Mécanique du Solide Indéformable

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Transcription:

Université Chouaib Doukkali Faculté des Sciences Département de Physique - El Jadida Mécanique du Solide Indéformable A. EL AFIF Filière : Sciences de la Matière Physique S 3 Année Universitaire : 2015-2016 (Deuxième Edition)

Ch. I TOSEUS I. Champ de vecteurs antisymétrique On appelle champ de vecteurs, toute application qui associe à chaque point A de l espace un vecteur M=. On dit qu un champ de vecteurs est équiprojectif si et seulement si :. =. L équiprojectivité traduit le fait que les champs en deux points quelconques A et B ont même A M A H B K projection sur la droite (AB) : = M B On dit qu un champ de vecteurs est antisymétrique si :! = + Ou encore s il existe une matrice antisymétrique ( = - ) tel que : est la matrice transposée de. = +. Théorème de Delassus : Tout champ de vecteurs antisymétrique est équiprojectif et réciproquement. Antisymétrie Equiprojectivité II. Torseurs On appelle torseur un ensemble constitué d un champ de vecteurs antisymétrique et de son vecteur associé appelé résultante du torseur, vérifiant la relation de transport:, = + A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 1

On note le torseur en un point A sous la forme : [T(A)]= ou encore [, M A ] A est appelé moment résultant en A du torseur. Les vecteurs et A s appellent les éléments de réduction du torseur au point A. En termes des composantes des deux vecteurs dans une même base, on écrit: = III. Invariant scalaire d un torseur L invariant scalaire d un torseur [T], noté, I [ T ] est le produit scalaire de sa résultante et de son moment A en un point A quelconque. Cette quantité est indépendante de ce point. I [ T ] =. A =. B IV. Algèbre élémentaire des torseurs Soient deux torseurs : [ (A)] = [, ] et [ (A)] = [, ] Egalité : = ( ) ( = = ) Addition: = + est un torseur tel que : ( ) = + = + et = + Multiplication par un scalaire : = est un torseur tel que : ( ) = ( = et = ) Comoment :. =. +. Le comoment est un invariant scalaire qui ne dépend pas du point A. Preuve : ( ). =.. =. +. =. + +. + ) =. +. +. +. =. +. =. Car :. =. A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 2

Automoment : [T(A)]. [T(A)] = 2. = I [T] V. Axe central d un torseur 1. Point central Le point central A d un torseur est un point où le moment résultant est colinéaire à sa résultante : =, Ou encore que : =, où k est un scalaire. 2. Axe central L axe central d un torseur est la droite constituée par l ensemble des points centraux : L axe central n existe que si. Equation de l axe central = / = Soit [T(O)] =, M un torseur dont les éléments de réduction en un point O sont donnés. Soit l axe central de [T] et soit A alors : A = Ou encore : ( O + ) = Ce qui donne en développant : O + 2 Comme, on obtient: (. ) = =. + Soit B tel que. = alors : = Le point B est la projection orthogonale de O sur l axe central. Donc : O Axe central ( ) M O B M B A M A = + scalaire Par conséquent, l axe central est la droite,, qui passe par le point B et de vecteur directeur. 3. Moment central Le moment central A d un torseur est le moment résultant en un point A de son axe central (A ( )). A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 3

Le moment central a la même direction que l axe central du torseur. emarque Le moment d un torseur est constant le long de : l axe central : A et B ( ) : toute parallèle à l axe central. B = A Preuve : Soit A et B ( ) alors // (AB) donc = Par conséquent : B = A + = A VI. Torseurs à invariant scalaire nul : Glisseurs et Couples Soit [T(A)] =, A un torseur. L invariant scalaire du torseur : I [ T ] =. A = est nul, dans les cas suivants : 1. Torseur nul 2. Glisseur 3. Couple 1. Torseur nul [0]: ( ) = et A = 2. Glisseur : I [ T ] = et Le moment central d un glisseur est nul : C C = En effet : M C (car I [T] = ) et M C // (car C ( ) ) Donc : M C = 0 Un glisseur est un torseur pour lequel il existe au moins un point central dont le moment est nul. Axe central : Il faut distinguer deux cas : 1 er Cas : =. Donc : = d où A (l axe central passe par le point A) L axe central du glisseur est la droite, passant par le point central A et de vecteur directeur. 2 eme Cas :. L axe du glisseur est la droite, passant par le point B et de vecteur directeur tel que : = 3. Couple : I [ T ] =, = et A Un couple est un champ uniforme: =. Par construction, un couple ne possède pas d axe central. A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 4

Exercice 1 Dans un repère (O; ı, ȷ, k) orthonormé direct, on considère le champ de vecteurs défini par : = + + + + + + + + Où x, y et z sont les coordonnées du point M dans le repère ( ), a et b sont deux constantes réelles. 1. Anti-symétriser ce champ. 2. Déterminer alors les éléments de réduction au point O du torseur associé. 3. Déterminer sa nature et son axe central dans les deux cas : a = 0 et 0 Exercice 2 Dans un repère (O; ı, ȷ, k) orthonormé et direct, on considère deux torseurs dont les éléments de réduction en un point M quelconque sont respectivement [ 1, V 1M ] et [ 2, V 2M ]. On définit le champ de vecteur par : = 1. Montrer que ce champ est équiprojectif? 2. Déterminer alors la résultante associée à ce champ. Exercice 3 Dans un repère (O; ı, ȷ, k) orthonormé et direct, on considère les torseurs [T 1 ] et [T 2 ] dont les éléments de réduction au point O et point O (0, 1, 1) sont respectivement [ 1, M 1O ] et [ 2, M 2O ] définis par : = Où a et α sont des constantes réelles. 1. Préciser la nature des deux torseurs. + = + 2. Déterminer l équation de l axe central de [T 1 ] et en déduire le moment M 1P en un point P de cet axe. 3. Déterminer les valeurs de α pour lesquelles le torseur [T] = [T 1 ] + [T 2 ] est un glisseur. 4. Calculer le co-moment des deux torseurs [T 1 ] et [T 2 ]. 5. Trouver l axe central de [T]. Exercice 4 Soit un parallélépipède ABCD A B C D ; de cotés a, b et c. On choisit (C; ı, ȷ, k) comme repère orthonormé direct. 1. Déterminer les éléments de réduction au point C du torseur [T] constitué des vecteurs :, et. En déduire l axe central 2. Calculer le moment M O du torseur au centre O du parallélépipède D D C c C a b A A B B A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 5

