DRJSCS. Les dossiers de la N 2. Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon :

Transcription

1 Les dossiers de la DRJSCS Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale Languedoc-Roussillon N 2 Septembre 2011 Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon : capacités en 2011 personnes accueillies et personnel SOMMAIRE Offre en places p 2 Activités des CHRS p 7 Personnel p 9 Public accueilli p 10 Sortants des CHRS p 13 PRÉFET DE LA RÉGION LANGUEDOC-ROUSSILLON

2 2 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre 2011 picsfive - Fotolia.com La région Languedoc-Roussillon est marquée par un nombre important de personnes en difficultés sociales. Fin 2010, 12% de la population vit avec le Revenu de Solidarité Active (RSA), contre 7% au niveau national. La pauvreté y est plus prégnante : 19% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté contre 13% en France métropolitaine. A cette précarité sociale, s ajoute un déficit important de logements sociaux. Dans ce contexte, l étude vise à étudier les centres d hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) de la région et leur place parmi les dispositifs d hébergement et de logement adapté financés par l Etat. Après une description des places offertes en 2011 et de l activité des CHRS, seront observés les personnels y travaillant ainsi que les publics accueillis sur les places d insertion. Offre en places d hébergement en Languedoc-Roussillon au 1 er Janvier 2011 Source : Finess au 01/01/2011

3 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre Tableau 1 Capacités offertes en hébergement et en logement adapté par type d établissement au 1 er Janvier 2011 Aude Gard Hérault Lozère Pyrénées Orientales LANGUEDOC ROUSSILLON Nombre d Ets Nombre Nombre de places d Ets Nombre Nombre de places d Ets Nombre de places Nombre d Ets Nombre de places Nombre d Ets Nombre de places Nombre d Ets Nombre de places C.H.R.S Autres Centres Accueil* Maisons Relais** * places d urgence et de stabilisation ** places financées Source : Finess au 01/01/2011 Tableau 2 Capacités en hébergement offertes par type de place (voir encadré 2) au 1 er Janvier 2011 Aude Gard Hérault Lozère Pyrénées Orientales LANGUEDOC ROUSSILLON FRANCE Insertion Stabilisation Urgence TOTAL Taux d équipement pour 1000 adultes de 20 à 59 ans Source : Finess au 01/01/2011 0,87 1,02 1,15 0,73 1,36 1,10 1,56 Graphique1 Evolution du nombre de places offertes en CHRS (base 100 en 2006) Aude Hérault Pyrénées Orientales Gard Lozère LANGUEDOC ROUSSILLON Source : Finess au 01/01/2011

