UNIVERSITÉ D ANGERS FACULTÉ DE MÉDECINE MÉMOIRE L ATTESTATION DE FORMATION SPECIALISÉE EN PSYCHIATRIE

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "UNIVERSITÉ D ANGERS FACULTÉ DE MÉDECINE MÉMOIRE L ATTESTATION DE FORMATION SPECIALISÉE EN PSYCHIATRIE"

Transcription

1 UNIVERSITÉ D ANGERS FACULTÉ DE MÉDECINE MÉMOIRE Pour l obtention de L ATTESTATION DE FORMATION SPECIALISÉE EN PSYCHIATRIE LES BENZODIAZÉPINES CHEZ LES PATIENTS ALCOOLODÉPENDANTS «ÉTAT DES LIEUX» ANALYSE DE 308 PRESCRIPTIONS DE SORTIE AU CENTRE HOSPITALIER SPÉCIALISÉ DU MANS. Présenté et soutenu le 28 septembre 2009 à ANGERS Par Dr Wassim CHEHADE Directeur : Dr Emmanuelle GRANDIN-GOLDSTEIN Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

2 Sommaire 1. LISTE DES SIGLES UTILISÉS INTRODUCTION HISTORIQUE REVUE DE LA LITTÉRATURE : DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES L usage abusif et la dépendance aux BZD : Les BZD et les troubles psychiatriques Les BZD et le suicide Les BZD, alcool et les accidents de la voie publique Les BZD et iatrogénie : Les BZD et alcoolismes RAPPEL PHARMACOLOGIQUE Mécanisme d action des BZD Pharmacocinétique La toxicité et l interaction BZD-alcool : LES BZD EN PSYCHIATRIE Indications La durée du traitement Effets indésirables : La tolérance La dépendance : Effets indésirables et complications psychiatriques LES BZD EN ALCOOLOGIE Les Recommandations de sevrage alcoolique Les Recommandations de sevrage des BZD L ÉTUDE : ANALYSE DE 308 PRESCRIPTIONS de SORTIE AU CHS DU MANS Matériels et Méthodes Résultats : Discussion : CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE LISTES DES ANNEXES...42 Annexe 1 : Principales benzodiazépines...42 Annexe 2 : DSM IV critère de dépendance a la substance...42 Annexe 3 : Conduite pratique d un sevrage avec une BZD...43 Annexe 4 : Les équivalences du diazépam 10 mg...45 Annexe 5 : Les symptômes les plus observés au cours de sevrage aux BZD...46 Annexe 6 : Autorisation d utilisation les protocoles de sevrage des BZD RÉSUMÉ...48 Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

3 Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

4 Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

5 1. LISTE DES SIGLES UTILISÉS AD : AntiDépresseur ANAES : Agence Nationale d'accréditation et d'évaluation En Santé (HAS) APA : American Psychiatric Association BZD : BenZoDiazépines CIM-10 : Classification Internationale des Maladies DSM-IV : Diagnostic and Statistical Manual GABA : Gamma Amino Butyrique Acid HAS : Haute Autorité de santé (anciennement nommée ANAES) IRSSs : Inhibiteurs de la Recapture Spécifiques de Sérotonine OMS : Organisation Mondiale de la Santé SPA : Substance PsychoActive TAG : Trouble Anxieux Généralisé CHS : Centre hospitalier spécialisé Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

6 2. INTRODUCTION E n France, le sevrage alcoolique peut se faire en ambulatoire ou en milieu spécialisé selon des indications précises et bien codifiées par la HAS (conférence de consensus de ). Différents protocoles thérapeutiques de prise en charge sont proposés (choix des molécules, doses, durée) afin d'éviter la dépendance croisée, les polyaddictions et la toxicité du couple BZD et alcool. Les BZD sont considérées comme molécules de choix et de première intention 1,2 pour prévenir la survenue de delirium tremens et réduire l`incidence et la sévérité des différents symptômes du syndrome de sevrage 3. Malheureusement, le recours à cette famille de molécule n est pas anodin et il expose à un haut risque de mésusage voire d addiction (si leur consommation est poursuivie au delà du traitement du sevrage). En effet, les alcooliques chroniques avec ou sans comorbidités psychiatriques représentent un terrain propice à la dépendance aux BZD. Cette conséquence parait particulièrement évidente lorsqu on ne veille pas à limiter la durée de prescription d où l idée d un schéma de dégression progressive chez des patients sortants d'une cure réussie de sevrage. Chez un patient alcoolique, la consommation abusive et prolongée des BZD peut être favorisée par un certain nombre de facteurs de comorbidité qu il faut bien repérer, à savoir : certains troubles de la Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

7 personnalité, les troubles anxieux, les troubles phobiques, les troubles de l humeur, et la maladie bipolaire. Le dépistage de ces facteurs au cours de la cure du sevrage permet d'éviter des comportements comme l usage à risque, l abus ou la dépendance, et d éviter l intoxication voire le décès. Les prescriptions médicales, non conformes aux recommandations de bonnes pratiques préconisées dans de différents protocoles de sevrage, favorisent de façon indirecte la survenue de telles circonstances redoutables. La revue de la littérature ne retrouve que peu d études et de données épidémiologiques spécifiques consacrées à l utilisation des BZD chez les sujets alcooliques, d où l intérêt de cette étude. Notre enquête propose ainsi un «état des lieux» en analysant et évaluant les prescriptions des BZD au moment de la sortie du CHS chez les patients qui ont été hospitalisés pour un sevrage en boissons alcoolisées.. 3. HISTORIQUE Au milieu des années 1950, L. Sternbach 4,5, travaillant pour le laboratoire pharmaceutique Hoffmann-La Roche sur les dérivés de la quinoline en vue de production de colorants, synthétise par «erreur» la première BZD : le chlordiazépoxyde. La plupart des molécules obtenues lors de ce programme de recherche s'étant révélées sans activité pharmacologique, Sternbach abandonna l'expérimentation de ces produits. Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

8 Cependant, l'un de ses élèves, E. Reader 4,5, soumet ces molécules à des tests et découvre des effets pharmacologiques inattendus. C'est dans ce contexte que L. Randall mit en évidence, en avril ,5, leurs propriétés sédatives, myorelaxantes, anticonvulsivantes et souligna d'emblée leur bonne tolérance. Un brevet fut déposé en mai 1958 pour un médicament qui allait devenir l'un des grands succès commerciaux dans toute l'histoire de l'industrie pharmaceutique : le Librium 4,5. En 1963, le diazépam (Valium) est apparu comme une autre BZD intéressante. Dans les années qui suivirent, d'autres BZD furent commercialisées, qui sont encore prescrites actuellement : chlorazépate (Tranxène), oxazépam (Seresta), bromazépam (Lexomil). 4. REVUE DE LA LITTÉRATURE : DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Très peu d études spécifiques 6,17,,21 ont été consacrées à l utilisation des BZD chez le sujet alcoolique. Mais ce thème est souvent abordé accessoirement dans les études 7-21 concernant la polytoxicomanie et ses conséquences. Ainsi, on peut retrouver quelques données dans les souschapitres de ces études qui traitent le lien entre les BZD et les accidents de la voie publique, les BZD et la mortalité par intoxication et les troubles psychiatriques toxico-induits. Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

9 4.1. L usage abusif et la dépendance aux BZD : Aux États-Unis 2, les BZD apparaissent dans la liste de 100 médicaments les plus prescrits dont : alprazolam (Xanax), clonazépam (Rivotril), diazépam (Valium), lorazépam (Témesta). D`après le rapport de l APA paru en ,6, 11 à 15 % des adultes de la population générale ont consommé des BZD une ou plusieurs fois dans l`année précédente et 1 à 2 % en décrivent un usage quotidien pendant 12 mois ou plus. Dans ce même rapport, il est souligné que la prévalence de l`usage, de la dépendance et de l`abus des BZD est élevée dans la population toxicomane et chez des personnes bénéficiant de la prescription des BZD pour une indication psychiatrique. Le rapport de l Assemblée Nationale sur l usage des psychotropes confirme que la dépense pharmaceutique des français (plus de 30 milliards d euros en 2004) place la France au deuxième rang (Tableau 1) après les États-Unis parmi les pays de l organisation de coopération et développement économique. S agissant plus particulièrement des médicaments psychotropes, la consommation française est plus importante que celles des autres pays de l Union Européenne. Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

10 Tableau1. Prévalence annuelle d usage des médicaments psychotropes * dans 6 pays européens (étude ESEMED ). Pays Prévalence annuelle (%) OR (95 % IC) ** Allemagne 5,9 0,8 (0,6-1,0) Belgique 13,2 1,9 (1,4-2,6) Espagne 15,5 2,3 (1,9-2,9) France 21,4 3,0 (2,4-3,8) Italie 13,7 2,0 (1,6-2,5) Pays-Bas 7,4 1,0 *. Antidépresseurs, anxiolytiques (catégorie incluant également les hypnotiques, benzodiazépiniques ou apparentés), antipsychotiques et stabilisateurs de l humeur. **. Odds Ratio ajusté sur le sexe, évaluant la probabilité relative d usage de psychotrope par rapport au pays de référence, qui est ici les Pays-Bas. L étude française, réalisée en sur 4007 sujets, a montré que la moitié des sujets (49,3 %) déclaraient prendre au moins un médicament, 11,5 % étaient des usagers actuels de médicaments «contre l anxiété, le stress, pour dormir ou se relaxer», et 7,5 % étaient des usagers actuels de BZD. La plupart des utilisateurs (86,4 %) prenaient une seule BZD, 12,9 % en prenaient 2, et 0,7 % 3 simultanément. La durée d utilisation des BZD était de plus de 6 mois pour 76,5 % des usagers, de 3 à 6 mois pour 6,9 %, d une semaine à 3 mois pour 9,6 %, et de moins d une semaine pour 2,6 %. Dans la plupart des cas (88,7 %), les BZD utilisées étaient à demi vie courte (donc a priori avec une durée d action brève), pour lesquelles le risque de survenue d un syndrome de sevrage est le plus élevé (La probabilité et l intensité d apparition des signes de sevrage est plus fortes pour les BZD rapidement éliminées -demi-vie courte - ou de défixation rapide du récepteur GABA.). Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

