L exercice du métier de psychologue dans les établissements pour personnes âgées



Documents pareils
Charte de l Association Suisse de Portage des Bébés (ASPB)

PROCEDURE POUR UN BESOIN DE SANTE PARTICULIER «PBSP»

Chap 10 : L évaluation et la valorisation du potentiel de l équipe commerciale

FICHE DE POSTE Fonction : Chef de Division Contrôle des opérations Financières FONCTION : CHEF DE DIVISION CONTRÔLE DES OPÉRATIONS FINANCIÈRES

IDENTIFICATION DU POSTE. N de l emploi : Contractuel. Intitulé du poste : Chargé de mission FC

DSP compétences professionnelles région NPC Groupe de travail n 1

Pour répondre au besoin de sécurité juridique et de prévisibilité, la Loi type devrait traiter des questions suivantes:

GUIDE pour la CONDUITE D ENTRETIEN

Service de mobilité interbancaire - Règlement

Démarche d'observation de la société de l'information en région Provence Alpes Côte d'azur. Atelier thématique n 1 :

Projet «Pour une Europe sociale, apprenons la MOC»

Fiche de projet pour les institutions publiques

Coefficient 4. L ACRC est validé par le contrôle des compétences suivantes :

OBSERVATION DES CLASSES

CAHIER DES CHARGES Consultation expert en investissement participatif

Dons des entreprises. Objet. Forme. Conditions

Service de mobilité interbancaire - Règlement

LE TABLEAU DE BORD REMONTEE DES COMPTES. Outils de gestion prévisionnelle, d'analyse financière et du contrôle de gestion. TABLE DES MATIERES

Règlement du concours de POCKET FILM organisé par le Département de la Haute-Vienne

Dossier de Presse. 1 ier guide Interactif pour créateurs et entrepreneurs

Groupe ERAMET. MODIFICATION CGT - Rajouter avenant 1 et 2 Paris le 18 octobre Préambule. 1. Salariés bénéficiaires

GRILLE DE PLANIFICATION DE STAGE

MISSIONS COMMERCIALES

Fiche sur les assurances nécessaires lors d un séjour à l étranger

- culture - tourisme - sport - actions sociales

Je suis capable tout seul!

Compte rendu Commission Communication du 7 juillet 2010 Brasserie Flo

Terrain de jeu Analogie au sport professionnel

PREPARATION DE VOTRE PFMP Réalisé et testé par Laurence Martin, enseignante au LP du Toulois et chargée de mission en économie et gestion option vente

CAHIER DES CHARGES. Jean-Philippe Bonardi

Le Projet de Service Du SSIAD Vallée de l Authion

A toutes les Directrices et à tous les Directeurs des établissements scolaires de l enseignement secondaire et secondaire technique

Sessions préparation à la retraite Formule Express 1 journée

Sociétés Non Financières - taux endettement - % PIB, valeur nominale

CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES

«NAVIGUER SUR INTERNET v 2» Support de formation tutoré «Réponses aux remarques les plus souvent posées»

DOSSIER DE CANDIDATURE. Master Transport, Logistique Et Commerce International

ACCORD SUR LE RECOUVREMENT AMIABLE EN CREDIT A LA CONSOMMATION

DOSSIER DE CANDIDATURE. Programme Executive MBA

POLITIQUE DE REMUNERATION

Coalition énergie et construction durable

Master en études muséales

PHASE 1 : choix et définition du sujet du TM.

Fiche programme Bureau Aquitaine Europe. Le programme Jeunesse en action Jeunesse

CORRIGE DES MISSIONS

GUIDE DU CANDIDAT REPRESENTANT EN ASSURANCE DE DOMMAGES DES PARTICULIERS. Préparation aux examens de l AMF. Pour : DESJARDINS ASSURANCES GENERALES

Démarche Coaching Individuel

INC Retraite 6 mai Actualités des Missions Réseau Déléguées

ALL Arts, Lettres, Langues. Information Communication Culture

PROPOSITION DE CREATION DE SITE INTERNET

Coopération, rapprochement et fusions entre associations : quels enjeux et quelles pratiques?

