L apport de la gouvernance à l explication des crises bancaires : Une analyse en données de panel

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1 L apport de la gouvernance à l explication des crises bancaires : Une analyse en données de panel Ezzeddine ABAOUB 1, Houssem RACHDI 2 & Moez ELGAIED 3 Conférencier : Moez ELGAIED : tel Thème : les crises financières Février 2008 Résumé La plupart des pays émergents ont entamé des processus de libéralisation financière dans leur programme d ajustement structurel, dicté par le fonds monétaire international et la banque mondiale. Toutefois, la multiplication des crises financières et bancaires a remis en cause les objectifs de cette libéralisation financière (Giannetti 2007, Ranciere & al 2006, Daniel & Jones 2006, Cunado & al 2006, Aka 2006, Barell & al 2006). En effet, des contributions théoriques et empiriques de certains économistes ont montré qu une libéralisation financière exercée dans un environnement institutionnel peu développé a accentué la prolifération des crises bancaires, ce qui laisse présager que la défaillance au niveau de la gouvernance bancaire joue un rôle significatif dans l éclatement des crises (Menkhoff & Suwanaporn 2007, Currie 2006). Notre étude empirique a été réalisée sur un échantillon de dix pays émergents et pour une période allant de 1980 à Nos résultats montrent une relation positive entre la libéralisation financière et la probabilité de l émergence des crises bancaires et un lien négatif et significatif entre la gouvernance bancaire (réglementation prudentielle) et la probabilité de naissance des crises bancaires. Ce qui laisse à penser que le renforcement de la gouvernance bancaire durant les épisodes de la libéralisation financière constitue une condition sine qua non pour avoir un système bancaire efficient. Mots clés : Libéralisation financière, crises bancaires, gouvernance bancaire et logit sur données de panel JEL Classification : G 21 ; G 28 ; F 36 ; E 44 Abstract Most of the emerging countries have started a process of financial liberalization as part of their structural adjustment programmes, imposed by the International Monetary Fund and the World Bank. Nevertheless, the growing number of financial and bank crises has put into doubt the objectives of this liberalization policy (Giannetti 2007, Rancier & al 2006, Daniel & Jones 2006, Cunado & al 2006, Aka 2006, Barell & al 2006). Indeed, theoretical and empirical contributions of some economists have shown that a financial liberalization policy undertaken in a less developed institutional environment accentuates the proliferation of bank crises, which leads to the conclusion that failure at the level of bank governance plays a significant role in the emergence of crises (Menkhoff & Suwanaporn 2007, Currie 2006). Our empirical study took a number of ten (10) emerging countries as a sample to study the relation between governance and bank crises during the period Our results have shown a positive association (correlation) between financial liberalization and the probability of the emergence of bank crises, however we found a negative and significant association (correlation) between governance (prudential supervision) and the probability of emergence of bank crises, which leads us to think that reinforcing bank governance during the financial liberalization phases constitutes a condition on having an efficient bank system. Key Words: financial liberalization, bank crises, bank governance and panel data analysis JEL Classification : G 21 ; G 28 ; F 36 ; E 44 1 Professeur à la faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis (ezzeddine.abaoub@planet.tn) 2 Enseignant à l école supérieure de commerce électronique de la Manouba tel Adresse : 6 rue ibn said andaloussi app5 et 3 cité mahrajene mutuelle ville 3 Enseignant à la faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis (elgaied2001@yahoo.fr) 1

2 I. Introduction La nouvelle théorie de l intermédiation financière a permis d expliquer les raisons d être d une banque par référence aux trois critères suivants : économiseur de coûts de transactions, délégateur de surveillance et producteur et assureur de liquidité. Pour Anderson & Campbell (2004), la banque constitue un domaine particulièrement privilégié, compte tenu de son rôle central dans le fonctionnement des économies (octroi des crédits, mobilisation de l épargne, financement des investissements ). Elle est un transformateur de dépôts (Inputs) en crédits (Outputs) sur la base d une modification d échéance. Son activité traditionnelle consiste à collecter les dépôts quelque soit leur forme et leur maturité et accorder des crédits sous différentes formes à sa clientèle. Par ailleurs, afin d affiner et renforcer son rôle benefique dans l économie (Angkinand 2007), le système bancaire s émet d accord de procéder à une libéralisation financière. Cette libéralisation financière, qui se manifeste par un libre épanouissement de la sphère financière qui permet le développement de la sphère réelle par une allocation optimale du capital, a pour objectif d améliorer le degré d efficience et la rentabilité du système bancaire. Toutefois, la réalité est loin d être là. En effet, La multiplication des crises bancaires et la montée de l instabilité financière ont remis en cause les objectifs de la libéralisation financière. Une libéralisation financière qui est, sans doute l un des faits marquants de l économie mondiale, a fortement contribué à des disfonctionnements bancaires très importants (Giannetti 2007, Ranciere & al 2006, Daniel & Jones 2006, Cunado & al 2006, Aka 2006, Barell & al 2006). Ceci met en évidence l existence d un clivage théorique et empirique entre deux courants idéologiques, le courant de la libéralisation financière qui défend son bien fondé en matière de croissance économique et le courant des crises bancaires qui stipule que la libéralisation financière a accentué l exposition des banques face aux risques et a bouleversé les structures fortement supervisées par l Etat. Ainsi la banque est devenue le maillon faible des systèmes financiers (Barth & al 2004). Delà naît un intérêt certain pour l instauration des mécanismes de gouvernance bancaire pour remédier à ce problème de crise bancaire. Cette gouvernance bancaire, vue sous l angle de la réglementation prudentielle, a fait l objet de nombreux travaux de recherche. Menkhoff & Suwanaporn (2007), Currie (2006), montrent qu une libéralisation financière exercée dans un environnement institutionnel peu développé accentue la prolifération des crises bancaires, ce qui laisse à penser que la défaillance au niveau de la gouvernance bancaire peut être une source qui peut aggraver les crises bancaires. Cette idée a été testée par d autres études qui sont allées plus loin et montrent que la gouvernance bancaire peut avoir un rôle significatif dans le déclenchement des crises bancaires. Dans cet ordre des idées, Mehram (2004) montre qu une bonne gouvernance bancaire induit une santé et une croissance durable de l économie. De même, Caprio & al (2004) arrive à la conclusion qu une bonne gouvernance est le garant d une allocation efficiente de l épargne. D autres chercheurs concluent, par contre, que la gouvernance bancaire ne contribue pas à éviter, voire éloigner les cirses bancaires. En effet, Icard (2002) et Cartapanis (2003) montrent que la gouvernance bancaire ne permet pas d améliorer la sécurité du système financier. Cartapanis (2003) constate, de sa part, que la gouvernance bancaire ne peut pas contenir le risque systémique ; qui est le risque le plus grave pour les banques. Ces auteurs expliquent ce résultat par le fait que les crises se propagent à une vitesse spectaculaire d une économie à une autre via les échanges financiers et commerciaux entre pays. 2

