La séduction des cartes du geoweb. Le cas des flux de migrants internationaux

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1 Cybergeo : European Journal of Geography Cartographie, Imagerie, SIG 2020 La séduction des cartes du geoweb. Le cas des flux de migrants internationaux The seduction of the geoweb maps. The case of international migrant flowmaps Françoise Bahoken, Laurent Jégou, David Lagarde et Nicolas Lambert Édition électronique URL : ISSN : Éditeur UMR 8504 Géographie-cités Référence électronique Françoise Bahoken, Laurent Jégou, David Lagarde et Nicolas Lambert, «La séduction des cartes du geoweb. Le cas des flux de migrants internationaux», Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Cartographie, Imagerie, SIG, document 929, mis en ligne le 17 janvier 2020, consulté le 17 janvier URL : Ce document a été généré automatiquement le 17 janvier La revue Cybergeo est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 non transposé.

2 1 La séduction des cartes du geoweb. Le cas des flux de migrants internationaux The seduction of the geoweb maps. The case of international migrant flowmaps Françoise Bahoken, Laurent Jégou, David Lagarde et Nicolas Lambert Introduction 1 Le 26 octobre 2015, le petit monde de la cartographie thématique statistique est secoué par la publication d une carte animée inédite montrant la supposée crise migratoire syrienne. Une image valant plus de mille mots, selon l adage attribué à Confucius, l agence de communication finlandaise, au nom évocateur de "Lucify" met en ligne une application de cartographie interactive ( 1 permettant de géovisualiser des flux migratoires dirigés vers l Europe. 2 La carte intitulée "The Flow Towards Europe" a été rapidement relayée par The independant (le 27 octobre 2015), puis par la presse française (Slate le 29 octobre 2015, le Nouvel Observateur le 30 octobre 2015). Il faut dire qu elle fait suite à la campagne de communication de l ONU 2 qui avait lancé un appel à réalisations sur ces données. Comme le relève Bacon (2016), Slate reprend mot pour mot l argumentaire de Lucify : la carte permettrait ainsi de "voir avec plus d efficacité où les demandeurs d asile vont et d où ils proviennent" et de "visualiser ce que représente l arrivée de tous les réfugiés dans l Union européenne", dans un contexte où l on parle de "la pire crise des réfugiés de l Histoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale" 3. Le texte en ligne précise ce titre dramatique, nous y reviendrons. La visualisation représente, en effet, les demandeurs d asile dans les différents pays de l Union européenne ; le texte ajoute que l Europe n est pas majoritaire dans cet accueil. Qu en est-il exactement? 3 Si cette application nous pose manifestement un problème, il est important de noter qu il ne réside pas uniquement dans la technologie mobilisée, son esthétique, ni dans

3 2 les choix techniques sous-jacents. L embarras relève en effet de la complexité de l analyse de ces cartes du web pour deux raisons principales : d une part, à cause de l apparente variété de ces applications en termes de composition, d interface ou de techniques mobilisées pour visualiser un même thème (ici des flux migratoires internationaux) ; d autre part, du fait que leur analyse doive aborder non seulement ce qui relève de l intention du concepteur de la carte (fabriquer une application destinée à transmettre un message à un public donné), mais encore ce qui relève de sa réception, à savoir la perception visuelle et l interprétation de ce message par les publics ciblés, compte tenu du contexte du moment (rappelons que la carte de Lucify apparaît comme une réponse visuelle à la "crise migratoire"). 4 La réception de l information représentée, étant donné le contexte de l époque, a été visiblement mal prise en compte par les concepteurs ou volontairement orientée. Ces derniers semblent avoir éludé la portée sociale des cartes, le fait que "toutes les cartes sont des textes rhétoriques [ ] Toutes les cartes offrent une argumentation sur le monde" (Harley, 1995), oublié qu elles sont de puissants médias de transmission d une" certaine vision du monde [ ] le pouvoir des cartes pour créer ou influencer la vision du monde dans chaque culture est manifeste" (Joubert, 2015). 5 Nous avançons une hypothèse quant à cet oubli apparent : le support numérique de ces cartes du web et les technologies afférentes seraient considérés comme l information elle-même, c est pourquoi elles sont survalorisées au profit du contenu, de l information thématique, du fait d une forme d autorité qui serait spécifique aux technologies de l information et de la communication, au geoweb. Rappelons ici McLuhan (1967) pour qui "The medium is the message". C est sans compter sur le fait que le support de la carte a sans cesse évolué au cours du temps, que sa version numérique n est en réalité qu une nouvelle "ligne de fuite" parmi d autres (Plantin, 2012). Il en est de même pour ce qui est de l information géonumérique dont la forte composante technique génère de nouvelles contraintes, des limites à la représentation qui découlent du coût d accès aux outils et à leurs potentialités encore restreintes. Comme l indique Amilhat Szary (2018) : "On ne produit pas une image de la même façon selon qu on la dessine ou qu on agence des pixels. De la même façon, notre rapport à cette visualisation dépend beaucoup de son potentiel "performatif", c est-à-dire à sa capacité à mettre en jeu l interaction avec celui qui regarde l image ou l œuvre". 6 On retrouve ici la manifestation actualisée de problèmes plus généraux déjà soulevés par le courant de la cartographie critique représenté par Harley (1995) et d autres auteurs tels Wood (1992). La différence est que les concepteurs de l application Lucify ne tombent pas sous le coup d un effet d autorité classique ou de pouvoir. Ces nouvelles "fabriques cartographiques" (Joliveau et al., 2013), associées à la traditionnelle "[ ] précision et [à] l austérité du dessin, sont les nouveaux talismans de l autorité qui culminent à notre époque avec la confection des cartes par ordinateur" (Harley, 1995), a priori du moins, cette néotechnologie produisant des cartes qui, "comme toutes les images construites dans le passé, n offrent pas une vision neutre du monde" (Harley, 1995). Ce constat de la position dominante de nouveaux acteurs dans le paysage cartographique contemporain nous permet de proposer une hypothèse supplémentaire à la question de l effet produit par ces cartes, de leur impact sur les publics. 7 Le dispositif géonumérique The Flow Towards Europe peut être considéré comme caractéristique des nouvelles fabriques, du nouveau visage d une cartographie de flux internationaux. Ce type d application de géovisualisation contribue incontestablement

4 3 à renouveler l image cartographique réalisée, entre autres, dans le cas de migrations internationales. On peut cependant s interroger sur leur signification et leur intérêt dans le débat. L accélération des possibilités techniques et l engouement d une communauté de développeurs restreinte, mais dynamique, facilitent l émergence d applications web variées sur le sujet. Ce contexte laisse toutefois supposer un problème de surenchère technique et visuelle en "dataviz" qui oublierait quelque peu les répercussions de ces représentations sur le public. 8 Il est, en effet, possible de mesurer le chemin parcouru depuis près de dix ans. Une précédente recension de cartes en ligne décrivant des flux migratoires (Bahoken, 2009) avait mis en évidence trois principales modalités de mise en ligne : une prédominance de cartes statiques, la rareté d éléments animés interactifs dans les vues proposées, l absence de collections de cartes et/ou d atlas interactifs sur les migrations. À noter que l Atlas Barthes 4 sur l immigration en France entre les deux guerres faisait figure d exception, avec son "système de cartographie automatique sur Internet" permettant la visualisation de près de cartes préalablement réalisées par les auteurs. 9 Cette timidité des initiatives tient aux sérieuses difficultés techniques rencontrées alors par les développeurs. Les quelques applications disponibles à l époque, pourtant proposées par des acteurs d envergure, telle celle du New York Times 5, ne sont d ailleurs plus en ligne aujourd hui, ce qui pose également la question de la pérennité du support numérique. La recension récente de près de quatre-vingts applications web interactives, décrivant des flux, mouvements et trafics dans le cadre du projet geographic flow visualization (gflowiz) 6, a porté à 17 le nombre d entre elles dédiées à des flux démographiques (migrants, réfugiés, navetteurs, promeneurs, sportifs, etc.), dont on notera qu ils concernent davantage des migrants de type "réfugié" plutôt qu expatrié ou touriste. De premières analyses sur les dates de mise en ligne soulignent l importance de la thématique des flux migratoires (figure 1). Figure 1 : Évolution du nombre d applications recensées dans un geoweb de flux et réseaux 10 La figure 1 montre l effet du contexte de la "crise migratoire" dans l augmentation de la fréquence de mise en ligne de cartes de flux dès 2015, avec un étalement les années suivantes, ce dernier étant imputable au décalage entre la production de l information, sa mise à disposition et son exploitation. 11 Cette augmentation souligne, par ailleurs, un intérêt collectif pour le support géonumérique. Elle renforce, d autre part, l hypothèse selon laquelle la majorité des