CONSEIL NATIONAL D ÉVALUATIONS DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE APPEL D OFFRES

L évaluation L évaluation externe Questions Questions / / réponses

Guide d aide à la rédaction d un essai

«Enrichir l Organisation par les Hommes» CYCLE «LE MANAGEMENT DE PROJET ; SAVOIRS FAIRE ET SAVOIR ETRE»

Sommaire RESUME... 3 SYNTHESE... 4 INTRODUCTION LA PROBLEMATIQUE ET LES FINALITES DU DOCUMENT... 9

Recommandations de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain au gouvernement du Canada en vue du budget fédéral 2016

Projet de renouvellement de l infrastructure informatique de la Mairie de Châtel-Guyon. Cahier des charges

Siège social : 12, rue Massue Vincennes cedex

MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA SANTE

ITIL V3. Les principes de la conception des services

Chap I : Economie d'entreprises

Article I - Objet. Article II - Conditions d'utilisation de la eboutique

LE RVER EN UN COUP D ŒIL

Vivre avec un conjoint alcoolodépendant

Le dispositif de qualification OPQIBI pour les audits énergétiques (réglementaires)

REGLEMENT COMPLET Tentez de gagner une tablette tactile

Nouveautés apportées à l assessment-tool

Çi-dessous le livret du module de réservation de sièges. Via Thomascookagent.be (pour les agences)

Vu le code Général des Collectivités Territoriales, et notamment les articles L et L et suivant,

LOGICIELS ET BASES DE DONNÉES PROTECTION ET VALORISATION

Club des Léopards de Rouen

VERSION au Projet du CNOSF pour le sport français. Une ambition : «Passer d une nation de sportifs à une nation sportive»

Approche générale de l OCRCVM pour l évaluation des risques de crédit liés aux contreparties

Gestion des Prospects : Adresses à exporter

L avenir du Conseil économique et social local

Une idée + une formation + un accompagnement = une entreprise. Josée Biron, directrice CPED-CSDL Isabelle Fontaine, enseignante CPED-CSDL 30 mai 2014

Project Portfolio Management

Annexe 2 Annexe technique de la convention individuelle d habilitation «professionnel de l automobile»

RENOUVELLEMENT DU BUREAU D'ÉCOLO J APPEL À CANDIDATURES

Ville de Pierrefitte-sur-Seine Centre Technique Municipal

RÈGLEMENT DE PARTICIPATION DES BOURSES "COOPÉRATIVES CITOYENNES"

Prénom et nom de l enfant : Sexe de l enfant : M F L âge de l enfant : Nom de la garderie ou du CPE : Adresse : Téléphone :

I N A M I Institut National d Assurance Maladie-Invalidité

Consultation : Soutien à la réalisation du plan de communication du Pôle PASS

Logiciel de gestion des inscriptions en CPGE

GUIDE INSTALLATION IAS

En collaboration avec la direction territoriale du MFA

Colloque Rapport de l'atelier 1

REGLEMENT COMPLET «3D World Koksijde»

Locallife Leader de l édition d annuaires locaux en ligne, Présent en France depuis octobre 2008

2 ) LA RESIDENCE URBAINE DE FRANCE

OFFRE D EMPLOI TEMPORAIRES

CE QU IL FAUT RETENIR DE HITECHPROS UNE OPPORTUNITE POUR LES ACTEURS DU SECTEUR UN OBSERVATEUR PRIVILEGIE DU MARCHE

Termes de références Projet de recherche sur le français dans l espace arabofrancophone

Guide Octobre 2014 «Master Degree Dissertation»

Changement de régime fiscal des Mutuelles et des IP : remarques d ordre actuariel

CONSULTATION POUR LE CHOIX D UNE MUTUELLE DE COMPLEMENTAIRE SANTE AU BENEFICE DES SALARIES DU CDTO CAHIER DES CHARGES

Transcription:

Directin de la Slidarité départementale Service Persnnes Agées L exercice du métier de psychlgue dans les établissements pur persnnes âgées Dcument d rientatin prpsé par le Cnseil Général des Pyrénées Atlantiques aux établissements. Elabré avec le cncurs des psychlgues et directeurs du département. Nvembre 2011 1