3 Enfin, il est fort utile de souligner que les résultats des différents travaux abordant la question de l effet de la gouvernance bancaire sur la sécurité du système bancaire sont, le plus souvent, mitigés. Il en résulte l absence d un consensus. Ainsi, notre objectif dans ce travail de recherche est de statuer sur la contribution de la gouvernance bancaire à réduire les crises bancaires. Pour ce faire, la deuxième section du présent article traitera des considérations théoriques de la libéralisation financière, de la gouvernance et des crises bancaires. L interface crises et gouvernance bancaires et la méthodologie économétrique choisie seront exposés dans la troisième section. Nos conclusions feront l objet de la quatrième section. II. Libéralisation financière, crises et gouvernance bancaires : une synthèse de la littérature Un examen de la littérature financière portant sur les crises bancaires nous enseigne que deux courants de recherche ont essayé de déterminer les principales causes de ces crises. En effet, le premier courant stipule que les crises bancaires reposent sur des fondements macroéconomiques et que les pré conditions inappropriées au processus de libéralisation financière constituent la principale cause des crises bancaires. En revanche, le deuxième courant soutient l idée que les crises bancaires reposent plutôt sur des fondements micro-économiques. Ce dernier courant, suppose que la transformation de l environnement bancaire dans cette nouvelle ère de globalisation constitue la deuxième cause des crises bancaires. D où la nécessité d améliorer l environnement institutionnel, afin de garantir la solidité bancaire, constitue une tâche indispensable à accomplir. Cette amélioration peut se manifester par l instauration d un système efficace de gouvernance bancaire. II.1 Libéralisation financière et crises bancaires : la remise en cause La fin du dernier siècle a été marquée par le développement d une vaste littérature théorique et empirique qui traite la causalité entre la libéralisation financière et la croissance économique. La lecture de ces écrits débouche sur la conclusion que la libéralisation financière est le moyen le plus efficace destiné à améliorer l efficience économique des pays en voie de développement car ils souffrent de l absence d une intermédiation bancaire liée essentiellement à la fixation administrative des taux d intérêts, et la remise en cause du modèle de l Etat providence. Honothan (1997) affirme que l intervention des autorités publiques au niveau du système bancaire est un signe de détresse financière des banques qui se caractérise par une détérioration de la qualité de leurs actifs. De plus, l intervention de l Etat est un indicateur de fragilité si le secteur bancaire est ouvert et soumis à la concurrence étrangère. Devant ce constat, Alfaro & Hammel (2007), Kim & Kenny (2006), Hao (2006), Menzie & Hiro (2005), Bekaert & al (2005), parmi d autres, suggèrent que les pays en voie de développement doivent libéraliser le système financier pour assurer son bon fonctionnement et amorcer la croissance économique. Selon ces auteurs, la libéralisation financière défend l idée selon laquelle un libre épanouissement de la sphère financière permettrait le développement de la sphère réelle par une allocation optimale du capital et génère une croissance économique rapide pour les pays en voie de développement. Dans le même ordre d idées, Bhaduri (2005), à partir d une étude faite sur l Inde, en arrive à conclure que la libéralisation financière en réduisant le rôle de l Etat dans l économie, a bouleversé le schéma des investissements. Si le marché assure la détermination des taux d intérêt, la libéralisation financière réduit les imperfections du marché et améliore l allocation des ressources. 3

4 Il s en suit que la libéralisation financière a été instaurée afin de permettre l éclosion du développement financier et de la croissance. Toutefois, le résultat escompté n été atteint. Bien au contraire, cette libéralisation financière a engendré des crises bancaires très graves. En effet, la libéralisation financière est un facteur de fragilisation interne et externe des économies. Récemment, Giannetti (2007) préconise que «Financial liberalizations in emerging markets are often followed by reckless lending and severe banking crises». Dans la même logique, Aka (2006) stipule que «In the past five years, several financial crises have rattled most of the emerging market economies in Asia, Europe, and south Amercia. These crises were deeply related to the process of financial liberalization and financial globalization.». Une première lecture de cette affirmation fait ressortir que la contribution de la libéralisation financière en matière de développement financier et de croissance économique a été fortement remise en cause. Cette thèse est d ailleurs corroborée par Daniel & Jones (2006) qui, ont constaté que la plupart des crises bancaires qui ont touché les économies émergentes ont été procédés par des mouvements de libéralisation financière. Dans ce contexte, Ranciere & al (2006) ont montré que la libéralisation financière peut induire à un niveau de risque supérieur, accroître la volatilité des indicateurs macroéconomiques et augmenter la probabilité de déclenchement des crises bancaires. D autres études, en particuliers celles menées par Barell & al (2006) et Tornell & al (2004) ont validé ce constat. L existence d une relation entre les crises bancaires et financières et les politiques de libéralisation financière, souvent radicales, a été validée également par de nombreux chercheurs économistes. Kaminsky & Reinhart (1999) ont réalisé une étude sur un panel de 20 pays tel que l Amérique Latine, certains pays d Europe et d Asie sur la période Ils ont conclut que le nombre des crises bancaires a fortement augmenté et que ces crises sont procédées par des politiques de libéralisation financière. Toujours dans le cadre d analyse de la sensibilité libéralisation financière et crises bancaires, Barth & al (1999) ont examiné le lien entre la régulation financière, la fragilité financière et la performance économique. Ils ont affirmé que les pays avec les systèmes les plus régulateurs et les plus restrictifs sont plus susceptibles d éradiquer les crises bancaires. Une idée déjà formulée et développée, bien avant, par Rossi (1999). Par ailleurs, Fisher & al (1997) sur la base d une étude en données individuelles effectuée sur la Malaisie, la Thaïlande et Taiwan, ont constaté que les banques sont exposées à des risques très élevés durant le processus de libéralisation financière. Cette dernière augmenterait l exposition des économies émergentes aux perturbations extérieures, ce qui fragilise les banques locales. Sur cette question, Demirguc-Kunt & Detragiache (1998 et 1999) et Noy (2004) affirment que la libéralisation du secteur financier local accroît la probabilité que le système bancaire devient de plus en plus fragile du à une suppression du plafonnement des taux d intérêt, du contrôle des crédits et la réduction des barrières à l entrée des banques étrangères. Par ailleurs, la libéralisation du secteur financier domestique conjuguée avec la libéralisation des marchés financiers et le compte capital constituent des signes très puissants pour la naissance d une crise bancaire dans les pays émergents. Etant donné les propositions antagonistes ainsi que les résultats mixtes 4 des recherches empiriques portant sur la relation entre les crises bancaires et la libéralisation financière, nous choisissons dans cette étude de tester l hypothèse de recherche suivante : Hypothèse 1 : Il existe une relation positive entre la libéralisation financière et les crises bancaires. 4 Nous ne connaissons pas a priori, le sens de la relation entre crises bancaire et libéralisation financière. Il peut s agir d une relation positive ou négative. 4

