DESSd ingéniérie mahémaique Universié d Evry Val d Essone Evaluaions des produis nanciers Véronique Berger Cours Janvier-Mars 2003 version du 27 mars 2003 Conens I Présenaion du plan de cours 3 II Insrumens nanciers 3 1 Dé niion 3 2 Typologie e principe d évaluaion 3 2.1 Acifs de base............................. 4 2.1.1 Acions............................ 4 2.1.2 Obligaions.......................... 4 2.1.3 Absence d Opporunié d Arbirage (AOA)......... 6 2.1.4 Change............................ 6 2.1.5 Maières premières...................... 10 2.1.6 Marché des produis de crédi................ 10 2.1.7 Prix forward d un acif.................... 10 2.2 Produis dérivés........................... 12 2.2.1 Call e Pu sur acif..................... 14 2.2.2 Valorisaion par réplicaion dans un univers à deux daes e deux éas du monde : hypohèse AOA e exisence d une probabilié risque neure............... 14 2.2.3 Marché incomple : un exemple depricingpar sur-réplicaion (TD).............................. 20 2.2.4 Processus binomial à plusieurs périodes.......... 22 III Evaluaion en emps coninu 23 1
3 Théorème de valorisaion dans le cas monodimenionnel e avec coe ciens de di usion non sochasiques 23 3.1 Quelques dé niions......................... 24 3.1.1 Porefeuille auo nançan.................. 24 3.1.2 Sraégie de rading..................... 24 3.1.3 Opporunié d arbirage................... 24 3.2 Grandes lignes de la démonsraion................. 25 3.3 Analogies avec le modèle discre à une période.......... 25 3.4 Di érences............................... 26 3.5 Formules Black e Sholes....................... 26 3.5.1 Prix du call.......................... 26 3.5.2 Prix du pu.......................... 28 3.5.3 Prix forward d un acif.................... 28 3.5.4 Prix BS du call e du pu comme foncion du prix forward de l acif............................ 30 3.5.5 Volailié BS implicie e smile............... 31 3.6 Valorisaion d aures opions exoiques (les calculs qui suiven fon en parie l obje de TD).................... 31 3.6.1 Digiale sur le sous jacen S 1ère méhode........ 31 3.6.2 Digiale sur le sous jacen S 2ème méhode....... 33 3.6.3 Digiale sur le sous jacen S 3ème méhode : porefeuille réplican e valorisaion en présence de smile....... 33 3.6.4 TD calcul du dela BS.................... 36 3.6.5 Opion barrière........................ 37 4 Consrucion de la sraégie : approche du rading 43 4.1 Vene à découver........................... 46 5 Formule BS pour un sous-jacen versan des dividendes 49 5.1 Acions................................ 49 5.1.1 Résoluion de l EDP de valorisaion d un call sur acion. 51 5.2 Change................................ 52 6 Théorème de valorisaion dans le cas mulidimensionnel e avec coe ciens de di usion sochasiques 53 6.1 Théorème............................... 54 6.1.1 Démonsraion........................ 54 6.1.2 rappel............................. 56 6.2 Formule BS avec aux d inérê sochasique............ 56 6.3 Prix forward d un acif........................ 60 IV Modèle de smile 61 2
7 Modèle log-décalé 62 7.1 Valorisaion d un call......................... 62 7.1.1 Lien avec le modèle de aux Ho and Lee.......... 63 7.1.2 Remarques e exemples numériques............. 64 8 Modèle à volailié locale non paramérique : mo dèle di de Dupire 64 8.1 Formule de Tanaka.......................... 64 8.2 Applicaion.............................. 67 8.2.1 Equaion de Focker-Plank.................. 67 8.2.2 EDP suivi par le prix des calls e équaion de la vol locale 67 9 Modèle SABR (Sigma Alpha Bea Rho) 68 Par I Présenaion du plan de cours Le cours s organise en 2paries. Une première parie es dédiée à uneinroducion de nore problémaique de valorisaion des produis nanciers e propose une descripion de ces produis e de leur principe de valorisaion. La seconde s aache à appliquer ces principes à la valorisaion des produis dérivés e de présener ainsi les méhodologies uilisées en salle des marchés. Par II Insrumens nanciers 1 Dé niion Un acif ou insrumen nancier es un moyen d e ecuer des ransfers ineremporels de richesse e de risque sur cee richesse. Ils permeen aux inervenans de s échanger des ux nanciers présens e fuurs, connus ou encore incerains au momen de la mise en place de l insrumen nancier. 