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Hériages, Réformes, Insiuions : le bilan de la ransiion 1 Mahilde Maurel 2 Résumé La période de ransiion vers l économie de marché qui s es ouvere dans les années quare-ving-dix s es raduie par l appariion de rajecoires différenciées e l accenuaion des inégaliés enre les Peco (Pays d Europe cenrale e orienale) e les Eas de l ex-urss. Quels on éé les faceurs explicaifs de ces différenes rajecoires? Les réformes, les insiuions e les condiions iniiales. Les réformes elles que la sabilisaion macroéconomique son la condiion nécessaire au redressemen économique e sabilisen les anicipaions des agens. Elles doiven êre accompagnées de changemens insiuionnels qui en durcissan la conraine budgéaire augmenen leur efficacié ; par exemple le processus de créaion de valeur es indissociable du respec e de l applicaion sans faille des drois de propriéé. Il y a aussi l hériage hisorique e géographique, qui déermine à la fois la probabilié de faire des réformes aussi bien que celle de durcir les insiuions, e qui explique une par subsanielle de la croissance. 1. Inroducion Paran d une siuaion relaivemen homogène au débu de la ransiion, les pays ex-socialises on suivi des rajecoires clairemen différenciées au poin que cerains on aujourd hui rarapé le niveau de PIB qu ils avaien en 1989 e d aures pas, e que d après la classificaion de la Banque Mondiale en quare caégories, cerains fon parie des pays à revenu rès faible, comme la Moldavie, e d aures son dans la caégorie des pays à hau revenu, comme la Slovénie. Plus de dix ans après le lancemen de la ransiion vers l économie de marché, il fau s inerroger sur les faceurs de la réussie ou de l échec. L inérê n es pas puremen académique. Bien-sûr l expérience de la décennie passée es privilégiée par les chercheurs, car elle perme d observer en grandeur naure les conribuions respecives des condiions iniiales, elles que les ressources naurelles e les avanages comparés, des réformes macroéconomiques pour lesquelles la Banque européenne pour la reconsrucion e le développemen (BERD) a compris rès ô l inérê de proposer des indicaeurs quaniaifs, e celle des 1 L aueur ien à remercier Fabian Goure (ROSES-CNRS) qui a mis à sa disposiion une parie des données uilisées dans ce aricle e prodigué de précieux conseils sur des versions anérieures. 2 ROSES-CNRS, WDI, Universié Paris I Panhéon-Sorbonne, 106-112 Bd de l'hôpial 75647 Paris CEDEX 13, France. Email: maurelm@univ-paris1.fr. 1

insiuions 3, qui son en amon des mesures de libéralisaion e de privaisaion consiuives du consensus de Washingon. L inérê de cee période es aussi de renseigner les décideurs poliiques sur l efficacié de leur acion e sur la marge de manœuvre don ils disposen quand ils hérien de condiions iniiales plus ou moins favorables. Si l Europe cenrale a réussi là où la Roumanie e la Bulgarie on moins réuss si l Ukraine ou la Russie on éé moins loin que les Eas bales, es-ce parce qu un Leczek Balcerowicz a manqué à la Russie e à l Europe Orienale? Es-ce parce que la perspecive de l enrée dans l Union Européenne a ancrée de manière irréversible le processus des réformes? Ou encore parce que dans les pays de Visegrad, le senimen d apparenance à l Europe occidenale n a éé inerrompu que par la parenhèse communise, e qu ailleurs cee parenhèse a commencé à la fin de la première guerre mondiale? L inerrogaion sur les déerminans de ces rajecoires divergenes a éé lancée iniialemen par de Melo e al (1996). Parmi les faceurs explicaifs sysémaiquemen menionnés, la sabilisaion joue un rôle inconesé. Pour que agens économiques puissen effecuer leurs arbirages, que se soi en maière de choix d invesissemen, d épargne, ou d allocaion des faceurs, il fau un environnemen monéaire sable e des prix relaifs qui reflèen les rareés relaives. La libéralisaion des prix, du commerce, e la privaisaion seraien égalemen nécessaires, elles son au cœur de ce que l on appelle le consensus de Washingon, e ce son les réformes qu elles impliquen que les indicaeurs de la BERD enen de mesurer. Sur les condiions de succès de ces réformes, deux courans coninuen de s affroner : les parisans de la hérapie de choc e les gradualises. Pour les premiers, la ransiion a un coû iniial qui es moins élevé s il es payé d un seul coup. Pour les aures, il fau soi décomposer les réformes dans le emps, par exemple décenraliser e donner de l auonomie aux régions qui ensuie serven de laboraoire d expérimenaion, ou libérer les marchés pariellemen en mainenan l obligaion de réalisaion des objecifs du plan de manière à évier l effondremen de la producion e des faillies en chaîne. L approche gradualise es rès éroiemen inspirée du cas chinois 4, don les aspiraions à la 3 On me l accen dans cee conribuion sur la propriéé privée e sur les mauvais prês, qui on des proxies de la conraine budgéaire dure, ou en éan consciens des limies de l approche : La liéraure insiuionnalise jusqu à la nouvelle économie insiuionnalise meraien sous le vocable d insiuions un ensemble beaucoup plus vase, dans lequel les complémenariés seraien aussi imporanes que chaque composane d un environnemen insiuionnel spécifique. 4 Pour les déraceurs du consensus de Washingon, le sud es asiaique offre l exemple de poliiques héérodoxes qui expliquen des aux de croissance exemplaires. Mais Williamson (2004, page 5) plaide de manière rès convaincane pour un poin de vue opposé : la croissance es plus impuable dans cee région du monde à ce que ous ces pays on fai de la même manière e qui relève du fameux consensus (une poliique fiscale prudene, des aux d épargne élevés, des aux de change compéiifs, e l accen mis sur les poliiques éducaives), pluô que sur les poliiques dans lesquelles ils divergeaien : la poliique indusrielle, le crédi dirigé, e le proecionnisme commercial. «On doi comparer ce qui s es passé en Corée e à Taiwan avec l expérience d aures pays en voie de développemen, e pas avec le manuel de la compéiion parfaie. La plupar des pays qui n on pas réussi à se développer éaien beaucoup moins libéraux. S il es faux de raier l Asie du Sud Es comme une illusraion parfaie du consensus de Washingon, il es encore plus faux de considérer qu elle perme de rejeer le principe de la libéralisaion micro-économique. La conroverse au suje du consensus ne peu êre résolue par la simple invocaion de ce qui s es passé en Asie du Sud Es». 2

