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Restructura5on EADS Changement de cap, changement de stratégie? Analyse Syndex Décembre 2013 1

EADS déroule un argumentaire de choc largement démenti par les faits Schéma'quement, l argumentaire déployé par le groupe est le suivant : Les condi*ons de marché ont récemment changé par rapport au plan «Vision 2020» Il faut adapter la stratégie Il n y a pas d autre choix que d améliorer les résultats Le seul moyen consiste à réduire les coûts Les suppressions de postes sont indispensables et pourraient passer par des licenciements secs si aucun accord n est trouvé sur le coût du travail L objec*f de 10% d EBIT est indispensable pour rassurer les inves*sseurs et garan*r l accès aux financements Une fois ces objec*fs ameints, Airbus sera (enfin) devenu un groupe normal, débarrassé des freins qui entravent sa gouvernance Un discours volontariste qui trouve sa jus5fica5on dans les faits, ou bien une poli5que volontariste des5née à créer un «choc psychologique» pour créer les condi5ons d une rupture? Rappels et éléments de décryptage par Syndex, à par*r des informa*ons publiées 2

Un an après l échec du projet BAE Systems, EADS renonce à ses ambitions et adapte ses coûts sans véritable projet industriel Le projet esquissé avec BAE Systems a sans doute par5ellement échoué à cause de ses ambi5ons et de son volontarisme " Malgré ses travers et ses risques, notamment sociaux, un tel projet représentait l opportunité de créer les condi6ons d une Europe de la défense à travers un géant industriel aux ac6vités et marchés complémentaires Un an plus tard, le constat d une trop grande fragmenta5on des dépenses militaires en Europe, par ailleurs en baisse, est mis en avant pour jus5fier un paradoxal repli sur soi La stratégie se limite à piloter le résultat, sans vision industrielle offensive " Pas de plan de croissance et de renforcement là où les marchés militaires se développent, contrairement d ailleurs à ce que font tous les grands industriels européens de la défense (Finmeccanica, Thales, BAE Systems, DCNS ) " La maximisa6on du cash au bénéfice des ac6onnaires plutôt que du groupe et de son développement, par exemple par croissance externe ou inves6ssements forts Aucune redéfini'on des organisa'ons et des moyens en faveur d une R&D et d une poli'que produits ambi'euses, garantes des futures parts de marché Faute de savoir comment changer son avenir, EADS se contenterait en réalité de changer ses résultats? " Le management d EADS confirme la remise en cause d une alterna6ve durant 40 ans à la «norme» Boeing, qui après avoir dépassé le modèle à travers Airbus, en copie le mode de ges6on sociale 3

Le désengagement de l Etat français et la fin du pacte d actionnaires historiques ancrent le groupe dans une gouvernance financière Changement de direc'on et de gouvernance, avec désormais un ac'onnariat flodant à 72% : les priorités 2013 du groupe sont orientées vers l accéléra'on des performances 5 décembre 2012 4

De vision 2020 à EADS 2.0 Leitmo'v de T. Enders : transformer EADS en une «entreprise normale» c est- à- dire centrée sur la rentabilité Vision 2020 Strategy 2.0 Équilibre avia5on commerciale et autres ac5vités du groupe : augmenta5on de la part des ac5vités défense & ins5tu5onnelles à 50-50 Équilibre plates- formes et services : développement des services Équilibre Europe historique et présence mondiale : élargissement de l ancrage interna5onal Créa5on de valeur Rentabilité et généra*on de cash Rester leader sur l aéronau5que civile Op5miser la défense et le spa5al Revue du portefeuille : sélec*on des ac*vités rentables EBIT 10% dès 2015 5

Esquissés dès début 2012, les objectifs ont été «gravés dans le marbre» depuis et les délais raccourcis d un an 2012 La cible «10% d EBIT» est jugée accessible en 2016 sans restructura*on, grâce à la trajectoire de croissance du CA et à l améliora*on «naturelle» des résultats Présenta'on des résultats 2011, 8 mars 2012 Sans changement majeur de l environnement externe, les marchés défense étant déjà défavorablement orientés en 2012 2013 AMeindre «10% d EBIT» dès 2015 devient impéra*f, au prix d une profonde réorganisa*on et restructura*on du groupe Présenta'on des résultats 2012, 27 février 2012 6

