Un coup K.O ou le Niger dans le chaos

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1 Siège Terminus, 1 er virage à gauche après l Hôtel Terminus en venant du Rond point Grand Hôtel. CEL : / lemonde_niger1@yahoo.fr D AUJOURD HUI RCCM-NI-NIA-2014-B-2269 / NIF:297 59/S 3ème année: N 157 DU MERCREDI 09 DECEMBRE 2015 PRIX : 300 F Hebdomadaire nigérien d informations générales et d analyse Issoufou Mahamadou en 2016 Un coup K.O ou le Niger dans le chaos Gurisme : l inévitable naufrage Déguerpissement à Niamey La sauvagerie humaine Deux questions à Bazoum Mohamed : 1. Qui sont ces officiers ethnicistes à des postes marginaux au sein de l armée nigérienne que nous voulons républicaine? 2. Qui sont ces magistrats achetés par Hama Amadou avec de l argent au sein d un corps judiciaire que nous voulons des plus propres?

2 NATION Lettre ouverte au président de la République Monsieur le Président, Les acteurs électoraux vont juger de vos réelles intentions, notamment à travers les positions de ceux qui engagent forcément votre responsabilité dans la procédure de validation du fichier électoral Je n ai eu de cesse de dire que vous allez droit dans le mur. Bientôt, l heure de vérité sonnera. Le fichier électoral, dont j ai toujours douté de la fiabilité, permettra de savoir si vous êtes vraiment sincère en proclamant que vous mettrez «un point d honneur à contribuer à l expression libre des suffrages du peuple Nigérien et à l organisation d élections inclusives». Mieux, vous avez déclaré que, je cite : «je ne cautionnerai pas l organisation d élections tropicalisées pour ne pas dire truquées. Cela n est pas, d ailleurs, dans la tradition de notre pays. C est dire que je considérerai des élections mal organisées comme un échec personnel et je ne serai jamais à la base d un travestissement de l expression de la volonté populaire». Enfin, vous avez martelé «rassurer tous les partis politiques et tous les candidats, que la tradition de transparence et d équité généralement observée dans notre pays en matière électorale sera respectée». Ces propos, qui restent pour moi de simples professions de foi, vont être appréciés à l épreuve des faits. L heure de vérité sonnera car vous serez jugé par les actes et non par vos discours qui sont, dans le meilleur des cas, l expression de bonnes intentions. Pour vous juger, vos compatriotes apprécieront les actes de vos collaborateurs, dont deux des plus éminents, en l occurrence Hassoumi Massoudou et Bazoum Mohamed, ont dit à qui veut les écouter, que le fichier électoral ne sera pas audité. Ce sont là des propos qui informent sur ce que j ai appelé le coup d État électoral en préparation et qui vous engagent entièrement. Ce sont là des propos qui prennent à contrepied toutes ces belles professions de foi et qui tendent à montrer que vous ne pensez pas ce que vous dites. Cependant, pour éviter tout procès d intention, j attendrai de vous prendre en défaut et cela ne saurait tarder. À l instant, mon devoir m astreint tout de même à vous rappeler cette vérité que vous avez, vous-même, martelée : «le peuple Nigérien est jaloux de l expression libre de ses suffrages». C est, pour moi, une sorte d avertissement pour tous ceux qui pensent pouvoir manipuler le processus électoral à leur guise. L heure de vérité, je l ai dit, sonnera bientôt avec l audit du fichier électoral. À ce propos, je viens de lire la rubrique «Amères vérités» du Canard déchaîné. Ce n est pas, tant pour m attarder sur le ridicule dont le Dr. Sambo Amadou s est littéralement couvert, que pour relever la cruauté des vérités assénées. Habité par le doute de pouvoir rivaliser avec l auteur de cette rubrique pour poser la problématique de la validation du fichier électoral avec un tel art, je préfère m en tenir à ce qu il a écrit. Voici ce qu il écrit : «Soit Dr. Sambo est de mauvaise foi notoire ; soit, il est victime d une ignorance évidente en matière de fichier électoral. Dans l un comme dans l autre cas, il est utile de lui dire que la base des données a beau être des plus crédibles en un temps «T» donné, on peut le changer en un clic dans les secondes qui suivent. C est tout simplement de l informatique et les possibilités de «manœuvres» sont immenses. [ ] Quant à Malam Oumarou et à Sabiou Gaya, s ils sont aussi honnêtes qu ils le prétendent, ils doivent être les premiers à revendiquer un audit externe et indépendant de leur travail, en présence des experts des parties prenantes. Exiger l audit externe et indépendant du fichier électoral, mais également exiger qu il soit verrouillé une fois que les parties prenantes l auront consensuellement jugé fiable pour la tenue d élections transparentes, justes et honnêtes. C est cela, l attitude des hommes véridiques qui ont confiance en ce qu ils ont fait parce qu ils l auront fait dans la plus grande objectivité, tel que le commande leur mission. Si Sabiou Gaya peut prétendre au bénéfice du doute, il n en est pas de même pour Malam Oumarou dont l appartenance au Pnds Tareyya n est pas discutable. Alors, Dr. Sambo, voulez-vous que les autres fassent confiance, les yeux fermés, à un fichier électoral élaboré par un militant notoire du Pnds Tareyya? [ ] Si Malam Oumarou et Sabiou Gaya continuent de chanter leur «homélie du dimanche» au lieu d exiger cet audit externe et indépendant, en présence des experts des parties prenantes et avec à la clé le verrouillage du fichier électoral une fois audité et corrigé, c est qu ils se reprochent quelque chose d horrible. Alors, qu ils arrêtent d affirmer et de faire dire qu ils ont fait un travail irréprochable. On le saura avec l audit externe et indépendant. Et là, ils n auront pas besoin de quémander les félicitations et la reconnaissance de leurs compatriotes. Cela s imposera, aussi bien pour les citoyens que pour la République qui se fera une fière chandelle de leur rendre hommage». Monsieur le Président, je suis parfaitement d accord que, pour que Bazoum Mohamed et Hassoumi Massoudou se disent ouvertement contre tout audit du fichier électoral, il faut bien qu ils aient des raisons obscures qu ils ne peuvent avancer pour expliquer leur position. S ils s arcboutent à ce point pour refuser qu on vérifie la fiabilité du fichier électoral, c est qu ils savent que votre réélection, ainsi que la victoire de votre camp politique aux législatives, seront forcément hypothéquées si le fichier électoral est vidé de ses innombrables doublons et autres aberrations de circonstance. Je suis parfaitement d accord également que Malam Oumarou et Sabiou Gaya ne peuvent s enorgueillir de quoi que ce soit pour le moment et qu ils doivent, pour leur propre honneur et l image qu ils vont laisser à la postérité, être les premiers à exiger l audit externe et indépendant du fichier électoral. S ils ne le font pas, c est qu ils sont dans la mouvance de Bazoum Mohamed et de Hassoumi Massoudou. En ce qui vous concerne, je pense vous ne pouvez pas vouloir d élections crédibles et refuser tout audit du fichier électoral. Si vous le faites par procuration, d une manière ou d une autre, notamment en manœuvrant pour empêcher l audit externe du fichier électoral, vous créerez une crise préélectorale qui sera fatale au processus électoral. Déjà, beaucoup d observateurs disent remarquer, dans la remise en cause incessante de la date de remise du fichier électoral au Cnef [Ndlr : instance habilitée à valider ledit fichier] une volonté du Cfeb de faire dans la diversion et le dilatoire. Pour ces compatriotes, la lenteur du Cfeb dans la transmission du fichier électoral au Cnef procède d un plan visant à raccourcir au maximum le temps qui nous sépare du 22 décembre 2015, date limite fixée par la loi électorale pour la convocation du collège électoral. Je sais personnellement, pour avoir tendu mes longues oreilles jusque dans le cercle restreint de réflexion mis en place à cet effet, que la piste d une victoire au deuxième tour a été définitivement abandonnée, car jugée infructueuse et sans lendemain. Aucun cas de figure ne peut garantir