4 4 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre 2011 Encadré 1 Les établissements et dispositifs pour personnes en difficulté sociale Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) Les CHRS sont chargés d assurer l accueil, l hébergement, l accompagnement et l insertion sociale et professionnelle de personnes et de familles en situation d exclusion connaissant de graves difficultés économiques, familiales, de logement, de santé et d insertion. L objectif principal des CHRS est d aider ces personnes à accéder ou à retrouver leur autonomie personnelle et sociale. Pour cela une prise en charge individuelle est possible grâce à la mise en place d un «projet d insertion» élaboré avec la personne accueillie. La durée maximale de séjour est de six mois (renouvelable une fois) pour permettre une insertion durable en milieu ordinaire. Le public accueilli peut être hébergé dans des chambres individuelles, collectives ou éclatées (chambres d hôtel), ou dans des logements pouvant être soit regroupés soit éclatés. Les CHRS sont financés principalement au titre de l aide sociale de l Etat. Certains d entre eux sont spécialisés dans l accueil d un public spécifique ou prioritaire (femmes victimes de violences, personnes relevant de mesures judiciaires, souffrant de troubles psychiques ). Les CHRS participent également au Dispositif Hivernal d Urgence (DHU), période durant laquelle leurs capacités d accueil d urgence sont augmentées (encadré 3). Autres centres d accueil Cette catégorie d établissements regroupe principalement les centres d hébergement d urgence, de stabilisation et de veille sociale, ainsi que d autres établissements d accueil, dès lors qu ils ne sont pas conventionnés au titre de l aide sociale de l Etat. Maisons relais Les maisons relais accueillent et prennent en charge des personnes ayant un très faible niveau de ressources, connaissant une situation d isolement ou de grande exclusion, ayant fréquenté de façon répétitive les structures d hébergement provisoire et dont les perspectives d insertion et d accès à un logement apparaissent difficiles. En réalité, les maisons relais sont généralement plus du ressort de la resocialisation que de l insertion. Elles relèvent donc du logement adapté et sont subventionnées par l Etat. La durée de séjour est illimitée et chaque structure comporte une vingtaine de logements semi-collectifs, alliant ainsi logements privatifs et espaces collectifs, placés sous surveillance d un hôte doté d une qualification dans le domaine social. Intermédiation locative Ce dispositif consiste à mobiliser des logements sur le marché locatif privé, le parc locatif social s avérant insuffisant et ne pouvant répondre seul aux besoins des ménages en difficulté. Le parc locatif privé peut-être mobilisé selon deux modalités : - la location en vue de la sous location : un organisme (association, CCAS ou bailleur social) loue un logement et signe un contrat d occupation (n excédant pas 18 mois) avec un ménage en difficulté. - le mandat de gestion : un organisme (type agence immobilière à vocation sociale) gère des logements, appartenant à des propriétaires privés, qu ils louent ensuite à des ménages en difficulté financière et sociale. Il assure une gestion locative adaptée, le bail liant directement le propriétaire et le locataire.

5 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre Une augmentation des capacités d hébergement en CHRS Au 1 er Janvier 2011, 1460 places d hébergement sont proposées aux personnes en difficulté sociale en région Languedoc Roussillon, réparties dans 63 établissements (tableau 1). Les 27 Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS), ouverts à ce jour dans la région, offrent 73% des places d hébergement (1 071 places). Ils sont chargés de l accueil, l hébergement et de la réinsertion sociale et professionnelle de personnes en situation d exclusion. 47% de leurs places sont concentrées dans le département de l Hérault qui comptabilise 40% de la population régionale. Les CHRS offrent principalement des places d insertion (1013 places) et 58 places d urgence (voir encadré 2). Les autres centres d accueil proposent l essentiel des places d urgence ainsi que les places de stabilisation créées dans le cadre du Plan d Action Renforcé en faveur des Sans-Abris (PARSA) mis en place en Entre 2006 et 2011, la capacité des CHRS a augmenté de 32% dans la région. Cependant, cette augmentation reste à nuancer dans la mesure où la création de nouvelles places en CHRS résulte en partie de la transformation de places d urgence préexistantes en places d insertion. Dans le département de l Aude les places ont progressé de 95%, passant de 63 places en 2006 à 123 aujourd hui (graphique 1). Durant cette période, le développement des CHRS a été soutenu par le plan PARSA. Bien que la région Languedoc Roussillon enregistre, depuis quelques années, une augmentation des capacités, elle reste en dessous du niveau national concernant le taux d équipement en places d hébergement, avec 1,1 places pour 1000 adultes contre 1,56 places pour 1000 pour la France métropolitaine au 1 er Janvier Le département des Pyrénées Orientales est le mieux équipé de la région avec 1,36 places pour 1000 adultes (tableau 2). Alx - Fotolia.com- Fotolia.com Une politique d insertion Parallèlement à cette évolution de places en CHRS, de nombreuses places de Maisons Relais ont été créées récemment. En effet, la durée d hébergement en CHRS étant limitée à six mois, renouvelable une fois, les personnes, dont les perspectives d insertion et d accès à un logement ordinaire apparaissent difficiles à la sortie du CHRS, sont dirigées vers un logement adapté, dont les maisons relais constituent le principal dispositif. A ce dispositif s ajoute celui de l intermédiation locative (voir encadré 1) dont l objectif est de mobiliser 255 logements dans la région d ici fin La sortie vers le logement, par conséquent l accès au logement adapté et in fine au logement ordinaire des personnes en difficulté sociale constitue une priorité des politiques publiques. Dans cette perspective, l effort en matière d hébergement porte sur l insertion qui représente près des 2/3 de l offre en places. La région Languedoc Roussillon compte aujourd hui 670 places financées en maisons relais, réparties dans 31 établissements (tableau 1). Comme pour les CHRS, les places sont principalement concentrées dans le département de l Hérault (41%).

