PROCESSUS ALEATOIRES :

Documents pareils
DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES EN ECONOMIE ET FINANCE THEORIE DES MARCHES FINANCIERS. Semestre d hiver

Équation de Langevin avec petites perturbations browniennes ou


Filtrage stochastique non linéaire par la théorie de représentation des martingales

Master IMEA 1 Calcul Stochastique et Finance Feuille de T.D. n o 1

Le modèle de Black et Scholes

Probabilités III Introduction à l évaluation d options

Processus aléatoires avec application en finance

MATHS FINANCIERES. Projet OMEGA

Texte Agrégation limitée par diffusion interne

Calcul Stochastique pour la finance. Romuald ELIE

MARTINGALES POUR LA FINANCE

3. Conditionnement P (B)

Produits de crédit en portefeuille

0 h(s)ds et h [t = 1 [t, [ h, t IR +. Φ L 2 (IR + ) Φ sur U par

4. Martingales à temps discret

Prix et couverture d une option d achat

Petite introduction aux mathématiques des dérivés financiers (notes de cours, version provisoire)

Introduction au pricing d option en finance

I. Introduction. 1. Objectifs. 2. Les options. a. Présentation du problème.

Master Modélisation Aléatoire Paris VII, Cours Méthodes de Monte Carlo en nance et C++, TP n 2.

PROJET MODELE DE TAUX

Tests d indépendance en analyse multivariée et tests de normalité dans les modèles ARMA

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

ÉTUDE ASYMPTOTIQUE D UNE MARCHE ALÉATOIRE CENTRIFUGE

Cours de gestion des risques d assurances et de théorie de la ruine. Stéphane Loisel

3 Approximation de solutions d équations

Résumé des communications des Intervenants

Valorisation d es des options Novembre 2007

Incertitude financière, mesures de risque et préférences robustes

Tests non-paramétriques de non-effet et d adéquation pour des covariables fonctionnelles

Décomposition de Föllmer-Schweizer. explicite d un passif d assurance vie. au moyen du calcul de Malliavin

Options exotiques. April 18, 2000

Génération de scénarios économiques

Travail en collaboration avec F.Roueff M.S.Taqqu C.Tudor

Mathématiques et finance

108y= 1 où x et y sont des entiers

Cours de Calcul stochastique Master 2IF EVRY. Monique Jeanblanc

Liste des notes techniques... xxi Liste des encadrés... xxiii Préface à l édition internationale... xxv Préface à l édition francophone...

CHAPITRE V SYSTEMES DIFFERENTIELS LINEAIRES A COEFFICIENTS CONSTANTS DU PREMIER ORDRE. EQUATIONS DIFFERENTIELLES.

Les travaux doivent être remis sous forme papier.

De même, le périmètre P d un cercle de rayon 1 vaut P = 2π (par définition de π). Mais, on peut démontrer (difficilement!) que

MATHÉMATIQUES ET APPLICATIONS

Chap 4. La fonction exponentielle Terminale S. Lemme : Si est une fonction dérivable sur R telle que : = et 0! = 1 alors ne s annule pas sur R.

TP1 Méthodes de Monte Carlo et techniques de réduction de variance, application au pricing d options

Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale

Curriculum Vitae Ismaël Bailleul

MATHÉMATIQUES ET APPLICATIONS Année universitaire

QUESTIONS D ENTRETIENS EN FINANCE DE MARCHE

Modélisation de séries financières par un modèle multifractal. Céline Azizieh

F411 - Courbes Paramétrées, Polaires

Finance, Navier-Stokes, et la calibration

Fonctions de plusieurs variables

Chapitre 7. Statistique des échantillons gaussiens. 7.1 Projection de vecteurs gaussiens

PROBABILITES ET STATISTIQUE I&II

Modèles à Événements Discrets. Réseaux de Petri Stochastiques

Mesure et gestion des risques d assurance

Chaînes de Markov au lycée

Polynômes à plusieurs variables. Résultant

Travaux dirigés d introduction aux Probabilités

aux différences est appelé équation aux différences d ordre n en forme normale.

Corps des nombres complexes, J Paul Tsasa

Processus et martingales en temps continu

Gestion stratégique d un fonds de pension en temps continu

MATHÉMATIQUES ET APPLICATIONS Année universitaire

Méthodes de quadrature. Polytech Paris-UPMC. - p. 1/48

Résumé

Calibration de Modèles et Couverture de Produits Dérivés

TRAVAIL D ETUDE ET DE RECHERCHE. Utilisation des arbres binomiaux pour le pricing des options américaines

Propriétés des options sur actions

ERRATA ET AJOUTS. ( t) 2 s2 dt (4.7) Chapitre 2, p. 64, l équation se lit comme suit : Taux effectif = 1+

BTS Groupement A. Mathématiques Session Spécialités CIRA, IRIS, Systèmes électroniques, TPIL

Health Monitoring pour la Maintenance Prévisionnelle, Modélisation de la Dégradation

Lagrange, où λ 1 est pour la contrainte sur µ p ).