démocraie s effacen devan la voloné d ériger le marché. Elle peu difficilemen êre généralisée à l Europe cenrale e orienale, don la vocaion es de faire parie de l UE, ni à cerains pays de l ex- URSS. Pour auan le consensus de Washingon n es pas suffisan. Sinon, la Russie serai au même poin que la Pologne, puisqu elle a sabilisé rès ô e qu elle a appliqué une hérapie de choc. Pour que la «cure» soi réussie e complèe, il fau les insiuions fondamenales de l économie de marché. Deux son considérées dans la dernière secion de la conribuion, après avoir rappelé les spécificiés de la croissance dans les pays en ransiion e les conroverses qu elles on susciées (secion 2). Il s agi de la propriéé privée e de la par des mauvais prês dans le oal des prês. 2. Les déerminans des rajecoires Si l on s aendai à ce que les réformes radicales e les programmes de sabilisaion du débu des années 90 se raduisen par un recul momenané de la producion, son ampleur e sa pérennié on surpris. Cerains pays on à peine rerouvé une décennie plus ard le niveau de PIB qu ils avaien au débu de la ransiion, e l héérogénéié du bloc consiué par les économies ex-socialises s es considérablemen accrue. Insérer ableau 1 Le niveau du PIB chuai depuis 1960, mais le déclin s es accenué à parir de 1990, e la divergence que Esrin e Urga (1997) noen avan la ransiion es de plus en plus prononcée. Le classemen effecué par la Banque Mondiale reflèe ces évoluions en classan oues les économies en ransiion dans la caégorie pays à revenu inermédiaire hau au débu de la ransiion, e en les réparissan en 2004 dans les quare caégories exisanes : revenu faible, revenu élevé, revenu inermédiaire bas, revenu inermédiaire hau. Le ableau suivan monre à quel poin la divergence a éé fore : à une exrémié le Tadjikisan, la république Kirghize, e la Moldavie, au même niveau que le Sénégal, le Mozambique, le Kenya, à l aure exrémié, la Slovénie, au même niveau que la Grèce ou Israël. Insérer ableau 2 2.1 Faceurs radiionnels des rajecoires Avan d évoquer les déerminans spécifiques de ces rajecoires, nous suivons la démarche de Campos e Coricelli (2002) qui passen en revue les explicaions radiionnelles de la croissance : la producivié oale des faceurs (PTF) versus l accumulaion des faceurs, l invesissemen, la demande, noammen le commerce à l inérieur du CAEM, e les dépenses publiques. La principale source de la croissance cesse d êre l accumulaion des faceurs e c es l amélioraion de l efficacié 3

producive des faceurs, mesurée par la PTF, qui prend le relais 5. Les variaions de la PTF son dues soi à des changemens à l inérieur des seceurs soi à des changemens enre les seceurs. Dans la deuxième moiié des années 90, ce son les variaions de seceur à seceur qui dominen, indiquan qu une réallocaion des faceurs vers les seceurs plus producifs a lieu. Pour ce qui concerne l invesissemen, on aendai de la ransiion une diminuion des volumes d invesissemen e une augmenaion de leur efficacié. On aendai aussi beaucoup des IDE. Bien qu ils aien considérablemen augmené, ces derniers son demeurés rès bas eu égard au niveau de développemen des économies en ransiion. Ils son concenrés dans quelques pays européens, mais aussi dans cerains pays asiaiques doés de ressources naurelles. Insérer ableau 3 Le commerce a beaucoup diminué, e surou s es réoriené de manière à mieux refléer la géographie, les avanages comparés, la aille des marchés, ec. En conséquence, le commerce inra-caem es devenu parfois secondaire, alors que les échanges avec les pays indusrialisés, l UE noammen, on pris la première place. Si dans le cas de la Communaué des Eas Indépendans (CEI) les avanages comparés se son mainenus dans les maières premières, l Europe cenrale a su faire évoluer un commerce cenré au débu sur les seceurs radiionnels (exile, sidérurgie, agriculure) vers les seceurs de l auomobile, de l informaique, qui éaien par ailleurs financés par du capial éranger. La resrucuraion des seceurs auour de la baisse de l indusrie e l augmenaion des services, a éé aussi une source de croissance. Elle a éé plus rapide en Europe par rappor à l ex-urss, e aussi par rappor aux pays à niveau de développemen similaire. En revanche, les pays de l ex-urss se resrucuren au même ryhme que les pays à revenu faible ou revenu faible inermédiaire. Les dépenses publiques en % du PIB on considérablemen diminué, e le raio converge vers la moyenne des pays de l UE (à l excepion de la Roumanie e de la Bulgarie), mais il demeure élevé, dans les 26 pays de la ransiion, par rappor aux pays à revenus similaires. Insérer ableau 4 2.2 Faceurs spécifiques Les faceurs plus spécifiques de la croissance dans les économies en ransiion son les réformes elles que la libéralisaion des prix, du commerce exérieur, la privaisaion e la réforme du seceur bancaire, 5 Pour l ex-urss, voir De Broeck e Koen (2000), pour l Europe cenrale, voir Esrin e Urga (1997). 4

les insiuions, e les condiions iniiales, dans un ordre croissan par rappor à la difficulé qu il y a à les influencer par l acion poliique. On noe à ce égard que les condiions iniiales son presque inangibles e qu elles son mesurées à ravers la sur-indusrialisaion, l éloignemen géographique des marchés occidenaux (mesuré en kilomères), la durée du régime communise, le degré de libéralisaion des prix avan les réformes, l écar enre les aux de change officiel e les aux de change au noir, la place du CAEM dans les échanges exérieurs, ec. 6 Une des quesions posées es de savoir si la voloné de faire les réformes ou de modifier les insiuions ne dépend pas esseniellemen des condiions iniiales, ce qui pourrai impliquer que la croissance ne dépend qu indirecemen des réformes, à ravers des condiions iniiales plus ou moins défavorables. Pour ce qui concerne les réformes, il ne fai aucun doue pour un cerain nombre qu elles on un impac non ambigu, même s il n es qu indirec, sur la croissance, si l environnemen insiuionnel es approprié. Ainsi pour Havrylyshyn (2001, pages 71-72) : «Une éude récene sur la privaisaion [ ] va assez loin dans la enaive de séparer les effes du changemen formel de propriéé de ceux de l environnemen insiuionnel auquel fon face les enreprises. [ ]. La variable changemens de propriéé seule n a pas d impac. Combinée à une variable mesuran l environnemen insiuionnel, l effe ne devien posiif e significaif qu au-delà d un cerain seuil. Zinnes, Eila e Sachs usen d une rhéorique facile lorsqu ils préenden que ce résula donne or au consensus de Washingon. Ce dernier a oujours préconisé un rôle pour l Ea, celui de fournir les insiuions permean au marché de foncionner e celui de garanir les drois de propriéé. Par ailleurs, Zinnes, Eila e Sachs son incapables de monrer un effe rès négaif de la privaisaion dans un environnemen insiuionnel de mauvaise qualié». 2.3 Le consensus de Washingon La conroverse sur le consensus de Washingon pore sur la place que ce dernier a accordée aux insiuions pour que les réformes puissen se raduire par les gains économiques aendus de la libéralisaion. Campos e Coricelli (2002, page 826) on raison de mere en relaion cee conroverse sur la place des insiuions avec le déba sur la hérapie de choc versus des sraégies gradualises : «Les parisans de la hérapie de choc on négligé l imporance de la recherche e de l évoluion des insiuions, de leur adapabilié à la réalié de chaque pays (Rodrik, 2000).» Cee négligence pourrai s expliquer par le fai que les réformes relèven beaucoup plus facilemen de la poliique économique e de l acion à cour erme, alors que pour renforcer la qualié des insiuions e garanir les drois de propriéé, en Russie par exemple, il ne suffi pas de ré-écrire la loi ; L applicaion des lois ne se décrèe pas, e dans beaucoup de cas elle relève plus du vœu pieux que de la Real Poliik. Gérard 6 Une définiion des condiions iniiales es donnée dans Campos e Coricelli (2002, page 801). 5