Ch. II CINEMATIQUE DU SOLIDE I. Généralités et définitions D une manière générale, la cinématique est l étude d un mouvement indépendamment des causes (forces) qui le produisent. 1. Solide indéformable Un solide indéformable ou rigide, (S), est un ensemble P de points telle que, la distance entre deux points quelconques parmi tous ses points, reste constante au cours du temps, et ceci quel que soit le mouvement du A (S) B solide:,, = emarques Tout vecteur joignant deux points d un solide rigide (S) est un vecteur de (S) :,, Un point P est dit rigidement lié à (S) s il est immobile par rapport à tout point de (S) :, = 2. éférentiel, epère Un repère d espace (O; B), est un ensemble de points rigidement liés, défini par la donnée d une origine O (Observateur) et d une base B. Le repère est dit orthonormé direct si sa base associée B l est aussi. L adjonction du temps (Horloge) à un repère définit un référentiel. Tout repère d espace ou référentiel est un «solide rigide» fictif. En mécanique classique (c est-à-dire non relativiste), l espace physique est euclidien, de dimension 3, homogène (indépendant de la position), isotrope (indépendant de la direction) et est caractérisé par un temps absolu (indépendant de l observateur). A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 6

3. Point d un solide La position d un point matériel M quelconque d un solide (S) dans un référentiel (), à l instant z () Z S Y t, est le point géométrique de l espace, noté M(t), occupé par M à l instant t. Au cours du mouvement du solide, le point matériel M décrit () M O S X (S) dans () une courbe () appelée trajectoire du point M dans (). Le vecteur position d un point M du solide (S), par rapport au repère () d origine O, à l instant t, x i k O j y est le vecteur joignant l origine O du repère et la position M(t). On définit : Vecteur vitesse (m/s) : = Vecteur accélération: (m/s 2 ) : γ / = / = 4. Paramétrage de la position d un solide Le mouvement d un solide (S) dans un référentiel O; ı, ȷ, k peut, en général, être décomposé en: un mouvement de translation suite aux changements de sa position un mouvement de rotation suite aux changements de son orientation Pour étudier le mouvement de (S), on lui lie rigidement un référentiel orthonormé direct arbitraire, (O ; I, J, K ayant pour origine un point quelconque, O lié à (S) (généralement son centre de gravité). Le mouvement de (S) dans () est alors complètement déterminé par le mouvement de ( dans (). Par conséquent, il suffit de paramétrer la position de l origine O et l orientation de la base I, J, K de ( ) par rapport à (). Paramétrage de la position de l origine O : comme l origine O est un point matériel, sa position est habituellement paramétrée par : - les coordonnées cartésiennes :,, - les coordonnées cylindriques : (ρ, θ, z) - les coordonnées sphériques : (r, θ, ϕ). Paramétrage de l orientation de la base (I, J, K: L orientation de la base (I, J, Kde ( ) par rapport à la base ı, ȷ, k de ( ) est paramétrée, par les trois angles d Euler: ψ, θ et ϕ. Le A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 7

mouvement de rotation (S) peut être décomposé en trois rotations planes successives autour de trois axes de rotation. Fixons l origine O de ( ) avec l origine O de () afin d éliminer la translation. La première rotation s effectue autour de l axe O avec l angle ψ tel que :,,,, La base,, s appelle première base intermédiaire ψ k k j ψ ψ j k ψ u ψ i Le vecteur rotation instantané de (O ; u, v, k) par rapport à () autour de l axe de rotation (O s k) avec la vitesse angulaire ψ est : Ω / = La deuxième rotation s effectue autour de l axe O avec l angle θ:,,,, La base,, s appelle deuxième base intermédiaire k K θ k θ w θ v u θ v A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 8

Le vecteur rotation instantané de (O ; u, w, K) par rapport à (O ; u, v, k) autour de l axe de rotation (O s u) avec la vitesse angulaire est : Ω / = La troisième rotation s effectue autour de l axe O K avec l angle ϕ tel que :,,,, K K k u ϕ ϕ I w J K ϕ w I ϕ u Ligne des nœuds Le vecteur rotation instantané de (O ; I, J, K par rapport à (O ; u, w, K) autour de l axe de rotation O K avec la vitesse angulaire φ est : Ω / = L appellation des angles d Euler est d origine astronomique : ψ : s appelle angle de précession qui est le mouvement de rotation lent autour de la verticale. θ: s appelle angle de nutation qui est le mouvement d oscillation de l axe de rotation propre du solide. ϕ : s appelle angle de rotation propre qui est le mouvement de rotation autour de l axe du solide. La droite D(O S, ) s appelle axe nodal ou ligne des nœuds. En conclusion, le paramétrage d un solide non rectiligne libre est donné par = + = coordonnées généralisées (3 pour la translation et 3 pour la rotation) qui doivent être des variables indépendantes et qu on appelle paramètres primitifs. A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 9

Exemples : Cours de Mécanique du Solide Indéformable 1. Un point matériel libre dans l espace (peut être considéré comme un solide ponctuel) est décrit par = paramètres primitifs: les trois coordonnées de sa position. 2. Un solide rectiligne (AB) non ponctuel libre dans l espace (par exemple une barre rigide) possède = coordonnées généralisées 3 degrés de translation : trois coordonnées de,, 2 degrés de rotation : 2 angles d Euler : ψ (précession) et θ (nutation). 3. La position d un système matériel, constitué de solides non rectilignes libres, de solides rectilignes non ponctuels libres et de points matériels libres, dépend de coordonnées généralisées tel que: B x z θ A ψ y = + + II. Champ des vecteurs vitesse des points d un solide Dérivation vectorielle. Formule de Varignon. Soient et deux référentiels tel que soit en mouvement par rapport à. Soit U un vecteur quelconque alors la formule dite de Varignon s écrit: emarque = +Ω dω ( ' ) dt = dω ( ' ) dt Formule fondamentale de la cinématique du solide (F.F.C.S). Soit (S) un solide en mouvement par rapport à un repère () et ( ) un référentiel lié à (S). D après la formule de Varignon, A et B (S) : dab dt ' = dab +Ω( dt ) AB AB est un vecteur constant dans le référentiel ( ) lié au solide (S), donc : dab = 0 dt A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 10

