquel il appartient, marquerait donc le centre d un bâtiment. Il nous manque cependant de trop nombreux éléments pour pouvoir confirmer cette hypothèse. Les trous de poteaux [1013, 1014, 1015, 1016, 1017, 1018] forment un ensemble cohérent. Leurs dimensions sont variables (de 0.2 à 0.4 m de diamètre pour une profondeur de 0.05 à 0.11 m) mais restent dans une fourchette assez restreinte. Ils présentent tous un remplissage de limon argileux brun foncé. Ils dessinent l angle est d un bâtiment centré sur la structure [1015] ainsi qu un cloisonnement interne à la construction [1014, 1016, 1017]. L espacement entre les poteaux est régulier (entre 2.7 et 4.6 m) et plus particulièrement dans le carré formé par les structures [1014, 1015, 1016, 1017] où la différence de mesure (espace moyen de 2.8 m) est de 0.2 m. L angle ouest de cette bâtisse se trouve malheureusement au droit d une zone 39
40 ANNECY, 10 rue André Theuriet. Rapport final d Opération inaccessible et irrémédiablement détruite par l implantation d une ancienne citerne à fuel. Il paraît cependant tout à fait plausible de restituer un édifice en terre et bois (bâtiment 1, en violet, fig. 7) à cet endroit. L absence totale de mobilier ne permet pas de dater cette éventuelle construction. Il n a pas été possible de rattacher les trous de poteaux [1012, 1019, 1055, 1137] à un quelconque alignement. Leur facture ainsi que leur remplissage limono argileux brun foncé semblent les rattacher aux autres faits de la zone. Le trou de poteau [1019] avait été fouillé lors de la campagne de sondages de 2007 (calage de poteau F2, Remy, 2007, p. 14). La structure [1010] présente des caractéristiques assez proches des autres trous de poteaux, mais l analyse céramique a néanmoins révélé une date contemporaine pour ce fait. Ce constat nous invite donc à une grande prudence pour l examen des autres structures Le niveau de sol en cailloutis [1007] Ce cailloutis couvre une surface d environ 10.5 m 2 à l angle sud du chantier et se prolonge sous les bermes sud-est et sud-ouest, hors de l emprise de la fouille (fig. 8). Ce niveau de sol n a pas été observé lors de la fouille de la parcelle BM 14. La limite sud-est se trouve donc sous la berme séparant les deux chantiers ce qui donne une extension supplémentaire de 3 m au maximum dans cette direction. Les limites de cette structure n étaient pas franches et il est difficile de restituer la surface dans son ensemble, notamment en direction du nord-est où l empierrement prenait la forme de lambeaux. La bordure nord-ouest est un peu plus nette et semble marquée par la présence de trois trous de poteaux [1049, 1051, 1052] sans pour autant qu une relation chronologique claire ait pu être établie. Sa surface relativement plane se situe à une altitude moyenne de m. Son épaisseur varie de 0.05 à 0.10 m. Ce niveau est principalement constitué de galets, de petits moellons et de fragments de tuiles romaines (imbrices et tegulae) pris dans une matrice limono argileuse brun gris foncé. Dans la moitié est, la proportion de fragments de terre cuite architecturale atteint 50% des matériaux constituants. Ces fragments font partie d un phénomène similaire à l US[8] (Freudiger, Julita, 2007, p.40-41) et indiqueraient donc la présence d une construction avec couverture en tuiles à cet endroit. La couche contient également un peu de matériel anthropique et notamment de la céramique, du métal (clous) et de l os. Aucun trou de poteau n est présent sous ce sol comme c est le cas dans la parcelle contiguë. Le mobilier archéologique recueilli est peu abondant. Cependant, l analyse a permis de dater cette structure du IV e s. ap. J.-C. (cf. 3.1 le mobilier céramique). Cet élément peut être un indice pour tenter de dater les niveaux de sol similaire mis au jour lors de la fouille de 2007 (US [3,7]). L US [3] à une fourchette chronologique large allant du I er au IV e s. ap.j.-c. et l US [7] n a pas pu être datée faute de mobilier. Une date tardive paraît donc envisageable d autant plus que cela correspond à une phase rencontrée sur l ensemble des deux chantiers. Néanmoins, stratigraphiquement, rien n indique que ces trois cailloutis soient contemporains Le fossé [1023] La structure [1023] est un fossé d orientation nord-est sud-ouest. Il mesure environ 0.40 m de large. Son niveau d ouverture n était pas lisible et il se distingue seulement dans le terrain naturel [1050] (fig. 9). La coupe effectuée le long de la berme ouest a permis de montrer qu il recoupe le remblai [1139] mais ses limites au dessus 40
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