Nombres complexes. Rappels de BCPST 1

Documents pareils
Représentation géométrique d un nombre complexe

NOMBRES COMPLEXES. Exercice 1 :

Exercices - Nombres complexes : corrigé. Formes algébriques et trigonométriques, module et argument

Rappels et compléments, première partie : Nombres complexes et applications à la géométrie

LE PRODUIT SCALAIRE ( En première S )

4. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE

Cours de mathématiques Première année. Exo7

Baccalauréat S Nombres complexes Index des exercices sur les complexes de septembre 1999 à juin 2012 Tapuscrit : DENIS VERGÈS

Nombres complexes. cours, exercices corrigés, programmation

Cours arithmétique et groupes. Licence première année, premier semestre

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes

I. Polynômes de Tchebychev

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours.

Introduction. Mathématiques Quantiques Discrètes

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable

1 radian. De même, la longueur d un arc de cercle de rayon R et dont l angle au centre a pour mesure α radians est α R. R AB =R.

1S Modèles de rédaction Enoncés

Angles orientés et trigonométrie

Dérivation : cours. Dérivation dans R

Quelques contrôle de Première S

Cours d Analyse I et II

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé

Q x2 = 1 2. est dans l ensemble plus grand des rationnels Q. Continuons ainsi, l équation x 2 = 1 2

Annexe 1 Programmes des classes préparatoires aux Grandes Ecoles

Angles orientés et fonctions circulaires ( En première S )

Limites finies en un point

Fonctions homographiques

Baccalauréat S Antilles-Guyane 11 septembre 2014 Corrigé

Correction du Baccalauréat S Amérique du Nord mai 2007

Mathématiques Algèbre et géométrie

Pour l épreuve d algèbre, les calculatrices sont interdites.

Dérivation : Résumé de cours et méthodes

Capes Première épreuve

Exprimer ce coefficient de proportionnalité sous forme de pourcentage : 3,5 %

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables

Développements limités usuels en 0

Corrigé du baccalauréat S Pondichéry 12 avril 2007

Premiers pas avec Mathematica

Fonctions Analytiques

Exo7. Limites de fonctions. 1 Théorie. 2 Calculs

Mesure d angles et trigonométrie

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme

I - PUISSANCE D UN POINT PAR RAPPORT A UN CERCLE CERCLES ORTHOGONAUX POLES ET POLAIRES

Repérage d un point - Vitesse et

Chapitre 6. Fonction réelle d une variable réelle

Problème 1 : applications du plan affine

I. Ensemble de définition d'une fonction

Correction du baccalauréat S Liban juin 2007

Corps des nombres complexes, J Paul Tsasa

Chapitre 2. Matrices

Nombre dérivé et tangente

Continuité et dérivabilité d une fonction

Cours de Mécanique du point matériel

Seconde Généralités sur les fonctions Exercices. Notion de fonction.

TOUT CE QU IL FAUT SAVOIR POUR LE BREVET

8.1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables réelles. f : R 2 R (x, y) 1 x 2 y 2

CHAPITRE IV Oscillations libres des systèmes à plusieurs degrés de liberté

Continuité d une fonction de plusieurs variables

DÉRIVÉES. I Nombre dérivé - Tangente. Exercice 01 (voir réponses et correction) ( voir animation )

Réalisation et modélisation de rubans déployables pour application spatiale

Comparaison de fonctions Développements limités. Chapitre 10

Différentiabilité ; Fonctions de plusieurs variables réelles

Calcul matriciel. Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes.

Développements limités, équivalents et calculs de limites

Définition 0,752 = 0,7 + 0,05 + 0,002 SYSTÈMES DE NUMÉRATION POSITIONNELS =

GELE5222 Chapitre 9 : Antennes microruban

Représentation d un entier en base b

Cours Fonctions de deux variables

Programmes des classes préparatoires aux Grandes Ecoles

Développements limités

Items étudiés dans le CHAPITRE N5. 7 et 9 p 129 D14 Déterminer par le calcul l'antécédent d'un nombre par une fonction linéaire

Polynômes à plusieurs variables. Résultant

Développements limités. Notion de développement limité

PHY2723 Hiver Champs magnétiques statiques. Notes partielles accompagnant le cours.