11 Une autre étude multicentrique, réalisée sous l égide de l OMS 7 concernant la consommation des psychotropes en France, a montré que la consommation des BZD est la plus fréquente (19 %) par rapport aux autres psychotropes Les BZD et les troubles psychiatriques D après une étude canadienne 9, l automédication par l alcool et les substances psychoactives SPA (BZD et drogues) chez les personnes souffrant des troubles anxieux est fréquemment observée. D après Robenson 9 18,3 % des patients avec trouble anxieux généralisé (TAG) utilisaient l alcool comme anxiolytique et 15 % avaient une phobie sociale. L automédication par l alcool et les SPA est aussi observée chez les patients qui souffraient d agoraphobie et de troubles paniques (14,9 %). Elle est également constatée dans les TAG (7,4 %). Sur 202 patients, 28,6 % pratiquaient l automédication par l alcool et des anxiolytiques. Dans son article, Robenson et son équipe 9 proposaient la prise en compte des différents troubles psychiatriques comme facteur rendant les patients à haut risque d usage combiné de l alcool et SPA (pour faire face aux symptômes anxieux), mais aussi à haut risque d une évolution vers le mésusage (à type d intoxication ou dépendance). En France, d après Lagnoui 8, 17,7 % des usagers de BZD ont au moins un trouble de l humeur ou un trouble anxieux contre 5,5 % des Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

12 usagers BZD sans trouble Les BZD et le suicide La population toxicomane 10 présente un haut risque de suicide par rapport à la population générale (X 7,8). Le risque relatif d une intoxication volontaire à leur propre drogue est multiplié par rapport à la population générale (4 pour les usagers de cannabis, 6 pour la population alcoolique, 14 pour les toxicomanes aux opiacés, et 45 pour les utilisateurs de BZD). D après Darke 10, 16,9 % des sujets décédés par suicide avaient un antécédent de dépendance au SPA et dans 5,8 % des cas avaient une dépendance à l alcool. En faisant des analyses toxicologiques de 1425 sujets suicidés autrement que par une intoxication médicamenteuse volontaire, l équipe de Darke 10 a étudié le rôle de SPA comme «stimuli» de suicides. Les résultats ont montré que l alcool est la SPA «stimulatrice» de suicide la plus fréquemment retrouvée (43,8 % chez les hommes et 26,9 % chez les femmes) suivi des psychotropes, dont les BZD (13,2 % chez les hommes et 23,1 % chez les femmes). Les antidépresseurs sont impliqués dans 9,9 % des cas chez les hommes et 23,5 % chez les femmes, les antipsychotiques dans 3,9 % chez les hommes et 10,6 % chez les femmes. La plupart des études 11 affirment que l usage régulier des BZD est associé à un risque élevé de mortalité. En Angleterre 11, 3,8 % des décès par Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

13 intoxication aux SPA sont liés à la prise seule d une BZD. Au total, les SPA sont considérées comme des produits qui «génèrent» des idéations suicidaires avec facilitation du passage à l acte 10,11,12. Les SPA les plus fréquemment trouvées sont : l éthanol et les BZD Les BZD, alcool et les accidents de la voie publique Lors des accidents de la voie publique, les BZD sont les médicaments les plus souvent retrouvés avec une fréquence de positivité dans les analyses toxicologiques variable selon les pays et le type d accident 13. En 1997, Berghaus et Grass 14, dans une méta analyse de plus de 500 études expérimentales, ont mis en évidence une corrélation directe entre les concentrations de BZD et la diminution des performances des conducteurs. En 2002, Appenzeller et al 15 dans leur étude sur «La consommation abusive de l alcool et des drogues chez les conducteurs», rapportent que sur un échantillon de 210 conducteurs soumis à un dosage d alcoolémie, 22,8 % ont consommé de médicaments dont 10,9 % des BZD. Dans cette étude, les deux classes des médicaments licites psychoactifs les plus fréquents détectés sont les BZD et les antidépresseurs (7,6 %). Le diazépam, le nordazepam et l oxazepam ont été les sous-groupes les plus retrouvés (8,6 %). Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

14 D après une étude autrichienne réalisée par Keller et al en , les résultats des analyses toxicologiques de 1167 prélèvements sanguins réalisés chez des conducteurs suspects d être drogués ont montré qu un cas sur cinq s est révélé positif à la recherche des BZD (diazépam, flunitrazepam, oxazepam et bromazepam). L alcool seul a été retrouvé dans 7 % des cas et dans 23 % des cas il y avait l association alcoolpsychotropes. Une autre étude 17, réalisée au Danemark par le département de médecine légale entre de 2002 à 2007 sur la clonazepamemie et leur métabolite, a découvert le clonazepam (Rivotril) dans 297 cas d accidents de la circulation, dans 92 cas de violences (victimes ou agresseurs) et dans 140 cas en post mortem. Parmi 27 examens post mortem avec une concentration sanguine dépassant les 0,2 mg/kg de clonazepam, on note 11 cas d alcoolisme chronique Les BZD et iatrogénie : La littérature 18,19,20 souligne l importance du rôle des médecins dans l information des patients sur les effets secondaires des BZD. L étude d Auchewski 18 en 2004 sur «Evaluation de l information médicale des patients sur les effets secondaires des BZD», montre un manquement à ce principe ; quatre-vingt-cinq pour cent des patients étaient bien informés sur l interaction entre les BZD et l alcool, 46 % sur l association entre BZD et Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

15 les troubles cognitifs et un très faible pourcentage (8%) sur la question de la dépendance. L étude norvégienne de Winther en , sur la «prescription drug shopping» où le patient solliciterait la prescription des mêmes médicaments chez plusieurs médecins ou «le nomadisme médical», a étudié ce comportement vis-à-vis 3 produits à potentiel addictif (diazépam, le carisorpodol, codéine) contre 3 produits non addictifs. Les résultats semblent suggérer que la «prescription drug shopping» est un indicateur de potentiel d abus des médicaments psychoactifs. Le repérage de ce comportement comme facteur de risque serait donc un bon moyen de lutte contre l abus et l addiction aux médicaments. De surcroit, parmi les patients qui ont consulté beaucoup de médecins (0,5 % ont consulté plus de 5 médecins), ce comportement était plus fréquent pour les usagers des produits à potentiel addictif. D après l étude de BILL 20 et al sur la «dépendance et l usage de l alprazolam», parmi 27 cas d addiction à l alprazolam, 19 patients ont obtenu le médicament sur une ordonnance délivrée par leur psychiatre et 7 patients sur une autre délivrée par leur médecin généraliste. Dans 26 cas, on trouve un antécédent de dépendance à l alcool. Pour l auteur, un antécédent de dépendance à l alcool est un facteur favorisant à la dépendance à l alprazolam. Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

16 4.6. Les BZD et alcoolismes Aux Etats-Unis 6,17, il est estimé que 80 % des malades alcooliques abusent de BZD. Différentes études 6 indiquent que 3 à 41 % des sujets alcooliques dit avoir abusé des BZD à un certain moment de leur vie généralement pour moduler l intoxication ou soulager les symptômes du manque. Jusqu à 80 % des alcooliques âgés de moins de 30 ans disent avoir eu une addiction ou utilisé au moins un produit psychoaffectif autre que l alcool. Dans une étude canadienne 21 portant sur l usage, l abus et la dépendance aux anxiolytiques chez 427 malades alcooliques traités, 40 % des patients ont consommé récemment des BZD, 20 % avaient abusé ou avaient eu une dépendance aux anxiolytiques y compris les BZD dans leur vie. Dans cette même étude, les patients alcooliques ayant une personnalité antisociale présentaient un risque accru d avoir des troubles anxieux et d avoir un usage nocif des BZD. Les utilisateurs récents de BZD présentaient plus souvent une détresse psychologique, une symptomatologie dépressive et de problèmes d abus de SPA plus graves que les autres patients et avaient un risque plus important de développer un trouble anxieux durable. Toujours dans cette même étude, les patients alcooliques avec des troubles anxieux présentaient une symptomatologie psychiatrique et une conduite addictive plus invalidante que chez les autres patients. Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

17 5. RAPPEL PHARMACOLOGIQUE Ce bref rappel pharmacologie va traiter essentiellement la particularité pharmacologique des BZD en soins psychiatriques et en addictologie Mécanisme d action des BZD L activité pharmacologique des BZD est médiée par des récepteurs cellulaires aux BZD. Ces récepteurs se lient spécifiquement au GABA (neuromédiateur activateur du système nerveux central) appelé parfois «hormone du sommeil». Ils sont concentrés sur le cortex frontal et occipital, ainsi qu au niveau du système limbique. Les BZD, en se liant de façon spécifique à une sous unité de ce récepteur (GABA-A), activent l ouverture des canaux chlore ce qui renforce l activité inhibitrice du GABA. C est à la même sous unité du récepteur GABA-A que se lient l alcool et aux BZD considérées comme substitut lors de sevrage alcoolique 22, Pharmacocinétique La demi-vie des BZD n est pas la même pour toutes les molécules. On distingue les BZD de demi-vie courte (quelques heures) les BZD à demi-vie longue ou prolongée (atteignant pour quelques-unes plusieurs jours). (cf. annexe 1). Dans le premier sous-groupe, la molécule est le plus Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

18 souvent utilisée comme hypnotique, dans le second comme anxiolytique. En addictologie, les patients consommant des BZD à demi-vie courte présentent des signes de sevrage plutôt précoces par opposition aux manifestations retardées lors de la consommation des BZD à demi-vie longue La toxicité et l interaction BZD-alcool : En l absence d autres molécules psychoactives, les BZD seules ont un risque de toxicité aiguë moindre (risque notamment de la dépression respiratoire potentiellement grave), mais souvent les BZD sont utilisées avec d autres substances psychotropes, de l alcool, ou de drogue dont l effet toxique vient potentialiser l effet neurotoxique des BZD. Cette toxicité reflète l interaction synergétique avec les autres «dépresseurs» du système nerveux centrale comme les antidépresseurs, les hypnotiques, les neuroleptiques, les anticonvulsivants les antihistaminiques et l alcool. Des surdosages fatals et mortels peuvent survenir lors de combinaisons entre alcool et BZD chez les patients alcooliques avec ou sans intoxication aux opiacés 2,6, LES BZD EN PSYCHIATRIE 6.1. Indications En psychiatrie, les BZD sont essentiellement prescrites pour traiter Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