Chapitre 14 Cours à terme et futures. Plan

Couverture des risques dans les marchés financiers

Calcul différentiel. Chapitre Différentiabilité

Principe de symétrisation pour la construction d un test adaptatif

Développement décimal d un réel

Groupe symétrique. Chapitre II. 1 Définitions et généralités

PRIME D UNE OPTION D ACHAT OU DE VENTE

Exercice autour de densité, fonction de répatition, espérance et variance de variables quelconques.

Evaluation des options parlatransformée de Fourier

TD1 Signaux, énergie et puissance, signaux aléatoires

Calculating Greeks by Monte Carlo simulation

Calcul matriciel. Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes.

Espérance conditionnelle

Master de Recherche première année. Programme de cours

UNIVERSITE DE TECHNOLOGIE DE COMPIEGNE. Le Traitement du Signal aléatoire

Licence MASS (Re-)Mise à niveau en Probabilités. Feuilles de 1 à 7

2 TABLE DES MATIÈRES. I.8.2 Exemple... 38

Quand le bruit est à l origine de comportements périodiques

de calibration Master 2: Calibration de modèles: présentation et simulation d

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications

I - PUISSANCE D UN POINT PAR RAPPORT A UN CERCLE CERCLES ORTHOGONAUX POLES ET POLAIRES

NOTICE DOUBLE DIPLÔME

Moments des variables aléatoires réelles


UNE REPRESENTATION GRAPHIQUE DE LA LIAISON STATISTIQUE ENTRE DEUX VARIABLES ORDONNEES. Éric TÉROUANNE 1

Axiomatique de N, construction de Z

Transcription:

EcoledesMinesdeSaint Etienne PROCESSUSALEATOIRES: MARTINGALES,MOUVEMENTBROWNIEN,CALCULSTOCHASTIQUE Exercices Janvier2009 OlivierRoustant Processusaléatoires,calculstochastique:exercicesENSM SE2009

MOUVEMENTBROWNIEN 1) Montrerl équivalenceentreles2propriétéssuivantespourunprocessusb: a) B est un processus à accroissements indépendants et stationnaires (PAIS), et pourtoutt,btestdeloinormalen(0,t) b) Bestunprocessusgaussiencentré,aveccov(Bs,Bt)=min(s,t) Quefaut ilrajouterpourquebsoitunmouvementbrownien? 2) Soit B = (Bt)0 t 1 un mouvement brownien standard sur [0, 1] (on s arrête à 1). Montrer que le processus X = (B1 t B1)0 t 1 est aussi un mouvement brownien standardsur[0,1].faireundessin. 3) On appelle pont brownien le processus (Pt)0 t 1 obtenu à partir du mouvement brownienstandardenimposantlescontraintesd interpolationp0=p1=0. Formellement,si(Bt)t 0estunmouvementbrownienstandard,ona: Pt=Bt tb1,0 t 1 Montrer que (Pt) est un processus gaussien centré et calculer sa structure de covariance.endéduiredesbandesdeconfianceà95%.interpréter. Pt -1.0-0.5 0.0 0.5 1.0 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 t Figure1.Quelquestrajectoiresdupontbrownienetlesbandesdeconfianceà95%. 4) SoientB=(B 1,B 2 )unmouvementbrownienbi dimensionnelstandard,c est à dire telqueb 1 etb 2 sontdeuxmouvementsbrowniensstandardindépendants. MontrerqueBestinvariantparrotationenloi,c est à direquepourtoutθ [0,2π],le processus W défini par Wt = R θ Bt est un mouvement brownien bi dimensionnel standard,avecr θ lamatrice(cos(θ)sin(θ); sin(θ)cos(θ)). Processusaléatoires,calculstochastique:exercicesENSM SE2009