2 Typologie e principe d évaluaion Laypologie uiliséehabiuellemen disinguedeux grands groupes d acifs : les acifs de base e les acifs dérivés. 1 1 Cee ypologie doi se comprendre dans la perspecive de la valorisaion. Elle n es pas liéeà l organisaion praiquedes marchés nanciers présenée lors du cours depremier semesre par Philippe Riaule e Emmanuel Hue. 3
2.1 Acifs de base Dans le bu de clari er l exposé, on se propose ou d abord de dresser une lise des acifs de base. On disinguera 4 ypes d acifs de base. Nous donnerons pour chacun une descripion e pour cerains les principes de valorisaion. 2.1.1 Acions Une acion es un ire de propriéé sur une enreprise qui donne droi enre aure au versemen d une parie des béné ces fuurs ou dividendes. Ces dividendes son aléaoires dans la mesure où le monan n es connu que peu avan le versemen. L acquéreur de l acion a donc échangé un ux A, leprix del acion, au momen de l acquisiion de l acion conre un muliude de ux fuurs incerains. Parmi ces ux fuurs on peu comper le ux généré par le revene évenuelle du ire. Là encore le monan de ce ux de revene es inconnu au momen de la mise en place de l acquisiion de l insrumen nancier. Le prix d une acion aujourd hui es donc la valeur accordée par les inervenans du marché aux ux fuurs auxquels l acion leur donne droi. Ce prix ucue jour après jour suivan l anicipaion que peuven avoir les inervenans sur la haueur de ces ux e l inérê qu ils y accorden. Le prix n es pas le résula d une évaluaion héorique mais la résulane d un équilibre enre l o re e la demande. 2.1.2 Obligaions Une obligaion es un ire de dee émis par une insiuion ou une enreprise. Il s agi pour l émeeur d empruner de l argen par l inermédiaire de ires négociables. Les ux fuurs reçus par l acquéreur de l obligaion son calculés à parir d un aux xe comme les OAT (Obligaion assimilable du Trésor: obligaion émise par l Ea) ou de aux indexés sur l in aion par exemple. De même que pour les acions les prix des obligaions ucuen en suivan un niveau changean d équilibre enre l o re e la demande. En revanche, une évaluaion héorique peu êre uile pour mere en relief des arbirages possibles. Valorisaion des obligaions à coupon xe Prix d uneobligaion zéro coupon ou «srip» Une obligaion zéro coupon es un acif qui verse un ux xe à une dae fuure T. On peu résumer ce acif par le schéma 1: 100 es appelé nominal ou noionnel. Le prix en de ce acif es formalisé par : 100 B(,T) ou plus généralemen N B(,T) avec N le noionnel de l obligaion zéro-coupon e B(,T) le prix zéro-coupon. Inroduisons la noion corollaire de aux zero-coupon R(,T), qui es le aux de 4
Figure 1: obligaion zéro coupon T 100 euros rendemen acuariel du zero-coupon. Il s agi du aux auquel les 100 euros son emprunés (ou prêés) La formule qui le dé ni es la suivane : B(,T) = 1 (1+ R(,T)) (T ) Remark 1 Les aux qui prévalen à chaque insan sur le marché résulen d un équilibre enre l o re e la demande de numéraire. Ils son le re e d un équilibre macroéconomique qui s éabli enre les inervenans prêeurs e les inervenans empruneurs. Pour simpli er, considérons que les inervenans prêeurs son les consommaeurs e les inervenans empruneurs son les indusriels ou les insiuions, elles que l Ea, qui invesissen. Du poin de vue des consommaeurs le niveau des aux re èe leur préférence pour le présen. Des aux élevés dénoen une fore préférence pour le présen : les consommaeurs qui prêen leur argen e donc qui ne pourron consommer que lors du remboursemen cherchen un for dédommagemen à ce délai de consommaion. Du poin