Rappels sur les suites - Algorithme

Corrigé du baccalauréat S Asie 21 juin 2010

Chapitre 3 : Repères et positionnement 3D

Chapitre 2 Les ondes progressives périodiques

Fonctions de plusieurs variables et applications pour l ingénieur

Continuité en un point

UEO11 COURS/TD 1. nombres entiers et réels codés en mémoire centrale. Caractères alphabétiques et caractères spéciaux.

Exo7. Calculs de déterminants. Fiche corrigée par Arnaud Bodin. Exercice 1 Calculer les déterminants des matrices suivantes : Exercice 2.

Petit lexique de calcul à l usage des élèves de sixième et de cinquième par M. PARCABE, professeur au collège Alain FOURNIER de BORDEAUX, mars 2007

Simulation de variables aléatoires

Exercice autour de densité, fonction de répatition, espérance et variance de variables quelconques.

2. RAPPEL DES TECHNIQUES DE CALCUL DANS R

CHAPITRE 10. Jacobien, changement de coordonnées.

Fonction inverse Fonctions homographiques

Complément d information concernant la fiche de concordance

aux différences est appelé équation aux différences d ordre n en forme normale.

Présentation du langage et premières fonctions

Cours 7 : Utilisation de modules sous python

Manipulateurs Pleinement Parallèles

t 100. = 8 ; le pourcentage de réduction est : 8 % 1 t Le pourcentage d'évolution (appelé aussi taux d'évolution) est le nombre :

Fonctions de plusieurs variables

Chapitre 1 Cinématique du point matériel

PROBLEME(12) Première partie : Peinture des murs et du plafond.

Géométrie dans l espace Produit scalaire et équations

Algorithmes et mathématiques. 1. Premiers pas avec Python. Exo Hello world!

Transcription:

Lycée Pothier Orléans Nombres complexes Rappels de BCPST 1 BCPST 018 019 I. Définition Définition 1 [ Nombre complexe ] Un nombre complexe z peut s écrire sous la forme z = a + ib où a et b sont deux réels et i vérifie i = 1. Cette écriture est appelée forme algébrique du nombre complexe z. Le réel a est la partie réelle de z, notée Re(z), et le réel b sa partie imaginaire, notée Im(z). L ensemble des nombres complexes est noté C. Vocabulaire pur. Si Im(z) = 0, z est réel de sorte que R C. Si Re(z) = 0, on dit que z est imaginaire Définition [ Égalité de nombres complexes ] Deux nombres complexes seront dits égaux si et seulement leurs parties réelles et leurs parties imaginaires sont égales. { Re(z) = Re(z z = z ) Im(z) = Im(z ) Remarque [ Nullité d un nombre complexe ] En particulier, un nombre complexe est nul si et seulement ses parties réelle et imaginaire sont nulles. II. Opérations sur les nombres complexes On définit maintenant les opérations usuelles sur les nombres complexes. Soient z et z deux nombres complexes que l on écrira z = a + ib et z = a + ib sous forme algébrique. On définit alors : La somme de z et z par : z + z = (a + a ) + i(b + b ); Le produit de z et z par : zz = (aa bb ) + i(a b + ab ). En pratique, pour effectuer une somme ou un produit de nombres complexes écrits sous forme algébrique, on effectue les calculs comme on les ferait dans R en imaginant que i est une variable, on se sert de la relation i = 1 (dans le cas d un produit) et on regroupe finalement les termes «sans i» (la partie réelle du résultat) et les termes «avec i» (la partie imaginaire du résultat). Exemple ( + i)(1 + 3i) = + 6i + i + 3i = + 6i + i 3 = 1 + 7i 1