5 4 problèmes techniques de l époque est aujourd hui en grande partie résolue. Notre objectif est de comprendre les raisons qui ont conduit les auteurs à sélectionner l'une ou l'autre modalité d'expression cartographique sur le web de ces flux migratoires, leurs motivations, les critères visuels et techniques retenus, cela, en lien avec la réception des images par le public et par les spécialistes, leur perception de l'information et leur critique. L hypothèse générale est la permanence du peu de considération accordée aux aspects thématiques en amont de la production informatique, lors de la phase de conception de l application ; certains sujets étant plus sensibles que d autres, un effort particulier doit être mené lors de la symbolisation des informations sur la carte, en particulier par l ajout d éléments pertinents de sémiologie cartographique. Il est en effet regrettable, préjudiciable pour tous, que ces nouvelles images des flux démographiques ne permettent pas, dans l ensemble, d enrichir qualitativement les représentations de ces migrations, et, par conséquent, leur interprétation et prise en compte dans les débats qu elles suscitent. 12 Pour examiner cette hypothèse, sachant que différents éléments imbriqués liés aux nouveaux procédés de visualisation posent un problème, certains d entre eux relevant de la visualisation d informations étant mentionnés par Keim et al. (2008), nous allons d abord étudier les enjeux de la mise en carte de migrations récentes. Pour cela, nous considérerons à titre d exemple la migration syrienne, dans le contexte de 2015, conséquence de cette supposée "crise migratoire" qui généra un traitement médiatique particulier, le renforcement de la fermeture des frontières et une production cartographique volumineuse. Nous allons ensuite introduire et commenter la carte dite de Lucify, le malaise qu elle suscita, puis les réponses apportées, à savoir d autres représentations produites sur ce thème, proposant des cartes plus classiques. La dernière partie s intéressera à de nouvelles applications de géovisualisation qui offrent des pistes pour aller plus loin dans les tentatives de représentation de ces situations complexes. Enjeux géopolitiques de la mise en carte de l exil syrien 13 Les soulèvements populaires qui ont touché le Maghreb et le Moyen-Orient depuis 2011 ont entraîné d importants mouvements de population au sein de l espace euroméditerranéen. Parmi les différents pays d origine des candidats à l exil, la Syrie figure en tête des États ayant enregistré le plus grand nombre de départs de ses ressortissants. Dans ce contexte, le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), organisme en charge de la coordination de l accueil des réfugiés syriens dans les pays limitrophes, constitue le principal producteur de données sur cette population. En dépit du caractère particulièrement hasardeux de l exercice de comptage d individus mobiles, les chercheurs, les organes de presse, les agences de communication à l image de Lucify sont régulièrement amenés à mobiliser les chiffres produits par cet organisme. Face à la position de quasi-monopole du HCR dans ce domaine, il semble nécessaire de s interroger sur la manière dont sont construites ces données, de même que sur les enjeux sous-jacents à ce type de productions statistiques et cartographiques, au caractère éminemment politique.

6 5 Le HCR et la production de données sur les populations déplacées 14 En tant que principal organisme de coordination de l action humanitaire en direction des réfugiés, le HCR constitue un acteur incontournable de la production de données sur les migrations forcées à l échelle mondiale. L agence onusienne dispose d ailleurs d un service spécialement dédié au traitement de l information statistique, qui, chaque année depuis 1994, fait état du nombre de déplacés internes, réfugiés et apatrides recensés à travers le globe (Crisp, 1999). Ces chiffres sont essentiellement issus d enregistrements de populations effectués dans les pays d intervention du HCR. De nouvelles mesures sont d ailleurs régulièrement adoptées par l agence afin d améliorer ses capacités de comptage. C est notamment le cas en Jordanie où, à partir de février 2015, celle-ci a profité d une grande campagne de vérification de l identité de l ensemble de ses bénéficiaires syriens présents dans le pays pour introduire une méthode d enregistrement biométrique par l empreinte de l iris. En dépit des questions d ordre éthique que pose ce genre de pratique, un décompte extrêmement précis a, de cette manière, pu être effectué. 15 En tentant d obtenir la vision la plus exhaustive possible du nombre d individus victimes de déplacements forcés, les objectifs du HCR sont multiples. En premier lieu, l enjeu est de réussir à évaluer la taille de la population cible pour envisager une réponse adéquate. Ces chiffres permettent ensuite de déterminer le nombre d acteurs de terrain à mobiliser pour délivrer l aide d urgence aux réfugiés. Enfin, il s agit de préparer des budgets pour financer ces opérations et entreprendre une levée de fonds auprès des bailleurs internationaux. Sans chercher à remettre (totalement) en cause le fait que le HCR soit animé par des motivations humanistes lorsqu il enregistre des réfugiés, il serait néanmoins naïf de croire qu il s agit là des seuls enjeux liés à cette catégorie de recensement. En effet, les intérêts financiers inhérents à ce type d action humanitaire sont considérables. Comme le rappelle Bakewell, "l'aide [internationale] est dirigée vers les réfugiés et les donateurs veulent s assurer qu'elle a atteint leur cible" (Bakewell, 1999, 2). Ce besoin de visibilité constitue d ailleurs" un important facteur permettant d expliquer la poursuite de la politique d encampement des réfugiés en dépit de la majorité des recherches suggérant que les réfugiés et leurs hôtes seraient mieux servis par un mode d intervention plus souple, favorisant l intégration au sein des communautés locales" (Bakewell, 1999, ibid.). Pour Turner, il s agit d ailleurs d une des raisons ayant incité la Jordanie à construire des camps de réfugiés syriens et à rendre ainsi plus visible leur présence sur son territoire (Turner, 2015, 8). 16 Cette volonté de rendre visible l ampleur de ces déplacements forcés explique aussi en partie l augmentation exponentielle du nombre de rapports produits à partir de statistiques émanant de l agence onusienne et de ses partenaires. Cette littérature grise, ainsi qu une importante partie des chiffres sur lesquelles elle repose, est disponible sur le site data.unhcr.org. Si ce portail est présenté comme un outil permettant de centraliser des informations visant à améliorer la coordination et les opérations de terrain des acteurs humanitaires, il offre également la possibilité à tout un chacun de télécharger d innombrables données, portant sur les principales zones d intervention du HCR à travers le globe cartes sont ainsi accessibles en ligne. Parmi elles, plus de portent spécifiquement sur l exil syrien et illustrent la dimension multiscalaire de ce phénomène, de l échelle du camp à celle, transnationale, de l ensemble des pays d accueil au Moyen-Orient. Grâce à une mise à jour quasi