de vue des empruneurs, le niveau des aux re èen la renabilié espérée des invesissemens que l emprun qu ils émeen leur perme de réaliser. Prix d une OAT à aux xe Lorsque l Ea éme à une obligaion à aux xe S, il emprune un nominal N e s engage en conreparie à verser, généralemen annuellemen, un coupon que l on noera C el que C = S N quies donc un pourcenage xedu nominal, e àrembourser lecapial àla dae d échéance T n. Le schéma des ux es donné par la gure 2.On peu considérer oue OAT comme une combinaison linéaire d obligaion zéro-coupon. Ainsi à chaque dae τ supérieure ou égale à, il es possible d évaluer l obligaion en considéran chacun des ux fuurs comme celui d une obligaion zéro coupon. On a alors: 5
Figure 2: OAT T n P = X T i>τ C B(τ,T i ) + NB(τ,T n ) (1) " # X = N S B(τ,T i ) + B(τ,T n ) T i>τ Le marché des OAT es en France un marché liquide : il es donc possible à ou momen, en inerrogean le marché, de connaîre le prix des obligaions exisanes. Les prix recueillis e le formalisme de l équaion (1) permeen de calculer le prix des zero-coupon. On di aussi «sripper la courbe des aux». Dans la mesure où le marché des srips ou zero-coupon es liquide il peu aussi apporer une informaion complémenaire. Mais le srip es en fai un produi dérivé des obligaions qui son la vériable source de valorisaion des zérocoupons. Exercise 1 TD1 2.1.3 Absence d Opporunié d Arbirage (AOA). De niion 2 Une opporunié d arbirage es la possibilié donnée à un inervenan du marché de moner une opéraion à invesissemen nul lui rapporan dans le fuur des gains oujours posiifs e sricemen posiifs avec une probabilié non nulle. Exercise 2 TD1 2.1.4 Change Un aux de change es le prix d une devise exprimé en une aure devise. Leprix en Yen d un dollar éai au 8 Janvier 2002 de 132.5. Cee valeur, quirésule d un équilibre enre l o re e la demande (dans le cadre de parié libre), ucue jour après jour. Sur le marché des changes peuven êre aussi considérés comme acifs de base les conra à erme de change. Il s agi pour un inervenan d acheer pour une dae fuure déerminée dans le conra un ceraine quanié de devise 6
Figure 3: conra d acha à erme de 3 millions de dollars T 3M dollars 3M *X yens à un prix pré xé. Supposons qu un indusriel japonais ai acheé des biens de producion à un indusriel Américain e ce pour un monan de 3 millions de dollars. Ce indusriel japonais doi s acquier à la dae T d une facure en dollar d un monan de 3M. Nous sommes en e nore acheeur japonais, pour ne pas subir de risque d une dépréciaion évenuelle du yen (hausse du prix du dollar en Yen, le dollar Yen passan pour xer les idées de 132.5 à 140 ) décide de renrer dans un conra d acha à erme de 3 millions de dollar. On peu résumer la ransacion par le schéma 3. Pour une valeur X pariculière appelée aux de change à erme la ransacion es à coû nul, c es à dire qu elle ne génère pas en de paiemen d une conreparie vers l aure en. Nous noerons par la suie cee valeur X(,T). Une fois le conra en place, nore acheeur japonais a l assurance de pouvoir acheer à la dae T les 3 millions de dollars nécessaires au règlemen de safacure pour une somme en Yen qui es xée en, e ce quelle que soi l évoluion de la parié dollar/yen. Principe d absence d opporunié d arbirage appliqué à la valorisaion des conras à erme de change Quelle es la valeur de X(,T)? Pour répondre à cee quesion procédons en deux éape : la mise en place d une sraégie répliquane puis la mise en oeuvre du principe d AOA. Mise en place d une sraégie réplicane à base d acifs de base: change spo e zéro-coupons Pour garanir à l acheeur japonais le versemen de 3M de dollars au aux de change à erme X(,T), la banque qui a proposé l acif me en place le monage suivan. Elle achèe dès aujourd hui sur le marché US un zéro coupon de nominal 3M e d échéance T. En T elle recevra les 3M de dollars. Un el zéro coupon lui coûe en, B US (,T) 3M dollars. Pour nancer un el acha elle s endee en Yen à haueur de B US (,T) 3M X() 7