5 II.2. L apport de la gouvernance bancaire à atténuer les crises bancaires Le «Corporate Governance» est un puissant courant d opinion qui s est développé aux Etats-Unis et en Angleterre, puis s est propagé en France en réaction d une série de scandales financiers et de faillites spectaculaires qui ont émaillé la vie des affaires de quelques grandes firmes.ce terme a été l objet aujourd hui d une forte attention de la part des juristes et des économistes, mais également des politologues, des sociologues et des spécialistes des sciences de gestion (Charreaux 2004). La notion de gouvernance d entreprise a concerné en premier lieu les entreprises, puis elle s est propagée aux banques, étant donné que la banque est une firme industrielle et vu son implication croissante dans la sphère réelle. De plus, la banque occupe une place centrale et où le développement économique d un pays lui tributaire. Ainsi, il est devenu impérieux de mettre en place une gouvernance propre à la banque. Au cours de la deuxième moitié du 19 éme siècle, les crises économiques prenaient fréquemment une dimension financière et bancaire. Les faillites du Crédit Mobilier des «Frères Pereire» en 1867 ou celle de l Union Générale en 1882 sont toujours citées en exemple. Les pouvoirs publics ont alors constaté le rôle amplificateur joué par les crises bancaires sur la conjoncture économique générale. Ainsi, comme réaction pour éviter et réduire ces crises bancaires, les pouvoirs publics ont instauré des mécanismes de gouvernance bancaire. Selon Stuart & Gillan (2006), la gouvernance des firmes bancaires admet deux dimensions, interne et externe. La dimension externe se manifeste par la réglementation prudentielle, alors que la dimension interne est le mode d administration de la banque. Malgré l importance de la dimension interne, nous nous se focalisons, dans ce travail de recherche, sur la dimension externe de la gouvernance bancaire et ce dont le but d appréhender sa contribution à assurer la stabilité du système bancaire. La gouvernance bancaire, vue sous l angle de la réglementation prudentielle, a fait l objet de nombreux travaux de recherche. Menkhoff & Suwanaporn (2007), énoncent qu une libéralisation financière exercée dans un environnement institutionnel peu développé accentue la prolifération des crises bancaires, ce qui laisse à penser que l inefficacité des mécanismes de gouvernance bancaire peut être une source qui peut aggraver les crises bancaires. Sur cette question, Minsky (1996) montre que le faible environnement institutionnel est au centre de la dynamique d une crise. En d autres termes, la vacance de gouvernance bancaire alimente le mécanisme de fragilité bancaire (Pathan & al 2006) sous l effet de la libéralisation financière, qui amplifie l euphorie de l incitation aux risques. Dans le même cadre d analyse de la relation gouvernance bancaire et crise, sur une etude sur un panel de 35 pays, Angkinand (2007), a montré qu une supervision bancaire adéquate permet d atténuer les crises bancaires. Horicuchi (2000) affirme que le dysfonctionnement de la gouvernance bancaire est à l origine des crises profondes qui ont frappé les pays asiatiques. Récemment, Mehram (2004) montre qu une bonne gouvernance bancaire induit une santé et une croissance durable de l économie. De même, Caprio & al (2004) arrive à la conclusion qu une bonne gouvernance est le garant d une allocation efficiente de l épargne. A coté de ces études montrant le rôle primordial qui peut jouer la gouvernance bancaire dans l atténuation des crises bancaires, d autres travaux ont remis en cause l efficacité de la gouvernance bancaire. Ils concluent que la réglementation prudentielle ne contribue pas à réduire et éviter les crises bancaires. En effet, Icard (2002), puis Cartapanis (2003) et récemment montrent que la gouvernance bancaire, vue sous l angle de la réglementation prudentielle, ne permet pas d améliorer la sécurité du système financier. Ils constatent que la gouvernance bancaire ne peut pas contenir le risque systémique ; qui est le risque le plus grave qui peut frapper 5