7 6 quotidienne des données d enregistrement des bénéficiaires enregistrés dans les pays voisins de la Syrie, il est donc possible de retracer de manière assez précise l évolution de l exode dans cette région. Un exode syrien massif mais uniquement vers les pays limitrophes 17 L insurrection populaire en Syrie, lancée en mars 2011, a rapidement entraîné une flambée de violence dans le pays. Face à la répression sanglante du régime de Bachar al- Assad, les premiers mouvements de population sont observés dès la fin du mois d avril. À partir de là, un nombre croissant d individus résidant dans les espaces limitrophes de la Turquie, du Liban et de la Jordanie commencent à quitter la Syrie, pour se réfugier dans les villes et les villages situés de l autre côté de la frontière. Au cours des mois suivants, les autorités jordaniennes, turques et irakiennes 7 prennent la décision d ouvrir des centres de transit et des camps de réfugiés destinés à canaliser et à gérer un afflux de candidats à l exil en constante augmentation. Comme nous l avons évoqué plus haut, ces lieux de convergence et de redistribution des flux vont dès lors constituer un outil permettant au HCR et aux gouvernements locaux de comptabiliser le nombre d exilés présents dans les premiers pays d accueil. 18 L été 2012 marque ensuite un tournant décisif dans l évolution du conflit et le processus de dispersion géographique qui affecte la société syrienne depuis Les centresvilles de Damas et d Alep, les deux principales agglomérations du pays restées jusqu alors relativement épargnées par les combats, deviennent à leur tour le théâtre de violents affrontements entre l armée loyaliste et les rebelles de l Armée syrienne libre (ASL). Alors que le nombre de victimes augmente de façon exponentielle, cette soudaine dégradation de la situation va être à l origine d un nombre de départs sans précédent depuis le début de la crise. Durant le seul mois d août 2012, personnes quittent le pays pour se rendre principalement en Jordanie et en Turquie. Un an plus tard, le total des exilés syriens enregistrés auprès des services du HCR au Moyen-Orient s élève déjà à plus de 1,6 million de personnes. La Jordanie et le Liban représentent à cette époque les deux premiers pays d accueil, avec plus de réfugiés présents dans chacun de ces États, suivis par la Turquie ( ), l Irak ( ) et l Égypte (70 000) Par la suite, la progression de l organisation État Islamique (EI) dans l est de la Syrie conjuguée, à partir de septembre 2015, avec l intervention militaire russe destinée à aider le régime syrien à reprendre le contrôle de l ouest du territoire national, a largement contribué à alimenter les flux en direction des pays limitrophes. À l échelle régionale, le nombre de réfugiés syriens n a cessé de croître, au point de dépasser les 5,6 millions de personnes enregistrées au HCR en octobre Parmi elles, plus de 3,5 millions résidaient en Turquie, faisant de ce pays la principale destination pour cette population d exilés. Une cartographie de l exil syrien européocentrée et fondée sur des statistiques hasardeuses 20 Depuis plusieurs décennies, la multiplication des entraves juridiques et matérielles adoptées par les gouvernements européens à l encontre des migrants en provenance des "Suds" empêche un nombre croissant de demandeurs d asile d accéder au territoire

8 7 de l espace Schengen pour y solliciter la protection des États membres. Depuis le début de la crise syrienne, cette politique de mise à distance des étrangers a permis de contenir l écrasante majorité des réfugiés dans les pays voisins de la Syrie. En effet, alors qu environ 2,5 millions d exilés syriens étaient présents dans les 4 États limitrophes à la fin de l année 2013, ils n étaient au même moment que à avoir sollicité l asile au sein des 28 pays membres de l Union européenne Dès l année suivante, des effectifs croissants de Syriennes et de Syriens, plongés dans un contexte mêlant des conditions de vie difficiles dans leurs pays de premier accueil à une situation sécuritaire en constante dégradation dans leur pays d origine, ont entrepris de périlleux voyages afin de rallier le continent européen depuis les côtes turques ou nord-africaines. En 2015, avec environ demandes d asile déposées, les ressortissants syriens constituaient ainsi la population la plus représentée parmi le 1,2 million de requérants ayant sollicité une protection dans l un des 28 pays de l UE au cours de cette même année 10. Face à ce soudain (bien que largement prévisible) afflux de population, les sphères politiques et médiatiques se sont livrées à une surenchère verbale, allant jusqu à qualifier cette situation de "crise migratoire", une formule largement usurpée comparée à la situation observée dans les pays voisins de la Syrie Afin d appuyer leur propos, ces observateurs ont produit des cartes alimentant les angoisses d invasion au sein de l opinion publique européenne. Ces images sont dès lors venues s inscrire dans la continuité d une cartographie déjà abondante des migrations internationales, "servant d arguments aux stratèges de la géopolitique régionale tentant de dessiner une géographie globale des risques et des menaces" (Brachet et al., 2011, 3). La majorité d entre elles sont constituées de multiples flèches, symbolisant l intensité, mais surtout la direction des flux de demandeurs d asile qui, à en croire ces représentations, convergeraient tous en direction de l Union européenne. En effet, rares sont les cartes qui se proposent de mettre en miroir l ampleur de l exode syrien en Europe et au Moyen-Orient (Bahoken, Lambert, 2017). 23 Qui plus est, les statistiques portant sur les exilés syriens comptabilisés sur le territoire de l Union européenne se révèlent particulièrement approximatives. Une comparaison des données fournies par le HCR et l OCDE pour l année 2015 permet d entrevoir le caractère profondément hasardeux de toute tentative d évaluation quantitative de cette population, et, par extension, des possibilités d une cartographie précise de leurs effectifs. Si l on se réfère à la situation décrite en Allemagne pour la fin de l année 2015, on constate que le HCR (UNHCR, 2016) comptabilisait Syriens, alors que pour l OCDE (OCDE, 2016), ils n étaient que à résider dans ce pays. Si l on peut supposer que ces différences sont liées aux catégories prises en compte (demandeurs d asile, réfugiés statutaires, etc.), aux méthodes de comptage utilisées par les organismes producteurs de données, ou encore aux dates précises auxquelles ces images statistiques ont été saisies, il est malheureusement impossible de se procurer des informations détaillées sur ces aspects de l enquête En ce qui concerne les chiffres publiés par le HCR, l agence onusienne se contente de mentionner dans un rapport de 2017 qu ils ont été "collectés par les gouvernements et les différents bureaux du HCR installés dans le monde, enrichis quand cela était nécessaire de données provenant d organisations non-gouvernementales" (UNHCR, 2017, 3). Ces maigres informations ne permettent pas non plus de savoir si ces statistiques sont basées sur des enregistrements, des estimations ou des recensements, ni même s ils se réfèrent à des flux ou des stocks de populations. Même en se fondant uniquement sur les données

9 8 délivrées par l agence onusienne, on observe des incohérences surprenantes, y compris en comparant des chiffres portant sur des périodes contiguës. Pour ne citer qu un seul exemple parmi les nombreux cas existants, à la fin de l année 2015, demandeurs d asiles syriens étaient enregistrés en Serbie, contre seulement 53 en juin 2016 (UNHCR, 2016 ; 2017). Ces données semblent donc impliquer que le HCR s est ici appuyé sur des comptages de flux plutôt que sur des stocks de populations. Ainsi, comme le confessent les auteurs du rapport paru à l été 2017, cette méthode est susceptible d impliquer des doubles, voire des triples comptes à l échelle de l espace européen : "Les chiffres des demandeurs d asile pour l Europe mentionnés dans ce rapport doivent être traités avec précaution. L image statistique du nombre de personnes sollicitant une protection internationale en Europe est partiellement déformée en raison des cas rapportés d individus enregistrés comme demandeurs d asile à de multiples reprises à travers le continent. Le nombre réel d individus déposant des demandes d asile en Europe est vraisemblablement plus bas que celui décrit dans cette section" (UNHCR, 2017, 15). 25 De tout temps, des distorsions délibérées du contenu des cartes ont été utilisées à des fins de propagande politique. Comme l affirme Harley, "derrière le créateur des cartes se cache un ensemble de rapports de pouvoir, qui crée ses propres spécifications. [ ] Les réalisateurs de cartes de propagande ont généralement été les défenseurs d'une vision géopolitique à sens unique" (Harley, 1995, 33). Il en va ainsi de la plupart des représentations cartographiques publiées par les médias européens depuis 2015, qui décrivent des flux convergeant uniquement vers l Europe. En plus d être établies sur la base de chiffres approximatifs, ces cartes dévoilent des échelles d observations qui témoignent d une vision profondément européocentriste des questions migratoires, contrastant de manière radicale avec les réalités de l exil syrien, et, plus généralement, de la géodynamique des migrations internationales contemporaines. Cartographie de la migration syrienne, par Lucify 26 Lucify, que l on pourrait traduire par "celui qui apporte la lumière" (rien que cela), est une agence de communication finlandaise spécialisée dans la data visualisation, c est-àdire la représentation des données en vue de leur communication sur Internet. Ses clients sont des entreprises privées comme des organisations internationales, notamment le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l ONU (UN- OCHA). La carte dont il va être question dans la section suivante est d ailleurs le résultat d un appel à projet de cet organisme, pour la représentation de certaines de ses données, afin d améliorer leur communication. Les données source 27 Les données en question sont de source HCR ( ), elles sont notamment mises à disposition librement sur le dépôt de l agence Lucify 14 sous licence MIT.