Figure 4: Réplicaion d un acha à erme de 3 millions de dollars Emprun en Yen pour financer l acha des dollars par la vene d un zéro coupon Yen Valeur nulle par consrucion : le monage es auofinançan Récepion des 3M de dollars Remboursemen de la dee en Yen Acha d un zéro coupon dollar de noionnel 3M de dollars. qu elle devra rembourser en T pour un monan de B US (,T) 3M X()/B JPY (,T) Ce monage perme à la banque de mere à disposiion de son clien les 3M de dollars à la dae T. En conreparie de ces 3M de dollars, la banque demandera à son clien de lui verser en yen, oujours à la dae T, la somme de B US (,T) 3M X() B JPY (,T) somme qui permera à la banque de rembourser sa dee en Yen. On a donc, dans le cadre de cee sraégie de réplicaion On obien alors : 3M X(,T) = 3M X()BUS (,T) B JPY (,T) X(,T) = X()BU S (,T) B JP Y (,T) Mise en oeuvre du principe d AOA. Pour valoriser les acifs sur les marchés liquides on fai l hypohèse que sur ces marchés il y a AOA. Cee hypohèse se jusi e par le fai que, sur les marchés liquides, les opporuniés d arbirage son rès vie repérées par des arbiragises e que le marché sous 8
Figure 5: Sraégie d arbirage des conras à erme de change La banque vend à l inervenan 3M de yens au prix à erme X, e me en place une sraégie d arbirage. T leur inervenion se «rééquilibre» rès rapidemen avec les mécanismes que nous avons pu voir précédemmen. L évaluaion que nous allons faire ici de X(,T) repose sur l hypohèse que le marché des conras à erme de change es bien arbiré, c es à dire qu il n exise pas d opporunié d arbirage. Prouvons donc que cee valeur obenue par réplicaion es la seule qui convienne sous l hypohèse d AOA, c es à dire que siun aure inervenan proposai un conra à erme avec aux de change à erme di éren, on aurai une opporunié d arbirage. Supposons que la banque propose un conra à erme à valeur X 0 > X(,T). Alors il es possible d e ecuer le monage illusré par la gure 5. Ce monage es une combinaison du monage précédemmen décri e d un conra de vene à erme passé avec l inervenan au aux X 0 ( ux en poinillé). Par consrucion l invesissemen en es nul. En revanche, il génère en T un ux sricemen posiif en Yen de 3M X 0 3M X()BU S (,T) B JP Y (,T) = 3M (X 0 X(,T)) > 0 Ce qui es incompaible avec l absence d opporunié d arbirage. Inversemen on monre que si un inervenan propose un conra à erme à X 0 < X(,T) il es possible de l arbirer, c es à dire de moner une opéraion nancière à coû nul qui rappore une somme posiive avec une probabilié non nulle, en l occurrence dans ce cas pariculier à coup sûr. En la présence d une opporunié d arbirage, les arbiragises auraien massivemen acheé des dollars à erme (dans le cas X 0 < X(,T)) ou inversemen vendu des dollars à erme (dans le cas X 0 > X(,T)) aux conreparies proposan X 0. Ces conreparies s apercevan que le prix qu elles proposen suscie 9
Figure 6: Dollar/Yen forward au 8 Janvier 2002 dae 08/01/02 08/01/04 08/01/05 08/01/06 08/01/07 08/01/08 08/01/09 08/01/10 08/01/11 08/01/11 change forward 132,54 129,59 124,06 117,48 111,11 105,29 100,13 95,51 91,28 87,24 des demandes imporanes réajusen leur prix, ce qui a pour e e «réequilibrer» le marché vers la valeur X(,T). Exemple numérique des aux de change à erme sur données du 8 janvier 2002 Pour donner une idée concrèe des aux forward que l on peu obenir acuellemen nous donnons gure 6lavaleur du aux de changeforward pour di érenes mauriés. La dae d évaluaion es le 08/01/02 Le premier aux de change donné es en fai le aux de change spo dollar/yen du 8 janvier. On s aperçoi sur ces valeurs que nore acheeur japonais en achean à erme peu vouloir pro er de la faible cheré du dollar à erme. 2.1.5 Maières premières Le marché des maières premières a vu le développemen de produis nanciers permean aux aceurs de se couvrir conre les variaions de prix. Il s agi esseniellemen de conra de vene e d acha à erme. Sur cerains marchés ces conras exisen depuis rès longemps (marché à erme de méaux à Amserdam au 18ème, marché à erme de céréale au Chigago Board of Trade au 19ème) e sur cerains son ils nouvellemen apparus comme sur le marché de l énergie (pérole, gaz, élecricié). 