Des objectifs désormais orientés vers la performance à court terme Les priorités 2013 du groupe sont axées sur la performance financière et l axrac5vité du groupe pour les ac5onnaires : " Dès le début de l année, EADS a annoncé une poli6que de distribu5on de dividendes importants, sous- tendue par un objec6f 2013 d EBIT ajusté hors éléments non récurrents de 3,5 Md (chiffre confirmé dans la dernière présenta6on aux inves6sseurs) " Le groupe a consacré le 5ers de sa trésorerie (environ 4 milliards d euros, soit plus de 3 fois le bénéfice net de 2012) au programme de rachat d ac6ons lancé début 2013. Ce programme permet à certains ac6onnaires de sor6r du capital dans des condi6ons tout à fait excep6onnelles, et a notamment permis à Lagardère de réaliser une plus- value de 1,8 Md " Le groupe veut s offrir une meilleure visibilité financière : changement de dénomina6on avec la marque ombrelle Airbus Group et réorganisa6on en trois divisions " Il a pour objec6f d améliorer très rapidement ses performances financières : l objec6f d EBIT de 10% en 2015 s accompagne de plans d ac6ons sur l efficacité et la produc6vité, avec la promo6on du «lean» " Le pilotage du groupe s effectue désormais sur les indicateurs suivis par les marchés financiers : introduc6on de la no6on de ROCE (Return On Capital Employed - rendement des capitaux inves6s) comme indicateur de performance essen6el, et suivi du cash généré " Par ailleurs, l accent est mis sur «une ges5on axen5ve des budgets», afin que les annonces faites aux marchés ne génèrent pas de décep6on en cas de dérive 7

10% d EBIT dès 2015 : quel sens donner à cet objectif? La communica5on du groupe est uniquement centrée sur la no5on de profitabilité (10% d EBIT dès 2015 ), argumentaire pour le moins réducteur. La profitabilité (EBIT / chiffre d affaires) permet simplement de mesurer la capacité du groupe à générer des profits par rapport à son ac5vité. En aucun cas la profitabilité économique ne synthé5se la performance économique. La performance économique est ce qui permet à l inves5sseur à qui cexe restructura5on s adresse de mesurer l espérance de gain par rapport aux capitaux engagés. Elle s apprécie donc sur critère de rentabilité, c est- à- dire en mesurant le résultat opéra5onnel (EBIT) dégagé par rapport aux capitaux mis en œuvre (capitaux engagés) : c est le ROCE (Return On Capital Employed - rendement des capitaux engagés). Or, la rentabilité économique est fonc5on de : " la profitabilité économique (taux d EBIT), qui est aujourd hui de 4% " l importance des capitaux engagés en fonc6on de la nature de l ac6vité, des différents mé6ers du groupe (Coefficient de rota6on des Capitaux Engagés) : ce ra6o est de 1,9 PROFITABILITÉ x INTENSITÉ CAPITAUX = EBIT Chiffre d affaires x Chiffre d affaires Capitaux engagés = RENTABILITÉ EBIT Capitaux engagés 8

10% d EBIT dès 2015 : quel sens donner à cet objectif? 9

Les objectifs du groupe sont calqués sur le benchmark financier ce qui pose d emblée des limites à l appréciation de la performance Le leitmo5v du management du groupe (T. Enders) est de faire d EADS une «entreprise normale», c est- à- dire sans interven5on des États et : " capable d airer les inves6sseurs (ac6onnaires) par des rendements élevés " qui trouve dans ses propres ressources les moyens pour s autofinancer et servir ses ac6onnaires L argumentaire de la performance d un EBIT à 10% nous semble réducteur : " Le taux de marge n a de sens que rapporté aux capitaux engagés : la rentabilité est le critère d apprécia6on des inves6sseurs " Le benchmark financier a des limites, liées aux différences de référen6els : référen6el comptable ou économique (portefeuille d ac6vités, équilibre civil- défense, cycle industriel ) Airbus et Boeing n appliquent pas les mêmes normes comptables. Airbus calcule sa rentabilité en opposant le prix de produc'on unitaire par avion à son prix de vente à la livraison, tandis que Boeing établit un prix moyen sur la durée du programme, pour un nombre d avions donné, et passe l éventuel écart de recede en provisions. Le fort différen'el de marge entre Airbus avia'on commercial (4,6%) et Boeing avia'on commercial (11,6% ) n est pas en soi un indicateur de performance EADS est essen'ellement (70% via Airbus et même 75% via les ac'vités civiles d Eurocopter) sur l aéronau'que civile, contrairement à Boeing (50-50), dont une par'e de l ac'vité défense est indirectement subven'onnée par la puissance publique, via des marges importantes garan'es Enfin, deux caractéris'ques majeures d EADS expliquent en par'e son taux de marge : il a connu des déboires pour l A 380 puis pour l A400M, tout en supportant les coûts de développement d un nouvel avion (A 350) EADS est un groupe issu d une juxtaposi6on d en6tés issues de fusions européennes successives (Airbus, Eurocopter notamment, mais aussi Astrium) et n est pas encore très intégré Enfin, on peut s interroger sur la fin du modèle EADS / Airbus : c est bien à l origine une volonté poli5que de créer un pôle européen fort qui a conduit les États à inves5r dans cexe entreprise, ce qui a assis le succès d Airbus aujourd hui 10