6 6 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre 2011 Encadré 2 Les différents types de places Places d urgence Type de places assurant la prise en charge immédiate et pour une durée de quelques jours seulement (quinze jours maximum). Elles comprennent également les places d établissements ouvertes seulement le soir. Places de stabilisation Places concernant l hébergement de durée moyenne (un mois) et à vocation intermédiaire entre l hébergement d urgence et l hébergement d insertion, s adressant aux personnes fortement désocialisées. Elles ont été mises en place suite au principe de «non remise à la rue» compris dans la loi du Droit Au Logement Opposable (DALO). Places d insertion Places relatives à un hébergement dans la durée (six mois) et s adressant à des personnes confrontées à des difficultés sociales. Elles sont associées à des actions permettant aux personnes prises en charge de retrouver leur autonomie grâce à un accompagnement personnel (situation administrative, emploi, santé ). Le Plan d Action Renforcé pour les Sans-Abris (PARSA), mis en place en 2007, a eu pour principal objectif d offrir un toit aux sans abris, en transformant des places d urgence en places d insertion ou en places de stabilisation. Celles-ci permettent d augmenter la durée de séjour, plus longue par rapport à celle des places d urgence. Encadré 3 Dispositif Hivernal d Urgence (DHU) Certains CHRS ainsi que certains foyers d hébergement d urgence, offrent, en plus des places d urgence ouvertes à l année, des places supplémentaires, dans le cadre du dispositif hivernal d urgence. Places ouvertes dans le cadre du dispositif (niveaux I et II) Aude Gard Hérault Pyrénées Orientales LANGUEDOC ROUSSILLON L Hérault concentre près de trois quarts de l ensemble des places hivernales de la région.

7 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre Activités des CHRS Des prestations complémentaires à l hébergement en CHRS L activité d hébergement ne se limite pas à fournir un lit pour la nuit. La plupart des CHRS proposent un ensemble de services, de prestations ou d activités diverses dans leurs établissements (graphique 2). L aide aux démarches administratives et juridiques est le premier service rendu par les établissements puisque 26 CHRS sur les 27 ayant répondu à l enquête le proposent à leurs résidents. Par ailleurs, la domiciliation, qui permet aux personnes sans-abris de disposer d une adresse postale pour y recevoir leur courrier, est pratiquée par 19 des 27 CHRS répondants. Les résidents peuvent aussi bénéficier d une restauration collective dans 15 établissements qui sont souvent les mieux équipés. Des activités de journée sont également organisées par certains établissements afin d améliorer l insertion des personnes accueillies. Ainsi, 6 CHRS proposent une activité professionnelle en atelier. Enfin, 22 CHRS disposent d un conseil de la vie sociale, constitué de représentants des personnes hébergées a i n s i que de représentants des professionnels et des gestionnaires de l établissement. Il a pour but de donner son avis et de faire des propositions sur le fonctionnement de l établissement. Les femmes, un public vulnérable En Languedoc Roussillon, certains CHRS ciblent un ou plusieurs publics spécifiques qui sont alors hébergés en priorité dans ces établissements (graphique 3). 13 établissements sur 27 répondant à l enquête sont concernés. Les femmes sont accueillies prioritairement dans 11 CHRS : femmes victimes de violences, femmes enceintes ou isolées accompagnées d enfants de moins de 3 ans, prostituées. Les publics les plus ciblés ensuite, sont les jeunes (moins de 25 ans), les personnes relevant de mesures judiciaires ou sortant de prison et les personnes confrontées à des problèmes d alcoolisme, de toxicomanie ou à d autres dépendances. NICOLAS LARENTO - Fotolia.com