Roland (2004) qui défend une posiion gradualise qualifie les réformes d insiuions qui bougen vie, alors que les secondes relèven de la caégorie des insiuions qui son plus lenes à évoluer. Une publicaion récene de Williamson (2004) perme de mieux cerner les caracérisiques de ce consensus après une quinzaine d années d exisence 7 : renforcemen de la discipline fiscale, qui perme d évier les crises de balance de paiemen e l hyperinflaion, rès inégaliaire car les riches peuven mere leur parimoine à l abri ; redéfiniion des prioriés dans les dépenses publiques, réducion des subvenions e renflouemen des poses comme l Educaion ou la Sané ; Réforme du sysème de axaion ; Libéralisaion financière ; Unificaion du aux de change ; Libéralisaion commerciale ; Libéralisaion des flux de capiaux érangers (mais pas libéralisaion du compe de capial) ; Privaisaion ; Dérégulaion, réducion des barrières à l enrée e à la sorie, aboliion des réglemenaions relaives à l environnemen e à la sécurié ; Exension des drois de propriéé au seceur informel à un coû raisonnable. Les deux principes sur lesquels le consensus n éai pas complèemen acquis à l origine son la libéralisaion financière e la poliique de aux de change. La première peu désabiliser l économie si elle ne s accompagne pas d un renforcemen de la qualié de la supervision ; Pour ce qui concerne le régime de aux de change, alors que Williamson es pluô favorable à des aux de change flexibles 8, le consensus se bâi rès vie auour de la vision die bipolaire, qui préconise des aux de change fixes ou flexibles. Très conroversé e obje de querelles idéologiques rès vives, le consensus de Washingon es souven rédui à une version rès édulcorée du néolibéralisme ou encore à un fondamenalisme de marché. «Je regarde cee inerpréaion du consensus de Washingon comme fondamenalemen perverie [ ]. Même dans les premières années de l adminisraion Bush, il es difficile de préendre que quelque chose qui se rédui à la somme d une économie de l offre, de monéarisme, e de gouvernemen minimalise, ai pu rassembler une majorié consensuelle. E il serai encore plus éonnan d associer cee inerpréaion à l adminisraion de Clinon.» (Williamson, 1994, page 7). Les maillons faibles du consensus, que l acion fuure doi améliorer, s ariculen auour des axes suivans : L amélioraion de l efficacié de la sabilisaion par des poliiques fiscales conra-cycliques, mieux à même de convaincre les marchés, par des aux de change flexibles don l objecif es d améliorer la compéiivié, par une supervision bancaire qui permee de limier les empruns en devises érangères, car une dee libellée en devise érangère augmene lorsque la monnaie se déprécie pendan les crises. Il fau libéraliser le marché du ravail de manière à officialiser le ravail informel e à sorir de la marginalisaion e de l insécurié le ravail au noir. «Le roisième élémen [ ] es le renforcemen des insiuions. Ceci n es pas un scoop ; 7 Le fai que l année ombe au momen de la chue du mur de Berlin es presque une coïncidence. L objecif éai de vérifier que les poliiques appliquées en Amérique laine éaien conformes à des principes consiuan un consensus, e pour pouvoir qualifier ces principes de consensus Williamson faisai circuler un documen au Congrès américain e dans les principales organisaions inernaionales, noammen Sanley Fisher alors présiden de la Banque Mondiale. 8 Dans le conexe de l élargissemen à une zone monéaire une sraégie de change fixe peu êre meilleure. Pour le cas des Peco, Pays d Europe cenrale e orienale, voir le numéro spécial d Economie e Prévisions. 6

l imporance des insiuions es devenu le nouveau credo de l économie du développemen de ces quinze dernières années depuis que le consensus de Washingon a éé promulgué. Ceci di les prioriés insiuionnelles varien beaucoup d un pays à l aure, rendan oue généralisaion impossible [ ]». C es peu-êre cee impossibilié, non seulemen à généraliser, mais aussi à définir des poliiques économiques dans le cour erme e à définir des objecifs précis e opéraionnels, qui expliquen que l on ai sous-esimé les insiuions dans l explicaion de la croissance 9. Du poin de vue de l analyse, les banques de données relèven auan de l économie que d aures domaines des Sciences Sociales, noammen les Sciences Poliiques, moins concernées par la nécessié de généraliser e par l inférence. Ceci se radui parfois par l argumen de la spécificié e de l excepion culurelle, qui ouvren le champs aux condiions iniiales comme faceur explicaif de la croissance. L échec de l analyse empirique à monrer l efficacié des réformes débouche sur une définiion relaive de celles-ci : elles ne son efficaces qu à condiion que la conraine budgéaire dure soi assurée. On mesure cee dernière par des variables qui ne bougen pas aussi vie que les réformes noées par la BERD, ou en éan suscepibles d êre modifiées par l acion poliique, alors que les condiions iniiales, qui son proches de variables idiosyncrasiques, ou les menaliés pour reprendre les ermes de Roland (2004), échappen à oue enaive de généralisaion. L analyse empirique s appuie sur un horizon emporel relaivemen grand par rappor à des ravaux similaires mais plus anciens. Elle monre que la hérapie de choc es efficace à condiion que le conexe insiuionnel soi favorable. Cee condiionnalié conrase avec la fore significaivié des variables de condiions iniiales. 3. Réformes e croissance 3.1 Economérie de la croissance : l imporance des réformes Les ravaux que nous proposons de prolonger permeen de calculer les impacs respecifs sur la croissance () e sur la croissance cumulée (Croiscumul) 10 des réformes ( Re f ), de la sabilisaion mesurée par le aux d inflaion (π ), des condiions iniiales ( CI ) définies par Campos e 9 Les rois recommandaions de poliique économique préconisées par Roland (2004) reflèen la difficulé d énoncer des règles simples e praiques qui puissen guider l acion poliique. Il s agi du gradualisme, du dialogue enre élies naionales e inernaionales, e de la prudence dans la ransplanaion des insiuions. Le gradualisme perme d expérimener les réformes, offre la possibilié de revenir en arrière si les réformes s avèren plus coûeuses que bénéfiques, e perme de consolider le consensus social e poliique nécessaires à la pérennié de l acion réformarice ; le dialogue enre les élies inernaionales, ou les money docors, e les élies locales, pas nécessairemen officielles ; enfin la méfiance à l égard des poliiques qui consisen à greffer des insiuions faciles à changer sur un conexe moins ape à s adaper. 10 Croiscumul es le aux de croissance annuel ou cumulé depuis 1989, croissance es le aux de croissance enre e +1. 7