PREAMBULE Le psychlgue en EHPAD (u en USLD) est susceptible d apprter une valeur ajutée imprtante à la qualité de la prise en charge individuelle de chaque résident mais également du fait de sa qualificatin, à la qualité de prise en charge au niveau institutinnel. Pur autant, il est fait deux cnstats actuellement dans le département : - un temps d interventin parfis limité, puisque dans certains établissements il s élève à 0.2 ETP, sit 1 jurnée hebdmadaire. - Une variété des missins exercées, avec beaucup d hétérgénéité dans le périmètre d interventin d un établissement à l autre. Au regard de ce cntexte, il est apparu nécessaire en accrd avec les établissements que le Cnseil Général prpse un grupe de travail destiné à définir de façn partagée, le rôle attendu d un psychlgue en EHPAD (u en USLD), ses missins essentielles, et les prirités qui permettent «d ptimiser» sn temps d interventin. Parallèlement à ce travail, le Département mdifie ses critères de renfrcement de ce type de pste dans les établissements en assciant les myens au nmbre de résidents accueillis et au niveau de dépendance pris en charge. Ce travail a d res et déjà permis un renfrcement significatif des temps de présence de psychlgues dans les établissements habilités à l aide sciale en 2011. La cmbinaisn de ces deux apprches dit permettre d amélirer les cnditins d interventin du psychlgue en établissement, à la fis en qualité et en quantité. L bjet du grupe de travail n a pas été d élabrer une fiche de pste type. Il appartient en effet à chaque emplyeur de définir les fiches de pstes. Tutefis ce dcument, sans avir vcatin à s impser aux établissements, vise à permettre à ceux qui suhaiternt s en saisir de préciser les missins de leur psychlgue, le cadre de sn interventin et les mdalités de sn exercice. C est la raisn pur laquelle il a été chisi de l intituler dcument d rientatin pur l exercice du métier de psychlgue en établissement. 2

INTRODUCTION Le grupe de travail a rapidement dégagé plusieurs vlets autur desquels il était nécessaire d articuler le dcument : 1 Le travail du psychlgue auprès des résidents et des familles Identifiée cmme la missin essentielle, l accmpagnement psychlgique se caractérise par une interventin auprès de la persnne accueillie, auprès de ses prches et de sn enturage le cas échéant et parfis auprès des deux. 2 Le travail du psychlgue auprès des équipes L interventin auprès de l équipe dnt l bjet est la prise en charge des résidents est primrdiale. Elle dit néanmins être distinguée de celle dnt l bjet vise les prfessinnels eux mêmes. 3 Le psitinnement institutinnel du psychlgue Celui ci, à travers les questins de l rganigramme, de l rganisatin du travail en lien avec le reste de l équipe, de l intégratin fnctinnelle, cnditinne la qualité de l interventin du psychlgue dans l établissement. 4 La frmatin En particulier la nécessité de permettre au psychlgue de suivre des frmatins cntinues afin que sa pratique puisse elle aussi évluer. 5 Le temps de présence du psychlgue Variable d un établissement à l autre et qui qu il en sit suvent partiel dans chaque structure, ce qui justifie qu une hiérarchisatin des missins sit définie. Le dcument s rganise au regard des 5 vlets qui précèdent. 3

1 L interventin auprès de résidents et de l enturage Dans la hiérarchisatin des prirités, le temps passé auprès des résidents et/u de leur enturage apparaît primrdial. Plusieurs «temps frts» peuvent être identifiés dans le suivi psychlgique. La phase d admissin Objectifs : Le psychlgue dit être asscié systématiquement au prcessus d évaluatin glbale initiale au mment de l entrée d un résident, afin qu il puisse repérer chez ce dernier u bien au sein de sn enturage, les fragilités et ainsi prpser des cnduites à tenir en fnctin de celles ci et/u un suivi de la persnne dès sn entrée dans l institutin. Ce psitinnement tôt dans l accueil permet d anticiper sur une interventin qui ne serait engagée qu à partir d une situatin de crise. A cet effet, il cnvient que le psychlgue puisse être présenté au résident et à sa famille. Cela permet de faciliter et favriser la demande ultérieure de leur part. Cette participatin à la phase d admissin ne rend pas pur autant le psychlgue garant du bn dérulement de cette phase u acteur principal de cette phase, d autres prfessinnels devant a priri se truver «en première ligne» dans ce cadre : directin, médecin crdnnateur, infirmière crdinatrice. Mdalités : Dans le meilleur des cas (c'est à dire, si le temps de présence le permet), le psychlgue peut être le prfessinnel de l équipe qui prcédera au recueil des éléments de l histire de vie, à travers un entretien avec le résident et la famille. A défaut, il cnviendra de veiller à ce qu il puisse se présenter u être présenté à chaque nuveau résident dès les premiers jurs d arrivée. Le suivi durant le séjur Objectifs : Le psychlgue assure le suivi régulier et/u pnctuel des résidents pur lesquels une difficulté a été identifiée à l admissin u est apparue au curs du séjur et qui justifie des rencntres et des ajustements péridiques de l accmpagnement prpsé. Pur autant, quel que sit le cas, il cnvient de veiller à ce que le psychlgue puisse se prnncer sur l état et les besins psychlgiques de chaque résident, par exemple dans le cadre de l élabratin et du suivi des prjets de vie individualisés auxquels il dit être systématiquement asscié. Dans le cadre du suivi durant le séjur, le psychlgue peut également, au même titre que le directeur, le médecin crdnnateur u l infirmière crdinatrice rencntrer les familles face à des situatins particulières (entrées prblématiques, fins de vie, angisses, dissensins familiales, malentendus dans la cmmunicatin ). Il peut apprter une infrmatin régulière, des explicatins sur les difficultés rencntrées et aider à dénuer les situatins cmplexes u angissantes. 4