votre réélection en cas d un second tour à la présidentielle prochaine. Et pourtant, la piste d une victoire au premier tour, retenue en dehors de toute raison, est pleine de périls. Monsieur le Président, l éclairage dont je vous fais, ici, part, je le dois à une éminente sommité qui m a expliqué que la haute voltige à laquelle se livre le pouvoir est extrêmement dangereux, car il s agit de manœuvrer à empêcher, par tous les moyens, un audit du fichier électoral. Pour cela, le Cfeb ne transmettra le fichier électoral que lorsque le pouvoir l aura jugé opportun. L instrument confié à Malam Oumarou et à Sabiou Gaya va ainsi faire du dilatoire pour comprimer le temps propice à un audit externe du fichier électoral. Lorsqu il l aura transmis, le délai qui sépare la date légale de distribution des cartes d électeurs est si réduit qu on a, à peine, le temps de procéder à l impression desdites cartes. Alors, le pouvoir, sous l impulsion du Premier ministre qui préside le Comité national du fichier électoral (Cnef), convoque ladite instance aux fins de procéder à la validation du fichier électoral. Au Niger, il y a actuellement 87 partis politiques dont l écrasante majorité est sans siège connu. Eh bien, une soixantaine de ces partis politiques sont affiliés à la MRN [Ndlr : groupe des partis qui soutiennent votre pouvoir]. C est sur ce nombre, qui ne vous donne pas pourtant le bénéfice du rapport des forces politiques sur le terrain, que vous voulez vous appuyer pour prétendre que sur 87 partis politiques formellement reconnus au Niger, les deux tiers ont reconnu la fiabilité du fichier électoral. Bazoum Mohamed, Massoudou Hassoumi se feront alors le devoir de rapporter à Rfi, à Jeune Afrique ainsi qu à d autres médias hexagonaux, que l opposition est dans une posture de blocage délibéré des élections parce qu elle sait avoir perdu à l avance ; que la loi électorale dit ceci et cela et que vous ne pouvez pas faire gré à la demande de l opposition sans violer la loi (mon œil). D autres troubadours de service emboucheront la même trompette, avec, cependant, quelques variantes dans le discours selon qu il s agisse d un acteur politique ou d une de ces institutions qui ont pour mission de donner un cachet de sérieux dans la défense de la chose. Entre-temps, le temps s écoule et la Ceni, par la voix de son président, va probablement proclamer qu au nom du Niger, elle ne peut cautionner de porter la responsabilité du non-respect des dates constitutionnelles ; Suite page 3 Page 2

3 que la perfection n est pas de ce monde et qu elle préfère porter la responsabilité d organiser des élections dont on relèvera forcément des insuffisances que de ne pas les organiser du tout. D autres voix comme celle de Dr. Sambo se feront entendre au nom des associations islamiques pour demander à l opposition politique, «pour éviter la fitna au sein de la communauté islamique du Niger», de monter gentiment sur l escabeau de la potence où l attend, de pied ferme, le bourreau, un certain Massoudou Hassoumi. Cette logique dans laquelle le cercle de réflexion s est finalement enfermé, m a expliqué la sommité, est un couteau à double tranchant pour vous. Aussi, j ai tenu à vous dire qu il n est pas tard pour vous de faire marche-arrière. Vous avez dit à la face du monde que votre «parcours politique est exempt de toute participation à des entreprises liberticides [sic!]». Si l hypothèse qu on m a déclinée et que je viens de partager avec vous se confirme, il y a inévitablement de l électricité dans l air. Monsieur le Président, j ai eu déjà l occasion de vous dire qu un coup d État électoral ne passera pas au Niger. Ressassez l histoire politique du Niger de ces 25 dernières années, vous y trouverez les motifs de cette assertion. Je pourrais me tromper mais je pense que nous sommes, malheureusement, dans cette logique désastreuse pour le Niger. Pour moi, c est à présent que le compte à rebours a commencé, le processus électoral étant arrivé à ses étapes terminales. C est là que les acteurs électoraux vont juger de vos réelles intentions, notamment à travers les positions de ceux qui engagent forcément votre responsabilité dans la procédure de validation du fichier électoral. Je ne me fais aucune illusion sur le mandat qu ils ont reçu. Mais, ce n est pas bien d engager le Niger dans une voie pareille. Pourquoi, donc? Je ne parviens toujours pas à comprendre ce qui arrive au Niger sous votre magistère. Vous avez certainement lu la belle analyse de Dr. Elisabeth Cherif qui a édifié ceux qui ont encore une parcelle de raison sur l impossibilité, au Niger, d une victoire au premier tour de la présidentielle. Peut-être que vos hautes fonctions ne vous ont pas permis de la lire. C est pourquoi je vous recommande humblement de prendre de votre temps pour la lire car elle recèle d arguments scientifiques objectivement vérifiés qui pourront éclairer votre lanterne. Pour ma part, j y ai retenu que «Ceux qui sont irrésistiblement tentés par la transposition des récents scénarios de la Côte d Ivoire et de la Guinée, doivent se rappeler que ces pays ont connu des trajectoires politiques différentes de celle du Niger», sentence qui n est pas loin de ce que j ai toujours défendu : «Le Niger a sa propre histoire démocratique et il serait malheureux de penser qu il est possible de calquer dans notre pays ce qui a été fait en Guinée». Monsieur le Président, la semaine dernière, je vous avais dit à quel point Bazoum Mohamed et ses semblables représentent un danger pour le Niger et qu il faut les anéantir sans tarder. J ai remarqué que l homme se promène sans souci, libre comme l air alors que d autres citoyens, parce qu ils gênent manifestement votre plan de réélection, sont embastillés et incarcérés en dehors de toute procédure légale. Tout le monde a tout compris. Mais la volonté de Dieu sera accomplie. Mallami Boucar POLITIQUE Amadou Boubacar Cissé dans l œil du diable Malgré les menaces, clairement exposées dans un article d un journal de la Place passé pour l annonceur des sales coups du régime, Amadou Boubacar Cissé continue son petit bonhomme de chemin, confiant et tranquille comme dirait Cheffou Amadou. Il sait parfaitement que c est ainsi que ceux qui sont lancés à ses trousses pour l embastiller et l empêcher aussi de prendre activement part à la course à la présidentielle opèrent toujours. Tout commence par des croassements du corbeau qui accuse et condamne, sans autre forme de procès, la cible qui lui a été désignée. Avec des informations dont il n a aucune maîtrise quant à la fiabilité, il assène ses coups, conscient d agir en toute impunité. Pour «liquider»le président de l UDR Tabbat qui a refusé ce deal que Moussa Moumouni Djermakoye a accepté les yeux fermés, le parti-etat Pnds Tareyya ne lésine pas sur les moyens. Cissé dérange beaucoup. C est le cas sur le terrain politique où, quoi que prétendent les thuriféraires du régime, l UDR Tabbat continue d enregistrer des adhésions de nouveaux militants, notamment venus du Pnds Tareyya. C est également le cas en Occident où, grâce à ses entrées et à son entregent, il explique et convainc ses interlocuteurs sur les graves dérives de Mahamadou Issoufou dont la volonté de passer au premier tour de la présidentielle est désormais un secret de polichinelle. Il dérange également parce que la rupture du partenariat de son parti avec le parti-etat Pnds Tareyya est un coup dur pour Mahamadou Issoufou. Accès des partis politiques et des candidats aux médias publics et privés en débat politiques et des candidats et enfin sur le règlement L équité s impose! d éventuels différends entre les partis politiques et les médias. En ouvrant cette rencontre, le président du CSC, Du 2 au 4 décembre 2015, le Conseil supérieur de la a indiqué que le choix de ce thème se justifie par le fait communication (CSC) avec le soutien financier de que notre pays va organiser très bientôt des élections l Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) présidentielles, législatives et locales. «En tant