6 les banques. Ces auteurs expliquent ce résultat par le fait que les crises se propagent à une vitesse spectaculaire d une économie à une autre via les échanges financiers et commerciaux entre pays. Enfin, il est jugé pertinent et utile de signaler que les résultats empiriques des différents travaux abordant la question de l effet de la gouvernance bancaire sur la sécurité du système bancaire sont, le plus souvent, mitigés. Il en résulte l absence d un consensus. Ainsi, vu que dans la littérature, il y a une forte ambiguïté quant à l efficacité de la gouvernance bancaire pour remédier le problème de crise bancaire, nous allons essayer à travers les régressions de confirmer l hypothèse suivante : Hypothèse 2 : La gouvernance bancaire, vue sous l angle de la réglementation prudentielle, permet de remédier le problème de crise bancaire. III. Interface libéralisation financière, crise et gouvernance bancaires : une analyse en données de panel La nouvelle finance libéralisée a provoqué des transformations profondes dans l industrie bancaire. En effet, la libéralisation financière a causé une fragilisation bancaire qui s est traduite par une fréquence élevée des crises bancaires (Plihon 2000). Néanmoins, un examen de la littérature financière laisse à penser que la libéralisation financière ne constitue pas la cause commune des crises bancaires observées ces deux dernières décennies. Une autre justification théorique et empirique des crises bancaires est la défaillance de la gouvernance bancaire. D une manière générale, la plupart des pays émergents ont adopté un processus de libéralisation financière de manière très hâtive. Le passage d une économie réprimée à une économie libéralisée nécessite une étape transitoire, à savoir la mise en place d un processus de contrôle prudentiel très efficace. Cette étape a été délaissée dans les économies émergentes, en plus, la libéralisation financière entraîne une ouverture des systèmes bancaires nationaux, cette situation débouche sur une concurrence acharnée entre les banques, qui conduisent à une prise de risque pour accroître les gains et les profits (Hellman & al 1996). Selon Diamond & Dybvig (1983), la banque est sujette à plusieurs types de risques. A cet égard, la littérature retient quatre types de risques à savoir : risque d illiquidité, de taux d intérêt, de contrepartie et de marché. Pour se couvrir contre ces risques, les autorités doivent renforcer la gestion interne des risques au niveau microéconomique (réglementation prudentielle), un renforcement qui sera susceptible de réduire la probabilité d avoir une crise systémique. Ainsi, notre objectif dans ce travail de recherche, rappelons-le, consiste à tester l efficacité de la gouvernance bancaire à atténuer les crises bancaires. Pour tester cet objectif, nous nous progressons en trois étapes. Dans une première étape, nous nous présentons le modèle à tester. Chemin faisant, la définition et la mesure des variables constituent un passage indispensable. La dernière étape sera réservée aux résultats obtenus ainsi que leurs interprétations économétriques et économiques. III.1. Présentation de l échantillon et du modèle à estimer Il s agit de valider par le biais de la méthode logit sur données de panel le lien entre libéralisation financière, crise et gouvernance bancaires. L échantillon choisi est un panel de pays suivants : Argentine, Brésil, Mexique, Corée du sud, Indonésie, Malaisie, Thaïlande, Tunisie, Maroc et Afrique du Sud. Notre étude s étale sur une période allant de 1980 à

7 Le modèle dichotomique probit admet pour variable expliquée, non pas un codage quantitatif associé à la réalisation d un événement (comme dans le cas de la spécification linéaire), mais la probabilité d apparition de cet événement, conditionnellement aux variables exogènes. Ainsi, on considère le modèle suivant : P i = Prob (y i = 1 x i ) = F (x i ) (1) Où la fonction F (.) désigne une fonction de répartition. Le choix de la fonction de répartition F (.) est a priori non contraint. Toutefois, on utilise généralement deux types de fonction : la fonction de répartition de la loi logistique et la fonction de répartition de la loi normale centrée réduite. A chacune de ces fonctions correspond un nom attribué au modèle ainsi obtenu: modèle logit et modèle probit (Hurlin 2003). De plus, ces modèles sont les plus communément utilisés dans la compréhension des crises bancaires. Les principaux auteurs qui ont fait appel à cette technique sont Demirguc-Kunt & Detragiache ( ), Fontenla (2003), Hagen & Ho (2003). Le modèle que nous allons utiliser, au cours de notre étude, est le suivant : Avec i = {1,, N} ; t = {1,, T}. y = â X + a (2) it IT y = 1 s il y une crise (3) it = 0 sinon Y est le vecteur des variables dummies des crises bancaires, â le vecteur de N coefficients inconnus à estimer, X la matrice des variables explicatives et la matrice des résidus. Etant donné que y est le vecteur des variables dummies qui prennent la valeur 1 s il y a une crise bancaire et it P y = 1/ X,X,...,X = F âx ; où F est la fonction de 0 sinon, on peut écrire : ( ) ( ) répartition de i t. it it i 2 In it it En recourant à l hypothèse de distribution logistique, on retrouve le modèle logit : F ( âx ) 1/1+ exp( β ) = (4) it X it La vraisemblance associée à ce modèle s écrit : N L = i= 1 T t= 1 P (Y i = 1 / X i1, X i2... X in ) (5) N L = i= 1 T t= 1 F ( X it ) Yit. [1- F ( X it )] 1- Yi (6) Le logarithme de cette vraisemblance s écrit : N Ln L = i= 1 T t= 1 { Y i. Ln [F ( X it )] + (1- Y it). Ln [1- F ( X it )] } (7) C est la fonction du modèle logit multi variable. 7

8 III.2. Définitions et mesures des variables Selon Kaminsky & Schmukler (2003), la variable libéralisation financière admet 3 dimensions (Libéralisation domestique réelle, Libéralisation des marchés financiers et libéralisation du compte capital). Dans le cadre de notre étude, nous allons retenir trois dimensions uniquement, à savoir, la libéralisation du secteur financier domestique, la libéralisation des marchés financiers et la libéralisation du compte capital. Pour chaque dimension, trois régimes sont identifiés : intégralement libéralisé 5, partiellement libéralisé 6 et réprimé. Le degré de la libéralisation financière mesuré par l indice composite du secteur financier domestique, des marchés financiers et du compte capital varie entre 1 et 3 : l indice prend la valeur de l unité en cas de répression financière, deux en cas de libéralisation partielle et trois en cas de libéralisation totale. Pour la variable crise bancaire nous retenons à ce fait, la définition de Caprio & Klingebiel (1996) où une crise bancaire correspond à l épuisement du capital du tout le système bancaire. Les indices de crises bancaires systémiques varient entre 0 et 1 : ils prennent la valeur de l unité s il y a une crise et zéro sinon. Pour la variable gouvernance bancaire, elle prend les valeurs suivantes : zéro en période de répression financière, l unité en période de libéralisation financière et deux si la libéralisation financière a été suivie par un effort de renforcement des normes de supervision prudentielle. Pour les variables de contrôle, nous allons retenir selon la littérature empirique des crises bancaires quatre variables de nature internes et externes : la croissance économique réelle par tête, le ratio M 2 /Réserves internationales, le rapport déficit budgétaire/pib et le rapport dette publique de court terme /Dette externe : Le niveau de l activité économique : Le déclin de l activité économique peut provoquer une crise de liquidité via la baisse de la quantité de monnaie en circulation. En effet, Un faible taux de croissance économique entraîne un déclin sectoriel. A titre d exemple si le secteur touristique se trouve en difficulté et n arrive pas à honorer ses engagements bancaires, ceci fragilise les banques en augmentant le volume des créances improductives ce qui affecte négativement le résultat de la banque. L accroissement des prêts non performants est positivement corrélé avec la probabilité d une crise bancaire. Toujours dans le même ordre des idées, si les taux d intérêt domestiques croissent, la valeur des actions et des obligations des banques diminue. La chute de la richesse détenue par de nombreux emprunteurs provoque à son tour une chute des crédits. Le ratio M 2 / Réserves internationales : Si l économie enregistre un taux de croissance élevé de la masse monétaire au sens de M 2, cela peut être considéré comme l un des signes annonciateurs d une crise bancaire. Lorsqu on rapporte M 2 aux réserves de change 7, plus ce ratio est élevé plus l économie est vulnérable à une crise de confiance des investisseurs. Selon Cartapanis (2002), la crise bancaire devient alors une crise de change qui se manifeste par un reflux des capitaux étrangers et une baisse des réserves de change pour les banques. Nous assistons alors à un passage d une crise de liquidité à une crise de solvabilité bancaire. En outre, il est faut utile de signaler que le ratio M 2 / Réserves internationales forme un bon indicateur qui permet de mesurer également la capacité d une banque centrale à confronter une baisse des réserves en devises suite à une panique bancaire. De plus, le ratio M 2 / Réserves 5 Un régime est qualifié comme intégralement libéralisé si les 3 secteurs sont parfaitement libéralisés. 6 Un régime est qualifié comme partiellement libéralisé si au moins un des 3 secteurs est partiellement libéralisé 7 M 2 / Réserves de change : est un indicateur de la capacité du système bancaire à faire face à ses engagements intérieurs dans le cadre d une crise de change voire en présence d une panique bancaire. 8