8 8 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre 2011 Graphique 2 - Services, prestations et activités proposées dans les CHRS* Aide aux démarches administatives et juridiques 26 Conseil de la vie sociale 22 Possibilité de domiciliation 19 Restauration collective 15 Aide à la parentalité 12 Accompagnement Social Ambulatoire Accueil de jour Activité professionnelle en atelier Equipes mobiles Plate forme 115 Service d'accueil Orientation Insertion par activité économique Crèche, jardin d'enfants ou garderie *les 27 établissements ayant répondu à l enquête Lecture : 26 des 27 CHRS répondants déclarent aider aux démarches administratives et juridiques Source : DREES, DRJSCS, Enquête ES08 Graphique 3 - Publics prioritaires déclarés par les CHRS* Femmes victimes de violence 9 Femmes enceintes ou mères isolées 7 Jeunes (moins de 25 ans) Prostituées Relevant de mesures judiciaires Sortants de troubles psychiques Alcooliques, toxicomanes Sortants de prison Accompagnés d'animaux Souffrant de troubles du comportement Souffrant de pathologies Demandeurs d'asile Réfugiés *les 27 établissements ayant répondu à l enquête Lecture : 9 CHRS sur 27 répondants déclarent recevoir prioritairement des femmes victimes de violence Source : DREES, DRJSCS, Enquête ES08

9 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre Le personnel travaillant en CHRS Un personnel éducatif, pédagogique et social majoritaire dans les CHRS Au 31 Décembre 2008, les CHRS de la région Languedoc Roussillon employaient environ 468 agents au sein de leurs établissements, représentant au total 346 Equivalents Temps Plein (ETP). Tableau 3 Répartition du personnel employé dans les CHRS au 31/12/2008 Effectifs Répartition des ETP Part des plus Age (en %) de 55 ans moyen Personnel de direction 90 17% 17% 45 ans Yuri Arcurs - Fotolia.com Personnel des services généraux % 18% 44 ans Personnel encadrant 26 6% 12% 43 ans Personnel éducatif, pédagogique et social % 8% 39 ans dont : Educateur spécialisé 71 16% 8% 39 ans Moniteur éducateur 48 12% 4% 38 ans Animateur social 24 6% 25% 41 ans Assistant de service social 14 3% 0% 40 ans Conseiller en économie sociale et familiale 11 3% 0% 33 ans Psychologue et personnel paramédical 11 1% 27% 47 ans Autres 5 1% 0% 30 ans Total % 17% 42 ans Source : DREES, DRJSCS, Enquête ES08 La principale fonction exercée dans les CHRS est la fonction éducative, pédagogique et sociale qui représente 191 salariés soit 45% des ETP (tableau 3). Cette catégorie comprend principalement des éducateurs spécialisés et des moniteurs éducateurs qui assurent près des deux tiers des ETP de la catégorie. Les moniteurs éducateurs (12% des ETP) sont proportionnellement plus présents dans les CHRS de la région qu en France métropolitaine (7%). Et ce, au détriment des autres qualifications (éducateurs spécialisés, assistants de service social, conseillers en économie sociale et familiale) qui sont par conséquent, dans les CHRS de la région, moins représentées qu en France. Les fonctions liées aux services généraux et à la direction représentent respectivement 29% et 17% des ETP. En revanche, le personnel encadrant, le personnel paramédical et les psychologues sont peu présents dans les CHRS de la région. En considérant l ensemble du personnel présent en CHRS, 17% ont plus de 55 ans. Cela représente 78 personnes susceptibles de partir à la retraite dans les années à venir. L âge moyen du personnel des CHRS en 2008, était d environ 42 ans. Avec une moyenne d âge de 39 ans, le personnel éducatif, pédagogique et social est en moyenne plus jeune. Les 11 conseillers en économie sociale et familiale ont 33 ans en moyenne. Par ailleurs, un quart des animateurs sociaux a plus de 55 ans, élevant ainsi la moyenne d âge de la profession à 41 ans. Plus de la moitié du personnel a moins de 4 ans d ancienneté dans l établissement. En revanche, près d un quart y est présent depuis plus de 10 ans.