De plus : dab dt = dob dt Comme (S) et ( ) sont rigidement liés: Ω Par conséquent: doa dt = vb / v A = Ω Cours de Mécanique du Solide Indéformable, = + Ω C est la Formule Fondamentale de la Cinématique du Solide (F.F.C.S.) ou de Varignon. III. Torseur cinématique D après la F.F.C.S., le champ des vecteurs vitesse de vecteur associé Ω est antisymétrique et par conséquent c est un torseur. On l appelle torseur cinématique ou torseur distributeur des vitesses noté: / = Ω Ses éléments de réduction en un point A de S (A S) sont : ou Ω, Ω : résultante du torseur cinématique = vecteur rotation instantané de (S) par rapport à () : moment en A du torseur cinématique = vecteur vitesse de A S par rapport à () EMAQUES 1. Si Ω, alors l axe central ( ) du torseur cinématique existe et on l appelle axe instantané de rotation et de glissement ou encore axe de viration 2. Le champ de vitesses est équiprojectif :,. =. IV. Mouvements de Translation et de rotation 1. Mouvement de translation - Couple Le mouvement d un solide (S) par rapport à () est un mouvement de translation si tout vecteur de (S) reste équipollent à lui-même au cours du mouvement :, = Dans un mouvement de translation d un solide, le torseur cinématique est un couple : Le champ des vitesses est uniforme le vecteur rotation instantané est nul : Ω =. A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 11

Preuve : 1. Comme =, alors : = 0 Ce qui donne : / = / = t Par conséquent, à un instant t donné, tous les vecteurs vitesse des points du solide ont une même direction. Le champ des vitesses est uniforme. Instant t > t A v(a / ) Instant t B v(b / ) v(a / ) A B v(b / ) Instant t : AB = A B Instant = + : emarque / = / = / = / = Dans un mouvement de translation du solide (S) par rapport à (O; ı, ȷ, k), les vecteurs de base du référentiel (O ;I,J,K), lié au solide (S) gardent des directions fixes dans (). di dt = dj dt = dk dt = 0 2. D après la F.F.C.S. on a:, / = / +Ω/ Comme / = / =. Ω = et Ω = Ω = Alors le torseur cinématique du mouvement du solide (S) par rapport au repère () est un couple: / = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 12

Mouvement de translation rectiligne Le mouvement de translation de (S) par rapport à ( ) est dit rectiligne si la trajectoire d un point quelconque de (S) dans () est une droite. k j O i Trajectoire K O S I vo S J K O S I v(o S ) J Mouvement de translation circulaire Le mouvement de translation de (S) par rapport à ( ) est dit circulaire si la trajectoire d un point quelconque de (S) dans () est un cercle. i k O j I K O S v(o S ) J 2. Solide en mouvement de rotation autour d un axe fixe. Soit (S) un solide en rotation autour d un axe ( ) fixe dans un référentiel (). z y Soit O ( ) : = O ϕ La distance du point O à tout point du solide (S) est constante au x cours du temps. Donc O est lié au solide (S) : Δ = + Ω =Ω Donc: =. Ω = Le torseur cinématique est un glisseur dont l axe central est l axe instantané de rotation ( ). A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 13

Si tous les points du solide (S) sont en mouvement sur des trajectoires circulaires centrées sur l axe ( ) de vecteur unitaire k, à la même vitesse angulaire,φ, alors : ΩS/ = φ k V. Champ des vecteurs accélération des points d un solide Soit (S) un solide en mouvement par rapport à un repère (). La formule de transport : A et B (S) En dérivant par rapport au temps, dans (), on obtient : Sachant que : On arrive à : = + Ω = + + / dab dt = vb va = ΩS AB = + + / / Le dernier terme / / est en général non nul. Par suite, le champ des vecteurs accélération des points d un solide n est pas représentable par un torseur. VI. Composition de mouvements Soit (S) un solide en mouvement par rapport à deux référentiels () et. Le référentiel (O; ı, ȷ, k) est choisi comme étant absolu et z (S) ' le référentiel O ; ı, ȷ, k est choisi comme étant un référentiel relatif en mouvement relatif par rapport à (). Soit A un point du solide (S). D après la relation de () A k O i j ' Chasles : = + x k i O j y A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 14

1. Composition des vecteurs rotation Ω ( ) = Ω ( ' ) + Ω ( / ) Généralisation : Ω( ' = Ω(' Ω( / ) = Ω( / ) Exemple : otation autour d un point fixe K φ K Soit (O; i, j, k) un repère fixe et S(O S O; I, J, K) un repère lié à un solide (S) qui est en rotation autour du point fixe O S O (mouvement de rotation d une toupie par exemple). Le vecteur rotation instantané de (S) par rapport à () : Ω(/ = Ω( / = Ω( / +Ω( / + Ω( / (O ; i, j, k) (,ψ (O ;,, ), (O ;,, ) i θ ψ O u, (O ;,, j En fonction des angles d Euler : Ω / = + + 2. Composition des vecteurs vitesse La vitesse absolue du point A du solide (S) par rapport à (O; ı, ȷ, k) est la somme de sa vitesse relative par rapport à O ; ı, ȷ, k et de sa vitesse d entrainement : = + Vecteur vitesse absolue : = = Vecteur vitesse relative : = = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 15

Vecteur vitesse d entraînement : ()= ( )+Ω ( /) La vitesse d entraînement est la vitesse absolue d un point coïncidant fixe dans le repère relatif ( ) ( ( )=0) et qui coïncide, à l instant t, avec le point A dans son mouvement par rapport à (). Les points A et occupent la même position à l instant t. On utilisera dans la suite la notation pour désigner le point coïncidant : ( )=v(a )=v( )=0 Par conséquent, la vitesse d entrainement s écrit : Finalement on peut écrire: ()= ( )=( ) ( )= +( ) emarque : ( )= ( ) ( / ) = ( / ) On obtient également l égalité des torseurs : (/) Ω ( ) = Ω (/ ) ( ) + ( /) Ω ( ) D où la relation de composition des torseurs cinématiques : [(/)]= [(/ )] + [( /)] 3. Composition des vecteurs accélération L accélération absolue d un point A de (S) par rapport à () est la somme de son accélération relative par rapport à ( ), de son accélération d entrainement et de son accélération de Coriolis : ( )= ( )+ ( )+ ( ) A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 16