10 9 Figure 2 : Extrait du tableau de données utilisées pour produire la carte "The Flow Towards Europe" 28 Les données datées du 17 novembre 2015 décrivent des flux de migrants internationaux (pays x pays) dénombrés entre 50 pays d origine et 200 pays ou groupes de pays de destination (figure 2). Pris en compte entre 1992 et 2015, ces flux permettent d étudier l évolution de ces effectifs mois par mois, mais le total annuel correspond à un cumul de l ensemble des années d observation. 29 Ces données sont donc à manier avec précaution, au-delà des traditionnels effets liés à la difficulté d une mémoire précise des évènements ou à la déclaration des États : certains d entre eux ayant avantage à survaloriser les effectifs d immigrants ou d émigrants, et d autres à les sous-estimer. S ajoutent à cela des problèmes de définitions, d harmonisation et de regroupement bien connus pour ce type de données. 30 Ainsi, en 2015, ces données correspondent à 23 années d observations cumulées ( ) et non à la seule situation de 2015, ce qui explique cet apparent effet de masse. En effet, si l on effectue un simple bilan comptable du nombre de relations bilatérales observées sur cette période, entre ces (50 x 200) pays, ce n est pas relations 15 que nous devrions avoir, mais plutôt et cela, en supposant que ces 50 pays sont les uniques émetteurs de migrants. Si l on considère logiquement que les 200 pays récepteurs de migrants sont également potentiellement émetteurs de migrants, ce n est pas mais relations que nous aurions pu observer sur la même période. 31 Le nombre de flux de migrants cumulé en 2015 est donc plutôt faible, dans l ensemble théorique des possibilités de relations internationales ; la densité de la matrice de flux correspondante étant de 32,21 %, ce qui laisse, soit dit en passant, une marge de progression assez confortable. 32 Ces données offrent ainsi la possibilité d analyser soit l évolution de la fréquence des flux origine-destination entre deux pays, soit en termes de nombre de liens (74 093

11 10 relations orientées) ou de flux (le nombre total de migrants est de ), soit en termes de capacités de réception (nombre de migrants reçus) ou d émission des pays (nombre de migrants émis) par pays, ou par rapport à un ensemble. Les données de la migration syrienne, cartographiées par Lucify 33 La carte réalisée par l agence Lucify à partir des données précédentes est présentée sur la figure 3 :"The Flow Towards Europe" (Lucify, 2017). Figure 3 :"The Flow Towards Europe" (Lucify, 2017) 34 Cette carte se présente sous la forme d une page web en pleine largeur, avec un fond noir qui permet de faire ressortir le support principal de l information : des flux de migrants symbolisés par des particules luminescentes en mouvement, évoquant une animation du procédé du semis de points 17. Encart 1 : Du semis de points aux particules Le semis de points est d abord un type d implantation spatiale qui modélise une information géographique sous la forme d un point, de surface non mesurable, muni d une unique paire de coordonnées (X, Y). Les semis de points sont aussi un procédé utilisé en sémiologie graphique pour représenter des caractères quantitatifs discrets, typiquement la distribution spatiale d effectifs de populations. Trois principales modalités sont généralement mises en œuvre : 1) Les "points Bertin" correspondent à une représentation par semis régulier de points (X, Y) localisés dans un plan (sur un maillage régulier), avec la possibilité de jouer sur la taille proportionnelle des points (variable visuelle de taille) ; 2) Le "semis de points aléatoire", en implantation surfacique, qui consiste à symboliser un voire plusieurs individus par des points de taille unique, positionnés aléatoirement sur une surface ; 3) Le "semis de points territoriaux" est formé de points présentant une localisation géographique exacte. Chaque point (X, Y) va servir de support à la représentation d effectifs par l application de la variable visuelle taille. La position de ces points

12 11 résulte souvent de l hypothèse qu ils représenteraient la localisation moyenne d un ensemble d individus appartenant aux zones qu ils symbolisent. Ces semis territoriaux peuvent être réguliers ou irréguliers. Le procédé du point est actuellement très en vogue (en Dataviz/InfoViz), sous la dénomination anglaise de "particules" depuis que Microsoft s'en est emparé, pour une démonstration technologique en Ce procédé relève en fait du cas n 2. Ces trois modalités diffèrent tant dans leur rendu que dans leur mise en œuvre et surtout dans la perception de l'information représentée. Le choix de l'une ou de l'autre devrait tenir compte de la nature de l information que ces figurés symbolisent. 35 Sur la carte de la figure 3 les particules représentent, chacune, 25 demandeurs d asile, ce qui correspond, d après les auteurs, "à environ une charge d'autobus pour un siège sur deux". L hypothèse est que ces déplacements agrégés ont été réalisés collectivement par des voies routières, sans que ces dernières apparaissent sur la carte. 36 Ces particules se déplacent en effet entre le pays de départ et le pays d arrivée en ligne droite, avec un léger effet de traînée qui renforce la perception du déplacement. Elles s accumulent pour former de petites barres blanches verticales dans chacun des pays d accueil. Ce flux de particules étant fonction du temps, l animation est par défaut liée à l écoulement du temps entre 2012 et 2017 (dont la vitesse de l animation est réglable). La visualisation de positions temporelles s effectue sur une courbe qui surmonte la carte et forme une sorte de curseur cliquable. La courbe représente le nombre total de demandeurs d asile en évolution sur la période. La carte propose, en outre, d autres informations accessibles de manière interactive : au survol d un pays s affichent les effectifs de départ et d arrivée des migrants, le flot de particules mobiles correspondant pouvant être filtré en conséquence. Sous la carte animée, la page de Lucify propose d autres représentations graphiques qui visent à "matérialiser" les statistiques : un diagramme dit de Sankey 19 reliant origines et destinations, des symboles en forme de terrains de football pour visualiser la superficie qu occuperaient ces réfugiés si on les regroupait de cette façon ridiculement dense. La réception par le public, au travers du relais de la presse 37 Cette carte est accueillie différemment selon le public. De nombreux médias la plébiscitent, en la relayant abondamment sur divers supports (voir par exemple : ou encore dans le Nouvel Observateur 38 L innovation algorithmique et technique dont fait preuve l application est saluée, à juste titre, dans le domaine de l informatique graphique, des NTIC. Des graphistes louent la saillance visuelle de l image, ce fond noir, ces particules, mobiles. Dans le champ des humanités numériques, en particulier géographiques, l accueil est plus mitigé, et pour cause : l originalité de la métaphore qui consiste à mesurer l ampleur de la migration syrienne en équivalent terrains de football rate sa cible. Cette carte participe plutôt d un ensemble de publications liées à l existence d une supposée "crise

