Santé des entreprises et des managers

Transcription

1 Pour que santé et travail soient compatibles Olivier Girard Santé des entreprises et des managers

2 Genèse des lois

3 «Nouvelles» maladies liées au travail Moines Domingo et Muño, XI ème siècle : «Le travail du scribe profite au lecteur ; le premier fatigue son corps, et le second nourrit son esprit. Toi, qui que tu sois, qui va profiter de ce livre, n'oublie pas les scribes, pour que le Seigneur oublie tes péchés. Parce que celui qui ne sait pas écrire ne sait pas non plus apprécier ce travail. Si tu veux le savoir, je vais te le dire : le travail de l'écriture abîme la vue, plie le dos, broie les côtes, dérange l'estomac, brise les reins et perturbe le corps tout entier. C'est pourquoi, lecteur, veille à tourner les pages avec soin et à ne pas toucher les lettres, parce qu'à l'instar de la grêle qui détruit une récolte, le lecteur inutile efface le texte et détruit le livre.»

4 Quelques explications nouvelles formes de travail et d emploi (multi-tasking, précarité, etc.) population active vieillissante diminution des accidents professionnels déplacement du «focus social», puis: - formalisation du diagnostic - prise en charge par les assurances - meilleure documentation des effets individuels et collectifs - prise de conscience dans l opinion publique - nouvelles dispositions légales

5 La loi facteur de clivage Les raisons de la loi ont été oubliées

6 L obligation de protéger la santé des employés répond à 3 impératifs : légal économique / opérationnel éthique Leur poids respectif dépend du pays d application.

7 L obligation de protéger la santé des employés répond à 3 impératifs : légal économique / opérationnel santé des entreprises éthique Leur poids respectif dépend du pays d application.

8 Santé des entreprises

9 Centre d appel 2600 collaborateurs moyenne d âge : 26 ans ancienneté max : environ 3 ans risques psychosociaux : - pression de production, contrôle - open plan office - décalage horaire - contact clients, etc. Le développement de l entreprise est handicapé par l impossibilité de trouver et garder des collaborateurs motivés (l anti-google)

10 Industrie chimique Atelier de production 7 opérateurs 2 opérateurs en arrêt maladie pour épicondylite 110 jours d absence en coût direct de CHF + risque accru, fatigue et inquiétude chez les autres opérateurs + besoin de réorganiser la production + retards de production + frais d aménagement de postes Le diagnostique était évident, mais l analyse des dangers était incomplète

11 Organisation internationale Une collaboratrice de 38 ans atteinte de TMS stade 3 arrêts maladie courts et fréquents, puis prolongés (puis invalidité) relation orageuse avec le manager, le médecin du travail et les RH tentative de médiation avec le manager - troubles du sommeil et de l humeur - doutes, remise en question personnelle - perte d efficacité, difficultés relationnelles privées et professionnelles Le TMS a été géré trop tard. La collaboratrice est en invalidité, le manager reste profondément marqué

12 Statistiques Etude du SECO concernant les TMS (2009) : les TMS causent 11% des arrêts de travail pour raison de santé jours perdus (CHF ) perte de productivité des salariés atteints de TMS (3%) : CHF (dont 80% sont évitables) perte de productivité pour les situations à risque de TMS (5%) CHF

13 40% des rentes AI sont dues à des maladies psychiques CHF par an sont perdus (productivité, soins, sécurité sociale)

14 Constats sur le terrain

15 Gestion de la santé On observe 2 cas de figure : I) il existe une expertise QHSE en interne approche structurée II) A) les actions de prévention manquent de coordination B) il n y a pas d action de prévention en place les coûts de mise en place sont élevés l efficacité et la crédibilité des actions sont réduites Le bien-être au travail est rarement vu comme axe stratégique par l entreprise

16 Mesure du retour sur investissement La plupart des interventions sont faites sans KPI l effet réel n est pas mesuré l intervention est vue comme dépense et non comme investissement la santé au travail fait les frais des premières coupes budgétaires

17 Etude PriceWaterhouseCoopers Evidence from a review of the available literature and case studies provided by the Health Work Wellbeing Executive supports the idea that wellness programs have a positive impact on intermediate and bottom-line benefits.

18 Etude PriceWaterhouseCoopers Evidence from a review of the available literature and case studies provided by the Health Work Wellbeing Executive supports the idea that wellness programs have a positive impact on intermediate and bottom-line benefits.

19 Etude PriceWaterhouseCoopers The magnitude of the benefits can vary significantly and this will depend not only on what type of organisation and programme is involved, but also on the way in which the programme is planned and executed.

20 Conception des interventions

21 Leaders et visibilité Le soutien du haut management doit être actif et visible - nommer un health and wellness champion parmi les dirigeants - coacher les dirigeants par rapport à leur propre santé - intégrer la santé au travail dans les objectifs stratégiques de l entreprise DIRIGEANTS STRATEGIE

22 Leaders et visibilité

23 Leaders et visibilité Le soutien du haut management doit être actif et visible - nommer un health and wellness champion parmi les dirigeants - coacher les dirigeants par rapport à leur propre santé - intégrer la santé au travail dans les objectifs stratégiques de l entreprise Les spécialistes doivent s adresser aux dirigeants DIRIGEANTS STRATEGIE

24 Implication de tous La base doit être impliquée tôt - investiguer les besoins, les sources de motivation et l état des connaissances des employés - communiquer largement sur les objectifs, actions et progrès Les spécialistes doivent savoir rassembler les acteurs de l entreprise COMMUNICATION COLLABORATEURS DIRIGEANTS STRATEGIE

25 Etude des besoins L analyse des risques est essentielle - trop souvent, la discussion porte sur une solution plus que sur le problème - la bonne caractérisation des risques permet de définir les KPI L approche initiale doit être structurée et prévoir tôt la mesure de l effet COMMUNICATION COLLABORATEURS DIRIGEANTS ANALYSE RISQUES STRATEGIE KPI

26 Philosophie d intervention La réduction des risques à la source permet des résultats visibles des résultats durables des effets indépendants de la bonne volonté des collaborateurs et du turn-over La promotion de la santé par la responsabilisation individuelle ne suffit pas

27 Conclusion

28 Conclusion la santé au travail est un axe stratégique de développement les dirigeants doivent s impliquer de façon visible et active la base doit être impliquée tôt ; une bonne communication est capitale le design de l intervention doit - être basé sur une bonne analyse causale - inclure des KPI ciblés - d abord viser la réduction des risques à la source

29 Merci de votre attention Institut universitaire romand de Santé au Travail Route de la Corniche 2 CH-1066 Epalinges- Lausanne Téléphone Téléfax info@i-s-t.ch