Les objectifs de profitabilité sont très éloignés des performances historiques du groupe 60 000 50 000 Malgré un environnement macroéconomique complexe, le groupe combine, en 2012 comme en 2011, croissance des ac'vités et améliora'on de ses résultats. En 2013, la croissance devrait être modérée et le résultat opéra'onnel en hausse. 5,8% 5,5% 4,8% 5,1% CA du groupe (M ) et résultat opérationnel (% du CA) 7,7% 8,3% 6,5% 9,00% 7,00% «EADS 2.0» : objec5f 10% EBIT en 2015 40 000 30 000 2,7% 3,5% 3,9% 5,00% 3,00% 20 000 10 000 0 24 208 30 798 29 901 30 133 31 761 34 206 1,0% 39 434 0,1% 39 123 43 265-0,8% 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 CA (G ) et résultat opérationnel (% du CA, avant éléments exceptionnels et non récurrents) CA Taux de résultat opérationnel 6% 6% 5% 5% 4% 3% 33 49 37 9m 2011 2011 9m 2012 2012 9m 2013 Tendance 2013 56 42 822 45 752 40 49 128 58 56 480 8% 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% 1,00% - 1,00% - 3,00% Les objec*fs financiers fixés à court terme sont très au- delà de la profitabilité historique groupe CA taux résultat opérationnel 11

Airbus est le principal «driver» des résultats L améliora5on des résultats est portée par Airbus, avec une croissance du chiffre d affaires et de la profitabilité qui akeint 6,2% en 2013 Eurocopter : stabilité du chiffre d affaires en 2013 et léger recul de la profitabilité, qui reste néanmoins à 5,3% Espace : croissance modérée du chiffre d affaires et de la profitabilité, qui est de 5,1% en 2013 Cassidian : stabilité du chiffre d affaires et de la profitabilité, qui est la moins élevée du groupe (4,4% en 2013) 12

et des pertes : les résultats sont très affectés par les difficultés rencontrées sur les trois principaux programmes en développement Les surcoûts de développement dégradent lourdement les résultats Or, ils disparaîtront à l'horizon 2016, à l'achèvement des développements et redesigns A380, A400M et A350. Pendant les dix années suivantes, EADS ne procédera qu à des évolu5ons de plate- forme Airbus Autrement dit : le redressement des résultats à l horizon 2016 est déjà en par*e acquis, sans plan de restructura*on 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 5,1% 30 133 7,7% 31 761 A350 A400M A380 8,3% 34 206 CA du groupe (M ) et résultat opérationnel (% du CA) CA 1,0% 39 434-2 500-400 - 500 0,1% 39 123-1 800-800 Taux de résultat opérationnel 6,5% 43 265-1 000-800 - 0,8% 42 822-1 850 2,7% 45 752-200 3,5% 49 128 3,9% 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 56 480-251 - 124 9,00% 7,00% 5,00% 3,00% 1,00% - 1,00% - 3,00% Charges excep*onnelles enregistrées annuellement (en M ) pour A380, A400M et A350 13