Définition 3 [ Conjugué d un nombre complexe ] Soit z = a +ib un nombre complexe. On appelle conjugué de z le nombre complexe z obtenu en opposant la partie imaginaire de z : z = a ib. Proposition 1 [ Caractérisation des réels et des imaginaires purs ] Soient z et z deux nombres complexes, on a : z + z = Re(z) z z = i Im(z) Ainsi, z réel z = z et z imaginaire pur z = z Proposition [ Propriétés de la conjugaison ] Soient z et z deux nombres complexes, avec z = a + ib. on a : (1) z + z = z + z () z z = z z (3) z z = a + b R + La notion de conjugué d un nombre complexe permet de définir l inverse d un nombre complexe non nul. Si z = a + ib est un nombre complexe non nul, c est-à-dire avec (a,b) (0,0), on définit : 1 z = z a + b On peut vérifier que 1/z z = 1. En effet, en utilisant le point (3) de la proposition précédente : 1 z z = zz a + b = a + b a + b = 1 On peut alors définir le quotient de deux nombres complexes z et z avec z 0 en posant : z z = z 1 z Le conjugué d un quotient est le quotient des conjugués : z/z = z/z. Définition 4 [ Module d un nombre complexe ] Soit z = a + ib un nombre complexe. On définit le module de ce nombre complexe, noté z, par z = z z = a + b. Le module a une interprétation géométrique importante qui sera vue plus loin.

Proposition 3 [ Propriétés du module ] Soient z et z deux nombres complexes, on a : (1) z = z () zz = z z (3) Si z 0, z/z = z / z (4) z = 0 z = 0 Proposition 4 [ Inégalité triangulaire pour le module ] Soient z et z deux nombres complexes, on a : z + z z + z III. Représentation géométrique Dans la suite, on suppose le plan muni d un repère orthonormé direct (0, i, j ). Définition 5 [ Affixe d un point, d un vecteur ] Soit M (resp. u ) un point (resp. un vecteur) du plan de coordonnées (a,b). On appelle affixe de M (resp. de u ) le nombre complexe z = a + ib. Proposition 5 [ Interprétations géométriques ] Soient M et N deux points du plan d affixes respectives z et z. Si M s désigne le symétrique de M par rapport à l axe des abscisses alors l affixe de M s est z OM = z MN = z z Définition 6 [ Argument d un nombre complexe ] Soit z un nombre complexe non nul et M le point du plan d affixe z. On appelle argument de z, noté arg(z), toute mesure de l angle orienté ( i, OM). On appelle argument principal de z l unique argument de z appartenant à ] π,π]. Remarque L argument d un nombre complexe est donc défini à π près. On parle donc d un argument et non pas de l argument d un nombre complexe. Si θ est un argument de z C, on notera arg(z) = θ (mod π) ce qui signifie que arg(z) = θ + kπ pour un certain k Z. 3

Proposition 6 [ Propriétés de l argument ] Soient z et z deux nombres complexes non nuls, on a : (1) arg(z) = arg(z) (mod π) () arg(zz ) = arg(z) + arg(z ) (mod π) (3) arg(1/z) = arg(z) (mod π) (4) arg(z/z ) = arg(z) arg(z ) (mod π) IV. Forme trigonométrique Proposition 7 [ Forme trigonométrique d un nombre complexe ] Tout nombre complexe non nul z C peut s écrire sous la forme z = ρ(cos(θ) + i sin(θ)) avec ρ R + et θ R. On dit que c est la forme trigonométrique de z. De plus on a ρ = z et θ = arg(z) (mod π). Proposition 8 [ «Unicité» de la forme trigonométrique ] Soient z et z deux nombres complexes non nuls écrits sous forme trigonométrique z = ρ(cos(θ) + i sin(θ)) et z = ρ (cos(θ )+i sin(θ )) avec ρ, ρ réels strictement positifs et θ, θ réels. Alors : { ρ = ρ z = z θ = θ (mod π) Remarque En pratique, pour écrire sous forme trigonométrique un nombre complexe z = a + ib non nul écrit sous forme algébrique, on utilise les identités : ρ = z = a + b et cos(θ) = a b et sin(θ) = a + b a + b Exemple Si z = 3 + i, 3 3 ρ = z = + 1 = et cos(θ) = de sorte que z = (cos(π/6) + i sin(π/6)). et sin(θ) = 1 V. Exponentielle d un nombre complexe Définition 7 [ Exponentielle complexe d un imaginaire pur ] Pour tout θ R, on notera e iθ le nombre complexe cos(θ) + i sin(θ). 4