19 les troubles émotionnels, anxieux, phobiques, réactionnels en rapport avec le stress et les manifestations somatiques notamment cardiovasculaires ou gastro-intestinales d origines psychiatriques 25. Elles peuvent être également prescrites comme traitement adjuvant aux antidépresseurs, au début du traitement des états dépressifs pour prévenir la levée précoce de l inhibition psychomotrice par les antidépresseurs. Les BZD sont très largement prescrites devant de troubles du sommeil, surtout quand ceux-ci sont en rapport avec un état d anxiété général. Les BZD sont considérées comme des hypnotiques efficaces La durée du traitement D après les recommandations de l AFSSAPS 27 et devant le potentiel addictif des BZD, quelques règles de bonnes pratiques sont préconisées : Débuter le traitement par la dose minimale efficace. Ne pas dépasser la dose maximale préconisée. La durée du traitement doit être bien limitée avec réévaluation à chaque renouvellement du traitement. Respecter la durée de prescription qui doit être aussi brève que possible, notamment : de 8 à 12 semaines dans les troubles anxieux, réduction de posologie comprise (2 à 4 semaines pour certains auteurs 26 ). Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

20 de 2 à 5 jours en cas d'insomnie occasionnelle et 2 à 3 semaines en cas d'insomnie durable 27, Effets indésirables : Les effets indésirables d ordre psychiatrique sont parfois mal estimés par les prescripteurs. Ils peuvent se manifester de façon variable d un patient à un autre et peuvent se confondre avec le tableau de la maladie psychiatrique initiale rendant l adaptation du traitement difficile La tolérance La tolérance aux substances est un phénomène qui se développe avec l'usage chronique de beaucoup de SPA tel que l'alcool, l'héroïne, la morphine et le cannabis. La tolérance aux multiples effets des BZD se développe lors de l'absorption régulière : la dose prescrite à l'origine produit progressivement moins d'effet et une plus forte dose est nécessaire pour obtenir à nouveau l effet original. Ce phénomène de tolérance, peut amener les médecins à augmenter la dose ou à ajouter une autre BZD, De nombreux patients peuvent ainsi avoir une prescription de plusieurs BZD 23. La tolérance aux effets anxiolytiques se développe lentement, mais il y a peu d'évidence montrant que les BZD maintiennent leur efficacité au bout de quelques mois. En fait, l'absorption à long terme d'une BZD peut Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

21 même aggraver les troubles de l'anxiété. De nombreux patients 23 trouvent qu'au fil des années, les symptômes anxiolytiques augmentent graduellement malgré la prise régulière. D autres rapportent l apparition de crises de panique et/ou une forme d'agoraphobie pour la première fois après des années sous traitement 23. Une telle aggravation des symptômes lors de l usage sur une longue période d'une BZD est probablement due à la tolérance aux effets anxiolytiques, expliquant les symptômes de «sevrage» qui apparaissent même en cas d utilisation continuelle du médicament. Cependant, la tolérance semble un phénomène variable, parfois très subjectif, car certains consommateurs chroniques déclarent une efficacité continue après des années de traitement La dépendance : Une dépendance psychologique et physique (cf. annexe 2) peut se développer à la suite d'une utilisation régulière et répétée soit en quelques semaines ou en quelques mois 23. Les personnes âgées, les gros «buveurs mondains» ou ceux qui ont des antécédents d alcoolodépendance seraient particulièrement exposés au risque de dépendance physique pour les BZD La dépendance à posologie thérapeutique prescrite : Les individus qui sont devenus dépendants à doses thérapeutiques de BZD ont habituellement plusieurs des caractéristiques suivantes 29,23 : Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

22 1. Ils ont absorbé des BZD prescrites à doses «thérapeutiques» (généralement faibles) pendant des mois ou des années. 2. Ils ont éprouvé graduellement «le besoin» d'absorber des BZD afin de poursuivre des activités quotidiennes normales. 3. Ils ont continué à absorber des BZD bien que le but à l'origine de la prescription ait disparu (sevrage alcoolique, trouble anxieux ). 4. Ils éprouvent de la difficulté à arrêter l'absorption Des BZD ou d'en réduire le dosage à cause des symptômes de sevrage. 5. S'ils utilisent une BZD à demi-vie courte, ils développent des symptômes d'anxiété entre les doses ou éprouvent une envie pressante pour la dose suivante. 6. Ils peuvent contacter leur médecin afin d'obtenir des ordonnances répétées. 7. Ils peuvent devenir anxieux si l'ordonnance renouvelée n'est pas préparée assez rapidement. Ils peuvent transporter leurs cachets sur eux tout le temps et prendre une dose supplémentaire, au besoin, avant un événement troublant anticipé ou une nuit passée dans un lit étranger. 8. Ils peuvent avoir augmenté leur dose depuis leur première ordonnance médicale. 9. Ils peuvent présenter des symptômes d'anxiété, de panique, d'agoraphobie, d'insomnie et une augmentation des symptômes Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

23 physiques malgré l'absorption continuelle de BZD La dépendance à posologie élevée : Une minorité de patients, qui ont entamé un traitement à base de BZD, commence à réclamer des doses de plus en plus élevées. Au début, ils peuvent persuader leur médecin d'augmenter le nombre des ordonnances, mais ayant atteint les limites prescrites, ils peuvent contacter plusieurs médecins ou hôpitaux afin d'en obtenir une réserve. Parfois, ce groupe associe l'usage abusif ou la dépendance d'une BZD à la consommation excessive d'alcool. Les patients qui se rangent dans cette catégorie ont tendance à être très anxieux, déprimés 6,23,25. Ils peuvent avoir aussi un passé avec un usage abusif d'un autre sédatif ou d'alcool. Ils n'utilisent pas spécialement des drogues illégales, mais peuvent obtenir des BZD dites de 'rues ' si les autres ressources échouent 6,23, Effets indésirables et complications psychiatriques Les Effets stimulants paradoxaux En 1960, Ingram et Timbury 30 furent parmi les premiers à rapporter des réactions de violence chez des patients traités par Librium. Depuis, ces réactions ont été abondamment confirmées par de nombreuses publications 6,23,28. Agressions physiques, viols et actes médicolégaux ont été fréquemment observés, ainsi que des comportements autoagressifs, Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

24 pouvant aller jusqu au suicide. Selon la méta analyse de Dietsch et Jennings 30, les BZD seraient plus fréquemment à l origine d une augmentation que d une diminution de l agressivité. La survenue d une réaction agressive sous BZD est par ailleurs potentialisée lors d une association à une consommation importante d alcool. L alcool potentialiserait donc et prolongerait les impulsions agressives sous BZD. La majorité des études traitant l agressivité associée à la prise de BZD font état de décompensation sous alprazolam (Xanax). Selon Ashton, à l'approche du sommeil, les BZD seraient la cause d une excitation paradoxale accompagnée d'un accroissement d'anxiété, d'insomnie, de cauchemars, d'hallucinations et d'une augmentation de crises chez les épileptiques 23. Ces effets paradoxaux sont plus fréquents chez les individus anxieux et agressifs, les enfants et les personnes âgées. Ils sont peut-être dus à la libération ou à l'inhibition des tendances comportementales normalement supprimées par les normes sociales 6,23, Les dépressions et les émotions émoussées : L usage à long terme d'une BZD chez les alcooliques et les patients dépendants des barbituriques est souvent déprimant ; cette dépression peut être inaugurale lors d'une absorption prolongée. Les BZD peuvent à la fois causer ou aggraver la dépression, possiblement en réduisant la production cérébrale des neurotransmetteurs tels que la Sérotonine et la Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

25 Norépinéphrine. Cependant, l'anxiété et la dépression sont souvent associées et les BZD sont fréquemment prescrites pour traiter l'anxiété et la dépression en même temps. Quelquefois, chez de tels patients, les drogues semblent précipiter leur tendance au suicide. En 1988, le Committee on Safety of Medicines de la Grande-Bretagne avertit que «les BZD ne doivent pas être absorbées seules pour traiter la dépression ou l'anxiété associée à la dépression. Chez de tels patients, cela pourrait précipiter leur tendance au suicide» 6, 31. «L'anesthésie émotionnelle» ou l inhibition psychoaffective est l'incapacité de ressentir du plaisir ou de la peine. Elle représente une des plaintes les plus communes chez les consommateurs d'une BZD sur une longue période. De tels coups émotionnels sont liés probablement à l'effet inhibiteur des BZD sur l'activité des centres émotionnels au niveau du système nerveux central 23,28, LES BZD EN ALCOOLOGIE Les Recommandations de sevrage alcoolique Le sevrage nécessite une prise en charge médicalisée avec concertation entre différents intervenants selon les situations : médecins généralistes, alcoologues, autres spécialistes, équipe hospitalière, infirmières libérales, travailleurs sociaux, mouvement d entraide 32 Sur le plan pharmacologique, les BZD sont considérées comme les Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

26 molécules de choix dans cette indication 1,2. Elles réduisent l incidence et la sévérité du syndrome de sevrage, des crises comitiales et du delirium tremens (cf. annexe 3, 5) 32. Il n y a pas de raison, sauf cas particulier, de poursuivre la prescription de BZD au-delà de 7 à 10 jours, et ceci, pour prévenir les différentes complications des BZD liés à l usage prolongé 32. Les BZD à demi vie longue, comme le Diazépam, sont le plus souvent recommandées parce qu elles permettent une bonne couverture même en cas d oubli d une prise 32. L alcoolodépendant doit être considéré comme un sujet à risque de dépendance aux BZD : ceci souligne la nécessité d une prescription aussi brève et limitée que possible pour le traitement de l anxiété du syndrome de sevrage 1. D après une revue de la littérature 1,9,21,33, les personnes alcooliques avec une comorbidité psychiatrique : troubles anxieux, dépression, personnalité antisociale 21, états limites 1, agoraphobie 21, trouble panique, anxiété généralisée et phobie spécifique 9, sont à haut risque pour avoir une dépendance croisée ou consommation abusive de BZD 1. En effet, il est fortement recommandé, au cours du sevrage en alcool chez les patients avec l une des comorbidités déjà citées, de bien limiter le traitement par BZD et de les éviter en dehors de tout sevrage 33. Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

27 7.2. Les Recommandations de sevrage des BZD Dans le cas d une double dépendance à l alcool et aux BZD, le sevrage doit viser l alcool en premier, ensuite les BZD. Pour le sevrage en BZD, il peut être proposé 7,23,29,32,34 de : Établir une relation thérapeutique stable avec le patient. Réduire progressivement la dose de BZD. Un sevrage brusque ou trop rapide surtout pour les doses élevées peut provoquer des effets secondaires sévères (convulsions, réactions psychotiques, états d'anxiété aiguë, etc.) et peut augmenter le risque de symptômes de sevrage prolongés 29. Préférer une BZD à demi-vie longue telle que le diazépam 7, plutôt que celle à demi-vie courte telle que l'alprazolam (Xanax) et le lorazépam (Témesta) avec lesquelles l apparition des signes de sevrage est rapide. Le recours au diazépam peut se faire d un seul coup sous réserve de respecter leur équivalent de Diazépam (annexe 4). En cas de mauvaise tolérance, le changement peut être réalisé sur une ou deux semaines. Dans ce cas, l introduction du diazépam se fait de façon progressive en même temps de la dégression progressive de l autre BZD 34. La durée sera adaptée selon le terrain et l apparition de signes de Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