Coricelli (2002, page 801) e mulipliées par un rend 11, des insiuions. Re f es un indicaeur composie consiué de la somme indicaeurs de la BERD, la libéralisaion des prix, du commerce exérieur, la privaisaion, les réformes du seceur bancaire. Le modèle esimé es le suivan : µ i + β1 Re f + β 2 Re f 1 + β 3π + β 4CI i + ε = (1) i e désignen les pays e les années. Deux résulas apparaissen dans les ravaux les plus récens résumés dans le ableau 5 : ^ 1 β es négaif (significaif ou pas), ce qui indique que les réformes commencen par déprimer l acivié ; ^ β es posiif, de signe opposé, ce qui signifie que passé un cerain emps, les réformes enraînen de la croissance. 2 Insérer ableau 5 On noe que, dans la plupar des ravaux, ^ β es rès proche de β ^. Par ailleurs, l effe courbe en J 1 aendu, qui signifie que l impac iniial des réformes es d abord négaif avan de devenir posiif es difficile à obenir. Falcei e al (2003) concluen alors qu il es difficile de rouver un impac global posiif des réformes, l impac conemporain négaif annulan l impac posiif de la variable reardée des réformes. Pour Rzonca e Cizkowicz (2003), le vrai modèle s écri selon l équaion (2) avec un ^ signe négaif de β 1, impliquan qu une variaion posiive des réformes a un impac négaif sur la croissance : = µ + β 3π + β 4CI + ε, (2) i + β1(re f Re f 1) Le manque de recul ainsi que la subjecivié des indicaeurs de la BERD peuven expliquer ce résula paradoxal. Une aure pise es que les réformes n on d impac qu à condiion que les insiuions adéquaes soien présenes dans les économies considérées. Le raio de mauvaises dees e une variable mesuran le respec des drois de propriéé permeen d appréhender le degré de durcissemen de la conraine budgéaire. 3.2 Le durcissemen de la conraine budgéaire au cœur de la ransiion Le concep de conraine budgéaire molle a éé inrodui par Kornai (1979), e fai référence à une siuaion où les enreprises son perpéuellemen en défici. Dans une économie de marché l enreprise déficiaire cesse ô ou ard d exiser e les peres son alors réparies enre les propriéaires e les crédieurs. Néanmoins l enreprise peu égalemen êre indéfinimen renflouée, soi par une subvenion, soi par des allègemens de axes, soi par un prê. Malgré une non-solvabilié avérée, i 2 i 11 On suppose ainsi que l impac des condiions iniiales décroî dans le emps. L avanage de cee procédure es de pouvoir disinguer les condiions iniiales d effes fixes invarians dans le emps en économérie de panel. 8

l enreprise survie car sa conraine budgéaire es relâchée. On parle de conraine budgéaire molle quand le phénomène es persisan e que les managers ou les propriéaires des enreprises anicipen d êre refinancés 12. La libéralisaion des prix e la privaisaion son les premiers ingrédiens d une poliique de durcissemen de la conraine budgéaire. Elles doiven enraîner la subsiuion au planificaeur cenral des mécanismes de marché, la faillie des enreprises non performanes, le recouvremen des dees, l égalisaion de l offre e de la demande par les prix e l éliminaion des pénuries. Mais une caracérisique essenielle des économies socialises es le fai qu elles ne son que pariellemen monéarisée. Les ménages consiuen le seceur monéarisé, alors que les enreprises, qui ne son pas soumises à une conraine budgéaires dure, son qualifiées de non-monéarisées. Si les premiers son sensibles aux variaions des prix, les deuxièmes ne réduisen pas leur demande d inpus lorsque les prix augmenen. La libéralisaion des prix ne se radui pas par une diminuion suffisane de la demande, e les pénuries se prolongen (voir Kornai (1979) e Qian (1994) qui démonre formellemen, en se basan sur le cadre héorique proposé par Dewaripon e Maskin (1995), que la pénurie peu s aggraver si les prix son libéralisés alors que la conraine budgéaire rese molle). La privaisaion n implique pas oujours un durcissemen de la conraine budgéaire. Elle es nécessaire mais pas suffisane, e n implique pas oujours que les acifs soien aribués à des agens ayan un comporemen de vériables propriéaires. La République chèque e la Russie son deux cas ypiques de pays ayan adopé des schémas de disribuion de coupons pour privaiser les acifs exisans, à la populaion dans le premier cas, aux insiders dans le second. En République chèque, le schéma de disribuion de coupons à la populaion a condui à une dispersion dans un premier emps des acifs parmi les cioyens, puis à un mouvemen de reconcenraion dans des fonds d invesissemen qui on émergé sponanémen. Les managers on coninué d'obenir des crédis faciles, différan la resrucuraion e finançan des peres répéées. L absence de conrôle par le sysème bancaire es la principale source de la crise bancaire de 1997. En Pologne mais surou en Hongrie, on a observé plus ô qu en République chèque une inflexion des rajecoires de propriéé en faveur des ousiders, noammen les érangers. 13 La siuaion russe, beaucoup plus dramaique, es à de nombreux égards exemplaire de l imporance de la conraine budgéaire dans la resrucuraion. Trois phénomènes don l inerdépendance suggère la complexié du problème fon obsacle à son durcissemen : un phénomène de sélecion adverse qui fai qu il n y a pas de sélecion des enreprises par les banques efficaces, le développemen du roc qui 12 La liéraure sur la conraine budgéaire molle a connu un regain d inérê après l aricle de Dewaripon e Maskin (1995) qui présene le syndrome comme endogène à ceraines insiuions (comme la cenralisaion du sysème bancaire). 13 Pour une comparaison des rajecoires naionales de propriéé en Europe cenrale, voir Vincensini (2003, pages 161 à 389). 9