10 10 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre 2011 Un taux d encadrement supérieur à la moyenne dans les CHRS de la région Tableau 4 Taux d encadrement dans les CHRS Taux d encadrement (nombre d ETP pour 100 places de CHRS) Pyrénées LANGUEDOC Aude Gard Hérault Lozère FRANCE Orientales ROUSSILLON Source : DREES, DRJSCS, Enquête ES08 Avec 30 équivalents temps plein pour 100 places offertes, les CHRS de la région affichent un taux d encadrement (ratio personnel en ETP/ places offertes) supérieur à la moyenne nationale qui est de 27. Ce taux varie de 28 pour l Aude à 41 pour la Lozère, qui ne compte, cependant, qu un seul établissement (tableau 4). Les salariés sont majoritairement en contrat stable : 81% d entre eux sont en CDI, seulement 8% ont un CDD et la même proportion sont en contrat aidé (contrat d avenir ou contrat d accompagnement dans l emploi). Le public accueilli en CHRS Eléonore H - Fotolia.com Trois personnes hébergées sur dix sont des enfants Les CHRS accueillent sur leurs places d insertion une grande part de personnes isolées (47%). Parmi elles, 77% sont des hommes qui ont en moyenne 40 ans. 30% sont des enfants ou adolescents, dont une part importante a entre 0 et 5 ans (graphique 4). Ils sont accompagnés de leurs parents, seuls ou en couple, qui représentent 21% du public accueilli (graphique 5). Les personnes seules avec enfant(s) sont essentiellement (92%) des femmes dont l âge moyen est de 35 ans. Les couples sans enfant représentent seulement 2% du public accueilli. Deux personnes sur trois présentes dans un CHRS de la région au 15 Décembre 2008 sont de nationalité française et 29% sont étrangers non ressortissants de l UE Des familles hébergées dans des logements indépendants Les résidents de CHRS peuvent être hébergés soit au sein d un établissement (hébergement regroupé), soit dans un logement indépendant (hébergement diffus) composé principalement d appartements et de quelques rares chambres d hôtel. La majorité se trouve en hébergement regroupé (52%). Par ailleurs, 61% des adultes isolés sont en hébergement regroupé alors que les adultes isolés avec enfant(s) et les couples avec ou sans enfant(s) sont plutôt en hébergement diffus (hors hôtel).

11 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre Graphique 4 Pyramide des âges des personnes accueillies dans les CHRS au 15/12/2008 [70,75[ [65,70[ [60,65[ [55,60[ [50,55[ [45,50[ [40,45[ [35,40[ [30,35[ [25,30[ [20,25[ [15,20[ [10,15[ [5,10[ [0,5[ Femmes Hommes 14% 9% 4% 1% 6% 11% 16% Source : DREES, DRJSCS, Enquête ES08 Une personne hébergée sur deux était déjà en difficulté sociale auparavant Près de la moitié des personnes accueillies dans les CHRS de la région en 2008 était déjà en difficulté sociale auparavant (47%). La moitié d entre eux était déjà en structure d hébergement et l autre moitié vivait dans la rue (graphique 6). 27% se sont retrouvés dans un CHRS suite à des problèmes familiaux ou conjugaux et 12% suite à une perte de logement. A leur arrivée en CHRS, les hommes sortent plus souvent de la rue (33%) que les femmes (11%) alors que 26% d entre elles, souvent accompagnées d enfant(s), arrivent dans les CHRS suite à des violences conjugales. Par ailleurs, 12% habitaient en logement ordinaire et 16% étaient logés gratuitement, chez des amis ou de la famille. Parmi les personnes en logement ordinaire, 30 % sont arrivés en CHRS suite à la perte de leur logement. Les trois quarts sont couverts par la CMUC ou l AME Au 15 décembre 2008, un tiers des personnes présentes dans les CHRS de la région était chômeur inscrit à l ANPE (devenue Pôle emploi depuis la date d enquête). 20% des personnes accueillies avaient un revenu du travail ou de stage. La moitié percevait le RMI, l API ou le RSA (encadré 4). Concernant le régime d assurance maladie, 66% des personnes hébergées sur une place d insertion sont couvertes par la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMUC). Par ailleurs, 7% sont couverts par l Aide Médicale d Etat (AME) ce qui permet de bénéficier d un accès aux soins. Enfin, 2% ne sont affiliés à aucun régime de protection.