28 sevrage. Prescrire les anxiolytiques non BZD si anxiété (Atarax, Buspar, Bétabloquants, Tégrétol, Dépakote, antidépresseurs) 7. Possibilité de proposer une thérapie cognitive et comportementale au cours et après le sevrage pour soulager les troubles anxieux chez les patients qui ont une comorbidité psychiatrique pour éviter une nouvelle prescription des BZD 35. Plusieurs schémas de dégression sont décrits dans la littérature 1,23. D après la conférence de consensus en , il est recommandé de diminuer la dose de 25 % par palier de 3 jours. Un autre schéma est proposé par Ashton 23 (cf. programme 1 et 2 et annexe 6), il consiste à substituer la BZD en cours par du diazépam (Valium). Il est divisé en deux parties, la première partie est un Switching progressif par le diazépam, la deuxième partie où il ne reste que du diazépam qui va être arrêté progressivement. Schéma de l arrêt du BZD : BZD en cause => 1 éme étape Arrêt progressif du BZD + Introduction progressive du Diazépam «Switching» 2 éme étape : Arrêt progressif du Diazépam. Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

29 Programme 1 Sevrage simple d'une dose quotidienne (40 mg) de diazépam (Valium). Matin Nuit Dose quotidienne totale Dose au départ Diazépam 20mg diazépam 20mg 40 mg Étape 1 (1-2 semaines) Diazépam 18mg diazépam 20mg 38 mg Étape 2 (1-2 semaines) Diazépam 18mg diazépam 18mg 36 mg Étape 3 (1-2 semaines) Diazépam 16mg diazépam 18mg 34 mg Étape 4 (1-2 semaines) diazépam 16mg diazépam 16mg 32 mg Étape 5 (1-2 semaines) diazépam 14mg diazépam 16mg 30 mg Étape 6 (1-2 semaines) diazépam 14mg diazépam 14mg 28 mg Étape 7 (1-2 semaines) diazépam 12mg diazépam 14mg 26 mg Étape 8 (1-2 semaines) diazépam 12mg diazépam 12mg 24 mg Étape 9 (1-2 semaines) diazépam 10mg diazépam 12mg 22 mg Étape 10 (1-2 semaines) diazépam 10mg diazépam 10mg 20 mg Étape 11 (1-2 semaines) Diazépam 8mg diazépam 10mg 18 mg Étape 12 (1-2 semaines) Diazépam 8mg Diazépam 8mg 16 mg Étape 13 (1-2 semaines) Diazépam 6mg Diazépam 8mg 14 mg Étape 14 (1-2 semaines) Diazépam 5mg Diazépam 8mg 13 mg Étape 15 (1-2 semaines) Diazépam 4mg Diazépam 8mg 12 mg Étape 16 (1-2 semaines) Diazépam 3mg Diazépam 8mg 11 mg Étape 17 (1-2 semaines) Diazépam 2mg Diazépam 8mg 10 mg Étape 18 (1-2 semaines) Diazépam 1mg Diazépam 8mg 9 mg Étape 19 (1-2 semaines) -- Diazépam 8mg 8 mg Étape 20 (1-2 semaines) -- Diazépam 7mg 7 mg Étape 21 (1-2 semaines) -- Diazépam 6mg 6 mg Étape 22 (1-2 semaines) -- Diazépam 5mg 5 mg Étape 23 (1-2 semaines) -- Diazépam 4mg 4 mg Étape 24 (1-2 semaines) -- Diazépam 3mg 3 mg Étape 25 (1-2 semaines) -- Diazépam 2mg 2 mg Étape 26 (1-2 semaines) -- Diazépam 1mg 1 mg Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

30 Programme 2. Sevrage d'une dose de 20 mg prise trois fois par jour d'oxazépam (Séresta) avec une substitution au diazépam (Valium) (20 mg d'oxazépam représente approximativement l'équivalent de 10 mg de diazépam) Matin Midi Soir/Nuit Dose équivalente de diazépam Dose au début Oxazépam 20mg Oxazépam 20 mg oxazépam 20 mg 30 mg Étape 1 (1 semaine) oxazépam 20mg Oxazépam 20 mg oxazépam 10 mg diazépam 5 mg 30 mg Étape 2 (1 semaine) oxazépam 10mg diazépam 5 mg Oxazépam 20 mg oxazépam 10 mg diazépam 5 mg 30 mg Étape 3 (1 semaine) oxazépam 10mg diazépam 5 mg Oxazépam 10mg diazépam 5 mg oxazépam 10 mg diazépam 5 mg 30 mg Étape 4 (1-2 semaines) Oxazépam 10 mg diazépam 5 mg Oxazépam 10mg diazépam 5 mg Arrêt oxazépam diazépam 8 mg 28 mg Étape 5 (1-2 semaines) Cessez oxazépam diazépam 8 mg Oxazépam 10 mg diazépam 5 mg Diazépam 8 mg 26 mg Étape 6 (1-2 semaines) diazépam 8 mg Arrêt oxazépam diazépam 8 mg Diazépam 8 mg 24 mg Étape 7 (1-2 semaines) Étape 8 (1-2 semaines) Étape 9 (1-2 semaines) Diazépam 10 mg Diazépam 2 mg diazépam 10 mg 22 mg Diazépam 10 mg Cessez diazépam diazépam 10 mg 20 mg diazépam 8 mg -- diazépam 10 mg 18 mg Idem que l étape 12 du programme 1 Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

31 8. L ÉTUDE : ANALYSE DE 308 PRESCRIPTIONS de SORTIE AU CHS DU MANS Notre étude consiste à évaluer la prescription des BZD à la sortie des patients pris en charge pour maladie alcoolique au CHS de la SARTHE. En fait, l objectif est double. Il s agit d évaluer les pratiques professionnelles actuelles et les comparer aux recommandations nationales et internationales d une part et de sensibiliser les prescripteurs à la question de polyconsommation, d addiction croisées et à la nécessité d une prise en charge décloisonnée Matériels et Méthodes Cette enquête, réalisée au CHS du Mans, étudie la fréquence de la prescription des BZD dans les ordonnances de la sortie de la dernière hospitalisation des patients alcoolique entre 2001 et Les patients inclus doivent porter obligatoirement le diagnostic de «troubles mentaux et du comportement lié à l utilisation d alcool» (code F10.X selon le CIM10). La consultation des dossiers a été effectuée grâce aux identifiants informatisés fournis par le département d informatique médicale (DIM) Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

32 avec l accord des chefs de service de chaque secteur. Trois cent huit dossiers, correspondant au diagnostic F10, ont été retrouvés pour 4 secteurs (les secteurs I, III, VI et VII). Après l application des différents critères d inclusion et d exclusion (cf. Tableau 2), le nombre d ordonnances s est réduit à 256. Tableau 2 : Critères d inclusion et d exclusion. Durée d'hospitalisation Diagnostic de sortie CIM 10 Modalité de la sortie Critères d'inclusion 15 jours F10.X Avis médical Ordonnance de la dernière sortie Critères d'exclusion < 15 jours Pas de F10.X Contre avis médical, Fugue, Transfert vers un autre établissement. Dans un premier temps, le contenu de chaque ordonnance a été analysé, les produits classés selon les différentes familles : psychotropes (antidépresseurs, neuroleptiques, thymorégulateurs, hypnotiques et anxiolytiques), médicaments addictolytiques (naltrexone/ Revia, acamprosate/aotal) et à effet antabuse (disulfirame/espéral). La prescription des BZD a été recensée. Chaque ordonnance avec BZD a été analysée selon trois éléments : Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

33 Le sous-groupe de BZD (Valium, Xanax ) La durée de la prescription des BZD, divisée en trois groupes : à 2 semaines, 2-4 semaines, 4 semaines. Il est noté si le traitement est «renouvelable» Résultats : L analyse de 256 ordonnances ressort les pourcentages suivants (Tableau 3) : 61 % (155) de prescriptions comportaient des antidépresseurs, 16 % (42) des thymorégulateurs, 40 % (102) des neuroleptiques, 64 % (164) des hypnotiques, 87 % (224) des BZD, 12 % (30) du naltrexone, 73 % (68) d acamprosate et 2 % (5) de disulfirame. Tableau 3 : Fréquence de la prescription des différentes familles thérapeutiques. Antidépresse BZD Neuroleptiq Thymorégulat Hypnotiq Disulfira Naltrexo Acampros urs ues eurs ues me ne ate (100 (39 %) (87 (40 %) (16 %) (64 %) (2 %) (12 %) (27 %) %) %) Les antidepresseurs 39% 61% Antidépresseurs + Antidépresseurs - Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

34 Les Benzodiazépines 13% Benzodiazepine + Benzodiazepine - 87% Les thymorégulateurs 16% Thymorégulateur + Thymorégulateur - 84% Les Neuroleptiques 60% 40% Neuroleptique + Neurolpetique - Les hypnotiques 36% 64% Hypnotiques+ Hypnotiques - Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

35 Naltrexone 12% Naltrexone + Naltrexone - 88% Acamprosate 27% 73% Acamprosate + Acamprosate - Disulfirame 2% Disulfirame + Disulfirame - 98% Concernant la répartition entre les différents sous-groupes de BZD, l analyse constate : 67 % (152) d oxazépam (Séresta), 19 % (42) de diazépam (Valium), 9 % (21) d alprazolam (Xanax), 2 % (4) de prazépam (Lysanxia), 1 % (3) de clonazépam (Rivotril), 1% (1) de clorazépate (Tranxéne), 0 % de lorazépam (Temesta) et 0 % (1) de nordazépam (Nordaz). Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

36 Diazépam 19% Autres 5% Alprazolam 9% Oxazépam 67% Pour la durée du traitement des BZD : 22 % des patients bénéficiaient d une prescription pour une durée de 2 semaines, 5 % entre 2 à 4 semaines, 56 % pour une durée d un mois. 12 % des ordonnances étaient renouvelables. Seulement 5 % des ordonnances portaient sur une durée limitée ou arrêt progressif (cf. graphique). Rénouvelable 12% 4 Semaines 56% Arrêt progressif 5% < =2semaines 22% 2 à 4 Semaines 5% Arrêt progressif < =2semaines 2 à 4 Semaines 4 Semaines Rénouvelable 8.3. Discussion : À travers l analyse des résultats de notre enquête, on remarque la Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