obère l efficacié de la poliique de durcissemen des aux d inérê e empêche le seceur privé de se développer, le non-respec du droi des propriéaires don les créances ne son pas remboursées car les enreprises qui devraien êre liquidées surviven en praiquan le roc. Brana, Maurel e Sgard (1999) monren sur données microéconomiques que le crédi par les banques russes es associé à une rès faible capacié de discriminaion des banques qui semblen incapables de raionner les mauvaises enreprises, alors que le niveau élevé des aux d inérê crée un problème de sélecion adverse qui exclue les bonnes enreprises de l accès au crédi bancaire. D un poin de vue macroéconomique, l augmenaion des aux d inérê oblige les mauvaises enreprises à sorir du marché, e sélecionne les enreprises profiables. Mais si le roc es un subsiu de la monnaie e du créd l efficacié de la poliique monéaire es réduie. Le lien enre aux de liquidié de l économie e par des ransacions réalisées sous forme de roc monre la déconnexion de l économie réelle e de l économie monéaire e la démonéisaion de l économie russe. L inroducion de la monnaie es au cœur du processus de ransiion, elle es éroiemen associée à la noion de conraine budgéaire dure. Dans ces condiions, la généralisaion du roc es un frein à la resrucuraion des enreprises e à l insauraion d une économie de marché. Elle conribue à renforcer les liens hériés du sysème d économie planifiée, à réduire la concurrence, à mainenir une demande arificielle. Par ailleurs elle rend rès difficile l inerpréaion de la siuaion financière des enreprises, e la sélecion des enreprises profiables e non profiables. Les enreprises poeniellemen viables, en raison de la pénurie des ressources monéaires e bancaires, ne peuven pas invesir dans la resrucuraion, e l exisence d imperfecions de marché les oblige parfois à sorir du marché. La démonéisaion vien enfin de ce les drois des créanciers ne son pas respecés. Guriev e alii (2002) supposen que les ransacions non monéaires son moins ransparenes, e qu il es plus facile de déourner les acifs des enreprises en ayan recours au roc. A l équilibre, les enreprises endeées fon du roc, e les enreprises non-endeées uilisen du cash 14. Le modèle implique que pour éradiquer le roc, la poliique monéaire es impuissane, ce qui compe es une réforme des drois de propriéé qui permeen au droi des créanciers de s imposer vraimen. 4. En amon de la poliique réformise : les insiuions De ce qui précède on comprend que la mesure du durcissemen/assouplissemen de la conraine budgéaire es difficile à réaliser en raison de la complémenarié des faceurs qui la définissen, els que les subvenions, les arriérés d impôs, les mauvais prês, le seigneuriage, la muliplicaion de barrières arifaires pour évier une rop fore concurrence érangère, l aide à l exporaion. 15 Ains un pays qui diminue drasiquemen les subvenions aux enreprises en difficulés ne durci pas pour auan 14 Ce modèle qui prédi que l endeemen es corrélé au roc es esé e validé à parir du REB e d une base de données consruie à la NES (New Economic School). 15 Voir Kornai e al (2003, p.1101-1102). 10

la conraine budgéaire des enreprises. Si celles-ci rouven, en conreparie des subvenions perdues, des prês, qu elles n obiendraien pas si les crières de sélecion radiionnels éaien mobilisés, la conraine budgéaire rese molle. Les éudes empiriques que nous avons ciées à propos de la Russie mais d aures égalemen s appuien en général sur une seule dimension de la conraine budgéaire. 16 On considère rois variables, oues désignées par les considéraions précédenes pour appréhender la conraine budgéaire : le nombre de procédures de liquidaion, le raio des mauvais prês, enfin les drois de propriéé. Le nombre des procédures de liquidaion es habiuellemen pour les économises une mesure du cycle des affaires. Son augmenaion radui la raionalisaion de l acivié e se produi pluô pendan les périodes de récession. En revanche, dans les économies en ransiion, la croissance engendrée dans un premier emps par la liquidaion des seceurs non renables es corrélée au durcissemen de la conraine budgéaire (Korna 2001). Le ableau 6 monre une spécificié de la République chèque avec un nombre de banqueroues réalisées inférieur à celui des aures pays en ransiion. Insérer ableau 6 L inconvénien des données sur les mises en faillies es qu elles son indisponibles pour la plupar des pays. Une aure possibilié es de considérer la par des mauvais prês dans le oal des prês Mauv Pr. Lorsque les subvenions son réduies, la conraine budgéaire molle peu réapparaîre sous la forme d une augmenaion des mauvais prês (Dewaripon e Roland, 2000) e compromere l effe des réformes sur la croissance 17. Pour valider cee hypohèse, le modèle de la secion précédene es augmené d une variable d ineracion qui es les réformes mulipliées par le raio des mauvais prês. Si les réformes n on d impac que si la conraine budgéaire es durcie, le coefficien associé à la variable d ineracion devrai êre posiif. On esime donc le modèle suivan : i + β1 Re f + β 2 Re f Mauv Pr i = µ + β π + CI + ε (3) Croiscumul, = µ + β1 Re f + β 2 Re f Mauv Pr + β 3π + CI + ε (3bis) i 3 i i CI es l indicaeur de condiions iniiales créé par Falcei e al (2003) à parir d une analyse en composanes principales incluan les différenes variables menionnées dans la secion précédene. 16 Anderson e al (2000) éudien l assouplissemen de la conraine budgéaire en Mongolie e uilisen les anicipaions de subvenions de la par des managers. Zinnes e al (2001) on consrui un indicaeur prenan esseniellemen en compe le pourcenage des arriérés de axes dans PIB, le pourcenage des subvenions dans le PIB, la par des mauvais prês dans le oal des prês (données provenan de la BERD). Le problème réside souven dans la disconinuié des séries e leur caracère parcellaire. 17 Une analyse récene de Bonin e Imai (2005) monre que ceraines insiuions bancaires coréennes favorisen la conraine budgéaire molle. 11