9 internationales dispose d un contenu informatif primordial. En effet, il permet d avoir une idée sur la capacité de l économie à résister aux pressions spéculatives. La volatilité des termes de l échange : La volatilité des prix des biens rend la prévision des recettes des exportations très complexe et expose le pays à des risques très élevés de déficits commerciaux et courants ; pouvant être considéré comme l une des causes de déclenchement d une crise de paiement. Dans quelques pays où l exportation se base sur un seul secteur, une baisse des prix à l exportation, du pétrole par exemple, creuse le déficit de la balance commerciale ce qui remet en cause la capacité d un pays à dégager un surplus de devises pour payer sa dette extérieure. Dans ce cas, ce risque se propage aux banques par la détérioration du passif de ces dernières si les firmes exportatrices se trouvent dans l incapacité d honorer leurs dettes (Naamane 2004). Le ratio dette publique de court terme/dette externe : A la différence des pays développés, les crises des pays émergents sont caractérisées par des banques où leur portefeuille se compose d une part importante des dettes du gouvernement destiné à financer la dette externe du pays. Ces dettes levées sur les marchés internationaux ont une maturité courte. Donc les banques locales deviennent très sensibles à la capacité de remboursement du gouvernement. III.3. Estimation et interprétation des résultats III.3.1 La remise en cause de la libéralisation financière III Estimation et interprétation de la régression des variables dummies d interaction entre la libéralisation financière sur la probabilité des crises bancaires (Tableau 1) La probabilité des crises bancaires est significativement et positivement liée à la variable dummy de la libéralisation financière (+1,398). Ce résultat corrobore celui obtenu par Kaminsky & Schmukler (2003) sur un panel de pays industrialisés et en voie de développement, qui stipule que la libéralisation financière a un effet négatif à court terme et cet effet disparaît à long terme, une fois que les réformes financières se familiarisent avec la nouvelle finance globalisée. Ainsi le pays en question réalisera une croissance durable et son système financier deviendra stable. D autres études empiriques telle que Ranciere & al (2006), Eichengreen & Arteta (2000) et Arricia & al (2005) ont montré que la libéralisation financière est la cause commune des crises bancaires observées ces deux dernières décennies. III Estimation et interprétation de la régression des variables dummies d interaction entre la libéralisation financière et deflateur de PIB sur la probabilité des crises bancaires Les préalables macroéconomiques sont le déficit budgétaire / PIB et le deflateur de PIB. En effet, les économies émergentes sont caractérisées par un déficit budgétaire assez lourd qui dépasse les normes internationales. De ce fait, les banques publiques sont tenues de combler ce déficit ce qui leur expose à un risque de dégradation de leurs bilan. Une inflation élevée rend la détermination du risque associé à un crédit bancaire très difficile. De même, un niveau élevé d inflation est un signe annonciateur d une crise bancaire comme le montre le tableau suivant sur un panel de pays émergents : 9

10 (Tableau 2) Dans cet article, nous allons traiter uniquement l effet d une libéralisation financière entamée dans un contexte inflationniste sur la probabilité des crises bancaires. En effet, la majorité des pays émergents ont adopté un processus de libéralisation financière dans une période caractérisée par un taux d inflation trop élevé. De plus, l inflation élevée exerce un effet négatif sur la croissance économique objet recherché par la libéralisation Les régressions des variables dummies d interaction entre la libéralisation financière et l inflation sur la probabilité des crises bancaires aboutissent aux conclusions suivantes : (Tableau 3) La variable interactive de la libéralisation financière et l inflation est positivement corrélée aux crises bancaires (+0,066). En effet, une inflation galopante (taux d inflation qui dépasse 10 %) tend à accroître la probabilité des crises bancaires après qu un pays s engage dans des réformes financières. Ce résultat est très attendu dans la mesure où une inflation élevée biaise les anticipations des agents économiques. L inflation élevée favorise une mauvaise allocation des ressources dans une économie et provoque une redistribution des revenus au profit des emprunteurs et au détriment des créanciers. Ceci défavorise le développement et la croissance économique ; l objectif final de l école de répression financière et les travaux qui traitent de la question des bienfaits de la libéralisation financière. L interconnexion entre les sphères réelle et financière engendre une dégradation de la rentabilité du secteur réel suite à la hausse de l inflation. Ceci se propage et perturbe le fonctionnement du système bancaire. La plupart des pays émergents n ont pas engagé des réformes d ordre macroéconomique en parallèle avec leur politique de libéralisation financière ce qui a donné naissance à des crises bancaires très coûteuses en termes de pertes pour ces économies (Ariccia & al 2005). En guise de conclusion, et à l égard des tests précédents, nous pouvons constater qu une libéralisation financière fondée dans un cadre macroéconomique instable pourrait générer des crises bancaires. III.3.2. Apport de la governance bancaire III Les objectifs de la réglementation prudentielle La réglementation prudentielle est intervenue en vue d une harmonisation des conditions de la concurrence bancaire, le renforcement de la sécurité bancaire et la modernisation du fonctionnement des banques. L instauration et le renforcement de la concurrence bancaire s avère un objectif ultime pour la réglementation et ce pour pouvoir égaliser les conditions de «libre jeu» entre les banques sur le marché. Un environnement concurrentiel permet au système bancaire de se développer et de préserver sa stabilité et sa solidité. Par ailleurs, la réglementation prudentielle a comme but crucial de se prémunir de toute crise qui peut remettre en cause la vulnérabilité du système bancaire. De ce fait les régulateurs sont amenés à instaurer des normes visant le contrôle, en permanence, de la stabilité du système bancaire, afin de préserver la confiance en ce système et d éviter les crises systémiques engendrées par les «ruées bancaires». En fin, la vague des 10