VARIATIONQUADRATIQUE COVARIATION 1) SoientXetYdeuxprocessusàtrajectoiresdeclassesC 1. a. Montrerque<X>t=<Y>t=0,puisque<X,Y>t=0( t). b. Montrerque<X,Z>t=0,pourtoutprocessusZtelque<Z>t<+ ( t). 2) SoitBunmouvementbrownienstandard.Onrappelleque<B>t=t, t. a. SoitXunprocessusàtrajectoiresdeclassesC 1.Calculer<X,B>t b. SoitWunmouvementbrownienavecdériveWt=µt+Bt.Calculer<W>t 3) Onreprendlesnotationsdel exercice3)delasection«mouvementbrownien». a. Montrerque<B 1,B 2 >t=0. b. Exprimer<B 1,W 1 >tenfonctiondecor(b 1 t,w 1 t). MARTINGALES 1) Soit(Wt)t 0unmouvementbrownienstandard.Montrerque: a. (Wt 2 )t 0estunesous martingale,et(wt 2 t)t 0estunemartingale. b. (exp(wt))t 0 est une sous martingale, et (exp(αwt ½α 2 t))t 0 est une martingalepourtoutréelα. 2) [Gestiondeportefeuilleetmartingale] OnconsidèreKactifsfinanciers,dontlesprixàladatetsontnotés(X 1 t,,x K t).on supposequechaqueprocessus(x k )estunemartingale(1 k K). Notonsθt=(θ 1 t,,θ K t)lenombredepartsdétenudanschaqueactifentretett 1.La valeurduportefeuilleestalorsvt=θ 1 tx 1 t+ +θ K tx K t.onsupposenaturellement (pourquoi?)queθestunprocessusprévisibleborné. Onditqueleportefeuilleestautofinancési: θ 1 tx 1 t+ +θ K tx K t=θ 1 t+1x 1 t+ +θ K t+1x K t a. Interprétercetteégalité(prendreunexemplesimple). b. Montrer que si le portefeuille est autofinancé, alors V est une martingale. Interprétercerésultatentermedegestiondeportefeuille. 3) [Surlaruinedujoueur]. On considère le jeu de pile ou face équilibré (p=1/2), et on se pose la question suivante:quelleestlaprobabilitépourquelejoueurréaliseunepertesupérieureà unequantitéb>0(ruine)avantd avoirréaliséunbénéficesupérieurouégalàa>0? On note X1,, Xn le bénéfice réalisé à chaque partie, éventuellement négatif, et Sn=X1+ +Xn. Soit T = inf{n N, Sn a ou Sn b}, et pruine la probabilité cherchée. Danslasuite,onprendaetbentiers. Processusaléatoires,calculstochastique:exercicesENSM SE2009

a. MontrerqueTestuntempsd arrêt,etexprimerpruineenfonctiondet. b. On admet que T est fini, i.e. P(T<+ )=1 (voir par ex. [Williams] pour une démonstration de ce résultat, utilisant aussi le th. d arrêt). En déduire que pruine = a/(a+b), par application du théorème d arrêt de Doob (Indication: utiliserlethéorème3,puislethéorèmedeconvergencedominéedelebesgue). Interpréter.Calculerpruinesiaetbnesontpasentiers. c. Que faut il modifier pour calculer la probabilité de ruine en temps continu, doncsi(st)estlemouvementbrownienstandard? 4) [SurladécompositiondeDoob]. a. Démontrer le théorème de décomposition de Doob. Justifier l interprétation de M comme l erreur de prévision cumulée, et A comme l espérance de gain cumulée. b. DonnerladécompositiondeDoobpourlejeudepileouface. c. DonnerladécompositiondeDoobd unprocessusar(1):xt=φxt 1+εt,avec (εt)unbruitblanccentré. 5) [Loidupremiertempsd atteinted unebarrièreparunmouvementbrownien]. Danscetexercice,onvacalculerde2façonslaloidupremiertempsd atteinted une barrièred unmouvementbrownienstandardb: Ta=inf{t>0,Bt=a},a>0 Pour cela, on va calculer la transformée de Laplace de Ta: E[exp( λta)], qui pourra ensuiteêtreinversée. a. JustifierqueTa=inf{t>0,Bt a}etquetaestuntempsd arrêt. b. On rappelle que les trajectoires du Brownien sont presque sûrement non bornées.qu endéduirepourta? c. Soits 0.PosonsMt s =exp(sbt s 2 t/2).montrerquee[mta t]=1(indication: utiliser l exercice 1). En déduire que E[MTa]=1, puis E[exp( λta)] = exp( a(2λ) 1/2 ). Par inversion de la transformée de Laplace, on montre que Ta admet la densité de probabilité: fa(t)=a(2πt 3 ) 1/2 exp( a 2 /2t) Onpeutretrouvercerésultatgrâceaufameux«principederéflexion». d. JustifiergrâceàunargumentdesymétriequeP(Ta t)=2p(bt a), t,a>0. e. RetrouveralorsladensitédeTa. Processusaléatoires,calculstochastique:exercicesENSM SE2009