Plus il es négaif, meilleures son les condiions iniiales. Il es muliplié par pour voir si son impac décline au cours du le emps, à l insar de Falcei e al (2002) e Merlevede (2003). Grâce à la srucure de panel de la base de données, la spécificaion compore des effes fixes qui représenen les effes invarians dans le emps, pouvan inclure une parie des condiions iniiales. Les résulas de nos différenes spécificaions apparaissen dans le ableau 7. Dans les régressions 1,2 e 3 la variable expliquée es le aux de croissance annuel ; dans les régressions 4,5 e 6 la variable expliquée es la croissance cumulée 18. L inflaion a bien un impac négaif sur la croissance, qu elle soi annuelle ou cumulée. La sabilisaion a donc un impac posiif sur la reprise de la croissance. Les condiions iniiales, don les coefficiens esimés son posiifs dans les équaions 1, 2 e 3, on un effe sur la croissance annuelle qui décroî au cours du emps 19. Lorsque la variable expliquée es la croissance cumulée, le coefficien esimé es négaif. Les pays qui on les plus mauvaises condiions iniiales peinen à rerouver leur niveau iniial de producion. Les coefficiens esimés associés aux réformes ineragies avec le raio des mauvais prês son posiifs, que la variable expliquée soi le aux de croissance annuel ou le aux de croissance cumulé. Les réformes, noammen la privaisaion e la libéralisaion des prix, on un impac d auan plus posiif que la conraine budgéaire es dure. Insérer ableau 7 Une aure mesure de la conraine budgéaire, inspirée de l analyse de Guriev e alii (2002), es l indicaeur Pr op i, de degré de proecion de la propriéé ainsi que d aures aspecs de la propriéé privée 20 : la liberé du sysème judiciaire par rappor à l arbiraire du gouvernemen, la qualié du code commercial qui défini les conras, la possibilié d arbirage en cas de liiges avec des érangers, la possibilié d expropriaion par l Ea, le degré de corrupion du sysème judiciaire, les délais d applicaion des peines, enfin le degré de proecion légale e effecive de la propriéé privée. Les modaliés de 1 à 5 son aribuées par Freedom House. Une valeur qui se rapproche de 5 indique que la conraine budgéaire es plus dure. 21 Les équaions esimées son similaires aux équaions 3 e 3 bis, mais ici les réformes son ineragies avec Pr op i,. Elles déplacen l accen de la dimension financière refléée par les mauvais prês sur la dimension microéconomique de la conraine budgéaire. 18 La spécificaion reenue es celle d Hernandez-Caa (1997) e de Zinnes e al (2001). 19 Les résulas son rès similaires à ceux des ravaux de Falcei e al (2002) e Merlevede (2003). 20 L impac des drois de propriéé sur le commerce des pays en ransiion es analysé récemmen dans Babeskaia-Kukharchuk e Maurel (2004). 21 La sécurié de la propriéé privée es une variable insiuionnelle parmi d aures, qui son la poliique commerciale, la aille du gouvernemen, la poliique monéaire e la sabilié des prix, les flux de capiaux e l invesissemen éranger, la banque e la Finance, la libre circulaion des biens e du capial, la aille du marché noir. La méhodologie es décrie dans le Rappor annuel de Economic Freedom of he World. Les données son éléchargeables à l adresse suivane : hp://daabase.ownhall.com/heriage/index/indexoffreedom.cfm. 12

µ i + β1 Re f + β 2 Re f Pr op + β 3π + CI i + ε i = (4) Croiscumul, = µ + β1 Re f + β 2 Re f Pr op + β 3π + CI + ε, (4bis) i L inflaion influence négaivemen la croissance, annuelle e cumulée (dans l équaion 6, elle n es ouefois pas significaive). En ce qui concerne les condiions iniiales, on rerouve les résulas du ableau précéden. Leurs coefficiens son posiifs dans les équaions 1, 2 e 3, e négaifs lorsque la variable expliquée es la croissance cumulée. Les coefficiens esimés associés aux réformes ineragies avec i Pr op, son négaifs mais peu significaifs e suggèren seulemen que les réformes ne son efficaces que si la propriéé domesique aussi bien qu érangère es suffisammen proégée. i i Insérer ableau 8 Ces résulas ne son pas isolés. Zinnes e al (2001) soulignen que la privaisaion n a pas d impac sur la croissance cumulée à moins de prendre en compe la dureé de la conraine budgéaire e le cadre insiuionnel permean aux acionnaires de conrôler les managers. Dans une analyse de la croissance e de l insabilié de la producion dans les Peco, Coricelli (2004) me l accen sur le rôle joué par les insiuions financières, elles que les indicaeurs de la BERD de réforme bancaire e de libéralisaion des aux d inérê, de qualié des marchés des ires e des insiuions financières aures que bancaires, de solidié du cadre législaif en général. Le modèle proposé formalise les inerdépendances de producion qui exisen enre les firmes qui peuven se raduire par des chocs de producion plus imporans si le sysème financier es insuffisammen développé pour les absorber au moins pariellemen. Il es validé par la régression de la croissance e de sa volailié sur des variables insiuionnelles. L analyse de la significaivié des mauvais prês e du respec des drois de propriéé ineragis avec les réformes doi êre compléée par une réflexion sur le rôle concurren joué par les condiions iniiales. Celles-ci son rès significaives dans l explicaion de la croissance, ce qui suggère que les pays qui on les meilleures performances en ermes de durcissemen de la conraine budgéaire son aussi ceux qui on hérié des meilleures condiions iniiales. Ainsi la réussie de la ransiion ne serai pas au crédi de la veru poliique, mais du nombre d années passées sous un régime communise, de la disance à Bruxelles e de la perspecive d enrée dans l UE, d un hériage qui relève des accidens de l hisoire e de la géographie. La liéraure sur l aide inernaionale e les condiions de son succès reflèe le même dilemme. Cerains préconisen d allouer l aide vers les pays qui se soumeen à une condiionnalié déerminée par le consensus de Washingon (Collier e Dollar, 2001, 2002), e s appuien sur des esimaions dans lesquelles l aide n explique la croissance que si elle es ineragie avec la qualié des réformes enreprises (Burnside e Dollar, 2000). Cee approche es rès vivemen criiquée, noammen par Dalgaard, Hansen e Tarp (2004). Ceux-ci monren que les réformes mesuren la non linéarié de 13