a organisé à Africa Hall, un séminaire de formation pour qu instance de régulation des médias, ces élections ses membres sur la gestion du pluralisme en période nous préoccupent à plus d un titre. En effet, en période électorale. C était sous la présidence de M. électorale, moment par excellence d importantes Abdourahamane Ousmane président du CSC et en activités médiatiques, le CSC a principalement pour rôle présence de la présidente du CSC du Burkina Faso de réguler les flux d informations générées par la Mme Nathalie SOME, et de plusieurs conseillers. Au communication politique», a-t-il ajouté, tout en rappelant cours de cette formation, les participants ont été outillés que le CSC a la charge d une part de veiller au bon sur le rôle de l instance de régulation des médias dans traitement de l information électorale par les le processus électoral, les modalités de production et professionnels des médias ; et d autre part de garantir de diffusion des messages des partis politiques et des l accès équitable des candidats et des partis politiques candidats, l équité dans l accès aux médias des partis aux médias publics et privés. Élections 2016 : le président de la CENI guinéenne récusé par l opposition nigérienne Les partis politiques membres de l opposition ont annoncé avoir constaté avec étonnement, la présence au sein de la délégation de la CEDEAO, d un supposé expert électoral en la personne de Monsieur Bakary Fofana, président de la CENI de la République de Guinée. Dans une déclaration lue par le chef de file de l opposition, Seyni Oumarou, candidat du MNSD aux présidentielles, les partis de l opposition se sont indignés de la présence de cette personnalité parmi les experts commis par l organisation sous-régionale. Pour l opposition «les conditions irrégulières dans lesquelles, Cette rupture compromet le plan de passage en force dès le premier tour. Ce qui est inadmissible pour Bazoum Mohamed et consorts. L acharnement de ce dernier contre ABC explique bien le ressentiment nourri contre lui depuis le 22 août 2015, date à laquelle l UDR Tabbat a décidé de mettre un terme aux relations scandaleuses qu a voulu lui imposer le parti-etat Pnds Tareyya. Sans se laisser intimider ou impressionner par ces croassements du corbeau, Cissé et son parti continuent leur marche, la tête haute. C est, donc, sans se préoccuper de ces gesticulations inutiles car sans réel effet sur le mental de l homme, que Cissé va et vient, communique, explique et marque des points certains dans la compréhension de tous ceux qui, à l extérieur du Niger notamment, ont pu être abusés par les discours lénifiants et trompeurs des premiers responsables du parti- Etat Pnds Tareyya. Il déballe, défait et éclaire la lanterne des partenaires du Niger sur les conséquences graves que pourrait engendrer toute tentative de manipulation du processus électoral. Ce faisant, ABC fait œuvre utile en apportant une contribution inestimable à la lutte pour la tenue d élections transparentes, libres, justes et honnêtes. Les menaces et autres intimidations n y feront rien, a-t-il déjà dit à Jeune Afrique. Il est toujours dans cette logique et entend le rester jusqu au bout, conscient et persuadé que ceux qui doivent s inquiéter d un audit de leur gestion sont ailleurs qu à l UDR Tabbat. Doudou.A se sont déroulées les élections en Guinée-Conakry depuis la nomination de cette personnalité à la tête de la CENI de son pays» justifient pleinement sa décision. En effet, «le déroulement des différents scrutins a été marqué par plusieurs manquements, de multiples irrégularités et des manipulations du processus électoral sous la supervision de Bakary Fofana. De ce fait, il est mal placé pour servir d expert électoral au Niger.» Pour l opposition politique nigérienne, le président de la CENI guinéenne est donc personae non grata au Niger et qu il y a lieu de l e récuser. Page 3

4 Issoufou Mahamadou en 2016 Un coup K.O ou le Niger dans le chaos Le président de la République et son clan font feu de tout bois. Ils ne répondent plus à aucune logique ni aucun principe républicain dans la perspective des présidentielles de La presse proche du Guri system matraque la conscience collective de l imminence d un passage dès le premier tour. Bazoum qui affirmait, il y a quelques mois, qu une élection sans second tour est improbable au Niger a revu sa copie pour soutenir que c est désormais possible. Les oulémas ne sont pas non plus épargnés, les ventres mous d entre eux commencent déjà à vociférer sur la fiabilité du Fichier électoral comme s ils en étaient des spécialistes ou à tout le moins des agents recenseurs. Ce n est pas tout! Les chefs traditionnels sont également embarqués dans la danse. Le week-end dernier, les chefs de quartier de Niamey ont tenu une grande messe pour, disent-ils, «remercier le président de la République» de ses actions au «profit des Nigériens». Depuis bientôt 5 ans qu Issoufou Mahamadou est aux commandes de l Etat pourquoi c est seulement aujourd hui et à la veille des élections présidentielles de février prochain que les chefs de quartier de la capitale vont-ils «remercier» le chef de l Etat? Pourtant, la constitution interdit aux chefs coutumiers que sont les chefs de quartier de faire la politique sous quelque forme que ce soit. D ailleurs, le PNDS-Tarayya dirigé à l époque par l actuel président de la République Issoufou Mahamadou a fait de la neutralité politique des chefs coutumiers une exigence. Le 28 juin 1991, le PNDS-Tarayya dirigé par Issoufou Mahamadou avait rendu publique une déclaration dans laquelle il s en est vertement pris à la chefferie traditionnelle. En voici un extrait : «en luimême, l ordre féodal, en devenant à partir d un certain degré de son développement, un ordre réactionnaire, a plongé notre société dans l immobilisme et facilité l entreprise coloniale. Il s agit là de la première et de la plus fatale des fautes commises par ce qui deviendra plus tard la chefferie traditionnelle. L on se rappelle également que, à quelques rares exceptions, la plupart des chefs traditionnels avaient courbé l échine devant le colonisateur et préféré toucher les dividendes de la collaboration, de la trahison et de la honte plutôt que d engager la lutte en vue de sauvegarder l indépendance, l honneur et la dignité de leur peuple ( ) En plus de cette contribution à l extraversion de notre économie et à la confiscation des fruits du travail de notre peuple, les chefs traditionnels exerçaient, avec application, le droit de bastonnade et rendaient, la justice en fonction des cadeaux qu ils recevaient». Le parti d Issoufou Mahamadou va plus loin en demandant : «à ses militants de redoubler d ardeur dans la lutte contre les forces rétrogrades en général et contre ceux des chefs traditionnels qui persistent à rester inféodés au MNSD-Nassara en particulier». (Lire l intégralité en fac-similé en pages 4 et 5). On voit bien comment le PNDS-Tarayya du président Issoufou traitait les chefs coutumiers à qui aujourd hui il distribue des véhicules de plusieurs dizaines de millions (V8) et dont certains se mobilisent pour le remercier. L un dans l autre, il est clair que tout ceci va dans la même logique d un passage en force dès le premier tour. Chose que ses partisans et laudateurs appellent «un coup K.O» mais en vérité, c est le Niger tout entier que Mahamadou Issoufou risque de mettre dans un chaos. Ce n est pas un souhait, loin s en faut. Mais l évidence est qu un passage dès le premier tour n est et ne peut être que le résultat d un hold-up électoral. Chose qui, au vu de la détermination et la force politique de l opposition d une part, et le ras-le-bol des Nigériens vis-à-vis de la gouvernance du pays par Issoufou et les siens,risque de porter gravement atteinte à la cohésion sociale, la quiétude politique et la paix interne du Niger. Et seul le président Issoufou Mahamadou peut éviter au Niger les malheurs d un déchirement inutile en renonçant à ce projet funeste présenté sous la forme de «un coup K.O» Ibrahim A. YERO