Infections à Vibrio vulnificus
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- Alphonse Lussier
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1 Infections à Vibrio vulnificus Une maladie infectieuse émergente en Nouvelle-Calédonie? Martine NOEL Service des actions sanitaires DASS-NC Marc MIKULSKI Département d anesthésie réanimation CHT G Bourret
2 Cas clinique Mme B. 67 ans, sans ATCD, 07/05/2008 Apparition de marbrures douloureuses des MI, diarrhées et vomissements 48H après consommation de coquillages crus. Acidose métabolique, leucopénie, défaillance hépatique (TP=33%), IRA anurique Placards érythémateux douloureux à bords nets au niveau des MI Choc septique
3 Traitement / Evolution Ventilation mécanique, catécholamines, expansion volémique et CVVH Antibiothérapie large spectre (Cefotaxime, Amikacine, Métronidazole et Ofloxacine) Diarrhée profuse, progression des marbrures, apparition de phlyctènes DC dans un tableau de défaillance multiviscérale en moins de 12H Hémocultures positives à Vibrio vulnificus Enquête: consommation de coquillages crus récoltés vers la plage de Teremba
4 Cas clinique Mr T. 57 ans, ATCD de phlébite, éthylisme chronique 09/01/2012 Dermohypodermite du MID, traité depuis 24 H pour érysipèle par Pristinamycine Arrivé en choc septique, acidose métabolique, anurie, marbrures malgré remplissage vasculaire. Œdème de la jambe droite avec phlyctènes Défaillance hépatique (TP 30%).
5 Traitement / Evolution Antibiothérapie: Pipéracilline / Tazobactam, Gentamicine, Dalacine Amputation en cuisse Réanimation symptomatique (catécholamines, CVVH) DCD à J1 Hémoculture, liquide de bulle, tissus moignon positifs à Vibrio vulnificus Enquête: bain (pêche) en eau saumâtre et sale (/- consommation poisson cru)
6 Vibrio vulnificus bactérie G- autochtone au milieu marin (côtier) et estuarien (T eau > 20 C et salinité modérée g/l) Décrite la 1ère fois en 1976 (Japon) Infections humaines rares France : 1 cas / an; USA : ~ 100 cas / an Qq cas NZ, Corée, Japon, PF, Guam, Palau, Jamais décrit en NC avant 2008 CDC Source : D. Hervio Heath, IFREMER Facteurs potentiels de pathogénicité : hémolysine-cytolysine : thermostable, cytolyse destructions tissulaires majeures capsule polysaccharidique : résistance phagocytose favorise septicémie Utilise le fer sérique libre (sidérophores) pour sa croissance (sujets avec niveau élevé de fer sérique) complications : surtout personnes atteintes de pathologies pré-existantes (maladie hépatique, OH chronique) Number of cases Reported cases of V. parahaemolyticus, V. vulnificus, and other non-cholera Vibrios, (CDC) Year V. parahaemolyticus Other Vibrios V. vulnificus
7 Létalité des infections V. vulnificus Sources : CDC (données de 1998 à 2007) Taux de létalité infections à V. vulnificus (%) en ft mode de contamination Facteurs de risque chez l hôte non (15 %) oui Total Voie digestive 16% 52% 49% Plaies 3% 28% 22% Total 6% 40% 34%
8 Infections à V. vulnificus en Nouvelle-Calédonie Cas 6 : Jan 12 H, 56 ans, OH chronique Blessure eau de mer ingestion poisson cru Plage de Gatop (Voh) Décédé Cas 4 : Jan 09 H, 57 ans, OH chonique morsure par crabe de palétuviers Rivière de Koné Survie, amputé d un doigt Cas 1 : Fév 08 H, 51 ans, OH chronique Huîtres crues (supermarché, (origine: ND) Dumbéa Décédé Cas 2 : début mai 08 F, 67 ans coquillages crus contact mer Moindou (plage Téremba) Décédée Cas 5 : Jan 12 H, 75 ans, Ins. rénale débutante Blessure eau de mer Plage de Lindéralique (Hienghène) Décédé Cas 3 : Fin mai 08 F, 74 ans, «pb hépatique» huîtres de palétuvier crues La Foa (presqu île Lebris) Décédée 7 Cas 7 : Fév 12 H, 23 ans, OH aigu hebdomadaire Plaie au contact eau de mer Nouméa, plage de Magenta Survie