2.1.6 Marché des produis de crédi Les produis de crédis e leur valorisaion seron présenés par Monique Jeanblanc dans le cours dédié aux problémaiques de crédi. 2.1.7 Prix forward d un acif Nous sommes en e l on considère un acif S (une obligaion ou une acion) don on veu déerminer le prix à erme en T(>). Pour simpli er on considère que ce acif ne verse pas de coupon ou de dividendes enre e T. De même que dans le cas du change à erme nous plaçons sous AOA e raisonner en deux éapes : 1) éablir un prix "de réplicaion", 2) conclure sur ce prix en uilisan l hypohèse d AOA. Réplicaion Considérons que nous sommes une banque e qu un clien s adresse à nous pour une vene à erme. Il nous fau donc moner une sraégie que l on 10
Figure 7: acha à erme T Le clien nous reme l acif Nous acheons au clien l acif au prix forward Figure 8: opéraion de repo T L acif es empruné L empruneur paie S au prêeur Le prêeur rend S (1+rrepo) à l empruneur de l acif L acif es rendu représene par la gure 7 : nous sommes la banque e de nore poin de vue nous e ecuons un acha à erme de l acif S. Pour répliquer de els ux la banque va mere en place une sraégie à base d acifs de base qui son ici, l acif spo, e une opéraion de repurchase agreemen die ausi opéraion repo. Repurchase Agreemen Une opéraion de repo ou en anglais repurchase agreemen consise en l acha (ou la vene) d un acif assori(e) de la revene (resp. du racha) de ce acif. La revene ou le racha s e ecue à une dae e pour une valeur qui son xées au momen de la mise en place de l opéraion. L acha e la revene (ou symériquemen la vene e le racha) s e ecue auprès de la même conreparie. Cee opéraion es illusrée par la gure 8. Nous venons de présener les opéraions de repo comme des opéraions de prê ou d emprun d acif. Mais on peu renverser la perspecive e les iner- 11
prêer comme des des prês en empruns de cash avec nanissemen. L acif es alors en quelque sore un bien hypohéqué qui garani le prêeur de cash du remboursemen à l issue du prê. Ce principe de nanissemen qui donne une garanie au prêeur du cash explique que les aux repo son généralemen inférieurs aux aux auxquels l empruneur peu empruner lorsqu il le fai sans apporer de garanie au prêeur (emprun par émission d obligaion). Réplicaion (suie) econséquencedel AOA Nous renrons dans l opéraion d acha à erme. Nous nous couvrons par une opéraion repo e par une vene spo ( spo signi e que l on exécue la vene immédiaemen, c es à dire en ). Le monage, sa couverure e la résulane son représenés sur la gure 9. L opéraion globale qu e ecue la banque es une opéraion qui en ne lui génère aucun ux, donc aucun invesissemen e qui en T lui rappore P f S (1+ r repo ) Sous AOA une opéraion à invesissemen nul ne peu que rapporer 0. On a donc : P f = S (1 + r repo ) 2.2 Produis dérivés Les acifs dérivés son de façon générale des conras de vene ou d acha d acifs nanciers de base sous des conraines pariculières. L acif de base es alors appelé acif sous-jacen. Conrairemen au chapîre précéden il ne vous sera pas proposé ici une descripion des di érens acifs dérivés que l on peu rouver sur les marchés nanciers. Nous nous concenrerons pluô sur les méhodes d évaluaion de ces produis. Nous commencerons par la descripion e l évaluaion d un acif dérivé simple : l opion d acha ou de vene. La méhode d évaluaion repose sur ² une hypohèses d absence d opporunié d arbirage, analogue à celle que nous avons vu pour l évaluaion du aux de change à erme; ² une modélisaion de l évoluion du cour du sous jacen, modélisaion don nous n avions pas eu besoin pour l évaluaion du aux de change à erme; Les méhode d évaluaion e ecivemen uilisée sur les marchés, propose une modélisaion des cours des sous jacens par un processus en emps coninu. Avan d exposer cee méhode, e pour mieux comprendre les principes qui sous enden l évaluaion des produis dérivés, nous commencerons par des modélisaions du sous jacen plus simple. Ce chapire sur les produis dérivés s organisera de la façon suivane. ² Une descripion de nore produi de référence : l opion d acha ou call en anglais 12