POLITIQUE C est que le PNDS dit des chefs Traditionnels à un certain moment Déclaration de Soutien Inconditionnel de Barka Da Zuwa à son Excellence Hama Amadou Militantes, Militants, Sympathisants du MODEN-FA tes sortes. Il est urgent de prévenir les maux qui nous LUMANA AFRICA de la Commune de Tillabéry menacent, et de trouver des solutions adéquates. En ce jour, 29 novembre 2015, nos premières pensées Militantes, militants et sympathisants vont à nos forces de défense et de sécurité qui, nuit et jour, Nous faisons confiance à notre justice. Le Niger possède font face aux agressions des forces du mal, pour garantir encore des hommes et femmes de loi intègres et sincères qui feront prévaloir la vérité. Nous attendons un dé- la paix, assurer notre sécurité, et l intégrité territoriale de notre pays. Elles vont aux familles de nos compatriotes nouement heureux de ce feuilleton politico-judiciaire afin lâchement assassinés à Wogom, dans la région de Diffa que notre leader SEM Hama Amadou et notre grand parti Aux familles endeuillées nous présentons nos condoléances. À la mémoire des victimes, je vous invite à observer tème qui ne connait ni le fair play, ni la séparation des Lumana recouvrent leur dignité tant entamée par un sys- une minute de silence. pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Militantes, Militants, Sympathisants, Militantes, militants et sympathisants Ici, à Tillabéry, nous témoignons notre reconnaissance et Cette déclaration n est pas un discours de plus. Elle est la rendons un vibrant hommage à tous ceux qui, aux quatre manifestation d un soutien inconditionnel et une allégeance coins du Niger, ont accompagné notre juste lutte. Gloire à sans faille à SEM Hama Amadou. Notre détermination est nos militantes et militants arrêtés, séquestrés, humiliés! de fer. Qu il soit clairement entendu et compris que nous Ils ont défendu les idéaux du parti. Ils ont fait preuve d une répondrons avec la plus grande conviction à toute provocation injuste. Nous userons de notre droit de légitime dignité inouïe. Honneur aux militantes et militants des partis amis, à la défense quel qu en soit le prix à payer. Nous invitons toutes les structures de notre parti et les partis amis de faire presse, à la société civile, à toutes les femmes et à tous les hommes épris de paix et de justice! Nous apprécions sien cet engagement. Nous sommes respectueux des lois à juste titre leur soutien et leur compassion. et règlements de notre pays. En retour nous voulons que Militantes, Militants et Sympathisants, nos droits garantis par notre constitution soient scrupuleusement respectés. À son Excellence Hama Amadou qui se trouve dans les geôles du régime, nous disons : KOUBAYNI, BARKA DA Pour terminer, nous réitérons notre soutien sans faille à ZUA. Fils du pays, vous êtes chez vous au Niger. Leader SEM Hama Amadou. Nous sommes de cœur avec lui, sa charismatique, nous vous attendons. Le Niger a besoin famille et tous nos militants qui sont des otages et prisonniers politiques. Nous prions le Tout Puissant pour que se de vous, la paix a besoin de vous. Militantes, Militant et Sympathisants, manifeste la vérité. SEM Hama Amadou doit être dans sa Devant vous, j alerte les communautés, nationale, régionale, africaine et internationale. Le Niger va au-devant de Le bateau LUMANA et ses lieutenants attendent impa- famille qui lui manque, après tant de mois d exil forcé. risques d instabilité sans précédent. Il suffit d ouvrir les tiemment son capitaine de bord SEM Hama Amadou pour yeux, d observer ce qui se passe au Niger, pour comprendre que le pays est au bord d une explosion sociale. Le partis amis, la société civile et tous les démocrates sincè- le conduire avec détermination et professionnalisme. Les Niger n est pas différent des pays où les humiliations, l injustice et l arbitraire ont conduit aux extrémismes de tou- allié convaincu et res sont pressés d accueillir dans l arène politique, un déterminé. Page 4

5 POLITIQUE Gurisme : l inévitable naufrage Le Niger vit le crépuscule du Gurisme. Quand même il tente par un discours optimiste de faire croire à sa capacité de passer par le tour KO magique dans la serrure électorale en vogue dans la sous région, le Guri ne peut à son compte réussir l exploit dans un Niger où la sociologie politique et les traditions électorales sont tout autres. Parce que ses différents plans ont échoué et cela ne peut être autrement quand il ne choisit que la malveillance et l illégalité, il ne lui reste plus qu à se nourrir de rêves et d illusions. Les créateurs du PNDS pas le PNDS c est-à-dire ceux-là qui croient que parce qu ils sont à l origine de la création du parti, ils ont droit sur tout, se sont vraiment joué des Nigériens. Ayant jusque-là fonctionné dans le sillage des principes de la démocratie, maintenant qu ils arrivent au pouvoir, ils gouvernent par la force et veulent se maintenir par la brutalité, déniant aux autres Nigériens, leurs droits de citoyens à part entière. Or, ces terribles calculateurs oublient que le pays est à tous et que personne ne peut imposer ses volontés aux autres. Nous sommes en démocratie, faut-il qu on le leur rappelle. Si les autres avaient fait comme ils le font aujourd hui, sans doute qu ils ne seront jamais arrivés là où ils se trouvent aujourd hui. Personne ne peut imposer aux Nigériens un homme fut-il un messie, ou un dieu! Le malheur du PNDS c est de croire non à un homme, à des valeurs, mais à un dieu humain. Le culte de la personnalité ainsi que le cultive la congrégation rose ne peut que conduire le pays au drame qu il vit aujourd hui. Même s il fallait considérer que le président Issoufou a travaillé ce qui est tout à fait discutable par ailleurs il faut reconnaître que les blessures qu il a faites dans la société nigérienne sont très graves pour être pardonnées. Alors qu on attendait qu il rassemble, il a divisé, alors qu on attendait qu il renforce les Institutions de la république, il les a affaiblies, alors qu on attendait qu il renforce la sécurité du pays, il l a gravement détériorée au point où sur des pans entiers du pays, les populations ne vivent que permanemment la peur d attaques imprévisibles, alors que l on attendait que l économie nationale se fortifie, il l a terriblement fragilisée par la gestion opaque et mafieuse de son régime qui a permis à son clan de s embourgeoiser. Un des crimes de ce régime qui se prétend socialiste c est de favoriser en son sein, sur des bases douteuses, l émergence d une nouvelle et importante classe bourgeoise de milliardaires, sortie du néant. Cependant, et pendant que les camarades comptent des liasses et des devises étrangères, les masses laborieuses se paupérisent, oubliées et ignorées par le socialisme. Partout où l on passe dans le pays, dans les villes comme dans les campagnes, dans les bureaux comme dans les marchés, sur les bords des fleuves comme dans les transports en commun, on n entend que les même récriminations, les mêmes lamentations, les mêmes déceptions, les mêmes malaises : Issoufou et son?guri daï daï lokatchi? ont déçu. Les rangs se sont effrités autour de lui, le cercle des animateurs et des profiteurs de son régime s est remarquablement rétréci. La bonne heure c était pour eux, non pour le Niger et les Nigériens. Après le mal, on devait le comprendre! Mieux vaut plus tard que jamais! C est pour dire que le PNDS a du pain sur la planche. Il a beau se gargariser d être soutenu par trente-six partis politiques, il reste vrai et incontestable que les trentequatre n en font pas un. On peut d ailleurs comprendre que ceux-ci choisissent de ne pas compétir pour les présidentielles et de soutenir tout de suite le candidat allié. C est de la poudre aux yeux. Sans doute que si le PNDS a pu garder ses lucidités, il aurait pu comprendre qu il ne devait jamais compter sur une kyrielle de partis microscopiques pour espérer remporter des élections. Mais ce PNDS ne peut s en rendre compte : il a perdu sa sérénité depuis qu il a peur et conscience de perdre le