Sujet. Fécondité et participation des femmes au marché du travail
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- Ariane Jolicoeur
- il y a 6 ans
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1 Concours B/L 2010 ECONOMIE EPREUVE COMMUNE SUR DOSSIER : ORAL Jury : Julien Grenet et Elise Huillery Sujet Fécondité et participation des femmes au marché du travail Dossier documentaire Document 1 : Fécondité et emploi des femmes : quelle relation empirique? Document 2 : Activité féminine et différences de fécondité en Europe Document 3 : Fécondité et niveau de formation des femmes Document 4 : Le lien entre croissance démographique et croissance du PIB Document 5 : Evolution conjointe des taux de croissance du PIB par habitant et des taux de croissance de la population Document 6 : Variations nationales de la croissance démographique en Europe Document 7 : Production domestique et égalité des genres Document 8 : Pourquoi une politique publique de la famille?
2 Document 1 : Fécondité et emploi des femmes : quelle relation empirique? Source : OCDE, «Accroître les chances de chacun : pour une politique sociale active au bénéfice de tous», Paris, 2005, OCDE
3 Document 2 : Activité féminine et différences de fécondité en Europe Rendus perplexes par les différences de fécondité observées entre les pays européens (de 2 à 1,2 enfant par femme), certains en cherchent l explication par des analyses transversales et des facteurs économiques (conjoncture, contrainte de revenu, coût d opportunité pour père et mère) ou sociologiques qui justifient à peine 10 % des écarts. En revanche, une analyse longitudinale et historique de la «transition de l activité professionnelle des femmes», décalée dans le temps d un pays à l autre, apporte la solution. La vie familiale et professionnelle des femmes s organise en effet en trois phases : la phase traditionnelle, avec un indice de fécondité élevé et un faible taux d activité externe à la famille, où en sont les pays en développement ; les femmes y ont beaucoup d enfants et travaillent rarement en dehors de la famille. La «théorie des deux sphères» de Jean-Jacques Rousseau domine les rapports entre les sexes : la femme dans la Famille, l homme dans la Cité ; la phase de transition, où le taux d activité féminin augmente et l indice de fécondité baisse, où en sont les pays méditerranéens ; mieux éduquées, les femmes aspirent à travailler et répondent aux besoins modernes des entreprises ; soumises au dilemme enfant/emploi, elles réduisent alors le nombre de leurs enfants ; la phase moderne, où le taux d activité féminin se stabilise à un niveau élevé et où l indice de fécondité peut, lui, remonter ou se fixer entre 1,4 et 2 enfants par femme ; phase où en sont à la fois la France, l Allemagne et le Royaume-Uni. La fécondité dépend alors de l aide apportée aux femmes pour concilier travail et famille». Source : Béatrice Majnoni d Intignano, «Activité féminine et différences de fécondité en Europe», Population et Avenir, 2004, n 668, mai-juin
4 Document 3 : Fécondité et niveau de formation des femmes
5 Document 4 : Le lien entre croissance démographique et croissance du PIB En réalité, la variation du PIB par actif est d autant plus significative que le nombre d actifs occupés et les débouchés augmentent dans une population en expansion. Le progrès technique, l apprentissage et les économies d échelle conjuguent leurs effets pour baisser les coûts unitaires, améliorer la qualité, bref augmenter la valeur ajoutée, c est à dire le PIB par actif. Le multiplicateur de la dynamique démographique joue encore pour les États-Unis, certes moins que dans les années soixante, mais plus du tout pour l Europe vieillissante. Les économistes ne trouvent pas ce multiplicateur démographique parce qu ils ne le cherchent pas. Cette hypothèse éclaire pourtant mieux le décrochage de croissance du PIB par habitant de l Europe par rapport aux États-Unis dans les années quatre-vingt-dix que le soi-disant retard dans les TIC (technologies de l information et de la communication). La croissance à long terme des pays développés est commandée par la démographie. La vraie question pour nos entreprises est celle des débouchés. L Europe absorbe 91 % de ce que la France produit, sa population devrait stagner d ici à 2025 (celle des pays de l Est va baisser de plus de 20 millions) alors que celle des États-Unis continue à augmenter de plus de 50 millions. Le recul du Japon dans les années quatre-vingt-dix s explique, quant à lui, par un vieillissement plus rapide. Les différences démographiques expliqueraient la majeure partie de l écart constaté entre les pays développés en termes de création d emplois, dans le dernier quart de siècle. Les aspects qualitatifs liés à l apprentissage plus facile des nouvelles techniques par des populations jeunes contribuent certainement à ce multiplicateur. Dans une étude comparative, Beaudry et Green (2000), s appuyant sur un modèle de croissance endogène, montrent comment les pays à forte croissance démographique diffusent plus rapidement les techniques modernes. C est l interaction entre croissance démographique et dynamisme technologique qui «fait» la croissance. Un point essentiel du modèle est l hypothèse de complémentarité entre le capital humain et le capital en TIC. Selon un test réalisé sur dix-huit pays de l OCDE, les auteurs font apparaître une corrélation positive et significative entre la croissance démographique et l emploi pendant les années 1975 à 1997, période où précisément se diffusent les nouvelles technologies de l information. Avec un indicateur conjoncturel de fécondité proche de 1,5, l Europe aura demain des générations de jeunes actifs un tiers moins nombreuses que celles d aujourd hui. C est bien d un déficit en capital humain dont il s agit, faute de politiques familiales suffisamment incitatives. Les pays européens sont comme des vergers dont les arbres, en plein rendement pendant 40 ans, arrivent à maturité sans que l on ait prévu leur remplacement par de jeunes pousses. Or, pour investir et consommer, il faut avoir confiance en l avenir et besoin de s équiper en biens matériels, autant de caractéristiques qui, malheureusement, régressent avec l âge.