13 12 migratoire" qui serait caractérisée par l envahissement massif de réfugiés d origine syrienne, ce que cette carte sous-entend clairement Sur le plan de la représentation, certains cartographes vont jusqu à se mettre en colère publiquement (Lambert, 2015 ; Bacon, 2016 ; Amilhat Szary, 2018), dénonçant une réification des migrants assimilés à des insectes ou des missiles lancés vers l Europe. La carte cherche ici d abord à séduire, par ces apparats brillants tels des bijoux, sur un fond noir, une petite robe, supposés gage d élégance. Elle use pour cela d un artifice graphique qu elle rend luminescent, des particules pour figurer des données agrégées, en faisant croire à des données subindividuelles. Elle mobilise également une métaphore parabolique qui suggère une attaque. 40 Amilhat Szary précise que "l intention semble facile, à saisir, mais qui recèle bien des sousentendus : des petits points [voulant montrer] qu ils s amassent à mesure que la flèche du temps se déploie, donnant l impression d une invasion d insectes, comme si l une des plaies d Égypte se déployait sur notre continent" (op.cit.). D après Lambert (2015), le migrant tel qu il est représenté ici correspond à un missile "qu il serait impossible d arrêter, un missile qui détruit ce qu il touche. Bref, par bien des aspects, cette sémiologie graphique met en scène un scénario d invasion, quasi militaire, avec des pays européens attaqués (et envahis) par les étrangers. Écœurant!". 41 Ces choix sémiologiques douteux affectent indéniablement la sémantique, le message transmis par l image. L utilisation d une métaphore guerrière pour caractériser les flux de migrants internationaux sud nord est caractéristique de l époque contemporaine. Tandis que la flèche elle aussi décriée, pour d autres raisons correspond à une arme artisanale, le missile traduit bien l intentionnalité, la puissance de la frappe, son inéluctabilité, sa précision et l anéantissement de l Europe qui s ensuivra en raison de l arrivée de ces populations. On peut d ailleurs aisément rapprocher cette image de celles des films de cinéma évoquant des centres de contrôles d armes atomiques. De la réception au malaise 42 Cette carte a été mal reçue par une communauté de cartographes. Lambert s en est offusqué en considérant, parce qu elle "gratte", qu elle était "à abattre". "Cette carte n informe pas, elle déforme. En sélectionnant une partie de l information, en choisissant de la mettre en scène de cette façon, cette carte produit un discours erroné. Un discours qui n éclaire pas mais qui aveugle. Bref, c est une carte à oublier " (Lambert, 2015). 43 Bacon (2016), spécialiste de la question, s est également exprimée. Si elle en loue les qualités de technicité et d adaptation au support web, elle regrette que les informations qu on en tire soient partielles, caricaturales et pourraient être facilement mises au service de la déshumanisation d une tragédie. 44 Au-delà des aspects de sémiologie graphique, cette carte pose aussi un grave problème dans la sélection de l information. En ne cartographiant que les migrations vers l Europe, en simplifiant les trajets par des lignes droites, cette carte tronque la réalité migratoire de l espace représenté, pour coller finalement au discours dominant. Au lieu d être objective, elle va provoquer chez le lecteur non averti une interprétation qui va être faussée. 45 Le cas de la Turquie en est un bon exemple : ce pays est représenté sur cette carte comme un pays d émigration. Or, la Turquie n est en réalité ni un pays d émigration, ni

14 13 même un pays de transit : c est un pays d immigration, massive qui plus est. En résumé, en représentant certaines informations mais pas d autres (ce que nous faisons tous en tant que cartographes), cette carte ment et vient se mettre en phase avec le discours dominant. Et les choix sémiologiques, conscients ou inconscients, ne sont qu un moyen de rhétorique supplémentaire pour servir ce discours. Mais le mensonge est bel et bien introduit en amont de la représentation. Une nouvelle déconnexion entre progrès technologique, recherche cartographique et information objective de la population? 46 La mauvaise réception de cette carte illustre, une fois de plus, la déconnexion entre l intention et la réception d une carte sensible au niveau géopolitique mondial, dans le contexte du geoweb, entre les aspects techniques et technologiques, les questions thématiques et la demande sociale d information. Malgré les efforts déployés, les images obtenues ne contribuent pas à résoudre le problème de la représentation de ces données de flux, à un niveau autre que graphique et esthétique (Bahoken et al., 2013). Elle illustre ce "malaise", décrit par Baron et al. en 2012, résultant d une "révolution" infographique déconnectée des réalités. Elle renforce l inadéquation, hélas toujours d actualité, entre l effort de développement informatique et l inefficacité cartographique d un résultat pourtant plébiscité qui ne dépasse pas, encore une fois, le stade de la "curiosité cartographique" (ibid.). 47 Il devient dès lors plus que nécessaire de s interroger également sur des propositions de représentation de phénomènes sociaux qui semblent faire fi de décennies de recherche dans ces domaines. C est en ce sens qu une approche critique déconstructionniste est essentielle, l une de ses fonctions étant de "redéfinir la portée sociale des cartes" de manière à renforcer notre "pouvoir de représentation cartographique, en tant que mode d établissement d un ordre dans le monde" (Harley, 1995). 48 Au-delà de la technicité des représentations, l existence de ce malaise pose probablement l hypothèse d un surinvestissement de la société sur ces techniques, d une attente surdimensionnée de ces nouvelles images en termes explicatifs ou descriptifs de la réalité de ces migrations. Ne leur accorderait-on pas une importance analytique qu elles ne sauraient avoir? Est-ce la vocation de ces images du geoweb que de transmettre un message humanitaire, de déclencher une prise de conscience? Ce dernier a-t-il été évalué auprès du public? 49 Cette hypothèse, volontairement provocatrice, n émerge pas ex nihilo. Elle vient du constat de pratiques courantes dans le milieu de l informatique et du journalisme graphique, sous la forme de compétitions entre agences (de marketing, de dataviz) et journaux pour produire des infographies percutantes. 50 Ces images à fort impact visuel résultant d études complexes semblent difficilement compatibles avec une analyse qualitative fine. L historique du projet Opte 21 est en ce sens instructif. Il indique que l enjeu principal de ces images (telle celle-ci : en.wikipedia.org/wiki/opte_project#/media/file:internet_map_1024.jpg) du réseau internet réside dans le défi technique et l esthétique du résultat. Il ne serait pas dans la compréhension du phénomène, des enjeux sous-jacents, ni dans la communication efficace, la vulgarisation de ces résultats. Par ailleurs, ce type de cartes dynamiques demande des manipulations, un temps de compréhension ou d apprentissage, une