11 innovations financières de ces dernières années a influencé le fonctionnement des banques : nouveaux marchés, nouvelles opérations, nouvelles pratiques bancaires. La réglementation doit donc à la fois s adapter à ces évolutions, notamment en ce qui concerne l évolution et la comptabilisation des opérations (De Coussergues 1996). 1. Les normes de surveillance prudentielle internationales Face à la montée des risques bancaires, les autorités internationales, tel que le comité de Bâle, a mis en place des normes de supervision bancaire, où les banques sont tenues de les respecter pour garantir leur liquidité et leur solvabilité au regard de leur clientèle. Parmi ces normes, nous trouvons le ratio «Cooke» ainsi que le ratio «McDonough» L accord de Bâle I : Le ratio Cooke Le ratio Cooke adopté en 1988, définit le montant des fonds propres minimum que doit posséder une banque en fonction du risque. Ce ratio impose deux contraintes : Fonds propres + Quasi fonds propres > = 8 % Total Engagements Fonds propres > = 4 % Total Engagements 1.2. L accord de Bâle II : Le ratio Mc Donough Le ratio McDonough succèdera au ratio Cooke suivant les accords de Bâle II. Selon Roy (2002), ce nouveau ratio de solvabilité a permis au comité de Bâle de connaître d une manière tangible l importance des risques opérationnels qui peuvent être couverts par le calcul des exigences de fonds propres. La réforme de Bâle II consacre le passage d une méthode purement quantitative et forfaitaire à une méthode ajoutant le qualitatif au quantitatif et plus sensible à la qualité intrinsèque des risques. En d autres termes, la réforme vise à réconcilier le capital réglementaire et le capital économique. A cet égard, Furline (2000) stipule que les banques peuvent réagir de manière optimale aux incitations économiques émanant des nouvelles réglementations. Le ratio McDonough repose sur trois piliers : l exigence en fonds propres, le processus de surveillance prudentielle et la discipline de marché. Pilier I : (Exigence en fonds propres) : selon ce premier pilier, les établissements de crédit devront disposer d un montant de fonds propres au moins égal à un niveau calculé selon un menu d options. Salmon (2002) estime que la contribution de ce pilier consiste à étendre la notion du risque à trois domaines : le risque de crédit, le risque de marché et le risque opérationnel. Ce dernier, constituant un point innové, est définit par Barroin & Ben Salem (2002) comme étant «le risque de pertes directes ou indirectes d une inadéquation ou d une défaillance attribuable à des procédures, personnels, systèmes internes ou des événements extérieurs». Pour le risque de crédit, il est devenu la préoccupation essentielle du comité sur la supervision bancaire qui est soucieux d assurer la sécurité du système bancaire international. Pilier II : (Processus de surveillance prudentielle) : ce pilier stipule que les autorités, disposant de pouvoirs renforcés, peuvent augmenter les exigences de garantie. Le pilier II autorise le régulateur à effectuer un examen individualisé des établissements bancaires : soit 11

12 moyennant un contrôle de procédures et des méthodes internes d affectation des fonds propres, soit par la fixation des exigences individuelles supérieures au minimal réglementaire. Pilier III : (Discipline de marché) : les établissements bancaires sont tenus de publier des informations complètes sur leurs risques, les méthodes de leur gestion, ainsi que l adéquation de leurs fonds propres. Selon Vaillant (2004), ce pilier renforce la discipline de marché en matière de transparence. L accord de Bâle II consacre l avènement d un nouvel age des métiers de la banque, tant du point de vue de l industrie bancaire elle-même que de son contrôle. Formellement le ratio McDonough est le suivant : Fonds propres réglementaires Risque de crédit + Risque de marché + Risque opérationnel > = 8 % III Estimation et interprétation de la régression des variables dummies d interaction entre la libéralisation financière et la gouvernance bancaire sur la probabilité des crises bancaires Les régressions des variables dummies d interaction entre la libéralisation financière et la gouvernance bancaire sur la probabilité des crises bancaires aboutissent aux résultats suivants : (Tableau 4) Une première lecture de ces résultats obtenus, nous montre que la régression de la variable dummy de la libéralisation financière combinée à un renforcement de la réglementation prudentielle sur la probabilité des crises bancaires a donné un coefficient négatif (-2,289) et statistiquement significatif. Ceci laisse entendre qu une supervision prudentielle adéquate tend à baisser la probabilité des crises bancaires. Ce résultat corrobore celui démontré par Currie (2006). En effet, un control interne et externe fiable est une condition sine qua non pour contourner la prise excessive de risque par le banquier. L excès de risque qui en résulte sous l effet de l ouverture financière des frontières, fragilise considérablement la solidité bancaire. Conformément à nos prédictions théoriques, les résultats font montrer que le ratio M2 / réserves internationales est lié positivement à la probabilité d une crise bancaire (+0,001). Autrement dit, plus ce ratio est élevé plus le pays est vulnérable à une crise de confiance de la part des investisseurs, s il y a une baisse des réserves de change pour les banques (Cartapanis 2002). Par ailleurs, les résultats font ressortir que la variable croissance économique est liée négativement à la probabilité de l émergence d une crise bancaire (-0,011). Nos résultats corroborent ceux de Kim & Kenny (2006) et Mah (2006) qui constatent qu un taux de croissance élevé est un bon signe pour l économie toute entière. Cependant, ils contredisent ceux obtenus par Borio & Lowe (2002) qui ont montré que la croissance économique pourrait être une origine d une crise bancaire. Le ratio de la dette de court terme/dette externe est lié négativement à la probabilité des crises bancaires (-0,055). Cette relation négative peut être justifiée par le fait que les banques sont la vitrine de la capacité d un pays à honorer ses engagements financiers levés sur les marchés internationaux de capitaux (Leavasseur & Riffart 2003). 12