6 Document 5 : Evolution conjointe des taux de croissance du PIB par habitant et des taux de croissance de la population
7 Document 6 : Variations nationales de la croissance démographique en Europe Source : Jean-Paul Sardon, «Evolution démographique récente des pays développés», Population-F, 61(3), 2006, pp
8 Document 7 : Production domestique et égalité des genres L arrivée en masse de femmes, et de mères, sur le marché du travail a modifié la répartition des responsabilités au sein des ménages en termes de revenu (emploi rémunéré), mais pas de prise en charge des enfants et de la famille en général. Les tâches domestiques restent, en effet, un domaine fortement féminisé, une féminisation tout aussi marquée est constatée dans les soins apportés aux autres membres du ménage, enfants ou adultes dépendants. En 1966, les femmes fournissaient 81 % du temps de travail domestique dépensé dans les couples ; en 1998, cette part est de 69 %. Pour le noyau dur des tâches domestiques (courses, cuisine, vaisselle, linge, soins matériels aux enfants, hors bricolage et jardinage), la part des femmes est passée sur la même période de 92 à 83 % et la part des hommes a doublé, passant de 8 à 17 %. Dans tous les pays industrialisés ayant réalisé des enquêtes Emploi du temps (principalement les pays européens, les États-Unis, le Canada et l Australie), les hommes consacrent davantage de temps au travail rémunéré qu aux tâches domestiques, la hiérarchie inverse s observant pour les femmes. Si l écart du temps consacré par les hommes et les femmes aux activités domestiques s est réduit sur longue période dans les pays développés (notamment dans les pays de l Europe du Nord), cette réduction s explique principalement par la baisse du temps consacré, en moyenne, aux activités domestiques par les femmes et, plus marginalement, par une légère augmentation du temps consacré par les hommes à ces activités. Les différentes enquêtes mettent également en évidence que les hommes dont la conjointe travaille ont une plus forte participation que les autres aux tâches domestiques et familiales. En France, la proportion du travail domestique réalisée par les hommes est plus élevée quand les deux membres du couple travaillent (un tiers) que lorsque la femme est seulement active au foyer (un cinquième). Elle est également plus élevée quand la femme travaille à temps plein à l extérieur que lorsqu elle travaille à temps partiel (Brousse, 1999). Autrement dit, plus la femme travaille, plus la répartition des tâches devient égalitaire, alors que la spécialisation est plus forte si la femme est à temps partiel ou inactive.
9 Document 8 : Pourquoi une politique publique de la famille? La famille est certes une affaire privée, mais également une affaire publique qui justifie à cet égard que les politiques publiques s y intéressent. Comme l a relevé Gerhard Schröder (2001), Chancelier de la République d Allemagne, «la plupart des problèmes auxquels nous sommes confrontés sont liés d une façon ou d une autre à la famille» (encadré 2). C est la raison pour laquelle une réflexion sur les relations famille, économie, société paraissait nécessaire, afin de rassembler des informations dispersées, de mettre en évidence les enjeux pour les politiques et d éclairer l action des pouvoirs publics d un jour nouveau. La raison essentielle d une intervention publique réside dans le fait que la famille engendre d importantes externalités (positives quand elle remplit bien son rôle éducatif mais négatives si elle le remplit mal) et, qu à ce titre, l investissement dans le capital humain serait quantitativement et qualitativement insuffisant si les choses étaient laissées en l état. Les externalités positives (santé des enfants, éducation, insertion sociale, etc.) sont génératrices à terme de croissance et de bien-être pour tous et pas seulement pour les enfants et familles concernés. Les externalités négatives (échec scolaire, désocialisation, violence potentielle) peuvent conduire à une moindre accumulation (voire à une dégradation) du capital humain et avoir un coût en termes de bien-être collectif (sous forme de coûts budgétaires supplémentaires ou en termes de croissance perdue).
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