Sur ces pints, il cnvient de veiller à la crdinatin et à la transversalité des infrmatins entre les prfessinnels de l équipe, auxquelles le psychlgue dit dnc avir un accès privilégié. Le psychlgue peut aussi prpser une évaluatin psychtechnique, en accrd avec le résident et/u sn représentant légal. Cette démarche ne peut être systématique. Elle dit prendre en cmpte le cntexte juridique relatif à la passatin de bilans psychlgiques, les règles de cnfidentialité et celles relatives à la délicatesse envers un sujet qui ne s est guère préparé à passer des tests en entrant dans un établissement. Mdalités : Le suivi peut être assuré par des rencntres individuelles prgrammées (lrsque les prblématiques nt été évaluées initialement) u prvquées pnctuellement à partir d bservatins qutidiennes lrsque la situatin évlue et l exige. La qualité de ce suivi est également cnditinnée par l assciatin étrite et systématique du psychlgue à l élabratin et au suivi des prjets de vie individualisés, au sein desquels dit figurer l évaluatin de l état et des besins d accmpagnement psychlgique pur chaque résident. A cet effet, le psychlgue dit être autant que faire ce peut, asscié aux réunins d équipes spécifiques et aux staffs qui se dérulent dans l établissement. Cette participatin dit être crrélative du temps de présence dans la structure. Si au cntraire ce temps ne permet pas une présence régulière à ce type de réunins, l accès aux cmptes rendus et/u au lgiciel infrmatique dit être garanti. Dans le cadre de ce suivi régulier, une apprche plus cllective peut également être adptée à travers la mise en place de grupe de parle ntamment à destinatin des familles. Les expériences menées à ce titre recueillent un certain «succès». Il apparaît en effet que les prches nt une attente (pas tujurs explicite) à laquelle ce mde d interventin cllectif permet de répndre en favrisant la libératin de la parle autur de prblématiques rencntrées par chaque familles et autur de la prise en charge prpsée pur y répndre. Au delà de l équilibre qu il apprte avec le suivi individuel, ce type d interventin présente l intérêt d humaniser les situatins, de créer du lien avec les familles et de favriser leur «recnnaissance» par la structure. Elle favrise aussi la préventin de situatins cnflictuelles puvant survenir entre établissement et enturage, dnt l expérience mntre qu elles snt suvent liées à un déficit de cmmunicatin u de cnnaissance réciprque. En ce qui cncerne les évaluatins le psychlgue reste maitre des utils à utiliser. Plus rarement, et seulement si le temps d interventin est suffisamment imprtant, le psychlgue peut être asscié à l animatin d ateliers spécifiques autur des aspects psychlgiques et de la stimulatin cgnitive. Néanmins, le recurs à des prfessinnels de type AMP u psychmtriciens est à privilégier pur ce type d ateliers. Pur autant, ce type d activité n est pas une pririté dans la hiérarchie des missins du psychlgue qui peut par cntre participer à leur impulsin et leur régulatin via les autres prfessinnels (AMP, psychmtricien, AS, ). La fin de vie Objectifs : Le psychlgue a un rôle essentiel au curs de cette phase sensible, cmpte tenu de la charge émtinnelle qu elle peut induire, pur le résident u pur sn enturage (parfis pur les prfessinnels eux mêmes). Ce rôle est d autant plus imprtant que la phase en questin peut s inscrire dans la durée. 5