CALCULSTOCHASTIQUE 1) [Formuled intégrationparparties] Danscetexercice,ons intéresseàlaformuled intégrationparpartiespourdessemimartingales continues: a. Démonstrationélémentaire.Démontrerlaformuledanslecasparticulieroù X=Y, en utilisant simplement une subdivision dyadique. Expliquer comment onpeutendéduirelerésultatdanslecasgénéral. b. Retrouverlaformuled intégrationparpartiesenutilisantlecalculd Itô. c. Soit φ une fonction de classe C 1. Justifier que φ est une semi martingale continue (déterministe). En déduire la formule d intégration par partie valablepourunesemi martingaleetunefonctiondeclassec 1 : Observerl analogieaveclaformuled intégrationparpartiesordinaire. 2) [Processusd Ornstein Uhlenbeck] Leprocessusd Ornstein Uhlenbeckestlasolutionuniquedel équation: avec W un mouvement brownien standard, c > 0, σ 0 deux constantes et x un nombre réel quelconque. Il s agit donc d une équation différentielle avec un terme d erreurmodéliséparunmouvementbrownien.enfinance,ilestutilisépourdécrire ladynamiquedestauxd intérêt. a. Résoudreleproblèmedanslecasdéterministe(σ=0). b. EnutilisantYt=Xte ct,montrerquextvérifie: c. Montrer que pour tout t, Xt est de loi normale. Plus généralement, montrer que X est un processus gaussien et vérifier que cov(xs,xt)= Processusaléatoires,calculstochastique:exercicesENSM SE2009.LestrajectoiresdeXsont ellescontinues? d. Justifier la terminologie de «processus de retour à la moyenne», qui est utiliséepourleprocessusd Ornstein Uhlenbeck.Interpréterleparamètrec.

3) [Mouvementbrownienintégré Applicationàl évaluationd uneoptionasiatique] Uneoptionasiatiqueestuneoptiondontlepayoffdépendd unemoyenneduprixde l actifsous jacent.danscetexerciceonconsidèrelecasd unemoyennegéométrique, et on va donner le principe du calcul du prix de l option d achat asiatique sur une action.lepayoffdecetteoptionest: max(g(t) K;0) aveckleprixd exerciceetg(t)= où: t0estladateinitiale,testl échéance(oumaturité). Stleprixàladatetdusous jacent. Vousverrezaumodule2quesousdiverseshypothèses,dontceluidel existenced un tauxsansrisquer,lavaleurdel optionestdonnéeparlaformulesuivante: oùq est une probabilité sous laquelle l espérance actualisée du rendement de tous lesactifsestégaleautauxsansrisque(probabilitérisque neutre). Onsupposequelecoursdusous jacentestdonnéparlemodèledeblacketscholes: avecbunmouvementbrownienstandard.onmontrealors(voirpolycopié, 6)que dansl espacedeprobabilitérisque neutre,lecoursdel actifestdonnépar: où W est un autre mouvement brownien standard. Il en résulte(cf polycopié 5.2) quepourtoutt: Pourobtenirl expressionanalytiqueduprixdel option,laprincipaledifficultéestde vérifierquegestunevariablealéatoiredeloilog normalesouslaprobabilitéq,et d encalculerlesparamètres.lasuiteendécouleimmédiatementcaronpeutcalculer defaçonélémentairedesquantitésdutypee[max(x K;0)]lorsqueXestdeloilognormale. a. JustifierqueGcorrespondbienàunemoyennegéométrique. b. Montrerque: c. Montrerque estunevariablealéatoiredeloin(0,(t t0) 3 /3): Processusaléatoires,calculstochastique:exercicesENSM SE2009

i. Directement, en écrivant l intégrale comme une limite de sommes de Riemann. ii. Avec le calcul stochastique, en faisant intervenir une intégrale de Wiener. d. Donner enfin la loi de G. Le prix de l option s en déduit, on trouvera une formuledans(hull,2004). e. Considérons maintenant une option asiatique dont le payoff dépend d une moyenne arithmétique. Expliquer où est la difficulté pour obtenir la loi du payoff. Quelle méthode numérique peut permettre d obtenir une valeur approchée du prix de l option. Comment accélérer (de façon drastique!) la vitessedeconvergencedelaméthode? Processusaléatoires,calculstochastique:exercicesENSM SE2009

Bibliographie Doob J.L. (1994), Measure Theory, Springer-Verlag. Karatzas I., Shreve S. E. (1991), Brownian Motion and Stochastic Calculus, 2 nd edition, Springer. Revuz D., Yor M. (1999), Continuous Martingales and Brownian Motion, 3 rd Springer. edition, Roger P. (2004), Probabilités, statistique et processus stochastiques, Collection synthex, Pearson Education. Williams D. (1991), Probability with Martingales, Cambridge Mathematical Textbooks. Processusaléatoires,calculstochastique:exercicesENSM SE2009