13 De manière générale, les résultats obtenus montrent clairement la contribution primordiale de la gouvernance bancaire à faire réduire la probabilité des crises bancaires. En effet, les pays qui disposent d un système judiciaire et réglementaire efficace, sont supposés appliquer ainsi une bonne et saine gouvernance. Cette dernière, constitue un socle pour éradiquer les crises bancaires. IV. Conclusion Cet article a pour objectif d appréhender le rôle qui peut jouer l environnement institutionnel et plus précisément la gouvernance bancaire dans la naissance des crises bancaires. A coté de la libéralisation financière hâtive, la littérature financière nous enseigne que la défaillance au niveau de la gouvernance des établissements bancaires est une seconde justification théorique et empirique des crises bancaires qui ont secoué les pays émergents. Depuis les travaux du comité de Bale sur la supervision prudentielle, la gouvernance bancaire, vue sous l angle de la réglementation prudentielle, comme instrument de lutte contre les crises des systèmes bancaires, a fait l objet de nombreux travaux de recherche. Les résultats de ces travaux sont généralement mitigés et parfois même contradictoires. Une panoplie d études montre que la gouvernance bancaire contribue à réduire le risque de crises bancaires et par voie de conséquence à améliorer la performance et la rentabilité des banques. Mehram (2004) montre qu une bonne gouvernance bancaire induit une santé et une croissance durable de l économie. Dans le même ordre des idées, Menkhoff & Suwanaporn (2007) et Noy (2004) constatent qu un processus de libéralisation financière suivi concomitamment par un renforcement de la réglementation prudentielle permet de réduire la probabilité des crises bancaires. Cependant, un examen de la littérature révèle aussi que la gouvernance peut ne pas jouer un rôle actif en matière de crises bancaires. En effet, de nombreuses études constatent que la réglementation prudentielle ne contribue pas à réduire et éviter les cirses bancaires. Ces études remettent en cause l utilité des travaux du comité de Bale sur la supervision prudentielle. Dans ce cadre d analyse, Icard (2002) et Cartapanis (2003) montrent que la gouvernance bancaire, vue sous l angle de la réglementation prudentielle, ne permet pas d améliorer la sécurité du système financier dans sa version macroéconomique car la gouvernance bancaire ne peut pas contenir le risque systémique ; qui est le risque le plus grave pour les banques étant donné qu il se propage d une banque à une autre (Allen & Carletti 2006). De tel phénomène a poussé la banque des règlements internationaux, la banque mondiale et le fonds monétaire international de mettre en place une politique de prévention macro prudentielle. Cette dernière, selon Borio (2002) améliore le traitement dynamique des risques. De plus, elle permet de limiter le risque de détresse financière qui produit des pertes significatives en termes d output réel pour l économie toute entière. Notre étude empirique effectuée sur un échantillon d un ensemble de dix pays émergents, sur la période allant de 1980 à 2003, a confirmé que le renforcement de la gouvernance bancaire durant les épisodes de la libéralisation financière constitue une condition nécessaire et utile pour avoir un système bancaire efficient. En effet, Les résultats obtenus montrent que la gouvernance bancaire est corrélée négativement avec la probabilité d émergence des crises bancaires. Ce qui laisse entendre qu une libéralisation financière bien contrôlée, enclenchée dans un environnement propice et conjuguée avec une bonne gouvernance bancaire, est redevable d une stabilité et une pérennité des systèmes bancaires des pays émergents. Concernant les limites inhérentes à notre étude, nous pouvons cité la faible taille de notre échantillon ainsi que son homogénéité. En effet, il est impératif de retenir des pays homogènes en 13

14 terme d environnement institutionnel. Notons, néanmoins, que ces limites sont le plus souvent externes à notre volonté ; la disponibilité d une base de données fiable demeure toujours une contrainte primordiale. Toutefois, en toute particularité, il est fort utile de souligner que la dimension externe de la gouvernance bancaire (réglementation prudentielle) ne présente pas l unique mécanisme utile à l explication des crises bancaires. Il semble, être accepter, que la dimension interne de la gouvernance bancaire (conseil d administration, structure de propriété, endettement ) peut contribuer à amorcer l analyse des crises bancaires. Ainsi, il serait intéressant de tester la pertinence de la gouvernance bancaire, concomitamment au sens externe et interne, en matière des crises bancaires. C est dans cette direction, que nous espérons prolonger notre recherche. 14