12 12 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre 2011 Graphique 5 Situation familiale des personnes accueillies en CHRS au15/12/2008 Enfants 30% Hommes isolés 36% Couples avec enfant(s) 8% Femmes avec enfant(s) 12% Couples sans enfant(s) 2% Femmes isolées 11% Source : DREES, DRJSCS, Enquête ES08 Hommes avec enfant(s) 1% Graphique 6 Principal motif d admission des personnes accueillies en CHRS au 15/12/ % 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 17% 11% 15% 8% 6% 7% 10% 11% 26% 11% 9% 8% 12% 22% 12% 23% 24% 33% 24% 11% Hommes Femmes Ensemble autres rupture conjugale violence conjugale rupture familiale perte de logement sortie de structure d'hébergement sortie de la rue Source : DREES, DRJSCS, Enquête ES08

13 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre Encadré 4 Terminologie des minima sociaux Revenu Minimum d Insertion (RMI) : allocation versée par les Caisses d Allocations Familiales (CAF) ou la Mutualité Sociale Agricole (MSA) aux personnes sans ressources ou ayant des ressources inférieures à un plafond fixé par décret. Allocation Parent Isolé (API) : prestation sociale visant à aider financièrement certains parents qui assument seuls la charge d un ou plusieurs enfants. Revenu de solidarité active (RSA) : prestation destinée à garantir à ses bénéficiaires, qu ils soient ou non en capacité de travailler, un revenu minimum. Il remplace depuis le 1 er juin 2009 le dispositif du RMI et de l API. Les personnes sorties de CHRS Une sortie de CHRS sur trois se réalise vers un logement ordinaire Au cours de l année 2008, environ 1390 personnes sont sorties définitivement d un CHRS de la région Languedoc Roussillon. Plus d un tiers des personnes sorties de CHRS se sont installées dans un logement ordinaire (graphique 7). Cependant, 22% se sont dirigés vers d autres types d établissement sociaux (CHRS, CADA, CPH, foyer de jeunes travailleurs, résidence sociale ) ou médico-sociaux ou sanitaires (hôpitaux psychiatriques, maisons de retraite ). Les personnes percevant un revenu du travail ou de stage intègrent plus souvent un logement ordinaire, que celles qui n en n ont pas. C est également le cas pour les personnes accompagnées d enfant(s). En revanche, les adultes isolés se dirigent plus souvent que les autres vers un établissement social ou médico-social à la sortie du CHRS. logement ordinaire 37% établissement social ou médico-social 22% Graphique 7 Hébergement de la personne à sa sortie du CHRS logé gratuitement ou hébergé dans la famille, chez des amis logement conventionné ALT* hébergement de fortune, mobile, sans abris 4% 3% 16% autre établissement 1% inconnu 14% autre 3% *ALT : Aide au Logement Temporaire Source : DREES, DRJSCS, Enquête ES08

14 14 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre 2011 Karen Roach - Fotolia.com En moyenne, la durée de séjour sur une place d insertion est de 7 mois, soit un peu moins qu au niveau national (8 mois). Un quart des personnes sorties de CHRS en 2008 y est resté moins d un mois (tableau 5) et la moitié moins de 4 mois. 13% des personnes ayant quitté le CHRS en 2008 y sont restées plus d un an alors que les places d insertion ont vocation à être occupées de 6 mois à 1 an. Cela traduit donc le manque de fluidité dans le parcours de ces personnes qui peinent à trouver un logement adapté à leur situation. Il est à noter que depuis la date d enquête les places en maison relais se sont développées dans la région, ce qui a pour conséquence heureuse de desserrer le dispositif. Tableau 5: Durée de séjour en CHRS sur les places d insertion Premier quartile Médiane Troisième quartile Durée moyenne 1 mois 4 mois 10 mois 7 mois

