Afghanistan : 4 militaires français tués par un soldat afghan
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- Sandrine Laurent
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1 Communication des armées le 20 janvier 2012 Afghanistan : 4 militaires français tués par un soldat afghan Le 20 janvier, en début de matinée, un groupe de soldats français qui effectuait une séance d entraînement physique sur une base militaire en Kapisa a été attaqué par un soldat de l armée afghane qui a ouvert le feu avec une arme automatique. Une vingtaine de militaires français ont été touchés : 4 sont décédés, une quinzaine sont blessés dont 8 sont dans un état grave. L attaque a eu lieu à l intérieur de l enceinte de la base militaire, alors que les soldats français réalisaient une séance d entraînement physique. Ces séances, comme l entraînement au tir ou l entretien des matériels, fait partie des activités indispensables au maintien en condition du personnel entre deux opérations. Immédiatement après l attaque, des hélicoptères français et américains ont décollé pour évacuer les blessés. Ces derniers sont actuellement pris en charge à l hôpital militaire français de Kaboul et à l hôpital militaire américain de Bagram. Sur la base avancée de Gwan, dans le Sud de la Kapisa, où s est déroulée l attaque, le soldat afghan qui a tiré sur les soldats français a pris la fuite. Il a été rapidement intercepté par les éléments en alerte. Les soldats tués et blessés dans cette attaque appartenaient à une OMLT, une équipe de conseillers insérée au sein d un bataillon afghan. Trois des militaires tués appartenaient au 93 e régiment d artillerie de montagne de Varces, il s agissait de deux sous-officiers, adjudantschefs, et d un militaire du rang caporal-chef. Le dernier était un sous-officier, sergent-chef au 2 ème régiment étranger de génie de Saint-Christol. A ce jour, 82 soldats français sont morts en Afghanistan. Le 29 décembre dernier, deux soldats français avait été tué par un militaire afghan pendant une opération et qui avait délibérément ouvert le feu sur les soldats français. Sans mettre en cause l intégrité de l armée afghane dans son ensemble, la répétition de ces attaques, sur les forces de la coalition et sur les soldats français en particulier, est inacceptable et le Président de la République a annoncé des mesures d urgence pour assurer la sécurité des soldats français. D une part les actions de formation et d aide au combat au profit des forces afghanes sont suspendues et le ministre de la défense et le chef d état-major des armées se rendent en Afghanistan pour faire un point complet sur la situation, avec les autorités civiles et militaires afghanes, avec nos soldats. Eléments de compréhension : Les forces françaises, notamment la brigade La Fayette et les OMLT, travaillent en partenariat avec la 3 ème brigade de l armée nationale déployée en Kapisa et en Surobi depuis Les OMLT sont des équipes de conseillers insérés à l armée nationale afghane. Ils vivent avec les unités, avec les bataillons afghans. La France déploie des OMLT en Afghanistan depuis
2 2006. Elles accompagnent les unités opérationnelles, à la sortie de leurs écoles de formation, dans toutes leurs activités : de l instruction aux missions opérationnelles, en passant par la planification etc. Elles permettent aux unités afghanes d acquérir progressivement leur autonomie avant d opérer seules. Les OMLT françaises ont ainsi accompagné une première brigade, de 2006 à 2009, jusqu à sa pleine autonomie, avant de commencer l accompagnement de la brigade afghane déployée en Kapisa depuis Avec les militaires de la brigade La Fayette, ce sont environ militaires français qui sont engagés au quotidien depuis plus de deux ans aux côtés des soldats de la 3 e brigade qui ont atteint un niveau suffisant pour commencer à prendre la tête des opérations. Aussi, ces attaques contre nos soldats, qui sont lâches et inacceptables, ne doivent pas éclipser cet engagement conjoint contre les insurgés. Ces attaques ne remettent pas en cause la détermination des soldats français pour soutenir les soldats afghans mais les conditions minimums que les forces afghanes doivent s engager à assurer. Point sur la lutte conte la piraterie et la Somalie La France est engagée depuis 2007 dans les opérations de lutte contre la piraterie, en national d une part et dans le cadre de l opération européenne Atalante d autre part. Son action est inscrite dans le cadre d une approche globale pour résoudre la crise somalienne. D un côté, les enjeux de la lutte contre la piraterie sont importants : navires et 30% des approvisionnements européens en pétrole et gaz transitent chaque année dans le golfe d Aden. Et de l autre, la situation somalienne a un fort impact régional. Cette situation nécessite une approche globale pour apporter : une réponse juridique, pour permettre l action des marines dans les eaux somaliennes (rôle des résolutions de l ONU) et pour permettre traitement judiciaire des pirates ; une réponse militaire en mer pour lutter contre la piraterie (rôles de nos forces armées) et à terre pour stabiliser la Somalie (rôle de l AMISOM et des forces de sécurité somaliennes) ; une réponse sur le long terme pour améliorer la situation en Somalie (rôle des organisations internationales, soutien GFT, AMISOM, EUTM etc.). A ce jour, Les opérations de lutte contre la piraterie permettent de : protéger les navires affrétés par le PAM (aucun navire attaqué depuis que la France puis l UE assurent leur protection plus de tonnes d aides alimentaires délivrés) ; contenir la menace de la piraterie : baisse constante du taux de réussite des pirates (15% de taux de réussite en 2011 contre 35% en 2007) pour un nombre d attaque stable ; mettre en place couloir de navigation sécurisé dans le golfe d Aden et un centre de sécurité maritime pour la corne d Afrique (succès des best management practices). Cette réussite repose notamment sur une coordination internationale sans précédent. Si les opérations militaires de lutte contre la piraterie permettent de contenir la menace, elles ne permettent pas de la neutraliser définitivement. Elles participent à l approche globale en
3 soutien au gouvernement fédéral de transition somalien (GFT) et qui porte sur les domaines politique, sécuritaire et humanitaire. La France est pleinement engagée dans cette approche globale avec : une participation aux opérations de lutte contre la piraterie, protection des navires du PAM (plan d'aide alimentaire) et de l AMISOM ; une participation à la montée en puissance des forces de sécurité somaliennes : Somaliens formés par la France depuis 2009 (1 er bataillon somalien formé par les FFDJ en participation à la mission EUTM Somalie qui forment des bataillons somaliens en Ouganda depuis 2010). la formation des bataillons de pays africains engagés dans l AMISOM (notamment formation des contingents burundais et ougandais par les forces françaises à Djibouti et au Gabon plus de militaires africains formés en 5 ans) ; une aide au développement et aide humanitaire de 11 M en participation aux aides fournies par l Union européenne (215 M pour ).