37 présence de trois points qui pourraient favoriser un usage nocif des BZD chez le sujet alcoolodépendant. D abord, on observe un fort recours aux BZD qui s élève à 87 %. La molécule la plus prescrite l oxazepam (67 %) est une BZD à demi-vie courte (5 à 12 heures). Le troisième élément concerne la durée du traitement après la sortie qui est de 4 semaines dans 56 % des cas ce qui correspond à une période minimale de 6 semaines de consommation de BZD compte tenu des deux semaines de l hospitalisation. Ce n est que dans un faible pourcentage (5 %) des ordonnances qu on a trouvé un protocole d arrêt progressif. Douze pour cent notaient la consigne «traitement renouvelable» ce qui porte la durée à plus de deux mois sans parler des ordonnances qui ensuite seront reconduites. Il s avère important de noter que plus que la moitié des patients, pris en charge pour la maladie alcoolique, sont sous traitement antidépresseurs, ce qui reflète la fréquence des troubles thymiques dans cette catégorie de patients. D après la revue de la littérature, les troubles de l humeur représentent un facteur de vulnérabilité chez les alcooliques ayant tendance à une utilisation abusive des anxiolytiques. L interprétation de ces troubles de l humeur est délicate ; en effet, il est difficile de faire la part des choses entre un trouble de l humeur précédant les troubles addictifs et les troubles thymiques secondaires à l alcoolisme. Il est même possible de discuter le Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

38 rôle des BZD dans ces troubles thymiques suite à usage prolongé. La revue de la littérature 1,7,20,21 montre que l antécédent de dépendance à l alcool représente un grand facteur favorisant de survenue de plusieurs complications : 1. Dépendance croisée aux BZD 2. Polytoxicomanie 3. Augmentation de la toxicité d alcool lors de son association aux BZD (neurotoxicité et hépatotoxicité). 4. Troubles psychiatriques dus à la consommation prolongée des BZD. 5. Effet paradoxal des BZD 6. Rechutes fréquentes à l alcool. 7. Coût économique élevé (Coût de BZD et coût des hospitalisations) Les alcooliques avec ou sans comorbidité psychiatrique manifestent fréquemment des symptômes d angoisse sans pouvoir faire la distinction entre l anxiété due au syndrome de manque d alcool et les problèmes psychiatriques d où l importance de bien évaluer l origine des troubles anxieux et d essayer de prescrire des anxiolytiques non BZD comme les IRS, IRSNA, Buspar, Atarax et les bêtabloquants * avec un recours aux différentes techniques psychothérapeutiques pour lutter contre cette Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

39 anxiété. 9. CONCLUSION Notre étude constate un certain écart entre les pratiques thérapeutiques courantes au CHS et les recommandations de la littérature. Du fait de la multiplicité de facteurs de prédisposition et d aggravation de complications éventuelles tributaires du mésusage des BZD chez les patients alcooliques sortants d un sevrage institutionnel, nous devons insister sur le dépistage systématique de ces facteurs de risque devant toute prescription de BZD. Nous invitons les prescripteurs à éviter au maximum le recours aux BZD au décours d un sevrage et de favoriser les autres attitudes thérapeutiques cognitives et comportementales (et autres approches thérapeutiques) et les anxiolytiques non BZD. Dans le cas échéant, il faudra limiter la durée de traitement et de consigner un arrêt progressif du traitement. Une prise en charge globale et multidisciplinaire des patients alcooliques en psychiatrie reste primordiale en particulier, le contact direct entre médecin psychiatre et médecin traitant. * Avec précaution dans cette indication. Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

40 10. BIBLIOGRAPHIE 1.ANAES, SFA ; Conférence de consensus ; objectifs, indications et modalités du sevrage du patient alcoolodépendant ; 17 mars APA PRACTICE GUIDELINES, second edition; Treatment of alcohol-related disorders: overview. Disponible sur internet : 3.RAYNAUD M, Traité d Addictolgie, Flammarion, 2006;chapitre 53, p, STERNBACH LH. "The benzodiazepine story". J Med Chem 22 (1): 1 7(1979). 5.MILLER NS, GOLD MS (1990). "Benzodiazepines: reconsidered". Adv Alcohol Subst Abuse 8 (3 4): LONGO LP, JOHNSON B et al addiction: part I. Benzodiazepines- Side Effects, Abuse Risk and Alternatives. Am Fam Physician. 2000; 61: OFFICE PARLEMENTAIRE D'EVALUATION DES POLITIQUES DE SANTE, le bon usage des médicaments psychotropes, par Mme BRIOT M. session ordinaire de , accès sur internet : 8.LAGNOUI R, DEPONT F, FOURRIER A, et al; Patterns and correlates of benzodiazepine use in the French general population; Eur J Clin Pharmacol (2004) 60 (5); ROBINSON J, SAREEN J, COX BJ, et al ; Self-medication of anxiety disorders with alcohol and drugs: Results from a nationally representative sample. J Anxiety Disord Jan ; 23 (1): Epub 2008 Mar 22. Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

41 10.DARKE S, DUFLOU J, TOROK M; Toxicology and circumstances of completed suicide by means other than overdose ; J Forensic Sci Mar; 54(2): Epub 2009 Feb CHARLSON F, DEGENHARDT L, MCLAREN J, et al; A systematic review of research examining benzodiazepine-related mortality. Pharmacoepidemiol Drug Saf Feb; 18(2): COKLO M, STEMBERGA V,CUCULIC D et al; toxicology and methods of committing suicide other than overdose; Med Hypotheses May GOULLE J.P, VERSTRAETE A, BOULU R et al ; Drogues, médicaments et accidentologie ; Annales pharmaceutiques françaises (2008) 66, BERGAUSS G, GRASS H. Concentration-effect relationship with benzodiazepine therapy. Proceeding of the 14 th International conference on Alcohol, drug and traffic safety.1997.pp APPENZELLER BM, SCHNEIDER S, YEGLES M, et al ; Drugs and chronic alcohol abuse in drivers; Forensic Sci Int Dec 20;155(2-3): Epub 2004 Dec KELLER T, KELLER A,MONTICELLI F ; Driving under the influence of drugs and alcohol in Salzburg and Upper Austria during the years ; legal medicine (11);S 98-S99,2002; Disponible sur internet: 17.STEENTOFT A, LINNET K; Blood concentrations of clonazepam and 7-aminoclonazepam in forensic cases in Denmark for the period ; Forensic Science International 184 (2009) AUCHEWSKI L, ANDREATINI R, GALDURÓZ JC. Evaluation of the medical orientation for the benzodiazepine side effects; Rev Bras Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

42 Psiquiatr Mar; 26(1): Epub 2004 Mar WINTHER RB, BRAMNESS JG; Prescription shopping of addictive drugs in Norway; Tidsskr Nor Laegeforen Mar 12; 129 (6): DICKINSON B, PETER A, ANTHONY B et al; Alprazolam Use and Dependence; A Retrospective Analysis of 30 Cases of Withdrawal; West J Med, 1990 May; 152 (5): ROSS HE; Benzodiazepine use and anxiolytic abuse and dependence in treated alcoholics; Addiction; 1993 Feb; 88 (2): HATTERER E ; Utilisation des benzodiazépines en médecine d urgence ; disponible sur internet : 23.ASHTON H, Les benzodiazépines comment agissent-elles et comme s en server? TANAKA E; Toxicological interactions between alcohol and benzodiazepines. J Toxicol Clin Toxicol. 2002; 40(1): Review. 25.BULLETIN DE L ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS); Usage et abus des benzodiazépines ; 61 (5) (1983). 26.ASHTON H. The diagnosis and management of benzodiazepine dependence; Curr Opin Psychiatry May, 18(3)/ FOLIA PHARMACEUTICA ; Usage rationnel des Wassim CHEHADE- Mémoire du Diplôme Inter universitaire Alcool et société- Angers

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées Questions / Réponses Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées Quelques chiffres sur les troubles du sommeil et la consommation de benzodiazépines

Plus en détail

SOMMAIRE I. INTRODUCTION 4 II. SOURCES D INFORMATION 5

SOMMAIRE I. INTRODUCTION 4 II. SOURCES D INFORMATION 5 SOMMAIRE I. INTRODUCTION 4 II. SOURCES D INFORMATION 5 2.1. ETUDES REALISEES PAR LES SERVICES DES CAISSES D ASSURANCE MALADIE 5 2.2. ANALYSE DE LA LITTERATURE 5 2.3. ANALYSE DES VENTES 6 2.4. COMPARAISONS

Plus en détail

Un danger vous guette Soyez vigilant

Un danger vous guette Soyez vigilant Un danger vous guette Soyez vigilant Vous prenez un sédatif-hypnotique Alprazolam (Xanax ) Chlorazépate Chlordiazépoxide Chlordiazépoxideamitriptyline Clidinium- Chlordiazépoxide Clobazam Clonazépam (Rivotril,

Plus en détail

Migraine et Abus de Médicaments

Migraine et Abus de Médicaments Migraine et Abus de Médicaments Approches diagnostiques et thérapeutiques des Céphalées Chroniques Quotidiennes Pr D. DEPLANQUE Département de Pharmacologie médicale EA 1046, Institut de Médecine Prédictive

Plus en détail

LE JEU EXCESSIF. Dr Christine Davidson M.Philippe Maso. Décembre 2011

LE JEU EXCESSIF. Dr Christine Davidson M.Philippe Maso. Décembre 2011 LE JEU EXCESSIF Dr Christine Davidson M.Philippe Maso Décembre 2011 Qu est-ce qu un Joueur Occasionnel? Joue pour le plaisir Accepte de perdre l argent misé. Ne retourne pas pour se refaire. Joue selon

Plus en détail

9.11 Les jeux de hasard et d argent

9.11 Les jeux de hasard et d argent 9.11 Les jeux de hasard et d argent Maud Pousset, Marie-Line Tovar 288 Les jeux de hasard et d argent (JHA) constituent une activité ancienne et répandue, mais longtemps interdite. Leur offre s est étoffée,

Plus en détail

«Les jeux en ligne, quelle influence en France?»