Le travail mené par le psychlgue peut se cncentrer en particulier sur les thèmes de l acceptatin (du lâcher prise), de la suffrance psychlgique, de la culpabilité des uns et des autres, du repérage des cnduites de type «acharnement», de la prblématique de la séparatin (imprtance de la verbalisatin, et parfis de rituels simples ) Il peut également s inscrire dans le cadre d une «médiatin» entre la famille et le résident lrsque des difficultés snt repérées (limites de cmmunicatin, cntexte familiaux ). Il aura pur enjeu de favriser la libératin de la parle à l apprche du décès. Après le décès, il apparaît nécessaire d avir une vigilance à manifester la dispnibilité de l institutin pur l enturage. Le psychlgue peut à l ccasin être interpellé si besin et prpser à la famille un échange dans les jurs qui suivent le décès. Pur autant, s il y a besin d un suivi, il est imprtant d rienter vers une prise en charge en ville. Mdalités : L interventin auprès du résident dans le cadre de la fin de vie est directement cnditinnée par l état de santé de ce dernier. Elle se caractérise essentiellement par des rencntres à la demande du résident, de sn enturage u après évaluatin avec l équipe. Parfis cette interventin peut prendre la frme d une simple présence et d une dispnibilité qui prenne en cmpte l imprtance du prcessus de verbalisatin au mment ù la persnne en fin de vie en perd peut être la capacité. Cette imprtance de la parle cncerne tus les intervenants. L interventin peut également être faite auprès des autres résidents de l établissement, en particulier ceux qui snt prches de la persnne en fin de vie. Cet aspect permet également d abrder la questin de la fin de vie uvertement et sans «exclusivité» du cas individuel cncerné. Le repérage de ce besin et l pprtunité d intervenir auprès des autres résidents peut être évalué en équipe et la répnse mise en œuvre par le psychlgue. Les interventins auprès des résidents et de l enturage divent s articuler autur de tris «temps frts» : la phase d admissin : participer à l évaluatin initiale pur permettre le repérage des fragilités et prblématiques ; le suivi durant le séjur : accmpagner les besins psychlgiques réguliers u pnctuels des résidents et de l enturage tut au lng du séjur ; la fin de vie : accmpagner et être dispnible pur le résident, favriser la médiatin avec l enturage, garantir une verbalisatin pur le résident. 2 L interventin auprès des équipes L interventin auprès des équipes, tut aussi imprtante que celle effectuée auprès du résident et de l enturage est également plus délicate seln le cadre dans lequel elle s inscrit. Elle peut en effet prendre différentes frmes qu il cnvient de distinguer. 6

La frmatin / infrmatin / analyse des pratiques Objectifs : Le psychlgue de par sa qualificatin dit cncurir à activer auprès des équipes des références en matière de psitinnement, d adaptatin des pratiques sur des sujets particuliers : relatin au sujet âgé, respect de la dimensin individuelle, bientraitance, prise en charge de la démence, gestin de l agressivité, gestin des refus, l angisse de mrt, la verbalisatin auprès des persnnes cnfuses, très dépendantes et/u grabataires Liste nn exhaustive, les thèmes abrdés puvant prter sur tus les aspects cncernant la vie des résidents. A ce titre, il dit aider les prfessinnels à la prise de recul sur leurs fnctins, attitudes et missins et favriser le questinnement des pratiques individuelles et cllectives. Les références qu il apprte divent permettre à chacun de dnner du sens à ses pratiques et également de les harmniser d un prfessinnel à l autre, de srte que les mdalités de prise en charge sient hmgènes indépendamment de l intervenant. Ces bjectifs suppsent une reprise régulière et permanente (a minima de façn frmelle et si nécessaire de façn infrmelle) des thématiques institutinnelles, cliniques et thérapeutiques. Mdalités : Il apparaît que l interventin auprès des équipes peut se faire seln deux mdes : - L analyse des pratiques menée à travers la prpsitin de grupes de travail thématiques à l initiative du psychlgue. Ces thèmes peuvent être prgrammés péridiquement u également être identifiés à l ccasin de difficultés rencntrées dans la prise en charge de certains résidents et pur lesquelles, les équipes épruvent un besin d échange et de déterminatin de repères. - La frmatin : sus la frme d interventins didactiques et infrmatives cncernant les sujets précités. Deux difficultés peuvent exister : le temps d interventin limité du psychlgue et le manque de dispnibilité des équipes. C est la raisn pur laquelle il est précnisé d intégrer ces temps, autant que faire se peut, dans le planning des équipes (cmme cela est déjà le cas dans certains établissements) et plutôt sur les temps plus «suples» de la jurnée (début d après midi par exemple ; à la suite des transmissins, etc.). Afin de faciliter la réalisatin et l efficacité de ce type d interventin, il est préférable de privilégier des temps relativement curts mais réguliers plutôt que des réunins de plusieurs heures 1 seule fis par an. Il cnvient également de favriser l uverture de ces réunins thématiques aux autres prfessinnels de la prise en charge, ce qui favrise les échanges et la chésin de l équipe. La participatin à la définitin des mdalités de prise en charge Objectifs : Le psychlgue apprte aux équipes sn analyse de la situatin et cntribue à définir les bjectifs à atteindre. 7