Accélération absolue : = / = = Accélération relative : = / = = 2 d O'A dt 2 ' Accélération de Coriolis ou Complémentaire : ( = ( ( L accélération de Coriolis n est non nulle que dans le cas d un mouvement relatif par rapport à un repère en rotation! Accélération d entraînement : ( = ( + + L accélération d entraînement est l accélération absolue d un point coïncidant A fixe dans le repère relatif ( ) et qui coïncide, à l instant t, avec le point A dans son mouvement par rapport à () : γ (A = γ(a On retrouve la relation de transfert obtenue dans le cas d un champ d accélération du fait que les points O et A sont deux points du même référentiel solide ( ). Finalement : ( = ( + ( + ( ( emarque ( ( VII. Cinématique de contact entre deux solides 1. Définitions On dit que deux solides (S 1 ) et (S 2 ) sont en contact, à un instant t, s ils ont un ensemble commun de points matériels qui coïncident. Le contact entre deux solides est soit ponctuel (un seul point de contact) soit multi-ponctuel (linéique ou surfacique). Liaison Le contact entre deux solides se traduit par une contrainte appelée liaison qui limite le mouvement relatif d un solide par rapport à l autre. La liaison est exprimée mathématiquement par une relation A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 17

ou équation algébrique entre les paramètres primitifs,,,,,, des solides en contact et/ou de leurs dérivées par rapport au temps (,,,,, ) :,, = La liaison est dite holonome si cette relation ne dépend pas des dérivées de ces paramètres :, = Par exemple, la rigidité d un solide indéformable (S) est une liaison holonome :,, = + + = Dans le cas contraire, la liaison est dite non-holonome :,, = La liaison est dite bilatérale si tout mouvement de (S 1 ) et (S 2 ) exclut la rupture du contact entre les deux solides ( =. La liaison est dite unilatérale s il y a possibilité de rupture du contact ( 0 0 Degrés de liberté Si un solide est soumis à des liaisons, certains de ses paramètres primitifs deviennent des variables dépendantes. Par conséquent pour paramétrer la position d un solide soumis à des liaisons, il ne faut choisir parmi le nombre de ces paramètres primitifs, n, qu un nombre réduit de paramètres indépendants, N qui s appelle nombre de degrés de liberté, et qui représente le nombre de mouvements indépendants de rotation et de translation. Le nombre de degrés de liberté N est généralement inférieur au nombre de paramètres primitifs, n : = où est le nombre de liaisons. Si le système est libre sans liaisons ( = ) alors: = 2. Contact ponctuel Considérons deux solides (S 1 ) et (S 2 ) en mouvement dans un référentiel (O; ı, ȷ, k). Soit I le point géométrique de l espace de contact entre (S 1 ) et (S 2 ) à l instant t. A chaque instant t, il est nécessaire de distinguer trois points confondus qui se trouvent au contact de (S 1 ) et de (S 2 ) : Le point matériel I 1 lié à S 1 (I 1 I S 1 ) Le point matériel I 2 lié à S 2 (I 2 I S 2 ) Le point de l espace I n appartenant ni à (S 1 ) ni à (S 2 ), qui au cours du mouvement se déplace sur (S 1 ) et sur (S 2 ). Les vitesses et accélérations de ces trois points sont en général différentes au cours du temps. O () I I 1 I 2 (S 1 ) (S 2 ) A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 18

2.1. Vitesse de glissement On appelle vecteur vitesse de glissement au point I, ;, du solide (S 1 ) par rapport au solide (S 2 ), la vitesse d entraînement du point I du solide (S 1 ) par rapport au solide (S 2 ). ; = = D après la composition des vitesses: = Ce qui donne: ; = Le vecteur vitesse de glissement est indépendant du repère par rapport auquel les solides (S 1 ) et (S 2 ) sont en mouvement. emarque : ; = ; Proposition : Le vecteur vitesse de glissement est parallèle au plan tangent commun à (S 1 ) et à (S 2 ) en I. Pivotement n (S 1 ) Ω n π t I oulement (S 2 ) Définition Le solide (S 1 ) roule sans glisser sur le solide (S 2 ) si : ; = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 19

2.2. oulement et pivotement au point de contact. On peut décomposer le vecteur rotation instantané du solide (S 1 ) par rapport au solide (S 2 ) en une composante normale et une composante tangentielle au plan (π) : Ω = Ω + Ω Ω = Ω. : Vecteur rotation instantané de pivotement qui correspond à une rotation autour de l axe (I;Ω normal (perpendiculaire) au plan tangent (π). Ω = Ω est la vitesse angulaire de pivotement. Ω = Ω : Vecteur rotation instantané de roulement qui correspond à une rotation autour de l axe (I;Ω tangent (parallèle) au plan tangent (π). Ω = Ω est la vitesse angulaire de roulement. Ce qui peut s écrire encore : / = I / +Ω / = +Ω 3. Contact multi-ponctuel. Quelques types de liaisons 3.1. Liaison rotoïde (pivot) Un solide (S 1 ) est soumis à une liaison rotoïde d axe (A, ) k par rapport au solide (S 2 ), si et seulement si, le seul mouvement possible de (S 1 ) par rapport à (S 2 ) est le mouvement de rotation d axe (A, ). k Par rapport au solide (S 2 ), le solide (S 1 ) n a qu un seul degré de liberté : une rotation (d angle ϕ) autour de l axe (A, ). k Ω = φ k A / = 0 l axe fixe de rotation + Ω S 2 (Cylindre) S 1 (piston) A k Ω Le torseur cinématique de la liaison pivot d axe (A, ) k est un glisseur: / = 0 0 0 0 φ 0,,, et / = φ k AM A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 20

Cours de Mécanique du Solide Indéformable 3.2. Liaison glissière Un solide (S 1 ) est soumis à une liaison glissière d axe (A, ) k par rapport au solide (S 2 ), si et seulement si, le seul mouvement possible de (S 1 ) par rapport à (S 2 ) est un S 1 A mouvement de translation d axe (A, ). k Par rapport au solide (S 2 ), le solide (S 1 ) n a qu un seul degré de liberté : une translation (de paramètre λ) selon l axe (A, ). k Ω = 0 / = k A est un point de (S 1 ) k S 2 Le torseur cinématique de la liaison glissière d axe (A, ), k est un couple: 0 0 / = 0 0 / = k 0,, 3.3. Liaison verrou (ou pivot-glissant) Un solide (S 1 ) est soumis à une liaison verrou d axe (A, ) k par rapport au solide (S 2 ), si et seulement si, les seuls mouvements possibles de (S 1 ) par rapport à (S 2 ) sont des mouvements de rotation d axe (A, ) k et de translation d axe (A, ). k Par rapport au solide (S 2 ), le solide (S 1 ) n a que deux degrés de liberté : une rotation (d angle ϕ) autour de l axe (A, ) k et une translation (de paramètre λ) selon l axe (A, ). k Ω = φ k / = k A est un point de (S 1 ) S 2 (Cylindre) S 1 (piston) k A Ω Le torseur cinématique de la liaison pivot glissant d axe (A, ), k dans la base (, ı ȷ, k), est: 0 0 / = 0 0 / = k + φ,, A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 21