«Les jeux en ligne, quelle influence en France?» Les multiples facettes du jeu Québec, 30 mai 2012 «Les jeux en ligne, quelle influence en France?» M. Grall-Bronnec, G. Bouju, M. Lagadec J. Caillon, J.L. Vénisse Le contexte des jeux de hasard et d argent

Plus en détail

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant Vivre avec un trouble dépressif Septembre 2010 Pourquoi ce guide? Votre médecin

Plus en détail

testez-vous! Préparez vos partiels en toute sénérité!

testez-vous! Préparez vos partiels en toute sénérité! : t i u t a r g t i Extra testez-vous! Préparez vos partiels en toute sénérité! Enoncé Un fan de casino Vous êtes praticien dans la belle ville d Enghien (célèbre pour son casino ). Vous recevez Joël 43

Plus en détail

Les Migraines et les céphalées. Dr G.Hinzelin Migraines et Céphalées Migraines et Céphalées La migraine représente entre 5 à 18% de la population française selon le sexe et en fonction des études. Est

Plus en détail

La prise en charge d un trouble bipolaire

La prise en charge d un trouble bipolaire GUIDE - AFFECTION DE LONGUE DURÉE La prise en charge d un trouble bipolaire Vivre avec un trouble bipolaire Décembre 2010 Pourquoi ce guide? Votre médecin traitant vous a remis ce guide pour vous informer

Plus en détail

Nouvelles addictions. Dr Marie VERSCHAVE Praticien hospitalier Service de médecine interne E et addictologie

Nouvelles addictions. Dr Marie VERSCHAVE Praticien hospitalier Service de médecine interne E et addictologie Nouvelles addictions comportementales Dr Marie VERSCHAVE Praticien hospitalier Service de médecine interne E et addictologie Item N 77. Addictions comportementales Diagnostiquer, évaluer le retentissement

Plus en détail

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86 LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : ÉTABLISSEMENT DE LIENS ENTRE LES PERSONNES CHEZ QUI UN DIAGNOSTIC D INFECTION À VIH A ÉTÉ POSÉ ET LES SERVICES DE SOINS ET DE TRAITEMENT

Plus en détail

Bon usage. Mise au point

Bon usage. Mise au point Bon usage Mise au point Évaluation et prise en charge des troubles psychiatriques chez les patients adultes infectés par le virus de l hépatite C et traités par (peg) interféron alfa et ribavirine Mai

Plus en détail

troubles comportementaux aigus et/ou cognitifs tous les intervenants de l entreprise Prise en charge immédiate sur le lieu de travail.

troubles comportementaux aigus et/ou cognitifs tous les intervenants de l entreprise Prise en charge immédiate sur le lieu de travail. Introduction Les troubles comportementaux aigus et/ou cognitifs concernent tous les intervenants de l entreprise : dangerosité du salarié pour lui-même et pour autrui, risque de désorganisation de l activité

Plus en détail

L abus médicamenteux Critères IHS : 1. La prise médicamenteuse est régulière et dure depuis plus de 3 mois

L abus médicamenteux Critères IHS : 1. La prise médicamenteuse est régulière et dure depuis plus de 3 mois L abus médicamenteux Critères IHS : 1. La prise médicamenteuse est régulière et dure depuis plus de 3 mois 2. Elle est présente : 15 jours/mois pour les antalgiques non opioïdes (paracétamol, aspirine,

Plus en détail

La dépression qui ne répond pas au traitement

La dépression qui ne répond pas au traitement La dépression qui ne répond pas au traitement Mise à j our Wilfrid Boisvert, MD Présenté dans le cadre de la conférence : À la rencontre de l humain, Collège québécois des médecins de famille, novembre

Plus en détail

Guide à l intention des familles AU COEUR. du trouble de personnalité limite

Guide à l intention des familles AU COEUR. du trouble de personnalité limite Guide à l intention des familles AU COEUR du trouble de personnalité limite À propos du trouble de personnalité limite Ce document a été élaboré en 2001 par madame France Boucher, infirmière bachelière,

Plus en détail

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or Plan Introduction Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or Introduction NACO: une actualité brûlante! AVK: Plus forte incidence

Plus en détail

Les personnes âgées et le système de santé : quelles sont les répercussions des multiples affections chroniques?

Les personnes âgées et le système de santé : quelles sont les répercussions des multiples affections chroniques? Janvier 2011 Les personnes âgées et le système de santé : quelles sont les répercussions des multiples affections chroniques? Introduction Les soins dispensés aux patients souffrant d affections chroniques

Plus en détail

MEDICAMENTS CONTENANT L ASSOCIATION DEXTROPROPOXYPHENE / PARACETAMOL :

MEDICAMENTS CONTENANT L ASSOCIATION DEXTROPROPOXYPHENE / PARACETAMOL : REPUBLIQUE FRANÇAISE Juin 2009 MEDICAMENTS CONTENANT L ASSOCIATION DEXTROPROPOXYPHENE / PARACETAMOL : Recommandation de l EMEA de retrait de ces médicaments à la suite de l évaluation européenne et avis

Plus en détail

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001 COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION 10 octobre 2001 VIRAFERONPEG 50 µg 80 µg 100 µg 120 µg 150 µg, poudre et solvant pour solution injectable B/1 B/4 Laboratoires SCHERING PLOUGH Peginterféron

Plus en détail

Troubles psychiques de la grossesse et du post-partum Q19. Psychiatrie adulte Module D Pr Jean Louis Senon Année universitaire 2002-2003

Troubles psychiques de la grossesse et du post-partum Q19. Psychiatrie adulte Module D Pr Jean Louis Senon Année universitaire 2002-2003 Troubles psychiques de la grossesse et du post-partum Q19 Psychiatrie adulte Module D Pr Jean Louis Senon Année universitaire 2002-2003 Plans et objectifs Pendant la grossesse Troubles mineurs, dépressions

Plus en détail

Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction

Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction OFDT Note n 2010-12 Saint-Denis, le 09/08/2010 Introduction Les premières structures

Plus en détail

Référentiel Officine

Référentiel Officine Référentiel Officine Inscrire la formation dans la réalité et les besoins de la pharmacie d officine de demain - Ce référentiel décrit dans le cadre des missions et des activités du pharmacien d officine

Plus en détail

Définition, finalités et organisation

Définition, finalités et organisation RECOMMANDATIONS Éducation thérapeutique du patient Définition, finalités et organisation Juin 2007 OBJECTIF Ces recommandations visent à présenter à l ensemble des professionnels de santé, aux patients

Plus en détail

Soins infirmiers et gestion des risques

Soins infirmiers et gestion des risques Soins infirmiers et gestion des risques I. Principe de précaution Hippocrate disait «soulager le malade et ne pas lui nuire» Cet adage «primun non cere» est le principe de la base de la médecine II. La

Plus en détail

La dépendance aux médicaments

La dépendance aux médicaments La dépendance aux médicaments 3 ème Forum Citoyen Espace Mendès-France 28 novembre 2013 Denis Richard Pharmacien Hôpital Henri-Laborit, Poitiers Qu est la dépendance? (1) «Perte de la liberté de s asbtenir»

Plus en détail

«Tout le monde devrait faire une psychothérapie.»

«Tout le monde devrait faire une psychothérapie.» «Tout le monde devrait faire une psychothérapie.» Moins je me connais, mieux je me porte. Clément Rosset, Loin de moi, 1999 Faut-il tout «psychiatriser»? Tout événement de vie difficile tel qu une rupture

Plus en détail

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale : Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale : Docteur DARY Patrick, Cardiologue, Praticien Hospitalier Centre Hospitalier de St YRIEIX - Haute Vienne 87500 Situé

Plus en détail

Consensus SFTA Novembre 2003. Soumission chimique : Prise en charge toxicologique

Consensus SFTA Novembre 2003. Soumission chimique : Prise en charge toxicologique Consensus SFTA Novembre 2003 Soumission chimique : Prise en charge toxicologique La soumission chimique peut être définie comme l'administration de substances psychoactives à une personne à des fins délictueuses

Plus en détail

Programme intercantonal de lutte contre la dépendance au jeu (PILDJ) Actions neuchâteloises

Programme intercantonal de lutte contre la dépendance au jeu (PILDJ) Actions neuchâteloises 1 Programme intercantonal de lutte contre la dépendance au jeu (PILDJ) Actions neuchâteloises Luca Fumagalli Adjoint au chef du Service des établissements spécialisés et délégué du canton au groupe d accompagnement

Plus en détail

Addictologie. Pr Romain Moirand UF Addictologie CHU de Rennes

Addictologie. Pr Romain Moirand UF Addictologie CHU de Rennes Addictologie Pr Romain Moirand UF Addictologie CHU de Rennes Définition addiction Conduites de consommation de substances psychoactives Physiopathologie simplifiée Les différents produits Définition de

Plus en détail

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines Juillet 2010 Mise à jour Septembre 2010 1 Le rapport complet

Plus en détail

Trouble d anxiété généralisée

Trouble d anxiété généralisée Les troubles anxieux Le choix d une thérapie simple ou combinée est un choix personnel. Pour faire un choix éclairé, adapté à votre condition actuelle et répondant à vos besoins, oser poser toutes vos

Plus en détail

"La santé des étudiants en 2015"

La santé des étudiants en 2015 Dossier de Presse "La santé des étudiants en 2015" 9 ème Enquête Nationale 1999 2015 Enquête Santé d emevia Depuis plus de 16 ans, à l écoute des étudiants 1 Sommaire EmeVia et les mutuelles étudiantes

Plus en détail

Mise à jour dans le traitement des troubles anxieux Jean-Pierre Bernier, Isabelle Simard

Mise à jour dans le traitement des troubles anxieux Jean-Pierre Bernier, Isabelle Simard PHARMACOTHÉRAPIE Mise à jour dans le traitement des troubles anxieux Jean-Pierre Bernier, Isabelle Simard Résumé Objectif : Discuter de la place des traitements pharmacologiques dans les troubles anxieux

Plus en détail

Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS)

Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) dmt Risques psychosociaux : out ils d é va lua t ion FRPS 13 CATÉGORIE ATTEINTE À LA SANTÉ PHYSIQUE ET MENTALE Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) LANGEVIN V.*, FRANÇOIS M.**, BOINI S.***, RIOU

Plus en détail

Trouble bipolaire en milieu professionnel: Du diagnostic précoce àla prise en charge spécialisée

Trouble bipolaire en milieu professionnel: Du diagnostic précoce àla prise en charge spécialisée Trouble bipolaire en milieu professionnel: Du diagnostic précoce àla prise en charge spécialisée Dr G. Fournis Service de Psychiatrie et d Addictologie CHU Angers Faculté de Médecine Angers 1 Introduction

Plus en détail

TDAH ET LA CONDUITE AUTOMOBILE

TDAH ET LA CONDUITE AUTOMOBILE DOCUMENT SUPPLÉMENTAIRE 6C TDAH ET LA CONDUITE AUTOMOBILE Points clés pour les médecins à réviser avec les adolescents et adultes atteints de TDAH: Données concernant les risques: a) Des études cliniques