15 14 exploration de la part des lecteurs, une attention qui n est pas toujours possible, ni adaptée, produisant finalement une compréhension potentiellement partielle. 51 Il nous semble important de prendre en compte ce constat dans la critique des nouvelles représentations cartographiques, notamment lorsqu elles portent sur des enjeux sociaux et géopolitiques aussi importants que ceux des migrations. Par là même, il faut aussi souligner, ou réaffirmer, l importance de la critique de ces images : parce qu elles sont complexes, parce qu elles ont un attrait technique indéniable et, en conséquence, un impact dans la presse, enfin surtout parce qu elles peuvent engendrer des interprétations délétères. Le sujet traité étant d actualité et les données disponibles librement sur le site du HCR 22, d autres cartographes s en sont emparés pour en proposer des représentations variées. Enjeux méthodologiques et variations cartographiques autour des flux internationaux de migrants 52 L agence Lucify n étant pas la seule à mettre en carte cette migration, quelques figures sont notables selon différentes perspectives conceptuelles et technologiques, liées au support de la représentation. 53 Une carte de flux peut être réalisée selon deux perspectives complémentaires, suivant que la représentation porte sur le déplacement entre deux lieux, c est-à-dire sur le flux en lui-même, ou bien sur la représentation de l effet de ces flux (ou de mouvements) sur la distribution des lieux, qu ils soient d origine et/ou de destination. Ces deux perspectives correspondent à deux logiques d analyse, respectivement de flux ou de lieux : la première porte sur la représentation des déplacements en eux-mêmes, des trajectoires lorsqu elles sont connues, et la seconde sur la structure des lieux de départ ou d arrivée. 54 Sur le plan cartographique, ces deux perspectives analytiques correspondent à deux modes d implantation spatiale : le point de vue des lieux en implantation ponctuelle (voire surfacique) et celui des déplacements en implantation linéaire, matérielle (suivant un axe de transport, lorsqu il est connu) ou immatérielle (en lien direct). Les images de flux de migrants peuvent ainsi être classées selon qu elles donnent à voir ces flux de migrants du point de vue des lieux impliqués et/ou de leurs déplacements, pendant une période. 55 Les flux de migrants représentés du point de vue des lieux sont généralement matérialisés en implantation ponctuelle pour montrer une différenciation entre espaces émetteurs et récepteurs. Ces cartes correspondent, en réalité, à la figuration de la présence étrangère observée dans le(s) pays de destination (d accueil ou d installation) ou de départ. 56 Au-delà de leur implantation, la cartographie des localisations impliquées dans des flux de migrants pose des enjeux d ordre thématique (voir supra) qui nécessitent d être intégrés dans la représentation, de manière à l améliorer sur le plan qualitatif. En effet, représenter un tel processus relève davantage de la cartographie thématique, c est-àdire d une représentation dotée de sens en vue de le communiquer, elle ne saurait être réduite à un simple bilan comptable ou une prouesse technologique.

16 15 Les enjeux d une cartographie thématique de flux dirigés vers l Europe 57 La carte de l agence Lucify, en étant focalisée sur l Europe, semble montrer combien elle est assaillie de migrants qui viennent essentiellement des parties septentrionales et orientales de la Méditerranée, du Proche et du Moyen-Orient, depuis une quinzaine d années ( ). Cet assaut est représenté sur la carte par des barres verticales blanches et opaques dont la taille augmente à mesure que le temps passe, insinuant un flot continu. Pour renforcer cet effet, on notera également que le survol à la souris permet de connaître le nombre de personnes qui sont sorties des pays émetteurs et celui de ceux qui sont entrés dans les pays européens. 58 Sur le plan méthodologique, ce message fort est conforté par deux éléments clés de la conception cartographique : d une part, l emprise géographique qui cadre la vue, d autre part, la prise en compte du temps du phénomène dans les données et dans leur représentation (sous une forme animée) par leur figuration graphique (sous la forme de courbe) et cartographique. Ces choix ont une conséquence forte : ils impliquent de n'utiliser qu une partie de l information disponible dans le tableau de données, à savoir seulement les pays considérés comme destinataires de ces flux, sur l ensemble de la période. 59 Pour montrer l effet de ce double choix dans le résultat cartographique obtenu et le discours politique qui en découle, nous allons réintégrer l information supprimée tout en conservant grosso modo le cadrage de l agence finlandaise. 60 Ainsi, concernant l emprise, nous incluons les espaces d origine de ces flux de migrants, ce qui nous conduit à placer deux espaces en vis-à-vis : l Europe de Schengen comme territoire à part entière formé par l ensemble des pays membres dont on va observer l immigration, par le franchissement de ses frontières extérieures, le pourtour méditerranéen étant supposé être le berceau de l immigration européenne. Cependant, afin de ne pas alourdir la démonstration, nous allons focaliser notre attention sur le premier plus gros pays émetteur de migrants à destination de l espace Schengen à savoir la Turquie (elle est suivie par les Kazakhs, les Russes, les Algériens, les Roumains). 61 Pour ce qui est de la temporalité du phénomène, nous allons l intégrer aux données et non dans leur représentation graphique. Ainsi, plutôt que proposer une collection de cartes, éventuellement animées avec les problèmes que le paramètre vitesse d observation peut poser, nous nous en tiendrons au format statique, en mobilisant deux dates : les effectifs de migrants observés en 2010 et en Le choix d une analyse sur la période est justifié par le fait que les bornes de cette fenêtre temporelle encadrent l année 2015, qui correspond à la supposée "crise migratoire" ayant entraîné un afflux de réfugiés en Europe ; leur amplitude globale correspond par ailleurs grosso modo à la période d observation de Lucify. En mobilisant deux dates, il est dès lors possible de représenter les situations à ces dates en élaborant deux cartes, ou de calculer un indicateur pour observer l évolution des effectifs. Notre choix s est porté sur la production d une seule carte, plus synthétique, décrivant le bilan net de ces flux de migrants, regardé du point de vue des lieux de manière à décrire la dynamique de ce système migratoire.

17 16 62 Notre cadre étant posé, nous retenons deux hypothèses fortes qui sont illustrées par la carte de la figure 4 décrivant le bilan net des flux de migrants entre 2010 et 2017 dans l espace Schengen et en Turquie. La première hypothèse stipule que la réalité de l accueil de migrants internationaux n est pas l apanage des pays formant l espace Schengen. La seconde hypothèse, prenant l exemple de la Turquie, montre de plus que, lorsque l on raisonne sur des stocks, elle serait non pas un pays de transit, d immigration vers l Europe, mais plutôt le premier pays d accueil de migrants internationaux et sur l ensemble de la période, comme l illustre la figure 4. Figure 4 : Bilan net des effectifs de migrants ( ) présents dans l espace Schengen et en Turquie 63 La figure 4 est réalisée avec les données des Nations unies (2017) selon lesquelles, entre 2010 et 2017, l espace Schengen a accueilli 2,93 millions de personnes de nationalité étrangère en plus (figure 4en haut). À l inverse, la petite zone formée par la Turquie, le Liban, l Égypte, l Arabie Saoudite et l Irak (pour ne citer qu eux) en a accueilli 9 millions en plus, parmi lesquels 5,6 millions de Syriens. 64 Dans la même période, la Turquie a accueilli, à elle seule, 3,53 millions de personnes (figure 4 en bas) alors que seuls 0,7 million de Turcs sont sortis du territoire. Entre 2000 et 2017, la Turquie a accueilli plus de migrants que l ensemble des pays européens. Cette situation s explique par sa position géopolitique qui la place au premier rang de l effet des politiques migratoires européennes, notamment par sa proximité avec la Syrie. 65 Effectivement, si l on constate Turcs de plus dans l espace Schengen (figure 4 en haut), cette valeur est difficilement comparable aux 3,5 millions d étrangers qu elle a accueillis (figure 4 en bas), ce que ne montre pas la carte de Lucify (figure 3).

18 17 66 Si nous avons fait le choix, dans la figure 4, de représenter les flux de migrants du point de vue des lieux, il convient de noter que l essentiel des variantes proposées symbolise ces mêmes flux du point de vue de leurs déplacements, c est-à-dire sous la forme de figurés linéaires tracés sur un support en implantation ponctuelle. Les différentes variantes avancées le sont au format statique ou numérique. 67 Les enjeux technologiques sont liés au format (statique ou animé) imposant le choix d un support (papier ou écran, proposant l animation ou une interaction avec les informations représentées). Le format statique, sur support papier ou écran 68 Le New York Times présente une série de deux cartes sur les migrations internationales au format statique, dès juin Cela permet au quotidien de démultiplier les représentations pour en exposer successivement différentes facettes (figure 5 et figure 6) décrivant successivement des "migrations globales "selon différentes logiques. Figure 5 : Les migrations globales selon le New York Times 23, selon les liens 69 La représentation est ici restreinte à la symbolisation de liens supposant l existence du transfert de populations entre deux pays, sans que cette information soit représentée (les liens ne sont pas valués). 70 À cette échelle, l Europe apparaît comme un regroupement de pays destinataires : les figurés linéaires utilisés se superposent et forment une "tache" rouge saillante, une destination apparemment privilégiée que l incurvation des liens renforce alors qu il ne s agit pas de la région principale d accueil de réfugiés. C est pourquoi le New York Times en a proposé une seconde version quelques semaines plus tard, le 21 juin 2015, (figure 6).