pouvoir. L on a entendu des pseudo spécialistes du sondage politique spéculer oiseusement pour défendre l utopique option d un passage au premier tour, non sans parti pris et partialité, quand par un certain subjectivisme on veut faire croire, jouant au savant, que parce que les parties politiques de l opposition se seraient émiettés, du moins victimes de tentative de concassage qui n aurait pourtant pas atteint des seuils alarmants, le candidats Issoufou passerait au premier tour. C est rêver débout! Dans cette analyse, l objectivité aurait voulu que l on tienne compte de certains autres paramètres en défaveur du candidat qui regarde maladivement une réélection impossible à moins qu il ne passe par un hold-up. Mais comment? En effet, comment ne pas dire que les chances du candidat Issoufou sont gravement amenuisées par le fait d abord que contre lui, il a tous les autres grands partis du Niger qui même diminués par le départ de quelques individualités, gardent presque intacte leur force. Comment ne pas aussi expliquer que le PNDS, comme pour réduire drastiquement ses chances, a trouvé le moyen de se divorcer avec des alliés importants dont le parti Lumana qui lui a donné une victoire en 2011, et l UDR TabBat. Et ce n est pas tout : Ibrahim Yacouba est parti et avec lui des pans entiers du PNDS, Kassoum Moctar est parti avec l essence de Gaskia, ne laissant à Cheffou qu un tonneau plastique vide qui ne peut même pas faire du bruit. Sans compter le lot d infortunés et de mécontents qui ont, dans toutes les régions, retourné leur veste rose avec laquelle ils ont honte de s habiller désormais. Le PNDS est donc aujourd hui une pauvre petite chose froide, affaiblie presque sans âme aujourd hui. Ceux qui ont le plus profité de sa gestion s agitent pour défendre une reconduction difficile mais l on sait qu ils le font dans la peur que demain, la république ne leur demande des comptes pour notamment justifier tant de milliards empochés. Le PNDS en est d autant plus conscient qu il a pensé pouvoir combler ces grands vides en poussant à la rébellion certains hommes dans d autres partis politiques. Dans une telle mission un certain Abdou Labo ne peut rien réussir, car il a beau se targuer d avoir d un point de vue judiciaire la CDS, il ne garde qu un nom, la réalité du parti, c est-à-dire sa légitimité et ses hommes, peut-être même son histoire restent avec Mahamane Ousmane. Cela tous les Nigériens le savent. Il faut noter aussi qu aujourd hui, en réalité, aucun allié n a le cœur dans un partenariat avec les socialistes qui ne savent pas respecter l autre et qui dans la relation politique, n ont que cet esprit insolent du maître commandeur. S ils n ont pas l audace d exprimer aujourd hui leur renoncement à la marche martyrisante avec le Guri, il n est pas exclu qu ils le fassent à la veille des élections. On sait que même le parti Jamahuryia n a plus le cœur dans cette aventure et c est à pas hésitants que certains du groupe avancent avec les camarades. On ne peut donc pas ne pas tenir compte de toutes ces donnes qui déclencheront inévitablement bien de chamboulements. Par ailleurs le morcellement de ses petits groupes qui le soutiennent, ne change rien à cette situation. Mathématiquement parlant (RDP BEN OMAR) + BASSIRA = RDP (MRN garde RDP) ; RSD KASSOUM MOCTAR = RSD CPR = CPR (ce qui signifie MRN CPR) ; mais la difficile équation est celle-ci : (MRN LUMANA UDR MPN Mécontents PNDS) = MRN Négatif (-). Le parti principal au pouvoir, par ses calculs mesquins et ses égoïsmes, par ses méchancetés a fait le vide autour de lui. S il est vrai qu il peut convaincre des hommes comme Kassoum Moctar et Ibrahim Yacouba à revenir, il est certain que les bases qui ont suivi pour la sympathie qu une injustice leur a fait éprouver, ne suivront plus du fait du manque de logique dans la démarche de ses hommes. Comme d ailleurs, il est certain que le RDP, ne devait plus soutenir dans son ensemble pour les torts que l on a causé à certains. Il se trouve que c est même le comportement des caciques du pouvoir à l endroit de certains acteurs politiques et notamment de l opposition qui leur ont fait gagner un certain gain de sympathie dans le peuple. Il a rendu, par ses injustices, ses harcèlements, ses acharnements, célèbres et populaires des leaders qu il craint dans le pays. Dans ses geôles, il a fait par exemple de Hama Amadou un martyr, un homme victime des haines incompréhensibles de son régime et pour ce, plus qu hier, l homme n est plus jamais populaire tant dans le pays qu à l extérieur. C est le régime luimême qui a grandi davantage ces hommes qui le combattront et le vaincront. Inéluctablement. Le Guri agonise WALÉ Page 5

6 POLITIQUE L élection présidentielle 2016 au Niger : le pari d une victoire au premier tour à l épreuve des faits historiques et structurels Les prédictions d une victoire dès le premier tour font, depuis 1996, partie des sujets constitutifs du débat politique à l approche des élections présidentielles au Niger. Les récentes réélections, dès le premier tour des présidents sortants Alpha Condé de Guinée et Alassane Dramane Ouattara de Côte d ivoire, combinées au contexte politique actuel, donnent cependant à celles que l on entend ces derniers temps une tonalité assez particulière. Les partisans du Président sortant étant convaincus de la réalisation inéluctable d un scénario similaire au Niger. Aussi, la persistance de cette croyance, dans un climat politique pour le moins tendu, incite à l examen de ces fameuses prédictions à la lumière des faits concrets, inhérents à l évolution politique et électorale du pays. 1- Depuis l amorce du processus démocratique au début des années 1990, 5 élections présidentielles ont été organisées au Niger : 1993, 1996, 1999, 2004 et De toutes ces élections, 1 seulement s est soldée par la proclamation de la victoire d un des candidats au premier tour. Une issue qui a été largement contestée par les principaux partis politiques du pays. Pour les 4 autres, aucun parti politique n a été en mesure de recueillir, à lui seul, la majorité absolue requise. Il a bien fallu organiser «des seconds tours» pour départager les finalistes du premier tour, soutenus par deux coalitions de partis politiques. 2- Mais ceux qui ne prévoient pas de second tour en 2016, ne semblent pas remettre en cause le fait que l élection présidentielle se soit toujours jouée entre les trois plus grands partis politiques du pays, dans un schéma de 2 contre 1, avec le candidat arrivé 3ème en position de faiseur du roi. Ils mettent tout simplement en avant des arguments, qui rendraient ce schéma habituel inopérant en Des arguments structurés principalement autour des dissidences observées au sein des principaux partis politiques de l opposition. La question majeure est dès lors de savoir si ces dissidences et scissions, sont véritablement en mesure de provoquer la profonde recomposition du paysage politique postulée et qui se solderait par la victoire du président sortant au premier tour. 3- Les dissidences et scissions sont, à n en point douter, un facteur d affaiblissement du poids des partis politiques. Le Niger cependant, il importe de le rappeler, n est pas à sa première vague de dissidences au sein de ses principaux partis. La création du COSIMBA en 1996 et du RDP par la suite pendant la 4ème République, furent principalement le résultat de dissidences des cadres et militants du MNSD, CDS, l ANDP et bien d autres partis politiques de la 3ème République. Mais cela ne s est pas traduit, pour autant, par une restructuration significative du paysage politique nigérien. C est du moins ce qu indiquaient les résultats du premier tour de 1999, qui ont remis en scelle le même tiercé de la 3ème République (MNSD, CDS, PNDS), avant de provoquer la réédition du fameux schéma de 2 contre Le MNSD, avec 32,33%, n avait ainsi perdu que 1,89% de son score de 34,22% de Et le CDS, qui a recueilli 22,51 % n avait régressé que de 4,08% par rapport à son rendement de 26,59% en Une régression qui serait pourtant