Plus en détail

d a n s l e t r a i t e m e n t d e

d a n s l e t r a i t e m e n t d e La buprénorphine d a n s l e t r a i t e m e n t d e la dépendance aux opioïdes Lignes directrices du Collège des médecins du Québec et de l Ordre des pharmaciens du Québec juin 2009 table des matières

Plus en détail

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques Dr Solène de Gaalon Service de neurologie- CHU Nantes Société française des migraines et céphalées Céphalées de tension

Plus en détail

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 27 avril 2011

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 27 avril 2011 COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS 27 avril 2011 Examen du dossier de la spécialité inscrite pour une durée limitée conformément au décret du 27 octobre 1999 (JO du 30 octobre 1999) et à l arrêté du 8

Plus en détail

Conseils pour réaliser un tableau de sortie

Conseils pour réaliser un tableau de sortie Conseils pour réaliser un tableau de sortie Ne pas oublier d adapter le langage au patient ou à l institution! Attention au langage trop scientifique ; mais rester cependant clair et précis ; faire passer

Plus en détail

IMAGES ET REALITES DE LA SANTE MENTALE EN POITOU-CHARENTES

IMAGES ET REALITES DE LA SANTE MENTALE EN POITOU-CHARENTES Association Régionale Poitou-Charentes pour l Information Médicale et l Epidémiologie en Psychiatrie (ARPCIMEP) Observatoire Régional de la Santé de Poitou-Charentes (ORSPEC) IMAGES ET REALITES DE LA SANTE

Plus en détail

Les troubles mentaux dans le contexte de l Assurance de Personne. SCOR inform - Septembre 2012

Les troubles mentaux dans le contexte de l Assurance de Personne. SCOR inform - Septembre 2012 Les troubles mentaux dans le contexte de l Assurance de Personne SCOR inform - Septembre 2012 Les troubles mentaux dans le contexte de l Assurance de Personne Auteur Dr Lannes Médecin-Conseil SCOR Global

Plus en détail

La migraine : une maladie qui se traite

La migraine : une maladie qui se traite La migraine : une maladie qui se traite L évolution natuelle de la migraine Maladie fluctuante+++ Modification des symptômes avec l âge ++ : Moins de crises sévères Caractère pulsatile moins fréquent Plus

Plus en détail

L aide aux aidants. Psychologue clinicienne. Capacité de gériatrie mars 2009

L aide aux aidants. Psychologue clinicienne. Capacité de gériatrie mars 2009 L aide aux aidants Aude Comberieu Psychologue clinicienne Hôpital Émile Roux Capacité de gériatrie mars 2009 Définition L aidant naturel L aidant non professionnel L aidant familial «L aidant familial

Plus en détail

"La santé des étudiants en 2013"

La santé des étudiants en 2013 1 Dossier de Presse "La santé des étudiants en 2013" 8 ème Enquête Nationale 1999 2013 Enquête Santé MGEL Depuis plus de 60 ans, à l écoute des étudiants 2 Sommaire EmeVia et les mutuelles étudiantes de

Plus en détail

Projet de grossesse : informations, messages de prévention, examens à proposer

Projet de grossesse : informations, messages de prévention, examens à proposer DOCUMENT D INFORMATION POUR LES PROFESSIONNELS Projet de grossesse : informations, messages de prévention, examens à proposer Septembre 2009 DÉFINITION ET OBJECTIF Dès lors qu ils expriment un projet de

Plus en détail

Le guide du bon usage des médicaments

Le guide du bon usage des médicaments Le guide du bon usage des médicaments Les médicaments sont là pour vous aider mais......ils ont parfois du mal à vivre ensemble. Votre médecin et votre pharmacien peuvent adapter votre traitement pour

Plus en détail

Fiche Produit Profils Médicalisés PHMEV

Fiche Produit Profils Médicalisés PHMEV Guide méthodologique développé par l équipe de projets ci-dessous : Fiche Produit Profils Médicalisés PHMEV EQUIPE PROJET Chef de projet : Maryline CHARRA, Pharmacien Conseil Responsable de la mission

Plus en détail

LES ADDICTIONS. Docteur Sandrine TRAPE Chef de Clinique Assistante en Psychiatrie CHU de Fort de France. le 15/04/11

LES ADDICTIONS. Docteur Sandrine TRAPE Chef de Clinique Assistante en Psychiatrie CHU de Fort de France. le 15/04/11 LES ADDICTIONS Docteur Sandrine TRAPE Chef de Clinique Assistante en Psychiatrie CHU de Fort de France Du produit à l addiction Auparavant l accent était mis sur la substance alcool/drogue qui était diabolisée

Plus en détail

Classifier le handicap épileptique avec ou sans autres déficiences associées. Réponses médico-sociales.

Classifier le handicap épileptique avec ou sans autres déficiences associées. Réponses médico-sociales. Classifier le handicap épileptique avec ou sans autres déficiences associées. Réponses médico-sociales. 1 Les outils de mesure existants et description du handicap épileptique Il ne s agit pas ici de mesurer

Plus en détail

Céphalées de tension. Hélène Massiou Hôpital Lariboisière, Paris

Céphalées de tension. Hélène Massiou Hôpital Lariboisière, Paris Céphalées de tension Hélène Massiou Hôpital Lariboisière, Paris Céphalée de tension : une maladie hétérogène La plus fréquente des céphalées primaires Diagnostic basé sur l interrogatoire Manque de spécificité

Plus en détail

La schizophrénie est une maladie évolutive; elle comporte 5 phases, qui se succèdent souvent dans l ordre 2 :

La schizophrénie est une maladie évolutive; elle comporte 5 phases, qui se succèdent souvent dans l ordre 2 : Qui peut être atteint de schizophrénie? La schizophrénie est une maladie mentale qui touche environ 1 % de la population canadienne. Elle frappe autant les hommes que les femmes, et se déclare généralement

Plus en détail

Les approches de réduction des méfaits trouvent un certain appui dans la population québécoise*

Les approches de réduction des méfaits trouvent un certain appui dans la population québécoise* INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC Les approches de réduction des méfaits trouvent un certain appui dans la population québécoise* Denis Hamel, statisticien Unité Connaissance-surveillance MISE

Plus en détail

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve COFER, Collège Français des Enseignants en Rhumatologie Date de création du document 2010-2011 Table des matières ENC :...3 SPECIFIQUE :...3 I Différentes

Plus en détail

Formation sur la sécurisation du circuit du médicament

Formation sur la sécurisation du circuit du médicament Formation sur la sécurisation du circuit du médicament Virginie Roué, Ingénieur Qualité-Risques Réseau AQuaREL Santé Dr Brigitte Paulmier, Pharmacien coordonnateur de la gestion des risques CH Saumur CONTEXTE

Plus en détail

l L immense majorité des condamnations concernent des délits

l L immense majorité des condamnations concernent des délits Prévention de la récidive et individualisation des peines Chiffres-clés Juin 2014 Les condamnations En 2012, environ 900 000 infractions ont donné lieu à environ 600 000 condamnations pénales prononcées

Plus en détail

QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE?

QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE? QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE? TABLES DES MATIÈRES Publié par la Fédération mondiale de l hémophilie (FMH) Fédération mondiale de l hémophilie, 2014 La FMH encourage la traduction et la redistribution de

Plus en détail

L enjeu de la reconnaissance des pharmaciens comme éducateur de santé

L enjeu de la reconnaissance des pharmaciens comme éducateur de santé L enjeu de la reconnaissance des pharmaciens comme éducateur de santé 3 e conférence sur les traitements de la dépendance aux opioïdes Genève, 19 octobre 2012 Nicolas Bonnet, directeur du Respadd Anne

Plus en détail

Une forte dynamique des prescriptions de ces nouveaux anti-coagulants oraux

Une forte dynamique des prescriptions de ces nouveaux anti-coagulants oraux 27 novembre 2013 Nouveaux anti-coagulants oraux : une étude de l Assurance Maladie souligne la dynamique forte de ces nouveaux médicaments et la nécessité d une vigilance accrue dans leur utilisation Les

Plus en détail

GUIDE - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Affections psychiatriques de longue durée Troubles dépressifs récurrents ou persistants de l adulte

GUIDE - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Affections psychiatriques de longue durée Troubles dépressifs récurrents ou persistants de l adulte GUIDE - AFFECTION DE LONGUE DURÉE Affections psychiatriques de longue durée Troubles dépressifs récurrents ou persistants de l adulte Février 2009 Ce guide médecin est téléchargeable sur www.has-sante.fr

Plus en détail

Les drogues POUR EN SAVOIR PLUS. 1. L avis du psychologue. 2. Les risques et leur prévention. Quelques chiffres

Les drogues POUR EN SAVOIR PLUS. 1. L avis du psychologue. 2. Les risques et leur prévention. Quelques chiffres Les drogues POUR EN SAVOIR PLUS 1. L avis du psychologue La consommation de drogues, qu elles soient licites (alcool, tabac) ou illicites (cannabis, crack, etc.), fait partie des conduites à risques fréquemment

Plus en détail

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE CHEFIRAT B. Les intoxications aiguës constituent un réel problème de santé publique dont l impact reste encore à évaluer. Le nombre total

Plus en détail

Efficacité et risques des médicaments : le rôle du pharmacien

Efficacité et risques des médicaments : le rôle du pharmacien Société vaudoise de pharmacie, février 2008 Efficacité et risques des médicaments : le rôle du pharmacien Olivier Bugnon, Professeur adjoint en Pharmacie communautaire, Ecole de Pharmacie Genève-Lausanne;

Plus en détail

Carnet de suivi Lithium

Carnet de suivi Lithium Carnet de suivi Lithium Brochure d information sur les troubles bipolaires et leur traitement par lithium Nom : Ce carnet est important Si vous le trouvez, merci de le faire parvenir à l adresse cidessous

Plus en détail

7- Les Antiépileptiques

7- Les Antiépileptiques 7- Les Antiépileptiques 1 Définition L épilepsie est un trouble neurologique chronique caractérisé par la survenue périodique et imprévisible de crises convulsives dues à l émission de décharges électriques

Plus en détail

Se libérer de la drogue

Se libérer de la drogue Chacun doit savoir qu il peut se libérer de la drogue à tout moment. Se libérer de la drogue Je ne maîtrise plus la situation Longtemps encore après la première prise de drogue, le toxicomane croit pouvoir

Plus en détail

Le trouble oppositionnel avec. provocation ou par réaction?