La réorganisation «Airbus Group» vise une réduction drastique de coûts La transforma'on d EADS en Airbus Group et la réorganisa*on en trois divisions visent avant tout à rendre les ac*vités plus lisibles pour les marchés et à rechercher des réduc*ons de coûts, dans le cadre de la feuille de route d augmenta'on des rendements pour les ac'onnaires («Flightpath 2015»). Trois nouvelles divisions, avec la créa5on d une «méga division» Defense & Space : " Airbus, chargé de toutes les ac6vités avions commerciaux (ex- Airbus) " Airbus Helicopters, qui regroupera toutes les ac6vités d hélicoptères civils et militaires (ex- Eurocopter, faisant au passage disparaître une marque embléma6que) " Airbus Defense & Space, qui devient le pôle des ac6vités spa6ales et de défense du groupe et regroupera aussi les avions de transport militaire (A400M) La créa5on de ce pôle Defence & Space regroupera Cassidian, Astrium et Airbus Mil5ary " Ceke nouvelle division rassemble 45 000 personnes et représente un chiffre d affaires annuel d environ 14 Md. Elle sera dirigée par B.Gerwert et sera organisée en quatre pôles : Military Aircrab (D. Urena- Raso) Space Systems (F. Auque) Communica'on, Intelligence & Security Systems (E. Dudok) Equipment (T. Müller) Les synergies commerciales restent à démontrer. La recherche de profitabilité passera d abord par une réduc5on dras5que des coûts, mais avec des contraintes de souveraineté fortes à prendre en compte au sein de Space Systems (M51 et programmes Ariane) 14

5 800 suppressions d emplois dans un groupe rentable Le plan présenté le 9 décembre 2013 au comité européen : «Regroupement des sites et simplifica5on des en5tés légales» = fusions (1 en'té par pays) et fermetures de sites «Réduc5on de 5 800 postes dans la division DS», dont 500 dans les fonc5ons «corporate» La destruc5on d emploi est majeure : " 1 500 redéployés vers Airbus et Eurocopter ce qui, dans un contexte de baisse de charge importante dans les cinq ans (fin des principaux programmes projets, sans relais de grands développements), signifie un ajustement avec les sous- traitants impact territorial majeur (région toulousaine notamment) " 1 300 contrats temporaires non renouvelés " 1 500 départs volontaires " entre 1 000 et 1 450 seraient sans solu6on Une stratégie de communica5on agressive : " Incita6on «forte» à négocier avec les syndicats des accords de compé66vité comme seule alterna6ve aux licenciements secs " Répé66on d éléments de langage sur le supposé «surcoût» européen du travail, en faisant l impasse sur les compétences sous- jacentes, qui ont permis l extraordinaire succès Airbus Pas de déclara5on à ce jour sur les possibles cessions d ac5vités supplémentaires " La vente de la filiale Cassidian Test & Services (bancs de test pour les équipements aéronau6ques) était prévue avant ces annonces de début décembre " Avions militaires et Espace sont considérés comme stratégiques. Les déclara6ons de la direc6on de la Stratégie concernant les Equipements et Communica6on sont moins explicites. 15

La parité monétaire : en termes de ventes, un faux débat? Cours USD/EUR moyenne mensuelle et commandes Airbus dollar faible mais fortes ventes, avec une part de marché égale à celle de Boeing 1,4 1,2 1 476 1999 520 2000 375 2001 300 2002 284 2003 370 2004 1111 2005 824 2006 1341 2007 777 2008 310 2009 574 2010 1419 2011 833 2012 1400 2013 0,8 0,6 0,4 0,2 0 16

Un discours réducteur autour de la question des coûts La no5on de «compé55vité» et la parité / $ Discours récurrent : la parité jouerait défavorablement vis- à- vis d Airbus Peut- être, mais cela n empêche pas l envolée des ventes EADS 2.0 et la profitabilité au service de la rentabilité des capitaux La parité / $ rogne les marges et les résultats d Airbus, mais bien moins que les difficultés rencontrées sur les grands développements cexe croissance étant largement due à une compé55vité hors coûts : les compagnies aériennes arbitrent en faveur du meilleur rapport qualité / prix, ce qui souligne le bon posi5onnement d Airbus " En outre, la moi6é des coûts du groupe à fin 2012 était libellée en dollars, contre 44% en euros C est bien la profitabilité qu il s agit d améliorer, au profit des capitaux inves5s par les ac5onnaires plutôt qu au service du groupe et de sa croissance Le management d EADS insiste régulièrement sur la nécessité d améliorer la compé55vité du groupe. Or, celle- ci est meilleure qu il n y paraît : le discours fait l impasse sur la compé55vité hors coûts, par5culièrement prégnante pour les produits à très fort contenu technologique et les ac5vités de process d EADS 17

Comparaison EADS / autres groupes : les coûts de fonctionnement ne pèsent pas plus qu ailleurs, leur réduction sera symbolique et en décalage avec l objectif d amélioration de l EBIT 16,0% Frais généraux et administratifs en % du CA 14,0% 12,0% 10,0% 8,0% 6,0% 4,0% 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Thales RCI HL UTC EADS Raytheon Boeing Frais généraux et administratifs EADS - M 2 864 2 274 2 178 2 186 2 196 2 312 2 408 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Les «surcoûts» induits par l organisa5on «anormale» et sous- op5male du groupe ne le placent pas dans une situa5on atypique : ses coûts de structure sont extrêmement comparables à ceux de Boeing, et largement inférieurs à ceux d autres industriels, pourtant plus profitables 18