Dans ce cadre, l interventin visera, sur des situatins spécifiques de résidents, à cncurir (en lien avec les prfessinnels du sin), à une stratégie cncertée et crdnnée de prise en charge, intégrant la dimensin psychlgique mais aussi et en particulier, l adaptatin des pratiques des prfessinnels à la situatin. Mdalités : Cette interventin peut être menée dans le cadre de la participatin à l élabratin des prjets de vie individualisés u dans le cadre de la participatin aux transmissins. Elle est cmplémentaire de l apprche frmative et d analyse des pratiques mais se centre davantage sur les mdalités de prise en charge relatives à des cas individuels de résidents. Le sutien aux équipes / régulatin Objectifs : L interventin vise l accmpagnement des équipes face aux difficultés rencntrées lrs de la prise en charge, mais à la différence du pint qui précède, l interventin sera centrée davantage sur les prfessinnels et leurs ressentis, que sur la prise en charge directe des résidents. Il s agit de permettre aux équipes d abrder leurs difficultés, vire le cas échéant leur suffrance dans leur exercice prfessinnel et par ce biais de prévenir les situatins de malaise, de saturatin u d épuisement. Mdalités : Ce cadre d interventin est celui qui s avère le plus cmplexe car le psychlgue de l établissement n est pas dans une situatin ptimale pur apprter un sutien aux équipes dès lrs qu il est partie prenante de cette équipe. En effet, dans ce cadre émergent régulièrement des difficultés d rdre rganisatinnel, r le psychlgue est intégré à cette rganisatin et ne dispse pas d un recul et d une impartialité suffisants qui lui permettent de prpser un accmpagnement adapté sur ce plan. C est la raisn pur laquelle il est précnisé que cet aspect «sutien aux équipes / régulatin», qui est imprtant pur les prfessinnels, puisse être prpsé par le biais de l interventin d un psychlgue extérieur à la structure et sans présence de l encadrement, de façn à préserver la chérence de l interventin du psychlgue «attitré» de l établissement. A cet effet, il peut être privilégié, cmme cela est déjà mis en place entre certaines structures, des rapprchements et des mutualisatins pur prpser l interventin d un psychlgue dans un autre EHPAD que celui dans lequel il est salarié. Cette interventin purrait se faire de façn cncertée sus la frme d une «permutatin» du temps de présence. Les réseaux et assciatins d établissements divent être des supprts privilégiés pur rganiser et définir les mdalités de ces mutualisatins et «permutatins». Les interventins auprès des équipes snt à distinguer seln leur finalité : la frmatin et l analyse des pratiques : vise à susciter la prise de recul des prfessinnels et favriser le questinnement des pratiques individuelles et cllectives autur de thématiques. la définitin des mdalités et stratégies de prise en charge : cnsiste à participer à l élabratin et à l adaptatin de la prise en charge de chaque résident ntamment à travers les prjets de vie individualisés ; le sutien aux équipes, la régulatin : a pur bjet d accmpagner les équipes dans les prblématiques de suffrance prfessinnelle (dans ce cas, l interventin d un psychlgue extérieur est à privilégier). 8