19 18 Figure 6 : Les migrations globales selon le New York Times 24, selon les lieux 71 Cette seconde carte change la perspective par rapport à la précédente, sur plusieurs aspects. Les flux de migrants sont représentés du point de vue des pays d accueil et non en lien avec les pays d origine. Le changement de projection cartographique et de figurés modifie considérablement le message apparent. La carte décrit un état, renforcé par l affichage des valeurs les plus importantes et la mention selon laquelle 85 % des réfugiés résident dans une vaste zone non-européenne. 72 La carte montre bien l erreur d interprétation que la figure précédente encourageait, en représentant les flux sous la forme de déplacements vers leur destination. Ici, les signes les plus importants sont regroupés dans une zone allant du Moyen-Orient au Pakistan et non en Europe. 73 L atelier de cartographie de Sciences Po présente également des cartes similaires sur son site internet, qui soulignent la place négligeable voire inexistante des pays européens. L une d elles met l accent sur les migrations internes de réfugiés, leur caractère régional, au regard des migrations internationales (figure 7).

20 19 Figure 7 : Réfugiés et déplacés internes. Situation fin 2014 (Sciences Po, 2015) 74 À la différence des propositions précédentes, la carte de la figure 7 représente non pas des liaisons exhaustives, mais une sélection de flux à l aide de flèches courbes utilisées pour désencombrer la représentation. La distinction est également effectuée sur le type de migrants, ici des réfugiés et déplacés internes. 75 Cette carte, proposée sur fond noir, met en évidence des variations d intensité (les liens sont valués) aux différentes échelles : locales, régionales et internationales, le filtrage des valeurs n ayant pas eu pour effet d éliminer les déplacements effectués sur de longues distances (entre la Chine et les États-Unis). Malgré cela, l Europe apparaît peu concernée par ces flux en Cette carte est donc plus complexe dans son élaboration et dans son interprétation. Elle est en cela plus riche tant au niveau thématique que cartographique. Elle combine les deux logiques de flux et de lieux, mobilisant ainsi au moins deux éléments de sémiologie qui vont naturellement entraîner une double lecture, à un double niveau d interprétation. La carte mobilise en effet deux formes colorées différentes : des flèches (oranges) de flux internationaux et des barres (bleues) pour les déplacés internes. Ces formes sont proportionnelles aux effectifs des populations qu elles symbolisent en application de la variable taille. Le style de l ensemble (le fond noir avec des couleurs faiblement lumineuses) traduit probablement un effort d adaptation à "l air du temps" visuel (esthétique, stylistique) d une figure statique. 77 Sur le plan de la conception d ensemble, l ajout d un cartouche (en haut à droite) permet de renforcer le message d une concentration géographique des flux de réfugiés palestiniens dans les pays limitrophes. La projection cartographique centrée sur la Palestine oriente l attention sur cette région et met en évidence les distances parcourues. 78 Sur le plan thématique, la carte est plus riche que la précédente. Elle évoque diverses échelles de la migration forcée de ces populations, notamment internes. À l échelle internationale, ces migrants sont ainsi qualifiés de réfugiés à moyenne distance (migrations continentales) ou à très longue distance (vers les États-Unis) tandis qu à courte portée, à l échelle nationale, le flux concerne les mêmes migrants désormais en qualité de déplacés.

21 20 79 Les cartes produites par Grandjean 25 sur son site internet 26, ambitionnent de décrire "les trajectoires de réfugiés" réalisées à partir des données du HCR (2014), plus précisément des flux de réfugiés. Les deux cartes sont proposées simultanément (figure 8 et figure 9). On notera que ces zones de concentration des migrants ne sont pas européennes. Figure 8 : Refugees trajectories (Grandjean, 2015) 80 Sur la figure 8, la carte qui décrit des flux de réfugiés est dénuée de légende. Une mention de l auteur précise que seuls les flux de plus de personnes sont représentés. Les teintes utilisées sont assez neutres, le choix du gris foncé pour les valeurs de flux les plus importantes permet de les distinguer de ceux qui présentent des valeurs moindres. 81 Sur le plan sémiologique se pose un double problème. Le premier tient dans l absence d orientation de ces figurés exprimant des flux bilatéraux, ce qui n est pas exact. La nécessaire mention de l orientation aurait pu être figurée par une variation visuelle de forme (une pointe de flèche, par exemple) ou de couleur (un dégradé). L auteur justifie ce choix par la volonté de ne pas favoriser la perception des pays destinataires des réfugiés, comme sur la carte du New York Times, laissant au lecteur le soin d imaginer le sens des flux, avec la possibilité d une erreur d interprétation. Dans ce cas, la carte aurait dû décrire plutôt un volume de flux. 82 Sur le plan thématique, la carte montre que 90 % de l information totale de flux ne s'orientent pas vers des pays d Europe, mais se destinent au voisinage des principaux pays émetteurs. Ces déplacements soulignent aussi le rôle de l espace géographique dans l ampleur de ces flux, de la proximité : les déplacements sont souvent effectués à pied ou via des moyens de fortune, surtout sur de courtes distances (d autant que les flux infranationaux ne sont pas pris en compte ici). 83 L auteur propose une seconde carte (figure 9) présentant les mêmes écueils que la précédente ; l attention y est focalisée sur les pays émetteurs, les zones de crise. Pour cela, il ajoute un histogramme reprenant les 50 flux les plus importants. Le principe de construction est le même que pour la carte précédente, à ceci près que les couleurs

22 21 vont changer en fonction du rang des pays émetteurs de migrants, mentionné en bas de l image. Figure 9 : Refugees trajectories (Grandjean, 2015) 84 Sur le plan thématique, la carte permet de montrer le caractère dissymétrique de l émission de ces flux de migrants, en fonction de la répartition géographique des conflits. Elle conduit à hiérarchiser visuellement les origines géographiques des migrants, ce qui est renforcé par l ajout des noms de ces pays sur la carte. 85 Un petit texte de commentaire encourage une certaine lecture de cette représentation : A small number of conflicts is the source of a large part of the displacements. Above, six countries are highlighted. They are concerned by a great majority of the largest edges of the map, as shown in the table (top 50 edges relations between origin and asylum countries with the same color code as the map above). 86 Si les cartes précédentes sont mises en ligne dans un format statique, elles diffèrent des suivantes qui se caractérisent par leur caractère dynamique lié à la présence d animations visuelles ou de possibilités d interaction. Le format animé ou interactif, sur support web 87 La particularité des figures suivantes tient dans l enrichissement des cartes lié au support web, dans leur conception et dans leur consultation. Le support-écran permet théoriquement de mobiliser les différentes composantes de localisation et de temporalité, en lien avec leurs thématiques (mises en catégories) de l information géographique (Peuquet, 2002). Il enrichit également la visualisation d informations (MacEachren, 1995 ; Keim et al., 2008), en rendant possible l application de variables rétiniennes spécifiques (MacEachren, 1995), notamment au cas des flux (Andrienko, Andrienko, 2007), en particulier dans le contexte de l analyse géographique. Le web, en tant que nouveau dispositif permettant de mobiliser de nouvelles variables visuelles (Kaddouri, 2008), de nouveaux procédés de représentation (par exemple les particules mobiles, les déformations progressives, le clignotement, le positionnement flou, le rythme variable, etc.), de nouvelles teintes (lumineuses, comme le jaune néon, par exemple) tout en ajoutant des possibilités d exploration et de navigation dans la vue, de