Le trouble oppositionnel avec. provocation ou par réaction? Le trouble oppositionnel avec provocation ou par réaction? Emmanuelle Pelletier, M.Ps., L.Psych. Psychologue scolaire Octobre 2004 Trouble oppositionnel avec provocation ou par réaction? La personne oppositionnelle

Plus en détail

Prévention des conduites addictives : des sciences sociales aux pratiques locales

Prévention des conduites addictives : des sciences sociales aux pratiques locales Colloque régional de prévention des addictions Mardi 31 mars 2015 Clermont-Ferrand Prévention des conduites addictives : des sciences sociales aux pratiques locales Appels à communication Le Pôle de référence

Plus en détail

Avis 29 mai 2013. XYZALL 5 mg, comprimé B/14 (CIP : 34009 358 502 4-9) B/28 (CIP : 34009 358 505 3-9) Laboratoire UCB PHARMA SA.

Avis 29 mai 2013. XYZALL 5 mg, comprimé B/14 (CIP : 34009 358 502 4-9) B/28 (CIP : 34009 358 505 3-9) Laboratoire UCB PHARMA SA. COMMISSION DE LA TRANSPARENCE Avis 29 mai 2013 XYZALL 5 mg, comprimé B/14 (CIP : 34009 358 502 4-9) B/28 (CIP : 34009 358 505 3-9) Laboratoire UCB PHARMA SA DCI Code ATC (2012) Motif de l examen Liste

Plus en détail

Montréal, 24 mars 2015. David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting. DL Consulting Strategies in Healthcare

Montréal, 24 mars 2015. David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting. DL Consulting Strategies in Healthcare Montréal, 24 mars 2015 David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting 1 RSSPQ, 2013 2 MÉDECINE INDIVIDUALISÉE Médecine personnalisée Médecine de précision Biomarqueurs Génomique

Plus en détail

Addictions : la continuité des soins des personnes détenues / L articulation entre les professionnels de santé de la prison et du milieu ouvert

Addictions : la continuité des soins des personnes détenues / L articulation entre les professionnels de santé de la prison et du milieu ouvert soins des personnes détenues Addictions : la continuité des soins des personnes détenues / L articulation entre les professionnels de santé de la prison et du milieu ouvert Pratique(s Addictions: les

Plus en détail

Note de recommandation Médecins du Monde. Concertation sur la Réforme de l Asile. Octobre 2013

Note de recommandation Médecins du Monde. Concertation sur la Réforme de l Asile. Octobre 2013 Note de recommandation Médecins du Monde Concertation sur la Réforme de l Asile Octobre 2013 Introduction Cette note de contribution est rédigée dans le cadre de la concertation sur la Réforme de l Asile,

Plus en détail

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences Annexe II Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences Les référentiels d activités et de compétences du métier d infirmier diplômé d Etat ne se substituent pas au cadre réglementaire. En effet,

Plus en détail

Point d Information. Le PRAC a recommandé que le RCP soit modifié afin d inclure les informations suivantes:

Point d Information. Le PRAC a recommandé que le RCP soit modifié afin d inclure les informations suivantes: Point d Information Médicaments à base d ivabradine, de codéine, médicaments contenant du diméthyl fumarate, du mycophénolate mofétil/acide mycophénolique, de l octocog alpha, spécialité Eligard (contenant

Plus en détail

La prise en charge de votre épilepsie

La prise en charge de votre épilepsie G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E La prise en charge de votre épilepsie Vivre avec une épilepsie sévère Novembre 2007 Pourquoi ce guide? Votre médecin traitant vous a remis ce guide

Plus en détail

Maladie d Alzheimer et maladies apparentées : prise en charge des troubles du comportement perturbateurs

Maladie d Alzheimer et maladies apparentées : prise en charge des troubles du comportement perturbateurs RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE Maladie d Alzheimer et maladies apparentées : prise en charge des troubles du comportement RECOMMANDATIONS Mai 2009 1 L argumentaire et la synthèse des recommandations

Plus en détail

Médicaments contre la douleur Ce que vous devez savoir au sujet des analgésiques opiacés

Médicaments contre la douleur Ce que vous devez savoir au sujet des analgésiques opiacés Médicaments contre la douleur Ce que vous devez savoir au sujet des analgésiques opiacés Médicaments contre la douleur Ce que vous devez savoir au sujet des analgésiques opiacés Developé pour le Centre

Plus en détail

Description des résidants dans les IHP et les MSP

Description des résidants dans les IHP et les MSP I RAPPORT NATIONAL RPM 1999 Description des résidants dans les IHP et les MSP Données d admission D après le tableau 1 A (p.1), au 30 juin 1999, les initiatives d habitation protégée comptaient 2853 résidants

Plus en détail

CE QU IL FAUT SAVOIR PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT

CE QU IL FAUT SAVOIR PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT CE QU IL FAUT SAVOIR PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT Sommaire Comment se fait la recherche sur un nouveau médicament? (page 1) A quoi sert la recherche sur un nouveau médicament? (page

Plus en détail

De meilleurs soins :

De meilleurs soins : De meilleurs soins : une analyse des soins infirmiers et des résultats du système de santé Série de rapports de l AIIC et de la FCRSS pour informer la Commission nationale d experts de l AIIC, La santé

Plus en détail

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE 1- Définition : Le diabète sucré se définit par une élévation anormale et chronique de la glycémie. Cette anomalie est commune à tous les types de diabète sucré, mais

Plus en détail

Stress des soignants et Douleur de l'enfant

Stress des soignants et Douleur de l'enfant 5e rencontre francophone Suisse et France voisine de la douleur chez l enfant Stress des soignants et Douleur de l'enfant Céline ROUSSEAU-SALVADOR Psychomotricienne - Psychologue Clinicienne Service d

Plus en détail

RAPPORT SYNTHÈSE. En santé après 50 ans. Évaluation des effets du programme Les médicaments :

RAPPORT SYNTHÈSE. En santé après 50 ans. Évaluation des effets du programme Les médicaments : S A N T É P U B L I Q U E RAPPORT SYNTHÈSE Évaluation des effets du programme Les médicaments : Oui Non Mais! En santé après 50 ans Depuis janvier 1997, la Direction de santé publique s est associée à

Plus en détail

Pour certains, la maladie est assimilée à une faiblesse (consulter constitue un aveu de défaillance physique).

Pour certains, la maladie est assimilée à une faiblesse (consulter constitue un aveu de défaillance physique). P.R ALPS. Re tour sommaire P ages précédentes Les professionnels de santé ne sont pas toujours bien perçus par les bénéficiaires du RMI, ils éprouvent souvent une certaine méfiance (peur du diagnostic?

Plus en détail

DOSSIER MEDICAL (à faire remplir obligatoirement par le Médecin et à retourner accompagné du Dossier administratif au Centre Addictologie d Arzeliers)

DOSSIER MEDICAL (à faire remplir obligatoirement par le Médecin et à retourner accompagné du Dossier administratif au Centre Addictologie d Arzeliers) DOSSIER MEDICAL (à faire remplir obligatoirement par le Médecin et à retourner accompagné du Dossier administratif au Centre Addictologie d Arzeliers) Chère Consœur, Cher Confrère, Ces renseignements médicaux

Plus en détail

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS:

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS: CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS: Infirmier(e)s et aides soignant(e)s ETUDE ORSOSA État de santé, conditions de travail

Plus en détail

Une échelle d évaluation semistructurée. B. Gravier

Une échelle d évaluation semistructurée. B. Gravier Une échelle d évaluation semistructurée : la HCR-20 B. Gravier Exemple de jugement clinique structuré: The Historical Clinical Risk Management 20 item scale HCR - 20 Echelle utilisée par les cliniciens

Plus en détail

Guide. d ivresse. de gestion de la crise. en entreprise

Guide. d ivresse. de gestion de la crise. en entreprise Guide de gestion de la crise d ivresse en entreprise L IVRESSE SUR LES LIEUX DE TRAVAIL Ce guide pratique se veut un outil répondant aux besoins exprimés par les entreprises. Il répond uniquement à la

Plus en détail

Quand le stress nous rend malade

Quand le stress nous rend malade Yuri Arcurs Quand le stress nous rend malade Tous concernés! De quoi s agit-il? Le stress stimule notre organisme pour qu'il s'adapte à une nouvelle situation, bonne ou mauvaise. Deux hormones sont alors

Plus en détail

CEPHALEES CHRONIQUES QUOTIDIENNES AVEC ABUS MEDICAMENTEUX

CEPHALEES CHRONIQUES QUOTIDIENNES AVEC ABUS MEDICAMENTEUX CEPHALEES CHRONIQUES QUOTIDIENNES AVEC ABUS MEDICAMENTEUX Groupe de travail du RRDBN Y.Perier, A.S.Sergent, E.Touchard, V.Lepelletier, S.Sladek FMC 2009 1 PLAN Migraine sans aura Epidémiologie Critères

Plus en détail

DIRECTION DES SERVICES PROFESSIONNELS GESTION DES STUPÉFIANTS ET DES DROGUES CONTRÔLÉES EN PHARMACIE COMMUNAUTAIRE

DIRECTION DES SERVICES PROFESSIONNELS GESTION DES STUPÉFIANTS ET DES DROGUES CONTRÔLÉES EN PHARMACIE COMMUNAUTAIRE NUMÉRO 152 : JUIN 2005 DIRECTION DES SERVICES PROFESSIONNELS GESTION DES STUPÉFIANTS ET DES DROGUES CONTRÔLÉES EN PHARMACIE COMMUNAUTAIRE Depuis quelques années, le Bureau des substances contrôlés (BSC)

Plus en détail

Mesurer l état de. La mesure. Une définition de la santé mentale

Mesurer l état de. La mesure. Une définition de la santé mentale Vivre avec un problème de santé mentale Un aperçu de l état de santé mentale de la population lanaudoise Résultats de l Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes «Les troubles mentaux peuvent

Plus en détail

Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention. Ania MIRET Montluçon le 4-12- 2009

Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention. Ania MIRET Montluçon le 4-12- 2009 Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention Ania MIRET Montluçon le 4-12- 2009 Introduction L attention est une fonction de base dont l intégrité est nécessaire au bon fonctionnement cognitif

Plus en détail

Gina Sanders. Troubles du sommeil : banal... mais pas fatal!

Gina Sanders. Troubles du sommeil : banal... mais pas fatal! Gina Sanders Troubles du sommeil : banal... mais pas fatal! Tous concernés! De quoi s agit-il? encontrer ponctuellement des dif cultés pour s endormir, se réveiller en pleine nuit ou se retrouver debout

Plus en détail