3 Le psitinnement institutinnel La mise en œuvre des interventins sur les pints qui précèdent, au bénéfice des résidents, de leur enturage u des équipes, suppse en préalable un psitinnement identifié du psychlgue au sein de l établissement et dnc par définitin, l existence d une fiche de pste. Plusieurs aspects justifient une attentin particulière sur le plan institutinnel : - le psitinnement dans l rganigramme - le psitinnement fnctinnel Le psitinnement dans l rganigramme Le psychlgue, bien que sn temps d interventin puisse être limité, dit apparaître de façn claire dans l rganigramme. Si les psychlgues snt des «cadres» au sens statutaire du terme, ils n nt pas vcatin à exercer des missins d encadrement. De ce pint de vue, il cnvient qu ils n aient pas de lien hiérarchique avec les équipes mais seulement un lien fnctinnel. Ce lien fnctinnel suppse une cllabratin et une articulatin permanente du psychlgue avec (en particulier) le médecin crdnnateur et l infirmière crdinatrice de l établissement. Le seul lien hiérarchique cncernant le psychlgue dit dnc être celui qui existe avec la directin de l établissement. Il est sus l autrité directe du directeur de l établissement. A ce titre, il dit rendre cmpte de sa pratique, y cmpris par une traçabilité écrite, tut en gardant la maitrise des utils utilisés et la cnfidentialité des rencntres. Par ailleurs il peut au niveau directinnel interrger et prpser d rienter les pratiques institutinnelles relativement aux prblématiques qu il a identifiées, par exemple : les phénmènes de vilences manifestes certes mais surtut latentes, l angisse de mrt, le risque de résnnance avec les prcessus du vieillissement Ainsi, le psychlgue dit être psitinné davantage dans un rôle d expertise et «d interpellatin» à travers lequel il apprte une plus value à la prise en charge et à l ajustement des pratiques prfessinnelles. Le psitinnement fnctinnel L efficacité de l interventin du psychlgue sur les différents aspects décrits supra, suppse une assciatin en particulier à l équipe d encadrement (directin, médecin crdnateur, infirmière crdinatrice) et aux équipes signantes, à travers les réunins auxquelles ils participent. Le pré requis est dnc l existence d une rganisatin qui prévit la prgrammatin de ces temps d échanges institutinnels aussi bien directinnels qu avec les prfessinnels de terrain pur favriser la définitin des prjets et stratégies de prises en charge mais aussi leur évaluatin pluridisciplinaire. Cmme évqué précédemment, le psychlgue dit être psitinné dès l entrée du résident pur un travail de repérage et d évaluatin en vue de l élabratin et de la mise en œuvre du prjet de vie individualisé. Par ailleurs, de par sn rôle de «cadre», le psychlgue dit participer activement à la définitin et à la cnduite de prjets institutinnels, au même titre que le médecin crdnnateur et l infirmière crdinatrice. Ces mdalités divent être discutées au sein de chaque établissement et faire l bjet d une validatin explicite de la directin de srte que le psitinnement du psychlgue, sn rôle, ses missins, sient recnnus et intégrés par les équipes. 9

Le psitinnement du psychlgue nécessite d être bien identifié : sur le plan frmel de l rganigramme : le psychlgue n a pas de missin d encadrement direct mais un lien fnctinnel avec les équipes. sur le plan fnctinnel : l intégratin et l assciatin du psychlgue à l équipe et sa participatin aux temps institutinnels snt des cnditins de l efficacité de sn interventin et divent permettre sa participatin à la cnduite de prjets institutinnels. 4 La frmatin Il s agit là d évquer nn pas la frmatin initiale (il va de sit que le psychlgue recruté par un établissement dit justifier d un diplôme) mais la frmatin cntinue ainsi que les temps de supervisin prfessinnelle. La frmatin cntinue Chaque établissement dit veiller à prpser un temps de frmatin annuel au psychlgue exerçant dans la structure. A ce titre, le temps de présence parfis limité ne dit pas entraîner de «marginalisatin» du psychlgue dans les bjectifs de frmatin cntinue dnt les établissements snt garants. Dans ce cadre, le psychlgue dit puvir émarger au plan de frmatin annuel prévu par la structure. Au regard du principe de diffusin de l infrmatin et de l bjectif de frmatin au bénéfice des équipes (cf supra), il appartient ensuite au psychlgue d rganiser un «retur» de la frmatin suivie vers les autres prfessinnels de l établissement. Les temps d échanges prfessinnels et de régulatin de la pratique En plus des temps de frmatin, les psychlgues participent à des temps d échanges thériques et pratiques (sur des aspects institutinnels, cliniques et thérapeutiques), permettant d étudier les différents cas rencntrés dans les établissements et d échanger avec d autres psychlgues sur ces thèmes. Ce type de rencntre, permettant un échange d expérience dit être préservé, là encre dans un bjectif d évlutin et d améliratin des pratiques individuelles. L institutin dit favriser l améliratin des cmpétences et pratiques prfessinnelles du psychlgue : par la frmatin cntinue : intégrer les besins du psychlgue dans la définitin du plan de frmatin pluri annuel de l établissement. par les temps de supervisin : permettre les temps d échanges d expérience avec les psychlgues d autres établissements. 10