9 Synthèse Survenue Fév 08 Mai 08 Mai 08 Jan 09 Déc 11 Jan 12 Fév 12 Lieu d exposition Dumbéa Moindou (Téremba) La Foa (Presqu île Lebris) Koné (Rivière) Hienghène (Plage) Voh (Plage Gatope) Nouméa (Plage Magenta) Type connu d exposition Digestive Cutanée Ingestion huîtres Ingestion palourdes Contact eau de mer Ingestion huîtres de palétuvier Morsure de crabe en eau saumâtre Blessure exposée à eau de mer Ingestion salade poisson Blessure exposée à eau de mer Blessure en milieu marin Facteurs de risque (hôte) OH chronique 0 LED «Maladie foie» OH chronique Ins rénale débutante OH chronique OH hebdomadaire Forme clinique Septicémie cutanée Septicémie cutanée Septicémie cutanée Cutanée Cutanée Puis choc septique Cutanée Puis choc septique Cutanée Exposition 10/02 05/05 28/05 19/01 25/12 07/01 13/02 Dates 1ers signes 11/02 07/05 29/ /01 26/12 08/01 14/02 1ers ATB 13/02 07/05 29/05 20/01 26/12 08/01 15/02 Type d ATB reçus Clamoxyl, puis Claforan, Flagyl, Genta Claforan, Flagyl, Oflocet, Amiklin Claforan Pyostacine Clamoxyl, Genta Pyostacine, Flagyl, Oflocet Péni G Tazocilline Amiklin Dallacine Pyostacine Puis Augmentin Puis (en hospit :???) Augmentin Puis Claforan / Doxy Puis Ciflox Evolution Décès 15/2 Décès 07/05 Décès 29/05 Guérison / amputation Décès 29/12 Décès 10/01 Guérison DASS NC
10 Synthèse Année Type d expo Digestive Cutanée Expo / 1ers signes 1 j. 2 j. 1 j. < 1 j. 1 j. 1 j. 1 j. Délais 1ers signes / début des ATB 2 j. < 1 j. < 1 j. 1 j. < 1 j. < 1 j. 1 j. Expo / DC 5 j. 2 j. 1 j. 4 j. 3 j. 1ers signes / DC 4 j. < 1 j. < 1 j. 3 j. 2 j. Recherche de V.v. Eau Coquil. négatif négatif négatif Salinité eau (g/l de NaCl) 34, T eau au prélèvement ( C) 24, ,4 DASS NC
11 Quand est concernéle médecin? médecin en urgence repérer un cas possible prélever traiter hors urgence dépister un patient à haut risque de forme grave donner les conseils de prévention
12 En Urgence : si : Cellulite nécrotique ou GEA Choc septique Q1 : exposition dans les 7 derniers jours? bulles hémorragiques Poser 2 questions Q2 : malade à risque de complication? consommation de fruits de mer crus ou insuffisamment cuits? blessure en milieu marin ou eau de mer sur blessure préexistante? Haut risque Risque accru cirrhose hépatique hépatopathie chronique OH chronique Cancer patho. chronique I.D.
13 Si 1 2 = oui que faire? prélever traiter rapidement Hémocultures Pus (écouvillon) Liquide de bulle (aspi si 0,5 ml ou écouvillon) Coproculture (diarrhée) Noter «suspicion de V. vulnificus» Photos des lésions : «a successfully treated case of V. vulnificus septicemia with shock», KIKAWA K, Jpn J Med Vol 29, N 3 (May, June 1990)
14 Forme grave Forme ambulatoire Si 1 2 = oui que faire? prélever traiter rapidement Adultes Doxycycline : 100 mg PO/IV x 2 / jour et G3G : Ceftriaxone (ROCEPHINE*) IV / IM : 1-2 g / 24h ou Céfotaxime (CLAFORAN*) IV : 2 g x 3 / 24h ou Ceftazidime (FORTUM*) IV / IM : 2 g x 3 / 24h Durée : 14 jours Alternative sur documentation bactériologique et après avis spécialisé : Fluoroquinolone : ciprofloxacine (CIFLOX*) : PO : 750 mg x 2 / 24 h ou IV : 400 mg x 2 / 24 h Durée : 7-14 jours selon la clinique Enfants (C.I. doxy et FQ) Après avis spécialisé Triméthoprime - sulfaméthoxazole (BACTRIM*) et Aminoglycoside (AMIKLIN* ou GENTAMICINE*) Après avis spécialisé Consensus GOARN / CHT / DASS NC, 2009
15 Dès que V. vulnificus est isolé Signaler dans les 24 h à la DASS NC investigation (DASS NC) Préciser l exposition Surveiller Prévenir Améliorer connaissances Prélever l environnement eau, fruits de mer, restes de repas (ne pas congeler)
16 Hors urgence : prévention patients haut risque Alimentation huîtres ou fruits de mer : rapidement au froid après récolte, < 10 C pas crus bien cuits pas les coquillages non ouverts après cuisson temps de cuisson : ébullition vapeur friture coquillages 5 min après ouverture 9 min après ouverture huîtres 3 min 10 min éviter contamination croisée avec surface infectée (par produit marin ou eau de mer) : mains infectées autre produit marin infectés nourriture planches découper, couteau infectés récipient infecté récipient infecté fruits de mer cuits Plaies cutanées pas de contact plaie / eau de mer ou fruits de mer éviter blessure dans l eau de mer / avec produits marins (gants) laver savon eau douce toute plaie en contact avec eau / fruits de mer consulter le plus tôt possible si une telle plaie semble infectée
17 Hors urgence : prévention patients haut risque
18 Je vous remercie pour votre attention Questions diverses
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