Figure 9: Monage comple de la banque : conra à erme e couverure T Acha à erme de l acif + Nous acheons au clien l acif au prix forward P f Opéraion de repo S (1+r repo ) S couverure + Vene spo de l acif S + = P f S (1+r repo ) 13
Figure 10: Acha avec couverure en cas de hausse du prix Ce que veu payer nore acheeur : MAX (S T,K) K K S ² Une évaluion de ce produi dans un univers discre à une période e deux éas du monde puis dans un univers d évoluion binomiale à plusieurs périodes. La valorisaion en emps coninue sera abordée dans la seconde parie du cours. 2.2.1 Call e Pu sur acif Un call sur un acif donne à son déeneur la possibilié d acheer à une dae xée l acif à un prix K convenu à l avance. Il va permere à un inervenan qui sai devoir acquérir ce acif à une dae fuure de se couvrir conre une hausse évenuelle du cours. A la dae T d acquisiion, le déeneur de l opion veu débourser en T pour acheer l acif Max(S T,K) comme illusré par la gure 10. Pour avoir l assurance de ne payer que MAX(S T,K), l agen qui désire se couvrir achèe un produi nancier, un call, quiluiversera0sil acif sous-jacen vau moins que K e S T K sinon e donc synhéiquemen MAX(S T K,0). Soi graphiquemen ce que nous pouvons voir sur la gure 11. 2.2.2 Valorisaion par réplicaion dans un univers à deux daes e deux éas du monde : hypohèse AOA e exisence d une probabilié risque neure Un univers à deux daes e deux éas du monde Nous sommes en e l on adme que nore univers de valorisaion puisse êre représené par deux daes e T e deux éas du monde en T, un éa «hau» e un éa «bas». 14
Figure 11: Payo d un call payoff MAX (S T -K,0) S K Figure 12: Modèle à 1 période e deux éas T Hau Ph Sh 1+r Ch S 1 C Bas Pb Sb 1+r Cb 15
Dans ce univers de valorisaion nous disposons de deux acifs de base : un acif sans rique e un acif risqué. L acif sans risque es un placemen zérocoupon au aux r. On le normalise de façon qu en sa valeur soi 1. En T il vaudra donc(1 + r) T e ce quel que soi l éa du monde Si pour simpli er our simpli er on choisi T- =1, alors en T l acif sans risque vau 1+r. L acif risqué qui vau S en vaudra S h dans l éa hau e S b dans l éa bas avec S h < S b. La probabilié pour que l éa du monde hau (resp. bas ) se réalise es P h (resp.p b ). Remark 3 l inégalié S h < S b es srice. Si l on avai l égalié l acif serai un acif sans risque e l opporunié d une opion ne se pose pas. P i=h,b 2 ]0,1[. Le cas où l un des deux coe ciens vau 1 es un cas dégénéré où l opporunié d une opion ne se pose pas non plus. Nore objecif L ob jecif de cee secion es double. Il es ou d abord de valoriser nore call sous l hypohèse AOA e plus généralemen de monrer l équivalence : AOA, il exise une probabilié Q die risque neure équivalene (2) à la probabilié hisorique sous laquelle les prix acualisés des acifs, acifs de base e acifs dérivés, son des maringales valorisaion du call Nous allons procéder pour valoriser nore call comme nous l avions fai pour l évaluaion du aux de change forward : évaluer un prix de réplicaion puis uiliser l AOA pour conclure. Par combinaison linaire de ces deux acifs il e facile de répliquer le payo du call les conraines son les suivanes: Soi, si l on noe ² C h = MAX(S h K,0) e ² C b = MAX(S b K,0) α (1+ r) + β S h = MAX(S h K,0) α (1 + r) + β S b = MAX(S b K,0) α (1 + r) + β S h = C h α (1 + r) + β S b = C b Le sysème se résou de la façon suivane 16