Remarque [ Écriture exponentielle d un nombre complexe ] Tout nombre complexe z non nul peut donc s écrire sous la forme z = ρe iθ avec ρ R + et θ R. On parle de forme exponentielle du nombre complexe z. Pour tout θ R, e iθ est un nombre complexe de module 1 puisque : θ R, e iθ = cos (θ) + sin (θ) = 1 Proposition 9 [ Propriétés de l exponentielle complexe d un imaginaire pur ] Soient θ et θ deux réels et n Z, on a : (1) e iθ = 1 () e iθ = e iθ (3) e i(θ+θ ) = e iθ e iθ (4) (e iθ ) n = e inθ (5) e i(θ θ ) = e iθ /e iθ Proposition 10 [ Formules d Euler et de Moivre ] Soient θ R et n Z. Formules d Euler : cos(θ) = eiθ + e iθ et sin(θ) = eiθ e iθ i Formule de Moivre : (cos(θ) + i sin(θ)) n = cos(nθ) + i sin(nθ) Exemple [ Application des formules d Euler ] Les formules d Euler permettent de linéariser des expressions du type cos p (x)sin q (x) en les exprimant en fonction des cos(kx), 1 k p, et des sin(lx), 1 l q. Par exemple, cos(x)sin(x) = 1 4i (ei x + e i x )(e i x e i x ) = 1 4i (ei x 1 + 1 e i x ) = 1 4i (ei x e i x ) = 1 sin(x) Par ailleurs, si a, b sont réels, les formules d Euler permettent, par la technique de «l angle moitié», de mettre les complexe e i a ± e ib sous forme exponentielle. Par exemple : Ainsi, e i a + e ib = e i a+b (e i a b a b i + e ) ( ) a + b = cos e i a+b ( ) e i a + e ib a + b = cos et arg ( e i a + e ib) = a + b 5 (mod π)

Exemple [ Application de la formule de Moivre ] Inversement, la formule de Moivre permet de transformer des expressions du type cos(nx) ou sin(nx) en les exprimant sous forme de somme de cos k (x) et sin k (x), 1 k n. Par exemple, cos(3x) + i sin(3x) = (cos(x) + i sin(x)) 3 = cos 3 (x) + 3i cos (x)sin(x) 3cos(x)sin (x) i sin 3 (x) = ( cos 3 (x) 3cos(x)sin (x) ) + i ( 3cos (x)sin(x) sin 3 (x) ) En prenant les parties réelle et imaginaire des deux membres, on obtient donc : { cos(3x) = cos 3 (x) 3cos(x)sin (x) sin(3x) = 3cos (x)sin(x) sin 3 (x) Définition 8 [ Exponentielle complexe d un nombre complexe ] Soit z = a + i b un nombre complexe. L exponentielle de z est définie par e z = e a+ib = e a e ib = e a (cos(b) + i sin(b)) Remarque Comme e a R + et e ib = 1, on obtient que e z = e a e ib = e a e ib = e a. De plus, arg(e z ) = arg(e a e ib ) = arg(e a ) + arg(e ib ) = b (mod π). Proposition 11 [ Propriété de l exponentielle complexe ] Soient z et z deux nombres complexes. Alors e z+z = e z e z. 6