23 22 mise à disposition d informations complémentaires (graphiques, labels et minifiches sur les pays), éventuellement croisées, le tout, sur un document unique. 88 La carte mise en ligne par Le Parisien propose un premier niveau d interactivité cartographique en permettant l affichage d informations complémentaires au survol des figurés (voir figure 10). Figure 10 : Exemples de cartes (légèrement) interactives (Le Parisien, 2015) 89 Cette application est réalisée à partir des informations de l agence de surveillance FRONTEX. Elle décrit les effectifs de migrants piégés dans les mailles des filets des dispositifs de surveillance. L agence est d ailleurs coutumière de ces images de captations de migrants. Le site en présente d ailleurs un certain nombre. 90 Sur le plan technique, l application utilise les outils standard de la cartographie en ligne : Leaflet, CartoDB sur fond OpenStreetMap. La sémiologie y est épurée : elle mobilise des flèches proportionnelles aux effectifs, avec le choix d une teinte d ensemble ne pouvant être due au hasard : la couleur verte évoquant le symbole d un feu vert, celui d une circulation non contrainte. 91 Sur le plan thématique, cette application est présentée comme décrivant des routes des migrants, aux mois d'avril, de mai et de juin Cependant, la représentation graphique ne porte pas tant sur les routes que sur des flux de pays à pays. L information sur les routes n est disponible qu au clic de la souris. Par exemple, sur la plus grosse flèche (figure 10, à droite) on peut lire le nombre de personnes capturées au point de passage concerné en 2015, en comparaison avec celui de 2014."Parcours passant de Turquie Anatolie vers Grèce Nombre de détections : , soit 811 % par rapport à la même période en 2014". 92 Certaines des cartes dynamiques produites sur ces migrations présentent un degré d interactivité plus développé. Trois d entre elles ont retenu notre attention. La première est animée et interactive, elle décrit le bilan net de flux internationaux de migrants observés entre 2010 et 2015 (figure 11). La seconde est une application très aboutie, animée, peu interactive, représentant ces mêmes flux (figure 12). Une

24 23 troisième possibilité est offerte par la famille d applications développées par Boyandin, permettant de cartographier des flux de réfugiés, voire son propre jeu de données de flux (figure 13). Figure 11 : Bilan net des migrations internationales entre pays (Galka, 2016) 93 L image de la figure 11 est animée et interactive, la possibilité d interaction correspondant au filtrage par clic sur les pays (émetteur ou destinataire) et aux possibilités de zoom avant et arrière. Sur le plan méthodologique, cette carte utilise une double logique liens-lieux, rare dans ce type d application. Les lieux figurent les effectifs par un cercle proportionnel, dont la teinte rouge ou bleue renseigne respectivement sur le nombre d entrants ou de sortants. Les liens sont représentés avec le procédé des particules animées, sur un trajet en ligne droite et avec un rythme constant, ce qui pose évidemment un problème quant au phénomène représenté (sinueux et irrégulier). 94 Sur le plan thématique, la carte diffère des précédentes, car elle décrit un indicateur des échanges, le solde migratoire (bilan net), et non seulement la valeur du flux observé. De ce fait, la figure est supposée exprimer la dynamique de ce système d échanges (Tobler, 1979). Cela correspond d ailleurs à l intention de l auteur qui a pour cela mobilisé des particules sous une forme animée, afin de simuler visuellement un mouvement. Par ailleurs, le titre joue bien sur l effet de nouveauté et de traitement complexe d une information massive :"All of the world s immigration visualized in 1 map". 95 L application réalisée par Weller (figure 12), est la plus récente encore en fonctionnement. Publiée en ligne le 15 mai 2017, elle est présentée comme produite en réponse à la politique du président Trump d interdiction de l'immigration aux États- Unis, de blocage des réfugiés aux frontières américaines. L application ambitionne de permettre d explorer ces flux américains et de les comparer à ceux du reste du monde, de retracer également 15 ans de flux de migrants mondiaux. 96 Sur le plan sémiologique, l application se distingue 27 par l utilisation du procédé des particules colorées. La couleur jaune représente les réfugiés qui partent de leur pays

25 24 d'origine, tandis que le rouge décrit ceux qui arrivent, par groupe de 17 réfugiés dont le mouvement d ensemble est symbolisé sous la forme de gouttes plus ou moins étirées. Il y a donc un décalage entre la pointe, fine, qui marque l origine d un ensemble de particules et sa fin, décalage renforcé par un effet de traînée, tel l harmattan, un vent sec tourbillonnant chargé de poussières plutôt désagréables. Le jeu des couleurs traduit bien un mouvement (quasi brownien) local qui donne un effet hypnotique aux représentations. Figure 12 : Exemple d application interactive et animée de géovisualisation de flux de réfugiés Sources : (Global Refugees) Les données utilisées dans cette application sont variées (principalement issues de l UNCHR, elles sont complétées par différentes sources complémentaires, telles l European Resettlement Network, Time Free Press ou encore le New York Times). D intéressantes possibilités d exploration des données selon les origines et les destinations sont proposées. Cette application est très aboutie, complète et très intéressante pour les aspects temporels, par la présence d une ligne de temps et de la dynamique. Par ailleurs, on peut s interroger sur le choix des teintes qui auraient dû être opposées, pour différencier l émission de la réception. De même que les points rouges, nécessairement plus nombreux, sont les plus perçus! Combinés avec quelques points jaunes, ils donnent aux flux une apparence rouge sang qui évoque un incendie :"Il y a le feu à la baraque"! 98 L application proposée par Boyandin (2015), fait partie d une suite de programmes dédiés à la géovisualisation interactive de flux, parmi lesquelles l application jflowmapjs 28. Les principales caractéristiques résident dans l ouverture complète des codes, dans la possibilité de chargement de ses propres données, ainsi que dans les possibilités d interactivité. En réalité, les réfugiés sont un cas, parmi d autres, de flux pouvant être représentés via l application illustrée par la figure 13.

26 25 Figure 13 : Flux de réfugiés (Boyandin, 2015) 99 On y trouve ainsi les flux origine-destination de réfugiés, avec un système de signes et une teinte originale pour ce type d application. Le figuré mobilisé prend la forme d une goutte d eau, de surfaces variables en fonction des effectifs. L utilisation d une variante du "triangle", aux bords arrondis, jadis utilisé par Bertin dans les années 1970, permet de résoudre efficacement plusieurs problèmes, en particulier celui de l orientation des échanges. S ajoute à cela une teinte bleue, ni criarde, ni agressive, qui finalise une sémiologie d ensemble simple et efficace. 100 Les applications interactives de géovisualisation, bien qu elles soient intéressantes, n en demeurent pas moins des outils éphémères. Un certain nombre de celles que nous avons pu recenser n ont survécu que quelques mois, la vitesse de désuétude des technologies mobilisées étant d ailleurs à l origine de la fermeture de certaines d entre elles. Conclusion : la séduction des cartes 101 Il est important de comprendre que le problème de nombre de ces applications dédiées aux flux de populations ne réside pas principalement dans les aspects techniques mobilisés, ni dans l idée de proposer une application interactive pour montrer des flux migratoires, bien au contraire. Mobiliser les technologies informatiques de visualisation liées au web est un gage du dynamisme d une communauté vivant dans son époque, qui peut stimuler une communication nouvelle de ces informations complexes et importantes en captivant ses lecteurs. 102 Ce qui interroge, ici, c est la "séduction des cartes" qui émergent à la faveur de ces nouvelles "fabriques cartographiques" (Joliveau et al., 2013), davantage inscrites dans une pratique qui correspond au terme anglais de mapping plutôt qu à celui de cartography équivalent à la cartographie thématique, statistique. En effet, elle mobilise, pour cela, des concepts, des méthodes et des outils au service de la communication d une information cartographiée à destination d un public donné ; mais le français n a hélas qu un seul terme pour ces deux pratiques de la cartographie réalisée à l aide de données localisées.

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