5 Le temps de présence par établissement L ensemble des pints qui précèdent dit être rapprché du temps de présence du psychlgue autrisé dans chaque établissement. Ce temps, lrsqu il est limité, nécessite qu une hiérarchisatin sit pérée dans les missins à mettre en œuvre et les bjectifs à atteindre. Il cnvient que la définitin de ces prirités sit effectuée entre le psychlgue et l équipe d encadrement de l établissement (directin, médecin crdnnateur, IDE crdinatrice) au regard des différents aspects identifiés dans le présent dcument de référence, qui apparaissent chacun cmme pprtuns et parfis essentiels. Cette hiérarchisatin dit tutefis veiller à favriser à la fis la qualité de la prise en charge individuelle des résidents et la qualité des pratiques prfessinnelles à un niveau institutinnel, les deux aspects étant indissciables. Pur autant, la cnditin première de la plus value qualitative susceptible d être apprtée par l interventin du psychlgue réside avant tut, au delà de la seule questin de sn temps de présence, dans sn psitinnement au sein de l rganisatin fnctinnelle et sn intégratin à la dynamique institutinnelle. Il cnvient dnc de suligner le caractère indispensable de ce préalable. Le temps de présence du psychlgue dans l établissement suppse une hiérarchisatin des prirités dans l exercice des missins, qui dit pur autant permettre de favriser à la fis une plus value individuelle aux résidents et une plus value institutinnelle. Le psitinnement et l intégratin à la dynamique institutinnelle snt des pré requis à l efficacité de ces interventins. 11

Ce dcument d rientatin a été élabré sur la base des échanges du grupe de travail cnstitué dans ce cadre. Ont participé à ce grupe de travail : Sandrine AUBRY, Psychlgue, EHPAD Marie Blanque (GAN). Claire BONZOM, Psychlgue, EHPAD Ntre Dame du Refuge, Cmmandant Pirier (ANGLET), Marie Caudrn (BAYONNE), Ntre Maisn, Parc d Hiver (BIARRITZ). Béatrice BOUDERBA, Psychlgue, EHPAD Beau Rivage (BIARRITZ). Katia CRABE, Psychlgue, EHPAD Ega (BASSUSSARRY), Harrila (ST PIERRE D IRUBE). Marlène FAURE, Psychlgue, EHPAD Ramuntx (BIDART), Etxeta (SOURAIDE). Vérnique FRADEL, Directrice, EHPAD Arpège (ANGLET). Aurélia GABARRUS, Psychlgue, EHPAD Jean Dithurbide (SARE), Haïzpéan (HENDAYE), Udazkena Centre Hspitalier Côte Basque (ST JEAN DE LUZ). Carline GARBAYE, Psychlgue, EHPAD L Esquirette (LESCAR), L Ecureuil (PAU), Antine de Burbn (BILLERE). Frédérique HARIVONGS, Directrice, EHPAD Harambillet et Caradc (BAYONNE). Edith HARROSAREN, Psychlgue, EHPAD Pausa Lekua (ISTURITZ), Gxa Leku (IHOLDY), Ste Elisabeth (CAMBO). Patricia GAVIN, Directrice, EHPAD Le Bsquet (MORLAAS). Béatrice HAYEZ, Psychlgue, Centre Hspitalier de PAU. Marie Hélène IDIARTEGARAY, EHPAD Urtaburu (ST JEAN DE LUZ) Laurent MARQUE, Directeur, EHPAD St Lén (MAZERES LEZONS). Eric MILOUA, Directeur, EHPAD Les Chênes (ARTIX). Emmanuelle POULIN, Psychlgue, EHPAD Bn Air (CAMBO). Anaïs SOULIE, Psychlgue, EHPAD Le Val Fleuri (GELOS). Christian WRIGHT, Directeur EHPAD Larrazkena (ST ETIENNE DE BAIGORRY). Eduard ZAPATA, Médecin Gériatre, Chef du pôle de la filière gériatrique / Respnsable de l équipe mbile de gériatrie Centre Hspitalier de la Côte Basque. Pur le Cnseil Général : - Henri MIALOCQ, Psychlgue, chargé de missin par le Cnseil Général des Pyrénées Atlantiques pur la démarche de préventin de la maltraitance en institutin. - Karine BOUSSEZ, DSD Persnnes âgées, chargée de suivi des établissements. - Julie POUBLAN, DSD Persnnes âgées, adjinte au respnsable du pôle établissements. - Niclas LEMPEREUR, DSD Persnnes âgées, respnsable du pôle établissements. 12