15 Les dossiers de la DRJSCS N 2 - Les Centres d Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) en Languedoc-Roussillon - Septembre Encadré 5 Une typologie du public accueilli en CHRS A partir de l exploitation de l enquête «ES 08», une typologie des personnes accueillies en CHRS a été construite. Des techniques d analyse de données ont été ainsi mises en œuvre : analyse des correspondances multiples suivie d une classification ascendante hiérarchique qui ont permis de classer le public accueilli en 4 groupes distincts, au regard de leurs caractéristiques. Ces groupes présentent des profils dominants qui sont décrits ci-après. Groupe 1 : (48% des individus) Surreprésentant les hommes seuls, ayant entre 45 et 55 ans, et qui ont plutôt été admis en CHRS après avoir déjà vécu dans la rue ou dans un établissement social. Majoritairement, ils n ont aucun revenu, perçoivent un des minima sociaux et sont couverts par la CMUC. Ils sont plutôt en hébergement regroupé. Groupe 2 : (23% des individus) Surreprésentant les femmes sans conjoint et accompagnées d enfant(s). Elles sont âgées de 25 à 45 ans. Avant, elles vivaient majoritairement en logement ordinaire, qu elles ont quitté souvent suite à des violences conjugales. Elles ne travaillent majoritairement pas et perçoivent les minima sociaux ainsi que d autres ressources de type allocation. Avec leurs enfants, elles sont plutôt logées en hébergement éclaté. Groupe 3 : (17% des individus) Surreprésentant les jeunes (18-25 ans) en rupture familiale, qui étaient hébergés gratuitement, chez des amis ou de la famille avant d arriver en CHRS. Ils sont majoritairement couverts par la sécurité sociale, touchent un revenu du travail ou de stage mais n ont pas droit aux minima sociaux, ni à d autres ressources. Groupe 4 : (12% des individus) Surreprésentant les étrangers, vivant en hébergement regroupé et qui ont majoritairement déjà vécu dans la rue. Ils ne perçoivent pas de minima sociaux et n ont aucun revenu. Ils sont pour la plupart couverts par l AME. Prod. Numérik - Fotolia.com

16 Dossier réalisé au sein de la cellule «Observation, Veille, Etudes» de la Mission d Appui Interdépartementale par Soline Leblanc, stagiaire de l IUT-STID de Vannes, encadrée par Sylvia Legait-Maille Contact : DRJSCS34-APPUI-ETUDES@drjscs.gouv.fr Document disponible sur le site de la DRJSCS : Source et méthodologie utilisées L enquête sociale 2008 (ES 2008) a été réalisée au cours de l année 2009, auprès des établissements et services en faveur des enfants et des adultes en difficulté sociale. L objectif est de décrire l activité, le personnel et le public accueilli dans l ensemble des établissements enquêtés, issus principalement du Fichier National des Etablissements Sanitaires et Sociaux (FINESS). Le questionnaire diffusé comporte plusieurs volets : identification des structures, activité, personnel, personnes présentes au 15 Décembre 2008 et personnes sorties au cours de l année Seuls les CHRS (27 établissements sur 30 ouverts fin 2008 ont répondu) sont étudiés ici. Les résultats ont été redressés afin de tenir compte de la non-réponse totale ou partielle éventuelle de certains établissements. Directeur de la publication : Jean-Pierre RIGAUX Rédacteur en chef : Sylvia LEGAIT-MAILLE Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale 3 avenue Charles FLAHAULT MONTPELLIER cedex 5 Tél : Communication : André MOULIN Graphisme et réalisation : Brigitte BOISIER Crédit Photos : FOTOLIA.com Impression : PURE IMPRESSSION - Montpellier Pour promouvoir la gestion durable de la forêt, ce document est imprimé avec des encres végétales sur du papier PEFC (certificat n FCBA/ )