3.4. Liaison sphérique (ou rotule) Un solide (S 1 ) est soumis à une liaison sphérique au point A par rapport au solide (S 2 ), si et seulement si, les seuls mouvements possibles de (S 1 ) par rapport à (S 2 ) sont des mouvements de rotation autour du point fixe A. Par rapport au solide (S 2 ), le solide (S 1 ) a trois degrés de liberté : les trois rotations correspondant aux angles d Euler: ψ, θ, ϕ. Ω = + + / = 0 S 1 Le torseur cinématique de la liaison rotule de centre A A est un glisseur: S 2 / = + + 0 / = + + IV. Mouvement plan sur plan 1. Définition et propriétés On considère un disque (S) qui roule sur une table (S 0 ). Soit 0(O 0, ı 0, ȷ 0, k 0 ) un référentiel lié à (S 0 ) et soit Π 0 (O 0, ı, ȷ ) le plan de référence perpendiculaire à k 0. j O i Soit (O,ı,ȷ,k k 0 ) un référentiel lié à (S). j 0 O 0 i 0 Si chaque point de (S) se déplace dans un plan (Π) de () parallèle au plan de référence (Π 0 ), alors on dit que le mouvement de (S) par rapport à (S 0 ) est un mouvement plan sur plan. Dans ce cas : Les vecteurs vitesse de tous les points de (S) restent dans des plans (Π) parallèles à (Π 0). Soit A (S) et évoluant dans (Π). Le mouvement est plan sur plan alors : (A/ 0). k = 0 car (A/ 0) (Π) A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 22

Ω ( ) A I (A/ 0) 0 Le vecteur rotation instantané du solide (S) par rapport à ( 0 ) est perpendiculaire au plan du mouvement Π: ΩS = ΩS = Pour A et B (S) et évoluant dans (Π) on a : vb/ va/ = Ω(S/ 0) AB Ω(S/ 0) AB Π Ω(S/ 0) Π 2. Centre Instantané de otation (CI) Dans un mouvement plan sur plan, l invariant scalaire du torseur cinématique est nul : = /.Ω = 0 car va/. k = 0 et ΩS = Comme ΩS 0, le torseur cinématique est un glisseur dont l axe central (l axe instantané de rotation) est la droite, de vecteur directeur et passant par le point central I de moment central nul : Le point I est unique v I / = 0. Définition On appelle centre instantané de rotation (CI), à l instant t, du mouvement plan sur plan de (S) par rapport à ( 0), le point I, intersection entre le plan (Π) et l axe instantané de rotation ( ): = 0 Au cours du mouvement, le point I change de position dans (Π) et (Π 0 ). A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 23

3. Base et roulante 1. La trajectoire du CI dans le plan (Π 0 ) est appelée base du mouvement plan sur plan de (Π) par rapport à (Π 0 ). 2. La trajectoire du CI dans le plan (Π) est appelée roulante du mouvement plan sur plan de (Π) par rapport à (Π 0 ). La base et la roulante roulent sans glisser l une sur l autre. Les deux courbes sont tangentes au point I (CI) 4. echerche géométrique du CI Soit I, le centre instantané de rotation. Soit M un point quelconque lié au plan (Π) du solide (S). / = / + Ω/ =Ω/ (A/ 0) (B/ 0) (C/ 0) B C Donc / A I Le CI se trouve à l intersection des perpendiculaires aux vecteurs vitesse du solide. 5. Champ des vecteurs. Méthode des triangles : Connaissant la position du CI et un vecteur vitesse, on peut déterminer géométriquement tous les vecteurs vitesses d'un solide. C / = Ω (Π) lié à (S) on a : car Ω/ A B C I / = Pour les points quelconques A, B, C, on a : = = - Les vecteurs situés sur une même trajectoire circulaire ont donc même module. C et C appartiennent à une même trajectoire circulaire de centre I: IC = IC. Donc : = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 24

Exercice 1 Soit une barre (AB) rigide et homogène de longueur L, en mouvement dans le plan vertical xoy du référentiel (O, ı, ȷ, k). L extrémité A glisse sur l axe Ox, alors que l extrémité B glisse sur l axe Oy. Soit 1 (A, I,J,k) le référentiel lié à la barre (AB). La barre (AB) est repérée dans ( par l angle α. NB : Tous les résultats vectoriels doivent être exprimés dans la base (i,j, ) de ( 1. Paramétrage de (S) 2. Déterminer le torseur cinématique au O point A (AB/ ) ]A. Préciser sa nature. 3. Déterminer le moment central et l axe central du torseur cinématique Cours de Mécanique du Solide Indéformable 4. Calculer de deux manières différentes les vecteurs vitesses : et /. 5. Calculer de deux manières différentes les vecteurs accélérations : et / 6. Trouver géométriquement et par calcul, la position du centre instantané de rotation I du mouvement plan sur plan de la barre (AB) dans ( 7. Déterminer la base (b) et la roulante (r) du mouvement plan sur plan de la barre (AB) par rapport à (). Tracer la base et la roulante. 8. Calculer les vecteurs vitesses du centre instantané de rotation: / et /. Conclure B y j i J A I α x Exercice 2 : Variateur à plateau (O; ı, ȷ, k) un repère fixe. Un disque (S 1 ) de centre C 1 et de rayon 1, tourne autour de l axe (O ı). Le centre C 1 est sur (O ı) et le plan de (S 1 ) est perpendiculaire à (O ). Un plateau circulaire (S 2 ) de centre C 2 tourne autour de l axe (O k). Le centre C 2 est sur (O k) et le plan de (S 2 ) est perpendiculaire à (O k). Le plateau circulaire roule sans glisser sur le disque (S 1 ) en un point I tel que : C I = ı. > 0 I C 1 S 1 C 2 O S 2 ΩS / =ω ı ΩS / =ω ı 1. Déterminer la relation entre la vitesse angulaire ω du plateau (S 2 ) et la vitesse angulaire ω du disque (S 1 ). 2. Déterminer le vecteur rotation de roulement et le vecteur rotation de pivotement du mouvement de (S 2 ) par rapport à (S 1 ) en fonction de ω, 1 et 2. A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 25

Ch. III GEOMETIE DES MASSES Un système matériel (S) désigne un ensemble de points matériels ou de solides disjoints ( = ). Un mouvement quelconque d un système peut se décomposer en une translation et une rotation. Le système matériel oppose à son mouvement une résistance due à sa masse ou à la répartition de cette masse : c est ce qu on appelle l inertie. La résistance à la translation est due à la masse elle-même. La résistance à la rotation est due à la répartition de la masse dans le système. Cette dernière est mesurée par les moments d inertie. I. Masse 1. Définition En mécanique classique, la masse d un système matériel (S) est une grandeur physique qui est: strictement positive : m (S) > 0 additive (extensive) invariante : même valeur dans tous les référentiels conservée pour un système fermé (solide par exemple) : 2. Système discret dm dt = 0 Si le système (S) est constitué d un ensemble de N points matériels de masse m i ( =,,), alors d après la propriété d additivité, la masse totale m du système est : 3. Système continu = Si le système (S) est continu (par exemple un solide), alors la masse totale du système est : = Où dm est la masse élémentaire d un élément de matière de (S) Distribution Volumique de masse volumique ρ Si le système est homogène : ρ = Cte : = = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 26