moins liée aux dissidences observées au sein du parti pendant la 4ème République qu au climat tendu qui a prévalu au sein du parti, à la veille de la présidentielle de 1999, dont l une des manifestations avait été la disqualification de Cheiffou Amadou du poste de directeur de campagne du parti qu il occupa en Une décision qui n était pas de nature à favoriser un engagement significatif de ses partisans dans la mobilisation électorale, tant sur le plan national qu au niveau de la région de Maradi, le second fief du parti. Le PNDS est quant à lui passé de 15,92 % en 1993 à 22,79%. Un score qui ne représentait cependant pas exclusivement le poids électoral du PNDS. Le candidat du PNDS ayant bénéficié du soutien, dès le premier tour, des partis politiques comme le RDA, le PNA, etc Le faible impact des dissidences et scissions observées pendant la 4ème République sur l issue de la présidentielle de 1999, est en grande partie lié à la double dynamique de personnalisation et de personnification des partis politiques nigériens. Une dynamique qui consacre d une part la préséance des facteurs personnels sur les facteurs institutionnels dans l engagement partisan et électoral, tout en se traduisant, d autre part, par la mise en œuvre de stratégies et réflexes de monopolisation des partis politiques. 6- Concrètement, les militants, adhérents, sympathisants et électeurs nigériens, sont globalement moins attachés aux partis politiques qu aux pères fondateurs de ceux-ci, leaders des différents fiefs et ceux qui jouissent de leur confiance. Et nombreux sont les leaders de partis politiques qui n hésitent pas à favoriser activement la visibilité et la promotion des personnes qui ne sont pas susceptibles de leur faire ombrage ou de défier leur leadership exclusif. 7- Dans cette perspective, le degré de vulnérabilité du poids électoral des partis politiques face aux dissidences, demeure moins liée aux positions occupées par les dissidents au sein des instances dirigeantes des partis concernés, qu aux facteurs qui sont à l origine de celles-ci. Autrement dit, la dissidence d un cadre dont l ascension au sein du parti résulte de sa seule proximité avec le leader, aura logiquement moins d incidences sur les retombées électorales du parti que celle d un cadre qui dispose d une assise électorale. Les voix recueillies au 1er tour par l UDR, le RSD, le MODEN-FA, le PNDS et l ANDP dans la région de Maradi Dr. Elisabeth SHERIF s élevaient à près de Tous ces partis avaient appelé à voter pour le candidat du PNDS au second tour. Mais celui-ci n est au final entré en possession que de voix seulement. Il aurait ainsi perdu près de voix au second tour, dans la région de Maradi. Et ce, en dépit de la décision prise par Abdou Labo de braver la consigne de vote de son parti pour le soutenir 8- Dans le débat actuel, il est intéressant de constater que certains dissidents dont les noms sont évoqués pour annoncer la défaite de l opposition, sont en grande partie le produit des stratégies de personnalisation de leurs partis. C est le cas de Abdou Labo, qui joua pour Mahamane Ousmane un rôle précis, celui de contrecarrer le poids de cheiffou Amadou dans la région de Maradi et son ambition pour le leadership du CDS. De même, les dissidents actuels du MNSD, issus de la région de Tillabéry et de la communauté urbaine de Niamey, doivent en grande partie leur promotion ou visibilité aux circonstances qui ont précédé et suivi le départ de Hama Amadou du MNSD. Le but étant de les présenter comme des leaders d opinion et des grands électeurs. Ce qui était loin d être le cas. 9 - Au premier tour de la présidentielle de 1993 par exemple, le MNSD avait recueilli 51% des suffrages exprimés valables dans la région de Tillabéry et 42,07% dans la communauté urbaine de Niamey. Et au premier tour de 2011, le MODEN-FA avait recueilli, selon les chiffres bruts de la CENI, 46,69 % dans la région de Tillabéry, contre 18,77% pour le MNSD et 40,63% dans la communauté urbaine contre 13,39% pour le MNSD. Des chiffres assez illustratifs du poids de Hama Amadou dans l électorat de ces régions et qui poussent surtout à la relativisation du poids attribué aux actuels dissidents aussi bien du MNSD que du MODEN-FA,dans cette partie du pays Les attentes que l on peut à cet égard formuler aux pronostiqueurs d une victoire du président sortant au premier tour, c est de ressortir l apport concret des dissidents du MNSD de ces régions, dans les voix remportées par le MNSD à Tillabéry et dans la communauté urbaine de Niamey en 2011, afin de mieux comprendre leur éventuelle contribution à la victoire au 1er tour annoncée. Et en ce qui concerne les dissidents du MNSD issus des régions de Tahoua, Zinder et surtout Maradi, des régions où la popularité de l ancien Président Tandja Mamadou ne fait l ombre d aucun doute, ce que l on aimerait savoir, c est moins le positionnement d anciens dauphins du Président Tandja Mamadou comme Albadé Abouba que le point de vue du Président Tandja Mamadou lui-même ainsi que la disponibilité de ses anciens lieutenants qui ont des fiefs électoraux significatifs, comme Ali Sabo, à remobiliser leurs troupes en faveur de Seyni Oumarou. 11- On attend également des éclaircissements sur l apport de la très médiatisée aile du CDS affiliée à la mouvance présidentielle, sur la spectaculaire victoire postulée. Ceci, au regard du score réalisé en 2011 par le président sortant dans la région de Maradi, le fief présumé de Abdou Labo. En 2011 en effet, les voix recueillies au 1er tour par l UDR, le RSD, le MODEN-FA, le PNDS et l ANDP dans la région de Maradi s élevaient à près de , selon les chiffres bruts de la CENI (soit respectivement ). Tous ces partis avaient appelé à voter pour le candidat du PNDS au second tour. Mais celui-ci n est au final entré en possession que de voix seulement. Il aurait ainsi perdu près de voix au second tour, dans la région de Maradi. Et ce, en dépit de la décision prise par Abdou Labo de braver la consigne de vote de son parti pour le soutenir. 12- Tous ces éléments démontrent le caractère plutôt fort improbable d une profonde recomposition du paysage politique, susceptible d occasionner la réélection du président sortant dès le 1er tour en Et les prédictions qui s appuient sur des arguments mettant en avant le nombre d années que les principaux partis de l opposition, et en particulier le MNSD, ont passées en marge du pouvoir et qui serait un handicap majeur pour la reconquête du pouvoir, ne résistent pas également à l examen d autres faits historiques et structurels du jeu politique nigérien. 13- En effet, l autre argument développé par les tenants de la victoire du président sortant au 1er tour est celui de l érosion des réseaux relationnels que le MNSD aurait acquis à la faveur de l exercice du pouvoir. Des réseaux qui seraient indispensables à la reconquête du pouvoir et que le MNSD ne serait plus en mesure de mettre à contribution. Il importe de rappeler à ce propos, ne seraitce qu aux jeunes générations, que le MNSD n est pas à sa première traversée du désert. Depuis sa création des cendres du Parti-État en 1991, il est resté en marge du pouvoir jusqu en janvier Un retour aux affaires qui fut écourté par le coup d Etat du 27 janvier 1996 et la mise en place de la 4ème République. Mais cela ne l a pas empêché de revenir au pouvoir, en Le MNSD, fait ainsi partie de très rares partis politiques d Afrique francophone qui avaient été évincés du pouvoir par les revendications démocratiques et qui ont regagné les devants de la scène politique à la faveur d élections libres et transparentes. Il a non seulement survécu à l alternance du début des années 1990, mais il a continué à dominer le jeu politique nigérien, jusqu à sa scission en 2010 Suite page 7 Page 6