4 6 janvier 2012 Communication des armées Semaine 01 Afghanistan : opération Hunting Spear 1 et 2 La 3ème brigade du 201e corps de l armée nationale afghane (ANA), commandée par le général Nazar, a conduit deux opérations d envergure en vallée de Tagab, l opération HuntingSpear 1 du 16 au 20 décembre 2011 et Hunting Spear 2 du 28 au 31 décembre Les forces françaises ont appuyé l opération (détachements de liaison, d appui et de soutien, ouverture d itinéraires piégés, hélicoptères, coordination des appuis feux et le soutien santé. Ces opérations avaient pour but de fouiller la vallée au sud de Tagab, le long de l axe Vermont afin de préserver la liberté de mouvement sur ce dernier en neutralisant la menace insurgée. Depuis la base opérationnelle avancée (FOB) de Tagab, à plusieurs reprises, les états-majors français et afghans ont engagé les chasseurs de la coalition et les hélicoptères Tigre en appui des troupes au sol, ainsi que 10 compagnies afghanes des kandaks (bataillon afghans) appuyées par 300 soldats français du Battle group (BG) Tiger. Durant toute l opération, la 3ème brigade de l ANA a fait preuve d une grande autonomie et a montré son aptitude à faire manoeuvrer ses unités et coordonner ses appuis internes (mitrailleuses lourdes et canons). Les kandaks ont mis à profit cette opération pour organiser des shuras (assemblée traditionnelle) avec la population des villages. Au cours de ces opérations, un soldat de l ANA a été tué et plusieurs groupes d insurgés ont été neutralisés. Une cache d armes a été découverte, permettant de mettre la main sur des munitions de gros calibre. Les opérations Hunting Spear 1 et 2 illustrent les progrès réalisés par la 3ème brigade de l ANA qui, désormais, conçoit et conduit ses actions avec l appui de la TFLF avec détermination. C est au cours de cette opération que deux sous-officiers de la Légion étrangère ont été assassinés par un soldat de l ANA (CF : Lettre hebdomadaire S52). Afghanistan : deux sous-officiers français tués par un soldat de l ANA Le 29 décembre 2011 en début de matinée, alors que la Task Force La Fayette (TFLF) et la 3 e brigade afghane étaient engagées dans l opération Hunting Spear 2 en vallée de Tagab (Kapisa), deux militaires français ont été mortellement touchés par le tir délibéré d un soldat de l armée nationale afghane (ANA). Les deux sous-officiers de la légion étrangère étaient déployés au sein du groupe de commandos montagne du Battle Group Tiger. Ils étaient engagés au sein d un détachement de liaison d appui et de soutien (DLAS), armé conjointement par des forces françaises et afghanes, dont le rôle est d appuyer les unités de l ANA. Héliporté pendant la nuit, le DLAS a pris position sur les reliefs surplombant le poste de Jangali, tenu par l ANA. Les deux militaires français terminaient l aménagement de leur poste de combat quand un soldat de l ANA a ouvert le feu sur eux. Le tireur a immédiatement été neutralisé. L opération Hunting Spear 2 conduite par la 3e brigade afghane vise à neutraliser la menace insurgée dans la vallée de Tagab en Kapisa. Hunting Spear 2 s inscrit dans le cadre d une opération d envergure dont la première phase avait été menée avec succès du 16 au 20 décembre L action de ce soldat de l ANA, aussi lâche et choquante soitelle, ne remet pas en cause le lien de confiance profond et durable qui s est forgé entre soldats français et afghans qui tous les jours risquent leurs vies côte à côte dans l accomplissement de leur mission.
5 Afghanistan : un acte qui ne remet pas en question les indéniables progrès des ANSF Les forces françaises sont engagées en appui des forces afghanes qui oeuvrent pour l amélioration de la sécurité en Kapisa. Les modes d action mis en place permettent à la fois de réaliser cet objectif et de faire progresser l autonomie de l ANA. La montée en puissance des ANSF (police et armée) se fait progressivement pour atteindre l objectif de en 2012 ( pour l ANA et pour l ANP) avec un recrutement de soldats de l ANA par mois. Les ANSF comptent déjà hommes dont ANA et ANP (policiers afghans). En Kapisa et en Surobi, les ANSF comptent 5000 hommes déployés dont 3300 pour l ANA, 1000 pour l ANP et 450 ALP (police locale). Une enquête est en cours pour déterminer les motivations du soldat de l ANA qui a ouvert le feu sur les deux sousofficiers français. On peut cependant affirmer que cet acte était délibéré et visait à tuer des militaires de la coalition. C est la première fois dans la zone de la TFLF que des soldats français sont tués par un homme portant l uniforme de l ANA. Aussi dramatique que soit cet événement, il ne remettra pas en question le lien de confiance mutuelle qui lie l ANA à nos forces, et qui s est forgé au cours de plus de 3 ans de combats côte à côte.
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