Distribution Surfacique de masse surfacique σ: Si le système est homogène : σ = Cte. m = σ s = Distribution Linéique de masse linéique λ : Si le système est homogène : = = = II. Centre d inertie 1. Définition Système discret Le centre d inertie (ou centre de masse) d un système matériel (S), constitué d un ensemble de N points matériels M i, de masse m i ( =,,), est le point géométrique G tel que : i = Il s agit du barycentre des points matériels M i pondérés par leur masse m i. Si A est un point quelconque de l espace, alors : Système Continu Dans ce cas, on a : = i Si A est un point quelconque de l espace, alors : = = 2. Méthodes de détermination du centre d inertie 2.1 Calcul direct Soit (O;,,) un repère orthonormé direct. Soit G le centre d inertie d un système matériel (S). = + + A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 27

Système discret Cours de Mécanique du Solide Indéformable Considérons le cas d un système matériel (S) constitué de N points matériels M i (=,, ), respectivement, de masse m i et de vecteur position, dans () tel que: = + + Les coordonnées du centre d inertie, G sont données par : Système continu = = = Soit M un point matériel quelconque du système matériel (S), de vecteur position,, dans () tel que: = + + Les coordonnées du centre d inertie, G, sont données par : = = = Les cas bidimensionnel et unidimensionnel peuvent s en déduire de manière similaire. Exemple : Demi-disque homogène de rayon Le demi-disque est dans le plan (xoy) : z = 0 donc z G = 0 Coordonnées polaires, : = = Surface élémentaire : = La surface du demi-disque de rayon est : = = Masse élémentaire : = = Système homogène : σ = Cte donc = et = Coordonnées du centre d inertie, G : = = = = = = = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 28 = Donc le centre de masse G a pour coordonnées dans (): =,, G O y r θ dr x = =

3.2 Utilisation de la symétrie Le centre d inertie, G d un système (S) est un point invariant des opérations de symétrie et par conséquent, il appartient aux éléments de symétrie de (S). Symétrie par rotation : G appartient à l axe de rotation Symétrie plane (miroir) : G appartient au plan de symétrie. Exemple : Demi-disque homogène de rayon Le plan (yoz) est un plan de symétrie (miroir). Donc le centre d inertie G appartient au plan (yoz). Par conséquent : x G = 0 3.3 Utilisation des théorèmes de Guldin Premier théorème de Guldin Soit une courbe plane (C ) homogène, de longueur L et de centre de masse G. La rotation de cette courbe, autour d un axe de rotation ( ), ne la coupant pas, engendre une surface d aire S. La distance de G à ( ) est : = d G C Exemple: Quart de cerceau de rayon La longueur du quart de cerceau de rayon est: =/ otation autour de l axe (Oy) : Cette rotation engendre une demi-sphère creuse de surface : S = 2π 2 La distance de G à l axe (Oy) est donc : = = = otation autour de l axe (Ox) : Cette rotation engendre une demi-sphère creuse de surface : S =2π 2 La distance de G à l axe (Ox) est donc : = = = y G y O x G G x Donc le centre d inertie, G a pour coordonnées dans (): G 2 π, 2 π,0 A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 29

Second théorème de Guldin Soit une surface plane (S ) homogène, d aire S, et de centre de masse G. La rotation de cette surface autour d un axe ( ), ne la coupant pas, engendre un volume V. La distance de G à est : = d G S Exemple : Quart de disque de rayon La surface du quart de disque est : S = π 2 /4 otation autour de l axe (Oy) : Cette rotation engendre une demi-sphère pleine de volume : = / La distance de G à l axe (Oy) est donc : otation autour de l axe (Ox) : = = ( ) = Cette rotation engendre une demi-sphère pleine de volume : = / La distance de G à l axe (Ox) est donc : = = ( ) = Donc le centre d inertie, G a pour coordonnées dans (): y G y O,, G x G x III. Le référentiel barycentrique Soit (S) un système matériel de centre d inertie, G, en mouvement dans un référentiel (O;,,). 1. Définition Le référentiel barycentrique, (;,,) du système (S) est le référentiel d origine G, en translation par rapport au référentiel () : ( ) = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 30

2. Vecteurs vitesse et accélération Vecteur vitesse et accélération de G dans Le vecteur- vitesse du centre d inertie, G par rapport à est : = Le vecteur- accélération du centre d inertie, G par rapport à est : Vecteurs vitesse et accélération dans = Le centre d inertie G est fixe dans : Ou encore: = = = = On aurait pu trouver ces résultats par différentiation de l intégrale exprimant que G est le centre d inertie de (S), donc: 3. Composition des mouvements Composition des vecteurs rotation instantané On a : = = + = car est en translation par rapport à = Composition des vecteurs vitesse et accélération est choisi comme référentiel relatif par rapport à. M (S): = + = + A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 31

IV. Moments d inertie, opérateur d inertie et matrice d inertie d un solide 1. Moment d inertie par rapport à un axe Le moment d inertie d un solide (S) par rapport à un axe ( ) est le scalaire positif défini par: = où = =, est la distance du point P du solide (S) à l axe ( ). H étant la projection A u H r P dm (S) orthogonale du point P sur l axe ( ). 2. Opérateur d inertie En utilisant le triangle AHP rectangle en H, la distance r du point P du solide (S) à l axe (Α,) passant par le point A et de vecteur directeur unitaire est : Donc : Par conséquent : = =, = =. =. =. =., Cette expression fait apparaitre un opérateur linéaire qu on appelle opérateur d inertie du solide (S) au point A :, = Comme : =. Alors : 3. Matrice d inertie, =. L opérateur d inertie est symétrique et linéaire. Donc on peut lui associer une matrice symétrique II A (S), appelée matrice d inertie ou tenseur d inertie du solide (S) au point A., =. A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 32