7 Suite de la page 6 (une scission qui est structurellement bien différente de celles que le parti a connues ces derniers mois!). Et Tandja Mamadou demeure, jusque-là, le président le mieux élu de la période démocratique, après avoir mobilisé 29% du nombre total des inscrits sur les listes électorales du pays en Il est par ailleurs utile de remarquer, qu il était revenu au pouvoir, en dépit de la stratégie de la relégation hors du jeu économique d une bonne partie des opérateurs économiques qui lui ont été favorables lors des élections de 1993, au profit des commerçants plutôt proches de l AFC. Et d autres opérateurs économiques militant dans ses rangs avaient par la suite été récupérés par le RDP sous la 4ème République, à quoi s est surtout ajouté le décès de El Souley Dan Gara dit Bala Dan Sani de Maradi, qui était présenté comme le principal mécène du parti. Ce sont là des éléments qui semblent indiquer que la force du MNSD repose moins sur l argent que sur l ancrage populaire hérité du parti-etat. 15- Ainsi, ceux qui prédisent la victoire du président sortant dès le 1er tour, en misant sur une moindre performance du MNSD à cause de la perte du soutien des opérateurs économiques qui auraient rallié le camp du pouvoir en place, doivent revoir, au tout au moins nuancer, leur pronostics, à la lumière de ces éléments historiques. Il leur serait surtout important de remarquer la nette différence existant entre la génération des opérateurs économiques des années 1990 et celle d aujourd hui. Les premiers s investissaient pleinement avant et pendant la période électorale aux côtés des candidats de leurs choix. Les seconds ont plutôt tendance à être attentifs aux résultats, avant de s engager. Si bien que, la question n est plus de savoir avec qui sont ces derniers, mais avec qui ils n ont pas été, après son accession au pouvoir. Leurs soutiens sont par conséquent encore moins déterminants que ne l avaient été ceux de la génération précédente En plus des limites des arguments qui tablent sur les effets des scissions et le ralliement de certains opérateurs économiques au camp du pouvoir, soulignés plus haut, on doit ajouter l impact des facteurs conjoncturels, que ceux qui prédisent une victoire au 1er tour semblent ignorer. Ils en ont pourtant fait les frais en 2004, avec le revirement spectaculaire des leaders de l ANDP, du CDS, du RSD et du RDP. Ces derniers ayant annoncé, après la proclamation des résultats du 1er tour, leur décision de soutenir le candidat du MNSD au second tour, alors qu ils s étaient résolument engagés à soutenir le candidat du PNDS. Ceux qui sont irrésistiblement tentés par la transposition des récents scénarios de la Côte d Ivoire et de la Guinée, doivent se rappeler que ces pays ont connu des trajectoires politiques différentes de celle du Niger 17- D autre part, ceux qui sont irrésistiblement tentés par la transposition des récents scénarios de la Côte d Ivoire et de la Guinée, doivent se rappeler que ces pays ont connu des trajectoires politiques différentes de celle du Niger. Et que par ailleurs, l actualité électorale de la sousrégion est faite de ces deux réélections au 1er tour, mais aussi de la défaite du président sortant du Nigeria voisin, GoodLuck Jonathan. Ce dernier ayant été, du reste, emporté par les allégations de corruption ainsi que son évidente incapacité à gérer les problèmes d insécurité du Nord. 18- Enfin, Joseph Schumpeter, l un des plus grands théoriciens de la démocratie du siècle dernier, assimile la démocratie à un régime qui se caractérise par la certitude quant aux procédures et l incertitude quant aux résultats. Certitude concernant les temporalités et les règles qui régissent les compétitions électorales, dont les résultats ne sont pas connus à l avance. Dans le contexte politique actuel du Niger, la certitude que l on semble avoir, à moins de 3 mois des élections, se résume aux prédictions de la victoire au 1er tour du président sortant, que brandissent de plus en plus ses partisans. En revanche, une incertitude, sans précédent, plane sur la disponibilité et la fiabilité du fichier électoral, ainsi que sur le nombre de candidats qui seront habilités à prendre part à la compétition, au regard de l arrestation en cours de certains opposants et l épée de Damoclès qui est suspendue au-dessus d autres candidats déclarés. 19- Dans ces conditions, pour être crédible et en mesure de contribuer à une meilleure compréhension du phénomène électoral, tout en renforçant la confiance entre les acteurs impliqués dans le processus électoral, l évaluation de l impact des dissidences et scissions observées ces derniers mois sur l issue de la présidentielle de 2016, doit nécessairement aller au-delà des spéculations et des fausses évidences. Elle ne peut faire l économie d un recours rigoureux aux performances antérieures des différents partis politiques mais aussi à leurs histoires et modes de fonctionnement d une manière générale. Elle doit surtout fournir l effort de distinguer l incertitude des résultats prônée par Schumpeter, inhérente à la possibilité qui est donnée à tous de participer à une compétition libre, équitable et transparente, du miracle politique. Miracle politique, tel qu il a été défini par le juge franco-norvégien Eva Joly, à savoir : ce fait «rodé en maints pays d Afrique, qui multiplie à volonté les électeurs et les votants, transforme une minorité en majorité, une défaite en victoire». Somme toute, les populations nigériennes méritent bien plus que ces 3 scénarios que semble leur proposer la classe politique : celui des élections de la 1ère République, dont les résultats étaient connus d avance ; celui de la 4ème République, dans lequel l opposition participe aux élections avant de les contester et les boycotts de la 6ème République. Il est donc grand temps que les uns et les autres, et en particulier le pouvoir en place, s activent pour la réinstauration de la quiétude politique indispensable à l organisation des élections libres, transparentes et équitables. Dr. Elisabeth SHERIF cherif_elisabeth@yahoo.fr Diplômée de l Ecole Doctorale de Science Politique de Bordeaux (France) et du Département de Science politique de l Université d Ibadan (Nigeria). POLITIQUE Ben Omar : transhumance politique ou résurgence? Ben Omar n est plus à présenter. L homme est connu pour ses sorties fracassantes, souvent hasardeuses, ses discours tranchants, ses expressions prêt-à-porter, genre «tempête d eau dans un verre d eau». Dans le commerce politique, l homme a toujours misé gros. Pour renoncer à son PNDS et rejoindre Baré et son Cosimba, la formule magique «plus PNDS que moi on meurt» suffisait pour justifier l acrobatie de l athlète politique Ben, acrobatie pour laquelle, l homme, par ses inconstances est devenu un as de ce nouveau sport politique. Puis ce fut l accalmie, avant qu il ne se réveille au faîte de la gloire de Tandja, se remusclant pour le même sport qui le fait prendre les devants pour défendre dans ses logorrhées le projet de continuation auquel quelques profiteurs poussaient Tandja. Les mitraillettes de Salou Djibo mirent fin à l aventure, au projet controversé et ainsi prend fin un épisode de la saga politique de Ben, «animal politique sans état d âme» ainsi qu il se plait à se définir. Pour autant, il ne faut pas croire que l homme dort. Dans ses silences, il prend le pouls de la situation politique. Il ne manque donc pas de flair. Quand il sent une menace venir, comme un porc-épic traqué, il dresse ses poils, défensif, menaçant et arrogant. C est ainsi que quand la renaissance eut cette envie calculée et donc non innocente de lever une immunité, il est debout. Quand même il y a des milliers et des milliers aujourd hui au Niger, il reste celui qui ait eu l audace de sortir publiquement pour dire ses déceptions. S il avait à regretter une chose disait-il, c était d avoir voté Issoufou. L homme était douloureux, on l avait compris. Mais il semble ne pas être conséquent avec luimême car quelques mois plus tard, contre toute attente, l homme re-pactise avec son diable. A la vérité, il a été grugé. En lui faisant sentir l odeur, le fumet d un poste juteux, l on a remis l homme en selle et il retrouve sa rhétorique. Dans les saouleries d une position convoitée, il perd