15 Références: Alfaro L. & Hammel E. (2007); Capital flows and capital goods; Journal of International Economics, pp 1-23 Angkinand. A.P. (2007), Banking, regulation and the output cost of banking crises ; Journal of International Markets, Institutions and Money, décembre, pp 1-17 Aka B.E. (2006); On the duration of financial system stability under liberalization; Emerging Markets Review, vol 7, pp , avril Allen F. & Carletti E. (2006); Credit risk transfer and contagion; Journal of Monetary Economics, vol 53, fevrier, pp Anderson C W. & Campbell T L. (2004) ; Corporate governance of Japanese banks ; Journal of Corporate Governance, vol 10, pp Barrell R., Davis E.P. & Pomerantz O. (2006); Costs of financial instability, householdsector balance shets and consumption; Journal of Financial Stability, vol 2, pp , mai Bekaert G., Harvey C.R.& Lundblad C. (2005); Does financial liberalization spur growth? Journal of Financial Economics, N 77, pp 1-56 Bhaduri S N. (2005); Investment, financial constraints and financial liberalization: some stylised facts from a developing economy, India, Journal of Asian Economics, juin, pp 2-14 Borio C. & Lowe P. (2002) ; Evaluation du risque de crise bancaire, Rapport trimestriel BRI, décembre, pp1-12 Barth J R., Caprio G. & Levine R. (2004) ; Bank regulation and supervision : What works best? Journal of Financial Intermédiation, vol 12, avril, pp 1-48 Barth J R., Caprio J G. & Levine R. (1999) ; Financial regulation and performance : cross-country evidence, WP, World Bank, pp 1-25 Barroin L. & Ben Salem M. (2002) ; Vers un risque opérationnel mieux géré et mieux contrôlé ; Revue Banque, n 189, janvier, pp 2-4 Basel Committee On Banking Supervision (2000); Credit risk modelling current pratices and applications; mai Borio C. (2002); Towards a macroprudentiel framework for financial regulation and supervision? Workshop Regulation Bancaire & Stabilité Financiere, juillet Currie C. (2006); A new theory of financial regulation: Predicting, measuring and preventing financial crises, The Journal of Socio-Economics, vol 35, pp Cunado J., Biscarri J.G. & Gracia F.P. (2006); Changes in the dynamic behavior of emerging market volatility: revisiting the effects of financial liberalization, Emerging Markets Review, vol 7, pp , juillet Caprio G. & Klingebiel D. (1996) ; Dealing with bank insolvencies : cross country experience; World Bank Cartapanis A. (2003) ; Vers une prévention macro prudentielle des crises ; Problèmes Economiques, n 2835, décembre, pp 1-6 Cartapanis A. (2002) ; Les crises de change, qu avons-nous appris depuis dix ans? Economie internationale, la revue du CEPII N 88, 4 ème trimestre,

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17 Minsky H P. (1996); Uncertainly and the institutional structure of capitalist economies; Jerome Levy Economics Institute, WP n 155 Mehram H. (2004); Corporate governance in the banking and financial services industries; Journal of Financial Intermediation, vol 13, pp 1-5 Noy I. (2004) ; Financial liberalization, prudential supervision, and the onset of banking crises; Emerging Markets Review, septembre,pp Naamane A. (2004) ; Les indicateurs d alerte des crises financières ; Centre d analyse théorique et de traitement de données économiques, pp 1-10 Ranciere R., Tornell A. & Westermann F. (2006); Decomposing the effets of financial liberalization : crises vs growth ; Journal of Banking & Finance, pp , aout Roy F. (2002) ; Risques opérationnels : le choix des méthodes avancées ; Revue Banque Stratégie, n 199, décembre, pp Rossi M. (1999); financial fragility and economic performance in developing economies: Do capital controls, prudential regulation and supervision matter? IMF WP N 66, mai, pp 1-20 Stuart L. Gillan S.L. (2006); Recent Developments in Corporate Governance: An Overview; Journal of Corporate Finance, vol, pp , janvier Salmon N. (2002) ; Le nouveau ratio de solvabilité : un ratio innovant, une mise en œuvre contestée ; Revue Banque Magasine, n 632, janvier, pp Tornell A., Westermann F. & Martinez L. (2004); The positive link betwenn financial liberalization growth and crises; NBER WP n 10293, fevrier Vaillant I. (2004) ; L accord de Bâle II et l organisation de la banque face aux risques ; Institut de la BCT, janvier 17

18 Annexes : Tableau 1 : Libéralisation financière et crises bancaires logit ( ) Crises Bancaires Coefficient Ecart Type Croissance économique -0,071 0,025 z P> z Intervalle de confiance à 95% -2,80 0,005-0,012-0, 002 M2/ Réserves internationales 0, 004 0,002 0,16 0,070-0,004 0,005 Dette de CT/ Dette externe -0, 055 0,029-1,90 0,057-0,011 0,000 Déficit courant / PIB 0, 005 0,024 2,43 0,015 0,001 0,010 constante -3,460 1,051-3,29 0,001-5,521-1,400 Libéralisation Financière 1,398 0,360 3,87 0,000 0,690 2,105 Nombre d observation : 240 Log Likelihood : -125,30927 Pseudo R 2 : 0,018 Wald chi 2 = 36,02 Probabilité > Chi 2 = 0 Tableau 2 : Deflateur de PIB un an avant et un an après la libéralisation financière entamée par ces pays émergents Pays Deflateur de PIB Un an Avant la Un an Après la libéralisation libéralisation Argentine 197,6 438,3 Brésil 19,1 22,6 Mexique 6,4 13,4 Corée du sud 23,8 19,6 Indonésie 13,2 9,4 Malaisie -0,3-0,4 Thaïlande 8,6 12,7 Tunisie 3,5 3,5 Maroc 7,3 15,2 Afrique du sud 15,4 21,9 Source : Intertnational financial statistics (CD- ROM 2005) 18

19 Tableau 3 : Instabilité macroéconomique et crises bancaires : logit ( ) Crises Bancaires Coefficient Ecart Type Croissance économique -0,006 0,002 z P> z Intervalle de confiance à 95% -2,59 0,010-0,012-0,001 M2/ Réserves internationales 0,001 0,002 0,46 0,046-0,003 0,006 Dette de CT/ Dette externe -0,005 0,003-1,87 0,062-0,001 0,000 Déficit courant / PIB 0,006 0,002 2,42 0,016 0,001 0,011 constante -4,351 1,148-3,79 0,000-6,602-2,099 a Libéralisation Fin conjuguée avec l inflation 0,066 0,002 2,56 0,010 0,000 0,001 Nombre d observation =240 Log Likelihood =-121,27933 Pseudo R 2 =0,003 Wald chi2 =38,76 Probabilité > Chi 2 = 0 Tableau 4: Libéralisation financière, crise et gouvernance bancaires : Logit ( ) Crises Bancaires Coefficient Ecart Type Croissance économique -0,011 0,003 z P> z Intervalle de confiance à 95% -3,47 0,001-0,018-0,005 M2/ Réserves internationales 0,001 0,756 0,42 0,073 0,004 0,007 Dette de CT/ Dette externe -0,007 0,004-1,57 0,017-0,017 0,019 Déficit courant / PIB 0,004 0,031 1,46 0,045-0,001 0,010 Constante -4,236 1,294-3,27 0, ,700 Libéralisation Fin conjuguée avec un effort de renforcement de la gouvernance bancaire -2,289 0,499-4,58, ,309 Nombre d observation : 240 Log Likelihood : -93, Pseudo R 2 : 0,002 Wald chi2= 51,29 Probabilité > Chi 2 = 0,000 19

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