β = (C h C b )/(S h S b ) α = [C h S h (C h C b )/(S h S b )]/(1 + r) = [C b S h C h S b ]/[(S h S b ) (1+ r)] Le prix de réplicaion de nore opion es alors donnée par C = α 1+ β S = [C b S h C h S b ]/[(S h S b ) (1 + r)] + (C h C b )/(S h S b ) S Que l on peu réécrire en foncion des payo s C h e C b e de coe cien pondéraeur h e b : Avec ² h =[S*(1+r)-S b ] / (S h -S b ) e ² b =[S*(1+r)-S h ] / (S h -S b ) C = [ h C h + b C b ]/(1+ r) (3) En n l hypohèse d AOA nous perme de conclure : le prix du call es son prix de réplicaion, soi donc C. Par ailleurs on remarque que: ainsi que S = [ h S h + b S b ]/(1 + r) (4) 1 = [ h (1+ r) + b (1 + r)]/(1 + r) (5) Propriéésdes coe ciens pondéraeurs emise en reliefd une probabilié risque neure Monrons que b = 1 h e que i=h,b 2 ]0,1[ b = [S (1 + r) Sh]/(Sh Sb) = [S (1 + r) S h + S b S b ]/(S h S b ) = 1 h Pour monrer que b 2 ]0,1[ parons de b = [S (1+ r) S h ]/(S h S b ) 17
Pour monrer b 2 ]0,1[ il nous su de monrer que S b < S (1+ r) < S h Monrons que l on ne peu pas avoir S (1 + r) < S b Si l on a S (1 + r) < S b alors on a S (1 + r) < S b < S h. On es donc en présence d un acif qui rappore sysémaiquemen sricemen plus que l acif sans risque. Il y a donc opporunié d arbirage : on emprune au aux sans risque e l on place l argen empruné sur l acif S. L invesissemen en es nul e le revenu en T es sricemen posiif. Conclusion en AOA on ne peu pas avoir S (1+ r) < S b. Monrons de la même façon que l on ne peu pas avoir S (1 + r) = S b Si l on a S (1 + r) = S b alors on a S (1 + r) = S b < S h. On es donc en présence d un acif qui rappore sysémaiquemen plus que l acif sans risque e sricemen plus avec une probabilié non nulle. Il y a donc opporunié d arbirage : on emprune au aux sans risque e l on place l argen empruné sur l acif S. L invesissemen en es nul e le revenu en T es posiif e sricemen posiif dans l éa du monde hau, c es àdireavec une probabilié non nulle. Conclusion en AOA on ne peu pas avoir S (1+ r) = S b. De la même façon le leceur monrera en s apuuyan sur l hypohèse AOA que l on ne peu pas avoir S h S (1 + r) Conclusion b = 1 h i=h,b 2 ]0,1[ Probabilié risque neure i=h,b peu s inerpréer comme un probabilié. Cee probabilié es appelée probabilié risque neure e noée Q. i=h,b 2 ]0,1[ enraine que Q es équivalene à la probabilié d observaion, que l on noera P e que l on avai précédemmen caracérisée par P i=h,b. Dans cee nouvelle perspecive réécrivons les équaions (3),(4) e (5). S = E Q ( S T 1 + r ) E rivialemen... C = E Q ( C T 1+ r ) 1 = E Q (1+ r) ( (1+ r) ) Que vien d obenir? On vien de monrer que sous l hypohèse AOA les di érens prix de nore marché s éablissen par l espérance, sous une probabilié Q équivalene à P, des gains acualisés. Ou encore que les prix acualisés de nos acifs son des maringuales sous Q. Où a on uilisé l hypohèse AOA? On l uilise par deux fois. 18
² pour monrer que Q e équivalene à P. ² lorsque l on déclare que le prix de nore opion es le prix du porefeuille répliquan. En e e l on monre en raisonnan comme nous avions fai pour le aux de change forward, que si le prix de l opion n es pas le prix du porefeuille répliquan alors il y a une opporunié d arbirage. Quelques mos supplémenaires sur Q. Elle es appelée probabilié risque neure. Rappelons nous que pour obenir le prix aujourd hui d un ux xe C dans le fuur on se conenai de l acualiser. La probabilié risque neure perme d éendre cee méhodologie àla valorisaion de ux don les monans ne seron connus que lors de lors paiemen : on acualise e l on somme les di érens éas du monde en les pondéran par la probabilié risque neure. En n il es imporan de souligner que cee probabilié n es pas la probabilié hisorique. La probabilié hisorique n inervien pas pour la valorisaion du call. Pour donner à Q une inerpréaion économique, inroduisons deux acifs élémenaires: un acif «hau» qui paie 1 Euro dans l éa hau e 0 sinon; un acif «bas» paie 1 Euro dans l éa bas e 0 sinon. On monre facilemen que le prix de l acif hau es h /(1+r) e que