Le moment d inertie par rapport à un axe (Α,) est donc : =., =.. est le transposé du vecteur unitaire. Eléments de la matrice d inertie Soit (S) un solide en mouvement dans un référentiel (O;,,) orthonormé direct. La matrice d inertie de (S) au point O dans la base,,) peut s écrire comme: =,, Les éléments diagonaux :, s appellent les moments d inertie Les éléments non-diagonaux :, s appellent les produits d inertie Etc = = =..,..,.. Moments d inertie :,, Calculons par exemple : =.. =., z (S), =. =., x O P y =. = + + = + + + est le carré de la distance du point P à l axe (Ox) = + Produits d inertie :,, Calculons par exemple : =.. =., A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 33

, =. =., =.. = On peut de façon similaire définir les deux autres moments et produits d inertie. En résumé : Moment d inertie par rapport à l axe (Ox) : Moment d inertie par rapport à l axe (Oy) : Moment d inertie par rapport à l axe (Oz) : Produit d inertie par rapport aux axes (Ox) et (Oy) : Produit d inertie par rapport aux axes (Ox) et (Oz) : Produit d inertie par rapport aux axes (Oy) et (Oz) : = = + = = + = = + = = = = = = La matrice d inertie du solide (S) au point O, relativement à la base (,, ), s écrit : =,, Moment d inertie par rapport à un point Le moment d inertie d un solide (S) par rapport à un point A est défini par: = où = =, est la distance du point P du solide (S) au point A. Moment d inertie du solide (S) par rapport au point O origine du référentiel : = + + = + + est le carré de la distance du point P au point O. A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 34

elations entre les moments d inertie = + + + = + Exemple : Quart de cerceau homogène de rayon Solide bidimensionnel dans le plan (xoy) : z = 0. Donc, les intégrales impliquant z sont nulles On utilise les coordonnées polaires : y dl = = = = Cerceau homogène : =. Donc : = θ dθ x = = + = = + = = = = = = + = + = = = = = = = La matrice d inertie du quart de cerceau au point O, relativement à la base (,, ), s écrit : =,, V. Matrice d inertie en cas de Symétrie Si le système (S) possède des éléments de symétrie matérielle (axe de rotation, plan de symétrie, inversion), certains éléments de la matrice d inertie s annulent. Exemple 1: (Oz) est un axe de symétrie matérielle L image d un point P (x, y, z) du solide par l axe de symétrie (Oz) est un point P (,,) du solide.,,,, A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 35

Alors : = = + = car : = De manière similaire, on peut montrer que : = = Par conséquent : Si (Oz) est un axe de symétrie matérielle alors = = La matrice d inertie au point O, relativement à la base (,, ), s écrit : = Exemple 2 : (xoy) est un plan de symétrie matérielle L image d un point P (x, y, z) du solide par le plan de symétrie (xoy) est un point P (,, ) du solide. Alors :.,,,,,, = = + = De manière similaire, on peut montrer que : D = 0. car : = Par conséquent : Si (xoy) est un plan de symétrie matérielle alors = = La matrice d inertie au point O, relativement à la base (,, ), s écrit : =,, Exemple 3 : (Oz) est axe de symétrie de révolution matérielle Tout plan contenant l axe (Oz) est un plan de symétrie matérielle. Donc, d après l exemple 2 : (xoz) est un plan de symétrie matérielle alors : = = (yoz) est un plan de symétrie matérielle alors : = = De plus : par une rotation d angle π/2 autour de l axe (Oz) :,,,, implique que A = B La matrice d inertie au point O, relativement à la base (,, ), s écrit : =,, La notation,, signifie que la matrice d inertie est de cette forme dans toute base orthonormée ayant comme troisième vecteur. A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 36

VI. Matrice principale d inertie 1. Définitions La matrice d inertie est symétrique, donc elle est diagonalisable et ses valeurs propres sont réelles. Elle possède un système de trois vecteurs propres deux à deux orthogonaux qui forment une base principale d inertie. Les repères,, associés aux bases principales s appellent les repères principaux d inertie dont les axes s appellent les axes principaux d inertie. Dans un repère principal d inertie, d origine O la matrice d inertie est diagonale: = Les valeurs propres A, B et C de la matrice d inertie s appellent les moments principaux d inertie du solide (S) au point O 2. Propriétés des repères principaux a. == si et seulement si (Ox) est un axe principal d inertie = = si et seulement si (Oy) est un axe principal d inertie = = si et seulement si (Oz) est un axe principal d inertie b. Tout axe de symétrie matérielle est un axe principal d inertie c. Tout axe perpendiculaire à un plan de symétrie matérielle est un axe principal d inertie d. Tout repère qui possède pour éléments de symétrie matérielle du système (S) deux plans de symétrie est un repère principal d inertie e. Tout repère qui possède pour éléments de symétrie matérielle du système (S) deux axes de symétrie est un repère principal d inertie. emarques 1. Si les 3 moments principaux d inertie sont tous distincts les uns des autres ( ), il existe un seul repère principal d inertie 2. Symétrie de révolution matérielle ou cylindrique : Si le système possède la symétrie cylindrique, alors : il existe une infinité de repères principaux d inertie ayant en commun l axe de symétrie de révolution (par exemple Oz) A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 37

uniquement deux des moments principaux d inertie sont identiques (par exemple A = B C si Oz est l axe de symétrie de révolution matérielle) 3. Symétrie sphérique: Si le système possède la symétrie sphérique, alors : tout axe issu du centre de masse est un axe de symétrie et donc un axe principal d inertie tout repère ayant le centre de masse comme origine est un repère principal d inertie les trois moments principaux d inertie sont identiques ( = =) Exemple 1 : Tige pleine de longueur L L axe (Oz) est un axe de symétrie de révolution, donc le repère (Oxyz) muni de la base (,, ) est un repère principal d inertie. (Oz) axe de symétrie de révolution: = Tige linéique disposée suivant Oz : x = y = 0 donc = = = Tige homogène : =. Donc : = = = = / / = = La matrice d inertie au centre d inertie O : =,, x O z y Exemple 2 : Disque de rayon L axe (Oz) est un axe de symétrie de révolution, donc le repère (Oxyz) muni de la base (,, ) est un repère principal d inertie. Symétrie cylindrique : = y Le disque appartient au plan (xoy) : =. = = = = x O Le disque homogène : =. Donc = = = = + = = La matrice d inertie au centre d inertie O: = =,, A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 38

Exemple 3: Cylindre homogène plein de rayon et de hauteur h L axe (Oz) est un axe de symétrie de révolution, donc le repère (Oxyz) muni de la base (,, ) est un repère principal d inertie. Symétrie cylindrique : A=B z = = Cylindre homogène : =. Donc = + = + Coordonnées polaires : = = = = + = / = = / / = = / = = x O y = = + = + La matrice d inertie au centre d inertie O: = + +,, Exemple 4 : Sphère homogène creuse de rayon Le repère (Oxyz) muni de la base (,, ) est un repère principal d inertie, z car tout axe passant par le centre de masse est un axe de symétrie sphérique Symétrie sphérique : = = = + + = O y = + + = = x = = = La matrice d inertie de la sphère creuse au point centre de masse O : =,, A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 39