des lucidités et des civilités. Il va jusque dans l injure. Il dira que quelqu un n est pas né deux fois comme si lui devait avoir cette malchance. Les enfants de la rue avaient alors applaudi un député, nouvelle version de la législature de la renaissance. L égout est un quartier de la renaissance Ben a joué à fond pour le poste juteux : il a hurlé, il a crié, il a vociféré, il a vilipendé. Hélas, vainement. Au finish on lui préféra un autre. Il ne savait pas qu il était en concurrence avec un candidat discret, plus en phase avec le commandement de la renaissance et qui allait lui ravir le fameux poste et lui briser des rêves. Il est dans la farine, roulé comme un pauvre diable. Ben ne comprend pas. Il n a pas compris, il est au cœur d un jeu cynique où on lui fait payer ses audaces oubliées. Peut-être que jusqu ici, il ne peut comprendre ce qui lui arrive. Le Guri l a dribblé et peut-être devait-il pour une deuxième fois regretter d être avec des comploteurs. Ben, dans ses silences, devait digérer des déboires, ruminer des douleurs, des frustrations. Il est sans état d âme, ils ignoraient que les socialistes le sont plus que lui. Au Niger, le cœur n est plus à Gauche! Pour se relever du fiasco, il part à la conquête de son parti, le RDP, animant une fronde interne qui devait bousculer la hiérarchie politique. Le «Vieux» qu il a cru être un impotent, a su l éjecter hors d état de nuire en le confinant à un rang marginal. Ainsi, les ambitions au RDP finissent par s émousser. Ben a pris conscience de l échec de son coup de force Nouvelle stratégie C est par l accouchement refusé puis accepté d une nouvelle «fille», Bassira que l homme fera son nouvel combat pour tenter de renaître politiquement. Au lancement des activités du nouveau parti, Ben est revigoré, tenace, combatif. Le Niger, dira-t-il est fait de complots ; de corruption. Il a de gros mots pour dire que le pays va mal et qu il faille une nouvelle façon de gouverner. Il a raison. Mais sans doute que ce ne sera pas avec lui. Il ne faudra jamais compter sur lui. On lira juste ici, comme à ses habitudes, une manière de monter les enchères pour que les camarades se rendent compte qu un allié est en instance de se libérer et qu il faille, peut-être encore par l argument craquant, pendant que de partout le mur de la maison Guri se lézarde, le retenir. Pour un homme qui n a jamais rien défendu que ses intérêts, l on ne peut rien attendre de grand. Sans doute que l homme a mille et une rancœurs, mille et une colères à déverser et à vomir devant la maison sale du Guri, mais peut-il seulement avoir l audace? D ailleurs quelques jours plus tôt, Bassira, l enfant terrible fait une déclaration pour dire qu elle soutient la candidature du président Issoufou, ce qui est normal pour un allié mais incompréhensible pour quelqu un qui avait dit que voter pour un tel homme fut une des erreurs de sa vie qu il ne commettait plus jamais. Entre temps, peut-être que des choses ont changé. Les ardeurs de l homme devraient être contrôlées. Alimentairement parlant. Mais le président Issoufou ne doit pas se leurrer, ces petites gerboises qui naissent un peu partout qui le soutiennent ne peuvent jamais lui rassurer une réélection parce que ces structures satellites n ont pas de bases politiques et leurs leaders aucune stature. Née des entrailles du RDP, sa force n est que celle diminuée du RDP qui ajoutée à celle de tout le RDP ne donne que celle du RDP en don état. Or, bien de militants du RDP, d une autre fronde ne voteront jamais Issoufou. C est donc inutile de créer ces micro partis pour le plaisir de se faire une longue liste de partis qui soutiennent mais qui, dans la réalité, ne sont que des coquilles vides. Bassira, est un pauvre serpent plastique avec lequel le charmeur Ben veut faire peur aux Guristes WALÉ Page 7

8 SOCIETE Déguerpissement à Niamey La sauvagerie humaine Maisons démolies, arbres déracinés, jardins détruits, familles entières en plein air, des bébés qui pleurent sans savoir ce qui leur arrive, c est triste spectacle qui se déroule à la Corniche Gamkallé le mercredi le 2 décembre Pour les besoins de construction du deuxième échangeur de Niamey, les autorités ont, sans ménagement aucun, lancé les bulldozers pour démolir les habitations. Selon certaines sources, cet endroit aurait été vendu à un richissime homme d affaires pour la construction d un casino. C est dire que le guri n éprouve aucune pitié à l endroit de la personne humaine. Comment comprendre qu on chasse des personnes pour y construire un parc de loisir? Impuissant et désemparé, Hassane Ayouba, victime, tente d expliquer à la presse ce qui se passe. «Ce n est qu hier soir vers 16 heures qu ils nous ont convoqués pour nous dire : allez vider vos maisons, demain matin de très bonne heure nous serons ici pour casser. Mais nous, nous ne sommes pas ici clandestinement. Notre famille vie ici depuis 1959.» Le déguerpissement, même musclé, de populations pour cause d utilité public fait partie des rôles que l Etat ne dispute avec personne. C est la loi qui l a voulu ainsi. Cependant, la L Institut de Recherche en Sciences Humaines (IRSH) a organisé du 1er au 3 décembre 2015 un colloque international A cette occasion un hommage mérité a été rendu à trois chercheurs nigériens disparus récemment. Il s agit du Dr Diouldé Laya sociologue, du Pr Arouna Hamidou Sidikou géographe et du Dr Boubé Gado archéologue qui ont contribué grandement dans le domaine des sciences humaines et sociales? Ce Colloque international a eu pour thème «Les Sciences Humaines et Sociales et le défi du développement en Afrique». Cette rencontre constitue le cadre approprié pour rendre un hommage mérité à ces pionniers de la recherche en Sciences Humaines et Sociales qui, au cours de leur longue carrière, ils ont marqué la recherche en Sciences Humaines et Sociales au Niger et en Afrique. A la fois même loi encadre parfaitement ces opérations en ce qu elle oblige ses initiateurs à ne les exécuter qu après une «juste et préalable» indemnisation. Et voilà le véritable problème avec les déguerpissements, souvent inhumains, dont se rend coupable le régime du président Issoufou. Il y a surtout les moments qui sont très mal choisis. Quelle que soit la justesse ou la légalité Colloque international organisé par l IRSH Donner à la recherche en Sciences Humaines et Sociales (SHS) au Niger ses lettres de noblesse chercheurs, collectionneurs et administrateurs, c est grâce à leurs travaux que la recherche en Sciences Humaines et Sociales (SHS) au Niger a eu ses lettres de noblesse. Chacun dans son domaine de spécialisation a fait avancer les sciences sociales au Niger et en Afrique en général. Ils ont beaucoup contribué à la formation des cadres nigériens et à la mise en place des institutions et des secteurs administratifs de notre pays. Ils nous ont laissé par exemple deux prestigieuses institutions de recherche et de promotion des SHS. Il s agit de l IRSH et du Centre d Etudes Linguistiques et Historiques par Traditions Orales (CELHTO) qui ont toujours entretenu des bonnes relations de collaboration. Trois sessions thématiques et des tables rondes ont été organisées autour de cette importante rencontre d une opération de ce genre, elle doit nécessairement avoir un visage humain puisque après tout, ce sont des Hommes qui l exécutent et les conséquences tombent sur des Hommes aussi. Que des familles dont des enfants et des nourrissons soient jetées dans la rue en cette période de froid est difficilement acceptable par l esprit humain. Amadou BELLO LE MONDE D AUJOURD HUI HEBDOMADAIRE NIGERIEN D INFORMATIONS GENERALES ET D ANALYSE Siège Terminus, 1 er virage à gauche après l Hôtel Terminus en venant du Rond point Grand Hôtel. lemonde_niger1@yahoo.fr RCCM-NI-NIA-2014-B-2269 / NIF:297 59/S PROMOTEUR INOUSSA DICKO CEL : / Directeur de publication Ibrahim Amadou CEL : Directeur commercial Abdoul Kader Mindaoudou CEL: Conception & Composition LE MONDE D AUJOURD HUI Tirage : Exemplaires sur Les presses de la DARCYS Page 8