le prix de l acif bas es b /(1+r).Ces acifs son appelés prix d Arrow Debreu. Ils formen la base canonique de ous les payo s possible de nore monde simpli é. h e b son en fai (au discoun près) plus des prix qu une vériable probabilié. En conclusion nous venons de monrer AOA ) il exise une probabilié Q die risque neure équivalene à la probabilié hisorique sous laquelle les prix des acifs, acifs de base e acifs dérivés, son des maringales Monrons la réciproque. Parons donc de l hypohèse que ou payo se valorise par l uilisaion d une probabilié risque neure équivalene à la proba hisorique. Monrons qu alors une opporunié d arbirage n es pas possible. Dans nore monde simpli é, une opporunié d arbirage es une sraégie de valeur nulle en e généran en T un ux oujours posiif e sricemen posiif dans au moins un éa du monde. Soi donc une sraégie qui génère en T un ux oujours posiif e sricemen posiif dans au moins un éa du monde. Monrons que la valeur en d un el monage es sricemen posiif. Pour xer les idées noons f h le ux en l éa hau e f b le ux en l éa bas avec f i=h,b 0 e f h > 0. Le prix en de cee sraégie es donné par : f h f b F = h 1 + r + b 1 + r Sous les hypohèse i=h,b 2 ]0,1[, F es donc sricemen posiif. En conséquence sous l hypohèse d exisence d une probabilié risqueneure équivalen à la probabilié hisorique il ne peu y avoir d opporunié d arbirage. 19
Figure 13: Marché imcomple T éa h éa m éa b 2.2.3 Marché incomple : un exemple de pricing par sur-réplicaion (TD) Nous parons du modèle simple à une période mais cee fois on considère qu au emps T 3 éas du monde disincs peuven survenir. 2 acifs liquides son présens sur le marché : il s agi d un acif sans risque, qui vau 1 en e qui vau (1 + r) en T, e ce, quel que soi l éa du monde, e d un acif S qui vau S en e S i en T, avec i = h,m ou b. Le ou es illusré gure 13. Nous prendrons r = 0 e S = 3 S h = 4 S m = 2 S b = 1. Un rader reçoi une demande de quoaion pour un acif X qui génère en T un ux X i = h,m,b avec X h = 2 X m = 1 X b = 1. Dans le cadre du modèle à deux éas du monde e deux acifs liquides la méhodologie d évaluaion consisai à bâir à parir de l acif sans risque e l acif risqué S liquide un porefeuille répliquan le payo du call que nous avions à évaluer. Ici cela n es plus possible. 20
Supposons que soi demandé au rader de vendre ce acif X.L obje du TD es de déerminer la valeur X à laquelle le rader accepera de vendre l acif X. Quesion 1 Monrer en quoi le rader ne peu pas répliquer parfaiemen X à parir de l acif sans rique e de S. Les objecifs du rader son les suivans : se couvrir oalemen e proposer sous cee conraine de couverure le prix le plus aracif possible. Auremen di, avec l argen de la prime(= X ) que lui versera son clien, le rader compe acheer un porefeuille combinan l acif sans risque e l acif S el que, quel que soi l éa du monde, son porefeuille lui rappore en T plus qu il ne doi reverser à l acheeur de l acif X. Le rader doi ouefois «opimiser» son porefeuille de façon à demander à son clien la prime la plus faible possible. Quesion 2 Ecrire le programmed opimisaion linéaire correspondan aux objecifs du rader. Rappel de programmaion linéaire Inroduisons les noaions : ² I = fi : i = 1,2,..mg J = fj : j = 1,2,..ng ² x e c deux veceurs der n ² y e b deux veceurs de R m ² A une marice de M n,m (R) Par I 1 on noe une parie des indices de I, c es à dire quei 1 ½ I e I 2 = InI 1. D une façon analogue, J 1 ½ J e J 2 = JnJ 1. Les deux problèmes d opimisaion linéaires sous conraines mixes : e P B1 Min < c,x > x Sous (Ax) i b i i 2 I 1 (Ax) i = b i i 2 I 2 x j 0 j 2 J 1 PB2 Max < b,y > x Sous (A T y) j c j i 2 J 1 (A T y) j = c j i 2 J 2 y i 0 i 2 I 1 se nommen problèmes duaux avec conraines mixes. On monre que si l ensemble admissible de PB1 es vide, il en va de même pour PB2,e inversemen. Par ailleurs si l on noe x ey les soluions du PB1 e de PB2 alors on a < c,x >=< b,y > 21