l impac de l aide (Hansen e Tarp, 2000, 2001), e qu elles ne son plus significaives dès lors que l on mesure cee non-linéarié correcemen, en inroduisan l aide au carré e l aide ineragie avec le pourcenage des erres siuées dans des zones ropicales, comme mesure des doaions iniiales qui influencen la producivié des faceurs. Conclusion A parir d une siuaion iniiale relaivemen homogène qui classai en 1990 l ensemble des pays considérés dans la même caégorie de pays à revenu inermédiaire par la Banque Mondiale, la ransiion a éé caracérisée par la libéralisaion de forces qui on débouché sur des rajecoires différenciées, conduisan des pays comme la Moldavie à une exrémié du specre, e la Slovénie à l aure exrémié. Si les faceurs radiionnels, els que l accumulaion des faceurs de producion ou le progrès echnique, expliquen une parie de la croissance, des faceurs plus spécifiques on joué aussi un rôle imporan. La liéraure sur la ransiion en privilégie rois : la sabilisaion macroéconomique qui es une composane des réformes, les condiions iniiales, e les insiuions. Le poin de dépar de la réflexion proposée dans ce aricle es le consa empirique que la libéralisaion des marchés, la privaisaion, l ouverure à l économie mondiale, n on pas eu le succès escompé ; Auremen di l esimaion du rendemen des réformes sur la croissance es soi non significaif, soi négaif. Pour expliquer ce résula, rois sraégies son possibles. La première es de considérer que les hérapies de choc adopées dans cerains pays éaien vouées à l échec, e que le consensus de Washingon néglige la prise en compe du socle insiuionnel en l absence duquel la libéralisaion des prix ne fai pas disparaîre les pénuries, la privaisaion ne se radui pas par une amélioraion de la gouvernance, e l inroducion pariel des principes de l économie de marché aggrave les dysfoncionnemens de la planificaion. La seconde consise à réaffirmer que le consensus de Washingon comporai des clauses imporanes sur la nécessié d inroduire des réformes insiuionnelles en profondeur, e que lorsque l on disingue les pays qui libéralisen leurs marchés e réformen leurs insiuions de ceux qui se conenen d appliquer la hérapie de choc on rerouve l impac posiif des réformes sur les rajecoires de croissance. Ce aricle monre que la prise en compe du durcissemen de la conraine budgéaire qui mesure rès imparfaiemen un ensemble complexe d insiuions favorables au développemen perme de resaurer la significaivié des réformes dans l explicaion de la croissance. La roisième enfin, qui n es pas exploré ici mais peu faire l obje d un programme de recherche ulérieur, es de s inerroger sur la robusesse de ce résula, en se demandan si par analogie avec ce qui a éé écri à propos de l efficacié de l aide inernaionale e les règles d allocaion qui en découlen, l efficacié des réformes ne serai pas condiionnée par des non linéariés ; Auremen di ce ne son pas les insiuions qui déermineraien le succès des réformes, mais l hériage hisorique e géographique. 14

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Tableau 1 : PIB (1995 = 100) 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 UE25 100 102 104 107 111 114 116 118 119 UE15 94 95 95 98 100 102 104 107 110 114 116 117 118 10 Nouveaux 100 105 110 114 122 127 129 133 137 République chèque 100 Esonie 97 96 100 105 116 122 121 131 139 149 157 Leonie 188 164 111 99 101 100 104 112 118 122 130 140 149 161 Liuanie 172 163 128 107 97 100 105 112 120 118 123 131 139 152 Hongrie 98 96 96 99 100 101 106 111 116 122 126 131 135 Pologne 100 106 113 119 124 128 130 131 136 Slovénie 103 94 89 91 96 100 104 109 112 119 123 127 131 134 République slovaque 83 89 94 100 106 111 116 117 120 124 130 135 Bulgarie 104 97 95 97 100 91 86 89 91 96 100 105 109 Roumanie 111 97 88 90 93 100 104 98 93 92 94 99 104 109 Kazakhsan 100 92 92 94 92 95 104 118 129 141 Kirghizie 100 95 101 111 114 118 124 131 130 137 Moldavie 100 99 93 94 88 85 87 92 99 104 Russie 100 96 93 94 89 95 104 109 114 121 Tadjikisan 100 88 84 85 90 93 101 111 121 131 Turkménisan 100 93 87 77 82 96 113 126 132 145 Ukraine 100 88 79 77 75 75 79 87 91 96 Ouzbékisan 100 99 101 103 108 112 117 121 127 127 Géorgie 100 102 113 125 129 133 135 142 150 162 Belarusse 100 90 92 103 111 115 122 127 133 139 Azerbaïdjan 100 102 103 109 120 131 146 160 177 194 Arménie 100 107 113 117 125 130 137 151 170 185 Source : Eurosa ; BERD ; calculs de l aueur 17

Tableau 2 : Classemen 2003 de la Banque Mondiale des pays en foncion de leur PIB par êe Classemen Pays Pays ayan un classemen similaire PIB par êe en 2003 en PPA (dollar inernaional) 43 Slovénie Grèce, Israël 19 240 56 République chèque Seychelles, Barbade 15 650 58 Hongrie Barbade, Oman 13 780 61 République slovaque Oman, Arabie saoudie 13 420 63 Esonie Arabie saoudie, Pologne 12 480 67 Pologne Esonie, Maurice 11 450 69 Liuanie Maurice, Argenine 11 090 75 Leonie Afrique du Sud, Chili 10 130 82 Russie Malaisie, Uruguay 8 920 85 Bulgarie Boswana, Brésil 7 610 89 Roumanie Iran, Tunisie 7 140 92 Macédoine Tunisie, Grenade 6 720 98 Bosnie-Herzégovine Colombie, Panama 6 320 101 Kazakhsan Rép. Dominicaine, Belize 6 170 103 Belarusse Belize, Algérie 6 010 106 Turkménisan Algérie, Gabon 5 840 112 Ukraine Fij Pérou 5 410 126 Albanie Vénézuéla, Philippines 4 700 134 Arménie Jamaïque, Sri Lanka 3 770 138 Azerbaïdjan Syrie, Indonésie 3 380 147 Géorgie Honduras, Vienam 2 540 169 Moldavie Comores, Laos 1 750 171 Ouzbékisan Laos, Sénégal 1 720 173 République Kirghiz Laos, Sénégal 1 660 189 Tadjikisan Mozambique, Kenya 1 040 Revenu faible 2 190 Revenu inermédiaire 6 000 Revenu inermédiaire bas 5 510 Revenu inermédiaire hau 9 900 Revenu faible e 4 320 inermédiaire Revenu élevé 29 450 Source : hp://www.worldbank.org/daa/daabyopic/gnipc.pdf Revenu bas : <=765 ; revenu inermédiaire bas : enre 766 e 3 035 $; revenu inermédiaire hau : enre 3 036 e 9 385; revenu hau : >=9 386 Tableau 3 : Formaion brue de capial fixe en % du PIB 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 UE25 20% 20% 20% 21% 21% 22% 21% 21% 20% UE15 21% 21% 20% 20% 20% 20% 20% 21% 21% 21% 21% 20% 20% République chèque 33% 33% 33% 33% 33% 34% 35% 36% Esonie 23% 26% 26% 27% 29% 32% 27% 29% 30% 33% 33% Leonie 0% 0% 0% 0% 14% 16% 18% 28% 25% 26% 27% 28% 29% Liuanie 0% 0% 0% 0% 21% 24% 27% 31% 30% 26% 28% 29% 29% Hongrie 19% 19% 19% 21% 20% 21% 22% 24% 24% 25% 25% 26% 26% Pologne 17% 20% 22% 24% 25% 25% 22% 21% 20% Slovénie 18% 17% 16% 17% 18% 21% 22% 24% 25% 29% 28% 29% 29% 30% République slovaque 31% 29% 26% 25% 30% 33% 36% 28% 26% 28% 27% 25% Bulgarie 16% 16% 14% 14% 15% 13% 11% 14% 17% 19% 22% 23% 25% Roumanie 18% 14% 17% 18% 21% 21% 22% 24% 23% 22% 23% 24% 25% Source : Eurosa ; Calculs de l aueur 18