Exemple 5 : Sphère homogène pleine de rayon Le repère (Oxyz) muni de la base (,, ) est un repère principal d inertie. Symétrie sphérique : = = = = z Sphère homogène : =. = + + = Donc = O y = + + = = x = = = La matrice d inertie de la sphère pleine au centre de masse O : =,, VII. Théorèmes de Huygens (ou théorèmes des axes parallèles) Hypothèses : L axe ( G ) est un axe passant par le centre de masse G de (S) L axe ( ) est parallèle à l axe ( G ) Le moment d inertie par rapport à un axe ( ), d un solide (S) de d G masse m, est égal à son moment d inertie par rapport à l axe ( G ), augmenté du produit de la masse, m, de (S) par le carré de la distance, d, G des deux axes : = + Où : =,, est la distance entre le point G et l axe ( ) Exemple 1 :Tige pleine de longueur L Tige de longueur L disposée suivant l axe (Oy) qui est l axe de z G symétrie de révolution : A = C (Ο, ): axe perpendiculaire à la tige, passant par O et de vecteur directeur =,, x O G y G (G, ) axe passant par G et parallèle à l axe ( ) A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 40

= Le moment d inertie de la tige par rapport à l axe G : =.. =.. = La distance entre les deux axes est :, = / Le moment d inertie de la tige par rapport à l axe est:,, = + = Cours de Mécanique du Solide Indéformable VIII. Théorème de Huygens-Steiner (ou de Huygens généralisé) Dans une même base orthonormée directe : La matrice d inertie au point O, d un solide (S) de masse m, est égale à sa matrice d inertie en son centre de masse G, augmentée de la matrice d inertie, au point O, du centre de masse G, considéré comme point fictif affecté de la masse, m de (S) = +, De façon explicite: + = + + + Les matrices d inertie doivent être exprimées dans une même base orthonormée directe Eléments des matrices d inertie et, ( G) Soit (O;,,) un repère orthonormé direct. Soit (G;,,) le référentiel barycentrique. () z P G = + + = + + = + + x O y (S) A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 41

D après la relation de Chasles : Ou encore que : = + = + = + = + Montrons que : = + + = + = + Comme G est le centre d inertie de (S) alors : GP dm =0 P (S) + + =, + + = = Donc, on obtient que : = + + = + est le moment d inertie de (S) par rapport à l axe. La quantité + est le carré de la distance entre les axes (Ox) et (Gx) On peut montrer de façon similaire que : = + + = + est le moment d inertie de (S) par rapport à l axe. La quantité + est le carré de la distance entre les axes (Oy) et (Gy) = + + = + est le moment d inertie de (S) par rapport à l axe. La quantité + est le carré de la distance entre les axes (Oz) et (Gz) Montrons que : = + = = Donc, on obtient que : = + + + + = + + = : est le produit d inertie de (S) par rapport aux axes {(G ) et (G )} A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 42

On peut montrer de façon similaire que : = + = + = : est le produit d inertie de (S) par rapport aux axes {(G ) et (G )} = : est le produit d inertie de (S) par rapport aux axes {(G ) et (G )} Exemple : Sphère pleine de rayon Les coordonnées du centre de masse G dans : z =, =, = La matrice d inertie du système (S) au point G s écrit : =,, O G y Matrice d inertie en O : =, +, =,, =,, x La matrice d inertie du système (S) au point O, relativement à la base (,, ), s écrit : = / /,, A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 43

Ch.IV CINETIQUE DU SOLIDE La cinétique est l étude cinématique d un système matériel en considérant l influence de sa masse ou de la répartition de celle-ci sur son mouvement. Soit (S) un solide de centre de masse G en mouvement dans un référentiel () d origine O. Soit ( ) le repère barycentrique d origine G. I. Cas d un Point Matériel M(m) 1. Quantité de mouvement (.. ) La quantité de mouvement d un point matériel M de masse m par rapport à est: = 2. Moment cinétique en un point A (.. Le moment cinétique de M, en un point A par rapport à est : = = 3. Quantité d accélération (.. ) La quantité d accélération d un point matériel M de masse m par rapport à : = 4. Moment dynamique en un point A (.. Le moment dynamique de M, en un point A par rapport à est : = = 5. Energie cinétique L énergie cinétique d un point matériel M de masse m et de vitesse par rapport à est : = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 44

II. Cas d un Solide (S) 1. Quantité de mouvement (.. ) La quantité de mouvement d un solide (S), de masse m : Par rapport à : Par rapport à ( G) : = = = 2. Moment cinétique en un point A (.. Le moment cinétique de (S), en un point A, par rapport à est : C est le moment de la quantité de mouvement. Moment cinétique au centre de masse G = Le moment cinétique d un solide (S) au centre de masse G par rapport à est égal à son moment cinétique en son centre de masse G par rapport au référentiel barycentrique, Démonstration : = = = + = car : = De plus, il est trivial de voir que : = = Donc le moment cinétique dans le référentiel barycentrique ( G) est indépendant du point par rapport auquel il est calculé, on le note par conséquent par : 3. Quantité d accélération (.. ) = = La quantité d accélération d un solide (S) de masse m : Par rapport à : Par rapport à : = = = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 45

4. Moment dynamique en un point A (.. Le moment dynamique d un solide (S), en un point A dans un référentiel ) est : C est le moment de la quantité d accélération = Cours de Mécanique du Solide Indéformable Moment dynamique par rapport au centre de masse G Le moment dynamique de (S) en son centre de masse G dans un référentiel est égal à son moment dynamique en G dans le référentiel barycentrique, 5. Moments par rapport à un axe = = Soit (Α, ) un axe de vecteur unitaire et passant par le point A. Le moment cinétique de (S) par rapport à est: Le moment dynamique de (S) par rapport à est: =. =. Ces résultats sont indépendants du point A de l axe ( ). 6. Energie cinétique L énergie cinétique du solide (S) en mouvement dans : Energie cinétique barycentrique = L énergie cinétique barycentrique de (S), dans le référentiel barycentrique est : = III. Torseur cinétique Soient A et B deux points quelconques de l espace. Soit M un point du solide (S). Le moment cinétique en B est : = = + = A. EL AFIF Département de Physique FS-UCD Page 46