Une économie significative? La recherche, plutôt, d un effet psychologique aux effets comptables symboliques!"#$!"#$% "#$% *+,-./%01%2-%314/35./53-678%453%21%39452/-/%-88512%% :;<=%>?,7/>@414%+-AB%C?801A%%%%%%%%%%% 1/%>?,7/>@414%C7.D9/9%E9893-21%%%%%%%%% '&%)$ '&%#$ '&%*$ '&%"$ '&%+$ '&%,$ #&(% #&(% #&(% )#)% #&$!&$$%!%&&$ '&(% %&&$!"#$!"#$% %(&$!'#$!#$% Raisonnement théorique : 1 salarié = coût complet moyen annuel d environ 100 K (salaires + quote- part de frais fixes type immobilier, informa5que, frais administra5fs ) Coûts de restructura5on propor5onnés aux précédents plans de restructura5on L économie générée en année pleine (au- delà de 2017) représenterait un peu plus de 500 M, soit moins de 1% du chiffre d affaires sur la base d un chiffre d affaires à 60 Md %"#$ '&&$ '&&$ 5 800 postes supprimés, c est- à- dire : - 2014-2016 : des coûts non récurrents liés au traitement social, diminuant l EBIT d autant - à par5r de 2016 : des économies récurrentes «plein volume», améliorant l EBIT à due propor5on En d autres termes, l améliora5on de 4 à 5 points de l EBIT ne proviendra pas du plan de suppression de postes, dont l effet recherché est poli5que (choc) et de l ordre du symbole, plus qu économique 19

Un groupe qui aurait du mal à se financer? Cash net EADS - G 9,2 9,8 7,0 5,5 3,1 3,8 4,0 4,2 2,1 1,5 11,9 11,7 12,3 Été 2012 : EADS annonce réfléchir à l achat d une licence bancaire pour protéger les placements de son abondante trésorerie, notamment pour sécuriser les développements A350 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Un discours alarmiste et forçant le trait ; il n y a pas péril en la demeure quand : " on est le premier avionneur mondial " on dispose du carnet de commandes d EADS (642 Md à fin octobre) " trois États sont présents au capital, peu suscep6bles d abandonner le pivot industriel d ac6vités souveraines comme la force de dissuasion française (M51) et l accès à l espace (Ariane) Fin 2013 : EADS annonce devoir améliorer ses résultats, pour faciliter son accès au crédit (lexre du PDG aux salariés du 09/12/213) et ce alors que : - les principales charges de développement sont dans les comptes passés - le cash généré par les ac5vités ne cesse de croître 20

L entreprise «normale» signe la fin d une ambition européenne EADS est né d une volonté poli5que sans précédent en Europe, avec l annonce du 14 octobre 1999 à Strasbourg Le groupe incarne les succès et revers de la construc5on européenne, et est systéma5quement cité en France, notamment comme l exemple à reproduire dans d autres secteurs industriels (EADS des torpilles, EADS naval, EADS des énergies renouvelables ) La défini5on du concept «d entreprise normale» à travers les déclara5ons récentes n est pas rassurante : " pression sur les salariés et les IRP avec le chantage aux licenciements secs et aux accords compé66vité- emploi " maximisa6on du cash prioritairement pour l ac6onnaire (rachat d ac6ons et versement de dividendes en hausse) " pas de vision long terme, alors que les ac6vités sont portées par des cycles d autant plus longs " que ceux- ci correspondent aux exigences de souveraineté et de poli6que étrangère des Etats ac6onnaires, clients et sou6ens " dont EADS/Airbus cherche à s affranchir L exigence de normalité sonne le glas d une tenta*ve unique de coopéra*on transna*onale en Europe, au- delà des cadres bi- ou trilatéraux classiques, ini*ée il y a plus de 40 ans avec Airbus Certes, EADS et Airbus sont d ores et déjà largement interna*onalisés, mais l équilibre franco- allemand ini*al perdure malgré les aléas et sans que ceme originalité ait empêché des succès uniques sur les plans technologiques, commerciaux et industriels, comme sur le plan social et poli*que 21

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