Tableau 4 : Dépenses de consommaion finale des adminisraions publiques en % du PIB 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 UE25 21% 21% 20% 20% 20% 20% 20% 20% 20% UE15 21% 21% 21% 21% 21% 21% 20% 20% 20% 20% 20% 20% 20% 10 Nouveaux 19% 19% 18% 18% 18% 18% 18% 18% 18% République chèque 20% 19% 18% 19% 18% 18% 19% 19% Esonie 24% 25% 27% 25% 23% 22% 22% 21% 20% 20% 20% Leonie 24% 22% 21% 22% 22% 19% 19% 18% 17% Liuanie 22% 21% 21% 21% 20% 20% 19% 18% 17% Hongrie 26% 26% 28% 26% 24% 23% 22% 22% 21% 21% 21% 21% 22% Pologne 19% 18% 18% 17% 17% 16% 16% 16% 16% Slovénie 18% 19% 20% 21% 20% 20% 20% 19% 20% 19% 19% 19% 19% 19% République slovaque 25% 25% 21% 21% 23% 21% 22% 20% 20% 20% 20% 20% Bulgarie 24% 22% 20% 17% 15% 12% 12% 13% 12% Roumanie 9% 12% 13% 14% 15% 14% 13% 13% 14% 13% 15% 14% 12% 13% Kazakhsan 21% 19% 20% 26% 23% 23% 23% 22% Nd Kirghizie 42% 33% 33% 34% 34% 29% 26% 28% Nd Moldavie 40% 39% 43% 39% 33% 30% 27% 32% Nd Russie 43% 45% 48% 43% 37% 34% 34% 37% Nd Tadjikisan 24% 18% 16% 14% 15% 15% 16% 17% Nd Turkménisan 20% 16% 25% 25% 23% 29% 24% 25% Nd Ukraine 38% 40% 44% 38% 34% 35% 35% 36% Nd Ouzbékisan 39% 42% 32% 34% 32% 30% 27% 27% Nd Géorgie 12% 21% 21% 19% 22% 19% 18% 18% Nd Belarusse 43% 42% 46% 45% 47% 46% 47% 42% Nd Azerbaïdjan 21% 17% 19% 24% 24% 21% 20% 28% Nd Arménie 29% 26% 26% 26% 30% 26% 21% 20% Nd Source : Eurosa ; BERD ; Calculs de l aueur; Nd : Non disponible Tableau 5 : Explicaion du aux de croissance annuel () dans les économies en ransiion: ravaux récens Référence Réforme en -1 ( Re f 1 ) : Réforme en ( De Melo e al (2001) -59,2** (-2,47) Falcei e al (2002) -13,3* (-1,6) Merlevede (2003) -8,347 (-0,77) Radulescu e Barlow (2002) -0,88** (-2,37) Re f i, ) : ^ β 1 ^ 2 β 62,5*** (3,56) 10,84*** (2,72) 10,78** (2,24) 0,88*** (2,89) 19

Tableau 6 : Nombre de mises en faillies en République chèque, Hongrie e Pologne 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 République chèque Nouvelles demandes de 353 1105 1826 2400 2996 3311 4306 4339 4650 mises en faillie a Déclaraion de faillie a 1 66 294 727 808 1251 2022 2000 2491 Hongrie Nouvelles demandes de 14060 8229 5900 6461 7477 mises en faillie Déclaraion de faillie 1302 1650 1241 2276 3007 Pologne Nouvelles demandes de 4349 5936 4825 3531 3118 mises en faillie Déclaraion de faillie 910 1048 1030 1030 984 Sources : EBRD (1997), OCDE (1998, 2000, 2001). a : Les demandes de mises en faillie peuven êre déposées par le créancier ou le débieur. Seuls les ribunaux peuven déclarer un débieur en faillie. La déclaraion enraîne que la procédure es achevée. L issue es soi la réorganisaion, soi la liquidaion. Les chiffres de l OCDE (1998, p.63) (non reporés dans ce ableau) monren que la liquidaion es l issue principale lorsque la faillie es déclarée. Tableau 7 : e réformes dans les économies en ransiion sur la période 1990-2001 : le rôle du durcissemen de la conraine budgéaire [1] [2] [3] [4] [5] [6] annuelle annuelle annuelle cumulée cumulée cumulée Re f -0,25 0,78* 0,76*** -2,99*** -2,92*** -1,27*** (-0,74) (1,74) (3,66) (-5,87) (-4,95) (-4,60) Re 0,62*** 0,68*** 0,91*** 1,16*** f Mauv Pr (3,01) (3,37) (3,37) (4,30) Re f ( 1) 1,38*** 0,18 1,33*** 1,80*** π (4,61) (0,47) (3) (3,45) -3,50*** -3,67*** -4,22*** -4,52*** -5,62*** -6,64*** (-6,04) (-4,94) (-5,99) (-5,27) (-5,78) (-7,04) CI 0,20*** 0,34*** 0,31*** -0,79*** -0,73*** -0,76*** (3,69) (4,67) (4,26) (-9,69) (-7,52) (-7,75) R² 0,62 0,51 0,49 0,41 0,43 0.45 Obs. 275 197 198 275 197 198 Noes : calculé enre parenhèses *,**,*** : significaif au seuil de respecivemen 10, 5 e 1% 20